Partie 3 : Malaise
L'a?roport arriva tr?s vite. Il faisait tr?s chaud. Et il pleuvait. Ils
se pr?cipit?rent dans le hall sous des rideaux de pluie, puis vers le bus
qui les conduisait ? leur h?tel de Basse-Terre. Au bout de 10 minutes,
Hugo d?testait d?j? cet endroit, il se sentait suer de partout, ? moins
que ce ne soit l'humidit?. Au bout d'une heure, il tomba litt?ralement
amoureux du paysage fantastique de l'ile.
C'?tait la basse saison. Les h?tels ?taient en partie vides, et le leur
n'?chappait pas ? la r?gle. Ils ?taient tr?s tranquilles. Bien que
l'h?tel soit au bord de l'eau, il avait pourtant une tr?s grande piscine,
d'eau douce. D?s leur arriv?e, Fran?oise prit sa chambre, et dit qu'elle
se changeait pour aller directement dans la piscine.
Hugo avait oubli? son maillot de bain. Il se sentait cr?tin.
Heureusement, Fran?oise avait pens? ? tout, et elle avait pris un maillot
de bain pour lui au cas o? il n'y pense pas.
- Mais comment as-tu fait pour deviner?
- Ah...Hugo...j'ai eu des enfants avant toi tu sais! Bon, tiens, je te
laisse, je retourne dans ma chambre, je me change, et on y va. D'accord?
- Oui oui...
Une fois seul, Hugo se sentit effondr?. Dans le miroir de la chambre,
face ? lui, il ?tait en maillot de bain. Sa poitrine tombait. Pendait.
Litt?ralement. ?Mais elle n'?tait pas si grosse, non?? pensa t'il.
Les marques de coup avaient toutes disparues. Mais ses deux bosses elles,
non. Il ?vitait g?n?ralement de regarder son corps - il en avait honte -
mais il ?tait oblig? d'y faire face, ? pr?sent. IL AVAIT DES SEINS. Point
barre. Il ne savait pas pourquoi - il ?tait s?r que c'?tait les coups de
sa tante, vu le nombre qu'il avait re?u, dans cette partie du corps-,
mais les bosses ?taient encore l?. Et elles ?taient molles. Son mamelon
ressortait nettement. La derni?re fois qu'il avait regard? en d?tail, il
avait une pro?minence. Ca sortait. Mais l?, ?a sortait tellement que tout
??a? retombait, vers le bas. Oui, ?a ressortait vers le bas. Ca n'?tait
pas du tout normal, en fait, maintenant qu'il ?tait devant le fait
accompli. Cela expliquait surement les douleurs intenses qu'il ressentait
depuis des semaines.
Ca expliquait aussi surement pourquoi il avait de plus en plus de mal ?
trouver un soutien-gorge dans les affaires de Madeleine qui ne lui sciait
pas la poitrine, ou qui ne faisait pas ressortir de fa?on grotesque sa
chair. Il avait m?me fini par envisager d'aller chercher du c?t? de chez
Sophie, bien plus g?n?reuse c?t? buste, comme il n'avait pas manqu? de
contempler sur les photos.
Il ne pouvait clairement pas aller nager comme ?a. Que penseraient les
gens, les autres touristes, le personnel, et sa tante? ?Oh, mon dieu, que
vais-je dire ? Fran?oise?, se lamentait-il.
Comment ai-je pu en arriver l?? Comment vais-je faire pour arranger ?a?
Il en avait marre d'avoir honte tout le temps, que tout soit
probl?matique. Sa vie ?tait de moins en moins naturelle, et, si elle
?tait plus normale qu'avant, il restait de gros probl?mes ? g?rer. Oui,
?gros?, r?p?ta-il dans sa t?te tout en soupesant sa poitrine dans sa
main. Il aurait d? le remarquer avant, l'autre jour, pendant qu'il...
Alors qu'une pens?e impure de sa soir?e revenait, il entendit sa tante
frapper.
?Tu es pr?t??
Il ne r?pondit pas. Elle allait entrer. Il se jeta derri?re le rideau de
la fen?tre.
Elle entra.
- Hugo, h? bien, mais...qu'est-ce que tu fais l?? Viens! Qu'est ce qui se
passe?
- Laisse....laisse moi, tranquille, s'il te plait, Fran?oise.
- Mais...pourquoi? On a fait tout ce voyage pour ?a, allez, viens.
Elle lui tendit la main. Elle fit un autre pas, et la porte claqua
derri?re elle. Elle sursauta, et le rideau s'envolant d?voila le corps
d?nud? d'Hugo devant ses yeux.
- Mais...mais, attend, avance un peu?
Il ob?it, la t?te basse. Il aurait voulu ?tre mort. Sentiment r?current.
Fran?oise ouvrit grand ses yeux, d'?tonnement, ?bahie.
- Mais...mais, qu'est ce que...
Hugo eut un mouvement de pudeur, et couvrit sa poitrine d'un bras.
- Mais....je...je croyais que...enfin je pensais que...que c'?tait des
faux que tu avais...enfin mais...mais c'est des vrais seins! Comment...
Elle s'approcha d'Hugo, et lui prit le bras doucement. Elle regarda
attentivement.
- Mais...comment as-tu fait? Comment est-ce possible?
- Je...je ne sais pas, Fran?oise.
Il sentit les larmes monter ? ses yeux, mais se retint, h?ro?quement.
- Mais c'est dingue! Enfin...?a fait des mois, alors, en fait que...que
quand tu...quand tu viens me voir avec les v?tements de...qu'en fait,
c'est ta vraie poitrine!! Mais comment as-tu fait? Tu as pris des
m?dicaments, c'est ?a?
- Non!
- Non? Tu me promets? C'est tr?s grave, tu sais!
- Non! NON! NON!
Il ne put se retenir, et ?clata en sanglot dans ses bras. Elle le
consola.
- Je te crois...je te crois, pardonne moi. Mais, quand m?me, comment est-
ce arriv??
- Je...je ne sais pas. C'est arriv?...progressivement. Je suis s?r que
c'est ? cause que...? cause que tu m'as tap?.
Elle eut un petit rire.
- Non...non Hugo. C'est pas ?? cause que? je t'ai tap?. Et ce n'est pas ?
cause de ?a. On attrape pas des seins en frappant les gens! O? tu as-tu
appris ?a?
- Ben, c'est comme une bosse non?
- Non! Ca tombe bien, on devait voir ?a ensemble ce printemps. Tu verras
?a ? l'?cole, alors. Mais quand m?me...c'est incroyable! Ecoute, il faut
absolument qu'on aille voir un m?decin d'urgence.
- Tu es s?re?
- Oui! Tu peux tr?s bien avoir une maladie. On va aller voir un m?decin,
d?s que possible. Mais avant, on va aller se baigner.
Elle se retourna et se dirigea vers la porte de la chambre.
- Mais...mais je peux pas y aller comme ?a!
- Ah...! Ah oui, pardonne moi. J'avais oubli?. Enfin, j'avais pas oubli?,
mais j'avais oubli? le maillot. Je pense pas que ?a soit un probl?me.
Attend moi deux minutes ici, d'accord?
Hugo attendit ce qui lui parut une ?ternit?, avant que sa tante ne
revienne avec plusieurs maillots de bain - une pi?ce- pour femme. Il en
essaya deux qui furent trop petits pour sa poitrine ou ses fesses, avant
de trouver sa taille.
Il trouva la piscine dont il avait r?v?. Elle ?tait presque vide, et,
m?me sous la pluie diluvienne, il pouvait nager comme il voulait, sans
craindre le regard de personne. Ce ne fut qu'au bout d'une heure que sa
tante lui fit signe. Elle avait pu avoir un rendez-vous en urgence chez
un m?decin ? l'h?pital. Hugo lui fit signe, comme quoi ?a n'?tait pas si
urgent, mais elle avait l'air d'insister.
D?s l'instant o? Hugo fut sorti de la piscine il fut pris d'une violente
naus?e et dut marcher en se courbant pour ne pas vomir. La chaleur
l'?touffait, et sa t?te tournait rapidement. Dans la voiture, son ?tat ne
s'am?liora pas, ni dans la salle d'attente. Il finit par vomir dans les
toilettes.
Au bout d'un quart d'heure, un m?decin, M. Salissien, d'apparence assez
jeune, m?me si probablement du m?me ?ge que Fran?oise, arriva en
souriant. Ils entr?rent dans son cabinet, tandis que dehors la pluie
tombait toujours.
- Bon, est-ce pour vous, madame, ou pour votre fille??
- Neveu, rectifia Fran?oise.
Il y eut un silence, durant lequel le docteur Salissien plissa les yeux,
fron?a les sourcils et observa Fran?oise.
- Neveu?
- Oui...c'est pour ?a que nous venons. Et puis il s'est mis ? avoir des
naus?es depuis qu'il est arriv?. Cela lui arrive parfois.
- Mais, o? est sa m?re?
- C'est moi qui m'en occupe depuis le d?but de l'ann?e...c'est un peu
compliqu?.
- Euh...oui oui...comme vous voulez. Bien, mais euh...puis-je vous
examiner...jeune...homme? Veuillez-vous installer, l?, et enlevez tous
vos v?tements.
- Tous?
- Oui oui. Et vous, madame, restez l?, s'il vous plait, et si ?a ne
d?range pas votre neveu.
Il fit un grand sourire chaleureux ? Fran?oise, qui lui r?pondit
pareillement.
Hugo n'osait lever les yeux. Il enleva son pantalon (qu'il avait,
finalement gliss? dans ses affaires) et son haut. Il restait en sous-
v?tement, le bras couvrant sa poitrine, devant le m?decin.
- Non,non, enlevez aussi le bas, s'il vous plait.
- Mais...mais c'est g?nant!
- Bon, comme vous voulez. On va commencer avec. Pourriez-vous pousser un
peu votre bras? Je voudrais vous ausculter.
Lorsque le docteur d?couvrit le corps d'Hugo, il eut le m?me genre
d'expression que sa tante quelques heures auparavant. Il l'ausculta
longuement, lui dit qu'il faudrait faire plusieurs prises de sang,
rapidement. Il passa un coup de fil, et quelques minutes plus tard, une
infirmi?re vint lui faire 3 prises de sang diff?rentes.
- Pourquoi pas une seule? demanda Fran?oise.
- Ah...c'est parce que ?a n'est pas pour les m?mes services...je vous
expliquerai ?a tout ? l'heure dans le cabinet.
- Vous pouvez tout me dire, vous savez, j'ai un doctorat en chimie.
- Il ne s'agit pas de chimie, ici, Madame.
- Je sais bien, mais je peux comprendre quand m?me de quoi vous parlez.
- Cela n'aura pas besoin d'?tre technique, j'esp?re. Je fais mon m?tier.
J'aurais ?galement quelques questions ? vous poser, si ?a ne vous d?range
pas, ainsi qu'? Hugo. Est-ce que vous lui avez administr? des
m?dicaments, d'une sorte ou d'une autre?
- Non.
- Vraiment, aucun?
- Non, je vous assure.
- Hugo, tu me confirmes. Tu n'as jamais pris de m?dicament depuis que tu
es avec ta tante?
- Oui! Ma tante me l'a d?j? demand?!
- Ta tante n'est pas m?decin. Est-ce que tu as remarqu? des choses
anormales, en dehors de...enfin...en dehors de toi?
- Non, rien de particulier.
- Vraiment?
- Mais oui! Pourquoi insistez-vous autant?, interrompit Fran?oise
- Ecoutez, Madame...je ne veux pas vous para?tre incorrect, mais vous
auriez d? remarquer ce probl?me depuis bien longtemps. Manifestement, ?a
ne date pas d'hier. Pourquoi n'avez-vous pas consult? auparavant?
- Mais je n'avais rien vu! Vous savez, il fait froid, en France, en
hiver. Et je vis dans une ferme, dans une tr?s grande maison, nous
portons tous constamment 2 pulls, et mon neveu vit dans une d?pendance de
ma maison, je ne le vois que pour les repas, ou presque.
- Et avant? Cet ?t??
- Cet ?t? il ?tait normal! Il a fait beaucoup de piscine, et tout ?tait
normal!
- Tr?s bien. Hugo, alors, dis-moi, pourquoi tu ne t'es pas manifest?
avant, aupr?s de ta tante?
- Je...
- Dis-moi. Tu sais, tu n'as rien fait de mal, mais il faut juste que je
parvienne ? comprendre quand et comment tout ceci est arriv?, pour
pouvoir t'aider. Dis-moi.
- J'avais honte. Je pensais que tout le monde allait se moquer de moi,
que vous alliez me regarder...comme l?.
- Oui, mais, tu comprends bien qu'il fallait un moment o? ? un autre en
parler. Pourquoi pas avant? Ca ne te g?nait pas?
- Si...mais...si.
- D'ailleurs, comment peux-tu avoir une poitrine en aussi bon ?tat? Tu
portais un soutien-gorge, une protection?
- Oui...euh, j'avais...pris un soutien-gorge, il y avait quelques
affaires de ma cousine.
- La belle affaire! Et donc, tu n'en as jamais parl? ? ta tante. Pourtant
vous ?tes proches non? Suffisamment pour partir en vacances? Et ta maman,
tu ne lui en as pas parl??
- Mais non! Je voulais que ?a disparaisse...et puis, avant, je n'aimais
pas trop ma tante. J'avais ?t? envoy? chez elle en punition, parce que
j'avais ?t? violent avec ma m?re.
- Et ta tante, pour te punir, elle faisait quoi? Est-ce que tu mangeais
la m?me chose qu'elle au repas?
- Ecoutez, docteur, que signifient ces accusations? Vous pensez que
j'empoisonne mon neveu?, intervint Fran?oise.
- Je trouve d?j? ?trange qu'il ne soit pas avec sa m?re. J'ai
l'impression que vous me cachez quelque chose, et je suis s?r que ?a a un
lien. Le fait que vous ayez un ?doctorat en chimie? ne plaide pas en
votre faveur, vous le savez! Vous savez tr?s bien ? quoi je pense.
- Ecoutez docteur. Ce gar?on a poignard? sa m?re, dans sa cuisine. Elle a
failli mourir. C'?tait ?a ou le centre ferm?. Depuis qu'il est chez moi,
tout se passe beaucoup mieux, il a retrouv? le chemin d'une scolarit?
normale.
- Scolarit? normale? Mais oui! Comment fais tu les cours de sport, Hugo?
Tes camarades, ils n'ont pas remarqu? ton ?tat anormal, non plus?
- Docteur. C'est moi qui le scolarise. J'ai ?t? enseignante.
- Ah. Vous avez r?ponse ? tout, je vois. Poursuivez?
- Oui, comme je vous l'ai dit, j'ai d? m'en occuper moi-m?me. Et
lorsqu'il est arriv? c'?tait un lion. Il m'a menac? moi aussi. J'ai d? le
corriger, ? plusieurs reprises. Cela s'est tr?s mal pass? entre nous
pendant longtemps, et ce n'est que r?cemment que nous avons appris ? nous
parler.
- Tr?s bien. J'entends votre version. Maintenant, pourriez-vous sortir
quelques instants, je voudrais avec une conversation avec votre neveu.
Hugo se sentait extr?mement mal ? l'aise. Que voulait ce docteur?
N'?tait-il pas cens? les aider? Il sentait sa t?te tourner. Fran?oise
sortit, l'air furieux, et le docteur attendit que la seconde porte se
ferme pour venir le voir. Il avait l'air pr?occup?.
- Tu peux parler, maintenant. N'aie pas peur. Dis-moi ce que tu voulais
dire tout ? l'heure.
- A quel propos?
- Et bien, de ta tante. C'est elle qui te faisait prendre quelque chose?
- Mais non! Je n'ai pas menti. Je n'ai rien pris.
- Et...quand elle parlait de te ?corriger??
- Oui?
- Et bien, que faisait elle? Elle te faisait mal?
- Oui...parfois...mais je le m?ritais!
- ?M?ritais?? Est-ce qu'un enfant m?rite qu'on le frappe?
Hugo sentit les larmes monter. Il ne comprenait pas ce que le docteur
voulait. Il se sentait isol?, stress?, et malade.
- Je ne sais pas...pourquoi vous me posez toutes ces questions?
- Pour t'aider! Tu sais, parfois, il y a des enfants qui sont frapp?s, et
dans ce cas, c'est ? l'Etat de les aider!
- Oui...elle m'a frapp? quelques fois. Mais elle a arr?t?. Je faisais des
choses tr?s m?chantes contre elle, j'?tais tout le temps en col?re. Mais
maintenant, ?a va beaucoup mieux. S'il vous plait ne lui faites pas
d'ennui. C'est une femme bonne. Vous savez, elle a perdu ses deux filles,
et son mari, dans un accident, quand j'ai perdu mon p?re. Je suis tr?s
attach? ? elle! Je vous jure qu'elle ne m'a jamais rien fait prendre,
j'ai toujours mang? comme elle, et les seuls m?dicaments que j'ai pris,
c'est pour la naus?e, mais j'en prends plus depuis longtemps.
Le m?decin le regarda longtemps, et Hugo soutint son regard. Au bout de
ce temps, il appela sa secr?taire pour faire revenir Fran?oise. En
ouvrant la porte, Hugo vit son regard qui ?tait angoiss?.
- Ecoutez, Madame...?
- C?rac.
- Madame C?rac. Vous pouvez dire merci ? votre neveu qui semble beaucoup
vous aimer et vous a d?fendu bec et ongles malgr? ce que vous avez pu lui
faire.
Hugo vit sur lui le regard plein de fiert? et d'amour que sa tante lui
lan?a.
- Cependant - reprit-il -, le probl?me et le myst?re restent entiers.
J'ai envoy? des analyses de sang pour son taux d'hormone d?taill?, pour
la recherche de cellules canc?reuses ?ventuelles, et pour un bilan
complet sanguin. J'ai indiqu? qu'il s'agissait d'un cas urgent, sachant
que vous devriez repartir bient?t. J'ai ?galement pris contact avec un
laboratoire pr?s de chez vous pour leur indiquer que vous prendriez peut
?tre contact avec eux ? votre retour. Normalement, demain, dans la
journ?e, au plus tard, je devrais avoir quelques r?ponses.
- Merci, docteur.
- Ne me remerciez pas! C'est un cas vraiment...?trange. Je suis s?r que
tout ceci va s'expliquer bient?t. Je vous tiens au courant, tr?s bient?t.
Restez ? disposition, ? l'h?tel, si possible.
- Merci. Aurevoir Docteur.
- Ah, pardonnez-moi si j'ai pu para?tre intrusif. Vous ne savez pas ce
que j'ai pu voir au cours de ma carri?re, parfois, il vaut mieux creuser
un peu.
- Je comprends, d'accord. Merci.
- Et profitez quand m?me de vos vacances! Lan?a-t-il alors qu'ils
quittaient le cabinet.
Le docteur rappela ensuite sa tante, et Hugo attendit une demi-heure que
leur discussion prit fin ;
Puis, Hugo et Fran?oise sortirent, et tomb?rent dans les bras l'un de
l'autre, Hugo pleurant. Avec les anti-naus?eux, Hugo put reprendre des
activit?s plus normales, et retrouva le sourire dans l'apr?s-midi,
lorsque le soleil reparut. Ils en profit?rent pour se promener dans la
ville, et en bord de mer. Fran?oise conservait son air impassible, alors
qu'Hugo allait de d?couverte en d?couverte et semblait avoir tout oubli?.
Il ne voulait pas que sa tante s'inqui?te, m?me s'il avait des douleurs
partout et sentait horriblement mal dans son corps.
Le lendemain matin, apr?s une nuit difficile, vers 10 h, le docteur
rappela. Il avait finalement re?u les analyses plus t?t, et leur
demandait urgemment de venir. Il semblait tr?s agit?, lui aussi.
Une fois arriv?s au cabinet, de nombreuses feuilles de papier ?taient
?tal?es sur son bureau qu'il avait rang?. Il avait pris plusieurs
annotations. Autour, un livre de m?decine ?tait ouvert, ? une page
qu'Hugo ne put lire.
- Merci d'avoir pu faire aussi vite. Je suis d?sol? de vous avoir
contact? ainsi, mais il fallait que je vous contacte. Ce que j'ai trouv?
est vraiment tr?s grave.
Fran?oise devint bl?me. Hugo devint rouge.
- Voil?, Hugo pr?sente un taux d'?strog?ne tr?s ?lev?. En v?rit?, il est
m?me extraordinairement ?lev?, de plusieurs fois sup?rieur ? ce qu'on
pourrait trouver chez une femme.
- Mais comment est-ce possible?
- Je ne sais pas trop. Normalement, un tel taux devrait produire divers
cancers, et, surtout ? cet ?ge, des m?tastases rapides avec un taux de
l?talit? tr?s ?lev?.
- Hein? Je ne comprends rien! Interrompit Hugo.
- Oui, pardon. Et bien, tu vois, les hormones... tu sais ce que c'est?
- Euh....non.
- Ce sont des petits messagers que ton corps produit, pour, en tout cas
pour celle-l?, transformer ton corps. Dans le sang que j'ai pris hier, on
en a trouv? beaucoup trop. Normalement, s'il y en a trop, tu tombes
malade, et tu peux m?me en mourir. En fait, beaucoup de femmes en
meurent.
- De femmes?
- Oui, parce que les hormones qu'on a trouv? dans ton sang sont les
hormones des femmes.
- Ah bon?
- Oui! Ne me dites pas, Madame, que ?a ne vous a pas frapp? avant, non?
Je veux dire, en dehors des seins. Bon, sans parler du fait qu'il porte
des cheveux longs, mais regardez, vous voyez bien, l?, le visage rond,
les pommettes relev?es, la bouche, le nez r?tr?ci, l'absence de pomme
d'Adam, enfin, la forme g?n?rale du visage, sans parler de la forme des
hanches, de la taille, la finesse de sa peau, la pr?sence de graisse
sous-cutan?e en masse dans les cuisses, et sa voix! Il n'a clairement pas
commenc? ? muer!
- Oui...oui, bien s?r, maintenant que vous le dites, docteur. Mais moi,
je le vois tous les jours, c'est diff?rent pour moi.
- Je comprends...je comprends...
Il resta ? r?fl?chir quelques secondes, puis reprit.
- Ce n'est pas la seule chose que j'ai d?couvert d'anormal.
- Ah bon?
- Oui, Hugo. En fait, ton corps s'est...adapt?. C'est quelque chose que
je n'ai jamais vu. Normalement, une femme produit...disons 10 hormones
par jour, et son corps en re?oit 10 et le traite. Mais, l?, toi, disons
que tu as 50 d'hormones dans le corps, mais au lieu d'en traiter 10, il
en traite beaucoup plus, peut-?tre 20, 30 ou 40 ou peut-?tre m?me les 50!
C'est surement la raison de pourquoi tu n'es pas tomb? malade. Et puis
nous avons trouv? des traces de stockage d'hormones tr?s importantes dans
ton corps. Sans que cela cr?e des maladies.
- Mais c'est pour ?a que j'ai des seins?
- Oh, oui, certainement! Ils vont continuer ? grossir jusqu'? la taille
de ceux de ta m?re. Peut-?tre plus gros, vu la quantit? d'hormones dans
ton corps.
- Mais c'est horrible!
- Ah ah ah. Tu es amusant. Tout le monde ne serait pas d'accord avec toi
tu sais. Mais heureusement, oui, on peut changer ?a. Je vais continuer ?
travailler l?-dessus, et je vous rappellerai en fin de semaine.
- Mais on peut faire quelque chose, s'enquit Fran?oise?
- Th?oriquement, oui. Il faut d'abord identifier la cause de
l'empoisonnement, la supprimer, et mettre Hugo sous traitement temporaire
d'?strog?ne pour ?viter qu'il ne se retrouve en manque. Je suis presque
s?r que c'est li? ? votre mode de vie ? la ferme, cela explique son mal-
?tre ici, qui correspond exactement ? un trouble hormonal. De toute
fa?on, il faudra probablement des jours, et plus surement des semaines,
avant qu'il ne ?dig?re? tout l'?strog?ne qu'il a accumul? dans son corps.
Une fois ceci fait, et progressivement, nous pourrons remplacer son
traitement par des doses progressives de testost?rone qui prendront le
relais.
- C'est sans danger?
- Je ne peux rien dire! Au vu de ce qu'il a encaiss?, apr?s tout, rien
n'est s?r. Mais il est vrai que jongler avec de telles quantit?s
d'hormones ? son ?ge n'est pas tr?s sain. Bon, je dois vous laisser, mais
je vous tiens au courant. C'est d'accord?
- Oui. Merci beaucoup docteur. Au revoir
- Ah, et attendez? J'ai demand? ? gyn?cologue de me faire une ordonnance
pour la pilule contraceptive. Prenez en 1 chaque matin, et
?ventuellement, le soir, si les naus?es sont tr?s fortes. Ce n'est pas
tr?s orthodoxe, mais finalement, c'est le plus sain pour lui, vu son ?tat
actuel.
Ils sortirent du cabinet. Au moment de sortir, le docteur les suivit, et
demanda qu'Hugo revienne seul.
- Assied-toi l?, Hugo, j'ai de nouveau des questions ? te poser.
- Oui, d'accord.
- Je pr?f?re que nous soyons seuls, car les questions que j'ai
sont...d?licates. Tu n'as surement pas envie d'en parler devant ta tante.
Bon. Est-ce que tu as des ?rections?
Hugo devint tout rouge. Effectivement, il ne pr?f?rait pas que sa tante
soit l?!
- Je...euh...non, enfin, pas depuis longtemps.
- Depuis que tu es arriv? chez ta tante?
- Oui...plus ou moins.
- Bon, ?a n'est pas ?tonnant. J'imagine que ton sexe est tr?s petit,
encore? Tu peux faire pipi debout?
- Euh...
Les questions ?taient vraiment g?nantes.
- Tout ceci restera entre nous, je te le promets. Si tu veux, tu ne me le
dis pas, je comprendrais.
- Oui, mon sexe est tr?s petit. Vous voulez le voir?
- Non, non, ?a ne sera pas n?cessaire. Enfin, pas encore, on en reparlera
en fin de semaine.
- Et...je fais pipi debout, mais dans le champ devant ma maison, donc je
n'ai jamais ? le tenir. Mais quand je suis dans un lieu public, c'est
plus compliqu?.
Ce qu'il ne disait pas, c'est que, derni?rement et depuis assez
longtemps, il n'?tait sorti dans un lieu public qu'avec les v?tements de
sa cousine, ce qui l'obligeait ? aller dans les toilettes des filles et
donc faire pipi assis!
- Bon, mais ce n'?tait pas ma question. Je voudrais savoir o? tu en
?tais, au niveau sexuel. Tu as une petite amie?
- Non. Enfin, j'ai une amie, mais...mais on n'est pas sortis ensemble.
- Tu as un petit copain, alors?
- Non! Beurk! C'est horrible!
- C'est horrible d'avoir un copain? Pourquoi?
- Ben...je sais pas, je suis un gar?on, quoi! Je suis attir? par les
filles!
- Tr?s bien. Bon. Reparlons de ta copine. Pourquoi n'?tes-vous pas sortis
ensemble?
- Euh...on a jamais pu se toucher, en fait. Elle passe r?guli?rement,
mais de l'autre c?t? de la rivi?re, et le pont le plus proche est trop
loin!
- Oh, c'est charmant!
-...
- Tr?s bien. Et...dans ta t?te, est-ce que parfois...tu as des troubles
d'identit?? Ou des troubles d'attraction sexuelle?
- C'est-?-dire?
- Est-ce que tu t'es d?j? senti attir? par un gar?on, m?me une fois, ou
alors est-ce que tu t'es d?j? senti comme une fille?
Hugo ne pouvait pas lui dire. Pour la deuxi?me question, c'?tait d?j? un
peu honteux. Mais pour la premi?re...Hugo rougit l?g?rement en repensant
? ce qu'il avait fait les derniers jours en repensant ? Anthony, et
Slimane. M?me s'il ne s'?tait pas directement caress? en pensant ? eux,
il n'?tait pas clair de savoir ? la place de qui il se mettait lorsqu'il
repensait ? ce baiser entre Aur?lia et son copain.
- Hum. Je vois que ma question te met mal ? l'aise. Ca t'est d?j? arriv?,
hein? Ca fait longtemps?
- Je...je ne sais pas trop. Mais non, je ne suis pas attir? par les
gar?ons.
- Ah, donc, tu te sens quand m?me parfois comme une personne de sexe
f?minin? Ce n'est pas mal tu sais! Beaucoup de gens sont dans ton cas. Et
ce n'est pas ?tonnant non plus, vu ce qu'on a trouv? dans ton sang. Tu
peux m'en parler?
- Je...je ne sais pas. Je ne me sens pas comme une personne de sexe
f?minin. Mais, parfois...
- Parfois? Oui?
- Vous me promettez de ne pas en parler ? ma tante?
- Mais oui! Je suis li? par le secret m?dical! Je te promets.
- Parfois, je m'habille en prenant les v?tements de ma cousine, celle qui
est morte.
- Et comment tu te sens?
- Je ne sais pas. C'est bizarre. En fait, elle me ressemble beaucoup,
parce que mon p?re ?tait le fr?re de son p?re, et ma m?re ?tait la s?ur
de sa m?re. On est bi-cousins! Et...euh...comme elle est morte et que ma
tante a beaucoup de chagrin, parfois, je me d?guise en elle pour passer
un moment avec elle. C'est tout.
Le docteur eut une expression ?trange sur son visage. Il n'aurait pas d?
lui dire.
- C'est...c'est...c'est sp?cial non? Elle le vit bien, ta tante?
- Oui, je crois. Cela l'a aid? ? arr?ter de boire, elle m'a dit.
- Vraiment?
- Oui! Et, cela l'a aid? ? arr?ter de me taper dessus, aussi.
- Ah! Je comprends mieux tes motivations!
- Oui, n'est-ce pas!
Hugo eut un petit rire. Il ?tait sympa, finalement, ce m?decin.
- Mais, alors, tu ne te prends pas pour ta cousine?
- Non! Mais, depuis que...que j'ai un peu pris de l?, et de l?, parfois
j'ai du mal ? trouver des v?tements ? ma taille.
- Tu veux dire que tu portes souvent ses affaires?
- Pas ?souvent?, mais ?a arrive oui.
- Tous les jours?
- Presque, oui. Mais pas toute la journ?e.
- Est-ce que ?a t'arrive d'en porter quand tu es seul?
Comment pouvait-il deviner ? chaque fois exactement la question? Il ?tait
vraiment fort.
- C'est euh...
- Oui?
- Oui.
- Et tu te sens comment, ? ce moment-l??
- Je sais pas. C'est juste moins irritant pour ma peau.
- Juste ?a? Tu ne te sens pas ?bien?, plus normal, par rapport ? toi-
m?me?
- Mais non! De toute fa?on, je suis la m?me personne, en jupe, en
pantalon, ou tout nu!
- Tu as enti?rement raison Hugo, et ce sont des paroles tr?s sages. Mais
tu dois comprendre que la soci?t? veut qu'il y ait une certaine
normalit?, et qu'elle attend que la plupart des gens soient soit un
gar?on, soit une fille. Tu n'as aucun gar?on, ou fille qui t'a pris pour
une fille, derni?rement?
- Si...
- Et qu'est-ce que ?a t'a fait?
- C'?tait ?nervant.
- Mais tu leur as dit?
- Non! C'est trop la honte!
- Et donc, tu leur as laiss? croire. Tu t'es fait des amis, en ?tant
fille?
- Je euh...oui, quelques-uns.
- Bon. Tr?s bien.
Le docteur nota quelque chose sur son carnet.
- J'ai encore deux ou trois questions, Hugo, ?a va?
- Oui, oui ?a va. C'est un peu g?nant.
- Je comprends. Ma premi?re est toute simple. Est-ce que tu as plus
d'amis qui te connaissent comme une fille, ou comme gar?on?
- C'est une question pas juste!
- Ca veut dire ?comme une fille? ou ?comme un gar?on??
- Vous le savez bien!
- ?Comme une fille?, donc?
- Mais oui, mais c'est parce que j'ai d? partir de chez moi au mois de
mars! Et l?-bas, du coup, je ne connaissais plus personne!
- C'est vrai, Hugo. Mais pourquoi est-ce que tu ne t'es pas fait des amis
gar?ons, l?-bas?
- Ils ?taient tous cons.
- C'est-?-dire?
- Ils ont voulu me faire jouer ? des jeux violents. Et puis faire mourir
des animaux ? la chasse.
- Et toi, tu n'aimes pas la violence? Tu n'aurais pas frapp? ta m?re, par
hasard?
- VOUS ETES MECHANT!
Il sentit des larmes lui couler. Il voulait appeler sa tante et rentrer
chez lui.
- Pardonne-moi. - Il lui tendit un mouchoir-. Mais ma question reste
enti?re. Qu'est-ce que tu aimes plus chez tes amis qui pensent que tu es
une fille? Tu pourrais faire des jeux de gar?on, avec des gar?ons, en
pr?tendant que tu es une fille! Pourquoi ne faire que des occupations de
fille?
- Mais, je ne vous ai pas dit que je faisais des occupations de filles?
- C'est le cas?
- Je...non, pas uniquement.
- Donc, tu en as?
- Euh...oui.
- Plus d'occupation gar?on, ou plus de fille?
- Je ne sais pas, je n'ai pas compt?! Et puis on peut faire des jeux ni
de gar?on, ni de fille aussi!
- Mais, pourquoi est-ce que tu n'aimes pas les jeux ?de gar?ons??
- Je ne sais pas. C'est...c'est trop violent. Je n'aime plus la violence.
- Tr?s bien. Question suivante. On a presque fini. Est-ce que tu te
maquilles, quand tu es en fille?
- Euh...oui.
- Pourquoi?
- Je...je ne sais pas. Parce que, sur les photos, ma cousine est
maquill?e.
- Donc, pour faire comme les autres?
- Oui.
- Est-ce que tu as d?j? attir? l'attention d'un gar?on, lorsque tu es
dehors?
- Euh...non.
- Non, ou NON?
- NON.
- Tu aimerais? Comment tu te sentirais, si c'?tait le cas?
- Mal ? l'aise? G?n??
- Tu ne te sentirais pas valoris?? Qu'on s'int?resse ? toi?
- Mais qu'est-ce que vous avez tous avec ?a? A partir du moment o? on est
une fille, on existe et est int?ressant que si on s?duit?
- Non, bien s?r. Ta remarque est int?ressante. Tu aimerais qu'on
s'int?resse ? toi, alors, en tant que fille, mais pas pour s?duire.
Le docteur r?fl?chit un instant en le regardant intens?ment.
- Derni?re question, Hugo, r?pond moi sinc?rement. Tu as d?j? vu de tes
amies se faire draguer, c'est ?a?
- Oui, c'est ce que je vous ai dit.
- Tout ? fait. Qu'est-ce que tu as ressenti en voyant ?a?
- C'?tait ?nervant.
- Tu as l'air souvent ??nerv??. Tu peux pr?ciser?
- C'?tait ?nervant de voir tous ces gar?ons tourner autour de ma copine,
et de ne faire comme si elle n'existait que comme une proie.
- Tu as redis ??nervant?!
- Ah...
- Est-ce que tu aurais aim? qu'ils s'int?ressent ? toi?
- Ben...oui! Je me sentais seul! Personne ne me parlait, personne ne me
regardait.
- En somme tu ?tais jaloux!
- Je...non, pas jaloux! Je ne voulais pas ce qu'elle voulait!
- Elle voulait quoi, selon toi?
- Et bien, je ne sais pas, surement qu'un l'embrasse!
- Et toi, est-ce que tu as d?j? song? ? ce qu'un gar?on t'embrasse, ? un
moment o? ? un autre?
A cette phrase, Hugo se sentit rougir ? nouveau. IL L'AVAIT EU! Il avait
beau eu lui mentir, mais ? chaque fois, il revenait, il reposait des
questions.
- Je...je...non, je sais pas.
- Ca va aller. Tu sais, ce n'est pas mal, hein. C'est tout ? fait normal.
- J'y ai d?j? song?, oui, mais...mais dans ma t?te, ?a me fait honte, je
n'en ai pas tr?s envie. C'est comme pour ce que vous avez dit tout ?
l'heure.
- Le fait d'?tre une fille?
- Oui, c'est ?a. Je ne l'accepte pas, je ne le veux pas, mais, parfois,
quand je n'y songe pas, j'y pense.
- Je comprends tr?s bien. Tu peux y aller, et rassure toi, je ne dirais
rien ? ta tante dont tu ne lui as d?j? parl? avant. Mais surtout,
rappelle-toi. Ce que tu ressens est parfaitement normal, ?a n'a rien de
mal, ou d'interdit. Et surtout, cela pourra s'arr?ter si tu le souhaites,
plus tard. Tu as de la chance de vivre ? une ?poque moderne, o? la
science peut beaucoup. Mais il est tout aussi idiot d'aller contre ta
nature, si c'est ce dont tu as envie.
- Vous dites que je devrais ?tre homosexuel? Ou devenir une fille?
- Non! Bien s?r que non, ?a n'a rien d'une obligation! Ce que je dis,
c'est que tu n'as pas ? avoir honte de ressentir ?a, quand et si c'est le
cas. C'est normal. Bon, est-ce que tu as des questions?
- Euh....non. Merci.
- Dans ce cas, tu peux y aller. Tenez-moi au courant si quelque chose
d'anormal se produit. Mais en tout cas, surtout, profitez de vos
vacances. D'apr?s ce que j'ai vu de tes analyses, tu es en parfaite
sant?, et c'est ?a le plus important.
- Merci, docteur.
Hugo se leva, et le docteur le raccompagna jusqu'? la porte. En lui
serrant la main, il lui rappela de prendre la pilule d?s qu'il le
sentirait n?cessaire. C'est un mal temporaire, le rassura t'il.
A peine sortis de chez le m?decin, Fran?oise entra dans la premi?re
pharmacie, et Hugo prit un comprim? accompagn? d'un grand verre d'eau ;
le pharmacien avait ?t? pr?venu et leur avait donn? en plus un grand
stock de pilules dans une petite caisse. Elles ?taient p?rim?es, mais
elles feraient tout aussi bien l'affaire ici vu que ce n'?tait pas son
usage premier. Le pharmacien leur dit qu'ils avaient de la chance d'?tre
en Guadeloupe, car, sur le continent, on ?tait bien plus strict avec la
r?glementation!
Dix minutes apr?s ? peine, il se senti un peu soulag? et un peu mieux.
Ainsi, le docteur disait vrai. Fran?oise le bombarda de questions pour
savoir ce qu'il lui avait dit ou demand?, mais Hugo lui r?pondit que
c'?tait priv?. Il lui dit simplement que le docteur avait insist? sur le
fait qu'il ?tait en bonne sant?. Il lui demanda un deuxi?me comprim?, et,
ensuite, il se sentit tout ? fait gu?ri.
Ce qu'il lui avait dit l'avait toutefois troubl? int?rieurement. Ou
plut?t, d?complex?. Ce devait ?tre un grand m?decin ; il ?tait entr?
inquiet, et mal dans son corps, et il ?tait ressorti rassur?, et bien. Il
ne faisait donc rien de mal, c'?tait normal, et il pouvait se laisser
aller s'il le sentait ainsi.
Leur rendez-vous suivant n'?tait que la semaine suivante, ils purent donc
profiter de leurs vacances comme pr?vu.
Hugo insista absolument aupr?s de sa tante pour avoir un maillot de bain
deux pi?ces, pour pouvoir profiter compl?tement du soleil. A son grand
?tonnement, elle dit oui. Elle dit ?galement oui quand il lui demanda
s'il pouvait aller aux soins de l'h?tel, et, ? partir de ce moment-l?, il
ne put s'en passer.
Il se levait tr?s t?t le matin, allait ? la plage, puis revenait nager
dans la piscine. Il encha?nait avec une sieste, puis se rendait ? un
massage, un spa, et terminait la journ?e en terrasse avec un cocktail de
jus de fruit.
Le 3?me jour, apr?s avoir longuement observ? les autres personnes, il
emprunta discr?tement un autre couloir, et se rendit au salon
d'esth?ticienne, et se fit ?piler sous les bras, son fin duvet au-dessus
des l?vres, et se fit manucurer tr?s joliment. Sa tante ?tait tr?s
occup?e de son c?t?, et ce n'est que le soir qu'elle s'aper?ut de sa
manucure. Elle fit un petit commentaire comme quoi c'?tait l?g?rement
os?, mais ne vit pas l'?pilation - ou ne voulut pas le voir.
L'esth?ticienne lui fit ?galement plusieurs soins sur sa chevelure, qui
?tait tr?s parfum?e ? pr?sent. Elle lui donna ? sa demande, enfin, des
comprim?s de levure et de vitamine afin qu'elle pousse plus vite et en
bonne sant?. Hugo la cacha dans sa valise et n'en dit rien ? sa tante.
Par ailleurs, il en ?tait arriv? ? prendre une pilule ? chaque repas. Il
s'?tait aper?u que deux ?taient trop justes. Parfois, il en prenait une
quatri?me s'il se couchait tard pour ne pas se sentir malade pendant la
nuit. Sa tante le regardait d'un air effar? ? chaque fois qu'elle le
voyait, mais elle constatait aussi les d?g?ts s'il ne le faisait pas.
Lui, se sentait parfaitement normal. Enfin, tout aussi normal que
d'habitude. Peut-?tre un peu plus excit? et euphorique lorsqu'il en
prenait cinq?
Au bout d'une semaine de leur voyage, Hugo avait compl?tement oubli?
qu'il avait un nouveau rendez-vous. Il s'?tait parfaitement adapt? ? sa
vie luxueuse, et n'aurait voulu en rien que cela s'arr?te. Il s'?tait
d?j? fait deux amies avec qui il allait nager chaque matin, et avec qui
il allait se faire des beaut?s chaque soir.
Ainsi, ce fut un Hugo h?l?, ? la chevelure blondie et luisante et
fraichement d?maquill? et vernis que le docteur Salissier parla.
- Bien, Madame C?rac. J'ai ?crit ici les prochaines ?tapes qui
pr?pareront votre retour en France, en collaboration avec un laboratoire
proche de votre domicile. Voici ce qui va se passer. Dans un premier
temps, Hugo va revenir dans votre maison. D'ici une quinzaine de jours
maximum, une ?quipe va venir pour inspecter votre logement, et tenter de
d?terminer la cause de l'empoisonnement. Si Hugo montre des signes de
manque hormonaux, il faudra continuer le traitement hormonal ; tant que
nous n'avons pas une m?thodologie s?re sur la marche ? suivre, il n'est
pas prudent d'arr?ter son apport qui pourrait le mettre en danger. Une
fois la cause trouv?e, nous entamerons les actions n?cessaires. Pendant
ce temps, l'h?pital va r?fl?chir ? un traitement sur le long terme pour
inverser les effets du...
Pendant le long monologue du docteur, Hugo planait. L'annonce de cette
deuxi?me visite l'avait tellement pris de cours, il s'?tait senti
tellement stress? soudainement, qu'il avait absorb? deux pilules d'un
coup. Cela devait faire six. Il se sentait nager dans un oc?an de
tranquillit?, mais il avait des difficult?s ? se concentrer sur ce que le
docteur disait. Il se demandait quel soin il pourrait essayer ce soir. Il
se disait aussi que son pantalon lui tenait trop chaud, le serrait trop,
et qu'il serait mieux en robe d'?t?, ou en par?o. Apr?s tout, le docteur
savait, alors pourquoi s'en priver?
Au moment de partir, le docteur voulu encore parler ? Hugo. Il lui
demanda s'il avait r?fl?chi ? tout ce qu'il avait dit. Il lui r?pondit
que, pour le moment, il laissait sa vie suivre son cours. Le docteur le
f?licita pour sa maturit? d'esprit, et lui assura que, quoiqu'il d?cide,
il serait soutenu. Et il insista ? nouveau que, si parfois, il se sentait
comme une femme, il n'y avait rien de mal ? ?a, que c'?tait naturel et
que ce n'est qu'une fois gu?ri du ?poison? qu'il pourrait changer
int?rieurement.
A la sortie, le docteur prit ? partie sa tante, et discuta quelques
minutes, porte ferm?es. Hugo se demanda s'il ?tait en train de lui
raconter ce qu'il lui avait dit. Mais, encore une fois elle ne lui dit
rien en sortant.
Hugo se sentait radieux, et vraiment heureux. Sa tante avait l'air autant
heureux que lui, de le voir si serein.
Dans le centre-ville, sur le chemin jusqu'? l'h?tel, Hugo s'arr?ta devant
une vitrine.
- Fran?oise? Tatie?
- Oui, Hugo. Dis-moi?
- Est-ce tu crois que je pourrais me faire percer les oreilles?
- L?, maintenant? Mais euh...tu es s?r de bien vouloir ?a?
- Je crois oui. Ca m'irait bien. Je pourrais porter des ?golden loops?,
tu crois?
- Ohhh!
Le visage de sa tante prit un ton triste, et ?trange, et semblait en m?me
temps r?primer un sourire. Elle lui prit le visage dans la main.
- Si nous n'avions pas eu ces moments depuis quelques temps, je pourrais
tr?s mal vivre ?a, tu sais. C'est...c'est...les derni?res choses que...tu
sais, mon mari,
- Oui, je sais. Je l'ai lu sur un petit mot qu'elle avait laiss?. C'est
pour ?a!
- Mais tu ne te rends pas compte ? quel point c'est dur, pour moi, de
revivre tout ?a? De revivre ma fille qui grandit, ? travers toi? Pourquoi
fais-tu tout ?a?
- Mais je ne suis pas ta fille!
- Tu es tellement...tu es tellement comme elle.
- Ah oui?
- Oui! Pourquoi fais-tu tout ?a? Tu aimes, toutes ces choses f?minines?
- Je...je ne sais pas trop.
- Oui, ou non? Enfin, tu n'es pas oblig? de faire ?a, pour me faire
plaisir, tu sais. Je n'y tiens pas particuli?rement.
- Ah? Je pensais que c'?tait ce que tu voulais.
- J'ai eu du plaisir oui, ? te voir, comme ?a. Ca m'a aid? ? faire le
deuil. Mais maintenant, je crois que j'ai r?ussi ? passer au-dessus. Tu
veux quand m?me le faire?
- Oui!
- Mais, alors, tu le fais pour toi, on est d'accord?
- Oui...
- Bon...en tout cas, pour ta demande...?coute, c'est d'accord, mais alors
que quand on est en vacances l?? De retour ? la maison, c'est hors de
question, ou alors juste pour ne pas que les trous se referment. Tu me
promets hein?
- Oui!
- Et, je te pr?viens. Ca fait mal! Tu ne te plaindras pas! Promis?
- Promis!
Ils entr?rent dans le salon. Fran?oise d? signer un papier, puis, ils
perc?rent les oreilles d'Hugo et lui ins?r?rent deux petits bijoux. Ca
faisait tr?s mal.
Fran?oise n'en reparla plus. Les copines d'Hugo, oui. Et ?a, c'?tait le
plus important.
Depuis que les vacances avaient commenc? et apr?s le soutien indirect du
docteur, Hugo avait plus fait de voyage dans sa t?te qu'en des mois de
r?sistance. Soudain, c'?tait comme si une vanne s'?tait ouverte. Il
savait toujours ce qu'il voulait, ou ne voulait pas, mais c'?tait comme
s'il avait perdu une partie du contr?le sur lui-m?me.
Il avait un usage assez compulsif des pilules en cachette de sa tante,
qui lui procurait une euphorie et un sentiment d'ivresse permanent. Cela
le rendait hardi. Il avait soudain envie de la jouer ? 100%, il prenait
deux fois plus de comprim?s de levure pour que ses cheveux poussent
encore plus vite et les aspergeait d'une mixture de citron et de miel
pour les ?claircir. Il ch?rissait ses nouvelles boucles d'oreille, se
maquillait et se remaquillait plusieurs fois et passait l'essentiel de sa
journ?e ? discuter au bord de la piscine en se retournant r?guli?rement
pour bronzer, et le reste ? se faire traiter la peau, le visage, le
corps, et tout ce qu'il pouvait. Il avait l'impression de se vautrer de
plus en plus vite, mais vers o?, il ne savait pas trop. Il n'y pensait
pas. En fait, il n'arrivait plus ? penser correctement. Parfois, il
perdait le fil de sa pens?e pendant de longues minutes, et se retrouvait
en train de regarder un gar?on. Il vivait chaque instant comme si c'?tait
une ?ternit?, comme si chaque journ?e ?tait un monde. Il ?vitait autant
que possible de croiser sa tante, et lorsqu'il ne pouvait l'?viter, le
soir, rangeait boucles, maquillage et enfilait sa longue robe vaporeuse
qui masquait son bronzage.
Celle-ci n'?tait pourtant pas dupe, et il fit la morale plusieurs fois,
en l'avertissant que le retour risquerait d'?tre difficile, dans ces
conditions. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, et contacta le
docteur pour lui en parler. Celui-ci la rassura en lui disant qu'il
fallait surveiller sa consommation de pilule, car elle pouvait peut ?tre
r?agir avec son organisme de mani?re trop importante. Fran?oise tenta de
cacher la boite, et ne donna ? Hugo que deux pilules par jour, mais elle
soup?onna qu'il en avait cach? ailleurs - ? raison.
Durant son s?jour, Hugo avait ?galement apprit une nouvelle chose : le
sexe. C'?tait d'ailleurs la principale raison ? sa consommation de
pilule. Lorsqu'il se sentait embrum?, le moindre contact l'?lectrisait.
Il se rendait dans les toilettes du 2?me ?tage de l'h?tel, l? o? une
grande glace faisait face ? un banc dans un des toilettes pour dame. Il
se caressait les seins, et l'entrejambe, avec une fr?n?sie non
dissimul?e. Il aimait l'image de lui-m?me en train de se masturber. Il se
trouvait enfin sexy. Il n'avait plus ? chercher de sc?nario, comme
lorsqu'il s'essayait dans le dressing de sa cousine. Aucune image ne
venait ? lui, seulement des sensations, qui le faisaient chavirer ?
chaque fois.
Ce s?jour ?tait en train de virer, pour lui, ? l'orgie. Et il en voulait
toujours plus.
Le dernier soir, enfin, ses deux amies partaient ?galement. Elles
d?cid?rent de se rendre ? une f?te qui avait lieu, en centre-ville. Hugo
d? supplier sa tante pour s'y rendre, et elle accepta ? condition qu'il
soit habill? simplement, et qu'il lui promette de ne pas faire de b?tise.
Il s'habilla normalement, avec une jupe longue et volante, en lin, et un
haut tr?s l?ger, et des sandales de plage. C'?tait, disait-elle, la tenue
id?ale pour ne pas avoir chaud et ne pas ?tre vulgaire. Hugo acquies?a.
Sit?t franchi la porte de l'h?tel, il sortit de sa pochette deux pilules
et les avala. Il ne savait plus du tout ? combien il en ?tait.
Il se rendit ensuite chez son amie, chez qui il enfila une mini-jupe
blanche, moulante, un haut d?collet? de la m?me couleur et m?me tenue,
ainsi qu'une paire de talons hauts, noirs. Son bronzage ressortait de
mani?re impressionnante par contraste et ses cheveux avaient enfin pris
la teinte paille et or qu'il esp?rait au prix d'efforts patients. Pendant
ce temps, son ami lui fit les ongles rouges, puis le maquillage, et
ensuite Hugo lui fit de m?me. Leur troisi?me amie arriva alors, amenant
avec elle une bouteille de rhum qu'elle avait achet? l'apr?s-midi avec sa
m?re pour ?faire des cr?pes?. Il leur apprit comment marcher sur des
talons de 10cm devant le miroir de la chambre, pendant qu'elles faisaient
tourner la bouteille ? tour de r?le.
Ses amies avaient 15 ans chacune. Il avait menti sur son ?ge, pr?tendant
avoir 14, alors qu'il n'en avait que 13. Il savait tr?s bien ce qu'elles
allaient chercher ce soir, et savait que lui n'en voulait pas. Mais il se
sentait irr?sistiblement attir? par toute cette ambiance. Il voulait en
?tre. Il ne ressentait que ?a. Dans le miroir, il se voyait vulgaire,
comme dans un r?ve. Elles avaient l'air toutes les trois de jeunes femmes
tr?s attirantes. Et il voulait ce soir ?tre l'une d'entre elles.
Ils march?rent, d?j? un peu ?m?ch?s, jusqu'au lieu de la f?te ; elles,
pieds nus, tandis qu'Hugo seul marchait, apparemment tr?s ? l'aise, sur
ses talons. Elles ignoraient probablement qu'il avait des dizaines
d'heures d'entra?nement, seul, dans son dressing. Oui. Son dressing.
Emprunt? ? sa cousine. ?Elle? n'avait jamais fait ce qu'il faisait l?. Ou
alors...peut ?tre sur les photos? Avec Anthony? A cette pens?e, Hugo
sentit un fr?missement dans son dos.
Le vacarme et le monde ? l'int?rieur ?taient extraordinaires. Cela
sentait le rhum, l'homme, la danse. On voyait partout des bouts de chair
d?passer de v?tements, des mains, noires, blanches, des torses.
Sit?t attabl?s dans un petit coin, deux hommes inconnus s'install?rent ?
c?t? d'eux, puis quatre. Ils ?taient tr?s jeunes, eux aussi. Hugo profita
de ce dernier instant de r?pit pour se regarder dans son petit miroir et
se faire le rouge ? l?vre. Il constata que c'?tait lui qui attirait le
plus les regards parmi les trois. La derni?re pens?e logique et coh?rence
avant que le flux d'?strog?ne et de rhum ne l'engloutisse fut que,
finalement, le docteur avait raison, il avait bien aim? avoir l'attention
d'hommes. Il tira un peu sur sa mini-jupe pour qu'elle recouvre ? nouveau
sa cuisse, et il passa ensuite en mode automatique.
L'afflux de bruit de lumi?re et ce qu'il avait pris avait un effet
compl?tement lib?rateur sur lui. Il rit tr?s fort, gardait la bouche
l?g?rement entrouverte s'il constatait qu'un des gar?ons le regardait,
n'h?sitait pas ? ?tre tactile quand il le fallait. Au bout de quelques
minutes, il proposa d'aller danser, et il sentait deux des gar?ons le
coller au train. L'un des deux ?tait bien plus regardable que l'autre,
selon les crit?res d'Aur?lia. Il se mit ? danser en face de lui. Lorsque
la b?guine commen?a, il se rapprocha, et posa sa main sur sa taille -
oui, sa taille, il en avait une! -. Hugo sentait son ?rection contre son
ventre, et le regard fou du jeune. De son c?t?, lui, s'il sentait sa
poitrine se durcir, il ne se passait rien sur son sexe. Il se sentait
tr?s excit?, mais rien n'arrivait. Soudain, le jeune approcha son visage,
et l'embrassa. Hugo ouvrit d?licatement sa bouche, et il sentit la langue
de son compagnon contre la sienne. Il avait go?t de son rouge ? l?vre, de
dentifrice, et d'alcool. Autour de lui, les couples dansaient serr?s, et
il sentait ses fesses rebondies pouss?es par ses talons, et ses mains qui
le pelotaient. Il reproduit, par automatisme, ce qu'il avait vu chez
Aur?lia, et rapidement il lui caressa le torse, la nuque, les cheveux.
Le jeune homme voulut l'entra?ner vers l'arri?re de la boite de nuit.
Hugo refusa, et le ramena ? la table o? ils se trouvaient, qui ?tait vide
? pr?sent. Ils ?taient ? pr?sent presque seuls, et personne ne faisait
attention ? eux. Hugo ?tait ? moiti? bascul? sur lui et l'embrassait
goul?ment en s'appuyant sur son torse, tandis que lui, ? moiti? couch?,
lui avait largement d?couvert sa mini-jupe et lui caressait le haut de la
cuisse, ce dont Hugo n'avait que vaguement conscience. Il lui sembla
jouir lorsqu'il lui caressa en plus la poitrine, mais au bout d'un temps
ind?fini, il se releva. Son amant avait du rouge ? l?vre un peu partout.
Il s'approcha de lui et lui dit ?j'ai envie de toi?. Hugo le regarda, et,
dans un petit rire lui dit qu'il ?tait bien trop jeune pour ?a, et que
c'?tait non. Le jeune paraissait terriblement frustr?, et au vu de la
bosse sur son pantalon, il n'en pouvait visiblement plus. Il lui prit la
main, ouvrit son pantalon, baissa l?g?rement son cale?on, et Hugo put
voir son sexe dress?, enti?rement ouvert et pr?t ? exploser. Il pouffa de
rire et s'entendit glousser stupidement, avant de partir dans un grand
?clat de rire qui ne semblait jamais s'arr?ter. Le jeune semblait vex?.
Il lui reprit la main, et l'enroula autour de son sexe. Hugo ne savait
pas trop ce qu'il devait faire, et se contentait de regarder stupidement
la verge en riant et gloussant.
Il prit sa propre main, entoura celle d'Hugo, et commen?a un va-et-vient
le long de son sexe. Pendant ce temps, il lui r?p?tait au creux de
l'oreille ?voil?, tu vois, il faut faire comme ?a?. Il n'e?t pas le temps
de l?cher sa main pour laisser faire Hugo, puisque ? peine quelques
secondes apr?s, Hugo vit de grands jets de mati?re blanche sur sa main,
sur sa jupe, et sur le pantalon baiss? de son ami. Il partit d'un ?clat
de rire encore plus grand, tandis que lui, semblait b?at.
Il lui murmura ? l'oreille ?vas-y, go?te, tu vas voir le go?t que ?a a?.
Hugo le regarda avec de grands yeux et essayait de retrouver ses esprits
et d'arr?ter de rire. Le gar?on lui tendit un petit verre de rhum
transparent et ajouta ?tu prends ?a d'abord, et apr?s tu le manges,
d'accord??.
Hugo se sentait joyeux. Il lui fit un ?OK!? avec un pouce lev?, puis but
le verre de rhum. Il renifla ensuite cette mati?re, sous l'air approbatif
de son ami, et l?cha la bordure de sa main d'un trait. Ca n'avait pas
trop de go?t. Ca n'?tait pas d?sagr?able. Ca avait l'air de beaucoup
exciter son ami dont le sexe repartait vers le haut qui insistait pour
qu'il le ?garde sur la langue?. Il descendit ensuite ? quatre pattes, et
chercha toutes les traces, les mit sur son doigt, puis les ajouta sur sa
langue d?sormais charg?e. C'?tait marrant, mais sans plus. Hugo sentait
le go?t dans sa bouche qui semblait coller, mais le go?t du rhum ?tait
plus fort que tout. Au bout d'un moment, il avala le liquide. Ca n'avait
aucun go?t.
Quelques minutes plus tard, Hugo se rendit compte qu'il s'ennuyait. Le
jeune homme n'avait pas grand-chose ? dire, et il tournait autour de lui
comme un jeune chiot. Les autres filles mettaient plus de temps que lui ?
revenir. Au bout d'un quart d'heure, il se leva p?niblement, r?pondit
quelque chose de d?sagr?able au jeune homme dont il ne connaissait m?me
pas le nom, et puis sortit prendre l'air. Il avait envie de rentrer, de
retrouver son quotidien, ses amis. Tous les ?v?nements qui lui ?taient
arriv?s ici sur l'ile l'avaient profond?ment chang? et depuis quelques
jours il ne se sentait plus lui-m?me, il se laissait porter par son
d?sir, et il en ?tait arriv? ? faire ?cette chose?, dont Aur?lia lui
avait parl?. Il avait mis la main sur le sexe d'un gar?on, et il avait
go?t? ? ce qui en ?tait sorti. Avant de partir ? la soir?e, il avait m?me
embrass? ses deux copines sur la bouche, pour s'amuser, et cela ne lui
avait rien fait, il n'?tait tellement plus lui-m?me qu'il avait senti ce
geste comme une subversion, comme un amusement, comme s'il ?tait, m?me au
fond de lui, la fille qu'il pr?tendait ?tre ici. Cela l'avait certes
excit?, mais comme cela les avaient excit?es elles! Comme un jeu, comme
un simulacre, comme une r?p?tition du ?s?rieux?, d'avec les gar?ons.
C'?tait pour faire comme les autres. Il n'avait pas ?t? excit?. En y
r?fl?chissant, cela faisait presque 15 jours, qu'en dehors de chez le
m?decin, il ?tait une fille, ? plein temps. Et pas ? moiti?! Il s'?tait
vautr? dans tout ce que la f?minit? pouvait lui offrir de sensuel, de
s?duction et de l?ger. Il n'avait m?me pas ?t? une fille, au fond, il
avait ?t? une caricature de fille ; il avait bien suivi les conseils du
m?decin de se laisser aller, mais est-ce que ?a signifiait ? ce point? En
sortant dehors, il sentit l'air plus frais rafraichir ses aisselles
transpirantes et fraichement ?pil?e. C'?tait une odeur de d?odorant. M?me
son odeur n'?tait plus ? lui. Il fit quelques pas en direction du
buisson, et se mit ? vomir. Il sentait le go?t acre du sperme, et de
l'alcool. Au moins, vomir, ?a, ?a lui ?tait propre!
Il se releva, s'appuya contre le mur, et retira ses chaussures ? talons.
Il rentra, seul, pieds nus, sur la route. Jusqu'? son h?tel. Il ?tait
?c?ur? par lui-m?me. Il d? m?me s'arr?ter dans une ruelle sombre pour se
caresser les seins et l'entrejambe tellement il ?tait encore excit? de ce
qu'il avait fait. M?me son corps l'avait trahi. Il sentit les larmes
couler, tandis qu'il g?missait doucement. Il repensait ? ce moment o? il
avait touch? le sexe, et l'?jaculation. Il repensait aussi au moment o?
il avait embrass? les autres filles, ce moment o? il s'?tait senti femme,
femelle, fille, f?minin jusqu'au bout des ongles, m?me pas excit? par une
fille. Il jouit en tombant dans l'herbe. Il ne comprenait pas pourquoi ?a
l'excitait. Il ne comprenait plus rien.
Oui, il fallait qu'il rentre. De retour vers la France. Hector lui
manquait.
*********
De retour.
Dans l'avion du retour, Hugo aurait aim? dormir comme ? l'aller. Cela
aurait ?vit? un t?te ? t?te difficile. M?me si Hugo savait qu'il ne
s'?tait pas fait prendre en revenant de la soir?e, sa tante avait
manifestement quelque chose ? lui dire, en rapport avec tout ?a. Et il
avait d?j? honte en attendant qu'elle le fasse. Mais, comme d'habitude,
elle demeurait de marbre. ?C'est vraiment une personne imp?n?trable?,
songea Hugo. Jamais il n'avait pu savoir ce qu'elle voulait de lui, si
elle approuvait ou d?sapprouvait tout ce qu'il faisait. Au moins, quand
elle le battait, il savait ce qu'elle faisait mal. Et encore...
Vers la fin du trajet, Hugo parvint enfin ? dormir un peu. Ce fut ? son
r?veil que sa tante prit enfin la parole.
- Hugo, il faut vraiment qu'on parle, pour faire une petite mise au point
avant de revenir ? la ferme.
- Oui, Fran?oise.
- Comme tu le sais, je ne vais probablement pas ?tre beaucoup l? jusqu'?
la fin f?vrier, et au retour de ta m?re. Je pr?f?re donc qu'on r?gle
certaines petites choses d?s maintenant.
Durant ces vacances, je t'ai laiss? vivre comme tu l'as voulu. Tu as fait
tout ce que tu as voulu, comme tu l'as voulu. Mais, maintenant que tu vas
revenir chez moi, il va falloir que tu respectes certaines r?gles.
La fa?on dont elle avait dit ?chez moi? fit fr?mir Hugo. Jamais elle
n'avait insist? sur ce point depuis cette ann?e.
- Il faut que tu comprennes, Hugo, que tout ceci doit cesser. Tu n'es pas
une fille, et tu n'es certainement pas ma fille, et tu ne le seras
jamais. Tu n'as pas besoin de faire tout ?a pour que l'on parvienne ?
s'entendre, et je dois te dire que je n'ai gu?re appr?ci? la direction
r?cente de ta tenue g?n?rale.
- Mais je...
- Ne me coupe pas! Tu as voulu faire ?la grande fille?, faire la jeune
fille au bord de la piscine, les talons, les boucles d'oreille d?s que
j'avais le dos tourn?, sans parler...du reste. Tu me prends pour une
idiote?
- Mais je...
- Hugo! Tu dois comprendre que tes actes ont des cons?quences! Qu'est ce
qui va arriver d'apr?s toi, l?, si tu continues ce genre de comportement?
Que tu le veuilles ou non, tu es un gar?on! Effectivement, tu as ?t?
pollu? par des hormones. Je ne sais pas comment, je ne sais pas o?. Je
peux comprendre que cela d?range ton fonctionnement c?r?bral. Mais
pourquoi vouloir ? ce point ressembler ? ma fille? Cet horrible
accident,...?a nous a tous affect?s, tu sais. Ta m?re est devenue p?le et
sombre, et ind?cise. Je suis devenue dure, et renferm?e. Mais toi? Ce
n'est pas ton deuil, tu n'as presque pas connu ces gens! Il faut que tu
tournes la page, toi-aussi. Tu ne les referas pas vivre en voulant vivre
? leur place. O? est le Hugo? Dis-moi? Depuis combien de temps n'as-tu
pas r?pondu ? ?Hugo? lorsque quelqu'un te parlait, en dehors de moi?
Hugo baissa la t?te. Il se sentait ? deux doigts de pleurer, mais ne
voulait pas ajouter ? son d?shonneur. Heureusement que sa question
n'attendait pas de r?ponse, car, ? franchement parler, il ne savait pas
vraiment depuis combien de temps on ne l'avait pas appel? ?Hugo?. Peut-
?tre Emma, avant No?l? Mais si on ne la comptait pas...il ne voyait pas.
Cela devait faire un certain temps, c'?tait s?r. C'?tait vraiment tr?s
g?nant.
Fran?oise le laissa mariner quelques instants, avant de reprendre, plus
doucement.
- Ce que tu as fait m'a beaucoup aid?, tu sais. C'?tait compl?tement
inattendu, assez malsain, en fait, mais bizarrement, j'en suis sortie
plus forte, plus heureuse. Tu m'as aid? ? tourner la page. Maintenant, je
me sens pr?te ? continuer ma vie. Mais cela m'a aussi fait ouvrir les
yeux sur le fait que tout ceci sort compl?tement de la normale, et que ?a
n'a rien de bon pour toi. Si tu poursuis sur cette voie, tu risques
d'avoir de gros probl?mes mentaux, et sociaux, plus tard. J'ai confiance
dans le fait que le m?decin va pouvoir arranger les d?g?ts physiques,
mais il faudra probablement aussi que tu vois un psychologue pendant
quelques temps, j'esp?re que tu en es conscient.
Hugo ne dit toujours rien. Il hocha timidement la t?te, afin que sa tante
poursuive et arr?te de le fixer.
- Voil? ce que j'ai d?cid?, Hugo. Je vais fermer le dressing, pour notre
dernier mois ensemble. Je vais t'aider ? redevenir le petit homme que tu
aurais d? ?tre avant de revenir. Et, au fur et ? mesure que ton
traitement fera effet, nous arr?terons petit ? petit tout ce qui te liait
? tout ?a. Je ne veux pas te couper de tout socialement, mais, il faudra
t?t ou tard que tu dises ? tes amis la v?rit?, ou bien que tu cesses de
les voir. Idem pour tes cheveux qui ont bien trop pouss?, pour ton duvet,
? divers endroits, qui devra repousser. Tu es devenu tellement f?minin,
en si peu de temps! Il va falloir inverser tout ?a, et revenir ? la
normale, pour que ta vie puisse suivre son cours. Et il nous reste que
peu de temps! Peut-?tre qu'on pourrait commencer par tes v?tements? Je
sais que c'est tr?s difficile d'en trouver ? ta taille, mais je vais
essayer. Oui, on va commencer par ?a, ?a sera le moins dur, je pense.
R?ponds-moi, Hugo, alors, est-ce que ?a te convient?
Hugo ne savait pas quoi r?pondre. Il sentait une grosse boule dans son
ventre. Il savait que son raisonnement ?tait alt?r?, il avait pu lui-m?me
constatait o? tout ceci le menait, sans le vouloir. Mais en m?me temps,
il avait ?t? tr?s heureux, ainsi, et n'arrivait pas ? imaginer son futur.
Il ?tait perdu. Il voulait toutefois faire confiance ? sa tante, qui
paraissait confiante, et qui voulait l'aider.
- Oui, d'accord, comme tu veux! r?pondit-il d'un air fatigu?.
- Mais toi, qu'est-ce que tu veux?
- Je ne sais pas. Je pense que tu as raison.
- Tant mieux. Tu sais, tu fais une tr?s jolie jeune fille, mais ?a me
mettait franchement mal ? l'aise la fa?on dont tout ceci ?voluait. On
serait rest? une semaine de plus, et je t'aurais trouv? en train
d'embrasser un gar?on! Pas que ?a soit un probl?me en soi, mais songe ?
ce que tu penseras de tout ?a dans 10 ans, dans 20 ans? Comment tu
arriveras ? te construire psychologiquement, sexuellement, si tu en viens
? faire des choses aussi...comment dire...irr?versibles?
Elle parlait comme si elle savait. Mais elle ne pouvait pas savoir. Hugo
avait appris que sa tante faisait ce genre de chose pour lui soutirer des
informations. Il acquies?a donc silencieusement ? ses propos et vit dans
le regard de sa tante que sa man?uvre avait march?. Enfin, finalement, il
avait quelque chose ? lui, un secret dont tout le monde n'?tait pas au
courant! Il se sentait presque fier d'avoir fait tout ?a, d'avoir r?ussi
? marcher sur des talons aussi hauts, toute une soir?e, d'avoir embrass?
un ?mec?. Il regrettait presque de ne pas avoir directement port? son
sexe dans sa bouche, pour ?voir? ce que ?a faisait. Alors qu'il pensait
?a, il sentit ? nouveau sa poitrine se gonfler et ses yeux se dilater.
L'avion arrivait bient?t, et Hugo demanda une pilule ? sa tante. Il n'en
avait eu qu'une, tr?s t?t le matin, et m?me s'il en avait beaucoup de
c?t?, cach?es dans son sac, il ne voulait pas puiser dans ce stock et
risquer de se faire prendre! Il ?tait oblig? de se l'avouer, mais il se
sentait en manque, terriblement. Il aurait pr?f?r? nager et se faire
soigner, comme tous les autres matins depuis deux semaines...
Le reste du voyage fut assez tranquille. Fran?oise le d?posa et il se
rendit directement ? la machine ? laver pour d?poser ses affaires, se
changer pour une tenue plus masculine, puis de retour ? sa petite maison.
Hector lui sauta dans les bras et lui fit une f?te incroyable, lui l?cha
le visage, et Hugo le prit dans ses bras longuement. Voil? enfin un ami
amical et accueillant! Il prit une 3?me pilule de son petit stock, puis
le rangea dans un coin cach?, au milieu de sa boite de crayon. Il ne
souhaitait pas en reprendre, mais au cas o?...
?Voil? tout est fini. Bon d?barras!?
Il fallait quand m?me qu'il raconte ? Aur?lia ce qui lui ?tait arriv?, et
que la cure de levure avait bien fonctionn?, comme elle lui avait
conseill?. Il faudrait aussi qu'il lui raconte les soins qu'il avait
re?u. Et puis...et puis...et puis, ? quoi bon? Il en avait quand m?me
envie. Sa tante lui avait dit que la transition se ferait sur plusieurs
jours, il pouvait bien y retourner, une derni?re fois, pour passer un
moment avec elle et Slimane. Et Julia, alors, il allait falloir lui dire
qu'en fait, c'?tait bien un gar?on? Finalement, c'?tait mieux comme ?a,
il pourrait peut-?tre la ?redraguer?. Mais saurait-il faire? D'ailleurs?
Comment on drague, en ?tant gar?on? Hugo se rendit compte que finalement,
c'?tait une connaissance qui lui manquait compl?tement. Sa tante avait
surement raison au final, il valait mieux arr?ter tout ?a avant qu'il
garde des traces.
Il n'emp?che. Il fallait qu'il aille voir Aur?lia, au moins par
politesse. Et qu'est-ce qu'il allait mettre? La mini robe blanche et les
talons hauts, de sa soir?e en Guadeloupe? C'?tait les seules affaires
f?minines qui n'appartenaient pas ? Madeleine -et qu'il n'avait pas rendu
? ses amies. Il allait mourir de froid! Bon, ? la limite, les talons
?taient mignons, mais la robe...impossible d'enfiler ?a dans le centre
commercial ? moins de se faire siffler par tout le monde. Surtout avec
son bronzage actuel.
Non, il fallait quelque chose d'autre. Il fallait qu'il y retourne. Oui.
Il le fallait.
Hugo se sentait mal ? l'aise. D'un c?t?, il fallait absolument qu'il
retourne voir Aur?lia. Mais sa tante allait elle le croire? Ou alors, il
pouvait profiter de son absence, pour se faire amener par Emma...et dans
ce cas, se changer en arrivant...sans se faire remarquer par Aur?lia?
Oui, c'?tait un bon plan! Mais il fallait d'abord qu'il r?cup?re quelque
chose chez Madeleine, avant que sa tante ne ferme le dressing!
Le lendemain matin, Hugo vit Fran?oise sortir de la maison, discuter
longuement avec un m?tayer, puis parler au t?l?phone, et enfin, elle
s'engouffra dans son 4x4 qui s'?loigna lentement dans le chemin de
pierre. C'?tait sa chance ou jamais.
Hugo sortit discr?tement de la maison, et emprunta le chemin qu'il
connaissait si bien. Le piolet, l'?chelle improvis?e, tout ?tant encore
l?. Apr?s tout, ?a ne faisait que quelques semaines que la situation
avait chang?! Il regarda ? droite, ? gauche, ne vit personne - et qui
pourrait le voir dans un tel brouillard!- et il descendit dans la cave.
En bas, la porte ?tait ferm?e. A clef. Sa tante avait donc fini par
trouver son chemin, ou bien peut-?tre avait-elle juste ferm? la porte qui
?tait laiss?e ouverte? Hugo avait cach? le double au milieu du d?dale des
bouteilles, et put la r?ouvrir facilement. Il regarda l'espace sous la
porte, et eut un sourire : c'?tait incroyable et impensable pour lui
d'imaginer passer l?-dessus, aujourd'hui! Mais au moins, il n'avait plus
mal ? sa poitrine, qui ?tait tr?s serr?e dans son soutien-gorge. Une
chose que sa tante ne lui enl?verait pas facilement, il en ?tait s?r!
Il grimpa les escaliers en tremblant. Il craignait ce qu'il allait y
trouver. Est-ce que la porte serait d?j? ferm?e? Il avait envie qu'elle
le soit, que cette tentation lui soit d?finitivement ferm?e, mais il
avait aussi envie de trouver la tenue qui lui