Amis d'enfance.
Quand j'y pense, c'est ?tonnant que Christian et moi soyons si proches.
Nous n'avons rien en commun. Christian est tr?s sportif, il est grand,
viril et muscl?. Il est le type m?me du beau mec qui fait craquer les
filles. Je ne sais pas combien de copines il a connu... Je les ai
pratiquement toutes rencontr?es, mais j'ai renonc? ? les compter.
De mon c?t?, j'?tais plut?t petit et malingre. Je cachais mon visage
encore enfantin derri?re de grosses lunettes qui faisaient de moi une
caricature de l'intello, d?test? au coll?ge. J'en souffris ?norm?ment
dans mon enfance. Inutile de pr?ciser ? quel point les enfants peuvent
parfois ?tre cruels entre eux.
J'?tais un gar?on tr?s solitaire. M?me mes parents ne s'occupaient que
peu de moi. Ils n'avaient pas beaucoup de temps ? me consacrer. Ils
travaillaient tous les deux, et les rares fois o? nous ?tions ensemble ?
la maison, ils se disputaient.
Les seules personnes qui semblaient un peu s'int?resser ? moi ?taient
mes professeurs, parce que j'?tais plut?t dou? en classe, mais peut-?tre
aussi un peu par piti?.
Ma vie changea quand Christian est entr? dans ma classe de sixi?me. Le
professeur nous le pr?senta comme un nouvel ?l?ve et le fit asseoir ?
c?t? de moi. Je fus imm?diatement impressionn?, et un peu effray? aussi,
par sa taille. A lui seul, il occupait pratiquement toute la table et ne
me laissait qu'un tout petit espace pour travailler. Le professeur
m'expliqua que Christian avait quelques difficult?s scolaires, et qu'il
comptait sur moi pour l'aider. Les premiers jours, Christian ne
m'adressa quasiment pas la parole.
Notre amiti? est curieusement n?e gr?ce ? une interrogation ?crite de
maths. Christian avait copi? sur moi, et le professeur s'en ?tait rendu
compte. Il vint nous voir en rendant les copies:
"Christian, c'est tr?s suspect que vos r?sultats se soient am?lior?s ?
ce point! Je crois que vous avez copi? sur votre camarade, et je vais
?tre oblig? de vous mettre un z?ro!"
Je ne sais pas pourquoi j'intervins ? ce moment, je crois que j'avais un
peu peur que Christian ne se venge sur moi:
"Non monsieur, Christian n'a pas copi?!"
Je voyais bien que le professeur ne me croyait pas, mais j'insistais:
"Nous avons r?vis? ensemble! Vous aviez demand? que je l'aide... C'est
ce que j'ai fait!"
Je devais ?tre rouge d'oser mentir ? ce point, le professeur regarda mon
voisin dans les yeux, comme pour y trouver la v?rit?. Christian me
regarda longuement avec un air surpris, puis confirma mon mensonge avec
empressement. Le professeur accepta finalement de lui laisser sa bonne
note.
Pendant plusieurs jours, je crus que j'avais fait une ?norme b?tise en
mentant ainsi au professeur de maths. Christian ne me montra ? aucun
moment une quelconque reconnaissance...
Jusqu'? ce jour o?, une fois de plus, j'?tais la cible des quolibets de
mes camarades. J?r?me, la terreur de la cour de r?cr?ation, m'avait pris
mes lunettes et les tenait en l'air. J'essayais de les r?cup?rer, tandis
que J?r?me me repoussait d'une main. Mes efforts d?sesp?r?s faisaient
beaucoup rire la dizaine de gar?ons qui nous entouraient. Soudain, les
rires cess?rent quand une voix forte se fit entendre:
"C'est un peu trop facile de s'attaquer ? un petit! Tu devrais plut?t te
mesurer ? moi!"
C'?tait Christian qui venait ? ma rescousse. D'une main, il saisit le
bras qui tenait mes lunettes et le tordit. J?r?me hurla de douleur et
tomba ? genoux. Un de ses amis essaya d'intervenir, mais Christian le
repoussa si fort de sa seule main libre qu'il tomba sur les fesses.
Puis, il prit les lunettes pour me les rendre, sans l?cher sa prise sur
le bras de J?r?me. Apr?s un instant pendant lequel on n'entendait plus
que les g?missements de douleur de J?r?me, Christian annon?a calmement:
"Le prochain qui s'attaquera ? Pierre aura affaire ? moi!"
Puis, se baissant ? la hauteur du visage de J?r?me, il ajouta:
"Est-ce que c'est bien clair?"
Le visage d?form? par la douleur, J?r?me promit de me laisser
tranquille. Sans un mot de plus, Christian s'?loigna. D'abord un instant
tr?s surpris, je me mis ? courir pour le rejoindre.
"Christian, je ne sais pas ce que je peux faire pour te remercier..."
"Moi, je sais... L'autre jour, tu as menti au prof en disant qu'on avait
boss? ensemble..."
"Euh, oui?"
"Je crois que c'est ce qu'on devrait faire: bosser ensemble... Tu es
plut?t dou?... Et moi, je ne peux pas me permettre un nouveau
redoublement!"
"Oh, tu as redoubl??"
"Ouais, d?j? deux fois!"
C'est ainsi que notre amiti? d?buta.
...........................
Des ann?es plus tard, nous ?tions ins?parables. Apr?s avoir r?ussi notre
baccalaur?at, nous nous install?mes ensemble dans un petit appartement
pour poursuivre nos ?tudes.
Je venais d'avoir dix-huit ans. J'?tais tr?s fier de b?n?ficier de mon
ind?pendance et d'une certaine libert?, et de m'?loigner de mes parents
perp?tuellement en conflit.
Jusque-l?, je passais le plus clair de mon temps le nez dans mes livres,
mais Christian m'initia tr?s vite ? d'autres plaisirs. Il m'entra?na ?
sortir le soir, et c'est gr?ce ? lui que je fis mes premi?res rencontres
f?minines.
Christian m'avait fait remarquer que les filles sortaient souvent ?
deux. Avec son humour tr?s particulier, il m'expliqua que je lui ?tais
tr?s utile pour draguer les plus jolies filles. Selon sa th?orie si
personnelle, il affirmait que souvent, les jolies filles avaient le
"syndrome de la copine moche", c'est-?-dire qu'elles ?taient toujours
accompagn?es d'une amie moins jolie qui les pr?servait des dragueurs.
Christian m'expliqua qu'il avait besoin de moi, que pendant que je
m'occupais de la copine, il pouvait parvenir ? ses fins avec la fille
qu'il convoitait.
J'?tais effar? par les propos de mon ami, mais j'acceptais n?anmoins de
continuer ? sortir avec lui, en essayant vainement de l'imiter.
Nous avions tacitement mis au point un certain rituel. Il rep?rait deux
filles qui ?taient ensembles et les abordait avec assurance. Tr?s vite,
il invitait la plus jolie ? danser tandis que je faisais timidement la
conversation ? sa copine. Bien souvent, il parvenait ? s?duire sa
cavali?re alors que, de mon c?t?, je n'avais pas autant de succ?s. La
plupart du temps, je voyais bien que j'ennuyais profond?ment la fille
avec laquelle je discutais, mais certaines d'entre elles me dirent avoir
appr?ci? ma gentillesse et me r?compens?rent d'un chaste baiser sur les
l?vres.
Voyant que je n'?tais pas tr?s d?gourdi, Christian m'encouragea ?
essayer d'?tre plus entreprenant, me conseilla de commencer par essayer
de caresser la cuisse de ma partenaire... Je tentais ma chance d?s que
l'occasion se pr?senta, mais la claque que je re?us refroidit bien vite
mes ardeurs.
Christian se moqua gentiment de moi, mais bien vite, il recommen?a ?
m'encourager.
C'est ainsi que, apr?s plusieurs semaines pendant lesquelles Christian
accumula les succ?s f?minins, mais infructueuses pour moi, nous f?mes
la rencontre qui allait chambouler ma vie.
Un soir, comme ? l'accoutum?e, j'accompagnais mon ami en bo?te de nuit.
Il aborda un couple de filles en leur offrant un verre. Tr?s vite, les
pr?sentations ?taient faites. Elles s'appelaient Agathe et Nicole.
Pendant un bref instant, Christian sembla s'int?resser ? Nicole, la plus
jolie des deux, mais Agathe, plus entreprenante, d?tourna vite son
attention et l'entra?na sur la piste de danse. Je me retrouvais seul
avec Nicole.
Pendant un long moment, il n'y eu entre nous qu'un silence g?n?. En
buvant mon verre, je regardais, ou plut?t j'admirais cette fille
superbe. Elle ?tait un peu plus grande que moi, d'autant plus qu'elle
portait des talons, pas tr?s hauts, mais tr?s fins, tr?s f?minins. Ses
cheveux blonds d?color?s tombaient sur ses ?paules. Son d?collet?
laissait entrevoir une tr?s jolie petite poitrine. Une mini-jupe
mettait en valeur des jambes magnifiques. Je n'avais jamais vu d'aussi
pr?s une fille si jolie.
C'est Nicole qui finit par engager la conversation. Dans un soupir, elle
dit:
"Je d?teste quand elle fait ?a!"
"Pardon? De quoi parles-tu?"
"Agathe! Je d?teste quand elle me laisse seule pour draguer des mecs!"
Elle semblait jalouse, et tout en regardant plusieurs fois en direction
de sa copine, elle donnait l'impression de me jauger en me regardant
longuement de la t?te aux pieds:
"Je n'aime pas trop danser, tu veux bien qu'on sorte pour faire un
tour?"
"Oh, oui, avec plaisir!"
Ainsi, je me retrouvais ? me promener dans les rues d?sertes avec, ? mes
c?t?s, cette fille magnifique qui m'intimidait ?norm?ment. Pourtant,
petit ? petit, le silence g?n? laissa d'abord la place ? une
conversation banale, puis ? un v?ritable ?change amical.
La nuit ?tait douce. Nous nous sommes install?s sur un banc et nous
avons parl? longuement. Je ne saurais expliquer par quel miracle je me
sentis soudain si bien et d?tendu avec Nicole. Je suppose que c'est
parce qu'elle me parlait surtout d'Agathe. J'avais d?duit de ce qu'elle
me disait qu'elle ?tait lesbienne. A aucun moment, je n'aurais imagin?
avoir la moindre chance de s?duire cette fille magnifique, et l'id?e
qu'elle aimait les filles me conforta dans cette impression.
Sans espoir de la s?duire, je n'avais pas ce trac ou cette pression qui
me paralysaient d'habitude quand je parlais avec une fille. Je pouvais
?tre moi-m?me. Pour la premi?re fois, j'osais parler ? quelqu'un de ma
timidit?, de mon sentiment de solitude, malgr? mon amiti? avec
Christian. On se comprenait. Elle aussi disait se sentir souvent seule,
malgr? son amour inconditionnel pour Agathe.
Je n'avais jamais eu une conversation aussi agr?able et intime avec
personne. Soudain, alors que nous ne nous ?tions pas touch?s jusque-l?,
Nicole posa sa t?te sur mon ?paule. Ce contact me fit frissonner de
joie, et je crois qu'elle le sentit. Elle se tourna vers moi pour me
faire une bise sur la joue:
"Je me sens en confiance avec toi. Tu es le premier gar?on qui n'essaye
pas de m'embrasser ou de me tripoter."
Je ne sais pas combien de temps nous rest?mes l?, sans bouger, mais je
savourais chaque instant.
La vibration du smartphone de Nicole la fit se redresser et mit fin ?
cet instant magique. Elle me dit que sa copine Agathe et Christian
?taient dans notre appartement et nous attendaient.
M?me si je connaissais parfaitement mon ami, j'eu un petit choc en le
d?couvrant en peignoir, assis sur notre canap?, avec Agathe en sous-
v?tements, blottie contre lui.
A notre entr?e, Agathe se leva et se pr?cipita vers Nicole. J'admirais
ses formes quasiment parfaites tandis qu'elle enla?ait ma nouvelle amie.
Nicole eut un petit mouvement de recul et un regard dans lequel je per?u
une pointe de jalousie, mais elle succomba vite aux baisers et aux
caresses d'Agathe.
En regardant ces deux filles s'embrasser et se caresser, je fus soudain
terriblement excit?. Christian s'approcha de moi et me chuchota:
"Elles sont fabuleuses, ces deux nanas. On a touch? le gros lot!"
Apr?s un instant ? admirer les filles, il ajouta:
"Tu devrais te d?shabiller!"
Je paniquai soudain. Je n'avais jamais couch? avec une fille, et avoir
mon premier v?ritable rapport sexuel de cette mani?re, avec plusieurs
personnes, me mettait particuli?rement mal ? l'aise. Sans un mot, je
courus me r?fugier dans ma chambre.
Je m'allongeais tout habill?, boulevers? par un conflit int?rieur. D'un
c?t?, je m'en voulais d'avoir paniqu? et pris la fuite. Je craignais ce
que Christian et les deux filles pouvaient penser de moi.
En m?me temps, je me persuadais que j'avais bien fait. Je r?vais que le
jour o? je ferais l'amour pour la premi?re fois ce serait un moment
merveilleux et romantique de complicit? et de partage avec une fille que
j'aimerais, et qui m'aimerait.
Je repensais aux doux instants que j'avais pass?s avec Nicole, et je
pleurais doucement dans mon oreiller.
Je me r?veillai en sursaut pendant la nuit. Quelqu'un frappait doucement
? ma porte. Je me redressai pour d?couvrir derri?re ma porte entrouverte
le sourire timide de Nicole:
"Pardon, je t'ai r?veill??"
"Euh, oui, non! Ce n'est pas grave."
Nicole entra doucement. Elle ?tait encore plus belle dans la p?nombre.
Elle ne portait qu'un body blanc bord? de dentelles et des bas Dim-up
clairs:
"Je peux dormir avec toi? Je suis fatigu?e, et Christian et Agathe..."
Des g?missements venant de la chambre de Christian me firent comprendre
rapidement ce que Nicole essayait de me dire. A demi-conscient, je me
levais rapidement pour lui laisser une place dans mon lit. Je retirais
?galement mes chaussures et mes v?tements. J'h?sitai un bref instant ?
retirer mon slip et mon teeshirt, mais en voyant qu'elle s'?tait d?j?
endormie, j'y renon?ai.
Comme dans un r?ve, je me glissais doucement ? c?t? d'elle dans mon lit,
en prenant toutes les pr?cautions pour ne pas la r?veiller.
Le lendemain matin, je me r?veillais avec Nicole blottie dans mes bras.
J'aurais voulu que cet instant dure toujours, mais je dus me lever pour
soulager une envie pressante.
Quand je revins dans ma chambre, Nicole ?tait r?veill?e. Elle me fit
signe de revenir aupr?s d'elle, puis me chuchota:
"Tu es vraiment quelqu'un de bien. Tu n'as pas essay? de profiter de la
situation."
Elle se pencha ensuite doucement vers moi, et m'embrassa sur les l?vres!
Ma discr?te ?rection matinale s'accentua si soudainement que Nicole la
remarqua. Avec un sourire, elle me proposa de m'aider ? me soulager. Je
sursautai l?g?rement quand sa main se glissa dans mon slip et se saisit
de mon sexe. Tandis que j'?tais paralys? par l'?motion, sa main me
caressait lentement.
J'?jaculais tr?s (trop?) rapidement, ne parvenant pas ? retenir un petit
cri aigu et ridicule, ce qui amusa beaucoup Nicole. Apr?s m'avoir
embrass? une nouvelle fois, elle se leva et quitta ma chambre sans un
mot. Apr?s avoir rassembl? mes draps souill?s pour les laver, je me
rhabillais rapidement pour aller acheter des croissants.
Apr?s le petit d?jeuner, les filles nous quitt?rent, promettant que nous
allions nous revoir.
Comme souvent apr?s une nuit avec une fille, Christian me raconta tous
les d?tails. Il me d?crivit de mani?re imag?e comment Agathe et Nicole
s'embrassaient et se caressaient devant lui. Il me raconta son
excitation quand Agathe d?shabilla lentement sa copine avant que celle-
ci ne commence ? lui administrer un savant cunnilingus. Il s'amusa ?
essayer d'imiter les g?missements d'Agathe tandis que Nicole s'affairait
avec sa langue entre ses jambes.
En ?coutant Christian, j'imaginais la sc?ne avec un pincement au c?ur.
J'avais vraiment un faible pour Nicole et j'attendais avec appr?hension,
et je dois l'admettre, de la jalousie, le moment o? mon ami allait me
dire qu'il l'avait poss?d?e.
Mon vieux copain poursuivit son r?cit en me racontant comment il se
joignit aux deux filles en commen?ant par embrasser Agathe pendant que
sa copine continuait ? s'affairer entre ses jambes. Il prit ensuite
Nicole par la taille pour l'embrasser ? son tour et commen?a ? lui
caresser les fesses, mais alors qu'il voulait lui retirer ses sous-
v?tements, celle-ci le repoussa et s'?loigna pour quitter la pi?ce.
En entendant cela, j'?tais soulag?. Mon ami n'avait pas couch? avec
Nicole. Je n'avais aucune raison d'?tre jaloux!
Christian poursuivit son r?cit en m'expliquant comment Agathe le retint
en lui faisant prendre la place de sa copine entre ses jambes, mais je
ne l'?coutais que distraitement. Je repensais aux moments privil?gi?s
que j'avais partag?s avec Nicole.
La semaine suivante, Christian et moi reprenions nos habitudes. La fac,
les r?visions et les jobs d'?tudiants qui nous permettaient de subsister
nous prenaient tout notre temps. Mais nous pensions continuellement au
prochain week-end, pendant lequel nous avions rendez-vous avec Agathe et
Nicole.
Le samedi soir, j'?tais plein d'espoirs en me dirigeant vers le bar de
nuit o? Christian et moi avions d?cid? d'inviter les filles.
J'avais esp?r? passer un maximum de temps en t?te ? t?te avec Nicole,
mais ce fut Agathe qui prit l'initiative ce soir-l?. Elle s'installa en
face de moi et mena toute la conversation. Alors qu'elle avait ? peine
fait attention ? moi jusque-l?, elle me fit subir un v?ritable
interrogatoire.
Ses questions ?taient d'abord banales. Elle m'interrogea sur mes go?ts,
sur mes ?tudes, sur mes ambitions professionnelles. Pendant ce temps,
Christian veillait ? remplir r?guli?rement nos verres, et parfois, comme
il me connaissait bien, il r?pondait ? ma place, en se moquant gentiment
de moi ? l'occasion.
Petit ? petit, les questions d'Agathe devinrent de plus en plus
g?nantes, et m?me indiscr?tes. Avais-je des fr?res, des s?urs? Quels
?taient mes rapports avec mes parents? Avais-je une copine? Est-ce que
j'?tais puceau?
Alors que j'?tais de plus en plus irrit? par toutes ces questions, ainsi
que par la mani?re dont Christian se m?lait de la conversation en
racontant en riant des anecdotes dont je n'?tais pas forc?ment fier, je
voyais ? son regard que Nicole semblait agac?e elle aussi.
A un moment, semblant f?ch?e, elle se leva de table pour aller aux
toilettes tandis que Christian alla commander de nouvelles boissons. Je
me retrouvais seul avec Agathe. Celle-ci changea de ton et posa sa main
sur la mienne:
"Pardon, je me rends compte que je suis all?e un peu trop loin avec mes
questions."
Ignorant o? elle voulait en venir, j'attendais la suite en silence.
"C'est juste que j'aime Nicole, je l'aime plus que tu ne peux imaginer."
"Oui, je comprends, et alors?"
"Tu sais, Nicole t'aime beaucoup. C'est la premi?re fois que je la vois
avoir un faible pour un gar?on."
"Ah?"
"Oui, c'est vrai. Alors je veux ?tre s?re qu'on peut te faire
confiance... Ce que j'essaye de te dire, c'est que Nicole craque
vraiment pour toi, et que j'esp?re que tu ne lui briseras pas le c?ur!"
J'?tais abasourdi par ce qu'Agathe venait de me dire. Je restais un long
moment bouche b?e, encore sous le choc de l'interrogatoire que j'avais
subi, et en m?me temps tr?s heureux de ce que je venais d'entendre. Je
finis par r?ussir ? bredouiller:
"Non, je ne ferais jamais de mal ? Nicole, je te le promets!"
"J'ai l'impression que nous avons un point commun, nous aimons tous les
deux Nicole!"
En disant cela, Agathe se pencha vers moi pour m'embrasser sur la joue.
C'est ? ce moment que Nicole vint nous rejoindre. Elle sembla soulag?e
qu'Agathe et moi semblions bien nous entendre, malgr? la discussion
tendue qui avait pr?c?d?.
La suite de la soir?e fut plus joyeuse, mais je bus bien plus que de
raison, sans doute ? cause des ?motions contradictoires qu'Agathe
m'avait fait subir.
Plus tard, nous ?tions de retour ? l'appartement. En entrant, je
m'affalais lamentablement sur le divan. Ma t?te me tournait et je me
sentais mal, comme ? chaque fois que je buvais un verre de trop. Voyant
cela, Christian me fit me relever et m'accompagna aux toilettes pour me
faire vomir.
Je ne tenais plus debout et j'?tais ? demi-conscient. Mon ami me porta
jusqu'? ma chambre o? il m'aida ? me coucher. Nicole me retira mes
chaussures tandis que Christian alla chercher une bassine qu'il posa ?
c?t? de mon lit, au cas o? j'aurais encore envie de vomir.
Je m'endormis peu apr?s.
Le lendemain matin, je me r?veillai en premier, malgr? l'?tat lamentable
dans lequel j'?tais. J'avais la bouche p?teuse, une horrible migraine,
bref, tous les sympt?mes d'un lendemain de cuite. Il n'y avait aucun
bruit dans l'appartement. Malgr? mon ?tat, je trouvais le courage de me
lever et d'enfiler mes chaussures pour aller acheter des croissants, non
sans avoir aval? une aspirine.
A mon retour, Agathe ?tait lev?e et pr?parait un caf?. Elle portait un
sweatshirt de Christian qui lui arrivait ? mi-cuisse. Je crois qu'elle
ne portait rien d'autre. Un bruit caract?ristique m'indiqua que
quelqu'un prenait une douche dans la salle de bain. Agathe me fit
comprendre que c'?tait Nicole:
"Christian dort encore. Je crois que Nicole et moi l'avons ?puis? hier
soir!"
Sous le choc, je l?chai le sachet de croissants. Agathe venait-elle de
me dire que Nicole et elle avaient couch? avec Christian cette nuit?
Agathe ramassa les croissants, me prit par la main et me fit assoir ?
table et s'assit pr?s de moi. Elle devinait clairement mes pens?es. Je
crois m?me qu'elle s'en amusait:
"Tu n'?tais pas en ?tat de te joindre ? nous, alors nous nous sommes
?clat?s ? trois avec Christian."
J'avais envie de hurler, de pleurer, mais je restais l?, silencieux et
incapable de r?agir. Agathe poursuivit:
"Tu ne devrais pas ?tre jaloux. Nicole et moi avons simplement profit?
d'une bonne occasion de prendre du plaisir... Je ne parle pas de
sentiments, ou d'amour, l?. Je ne parle que de sexe!"
Incr?dule, je baissais la t?te, mais Agathe me prit le menton et me
regarda dans les yeux, semblant soudain plus s?rieuse:
"Christian est un beau mec, costaud et viril. J'aime coucher avec lui,
mais je ne suis pas amoureuse de lui, et Nicole non plus!"
"Ouais, Christian est un mec costaud et viril, et moi je suis
minable..."
"Il ne faut pas dire cela! Tu as des atouts, toi aussi, il faut
simplement les mettre en valeur!"
Elle me caressa la joue et me retira mes lunettes:
"Par exemple, tu as de tr?s beaux yeux, tu ne devrais pas les cacher
ainsi derri?re ces verres."
"Je n'ai pas vraiment le choix."
"Tu devrais essayer les lentilles de contact."
Apr?s m'avoir servi un caf?, elle me caressa les cheveux:
"Et puis tu devrais laisser pousser un peu tes cheveux, et changer un
peu de look!"
"Qu'est-ce qu'il a mon look? J'ai le m?me style que Christian."
"Oui, je comprends, mais tu n'es pas comme lui. Il est grand et costaud.
Avec ses jeans et ses polos de rugby, il a tout du m?le viril. Toi, tu
es plut?t petit, mince..."
"Ouais, je sais, pas sportif, pas viril, ridicule, quoi!"
Je commen?ais ? m'irriter tandis qu'Agathe s'en amusait:
"Tu n'es pas ridicule, tu es seulement un peu complex?! Si tu prenais un
peu plus soin de toi et de ton apparence, en trouvant le style qui te
convient le mieux..."
Je ne supportais pas la mani?re dont Agathe me parlait. J'allais me
mettre en col?re quand Christian nous rejoignit. Il portait un simple
cale?on, et sa musculature ?taient impressionnante.
Je ne pus que baisser la t?te ? son entr?e. Agathe avait raison. Je ne
serais jamais un mec aussi muscl? et viril que mon ami, et je devais
l'accepter et cesser d'essayer de l'imiter...
D'un regard, Agathe me montra qu'elle me comprenait. Elle se pencha pour
m'embrasser, cette fois sur la bouche:
"Je t'aiderais, et Nicole aussi!"
A ce moment, Nicole sortit ? son tour de la salle de bain, envelopp?e
dans un peignoir. Je surpris un ?change de regards significatifs entre
elle et Agathe. Nicole fron?a s?v?rement les sourcils et secoua
l?g?rement la t?te, montrant clairement son d?saccord. Na?vement, je
crus qu'elle ?tait jalouse de voir sa copine m'embrasser.
Ce n'est que bien plus tard que je compris qu'? ce moment-l? elle ?tait
encore en d?saccord avec les projets d'Agathe me concernant.
Apr?s un rapide ?change silencieux de regards avec sa copine, Nicole
prit un air de r?signation, vint s'assoir pr?s de moi et m'embrassa ?
son tour. A cet instant pr?cis, je me sentis soudain beaucoup mieux.
J'avais la sensation fugace que ces deux superbes filles entraient en
comp?tition pour me s?duire.
En r?alit?, elles venaient de d?cider de mon avenir.
Les jours suivants, Christian et moi reprenions notre vie d'?tudiants.
Pourtant, les choses avaient chang?. Une g?ne palpable s'?tait install?e
entre nous.
Christian ne parlait plus de ses conqu?tes f?minines, il ne parlait plus
du tout, en fait. D'un c?t?, j'?tais quelque peu soulag?, parce que je
crois que je n'aurais pas support? qu'il me raconte ce qu'il avait fait
avec Nicole. Pourtant, j'aurais voulu savoir.
En proie avec ce conflit int?rieur, je voyais pourtant que mon ami ?tait
lui aussi pr?occup?. Lui qui ?tait toujours tr?s loquace et joyeux, je
le surprenais souvent pensif, les yeux dans le vague. L'impensable
s'?tait-il produit? Mon ami ?tait-il tomb? amoureux?
J'?tais d?sormais certain que Christian avait couch? avec Nicole, et
peut-?tre plusieurs fois! C'?tait la premi?re fois que mon ami ne
passait pas tout son temps ? se vanter de ses prouesses amoureuses. Au
contraire, il restait tr?s secret, comme si Nicole avait quelque chose
de v?ritablement exceptionnel.
Plusieurs fois, j'essayais de parler avec Christian, mais je renon?ais
au dernier moment, en proie ? la jalousie. De son c?t?, je sentais qu'il
voulait lui aussi me dire quelque chose quand il me regardait parfois
avec insistance, mais quand il se rendait compte que je l'avais
remarqu?, il baissait les yeux et retournait ? ses occupations sans un
mot.
Un soir, alors que je rentrais de la fac, je trouvais Agathe devant la
porte de notre appartement, seule. Christian ?tait retenu ? son travail.
Je la fis entrer et lui proposai un caf?, non sans lui demander des
nouvelles de Nicole.
Apr?s avoir parl? quelques instants de la pluie et du beau temps,
Agathe, d?signant mon tee-shirt informe, me demanda si je ne voulais
pas aller faire un peu de shopping avec elle. Je bredouillais que je
n'en avais pas vraiment les moyens, mais quand elle me proposa de
trouver une tenue qui plairait ? Nicole, j'acceptais d'aller d?penser le
peu d'argent que j'avais r?ussi ? mettre de c?t?.
Peu apr?s, dans les boutiques de la ville, Agathe me fit acheter un
nouveau pantalon gris clair, plus ajust? et moulant que les jeans trop
larges que je portais d'habitude, et une chemise couleur saumon, enfin
c'est comme cela que la vendeuse appelait cette couleur que je trouvais
un peu trop rose ? mon go?t.
J'avais un peu de r?ticence ? porter des v?tements aux couleurs claires
et vives, mais je c?dais devant l'insistance d'Agathe.
Un peu plus tard, nous ?tions de retour ? l'appartement. Christian
n'?tait toujours pas rentr?. Agathe voulut me faire essayer mon nouveau
pantalon. Avant que je ne puisse r?agir, elle avait d?boutonn? mon jean
et l'avait baiss? jusqu'aux chevilles, se retrouvant le visage ? la
hauteur de mon sexe. Mon slip informe ne cachait rien de mon d?but
d'?rection.
Avec un sourire coquin, Agathe leva les yeux vers moi et me demanda:
"Est-ce qu'une fille t'a d?j? fait une fellation?"
Compl?tement abasourdi par cette situation inattendue, je ne pus que
secouer la t?te pour r?pondre par la n?gative.
Agathe, accroupie devant moi, baissa alors lentement mon slip et
commen?a ? caresser mon sexe, puis ? le mettre en bouche. Paralys? par
les sensations nouvelles qui traversaient tout mon ?tre, je fermais les
yeux et la laissais faire.
Alors que je croyais avoir atteint le sommet du plaisir, Agathe se mit ?
me caresser l'anus avant d'y introduire un doigt. Sous l'effet de la
surprise, je ne pus pas r?primer un cri et un mouvement de recul:
"Chut, tu vas voir, c'est encore meilleur comme ?a!"
Tout en continuant ? me sucer, Agathe me poussa doucement vers le divan,
sur lequel je tombais, enti?rement ? sa merci. Tandis que le plaisir
montait encore et encore, j'entendais comme dans un r?ve la voix
d'Agathe:
"La plupart des gar?ons l'ignorent, mais leur zone ?rog?ne la plus
sensible, est l?, au niveau de leur prostate."
Mon plaisir ?tait tel que je n'?tais plus vraiment conscient. Je
r?alisais n?anmoins que si Agathe me parlait, le plaisir que je
ressentais ne pouvait pas venir de la fellation, qu'elle avait
interrompu, mais bel et bien du, ou des doigts qu'elle faisait aller et
venir dans mon cul.
C'est dans cette position que Christian nous surprit, alors que
j'?jaculais sans que personne ne touche mon sexe. Mon plaisir retomba
aussit?t, et je me d?p?chai de fuir vers ma chambre pour me rhabiller.
J'?tais sous le choc de ce qui venait de m'arriver. Je me remettais
difficilement de l'orgasme qui m'avait submerg?, mais surtout j'avais
honte d'avoir ressenti autant de plaisir dans de telles circonstances,
et d'avoir ?t? surpris ainsi par mon ami.
Apr?s un long moment, j'avais retrouv? quelque peu mes esprits, et je
ressortis de ma chambre pour voir Agathe embrasser Christian sur le pas
de la porte. Au moment de partir, elle tendit ? mon ami un petit sachet,
et partit.
Je vis que le sachet portait le logo d'une pharmacie, mais j'?tais trop
perturb? par ce qui venait de se produire pour poser des questions.
Christian ferma la porte, et se retourna vers moi. Curieusement, alors
que j'avais honte d'avoir ?t? surpris par mon ami, c'est lui qui
rougissait.
Sans un mot, nous nous r?fugi?mes tous les deux dans nos chambres
respectives.
Les jours suivants, l'ambiance se d?tendit quelque peu entre Christian
et moi. Nous recommencions progressivement ? nous parler, m?me si nous
?vitions soigneusement de parler de Nicole et d'Agathe.
C'?tait d'autant moins difficile que nous ne voyions pas les deux filles
tous les week-ends. Elles ?taient tr?s occup?es, et nous aussi.
Un samedi soir o? nous ?tions seuls, je demandais ? Christian s'il
voulait sortir, mais il pr?f?ra rester ? l'appartement. J'?tais
d?sormais certain qu'il ?tait tomb? amoureux. Avant, il aurait saisi
n'importe quelle occasion de sortir avec une nouvelle fille.
Beaucoup d'autres choses avaient chang? chez mon ami. Il se levait avant
moi tous les matins et pr?parait le petit-d?jeuner. Il ?tait devenu
gentil et pr?venant avec moi, me demandant souvent comment je me
sentais, comme s'il s'inqui?tait pour ma sant?.
J'imaginais qu'il avait ressenti quelque chose parce que je tombais
effectivement malade peu de temps apr?s. Un matin, ? peine lev?, je fus
pris de violentes naus?es. Inquiet, Christian voulu appeler un m?decin,
mais je lui dis que ?a allait passer. En effet, je me sentais mieux
durant la journ?e, mais le lendemain matin au r?veil, mes naus?es
reprirent de plus belle.
Christian m'aida ? me recoucher et passa un coup de fil. Un peu plus
tard, Agathe et Nicole arriv?rent ? l'appartement avec une amie qu'elles
me pr?sent?rent comme leur m?decin. Tandis que le docteur, une tr?s
belle femme, m'examinait, j'entendais mes amis s'agiter dans une autre
pi?ce. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais j'avais
l'impression qu'ils se disputaient.
Pourtant, apr?s avoir parl? avec le m?decin, ils vinrent tous me
rejoindre en souriant dans ma chambre. Inquiet, je demandais s'il y
avait un probl?me. Nicole vint s'assoir sur mon lit et posa sa main sur
mon front:
"Chut, non, tout va bien. Tu dois te reposer, et tu iras mieux dans
quelques jours. Avec Sylvie, le docteur, tu es entre de bonnes mains.
C'est une amie."
Le docteur me prescrivit un m?dicament contre les naus?es, ainsi qu'une
prise de sang.
Apr?s quelques jours pendant lesquels je me sentais progressivement
mieux, j'allais voir le docteur avec les r?sultats de ma prise de sang.
Elle m'expliqua que je n'avais rien de grave, mais qu'elle devait
surveiller l'?volution de mon ?tat de sant?.
Pour me rassurer, elle m'expliqua en souriant qu'elle avait d?j?
rencontr? de nombreux cas comme le mien. En me prescrivant de nouveaux
m?dicaments, elle m'annon?a que je ressentirais certainement d'autres
sympt?mes d?sagr?ables durant les prochaines semaines, mais que je ne
devais en aucun cas cesser le traitement qu'elle me prescrivait.
En sortant de chez le m?decin, je fus agr?ablement surpris de voir
qu'Agathe et Nicole ?taient l? et m'attendaient. Elles me propos?rent de
passer l'apr?s-midi avec elles, ce que j'acceptais avec enthousiasme,
m?me si j'aurais d? aller en cours.
Cet apr?s-midi fut l'un des plus agr?ables moments que j'avais v?cu.
Apr?s un passage dans une pharmacie, les deux filles m'emmen?rent en
ville pour faire du shopping. En d'autres temps, une telle occupation
m'aurait ennuy?, mais l?, mes deux amies rivalisaient de petits gestes
de tendresse et de marques d'affection pour attirer mon attention. Nous
passions de boutique en boutique o? Agathe et Nicole m'offraient un
v?ritable spectacle en essayant des tenues toutes plus belles et sexy.
Je craquais notamment pour une petite robe noire dans laquelle Nicole
?tait tout simplement sublime. Je me souviens aussi avec ?motion d'une
tenue d'?coli?re avec mini-jupe pliss?e qu'Agathe essaya comme un gag.
Apr?s un arr?t dans un caf?, Agathe offrit ? Nicole une combi-short
moulante et une paire de cuissardes ? talons aiguille. Quand Nicole
entra dans la cabine pour essayer cette tenue, j'?tais g?n? pour elle,
pensant qu'elle allait avoir l'air d'une pute. Pourtant, quand elle en
sortit, j'avais l'impression de voir une star des ann?es soixante-dix.
Elle n'avait pas l'air vulgaire du tout, bien au contraire!
Nicole garda tout de suite cet ensemble sur elle, et je fus tr?s ?mu de
marcher dans la rue avec elle. Je prenais beaucoup de plaisir ? regarder
mon reflet dans les vitrines des magasins avec cette fille superbe ? mon
bras... M?me si, avec ses talons, elle me d?passait quasiment d'une
t?te.
Plus loin, Agathe et Nicole m'entrain?rent dans une bijouterie. Elles
s'extasi?rent un moment devant divers bijoux, avant de se tourner vers
moi avec des boutons d'oreilles en or. Apr?s une h?sitation, je compris
qu'elles me proposaient de me faire percer les oreilles. Mon premier
r?flexe fut de prendre la fuite, mais comment refuser quelque chose ?
deux filles aussi magnifiques?
Ainsi, pour la premi?re fois, je me retrouvais les oreilles perc?es et
orn?es de bijoux en or. Tandis que je tentais de m'habituer ? mon
nouveau reflet en me regardant dans un miroir, Nicole et Agathe
m'embrass?rent toutes les deux sur la bouche, ce qui surprit visiblement
la vendeuse.
J'?tais sur un petit nuage en rentrant ? l'appartement. Quand Christian
me vit, il ne remarqua d'abord rien de particulier. J'?tais rassur?. Mes
boutons d'oreilles plaisaient ? mes amies, mais ?taient suffisamment
discrets pour ne pas attirer l'attention.
Un peu plus tard, alors que nous ?tions ? table pour le repas du soir,
Christian me regarda fixement, puis, avec un air ?tonn?, me demanda:
"C'est nouveaux, ?a? Tu portes des boucles d'oreilles?"
"Oui, c'est un cadeau de Nicole et Agathe."
"Oh, ben, elles te vont bien!"
Je le remerciais en rougissant, puis je lui racontais mon apr?s-midi
avec nos deux amies.
Quand notre conversation en arriva ? ma visite chez le docteur, je me
souvins soudain que je devais prendre mon traitement. Je fis promettre ?
Christian de me rappeler de le prendre r?guli?rement.
Il me regarda longuement avec un air s?rieux, comme s'il h?sitait ? me
r?pondre, puis, avec un sourire soudain, il me r?pondit:
"Oui, bien s?r, tu peux compter sur moi! J'y veillerais! Tu dois rester
en bonne sant? et bien suivre les recommandations du docteur!"
Nous passions une grande partie du week-end suivant en compagnie de
Nicole et Agathe. Je portais ? cette occasion la tenue color?e achet?e
quelques jours auparavant avec Agathe, et les filles me compliment?rent.
Comme le premier soir, Agathe resta avec Christian tandis que Nicole
vint dormir avec moi dans ma chambre. J'aurais voulu faire l'amour avec
elle, mais, toujours tr?s intimid?, je n'osais pas aller au-del? de
quelques caresses et baisers. De plus, Nicole disait appr?cier ce
respect que je lui montrais...
Le matin, au petit d?jeuner, Agathe se blottissait contre la musculature
de Christian, mais celui-ci n'avait d'yeux que pour Nicole.
Un instant, j'eu la sensation que c'est moi que Christian regardait avec
tant d'insistance, mais je me raisonnais en me disant qu'il n'y avait
aucune raison, et qu'il admirait Nicole, qui restait pr?s de moi.
Quelques jours plus tard, apr?s un rendez-vous de contr?le chez mon
ophtalmologue, j'essayais pour la premi?re fois des lentilles de
contact. Ravi d'?tre d?barrass? de mes ?paisses lunettes, j'appelais
Agathe pour lui annoncer que j'avais suivi son conseil.
Elle me donna imm?diatement rendez-vous en ville le lendemain. Je voulus
d'abord refuser, parce que j'avais cours, mais la tentation ?tait trop
forte de passer un agr?able moment avec mes deux amies.
Ainsi, le lendemain, quand je retrouvais Nicole et Agathe dans un caf?,
elles m'accueillirent avec un enthousiasme que je ne leur connaissais
pas. Elles me firent de nombreux compliments sur mon apparence, ce qui
me m'?mut ?norm?ment. Je ne parvins pas ? emp?cher quelques larmes de
couler.
Comme mes cheveux avaient pouss? et couvraient partiellement mes
oreilles, les filles m'entrain?rent chez un coiffeur. Je pensais d'abord
me faire simplement couper les cheveux tr?s courts comme j'en avais
l'habitude, mais Agathe et Nicole m'encourag?rent ? essayer autre chose.
Peu apr?s, je me retrouvais avec le m?me brushing que Justin Bieber ?
ses d?buts, et avec de nombreux produits pour entretenir mon nouveau
look. J'avais d'abord quelques doutes sur cette coiffure qui me donnait
des airs de filles, surtout avec mes lobes d'oreilles mis en valeurs par
les boutons dor?s. Pourtant, une fois de plus, je me laissais influencer
par l'enthousiasme que me montraient mes deux amies.
Ce soir-l?, quand Christian me vit, son premier r?flexe fut de se moquer
de moi:
"Mais c'est quoi cette t?te? Tu fais dans le look tapette, maintenant?"
Cette remarque me blessa, mais curieusement, plut?t que de r?pliquer
comme je le faisais souvent, ou m?me me mettre en col?re, je me mis ?
pleurer de mani?re incontr?lable. Christian me prit par l'?paule:
"Pardon, je suis d?sol?, je ne voulais pas dire cela... En fait, je dois
t'avouer. Je suis jaloux, tu passes plus de temps avec Nicole et Agathe
que moi!"
"Toi, tu es jaloux?"
"Ben oui, tu partages avec ces filles des trucs que je ne pourrais
jamais avoir!"
"Tu penses vraiment ce que tu dis?"
"Tu en doutes? Depuis le temps qu'on est potes?"
Rassur? par ces paroles, je parvins ? me calmer. Mais je commen?ais ?
m'inqui?ter de ces mont?es d'?motions contradictoires que je subissais
sans pouvoir les contr?ler.
Plus tard, alors que je m'?tais couch? et que je commen?ais ?
m'endormir, j'entendis Christian parler au t?l?phone avec quelqu'un:
"Il change tellement, et si vite!"
...
"Mais tu es vraiment s?re que c'est sans risque?"
...
Oui, je sais, on en a d?j? parl?.
...
"Non, bien s?r, je veux vraiment aller jusqu'au bout, mais je ne me
sens pas tr?s bien ? l'id?e de lui cacher la v?rit?.
...
Non, tu as raison, les changements sont encourageants.
...
"Bon, tu me promets que ?a va bien se passer?"
J'?tais dans un demi-sommeil, j'avais la sensation de r?ver. Ce n'est
que bien plus tard que je me suis souvenu de cette conversation, que
j'ai compris qu'il ne s'agissait pas d'un r?ve.
Pendant les semaines suivantes, ma vie fut r?guli?rement ponctu?e de
petits incidents auxquels je n'attachais que peu d'importance. Pourtant,
aujourd'hui je sais que mis bout-?-bout, chacun de ces ?v?nements
constituent un faisceau d'indices qui auraient d? m'ouvrir les yeux sur
les changements qui se produisaient en moi, et surtout sur la cause de
ces changements.
Par exemple, un matin, je me rendis compte que j'avais de plus en plus
de mal ? enfiler mes pantalons parce que je grossissais au niveau des
cuisses et des fesses. Peu apr?s, des d?mangeaisons d?sagr?ables
commenc?rent ? m'irriter au niveau de mes t?tons.
Comme je l'avais d?j? ressenti, mes ?motions devenaient incontr?lables.
Je pleurais pour un rien, de joie ou de tristesse, selon les moments.
Je me r?solus ? parler de tout cela ? Sylvie, mon m?decin, quand je
retournais la voir pour contr?ler mon ?tat de sant?. Elle m'expliqua que
mes sympt?mes et mes tests sanguins ne laissaient plus aucun doute:
"Pierre, vous souffrez d'un d?r?glement hormonal."
"Ah? Et qu'est-ce que ?a veut dire, en clair?"
"Rassurez-vous, c'est plus courant qu'on ne le croit. Le corps se
d?veloppe sous l'influence de substances chimiques appel?es hormones."
"Oui, j'ai appris cela au lyc?e."
"Bien! Chez vous, depuis quelques temps, les hormones f?minines sont
plus pr?sentes que les hormones masculines. Votre corps prend donc peu ?
peu des caract?ristiques secondaires f?minines... Vos fesses
s'arrondissent, votre poitrine est plus sensible, sans parler de vos
?motions, que vous dites ne plus parvenir ? contr?ler. En clair, vous
vivez une seconde pubert?, mais cette fois, c'est une pubert? de jeune
fille!"
"Mais, mais d'o? ?a vient? Qu'est-ce qui a provoqu? ?a?"
"Je ne pourrais pas l'expliquer avec certitude. Les causes peuvent ?tre
g?n?tiques, ou caus?es par un traumatisme, physique ou psychologique..."
"Mais, on peut le soigner, non?"
"Vous voulez dire, en vous injectant des hormones masculines?"
"Euh, oui, je suppose."
"C'est extr?mement dangereux. Vos organes, comme vos reins ou votre
foie, pourraient ?tre endommag?s par un tel traitement."
"Mais alors, qu'est-ce qu'on peut faire?"
"Pour l'instant, je crains de ne pas pouvoir faire plus. Poursuivez le
traitement que je vous ai prescrit, et revenez me voir r?guli?rement
pour surveiller votre ?tat de sant?. Je dois pr?ciser qu'il est
excellent!"
"Ah, bien, ?a fait au moins une bonne nouvelle. Mais alors qu'est-ce que
je dois faire pour..."
En disant cela, je montrais mes fesses arrondies. Sylvie ne put retenir
un petit rire:
"Je suis d?sol?e, il faudra sans doute vous acheter d'autres v?tements.
Des pantalons plus adapt?s ? votre morphologie, par exemple. Pour cela,
vos amies Agathe et Nicole pourront mieux vous conseiller que moi!"
Pendant que j'?coutais ce que me disait Sylvie, je me grattais
machinalement la poitrine. Elle m'arr?ta:
"Il ne faut surtout pas gratter, m?me si cela vous d?mange. Vous devriez
essayer de porter des tissus plus doux sous vos v?tements, comme de la
soie ou du satin. Cela serait moins irritant que vos tee-shirts en
coton."
"De la soie ou du satin? Ce genre de sous-v?tement n'existe pas pour les
hommes!"
"Personne ne va voir vos sous-v?tements! Et puis ce n'?tait qu'une id?e.
Vous faites ce que vous voulez... Mais arr?tez de vous gratter!"
En sortant du cabinet m?dical, j'?tais boulevers?. J'appelai
imm?diatement Nicole. Etonnamment, Agathe et elle n'?taient pas loin.
Elles me rejoignirent en quelques minutes.
Je tombais dans les bras de Nicole en pleurant. Entre deux sanglots, je
parvins ? expliquer ce qui m'arrivait. Les filles m'emmen?rent dans un
caf?, o?, apr?s une longue conversation, je parvins ? me calmer.
Comme je recommen?ais ? me gratter la poitrine, Agathe et Nicole
m'entrain?rent dans une boutique de lingerie. Malgr? mes protestations,
elles me firent essayer un caraco en satin. A contrec?ur, j'admis que ce
sous-v?tement, si f?minin et bord? de dentelles ?tait tr?s agr?able ?
porter. Agathe m'en offrit deux. Je protestais quand je vis le prix,
mais elle insista, disant qu'elle en avait largement les moyens. J'en
gardais imm?diatement un sur moi, cach? sous ma chemise. La douceur du
satin soulageait quelque peu les irritations de mes t?tons.
Mes deux amies m'entrain?rent ensuite dans une boutique de pr?t-?-
porter, o? elles se dirig?rent vers les rayons de pantalons pour femmes.
Une fois de plus je protestais, une fois de plus, mes protestations
?taient vaines. En essayant des pantalons pour femme, je constatais que
leur coupe se mariait parfaitement avec les nouvelles formes de mon
corps. En me regardant dans la glace, je fus oblig? d'accepter les
arguments d'Agathe, qui me disait que personne ne verrait la diff?rence
avec un pantalon pour homme. Alors que j'essayais un ni?me pantalon, en
me lamentant aupr?s de Nicole que je n'avais pas les moyens de m'offrir
de nouveaux v?tements, Agathe fila discr?tement ? la caisse pour me
payer deux pantalons que j'avais essay?s. Quand elle revint m'annoncer
que c'?tait r?gl?, je fus particuli?rement g?n?:
"Mais Agathe, tu es folle! Je ne pourrais jamais te rembourser!"
"Ne t'inqui?te pas pour ?a! Je te l'ai dit, j'ai les moyens. Si mon
argent ne sert pas ? aider les amis, alors ? quoi peut-il bien servir?"
Je me tournai vers Nicole, qui approuva d'un signe de t?te. Je ne pus
que remercier Agathe en l'enla?ant. Celle-ci, qui avait fait plusieurs
achats, me tendit l'un des paquets qu'elle portait:
"Enfile ce jean tout-de-suite. Tu seras plus ? l'aise que dans le
pantalon trop serr? que tu portes. "
Je m'ex?cutais, et une vendeuse vint m'aider ? retirer les ?tiquettes
pour que je puisse imm?diatement garder mon nouveau pantalon sur moi.
Ensuite, Agathe me tendit un autre paquet, me disant que c'?tait un
autre pantalon que j'avais essay?. Je la remerciais une nouvelle fois,
et nous quittions la boutique.
Une fois de plus, j'avais pass? ma journ?e avec mes amies plut?t que
d'aller en cours. Je commen?ais ? craindre que mes prochains examens
allaient ?tre d?sastreux.
Rentr? ? l'appartement, je fus accueilli par Christian, qui me demanda
de mes nouvelles. Je lui racontais ma journ?e, mais je n'eus pas le
courage de lui parler de mon d?r?glement hormonal. Il me proposa de lui
montrer mes achats. J'ouvris le paquet qu'Agathe m'avait offert. Il y
avait bien un pantalon beige que j'avais essay?, mais aussi la veste
assortie. C'?tait un tailleur pour femme complet!
Amus?, Christian me poussa ? essayer l'ensemble devant lui. La t?te
basse, je m'ex?cutais. En tournant autour de moi, mon ami siffla:
"Il est classe, ton nouveau costume!"
Je ne savais pas s'il se moquait de moi, ou s'il pensait que c'?tait
effectivement un costume pour homme. Je renon?ais ? me poser la
question, mais sur le moment, j'?tais bien d?cid? ? ne pas porter ce
tailleur en public.
Dans la nuit du samedi suivant, je profitais d'?tre ? nouveau en t?te ?
t?te avec Nicole pour lui parler de mes inqui?tudes:
"Je dois te l'avouer, j'ai peur."
"Peur de quoi?"
"De ce qui m'arrive en ce moment! J'ai l'impression que mon corps ne
m'appartient plus, que je ne contr?le plus rien!"
"Je comprends..."
"Tu es gentille, mais je ne crois pas que tu peux comprendre. Je change
tellement en ce moment que j'ai peur de ne jamais ?tre un homme!"
En parlant de mes angoisses ? Nicole, je ne pus retenir mes larmes:
"Tu vois, je n'arrive m?me pas ? me contr?ler, je pleure comme une
fille!"
"C'est quoi, ces pr?jug?s, les gar?ons pleurent eux aussi!"
"Sans doute, mais pas comme ?a, pas sans raison!"
"Je te l'ai dit, je te comprends... Bien mieux que tu ne peux
l'imaginer! Tu te voyais comme un homme ordinaire, avec un avenir
normal, avec une femme, des enfants, un boulot... Et maintenant tu as
peur de n'avoir rien de tout cela."
"Ouais, si tu veux, il y a un peu de cela, mais c'est plus compliqu?...
Ma vie est devenue si compliqu?e!"
Je me remis ? sangloter entre les bras de Nicole. Elle me poussa
gentiment pour m'obliger ? m'allonger sur le dos, puis se pla?a au-
dessus de moi:
"Tu vas voir, je vais te montrer que tu es bien un homme!"
Sur ces mots, elle baissa mon slip et se mit ? sucer mon sexe. Mis ?
part la rapide masturbation du premier matin, elle n'avait jamais
accept? de pratique sexuelle avec moi. Je restais un moment sous le choc
de la surprise, incapable de bouger, puis, petit ? petit, sous les
caresses expertes de Nicole, ma bite se mit ? gonfler. Je ne pouvais pas
m'emp?cher de g?mir tandis que mon amie faisait monter et descendre ses
l?vres humides le long de mon sexe.
Mon plaisir montait tandis que mes mains caressaient les cheveux de
Nicole, accompagnant les mouvements de sa t?te. Ma jouissance fut si
soudaine que je ne pus pas pr?venir mon amie qu'elle arrivait, et
j'inondai son visage de sperme.
Tandis qu'elle s'essuyait avec un mouchoir, je m'excusais aupr?s de
Nicole. Elle se retourna vers moi pour m'embrasser, me faisant go?ter
pour la premi?re fois la saveur ?cre du sperme.
Je lui proposai de lui donner ? mon tour du plaisir, mais elle refusa,
disant qu'il fallait dormir.
J'?tais particuli?rement heureux de l'?volution de mes rapports avec
Nicole, mais la semaine qui suivit fut particuli?rement difficile pour
moi.
D'abord, en raison des cours que j'avais manqu?s, je ratais un examen
partiel. La r?ussite de mes ?tudes s'annon?ait mal.
Ensuite, deux jours plus tard, je fus licenci? de mon job d'?tudiant. Je
faisais le service dans un fast-food, et j'eu une crise de larmes devant
des clients particuli?rement aga?ants. Ce n'?tait pas la premi?re fois
que cela m'arrivait. Le g?rant m'expliqua qu'il ne pouvait pas garder un
employ? qui ne maitrisait pas ses nerfs.
Christian et Agathe, tr?s g?n?reusement, me propos?rent de m'aider
financi?rement, le temps que je retrouve un nouvel emploi. J'?tais tr?s
touch? de leur proposition, mais en m?me temps, particuli?rement g?n? de
devoir d?pendre d'eux.
J'appelais mes parents, dans l'espoir d'avoir un peu d'aide de leur
part, mais en vain. Ils n'avaient pas les moyens de m'aider
financi?rement. De plus, ils m'annonc?rent qu'ils envisageaient de se
s?parer. Est-il n?cessaire de pr?ciser que ce coup de t?l?phone ne me
remonta pas le moral?
En fin de semaine, j'avais l'impression d'avoir touch? le fond, mais un
nouveau coup du sort m'attendait. Le matin, sous la douche, je me rendis
compte que ma poitrine n'?tait pas seulement irrit?e, mais qu'elle avait
commenc? ? pousser. Je commen?ais ? avoir des seins! Ils ?taient petits,
comme une poitrine d'adolescente, mais il n'y avait aucun doute, j'avais
des seins!
Sous le choc, je n'allais pas en cours ce jour-l?, restant prostr? dans
ma chambre.
Le week-end suivant, je voulus ?galement rester enferm? dans ma chambre.
Christian, comprenant que quelque chose n'allait pas, fit venir Nicole
et Agathe. Je refusai d'abord de les voir, mais la douceur de Nicole et
l'autorit? naturelle d'Agathe me persuad?rent de les laisser entrer.
Elles savaient que je souffrais d'un d?r?glement hormonal. Je supposais
donc qu'elles ne seraient pas trop surprises par le d?veloppement de ma
poitrine. Je fus effar? par leur r?action quand j'osai enfin leur
montrer. Non seulement elles ne sembl?rent pas ?tonn?es, mais elles
prirent la nouvelle avec bonne humeur, surtout Agathe:
"Oh, comme ils sont mignons! Je peux toucher?"
Joignant le geste ? la parole, elle me caressa d?licatement les seins,
ce qui me fit frissonner de plaisir. Ravie de voir que ses caresses me
faisaient un tel effet, Agathe poursuivit:
"Il faut imm?diatement aller t'acheter un soutien-gorge!"
Nicole approuva:
"Oui, d'ailleurs on connait la boutique parfaite pour cela!"
Je repliai mes bras devant ma poitrine, sans me rendre compte ? quel
point ce geste ?tait f?minin:
"Non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas porter de soutien-gorge!"
"Si, malheureusement, ?a va ?tre vite indispensable!"
"Mais... Mais je ne peux tout de m?me pas entrer dans une boutique de
lingerie et demander ? essayer un soutien-gorge!"
"Et pourquoi pas?"
"Mais, parce que je suis un gar?on!"
"Oui, tu as raison, tu devrais te d?guiser en fille avant d'y aller!"
"Vous rigolez, les filles?"
"Mais non, pas du tout!"
Sur ces mots, Agathe et Nicole m'entrain?rent d'autorit? vers la salle
de bain o? elles me firent me d?shabiller, et me pouss?rent sous la
douche. Sous leurs instructions, je me rasais soigneusement le visage,
les jambes, et les dessous de bras. Je n'?tais pas tr?s poilu, mais
apr?s cela, mon corps n'avait plus aucune trace de virilit?, ? part mon
petit sexe qui pendouillait lamentablement entre mes jambes.
Les deux filles me firent enfiler un slip, non sans pr?ciser en
plaisantant qu'il me faudrait des nouveaux dessous, et que j'allais
devoir renoncer ? mes sous-v?tements de gar?on.
Nicole me fit assoir et sortit de son sac ? main quelques ustensiles de
maquillage. Elle s'approcha avec une pince ? ?piler. Je voulu la
repousser:
"Non, Nicole, qu'est-ce que tu fais?"
Agathe me prit les mains, tandis-que Nicole s'asseyait sur mes genoux,
face ? moi:
"Allons, laisse-toi faire, on va juste t'affiner un peu les sourcils!"
"A?e!"
"Oh, comme il est douillet, continue, Nicole!"
Ainsi, en quelques instants, mes sourcils se retrouvaient affin?s, et
mon visage, jusque-l? quelque peu androgyne, ?tait soudain tr?s f?minin.
Nicole accentua encore mon apparence f?minine par deux simples trais de
crayons autour des yeux, un peu de mascara, et un gloss transparent sur
les l?vres.
M?me avec un maquillage aussi simple, mon reflet dans le miroir me
renvoyait l'image d'une jeune fille.
Nicole me mit un peu de son parfum, avant de me reconduire ? ma chambre
pour m'habiller.
Sous la direction des filles, j'enfilais l'un de mes caracos bord?s de
dentelle, mais elles m'interdirent de mettre une chemise. Elles
m'oblig?rent ? mettre le tailleur beige qu'Agathe m'avait offert. Je
voyais que la veste ferm?e du tailleur laissait entrevoir le haut des
dentelles du caraco, et cette vision me troublait ?norm?ment.
J'enfilais ensuite une paire de chaussettes et je voulu mettre mes
grosses chaussures de gar?on, mais Agathe m'arr?ta:
"Non, ?a ne va pas du tout! Il faudrait qu'on t'ach?te d'abord des
chaussures qui iront bien mieux avec cette tenue. Attends, retire tes
chaussettes, j'ai toujours une paire de mi-bas dans mon sac, au cas
o?..."
Elle me tendit la paire de mi-bas fins couleur chair, que j'enfilais
sans rechigner, tant j'?tais incr?dule de ce qui m'arrivait. J'enfilais
ensuite une paire de baskets.
En me regardant dans la glace du placard, j'?tais content que Christian
ait ?t? oblig? de s'absenter. Agathe faisait la moue:
"?a ne va vraiment pas, ces baskets. C'est d?cid?, on va d'abord acheter
des chaussures!"
Et, tandis qu'elle m'entrainait ? l'ext?rieur de l'appartement et que je
me retrouvais avec mes clefs ? la main, sans aucune poche pour les
ranger, Nicole ajouta:
"Et il te faut aussi un sac ? main!"
J'avais l'impression de vivre un r?ve, ou plut?t un cauchemar. Tout ce
que je vivais me semblait tellement irr?el que je suivais mes deux amies
sans r?agir.
Notre premier arr?t fut dans une boutique de chaussures o? Agathe voulut
d'abord me faire essayer une paire d'escarpins ? talons. Voyant que cela
ne m'amusait pas du tout, elle se ravisa et me montra une paire de
derbies pour femmes, qui ressemblaient beaucoup ? des chaussures pour
hommes. J'acceptais de bon c?ur de les essayer, et, comme elles
m'allaient et qu'elles plaisaient ? mes amies, je les gardais
imm?diatement aux pieds.
Dans la m?me boutique, Agathe m'offrit un petit sac ? main assorti aux
chaussures, o? je pus ranger mes clefs.
L'?tape suivante fut bien plus difficile pour moi. Mes deux amies durent
palabrer longuement avec moi avant que je n'ose entrer avec elles dans
une boutique de lingerie. La vendeuse accueillit Agathe et Nicole en
leur faisant la bise, ce qui me rassura quelque peu. C'?tait une amie.
Pourtant, soudain, je paniquai quand Agathe voulut me pr?senter ?
Martine, la vendeuse:
"Je te pr?sente mon amie..."
Elle h?sita, et Nicole intervint:
"Perrine! Elle s'appelle Perrine!"
Martine me fit la bise, tandis qu'Agathe lui expliquait que j'?tais un
gar?on manqu? qui d?sirait changer et se f?miniser. Je crus voir Agathe
et Martine ?changer un clin d'?il, mais autre chose me g?nait.
Tandis qu'Agathe et Martine allaient chercher des articles qui pouvaient
me convenir, je me tournai vers Nicole et lui dis ? voix basse:
"Perrine? Pourquoi Perrine? C'est quoi, ce pr?nom?"
"Ben, c'est un joli pr?nom, et puis j'ai improvis?, j'ai essay? de
trouver quelque chose qui ressemble un peu ? Pierre!"
"Chut! Elle va entendre!"
Martine et Agathe ?taient de retour, les bras charg?s de divers articles
de lingerie, et elles me pouss?rent vers une cabine d'essayage, tandis
que Nicole ?tait prise d'un fou-rire, ce qui m'aga?a particuli?rement.
Agathe entra avec moi dans la cabine et me fit retirer la veste et le
caraco avant de me montrer un premier soutien-gorge, qu'elle m'aida ?
enfiler. Elle s'amusa particuli?rement ? me le faire agrafer et d?grafer
plusieurs fois pour m'entrainer ? faire ce geste sans aide.
En me regardant dans un miroir avec mon premier soutien-gorge, je fus
choqu? de voir ? quel point il mettait en valeur ma petite poitrine.
Agathe me repoussa dans la cabine avec d'autres articles tandis que
Nicole sortait de la boutique pour prendre l'air, toujours hilare.
Apr?s plusieurs essayages, Agathe sembla satisfaite et je faillis
m'?trangler en l'entendant annoncer ? la vendeuse:
"Parfait, on va prendre ces deux soutiens-gorge. C'est inutile d'en
prendre plus pour l'instant, sa poitrine va encore grossir!"
Puis, elle me repoussa vers l'int?rieur de la cabine:
"Bien, et maintenant, les culottes assorties!"
Nicole, qui venait de rentrer dans la boutique en s'essuyant les yeux
ressortit en riant de plus belle.
Peu apr?s, je ressortais de la boutique de lingerie, portant sous mes
v?tements mon premier soutien-gorge et une petite culotte assortie, et
avec ? la main un sac contenant d'autres articles de lingerie f?minine ?
ma taille.
En reprenant le chemin du retour, je n'avais qu'une h?te. Je voulais
rentrer et pouvoir me changer avant le retour de Christian.
Malheureusement, il ?tait d?j? l?, ? nous attendre.
Quand il me vit, il resta bouche-b?e, tandis que je restais sous le
choc, rougissant et tremblant. Je vis du coin de l'?il Nicole qui voulut
faire un geste vers moi, mais qu'Agathe retint. Au bout d'un instant qui
me sembla une ?ternit?, Christian me prit par les ?paules et me regarda
dans les yeux:
"Rassure-toi, Agathe m'a tenu au courant de ce qui t'arrive. Je sais
tout... Mais je ne m'attendais pas ? te voir comme ?a! Comment dire, tu
fais une jolie nana!"
"Euh, merci, je suppose..."
"Non, c'est sinc?re! Tu devrais rester comme ?a, ?a te va super bien!"
Je me mis ? pleurer:
"Mais, je ne veux pas rester comme ?a. C'est juste un d?r?glement
hormonal, c'est passager, enfin, j'esp?re!"
Christian me prit dans ses bras:
"Chut, il ne faut pas pleurer, je suis l?, et je serais toujours l?,
quoi qu'il arrive. On est potes depuis des ann?es, et ?a ne va pas
changer!"
En sanglotant, je remerciai mon ami, et je ressentais sa force qui
m'enveloppait. Je r?alisai soudain qu'on n'avait jamais ?chang? une
telle d?monstration de tendresse. Int?rieurement, je voulais repousser
mon ami, je voulais prendre la fuite, je craignais qu'il pense que
j'avais des sentiments homosexuels. Pourtant, je ressentais sa force
rassurante, et je me blottissais en confiance dans ses bras.
Cet instant si unique fut interrompu par Agathe:
"Bon, et si on sortait?"
Devant l'enthousiasme g?n?ral, je ne pouvais pas refuser. Nicole
retoucha mon maquillage, parce que mes larmes l'avaient fait couler, et
le sien, parce qu'elle avait pleur? de rire.
Le d?but de cette soir?e fut tr?s ?prouvant pour moi. Je me demandais
continuellement ce que les personnes que nous croisions pensaient en me
regardant.
Finalement, quand je vis que personne ne pr?tait particuli?rement
attention ? moi, je parvenais ? me d?tendre, d'autant que mes amis
?taient tous les trois tr?s chaleureux avec moi.
En fin de soir?e, l'alcool aidant, j'?tais parfaitement d?tendu, sans
doute un peu trop. Je me retrouvais dans les bras de Christian, tandis
qu'Agathe et Nicole reformaient leur couple lesbien. De retour ?
l'appartement, Nicole et Agathe, un peu excit?es, nous laiss?rent seuls,
Christian et moi. Elles voulaient se retrouver, ce que nous accept?mes
de bon c?ur.
Soudain, je me retrouvais seul avec Christian dans cet appartement que
nous partagions depuis des mois. Nous sommes rest?s un long moment
silencieux, ? nous regarder dans les yeux. Je me plongeais avec
d?lectation dans la douceur du regard de Christian, avant de r?aliser
soudain qu'il ne me regardait pas comme son vieux copain, mais comme une
jeune femme qu'il d?sirait.
Int?rieurement, je me mis ? paniquer. Pourtant, je parvins ? garder mon
calme. Je remerciais Christian pour la bonne soir?e, et, sans savoir
moi-m?me pourquoi, je l'embrassais sur la joue avant d'aller rapidement
m'enfermer dans ma chambre.
Je dormais peu cette nuit-l?. J'essayais de comprendre ce qui
m'arrivait, sans y parvenir. Je me posais ?galement des centaines de
questions sur mon ami Christian. Est-ce qu'il me d?sirait comme j'en
avais eu l'impression? Etait-il possible que mon ami ait des d?sirs
homosexuels? Et surtout, est-ce que cette id?e me d?rangeait tant que
cela?
Mon d?r?glement hormonal avait-il une influence sur mes propres d?sirs?
Les semaines suivantes furent p?nibles pour moi. J'essayais de rester le
gar?on que j'avais ?t? jusque-l? en portant uniquement mes v?tements
masculins, mais je fus progressivement oblig? d'y renoncer. Avec mes
fesses qui s'arrondissaient, je ne parvenais plus ? enfiler mes anciens
pantalons.
Dans un premier temps, je ne portais pas de soutien-gorge, sauf quand
mes amis m'y encourageaient. Pourtant, l'inconfort caus? par mes seins
qui grossissaient de plus en plus ne me laissa pas d'autre choix. Le
temps qui se rafraichissait me permettait de cacher ma poitrine sous des
pulls amples.
Je cherchais, sans succ?s, un nouvel emploi, et je d?pendais
financi?rement de Christian et d'Agathe. Tous ces probl?mes, ainsi que
mes doutes et angoisses m'emp?chaient de me concentrer en cours.
J'accumulais les ?checs pendant mes examens partiels.
De son c?t?, Christian devenait nerveux et irritable. A la moindre
occasion, il se montrait de plus en plus impatient. Nous nous disputions
parfois.
Sans la douceur et l'enthousiasme de Nicole et Agathe, que je voyais
deux ou trois fois par semaine, j'aurais sans doute sombr? dans une
grave d?pression dans cette p?riode. Pourtant, je ne me sentais pas
toujours tr?s ? l'aise en leur pr?sence.
Quand elles m'emmenaient faire du shopping, ce qui ?tait indispensable
avec les changements qui se produisaient dans mon corps, j'?tais g?n?
parce qu'elles me poussaient de plus en plus ? essayer des articles
f?minins. Par exemple, Agathe m'offrit un ensemble pantalon et veste
bleu p?le. Si sa forme pouvait ?voquer un costume masculin, la couleur
?tait bien trop tendre pour ne pas ?tre une tenue f?minine.
Avec l'arriv?e du froid, j'acceptais de commencer ? porter des collants
sous mes pantalons. Cette ?tape fut sans doute la plus facile pour moi.
Les collants ?taient tr?s agr?ables ? porter, et chauds. Le m?me jour,
Agathe m'acheta des bottines. Quand je vis qu'elles avaient des petits
talons, je voulus refuser de les porter, mais comme toujours, les
gestes de tendresse de mes deux amies m'incit?rent ? cette nouvelle
concession.
C'est un week-end que tout bascula. J'?tais seul avec Nicole dans ma
chambre. Une fois de plus, je lui faisais part de mes angoisses de ne
plus ?tre un homme.
Comme elle l'avait fait pr?c?demment, elle me fit une magnifique
fellation, mais cette fois, elle s'arr?ta alors que mon sexe ?tait
parvenu difficilement ? l'?rection. Elle se retourna, me pr?senta ses
fesses, et baissa sa petite culotte:
"Viens, prends-moi!"
Je restais un bref instant surpris. M?me si j'en r?vais depuis notre
premi?re rencontre, je n'esp?rais plus b?n?ficier d'une telle invitation
de la part de Nicole. Je commen?ais d'abord timidement ? lui caresser
les fesses, puis, enhardi et tr?s excit?, je me pla?ais derri?re elle et
commen?ais lentement ? la p?n?trer. Un long g?missement de Nicole
m'encouragea ? continuer. D'abord lentement, je commen?ais ? aller et
venir entre ses fesses. Progressivement, encourag? et excit? par les
soupirs de mon amie, j'acc?l?rais le mouvement. Peu apr?s, sans pouvoir
retenir un cri, je jouissais pour la premi?re fois dans le cul de
Nicole, et je m'?croulais sur elle, compl?tement essouffl?.
Peu apr?s, j'avais l'impression d'?tre au paradis tandis que je
m'allongeais sur le lit, ? c?t? de Nicole. Elle se redressa, puis vint
se placer au-dessus de moi avec les yeux brillants pour m'embrasser
comme jamais. Sans perdre contact avec ses l?vres, je me redressai et
commen?ais ? la caresser sur tout le corps. Je voulais que cet instant
unique dure ?ternellement, et j'en voulais plus. Pendant que je
continuais ? embrasser Nicole, mes mains ne cessaient pas d'explorer son
corps tout entier. A chaque fois que mes mains s'approchaient de sa
petite culotte, elle tentait de me retenir, mais finalement, je parvins
? mes fins.
Je baissais enfin la petite culotte de