Chapitre 1
Sur la sc?ne, une brune voluptueuse faisait valser ses ?normes seins
nus au son de la musique disco. Sans beaucoup de gr?ce, en fait, mais
le public n'en demandait pas tant. Moi non plus, il faut l'avouer :
plut?t timide en de tels endroits, j'?tais terr? dans un coin sombre de
la salle, les yeux riv?s sur le spectacle de la danse scabreuse, sans
oser regarder les autres clients, mais sans chercher pour autant ?
cacher la formidable ?rection que provoquait en moi la danse des
chairs, sur la sc?ne. Mais ce qui me fascinait le plus, chez Dame
Molly, au del? de sa vulgarit? sans r?serve, presque insolente, c'?tait
la formidable beaut? de ce corps. Une taille fine qui accentuait le
d?coup? de ses ?normes seins et ses hanches g?n?reuses; une peau
merveilleusement velout?e; des cuisses fermes qui s'enfermaient dans un
bas de filet rouge ?voquant les douceurs de quelque bordel de contes
pour adultes... Et un visage dont le maquillage, un peu trop prononc?,
accentuait le caract?re envo?tant.
Elle enleva son slip d'un geste brusque et se retrouva nue au centre de
la sc?ne. Puis elle ?carta l?g?rement les jambes. Entre ses cuisses,
une masse de chair encore un peu molle surgit aussit?t. Dame Molly
commen?a ? frotter son propre p?nis avec volupt? et il prit des
proportions ?tonnantes. La musique ?tait soudainement devenue plus
langoureuse et je me sentis d?faillir ? la vue de cette femme au sexe
viril. Jamais je n'ai souhait? avec autant de force go?ter ? un sexe
d'homme. Jamais n'ai-je souhait? avec autant de h?te laisser glisser ma
langue le long de la veine gonfl?e d'un p?nis, embrasser avec tendresse
les peaux pliss?es d'un scrotum, sentir sous mon palais les pulsations
d'un testicule et laisser enfin entrer l'organe avec force, avec
violence, jusqu'au fond de ma gorge, pour y d?poser le liquide de
l'amour.
Monica a d? lire le d?sir dans les tremblements de mon corps. Elle
s'est assise ? ma table. { Vous aimez cette fausse femme? }
- { Oui... M... }
J'?tais absolument confus. Ce n'?tait pas ma premi?re visite ? ce bar
de travestis, mais c'?tait la premi?re fois qu'on m'y abordait. Et Je
ne savais gu?re, ? ce moment, si j'avais affaire ? un homme ou une
femme; l'incertitude me troublait. { Je m'appelle Monica, et j'aime les
hommes dociles } qu'elle me dit, sans attendre vraiment de r?ponse. {
Et vous? Vous aimez les travelos? }
- { Oui... Et les femmes dominantes aussi. }
***
?a y est. Subjugu? par cette femme directe, j'avais avou? d?s l'abord
un fantasme enferm? jusque l? au plus profond de moi. Monica n'attendit
gu?re d'autre confidence. Avec assurance, elle sortit de son sac une
paire de menottes, et sans m?me que j'aie pu saisir le sens de son
geste, je me retrouvai les poignets li?s derri?re le dossier de ma
chaise. Mon univers venait de basculer. Je sentais que rien ne serait
jamais plus pareil. { Tu t'appelles comment, esclave? }
- { Claude }
- { T'as int?r?t ? te laisser faire, Claude ch?ri, parce que quand je
suis f?ch?e, je deviens m?chante; mais si tu es docile, ta ma?tresse
Monica saura ?tre g?n?reuse. }
Il ?tait ?vident que j'allais ?tre docile. Devant cette femme tr?s
belle, au visage plut?t doux, mais au regard de glace, je me sentais
sans d?fense. Et c'est comme ?a que je l'ai laiss?e m'entra?ner,
fermement mais sans rudesse, vers les toilettes pour femmes,
fr?quent?es surtout, en un tel endroit, par les androgynes soucieux de
parfaire le contour de leurs l?vres, de remettre un peu de poudre, de
replacer une perruque glissante.
L?, dans la lumi?re crue des lavabos, devant un miroir indiscret, je
l'ai vu sortir de son sac un rasoir fin et sa trousse de maquillage. En
quelques minutes, elle avait effac? de mon visage toute trace du m?le
et elle s'affairait maintenant ? appliquer du fond de teint sur ma
peau, du rouge sur mes l?vres, puis du mascara sur mes cils. Je la
regardais agir, passif comme je ne l'avais jamais ?t?, envelopp? dans
un tendre frisson. Elle portait des bottes de cuir noir, ? talons
?troits, juste un peu trop hauts pour ?tre confortables, mais se
d?pla?ait avec aisance. Sa robe droite, toute sage, d'un rose
d?licieusement romantique, aurait sugg?r? la douceur, si des ?paules un
peu fortes, et quelques accessoires provocants de cuir et de m?tal ne
l'avaient transform?e en tenue de combat. Ses l?vres ?taient du m?me
rose, comme le tour de ses yeux. Sur son front, un bandeau rose et noir
s'harmonisait avec le reste. { D?sormais, tu va t'appeler Claudia,
quand tu seras avec moi }, me dit-elle en terminant son ?uvre d'art.
Quand elle eut rang? ses fards, elle me fit signe de la suivre. Je
traversai derri?re elle la salle encore sombre, jusque dans la rue, en
silence, le visage peint et les mains menott?es dans le dos, sous les
regards amus?s des passants, heureusement dispers?s ? cette heure
tardive. J'ai baiss? les yeux au sol pour ne pas laisser para?tre ma
honte, puis je me suis engouffr? dans l'auto de Monica. Elle d?fit
l'agrafe de mon pantalon et m'ordonna avec une voix s?che de me d?v?tir
compl?tement. Menott? comme j'?tais, la chose me fut difficile. Je la
sentais, ? mes c?t?, go?ter avec d?lices mes mis?rables contorsions.
Mais elle appr?cia surtout, lorsque mon pantalon glissa sur la
moquette, de d?couvrir le slip de soie transparent, les jarretelles et
les bas de nylon qui me tenaient lieu de dessous. { Oh wow ! Je pense
que j'ai frapp? le gros lot. Ma fabrication de Claudia sera bien plus
simple que je l'imaginais ! }
Sous le masque de maquillage qu'elle m'avait compos?, je me sentis
rougir. Certes, il m'arrivait souvent de rev?tir, sous mes v?tements
d'homme, de tels dessous f?minins. Je crois m?me que je ne m'?tais pas
achet? un seul sous-v?tement masculin depuis quatre ou cinq ans ! Mais
jamais, jusqu'ici, on ne m'avait vu ainsi. J'?tais humili?? et ravi
pourtant que mon secret le plus intime soit enfin partag?. Sous le
regard de cette ?trang?re, tout ridicule que je puisse para?tre, je me
sentais d?sirable malgr? tout. Et je sentis mon p?nis se gonfler
lentement, augmentant ? la fois ma honte et ma satisfaction. Monica ne
fit pas de commentaire, mais son regard r?probateur m'indiquait
clairement qu'elle jugeait ce gonflement tout ? fait ind?cent.
***
Dix minutes plus tard, j'?tais en face de chez elle, et c'est toujours
menott?, en slip translucide d'o? mon p?nis d?bordait largement, en bas
de nylon et en jarretelles, que Monica me fit traverser la rue, d?serte
heureusement cette fois, et p?n?trer dans son rez-de-chauss?e. Elle me
fit signe de m'asseoir, d?fit mes menottes, enleva mon t-shirt,
embrassa avec tendresse mes pauvres seins d'homme en ?rection timide,
puis disparut quelques minutes dans sa chambre. Quand elle revint, elle
portait toujours ses bottes aux talons trop effil?s, mais avait troqu?
sa robe rose plut?t sage pour un slip de cuir noir serti de clous
mena?ants, une gu?pi?re de lycra noir qui lui enserrait d?licieusement
la taille, et des gants de cuir souple, dont la peau noire se
prolongeait presque jusqu'aux ?paules.
Elle m'offrit un verre de liquide dor? que je crus ?tre du champagne,
jusqu'au moment o? je l'approchai de ma bouche et d?couvrit avec
surprise qu'il s'agissait d'urine. J'eus un mouvement de r?pulsion et
?loignai le verre de mes l?vres.
- { Allez, Claudia. Ce n'est pas poli de lever le nez sur ce que ta
ma?tresse te donne. Surtout que je te l'ai pr?par? avec amour ! }
- { Mais... Je... }
- { Claudia, reprit-elle s?chement cette fois. Sois une fille bien
?lev?e et bois ce que je t'offre sans rechigner. Sinon, il me faudra te
dompter, et tu finiras par boire de toute fa?on. }
Je levai doucement le verre ? mes l?vres, et en fit couler un peu dans
ma bouche. L'odeur ?tait tenace et le go?t ? la fois ?cre et sal?.
j'eus un l?ger haut le c?ur, mais je n'avais pas le choix. Je pris
d'une seule lamp?e tout le contenu du verre comme pour traverser le
plus rapidement ce mauvais moment.
- { Brave petite Claudia. Tu viens de r?ussir le premier test. Mais ?
l'avenir, il faudra toujours m'ob?ir avec le sourire. Pas avec cette
affreuse grimace. }
- { Bien, madame ! }
Monica me fit passer dans une chambre et me demanda de troquer mes
chaussures d'homme pour une paire de souliers ? talons de dix
centim?tres, bien trop petits pour mes pieds. J'eu du mal ? les
enfiler. Puis, je fis quelques pas d'essai et parvins sans trop de
peine mais sans ?l?gance ? conserver mon ?quilibre. La vue dans un
miroir de cet homme en talons hauts et en bas de nylon, avec son slip
translucide et le torse nu, le visage maquill? avec un l?ger exc?s, eut
l'effet d'un choc ?lectrique sur mon p?nis qui acheva de bander
compl?tement. Monica feignit de ne rien remarquer, me tendit un soutien
gorges et deux proth?ses mammaires, puis une robe de bonne, en lycra
noir, avec des bordures et un tablier de dentelles. { Quand tu viendras
chez moi, ?a sera ton uniforme. Maintenant, marche devant moi. Fais les
cent pas. Je veux voir comment tu te d?brouilles avec les souliers. }
Au d?but, la meurtrissure de ces souliers trop ?troits me parut
supportable, mais elle allait d?sormais s'accro?tre tout au long de la
nuit au point d'engourdir compl?tement mes pieds vers le matin. Car je
n'allais pas avoir de r?pit. Monica fixa en effet mes poignets sur deux
anneaux, dispos?s sur le mur ? 1 m?tre 80 du sol, et me for?a ?
m'accroupir, jambes pli?es et bras tendus. Mon visage se trouva ainsi ?
la hauteur de son pubis. Elle d?grafa son slip de cuir.
- { L?ches-moi, esclave. L?ches-moi fort. Fais-moi jouir avec ta
langue, petite garce. Et que ?a soit bon, parce que sinon, c'est le
fouet. T'entends petite conne? }
Elle venait de troquer son ton amical pour celui de l'insulte. Je
sentis brusquement toute la f?rocit? de cette femme, mais il ?tait trop
tard. Je n'avais d'autre choix que d'ob?ir. Sans grande retenue
d'ailleurs, moi qui ai toujours beaucoup aim? caresser les chattes avec
ma bouche... N'emp?che que les insultes et les menaces qu'elle ne
cessait de me prof?rer, tout le temps de ma { c?l?bration } ne
facilitaient pas la d?tente. J'?tais crisp? par la peur.
Elle ?carta ses jambes et vint coller sa touffe brun roux contre mes
l?vres. Je tendis la langue, et sentit l'humidit? de son clitoris.
L'odeur ?tait envo?tante. Comme je cherchais ? exciter les l?vres
humides de son sexe, je la sentis se mettre en mouvement, pressant par
saccades son clitoris contre ma langue tendue. Avec ses mains derri?re
ma nuque, elle vint presser ma t?te plus fortement contre elle,
m'emp?chant presque de respirer. Je me sentais r?duit ? l'?tat d'objet
sexuel, jouet sans d?fense qu'elle manipulait avec expertise.
L'exercice me parut d'abord excitant. Mais il dura une bonne quinzaine
de minutes, pendant lesquelles la tension sur mes poignets accroch?s au
mur et la douleur de mes pieds enferm?s dans leur ?tau de cuir finirent
par mobiliser toute mon attention. Je d?sesp?rais qu'elle vienne enfin,
et que les volutes de la satisfaction lui fassent rel?cher la pression
de moins en moins tendre qu'elle exer?ait sur mon corps meurtri.
- { T'aimes-?a, hien, p'tite garce? Tu paierais cher pour me planter
ton p?nis de merde dans ma fente? Mais t'auras pas ce plaisir ! J'ai
d'autres projets, pour toi, ma petite ch?rie ! }
Elle rel?cha enfin son ?treinte, mais elle n'en avait pas pour autant
fini avec ma bouche. Se retournant de 180 degr?s, elle me pr?senta la
fente de ses fesses. { Ta langue, salope, j'la veux dans mon cul.
T'entends? Le plus loin possible dans mon cul. }
Elle approcha de ma bouche la porte ?troite de son anus. Aurais-je d?
le trouver r?pugnant? Je pr?f?rai ne pas y penser et fit ce qu'elle
m'avait ordonn?. Le tendis la langue. { Oui!... Ouuuuiii! Oh quelle
belle pute tu fais, salope. Allez entre ! Entre! Dans mon cul. Mais
entre, que j'te dis, p'tite conne ! }
J'essayais de mon mieux de p?n?trer le trou rose et serr? qu'elle
pressait sur ma bouche. Mais j'avais la langue meurtrie des efforts
faits, auparavant, ? son autre orifice. Elle pressa un peu plus ses
fesses sur mon visage, coinc? contre le mur. Je fis un douloureux
effort pour tendre encore plus ma langue et je sentis enfin s'ouvrir
l'orifice. { Aaaah ! Ca y est ! T'es un ange Claudia ! } Elle me tenait
serr? contre elle avec une main, et se masturbait avec l'autre, en
dandinant son fessier sur ma langue tendue, compress?e par son anus, au
fond duquel je sentais l'humidit? chaude de ses muqueuses. Jamais je
n'avais connu de contact aussi intime avec l'int?rieur d'un corps de
femme. Jamais je ne m'?tais senti aussi humili?, sans d?fense,
marionnette inconfortable d'une b?te en chaleur. Bon Dieu !
Qu'attendait-elle pour venir? Combien de temps allait durer ce supplice
d?cadent? { Tu sais, si tu fais bien ces choses, un jour je te
permettrai de l?cher aussi mes amies. Ta petite langue de suceuse va
faire fureur, Claudia. Ooohh Oui ! Continue ! }
Puis soudain, son corps s'anima de mouvements saccad?s. L'orgasme
venait enfin m'annoncer la lib?ration. Les mouvements prirent de
l'ampleur, comme des vagues dont je ressentais les derniers reflux
jusque dans le sphincter qui m'enserrait la langue. Ses respirations se
firent plus lentes, jusqu'au rel?chement de tous ses muscles. Alors, la
jouissance consomm?e, elle s'?loigna avec m?pris de ma bouche, remit
son slip. { Maintenant, dit-elle froidement, il faut dormir, Claudia,
parce que demain, tu as tout le m?nage ? faire, sans oublier les
services personnels qu'il faudra me rendre. }
Elle quitta ainsi la chambre, et je r?alisai sur le champ qu'elle avait
d?cid? de me laisser passer la nuit, accroupi avec les poignets li?s au
mur. Avec quelques contorsions, il me fut possible de me lever, mais le
progr?s ?tait mince : j'en avais pour quelques heures ? souffrir,
adoss? ? un mur, immobile, mont? sur des chaussures trop petites, les
pieds de plus en plus engourdis de douleur... Combien de fois avais-je
d?j? v?cu en r?ve des situations de ce genre? Des centaines, sans
doute. Et ? chaque fois, le fantasme me conduisait rapidement ?
l'?rection et ? l'orgasme. La r?alit? ?tait moins agr?able.
Inconfortable, souffrant des pieds et des poignets, ?puis? mais
incapable de trouver une position pour dormir, je n'arrivais gu?re ?
appr?cier le potentiel ?rotique de la situation. Et pendant des heures
de plus en plus intol?rables, j'attendis que Monica veuille bien se
lever.
***
Elle le fit heureusement assez t?t, vers 7 h 30 environ. Lorsqu'elle
ouvrit la porte de ma chambre, v?tue d'un peignoir translucide, je vis
pour la premi?re fois ses seins nus et sentis l'odeur de son parfum.
Mon p?nis ne tarda pas ? r?agir. Elle regarda l'organe et lan?a, d'un
ton r?probateur: { Eh, p'tite pute, c'est pas encore l'heure des
plaisirs. Faut travailler, ma gueuse. Y a un lavage ? faire, et mon
d?jeuner. J'ai vu ce que tu valais comme suceuse; maintenant, faut que
tu me montres ce que tu vaux comme esclave. Et puis tu sais que t'es
pas tr?s f?minine, quand t'es band?e dans ton slip. }
Elle attendit, quatre ou cinq secondes ? peine, mais comme mon organe
continuait ? prendre du volume, devant le spectacle de son corps nu
sous mes yeux, elle sortit rapidement de je ne sais o? une cravache de
cuir, et fouetta l'organe avec violence.
- { Aaarrgh!... }
- { Tais-toi, fatigante. ? l'avenir, quand je te dirai de ne pas
bander, faudra m'ob?ir.
Je baissai les yeux, r?sign?. Elle en profita pour m'ass?ner un nouveau
coup de cravache, sur les cuisses, cette fois. Je refr?nai avec peine
un nouveau cri.
- { Qu'est-ce qu'on dit, quand sa ma?tresse nous apprend le bon
comportement des filles en soci?t?? }
- { Merci, madame. }
- { Voil? ! Tu vois que c'est pas compliqu? ! }
***
J'eus droit ? trois longues heures de m?nage. Toujours juch? sur mes
talons trop hauts, les pieds ? l'?tau dans ce cuir trop ?troit, je
sentais une douleur atroce ? chaque pulsation de mon sang, comme si les
veines voulaient ?clater entre mes chairs et ossements compress?s.
Monica vaquait ? ses occupations diverses, mais venait avec r?gularit?
s'assurer que je ne trichais pas. { Tu n'auras aucun repos avant de
m'avoir fait jouir, et moi seule d?ciderai quand. Alors, t'es aussi
bien de t'y faire ma pauvre petite. } Puis, elle ajouta, avec un ton
faussement compatissant : { Tu sais, je te regarde, Claudia, et j'ai
piti?. il y a des millions de femmes comme toi, dans le monde, qui sont
r?duites ? l'esclavage. Mais elles, elles ne l'ont pas choisi. Elles
sont n?e femmes. Toi, c'est par choix que tu vivras ce qu'elles doivent
encore subir. Appelons ?a un supplice... expiatoire. }
Vers la fin de l'avant-midi, Monica vint me chercher dans le boudoir o?
j'achevais de passer l'aspirateur. Elle portait un { jump suit } de
soie noire aux jambes et aux manches tr?s amples, avec un d?collet?
profond qui laissait entrevoir une camisole de dentelle rouge couvrant
? peine la moiti? de ses seins. Elle venait de refaire son maquillage,
plut?t discret, mais soulignant le double caract?re de son visage,
m?lange de s?duction et de f?rocit?. Je ne lui adressai qu'un tr?s bref
regard. La douleur ? mes pieds ?tait devenue insupportable. Elle vit
que j'avais les larmes aux yeux.
- { Qu'est-ce qui ne va pas, petite? T'as les bleus? Tu t'ennuies de ta
m?re? }
- { Non, madame... Ce sont mes pieds ! Ils sont en feu. }
- { Oh. Tu t'y habitueras, ma fille. Des millions de femmes, dans le
monde, ont souffert comme ?a, pour faire plaisir aux hommes. Alors, tu
peux bien endurer quelques heures de plus. Et puis, tu verras. Apr?s
quelques jours, tes os vont se tasser. Tu te sentiras de plus en plus ?
l'aise dans ces souliers. Il faudra m?me diminuer encore un peu la
pointure, sans doute. }
Elle parlait de quelques jours, avec de la malice dans son regard.
Jusque l?, j'avais cru ? un jeu, cruel et envo?tant ? la fois. Ma
situation prenait soudainement une autre allure. Mais combien de temps
comptait-elle me tenir ainsi en captivit?? J'osai le lui demander.
- { Qu'as-tu ? faire de si important, petite pute? Tu veux aller
promener ta queue ind?cente dans les bars de travelos, et faire rire de
toi parce que, entre nous, personne ne t'a jamais entra?n?e ? devenir
femme? Tu veux continuer ? fantasmer sur des danseuses sans raffinement
et succomber en fin de compte aux charmes du premier petit maquereau
venu qui te transformera en putain et te fera faire le trottoir rue
Saint-Laurent. Allons ! Sois s?rieuse ! Tu veux finir drogu?e, vieillie
pr?matur?ment ou m?me sid?enne? }
{ Moi, je t'offre au contraire la chance inou?e de vivre ? plein temps
comme l'esclave exclusive de Madame Monica. Tu auras les plus belles
robes, les maquillages les plus sophistiqu?s, autant de bijoux que tu
en d?sires. Je t'enseignerai tous les charmes de la f?minit?. Tu
apprendras ? ?tre soumise, mais aussi ? s?duire. Tu seras au nombre des
femmes les plus recherch?es en ville. Tu seras dress?e pour donner le
plaisir comme pas une autre ne sait le faire et pour accepter la
souffrance avec tant d'exaltation que tu ne pourras plus t'en passer.
Tu verras ! Tu n'auras plus ? te pr?occuper de l'avenir. Avec une seule
chose ? faire, une seule condition : ?tre docile. Ob?ir aux moindres
caprices de ta ma?tresse. Me faire jouir, et faire jouir les hommes et
les femmes qui fr?quentent ma demeure. Ca ne te plait pas, ce destin
remarquable? }
- { M...Mais... J'ai mon travail... Je? }
- { Ta gueule, petite effront?e, reprit-elle avec rage. Je t'offres le
paradis et tu l?ves le nez. Tu m'insultes, conasse ! Alors tu sais ce
que tu vas recevoir, comme punition? Le fouet ! Le fouet jusqu'? ce que
tu me supplies de cesser, jusqu'? ce que tu me promettes de rester. Je
vais te faire regretter ton insolence et pour te faire pardonner, tu
imploreras ta ma?tresse, pour qu'elle te laisse l?cher son beau petit
cul jusqu'? ce que ta langue saigne. }
Elle me tourna le dos, et prit la direction de sa chambre, en me
lan?ant un { suis-moi } si sec qu'il ne tol?rait aucune r?sistance. Je
n'avais gu?re la force de lui r?sister, de toute fa?on. Comme si mon
costume de bonne et ces souliers qui meurtrissaient ma chair
constituaient d?sormais plus qu'un d?guisement, mais une v?ritable
seconde personnalit?, enrobant et emprisonnant tout ce que j'?tais par
ailleurs. J'?tais devenue totalement soumise.
de En entrant dans la chambre, je fus abasourdie par le luxe. Lit ?
baldaquins, douillette couverte dentelles, draperies somptueuses,
miroirs. { ?a t'impressionne, n'est-ce pas, petite sotte? T'aimerais
bien dormir ici avec ta ma?tresse Monica, non? Allez ! D?shabilles-
toi ! }
Pendant qu'elle m'aidait ? enlever ma robe, je parvins avec peine ?
enlever les chaussures ?tau qui me torturaient depuis la veille. Quel
soulagement, mais quelle atroce douleur, en m?me temps, que ce brusque
rel?chement des ossements, en libert? retrouv?e ! Elle me fit enlever
mes bas, mon porte-jarretelles et le soutien gorges rembourr? qu'elle
m'avait pr?t? la veille. Quand je fus nu comme un ver, elle me fit
accroupir sur le dossier d'une chaise, attacha mes deux poignets ? ses
pattes avant et mes deux chevilles ? l'arri?re. Et dans mon orifice
anal, brandi, pr?t ? recevoir le fouet, elle enfon?a lentement mais
sans v?ritables pr?cautions, un formidable godemich? de latex.
Mon cul ?tait vierge et la douleur me fit presque hurler. Elle
m'ordonna de me taire et, par assurance sans doute, pla?a sa main
devant ma bouche. Je sentis mon anus r?sister ? la brutale intromission
de ce sexe de latex rigide. Alors le godemich? se laissa refouler,
puis, comme une vague, reprit l'assaut avec une pression accrue. La
douleur fut terrible. Ce fut comme un d?chirement atroce au niveau de
mon sphincter anal, mais je parvins ? garder silence. Les larmes qui
mouill?rent alors mes yeux furent le seul t?moignage de la douleur du
viol.
Une fois l'orifice ouvert, par contre, la br?lure fit place ? une
?trange sensation de pl?nitude, ? mesure que le gland de latex
caressait mes parois de plus en plus profondes. Je me sentis ridicule
de m'?tre laiss?e attacher dans cette position vuln?rable, et de subir
ainsi ce viol de mon orifice culier. Mais il ?tait trop tard. Et je
n'avais d?sormais d'autre choix que d'attendre le fouet. Pourquoi
m'?tre ainsi laiss?e faire? Il me vint pour la premi?re fois ? l'id?e
que j'?tais probablement plus forte que cette femme cruelle, au corps
d?licat, somme toute. Alors, pourquoi cette d?tresse et cette
soumission? Combien de fois aurais-je pu m'?chapper depuis le matin?
J'entendis le fouet claquer faiblement dans l'air de la pi?ce. Pourquoi
?tais-je devenue si soumise? { forte }, { soumise }? Voil? que je
parlais spontan?ment de moi au f?minin. Je sentis que j'?tais en train
de vivre une transformation beaucoup plus brutale que je ne l'avais
d'abord cru. Non, je n'avais pas voulu fuir ma tortionnaire. Non, le
fouet ne me faisait pas peur; je le d?sirais m?me, je crois. Oui, je
r?vais du moment o? Monica m'accorderait son pardon et me prendrait
dans ses bras pour me consoler.
- { Combien de coups tu m?rites, Claudia ch?rie? } demanda-t-elle,
presque avec douceur.
- { Vingt, madame. J'ai ?t? une mauvaise fille. }
- { J'aime ton attitude, maintenant. J'aurais envie de te laisser filer
pour cette fois, mais je pense qu'il est bon que tu go?tes ? mon fouet,
pour la prochaine fois o? tu auras des sautes d'humeur. Ou aussi parce
que, des fois, il m'arrivera d'avoir envie de te frapper sans raison.
Alors, tu dois apprendre ? recevoir les coups avec le sourire et me
remercier ensuite. Mais 20, c'est trop, ma ch?rie. Pour la premi?re
fois, tu ne le supporterais pas. Disons une dizaine? }
J'entendis la lani?re siffler dans l'air de la pi?ce et sentis mes deux
fesses se d?chirer d'un coup sec. Je n'eus pas le temps de retenir mon
cri qu'un second sifflement vint marquer une seconde d?chirure. La
br?lure se r?pandit sur tous le bas de mon dos, puis jusque dans mon
cerveau ou tout se mit ? d?raper. { Nnnooonnn ! Aaahh ! Meeerde !
Nonnn ! }
Une troisi?me d?chirure, puis une autre. Je sentis alors mon p?nis se
dresser, ridicule, entre les barreaux de la chaise, et je ne pus
retenir une formidable pouss?e de sperme. ?jaculation pr?coce, violente
et d?sesp?r?e, dans un tel m?lange de douleur, d'angoisse et de
jouissance. J'encaissai encore deux coups du fouet. Je crois que j'ai
d? perdre vaguement connaissance, bien que je m'entendis crier encore,
d'une voix ?trangement aigu?, comme si je la voulais f?minine : {
Monica. Arr?tez ! Ma?tresse ! Je vous aime ! Piti?... Je ferai ce que
vous voulez. Je suis votre esclave. Arr?tez... Non ! Non ! Continuez,
plut?t. J'en veux d'autres. Ouii! Frappez. Je suis votre esclave. }
Le supplice prit fin. Monica d?tacha mes jambes et mes poignets. { Mais
tu as ?jacul?, petite stupide ! Qui t'en avais donn? la permission? Et
t'as sali ma chaise, mon tapis ! C'est pas tr?s f?minin, ?a. Si
t'apprends pas ? te retenir, va falloir un jour te couper la queue. Ca
serait dommage non? Car c'est beau un p?nis dans une culotte de
dentelle transparente. Allez. L?ches-moi tout ce sperme. Je veux pas un
cerne sur ma chaise, et plus rien sur le tapis. Et attention ! si je
vois la moindre trace de rouge sur le tapis, on recommence avec le
fouet ! }
- { Bien madame ! } r?pondis-je, en commen?ant ? l?cher mon propre
sperme sur le si?ge. Pendant une fraction de seconde, l'odeur me parut
repoussante; mais comme pour l'urine de Monica que j'avais d? boire la
veille, je savais qu'il me fallait ex?cuter ses ordres. Et je trouvais
dans cette situation de soumission totale une certaine extase. J'eus
soudain envie de ce sperme, comme d'une r?compense d?licieuse. Je
m'imaginai en train de sucer quelque p?nis engorg?, en me demandant si
Monica allait un jour m'initier au plaisir de la fellation.
- { Tu aimes ?a? }
- { Hmmm. }
- { T'es aussi bien d'aimer ?a car dans les prochaines semaines, tu vas
avoir un entra?nement intensif : une vraie esclave doit savoir sucer
autant un sexe d'homme que de femme. Et toi encore plus que toute
autre. Puisque tu poss?des encore ton sexe d'homme, tu devrais savoir
mieux que toute femme comment plaire ? ces messieurs, non? Alors, j'ai
l'intention d'inviter bien des hommes qui paieront cher pour t'initier
? la nouvelle vie de prostitu?e de luxe ! }
Je me remis ? pleurer. Ma ma?tresse venait de briser mes derni?res
r?sistances. Le projet qu'elle entretenait ? mon sujet ne m'attirait en
rien. J'?tais catastroph?e. Comme ces putains qu'on voit dans les
films, incapables de r?sister au chantage de leur souteneur. Je savais
qu'elle allait me demander de faire des choses immondes et que j'allais
ob?ir. Je savais que je les ferais, la plupart du temps, sans go?t,
sans passion, avec rien d'autre que l'?c?urement, la honte de moi. Et
que je n'allais pourtant rien pouvoir refuser ? cette femme araign?e
qui m'avait envelopp?e dans sa toile. Je pleurais. Je me sentais
victime honteuse, vuln?rable, soumise... et nue.
Elle dut comprendre mon regard de panique : elle ouvrit une large
garde-robe, et me tendit quelques fringues aux couleurs remarquables.
Je fus si envo?t?e par la robe qu'elle fit choir sur le lit, que j'en
oubliai un peu ma d?tresse.
- { Allez, Claudia. Cesse de pleurer. Tu vas voir. Tout va tr?s bien se
passer. Ce soir, je te sors. On va te faire belle. Tous les hommes vont
te d?sirer, et les femmes vont ?tre jalouses de toi. On va au
restaurant. Mais il faut d'abord que je te pr?pare. On va enlever tous
tes poils. On va huiler ta peau. Tu vas ?tre parfum?e, maquill?e et
v?tue comme une princesse. Tu le m?rites bien ! }
- { Oh merci, Madame ! } r?pondis-ce avec cette m?me voix f?minine qui
m'avait tant surprise sous le fouet, mais qui me paraissait dor?navant
comme la preuve qu'au plus profond de moi, tout mon corps s'?tait
soumis; jusqu'? mes cordes vocales qui rendaient d?sormais tribut ? ce
que ma ma?tresse Monica avait fait de moi : une femme docile, pr?te aux
plus grandes souffrances et aux plus abjectes humiliations, et ne
r?vant en ?change que de sortir au plein jour, au bras de l'?tre qui me
dominerait, pourvu que je sois bien v?tue et d?sirable sous le regard
des autres.
***
Monica m'aida ? appliquer une cr?me ?pilatoire sur l'ensemble de mon
corps. Pendant que j'attendais, assise sagement sur une chaise droite,
elle affina jusqu'? l'exc?s le trac? de mes sourcils. Je n'avais pas de
miroir, mais je devinais le caract?re irr?versible de la transformation
qu'elle m'imposait ainsi. Comment pourrais-je, si elle d?cidait de me
lib?rer, affronter mon univers d'homme avec ces sourcils trop fins,
arqu?s comme ceux d'une cover-girl?
Puis, avec un soin de cosm?ticienne professionnelle, elle m'appliqua
des faux cils, des boucles d'oreille et un maquillage qui me parut
juste un peu trop g?n?reux. Elle me fit ensuite passer dans la salle de
bain, retira la cr?me s?ch?e de ma peau d?sormais ?trangement lisse.
Elle me tendit un corset noir, ? l'?vidence trop ?troit pour ma taille.
Elle commen?a ? en lacer les cordons ? l'arri?re, au niveau de mes
reins. ? chaque fois qu'elle serrait un ?illet, je sentais comme un
?tau de fer se refermer un peu plus autour de ma taille. Quelle
impression agr?able pourtant que de savoir son corps ainsi emprisonn?,
pris en charge, prot?g? en somme par ce v?tement ?rotique aux accents
victoriens, sous lequel tant de femmes, dans l'histoire, ont accept? de
souffrir !
- { Prend une grande respiration... Maintenant, vide tout ton air, et
rentre le ventre compl?tement... Voil? ! C'est beau ! }
Elle serra les derniers ?illets, en appuyant son genoux au centre de
mon dos. Quand je voulus reprendre mon souffle, ?a m'?tait devenu
impossible. J'allais d?faillir. ? peine puis-je aspirer un mince filet
d'air. Tout mon torse ?tait d?sormais prisonnier, comme un seul bloc
rigide, sous un ?tau de torture. { Un jour, mon bel ange, quand ton
corps aura ?pous? les formes de ce corset, tu pourras y respirer ?
l'aise. Ca te fera comme une seconde peau. Mais l?, tu as un bon dix
centim?tres ? perdre au tour de taille ! }
Puis ce furent les bas, une culotte de dentelle d?licieusement
?rotique, les faux seins et le soutien gorges, puis la robe magnifique
que j'avais entrevue sur le lit. C'?tait un long fuseau de soie bleue,
descendant aux chevilles, mais fendu sur le c?t?, laissant para?tre ?
chaque pas jusqu'? l'emprise de mes bas. Pendant qu'elle ajustait une
longue perruque toute en ondulations brun orang?, je vis dans un des
miroirs de sa chambre cette superbe femme fatale que j'?tais devenue.
Elle remarqua mon ?merveillement.
- { Tu aimes? }
- { Oh Monica ! C'est merveilleux ! Comment avez-vous pu faire de moi
une si belle femme? Vous ?tes une vraie f?e ! }
- { Maintenant, j'ai une mauvaise nouvelle. Il te faudra remettre ces
souliers qui te font tant souffrir. }
- { Oh je m'en fous, Monica ! Apr?s ce que vous venez de faire de moi,
je vais faire tout ce que vous me demandez. }
Elle me demanda ensuite de m'agenouiller devant elle, d'enfouir ma t?te
dans sa touffe et de l?cher son clitoris. La man?uvre s'av?ra fort
difficile, avec ce corset qui me serrait le corps. Ma rigidit?
maladroite amusa Monica. { Pauvre Claudia ! C'est dommage que je
pr?f?re les tailles de gu?pe aux rondeurs. Tu as mal choisi ta
ma?tresse ! }
Au bout d'une demi-heure, apr?s qu'elle eut joui, je crois, elle me
demanda de l'attendre dans le hall. Elle savait bien qu'accoutr?e comme
je l'?tais, je n'allais pas fuir. En fait, j'aurais pu, sans doute. J'y
ai song? en tout cas. Mais j'?tais encore sous l'envo?tement de la
femme. Comment aurais-je pu vivre sans ?tre all? jusqu'au bout de ce
voyage ?rotique au c?ur de l'enfer?
Nous ?tions en plein apr?s midi. Je n'avais rien mang? depuis la
veille. Et le corset inconfortable qui m'enserrait le torse m'emp?chait
de respirer autrement qu'en petites lamp?es maladives. Je me sentais
?tourdie. Je m'habituais heureusement aux souliers, dont les talons
aiguilles de dix centim?tres m'apparaissaient d?sormais d'une hauteur
confortable. Mes ossements s'?taient conform?s aux contraintes des
chaussures qui me meurtrissaient beaucoup moins les pieds.
En attendant Monica, je fis les cent pas et me retrouvai devant un
miroir. Sauf pour le rouge autour des l?vres, d?fra?chi par les
caresses orales que Monica venait de m'exiger, j'avais devant moi
l'image d'une femme superbe. Et cette vision ?rotique de celle que
j'?tais devenue provoqua une nouvelle ?rection. Une bosse r?v?latrice
fit saillie au milieu du fourreau, d?formant la puret? des lignes de
cette magnifique robe droite. Je fis un effort pour replier ma queue
entre les jambes, mais Monica, qui descendait l'escalier ? ce moment
pr?cis, vit le geste et me gronda : { Qui t'a permis de te toucher,
petite vicieuse? }
Je me retournai vers elle, pour qu'elle puisse voir la d?formation
disgracieuse de ma robe. { C'est que je n'ai rien pour cacher cela ! }
- { Ma pauvre fille, si j'avais voulu cacher ton sexe d'homme, j'aurais
pu l'enfermer plus solidement dans un harnais ou dans une cage. Si je
l'ai laiss? libre, c'est que je veux que tu apprennes ? mieux contr?ler
ton organe. Et puis, le moment venu, si jamais il te prend envie de
s?duire quelques proies, mieux vaut qu'ils sachent au plus t?t ? quelle
petite d?g?n?r?e ils ont affaire. Sinon, la violence d'un homme tromp?
peut devenir dangereuse, crois-moi ! Alors, t'es mieux de porter ton
sexe en ?vidence ! }
Monica s'?tait v?tue d'une robe blanche sans manches, aux plis amples,
? la jupe courte, comme la tunique d'une vestale grecque. Elle portait
des sandales l?g?res ? talons hauts et des accessoires de m?tal
d?licats. Une fille sage en apparence. Cela contrastait avec ma tenue ?
la fois raffin?e et provocante, avec cette jupe fendue tr?s haut et mon
maquillage manifestement ?rotique qu'elle s'empressa de rafra?chir.
L'ensemble de mon corps se pr?sentait comme une invitation sexuelle
claire alors que le sien, au contraire, ?tait d'une pudeur exemplaire.
{ Ce soir, petite fille, c'est toi qui va servir d'app?t. Je veux que
les hommes te regardent, te d?sirent. }
Je me sentais effectivement d?sirable. Et je per?us comme un ?clair
d'envie dans le regard de Monica. { Mais il est trop t?t pour sortir
maintenant, reprit-elle. J'ai encore quelque pr?paration ? te faire
subir. } Elle me poussa avec douceur dans la pi?ce qui m'avait servi de
chambre ? coucher (bien que le mot { coucher } soit abusif : j'y avais
pass? la nuit debout, adoss?e au mur), me fit ?carter les jambes, en
pliant le tronc vers l'avant, les paumes appos?es sur le mur. J'ai
compris que j'aurais droit ? la p?n?tration compl?te lorsque je la vis
lever sa tunique, et apposer sur son sexe un godemich? ? courroie,
qu'elle attacha solidement en place. { Si jamais nous faisions, ce
soir, d'adorables rencontres, Claudia ch?rie, il serait dommage que ta
petite chatte culi?re refuse de s'ouvrir. Alors, on va pr?parer le
passage, maintenant. }
Elle approcha d'abord de ma bouche son p?nis de latex. En me penchant
un peu plus (ce qui ne fut pas facile, avec ce corset trop rigide qui
m'emprisonnait toujours), je parvins ? enfoncer la proth?se entre mes
l?vres, puis au fond de ma gorge.
- { Vas-y avec ta salive, ma jouisseuse, car ?a sera ta seule
lubrification, } me dit-elle, en commen?ant ? retirer tranquillement le
membre synth?tique.
uis elle vint se placer derri?re moi et m'enfon?a son p?nis dans
l'anus. Je sentis la m?me douleur, la m?me br?lure que j'avais
exp?riment?e plus t?t, juste avant ma flagellation. Comme si le trou de
mon cul refusait encore de s'ouvrir. Mais pourquoi n'avait-elle pas
pris le temps de rel?cher mes muscles avec des caresses?
Si j'ai, une fois, d?test? cette femme cruelle et sensuelle, c'est bien
? ce moment, alors qu'elle poussait de toutes ses forces sur mon anus
en flammes, que je sentais pr?t ? d?chirer sous la pression. Mais il
s'ouvrit soudain, et je la sentis p?n?trer d'un seul coup jusqu'au
fond. Choc ?lectrique d'une violence insupportable. La douleur monta
par vagues le long de ma colonne. Et pendant qu'elle faisait l'aller-
retour dans mon cul d?fonc?, s'excitant elle-m?me, du m?me coup,
jusqu'? l'orgasme, j'eus comme un coup de barre au ventre. C'?tait le
stress de mes muscles emprisonn?s dans ce corset d?moniaque, la
position inconfortable de mes jambes tendues, et cette p?n?tration trop
subite qui bousculait tout ? l'int?rieur de mon corps cintr?... et ?
l'int?rieur de ma t?te surtout. Oui ! Je venais d'?tre viol?e une
seconde fois en quelques heures. Le geste de Monica avait la m?me
brusquerie, la m?me haine. Je me remis ? pleurer, et sentis mon corps
trembler en grandes vagues incontr?lables.
Monica n'en poursuivit pas moins son man?ge, va-et-vient jusqu'?
l'orgasme, puis retira lentement l'objet de mes tortures et se laissa
choir sur une chaise, d?tendue, en s'achevant avec les doigts. Je
m'effondrai sur le sol, vid?e, tremblante, en larmes, honteuse, comme
le sont toujours les femmes viol?es.
Chapitre 2
Elle arr?ta l'automobile sur une rue achaland?e. C'?tait la fin de
l'apr?s midi et les terrasses ?taient remplies de jeunes gens rieurs.
Monica me fit signe de sortir. Panique! Il me fallait cette fois
affronter, en plein jour, le regard de dizaines de passants, de
milliers de fl?neurs. J'eus un instant d'h?sitation; je l'entendis
chuchoter, comme si elle ne se parlait qu'? elle-m?me: { si tu ne te
d?cides pas, ?a sera un coup de fouet... ?a sera deux coups de fouet...
?a sera... }. J'ouvris la porte et fis l'effort de me lever. Effort
p?nible, dois-je dire, avec ce corset paralysant, cette jupe fendue
jusqu'? l'ind?cence et ces souliers sur lesquels il me fallut aussit?t
retrouver l'?quilibre.
Je refermai la porte derri?re moi. Elle s'?tira pour la verrouiller, et
j'eus la crainte, pour un instant ? peine, qu'elle ne red?marre et
m'abandonne ? cette foule mena?ante. Elle n'en fit rien. Elle sortit ?
son tour, me fit signe de la rejoindre sur le trottoir et nous primes
la direction sud, bras dessus bras dessous, comme deux copines en
goguette, ou deux prostitu?es ?voluant vers leur bande de trottoir,
vers leur lieu de travail. La pr?sence de Monica ? mes c?t?s ?tait
comme une bou?e contre la panique. Rarement n'ai-je eu autant besoin de
la pr?sence d'une femme pour me soutenir. C'?tait mon bapt?me de foule,
ma premi?re sortie travestie, mon inauguration au monde de la femme
publique. Des sentiments mixtes se bousculaient dans ma t?te : la
fiert? de montrer ? tous ce corps qui, pour la premi?re fois, ?tait ce
qu'il avait si souvent r?v? d'?tre; la peur d'?tre reconnue, d?nonc?e,
bafou?e; la s?curit? que me procurait cette femme splendide et cruelle,
marchant ? mes c?t?s; et la peur de l'irr?versible o? je sentais
qu'elle m'entra?nait. Et par dessous tout, le cocktail de douleurs
diffuses qui agressaient ce corps model? contre-nature, ?crasement des
os des pieds, enserrement du ventre et du torse jusqu'? g?ner la
respiration, br?lures ? l'anus...
*** Dans le restaurant tr?s chic o? elle m'emmena finalement, grand
service, champagne, musique douce et chandelles, je ne pus gu?re
commander qu'une entr?e. Le corset m'?touffait ? un point tel qu'apr?s
quelques gorg?es de vin et deux ou trois bouch?es, j'avais l'impression
d'avoir aval? comme un goinfre. C'?tait pourtant mon premier repas de
la journ?e, et il ?tait pr?s de 6 heures!
Elle me raconta des bribes de sa vie de ma?tresse professionnelle.
Comment, apr?s des ?tudes coll?giales pourtant brillantes, elle laissa
l'?cole pour vivre avec un homme riche, qui l'initia progressivement
aux pratiques ?rotiques bizarres. Elle fut un temps son esclave
consentante, puis d?couvrit peu ? peu qu'en fait, c'?tait elle qui
contr?lait le jeu. Elle eut t?t fait de renverser les r?les, et le mari
puissant devint assez rapidement, dans l'intimit? du foyer, la p?le
copie d'un homme, servante hermaphrodite, totalement au service de son
esclave d'hier.
C'est lui qui amena ? la maison les premiers amants de Monica. ? chaque
fois, il feignait de quitter pour affaires, se retirait en fait dans sa
chambre, rev?tait son costume de bonniche, r?apparaissait sous se
d?guisement et assistait sous ce r?le de servante aux pr?liminaires
amoureux de son ?pouse avec l'autre. Au d?but, ce jeu sinistre
l'attristait. Elle voulut changer les r?gles du jeu. Il la supplia, lui
offrit des bijoux, lui promit des ch?teaux, tout, pour maintenir ce
rapport dont il sortait humili?.
Un jour, sans pr?venir, le mari la quitta. La jalousie avait-elle eu
raison de sa soumission? O? avait-il trouv? ailleurs une ma?tresse plus
exigeante? C'est ainsi en tout cas qu'elle se retrouva seule, et
d?couvrit qu'elle avait pris go?t ? ces jeux ?rotiques, ? cette
pr?sence permanente d'un homme fa?onn? femme par sa seule volont?, ?
l'ivresse du pouvoir absolu sur cet ?tre transform?.
Elle fit une nouvelle conqu?te, puis une autre encore. Mais cette vie
co?te cher. C'est ainsi qu'elle commen?a ? monnayer ses charmes, en
s'arrangeant pour ne jamais avoir ? payer elle-m?me de son corps. Ses
amantes-esclaves allaient d?sormais travailler pour elle. Et j'allais
?tre du nombre!
Puis, elle me laissa parler de moi. Elle apprit que j'?tais
c?libataire, donc disponible, conclut-elle. Puis que j'?tais
journaliste ? la pige, que je travaillais surtout ? la maison, par
t?l?phone, ce qui l'amena ? penser que je pourrais bien conserver mon
emploi, mon r?seau de contacts, pour un temps du moins, avant d'assumer
pleinement mon nouveau r?le d'esclave. Elle confronta nos go?ts au
cin?ma, en musique, en politique m?me, et finit par ?tablir ? mon sujet
un verdict fort positif.
- { Tu sais, Claudia, tu es une brave fille. Je te parais dure, sans
doute, mais je suis une ma?tresse compr?hensive. Ce que tu vas vivre
avec moi est unique. Des fois, tu auras honte, peut-?tre; tu te
demanderas pourquoi tu fais tout ?a. Mais petit ? petit, tu r?aliseras
que cette seconde nature que je suis en train d'?veiller en toi, elle
est d?j? pr?sente, l?, dans ta t?te. Mais il fallait une femme
exceptionnelle comme moi pour te la r?v?ler. }
- { J'ai peur de votre discours, madame Monica. J'ai peur parce que
malgr? ces souliers qui me torturent, malgr? ce corset qui m'?touffe,
malgr? cette g?ne insoutenable lorsque les autres hommes me regardent
dans ce restaurant, malgr? tout ?a, je suis bien. Et je n'ai pas envie
de vous quitter. Alors je me demande si ce n'est pas comme pour le
chemin de l'enfer, dans les petits cat?chismes de notre enfance : une
fois qu'on y entre, c'?tait, disaient-ils, comme une longue glissade
sans fin, toujours plus souffrante... jusque... }
- { Il ne faut pas que tu aies peur, ma petite Claudia ch?rie. Bien
s?r, tu vas souffrir parfois. Et tu vas m'en vouloir aussi, pas
n?cessairement pour la souffrance, d'ailleurs. Mais tu vas pouvoir
vivre sans angoisse tes perversions les plus abjectes. Sans angoisse,
parce que tu n'auras jamais ? d?cider. Juste ob?ir ! Et cette
possibilit? de se d?charger de toute responsabilit? sur ta ma?tresse,
tu vas voir, ?a n'a pas de prix. Si tu ?tais n? femme, comme moi, il y
aurait quelque chose de tordu dans une telle ob?issance. Elle ne serait
que le reflet d'une culture qui nous exploite. Mais chez toi, Claudia,
la servilit? est noble parce qu'elle est choisie. }
- { Vous me laissez vraiment le choix, madame? }
Il y eut un silence : { Oui, ma petite Claudia, mais pas tout de suite.
Ce soir, nous irons dans un { salon } que je fr?quente. Nous y l?verons
tes premiers clients. C'est sans risque. Seulement des gens que je
connais et qui savent quel genre de femmes je leur am?ne. Des gens aux
go?ts bizarre, mais ils sont safe, c?t? m?dical. Et puis je serai l?
avec toi. Je veux superviser tes d?buts. Apr?s, quand tu leur auras
rendu tous les services sexuels qu'ils auront demand?s, nous rentrerons
chez moi. Tu devras encore boire mon urine, je te pr?viens, et me faire
jouir comme hier. Et tu passeras encore une fois la nuit attach?e, mais
je suis s?re que cette fois, ?puis?e comme tu l'es, tu trouveras le
moyen de dormir... }
{ Demain, poursuivit-elle, c'est dimanche, et je re?ois deux vieux
clients ? domicile. Je leur ai promis une surprise, et ma surprise,
c'est toi, ma petite Claudia ! C'est pour ?a que je suis all?e te
chercher dans ce bar de travelos, hier soir. C'est pour eux que j'ai
commenc? ta transformation. Ils m'ont demand? une novice ! Tu devras
nous servir toute la journ?e. Et j'aime autant te dire tout de suite
que ce sont deux boucs, ces deux l?. Attends-toi ? devoir les sucer
quatre ou cinq fois chacun. Et ton petit cul va en conna?tre de toutes
les couleurs demain. Je vais peut-?tre te faire passer la nuit avec un
godemich?, d'ailleurs, pour leur ouvrir le passage. }
{ Je ne sais pas quand ils vont partir. Mais apr?s seulement, je te
rends tes fringues de m?les si tu veux, et tu pourras me quitter.
Dimanche soir. Pas avant! ? ce moment l?, tu auras le choix de rester
chez moi comme esclave, de retourner chez toi, mais en femme, avec le
droit de revenir quand tu veux, ou d'effacer tout le week-end et
rentrer chez toi bien sagement dans tes fringues d'homme, cet homme
ordinaire, un peu minable, celui que j'ai connu hier, l'homme qui
passait ses soir?es dans les bars de travelos ? r?ver sans oser. Oui,
je te laisserai le choix, mais tu verras qu'on ne renonce pas
facilement ? la perversion. Tu ne seras plus jamais capable de vivre
comme avant, Claudia. Je te regarde, et je sais qu'il est d?j? trop
tard. Tu es d?j? devenue Claudia, mon esclave sexuelle ! }
Ce qu'elle venait de me dire me faisait profond?ment peur : mon
initiation ce soir, cette terrible nuit en perspective, puis cette
journ?e d'esclavage o? j'allais devenir le jouet sexuel de deux obs?d?s
de la baise. Plus que de la peur, en fait : de la r?pulsion! Et
pourtant, je me sentis fondre devant le regard presque tendre qu'elle
me fit, lorsqu'elle m'annon?a que je n'allais sans doute pas ?tre
capable de la quitter. Une journ?e seulement ! Et elle avait raison :
j'?tais devenue Claudia. Je me suis mise ? pleurer.
- { Allez ! Ne pleures pas, Claudia. Ton maquillage va couler ! }
- { J'ai peur. }
- { T'as peur de quoi? Pas de moi, j'esp?re? }
- { J'ai peur...hhnnff? de ne pas... pouvoir... partir! De ne pas
vouloir ! }
- { Bien s?r que tu ne voudras pas... Tu serais bien folle ! Allez,
essuie tes larmes et regarde-moi dans les yeux. Et ?coute bien ce que
je te dis. Tu es devenue Claudia, femme, esclave, et objet sexuel. Il
est trop tard pour revenir en arri?re. Et si tu l'es devenue si vite,
c'est que cette Claudia dormait d?j? au fond de toi. C'est elle qui t'a
tra?n?e dans ce bar minable o? je t'ai trouv?e, hier. Et t'?tais d?j?
moiti? en femme, sous tes v?tements d'hommes. Je l'invente pas ?a ! }
- { Non, bien s?r. } - { Alors, r?pond-moi honn?tement. Tu es l?,
assise devant moi, et tu fais une tr?s belle femme. Regarde les deux
hommes, ? la table voisine : ils n'ont pas cess? de te regarder depuis
une heure. C'est pas moi qu'ils regardent, c'est toi, parce que,
arrang?e comme tu l'es, ma petite, tu d?gages un sacr? aura de
sexualit? ouverte. Alors dis-moi : quand tu te sais regard?e comme ?a,
est-ce que ?a te fait paniquer, ou que ?a t'exite? }
- { ?a m'excite; c'est bien s?r... }
- { Regarde-les, les deux, l?, ? c?t?. }
J'ai tourn? la t?te vers eux. Ils me regardaient eux aussi. Alors,
l'envie de pleurer m'a comme pass? d'un seul coup. Je leur ai souri.
Presque trop. J'ai eu un peu honte de ce racolage ?vident ? l'exc?s,
mais j'avais follement envie de s?duire. Et sans pouvoir m'en emp?cher,
j'ai baiss? le regard vers leurs pantalons. Ils ?taient tous deux
band?s.
Entre mes jambes, je me sentis bander ? mon tour. Mais c'est
curieusement dans mon cul, l? o? Monica avait ins?r? le godemich? cet
apr?s-midi l?, que je per?us comme une bouff?e de chaleur. { Merde,
dis-je en me retournant vers Monica, je suis en train de d?velopper des
r?flexes de femme. Je te jure : j'ai jamais ?t? attir?e par des gars,
sauf les travestis... Et bien l?, je vois ces deux l?, et je me sens
toute dr?le ? l'int?rieur. J'aimerais ?a avoir un vagin. J'aimerais ?a
qu'ils me caressent les seins. }
- { Y rien de dr?le dans ?a, Claudia. T'es une femme-objet, au plus
profond de toi. Et en tant que femme-objet, t'as le droit de te laisser
aller, parce que ton ?tat, tu l'as choisi. T'es devenue une vraie
obs?d?e sexuelle, ma petite garce. Alors regarde toi en face, et
accepte ton destin. Et y a pas de honte ? avoir. C'est un destin
enviable, que je te permettrai de vivre jusqu'? l'extase ! }
- { Monica !... J'ai peur de pas savoir... J'ai peur de sombrer... Vas-
tu me prot?ger? Vas-tu rester avec moi? } lui demandai-je avec une
panique ?vidente dans le regard. La panique de celle qui ne comprend
plus ce qui lui arrive.
Un large sourire illumina son visage. Je ne l'avais pas encore vue
aussi accueillante, et aussi mena?ante en m?me temps, tant la
satisfaction qui ?manait de ce sourire marquait son triomphe total. {
Oui je vais t'aider. Oui je vais rester pr?s de toi. Mais c'est tout.
Pour le reste, je n'ai absolument pas ? te consulter. Tout ce que je te
dis de faire, tu le fais sur-le-champ, sinon c'est le fouet. Compris? }
- { Compris. }
- { Mais pour cette fois, je veux bien te consulter, ma petite, parce
que c'est ta soir?e. Ces deux hommes, ? c?t?, est-ce que tu les trouves
beaux? }
- { Oui, tr?s beaux... }
- { Est-ce que tu les d?sires? }
- { Je sais pas... }
- { Allez, Claudia ! Tu mens. Regarde ton p?nis. Tu br?les de d?sir...
}
- { ...Oui. Peut-?tre, madame. Mais j'ai peur. } - { Bon ! Je penses
pas que le risque soit bien grand de baiser avec ces deux-l?, ma petite
Claudia. On n'est pas dans un bar gai, et je sais que ces gars n'en
sont pas. Alors si tu veux bien, au lieu d'aller dans le bar o? je
pr?voyais r?colter tes premiers clients, on va ramasser ces deux
oiseaux. C'est-?-dire que TU vas les ramasser. T'as d?j? commenc? ? les
exciter; ?a, ?a se voit. T'as qu'? pas l?cher, et ils tombent direct
dans ton filet ! Tu marches? }
- { ... }
Elle balaya mon h?sitation d'un revers de la main : { ?coutes-moi bien.
Je vais te laisser quelques minutes. Je vais aller ? la salle d'eau, me
refaire une beaut?. T'en as pour cinq minutes toute seule. Mais tu
l?ches pas ces deux-l?. Et tu gardes ton sourire de tant?t. Alors, ils
vont vouloir s'asseoir avec toi, et tu leur dit { oui }. Et je veux que
tu les excites pour vrai. Te g?nes pas pour mettre ta main sur leur
queue. }
- { Mais s'ils veulent faire la m?me chose avec moi, me caresser
l'entrejambes? }
- { ?a, je m'en charge, d?s mon retour. Mais fie-toi ? mon exp?rience.
Ce soir, tu vas te faire les dents sur ces deux mecs, et ils vont payer
le magot pour explorer ton petit cul... }
- { ... }
- { Claudia ch?rie, mon esclave, bienvenue dans ton nouveau m?tier de
prostitu?e de luxe chez madame Monica. }
***
Lorsque Monica fut partie, je me sentie affreusement seule. Abandonn?e
dans un gouffre immense. Elle m'avait jusqu'ici servi d'enveloppe
protectrice. Femme fatale, au sexe ambigu, mi-vamp mi-folle de cabaret,
j'avais au moins Monica, ma compagne aux allures sages, comme pr?texte
et comme chaperon. Je me retrouvais soudainement ? port?e de tous les
regards, poule ridicule offerte aux sarcasmes des clients de ce
restaurant trop chic. ?tais-je vraiment d?sirable, comme Monica
l'affirmait? Je risquai timidement un regard du c?t? des deux hommes, ?
la table voisine.
- { Vous n'avez pas beaucoup mang?, madame, me lan?a le premier. Vous
n'aimez pas la table de ce restaurant? } C'?tait un jeune homme ? la
barbe courte, aux cheveux lisses, et au costume trois pi?ces plut?t
terne, genre repr?sentant de commerce.
- { Je n'avais pas tr?s faim... Et puis je suis au r?gime }, r?pondis-
je, en m'effor?ant d'adoucir ma voix, et en esp?rant que le fond de
teint saurait cacher le rougissement de mon visage.
- { Vous ne voulez pas vous joindre ? nous? On pourrait faire
connaissance. }
L'?ternit? dura quelques secondes, d'une totale confusion. Qu'allais-je
faire? Une fois de plus, Monica avait eu raison. Il avait suffi qu'elle
se l?ve pour que les deux mecs m'invitent ? leur table. Le reste du
sc?nario allait se d?rouler sur un mode aussi pr?visible. Ils
voudraient coucher avec moi, et ma ma?tresse allait me pousser dans
leurs bras. Mais merde ! J'?tais encore ?quip?e de ce sexe d'homme,
honteusement raide sous ma robe o? il formerait une saillie si jamais
j'osais me lever. Et si j'arrivais habilement ? leur dissimuler la
chose, combien de temps pourrait durer le subterfuge? Et puis, plus
fondamentalement encore, ?tais-je, moi, pr?te ? accepter ce r?le de
prostitu?e que Monica m'avait confi?.
Jusqu'ici, j'avais ?t? poss?d?e par cette femme d?moniaque, incapable
de m'affranchir de ces exigences. Et le destin effroyable qu'elle
esquissait pour moi, je le vivais en fantasme, et me laissais s?duire.
Mais voil? que le fantasme prenait forme. Deux hommes m'invitaient ?
leur table avec le seul d?sir de me sauter. Et si j'acceptais
l'invitation, si Monica me retrouvait parmi eux, il n'y aurait plus
aucune sortie possible. Elle allait, d?s son retour, reprendre le
contr?le total de mes gestes, de mes d?sirs, de mon corps. Et j'allais
ob?ir, jusqu'? faire tout ce que ces hommes allaient vouloir. Mais
comment allaient-ils r?agir en d?couvrant qui j'?tais?
J'ai regard? la porte du restaurant, J'ai compt? les pas qu'il me
faudrait pour fuir. Je me suis lev?e. Mes souliers m'ont fait
affreusement mal. J'ai cru que j'allais d?faillir. J'ai tout de m?me eu
le r?flexe de placer ma sacoche sur le devant de ma robe, pour cacher
ce qui pourrait trahir mon sexe... Puis je me suis ? nouveau sentie
d?sirable. Alors je me suis retourn?e vers les deux hommes, leur ai
souri et me suis assise ? leur table. D?licieux vertige. J'avais une
fois de plus c?d?, en sachant que d?s le retour de Monica, le pi?ge
serait d?finitivement scell?. L'irr?parable ?tait commis. J'allais
donc, ce soir, subir mon initiation comme prostitu?e !
Mais comment leur faire savoir la v?rit?? Ne la connaissaient-ils pas
d?j?, en fait? Assise entre ces deux hommes, aux arri?res pens?es
?videntes, j'?tais proche de la panique! Pourvu que Monica revienne
rapidement !
- { Mon nom, c'est Robert, me dit le barbu qui m'avait invit?. Lui,
c'est Dan. Un agent d'assurances, et un bon copain ? moi. Et vous,
votre nom? }
- { Je m'appelle Claudia. Ma copine, c'est Monica. }
- { Vous savez que vous ?tes une dr?le de femme? reprit Robert. Vous
avez l'air toute timide, et pourtant, votre mani?re de vous v?tir,
votre allure, sont, comment dirais-je... attirantes, quoi ! Vous faites
quoi, dans la vie? }
- { Oh ! pas grand chose... Secr?taire particuli?re. }
J'avais dit la premi?re chose qui m'?tait venue ? l'esprit. {
Secr?taire }. Symbole social de la femme soumise, sans int?r?t propre,
qui n'existe que par la gr?ce de l'autre, mais qui fait, en secret,
tout le travail.
- { Et votre copine? }
- { C'est ma patronne. Elle est bien, non? }
- { Vous aussi, vous savez, } r?pondit l'autre, volontairement
charmeur.
Il y eut quelques secondes de silence. De malaise. Puis, ils se mirent
? parler de leur boulot, comme le font tous les hommes, lorsqu'ils ne
savent quoi dire. Et de leurs charmes. Orgueil soigneusement cultiv? du
dragueur, discours qui ne trompe personne, mais qui s?duit pourtant,
parce qu'il meuble les silences. Et parce que les phrases
d?licieusement vides masquent ? demi les mouvements d'approche des
corps qu'elles servent ? favoriser. Invasion douce mais insistante du
regard, de l'?paule, de la main baladeuse.
Confuse, je r?pondais des banalit?s, toute absorb?e ? observer cette
man?uvre, pour la premi?re fois dans la peau de la cible. Et je compris
de l'int?rieur ce qui, du point de vue de l'observateur neutre, m'?tait
toujours paru incompr?hensible : pourquoi les filles, dans les bars,
sont-elles si facilement s?duites par des discours aussi fats? La
r?ponse est simple. Comme femme, je d?sirais ces deux hommes. Je les
?coutais ? peine, mais les vibrations de leurs voix alternantes me les
rendaient d?sirables. La s?duction jouait ? fond. Ils n'?taient pas
d?sagr?ables, au fond, et seule la crainte de laisser para?tre mon
sexe, maladroitement compress? entre mes jambes, m'emp?chait de c?der
d?s lors ? leurs avances. Comment allaient-ils r?agir? Quand Monica
reviendrait-elle prendre en charge la suite de la soir?e?
Je sentis brusquement monter en moi la panique. Et si Monica ?tait
partie? Si elle m'avait abandonn?e ? ces deux hommes, sans d?fense,
avec leur col?re comme derni?re humiliation lorsqu'ils comprendraient
la supercherie! Regard d?sesp?r? vers la salle d'eau... juste au moment
o?, quel soulagement, Monica reparut.
- { Ah ! Vous avez fait connaissance? Je me disais aussi que ?a ne
tarderait pas, avec les regards que vous lui jetiez pendant le repas, }
lan?a-t-elle d'entr?e de jeu. - { Qu'est-ce que vous voulez? On est des
hommes. On n'est pas insensible ? la beaut? de votre secr?taire, }
r?pondit celui qui s'appelait Robert.
- { Secr?taire? C'est ce qu'elles vous a racont?? Allez, Claudia
ch?rie, t'es trop modeste, reprit-elle avec une malice ?vidente dans le
regard. Claudia est mon amante. La plus d?licieuse baiseuse que j'ai
eue. }
La remarque, trop crue, eut l'effet d'une douche froide. Robert
balbutia quelque platitude, puis se retourna vers Dan. ?change de
regards d??us. Des lesbiennes, pens?rent-ils. Quelle malchance! Mais
Monica ne leur laissa gu?re le temps de tirer quelque conclusion. {
Vous aimeriez que je vous la passe? Pour ce soir? Jusqu'? 2 heures,
disons? }
- { Vous ne lui demandez pas son avis, ? elle? } r?pondit Dan, un peu
surpris de l'offre.
- { Elle est d'accord. Elle en salive depuis le d?but du repas. Depuis
qu'elle vous a vu entrer ici qu'elle en bande. Et croyez-moi : quand
elle est en chaleur, y a pas mieux qu'elle. }
- { Et vous craignez pas qu'on vous l'ab?me, votre petite amie? }
- { Elle adore ?a ! Plus c'est cru, plus ?a lui fait mal, et plus elle
jouit, la petite. N'est-ce pas, Claudia ch?rie? }
Robert se tourna vers moi. J'?tais rouge. Paralys?e. { Et toi, tu dis
rien? }
- { ... }
- { T'aimerais ?a, baiser avec nous deux? }
Encore une fois, j'ai rien dit. Mais j'ai souri, je crois. Pour sauver
la face, j'imagine, parce que, pour dire vrai, j'?tais totalement
paniqu?e.
- { Et c'est quoi qui te plait? Tes... ta... sp?cialit?? }
Pour toute r?ponse, je fis passer ma langue sur ma l?vre inf?rieure,
comme j'imaginais qu'aurait pu le faire une putain professionnelle. Je
me moulais si douillettement dans le r?le, convaincue que Monica
trouverait bien la fa?on de leur r?v?ler la surprise. Alors, ils se
mirent ? parler de moi, tous les trois, comme d'un simple accessoire de
plaisir. Puis Dan risqua un geste non ?quivoque en direction de ma
cuisse r?v?l?e par la fente de la robe. Il poursuivit un peu plus loin,
jusqu'entre mes deux cuisses, o? je cachais encore mon sexe, enserr?
entre mes jambes.
Monica l'arr?ta alors, au dernier instant. { Attention, les gars ! On
n'a pas parl? de prix. }
- { Ah ! parce que... vous la louez? }
- { Si on veut, oui. }
- { Combien? }
- { Vous ?tes deux? Cent dollars chacun, ?a serait deux cents... Alors
disons 175. Et vous pouvez lui faire tout ce que vous voulez, jusqu'? 2
heures. Ca vous va? }
- { Cent soixante quinze dollars ! Dis donc, vous la donnez pas ! }
- { ?coutez-moi bien, les beaux. Elle fera tout ce que vous lui
demandez. Tout. C'est pas tous les jours que ?a vous tombe dessus.
Aucune inhibition, la petite ! L'esclave parfaite ! Alors, le prix,
c'est une aubaine que je vous fais; je vous prie de me croire. }
Ils se regard?rent, puis de nouveau vers Monica : { Bon ! C'est
d'accord. }
- { Et puis je vous laisse la facture du resto. Profitez-en : Claudia
n'a presque rien mang?. } Monica se leva, pendant que les deux hommes
comptaient les dollars qu'ils allaient lui laisser. Nouvelle mont?e
d'angoisse. Elle ne leur avait rien dit. Elle allait m'abandonner
ainsi, et je ne pourrais plus m'?chapper d?s lors qu'ils auraient pay?.
Je ne pus retenir un appel au secours : { Monica ! Tu vas pas me
laisser comme ?a? }
- { Ah tiens ! Elle est plus d'accord, la petite? }
- { Qu'est-ce qui va pas, ma Claudia. T'as peur des deux mecs? } me
demanda Monica, avec un regard attendri.
- { T'as pas peur de nous, Claudia? demanda Dan, toujours la main sur
ma cuisse. On te fera pas de mal, voyons ! }
- { Mais c'est que... je... je... }
- { Ce que je ne vous ai pas dit, m'interrompit Monica, tout en prenant
l'argent sur la table, c'est que Claudia est une transsexuelle. Et elle
n'est pas encore op?r?e. Alors avec elle, vous avez le meilleur des
deux mondes. Une femme sensuelle, avec une queue qui bande encore. Et
si vous passez par dessus votre... r?ticence, vous appr?cierez
doublement ses charmes. Des mains on ne peut plus f?minines, une bouche
experte, des caresses sans restrictions. Vous ne trouverez pas plus
cochonne en ville; ni plus docile, croyez-moi. Et en plus, elle est
vierge. Personne ne l'a encore sodomis?e. C'est son d?but ce soir.
Alors, forc?ment, elle est propre. Alors? Le contrat tient toujours? }
Abasourdis, les deux hommes me regard?rent, incr?dules. { Un homme !
C'est pas croyable ! }
- { Je suis pas vraiment un homme }, protestai-je maladroitement.
- { Un travelo, c'est pas mieux. }
- { Mais si ! C'est mieux ! }
- { Qu'est-ce que t-en dis, Dan? }
- { On essaie? } Puis, se retournant vers Monica. { Tu nous assures
qu'elle est... enfin ...qu'il est vierge? }
- { ELLE... Oui, elle est vierge. }
- { Cent cinquante dollars? }
Monica eu quelques secondes d'h?sitation, puis leur remit vingt-cinq
dollars et engouffra le reste dans sa sacoche. C'est ? ce moment
seulement que je compris que, au del? du jeu de r?le o? elle m'avait
enferm?e la veille, ma s?ductrice venait de me { vendre } pour vrai.
J'?tais devenue femme-objet-esclave. Mais j'?tais aussi devenue
marchandise. Comme on en ?change au march?. Comme ces putes qu'on
rencontre, ? peine v?tues, dans le froid des soirs d'hiver, et qui
inspirent la piti?. Me pousserait-elle aussi bas?
{ O? est-ce que je vous retrouve, ? 2 heures? } demanda Monica.
Robert lui remit sa carte, avec son adresse personnelle. Ils
?chang?rent un sourire complice. Puis elle se retourna vers moi : {
Profites bien de ces deux hommes. Ils vont faire ton ?ducation, ma
petite. } Puis, de nouveau ? leur intention : { Et vous, ne vous privez
surtout pas. Claudia est la plus docile de toutes mes filles. Vous
pouvez ?tre exigeants, elle adore ?tre humili?e ! }
***
Quand Monica s'?loigna de notre table, je sentis mon univers chavirer.
Une fois de plus, ma ma?tresse avait tout r?gl? ? sa fa?on, sans la
moindre ambigu?t? sur le r?le d'esclave qu'elle comptait aussi me faire
jouer aupr?s d'eux. Je n'avais rien dit, ou presque, tant mon sort me
semblait arr?t? d'avance.
Ces deux corps d'hommes qui m'avaient tant attir?e, une demi-heure plus
t?t, quand j'?tais encore port?e par le fantasme, me parurent d?s lors
repoussants. Entre mes cuisses, ma queue ?tait redevenue flasque. Les
caresses de Dan, si d?sir?es tout ? l'heure, me devenaient
insupportables. Mais je n'avais plus le choix. Je devais les supporter
jusqu'au bout. Elle en avait d?cid? ainsi, et ils avaient pay? 150
dollars pour un peu plus de trois heures avec moi !
Chapitre 3
En quittant le restaurant, j'ai de nouveau senti la peur m'envahir. La
peur d'?tre vue telle que j'?tais. Mon maquillage avait-il tenu bon?
?tais-je encore pr?sentable? Et tous ces passants qui me regardaient,
ne mesuraient-ils pas quelle affreuse caricature j'?tais devenue? Et
puis il y avait la douleur, de plus en plus forte ? chaque pas; j'ai
cru que j'allais perdre connaissance, ? cause des souliers, bien s?r,
qui meurtrissaient de nouveau mes pieds, mais surtout ? cause du corset
qui enserrait ma taille et rendait p?nible la moindre respiration. Or
Dan et Robert marchaient d'un pas rapide et j'avais peine ? les suivre
sans d?faillir.
- { Allez! Grouilles-toi. On n'a pas toute la nuit ! }
C'est qu'ils ?taient press?s, les gars, de profiter au maximum de cette
{ d?g?n?r?e } dont ils avaient possession pour trois heures ? peine. {
D?g?n?r?e }, c'est le nom qu'ils m'avaient donn?, sur le ton d'un
m?p