Mes fr?res et... Mes s?urs!
Pr?sentation
Je m'appelle Margaux. J'ai seize ans. Je vis dans une famille
recompos?e de quatre enfants. J'ai deux grands fr?res et deux petites
s?urs. Avec moi, vous direz que cela fait cinq. Mais non. C'est cette
?tranget? que je vais vous raconter.
Le r?cit qui suit est ?crit ? partir de mes souvenirs, du journal
intime que j'ai tenu depuis mon enfance et des informations que j'ai
collect?es aupr?s des diff?rents protagonistes que vous allez
rencontrer. Peut-?tre que certains d?tails seront inexacts ou que des
dialogues pourront vous sembler peu cr?dibles pour des enfants. La
m?moire reconstitu?e peut ?tre trompeuse. J'ai en tous cas essay? de
rester le plus fid?le et honn?te possible.
Quand j'avais neuf ans, je vivais avec ma m?re, Monique, et ma s?ur de
six ans, Jessica. Mon p?re est d?c?d? alors que ma m?re ?tait enceinte
d'elle. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de lui et ma s?ur ne l'a donc
jamais connu. Nous n'avions jamais su ce qu'?tait une pr?sence
masculine, et cela ne risquait pas de changer. Ma m?re a d?couvert une
autre forme d'amour... Avec les femmes. Ce ne fut pas facile pour elle.
Elle dut couper les ponts avec ses parents lorsqu'ils apprirent la
nouvelle. Mais elle avait ma s?ur et moi aupr?s d'elle, ce qui ?tait le
principal de son point de vue. Mon histoire d?bute lorsqu'elle est
tomb?e amoureuse et a d?cid? de s'installer avec sa compagne, Am?lie.
Ma future belle-m?re avait eu un v?cu diff?rent, quoique bien
douloureux lui aussi. Elle s'?tait mari?e tr?s jeune et avait eu un
enfant ? l'?ge de dix-huit ans, un gar?on nomm? S?bastien. Un second,
Hugo, avait suivi une quinzaine d'ann?es plus tard. Am?lie avait v?cu
l'arriv?e de Hugo avec un bonheur partiel. Certes, elle aimait son
fils. Mais alors que son a?n? d?butait l'adolescence, un nouvel enfant
signifiait une plus grande attache au foyer, une plus grande difficult?
? prendre son ind?pendance, l'abandon de la perspective de se mettre ?
travailler. Le p?re de ses enfants, Michel, l'avait s?duite dans sa
jeunesse. Mais il s'?tait r?v?l? un homme tr?s vieux-jeu, autoritaire,
qui pensait que la place des femmes ?tait au foyer, et en-dessous des
hommes.
Cet homme aux apparences si ?respectables? avait en outre un penchant
tr?s pouss? pour l'alcool. Derri?re les pr?tentions qu'il affichait, il
?tait un pi?tre p?re de famille. S'il rapportait de l'argent au foyer,
il n'en laissait jamais la gestion ? sa femme. Il pr?f?rait le d?penser
pour ses plaisirs plut?t que pour le bien-?tre des siens. Am?lie le
consid?rait comme sa seule attache. Elle l'avait rejoint ? 17 ans,
abandonnant ses ?tudes quand ses parents avaient ?t? tu?s dans un
accident de la route. D'amant, il ?tait devenu son mari et bient?t un
tyran qui l'avait enferm?e dans son foyer, l'obligeant ? rompre avec
tous ses amis.
Dur, il l'?tait aussi avec son fils, lorsqu'il daignait s'occuper de
lui. S?bastien n'a jamais entendu de compliment de son p?re lorsqu'il
rapportait ses bulletins de notes, qu'il gagnait des matchs de basket
et des combats de karat?. Ce dont il se souvient, ce sont les sarcasmes
paternels quand il aidait sa m?re ? ?tendre le linge ou ? d?barrasser
la table. S?bastien avait commenc? ? d?tester son p?re quand, ?
quatorze ans, il avait ?t? oblig? d'intervenir pour l'emp?cher de
frapper sa m?re enceinte. C'est subitement qu'il avait compris que
l'enfermement au foyer, la privation de toute vie sociale,
l'humiliation quotidienne n'?taient pas des choses ?naturelles?. Et il
s'?tait d?test? d'avoir ?t? la cause des ann?es de servitude inflig?e ?
sa m?re.
? la naissance de son petit fr?re, il avait voulu ?tre un autre mod?le,
jouer pleinement un r?le qui avait ?t? abandonn?. Mais les tensions
avec Michel n'allaient qu'en s'amplifiant. C'?tait d?sormais sa m?re
qui se mettait devant lui pour l'emp?cher de s'en prendre ? son p?re, ?
qui elle continuait de trouver des excuses. ? dix-huit ans, S?bastien
s'en alla faire ses ?tudes dans une autre ville, laissant Am?lie et
Hugo ? la merci de l'homme qu'il ex?crait le plus au monde. La premi?re
ann?e, il revenait r?guli?rement faire des visites, mais chacune virait
? la catastrophe. Il finit par couper les ponts ? dix-neuf ans. Michel
prit tr?s mal la fa?on dont les choses tourn?rent. Il consid?ra qu'il
n'avait pas ?t? assez dur avec son fils a?n?, qu'il l'avait trop laiss?
se faire materner et d?cida de s'occuper de Hugo, alors ?g? de quatre
ans, pour en faire un ?homme, un vrai?.
Le destin en d?cida autrement. D?s qu'il fut scolaris?, Hugo montra des
?signes? que d'aucuns consid?reraient comme anodins, mais qui
alimentaient la parano?a de son p?re. ? l'?cole maternelle, il jouait
avec les petites filles, il ne se bagarrait pas, n'aimait pas le foot.
? no?l, quand il avait cinq ans, il demanda des poup?es et des
accessoires m?nagers pour faire ?comme maman?. Son v?u ne fut pas
exauc? et afin qu'il ?comprenne bien? que de tels d?sirs n'?taient pas
les bienvenus, son p?re leva la main sur lui pour la premi?re fois. Un
jour, Michel le surprit jouant avec la fille de la gardienne de
l'immeuble. Hugo s'?tait d?guis? avec ses v?tements. Il avait six ans,
et son p?re consid?rait que c'?tait bien suffisant pour lui faire
passer le go?t de ses jeux ? coups de ceinturon et d'injures. Pour la
premi?re fois, Am?lie tenta de s'interposer. C'est elle qui prit les
coups, accus?e d'avoir favoris? les tendances eff?min?es de leur
enfant.
Fuyant dans la salle de bain o? elle s'?tait enferm?e avec Hugo, elle
avait heureusement eu la pr?sence d'esprit de s'emparer d'un t?l?phone
et avait pu appeler son fils a?n?. ? l'universit?, S?bastien avait
rencontr? des organisations militantes, notamment sur la question des
droits des femmes. Dans ses ?tudes de sociologie et de sciences-
politiques, il avait ?tudi? la mani?re dont la servitude volontaire se
d?veloppe ? l'?chelle d'une soci?t? ou d'un individu, mais aussi celle
dont la r?volte contre l'injustice et l'oppression peut s'?veiller
brusquement. Il sentit que c'?tait le moment critique o? sa m?re
pourrait enfin se d?faire du joug qui l'avait enferm?e depuis vingt
ans.
Il la convainquit d'appeler la police et de pr?venir la gardienne de
l'immeuble, une des seules femmes qu'elle connaissait et qui pouvait
lui venir en aide. La police intervint. Am?lie et Hugo furent
imm?diatement plac?s dans un foyer d'accueil. S?bastien les y rejoignit
le lendemain. Une association d'aide aux femmes victimes de violences
conjugales les aida ? trouver un avocat pour le divorce, ? changer de
r?gion, ? trouver un appartement et mit Am?lie en relation avec une
antenne locale qui aidait les personnes non dipl?m?es ? trouver une
formation. Ma m?re, styliste et employ?e d'une entreprise de jouets de
la r?gion, y ?tait b?n?vole. Dans sa vie professionnelle, elle
confectionnait des v?tements pour les poup?es. Son entreprise lui
cherchait justement une assistante. Am?lie trouva non seulement un
emploi, mais aussi une relation nouvelle, qu'elle commen?a par ne pas
d?voiler ? ses enfants. S?bastien fut tr?s pr?sent les premiers mois de
l'installation. Il suspendit ses ?tudes le temps d'un semestre et
abandonna son boulot d'?tudiant pour un autre petit emploi, l? o? sa
famille vivait.
Pour Hugo aussi une nouvelle vie commen?ait. Avec leurs deux salaires
et les aides dont ils b?n?ficiaient, sa m?re et son fr?re lui
achet?rent les jouets dont il avait r?v?. Il connut pour la premi?re
fois un foyer apais? et aimant, o? il n'avait pas peur... Mais un
traumatisme s'?tait install? chez lui. Il restait un enfant craintif,
timide, renferm? sur le monde ext?rieur. La nuit, il avait des
accidents. Am?lie l'amena chez un urologue qui prescrivit le port de
couches.
Am?lie et S?bastien firent tout pour lui ouvrir des horizons, l'aider ?
aller vers le dehors. Il fut scolaris? pour son entr?e au cours
pr?paratoire. ? l'?cole, il peinait ? se faire des amis. Am?lie estima
qu'il fallait l'inscrire ? une activit? extra-scolaire. La commune
proposait des activit?s ? prix r?duits voire gratuites pour les enfants
de familles pr?caires. Mais Hugo avait des r?ticences ? se m?langer aux
autres enfants. Un jour, il eut une r?v?lation lorsque la t?l?vision
diffusa les extraits d'un ballet classique. Il demanda s'il pouvait lui
aussi faire de la danse. Sa m?re l'inscrivit imm?diatement ? un cours.
Alors que Hugo d?couvrait l'?cole et apprenait ? lire et ? ?crire, sa
m?re d?couvrait le monde de l'entreprise et se documentait sur son
nouveau m?tier. Son fils de six ans et elle d?cid?rent d'apprendre
ensemble. C'est ainsi que tous les deux se renseign?rent sur le monde
des jouets et plus particuli?rement des poup?es de collection. Ils
commenc?rent ? passer des week-end entiers dans les brocantes ? en
acheter, le plus souvent ? bas prix, puis des journ?es ? les restaurer.
Certaines pi?ces avaient une grande valeur. Hugo avait une passion peu
commune pour un petit gar?on, pr?f?rant les poupons aux ballons et les
d?nettes aux voitures. S?bastien l'encourageait ? d?velopper sa propre
personnalit?, ? s'?panouir dans des domaines, quels qu'ils fussent.
Surtout, ce qui comptait pour lui, c'?tait qu'il s'?loign?t toujours
plus de l'image de leur p?re.
Quand les premi?res ?tapes de la s?paration furent achev?es, et que la
garde de Hugo fut attribu?e ? Am?lie, il d?cida de repartir pour
reprendre ses ?tudes. Il revenait souvent le week-end et pendant les
vacances. Un jour, Hugo avait huit ans, S?bastien revint par surprise
en fin de semaine. Am?lie ?tait sortie faire des courses. Hugo
profitant qu'il ?tait seul s'?tait rendu comme il le faisait souvent,
dans la chambre de sa maman. Il avait fouill? dans son armoire et en
avait sorti des v?tements qu'il avait enfil?s. Puis il s'?tait
maquill?. Il s'?tait rendu dans le salon et avait mis de la musique. Il
dansait en sous-v?tements f?minins et en robe quand son fr?re rentra.
Hugo se r?fugia dans sa chambre et s'y enferma en pleurant. S?bastien
finit par le convaincre d'ouvrir. Il s?cha ses larmes et le regarda en
lui disant qu'il ?tait tr?s joli. Il lui dit de ne pas avoir honte de
s'amuser. Il promit de ne rien raconter ? leur m?re, l'embrassa et
l'aida ? ranger les habits et ? se nettoyer le visage avant qu'elle
revienne. Hugo comprit alors qu'il pouvait tout dire ? son grand fr?re.
Il d?veloppa pour lui un amour incommensurable. Mieux, peu ? peu, ses
accidents s'arr?t?rent. Il fut bient?t gu?ri de son ?nur?sie et pu
ranger ses couches.
Deux ans plus tard, S?bastien rentrait au d?but du printemps et
annon?ait ? sa famille que sa petite amie Le?la et lui avaient d?croch?
une bourse d'?tudes pour passer les mois d'?t? dans un pays ?tranger
afin d'y faire des recherches. Am?lie avait elle aussi une nouvelle.
Elle avait d?cid? de s'installer avec quelqu'un qu'elle aimait. Une
femme.
Partie 1: L'installation
(ann?e 1, juillet)
Avant de prendre la d?cision de s'installer ensemble, les deux femmes
avaient d?cid? de faire se rencontrer leurs enfants, sauf S?bastien
d?j? parti en voyage.
Ma s?ur et moi savions que notre m?re aimait les femmes. Elle nous
l'avait fait comprendre tr?s naturellement quand nous ?tions plus
petites. Cette id?e ?tait parfaitement normale pour nous. Avoir une
belle-m?re ?tait m?me assez enthousiasmant. Mais nous ?tions en
revanche r?ticentes ? l'id?e de rencontrer Hugo... Et qu'il devienne
notre grand fr?re. La rencontre avait lieu chez nous quelques semaines
avant les vacances d'?t?. Nos m?res d?cid?rent de nous laisser tous les
trois dans ma chambre pour que nous fassions connaissance.
Jessica et moi ?tions assises sur mon lit et le regardions, assis sur
ma chaise de bureau. Nous ?tions tous les trois g?n?s, ne sachant trop
quoi dire. Hugo brisa la glace en nous demandant ? toutes les deux ce
que nous aimions dans la vie, ce que nous faisions comme activit?...
J'avais un caract?re assez affirm?. On peut dire que j'?tais un ?gar?on
manqu??. Je faisais du karat? et j'aimais ? peu pr?s tous les sports.
Ma s?ur, plus petite, en ?tait encore ? la poup?e et ? la d?nette.
Apr?s nous ?tres pr?sent?es, je demandai ? Hugo de faire de m?me.
Timidement, il se pr?senta et nous apprit qu'il pratiquait la danse
classique et qu'il avait une passion pour les poup?es, avec lesquelles
il jouait encore et dont il faisait la collection.
Toute la journ?e, nous ?tions surprises de d?couvrir ce gar?on. Il
?tait gentil, attentionn?, il ne se mettait jamais en avant mais me
posait toujours des questions sur moi et proposait ? ma petite s?ur de
jouer avec elle. Il ne parlait jamais de lui. Quand nous le
questionnons, il parlait des gens qu'il aimait: son grand fr?re et sa
maman - qu'il d?signait directement en disant ?maman? et non ?ma maman?
ou, comme je le faisais, ?ma m?re?. Le soir, apr?s qu'Am?lie et Hugo
?taient partis, notre m?re nous demanda ce que nous pensions d'eux.
Nous ?tions ravies.
Les femmes avaient d?j? commenc? ? rep?rer des maison pr?s de l? o?
habitaient Am?lie et Hugo. Elles avaient d?cid? de signer et de
s'installer d?s qu'elles auraient notre aval. Rapidement, nous
emm?nagions. Nous avions chacun notre chambre. Il ?tait assez excitant
de choisir comment les d?corer. Tout le mois de juillet servit ?
l'installation. Le jour o? sa maman lui demanda de quelle couleur il
voulait ses murs, Hugo baissa les yeux et lui montra sur un catalogue
le papier peint qu'il avait choisi, il ?tait rose bonbon. Am?lie passa
lui la main dans ses cheveux. Elle lui dit que c'?tait un tr?s joli
choix. Ma s?ur fit le m?me. J'en avais quant ? moi choisi un bleu. On
r?serva ? S?bastien une chambre ?d'ami?.
L'installation des meubles nous surprit de nouveau. Tout ce que
poss?dait Hugo, armoire, t?te de lit, coffre ? jouets, bureau, housse
de couette... ?tait roses avec des motifs de c?urs. Il avait install?
ses poup?es sur des ?tag?res. Entre les acquisitions qu'il faisait avec
sa maman, les cadeaux de son fr?re, de ses amies ou des amis de sa
famille, elles faisaient pratiquement le tour de la pi?ce! Ses posters
repr?sentaient des poup?es, des danseuses, des f?es et des
princesses... Comme jouets, il avait des v?tements de poup?es, des
biberons, de fausses couches-culottes et m?me une table ? langer. Il
devait se mettre sur un minuscule tabouret ou ? genoux pour y changer
ses poup?es, car ce jouet ?tait pr?vu pour des enfants en bas ?ge. Ma
chambre ?tait tout le contraire, avec des posters de karat?, presque
pas de peluches, aucune poup?e, mais des ballons de foot et des jeux
vid?os.
L'achat d'une maison ?tait bien s?r un investissement important pour
nos m?res et elles devaient en outre travailler apr?s avoir pris un
cong? pour l'installation. Nous rest?mes donc tout l'?t? chez nous. Le
matin, nous allions souvent nous promener. Hugo nous faisait d?couvrir
notre nouveau quartier. Parfois, nous restions dans le jardin. Je
faisais mes exercices de karat? et Hugo ses ?tirements de danse.
L'apr?s-midi, nous allions ? la piscine. Si nos m?res ne voulaient pas
que nous passions notre temps devant la t?l?, j'?tais moins ob?issante
que Hugo et il m'arrivait de la regarder beaucoup. Au grand d?sespoir
des adultes, je passais des heures ? jouer ? la console vid?o. Lui
lisait des livres ou jouait avec Jessica. Il lui fit d?couvrir sa
collection de poup?es.
Le plus souvent, ils se contentaient de jouer ensemble ? changer les
couches de leurs poupons, ? leur donner le biberon, ? ?boire le th??
dans le jardin avec leurs peluches... Je trouvais tr?s amusant de voir
ce gar?on, plus grand que moi, s'amuser ainsi. Je les observais par la
porte-fen?tre du salon quand ils ?taient dans le jardin. Jessica aussi
appr?ciait ce nouveau compagnon de jeux qui acceptait toutes ses
propositions. Parfois elle se permettait m?me de lui donner des ordres.
Elle l'envoyait chercher des choses dans la maison, de la vaisselle
pour jouer, des changes pour les poup?es ou encore un verre de jus de
fruits pour elle. Il se d?p?chait de lui ob?ir ? chaque fois. C'est
elle qui d?cidait de ce ? quoi ils allaient jouer, du r?le qu'aurait
chacun. Il arrivait qu'elle lui dise qu'il ?tait ?un papa?, ?une
maman?, ?un gar?on?, ?une fille?... Il ne cherchait jamais ? discuter.
Partie 2: La venue de Celia
(ann?e 1, ao?t)
Courant ao?t, Am?lie annon?a qu'une certaine Celia ?tait rentr?e de
vacances. Elle proposa ? Hugo de l'appeler. J'appris qu'il s'agissait
de sa meilleure amie, une fille de sa classe et de son cours de danse.
Hugo l'invita ? venir chez nous, non sans nous avoir demand? auparavant
si ?a ne nous d?rangeait pas. Je r?pondais ?videmment que non, mais
Jessica ne l'entendait pas ainsi. Elle craignait que son nouveau
compagnon de jeux l'oublie et elle piqua une des col?res dont elle
avait le secret. Hugo se mit ? genoux pour la prendre dans ses bras.
Elle se d?battait et lui mit m?me une gifle. Il garda son calme. Il lui
dit de sa voix douce que si elle ne voulait vraiment pas, il
n'inviterait pas son amie, mais que si elle l'y autorisait, il lui
promettait de quand m?me jouer avec elle.
Jessica donna son autorisation mais en posant ses conditions. Elle
voulait qu'il aille se coucher en m?me temps qu'elle - elle allait au
lit avant 21h et nous vers 22h voire 22h30. Elle ?exigeait? aussi qu'il
lui lise une histoire le soir. Enfin, elle devait pouvoir rester avec
lui et son amie tout le temps qu'elle serait l?. Il accepta et la
remercia en l'embrassant. Ma m?re avait assist? ? toute la sc?ne et
n'avait rien dit. Mais elle prit Hugo en apart? et lui rappela qu'il
n'avait pas besoin de se mettre ? genoux devant une petite fille de six
ans pour recevoir une amie chez lui. Elle n'appr?ciait pas, en outre,
qu'il c?de ? son chantage et lui donne l'habitude qu'on passe ses
caprices. Hugo se sentit terriblement honteux. Comme souvent, il baissa
les yeux et s'excusa d'une voix tremblotante. Ma m?re lui dit que ce
n'?tait pas grave. Elle l'embrassa et lui dit que s'il voulait, il
pourrait ne faire que semblant d'aller se coucher ? neuf heures et
revenir regarder un film avec nous. Mais Hugo lui dit que pour ce soir,
il pr?f?rait se coucher t?t et lire dans son lit.
Apr?s d?ner, ma s?ur et mon fr?re partirent donc se coucher. Jessica
?tait bien d?cid?e ? profiter du pouvoir qu'elle avait pris sur lui.
Elle lui demanda de lui lire une histoire, puis une autre, encore une
et ainsi de suite. Elle faisait semblant de ne pas ?couter et lui
demandait de relire des passages. Elle lui demandait de faire les voix
des personnages. Elle le grondait quand elle trouvait qu'il le faisait
mal. Il fallut que notre m?re passe la t?te dans la chambre en disant
qu'il ?tait temps d'?teindre, pour que son supplice s'ach?ve. Et
encore, il dut non seulement embrasser Jessica en lui disant bonne
nuit, mais aussi chacune de ses poup?es et peluches. Quand il sortit,
ma s?ur lui dit que le lendemain, c'est elle qui lui raconterait une
histoire quand il irait se coucher.
J'entrai dans la chambre de ma petite s?ur ? ce moment l? pour lui dire
bonne nuit. Puis je d?cidai de faire de m?me avec Hugo. Quand j'entrai,
il ?tait d?j? dans son lit, en train de lire. Pour le taquiner, je lui
dis que je venais dire bonne nuit ? mes deux petites s?urs. C'?tait la
premi?re fois que je faisais r?f?rence ? son c?t? eff?min? aussi
explicitement. Il rougit et baissa les yeux. Je regrettai imm?diatement
mes propos et je m'approchai de lui sans savoir quoi dire. Il n'osait
pas me regarder. D'une petite voix, il me demanda si je pensai vraiment
qu'il ?tait ma ?petite s?ur?. Je lui dis que je m'excusai, que c'?tait
pour rire. Mais il resta dans la m?me position. Il me dit qu'il savait
bien que c'?tait pour rire, mais que tout le monde lui disait la m?me
chose et riait de lui. Il avait les larmes aux yeux. Je restai debout ?
c?t? de son lit. Il ne m'avait jamais parl? de ?a. C'est vrai qu'il ne
m'avait jamais parl? de ses copains d'?cole, alors que je lui parlai
souvent des miens. Il parlait sans cesse de son grand fr?re qu'il
idol?trait. Mais je n'avais appris que le jour m?me le nom de sa
meilleure amie. Je m'assis sur le haut de son lit.
Je passais mon bras derri?re sa t?te et lui dis qu'il ?tait un grand
fr?re formidable pour ma s?ur et moi. Il posa sa t?te sur mes genoux et
se mit ? pleurer dans mon pyjama. Je l'embrassai et m'excusai. Il finit
par se relever et par retrouver un petit sourire. J'allai lui chercher
un mouchoir. Je venais de lui dire le contraire, mais il est vrai que
j'avais l'impression de consoler ma petite s?ur... Je l'embrassai sur
le front et lui souhaitai une bonne nuit. Il s'accrocha ? mon cou et
m'embrassa sur la joue en me remerciant de l'avoir r?confort?.
Le lendemain, Hugo se leva t?t. Quand je descendis prendre mon petit
d?jeuner, il ?tait sur la terrasse en train de faire ses ?tirements en
collants et chaussons de danse. Nos m?res ?taient d?j? parties
travailler. Jessica descendit peu apr?s moi. Elle s'installa sur le
canap? devant la t?l?vision et fit signe ? Hugo de nous rejoindre. Il
rentra dans la maison avec sa serviette sur les ?paules pour ?ponger la
sueur. Il nous embrassa pour nous dire bonjour. Ma s?ur lui demanda
alors de lui pr?parer son petit d?jeuner. Je la regardais et lui dis
que tout ?tait sur la table, qu'elle n'avait qu'? se servir. Hugo me
dit que ce n'?tait rien et qu'il allait le faire. Il pr?para le jus
d'orange, le bol de c?r?ales et une tartine. Il posa le tout sur un
plateau et lui apporta. Elle ne le remercia m?me pas. Je lui criai
qu'elle pouvait au moins dire merci. Elle le dit distraitement et
retourna ? son ?mission. Je me levai, attrapai la t?l?commande dans ses
mains et ?teignit la t?l?vision. Je lui dis de se lever, de faire un
bisou ? Hugo et de lui dire vraiment merci. Elle ob?it. Hugo lui rendit
son bisou et lui dit que ?a lui faisait plaisir. Je m'?tais rassise ?
la table du salon. Il vint me voir en baissant la t?te. Il me dit qu'il
?tait d?sol? de se comporter ainsi. Je lui dis de ne pas se laisser
tyranniser et que si Jessica recommen?ait ? l'emb?ter, il n'avait qu'?
venir me chercher.
Jessica et moi pass?mes la matin?e ? jouer ? la console, pendant que
lui lisait dans le jardin. Comme il faisait beau, il nous proposa de
d?jeuner sur la terrasse. Nous ?tions en pleine partie. Je lui dis que
j'allais l'aider, mais le temps que nous finissions, il avait d?j? mis
la table, pr?par? la salade et mis ? chauffer un plat pr?par?. Ma s?ur
commen?a ? devenir odieuse. Elle disait ne pas aimer le plat. Elle dit
? Hugo qu'il avait oubli? de mettre de l'eau et exigeait qu'il aille la
chercher. Hugo continuait ? se laisser faire par son cirque. Il courut
chercher l'eau, lui proposa de cuisiner autre chose. Il fallut que je
me f?che et oblige Jessica ? manger ce qu'il y avait dans son assiette.
Je dis s?chement ? Hugo de s'asseoir. Ma s?ur essaya de pleurer pour se
faire entendre. Hugo garda la t?te baiss?e. Il ?tait pris dans un ?tau
entre ses deux s?urs, celle qui exigeait qu'il lui ob?isse et moi qui
lui interdisais de le faire.
Le d?jeuner se passa dans cette ambiance. ? la fin, Jessica ayant bien
termin? son assiette, Hugo essaya de changer l'ambiance en nous
proposant d'aller chercher des glaces pour tout le monde. Le repas se
termina avec quelques rires autour des coupes qu'il nous avait
confectionn?es. Nous d?barrass?mes la table tous les trois. Il ?tait
bient?t l'heure de l'arriv?e de son amie.
Celia ?tait une fille tr?s vive. Elle ?tait assez forte, plus grande
que Hugo, parlait fort, riait beaucoup. Elle l'embrassa et le prit dans
ses bras, puis se mit ? le bousculer, ? le secouer en riant. Il nous
pr?senta mutuellement. Il lui avait d?j? parl? de nous apr?s notre
rencontre et dans les lettres qu'il lui avait envoy?es en juillet. Nous
lui f?mes visiter la maison. Elle s'extasiait de tout. Elle ?clata de
rire en voyant la chambre de Hugo et fit de tr?s nombreuses remarques
sur la ressemblances avec celle de Jessica. Elle s'amusa ? toucher les
poup?es en nous disant que Hugo d?testait qu'on fasse ?a, puis elle
s'amusa avec ses jouets en prenant une voix de b?b? et en l'imitant
jouant comme petite fille. Hugo se tenait en retrait, attentant la fin
de son humiliation. Ma s?ur riait aux ?clats. Celia reposa les jouets,
saisit Hugo par le cou, l'obligeant ? se baisser, et lui frotta la t?te
avec le poing en riant. Il se for?ait ? rire aussi.
Puis Celia visita ma chambre. Elle rit de nouveau en disant que
finalement c'?tait moi le gar?on de la maison et que j'avais deux
petites s?urs. En voyant mon ballon de foot, elle nous demanda si nous
avions d?j? vu Hugo y jouer. Elle nous raconta qu'il ?tait incapable de
faire quoi que ce soit avec une balle, qu'? l'?cole, en sport, il ?tait
toujours le dernier choisi dans les ?quipes, apr?s toutes les filles,
que dans la cour de r?cr?, il ne jouait qu'avec les filles ; que les
gar?ons ne lui parlaient pas ou se moquaient toujours de lui. Hugo ne
riait plus du tout. On avait vraiment l'impression qu'il avait envie de
dispara?tre sous le sol. Elle l'attrapa de nouveau et se moqua de lui
parce qu'il ne riait pas. Elle le renversa par terre et le chatouilla
jusqu'? ce qu'il se d?ride. Elle s'arr?ta et nous dit qu'elle aurait
bien continu? mais qu'il aurait fini par se faire pipi dessus... ?Comme
il l'a d?j? fait chez moi?, ajouta-t-elle. Il se releva et tout en
baissant la t?te, lui dit d'une voix ? peine audible qu'elle lui avait
promis de ne le r?p?ter ? personne.
Elle continua de parler aussi fort, en lui disant qu'elle pouvait se
permettre devant nous, et nous expliqua donc comment un soir elle
l'avait invit? ? dormir chez elle et l'avait emp?ch? d'aller aux
toilettes en fermant la porte de sa chambre ? cl?. Elle l'avait en plus
oblig? ? boire deux bouteilles d'eau d'un litre. Pendant la nuit, il
s'?tait r?veill? mouill? et s'?tait mis ? pleurer. Elle l'avait alors
emmen? dans la salle de bain, l'avait d?shabill? et nettoy? - ?comme il
fait avec ses poup?es?, ajoutait-elle - puis lui avait mis un pyjama ?
elle, un qu'elle ne mettait plus depuis des ann?es car il faisait trop
?b?b??: une chemise de nuit rose ? manches longues et tr?s courte en
bas, avec un col dentel?. Comme ses fesses et son entre-jambes
n'?taient pas couverts, elle l'avait enroul? dans plusieurs ?paisseurs
de papier-toilettes qu'elle avait fix? avec du sparadrap, puis elle lui
avait enfil? une large culotte rose de maillot de bain. ?Une vraie
couche-culotte!? nous dit-elle. Elle l'avait recouch? dans des draps
propres et lui avait mis une vieille t?tine dans la bouche. Je demandai
? Hugo s'il s'?tait laiss? faire... Celia r?pondit ? sa place en riant:
?Il se laissait toujours faire! Quoi qu'on lui fasse!?
Elle nous proposa alors de nous montrer les photos qu'elle avait prises
sur son t?l?phone portable. Je jetai un regard ? Hugo, qui restait
immobile, les yeux vers le sol. Mais l'image dans ma t?te m'obligeait ?
vouloir regarder les photos. Je lui demandai si ?a ne le g?nait pas. Il
fit non de la t?te. De toutes fa?ons, Jessica n'avait pas attendu
d'autorisation et s'?tait jet?e sur les photos. Elle me les montra en
riant aux ?clats. C'est vrai que Hugo ressemblait ? un b?b? fille, en
couche avec sa t?tine. Sur la premi?re image, il se tenait comme dans
l'instant pr?sent: t?te baiss?e, les bras le long du corps et les mains
jointes devant. Sur les autres, Celia l'avait oblig? ? regarder
l'objectif et ? ?carter les mains. Sur l'une, il tenait son pyjama et
faisait une r?v?rence qui laissait voir parfaitement sa culotte
rembourr?e. Sur une autre, il ?tait ? genoux et su?ait son pouce ? la
place de sa t?tine. Puis il avait pos? ? quatre pattes, couch? sur le
dos, les jambes lev?es, assis avec une poup?e dans les bras...
Celia mit fin au calvaire en rangeant le portable. Elle proposa qu'on
fasse une partie de jeux vid?os. Nous descend?mes tous les quatre. Hugo
n'aimait pas les jeux vid?os, mais il semblait tout de m?me soulag?.
Nous jouions ? un jeu de combats. Celia et moi ?tions assez
redoutables, surtout face ? Jessica, encore trop jeune pour ma?triser
les touches, et Hugo qui ne touchait jamais une manette. Rapidement
nous ne jouions plus qu'? deux. Celia regarda Jessica qui semblait
s'ennuyer et lui demanda pourquoi elle n'allait pas jouer dans le
jardin avec Hugo. Jessica trouva l'id?e tr?s bonne et dit ? Hugo de se
lever. Il ?tait un peu r?ticent, mais elle lui rappela qu'il lui avait
promis de jouer avec elle. Il ne contesta pas plus et la suivit. Il fit
plusieurs allers-retours pour apporter dans le jardin tous les
accessoires de d?nette et les poup?es qu'elle lui avait indiqu?s. Elle
en rajoutait sur son autoritarisme pour impressionner Celia. Celle-ci
riait aux ?clats pour lui faire plaisir et son rire ?tait communicatif.
Moi aussi, je me surpris ? le trouver dr?le en train de courir dans
toute la maison en portant une table ? langer, un chauffe-biberon en
plastique, des poup?es, une garde-robe compl?te...
Puis Jessica lui dit que c'?tait bon, qu'il n'y avait plus rien ?
descendre et qu'il ?tait temps d'aller ?chercher les affaires de la
grande poup?e?. Hugo ne comprit pas tout de suite. Mais tr?s vite nous
savions ce que ma petite s?ur voulait dire. Les photos de Celia
l'avaient inspir?e. Il me lan?a un regard de d?sespoir. Je me levai et
dit ? Jessica qu'elle avait assez de poup?es comme ?a et lui demandai
de laisser Hugo tranquille. Celia s'esclaffa: ?Ho, c'est mignon, tu le
d?fends de ta petite s?ur. ?a prouve bien que Hugo est une gentille
petite fille, qui va s'habiller bien gentiment!? Je ne savais plus quoi
dire. Hugo ?tait pris au pi?ge. Il se tut.
Celia murmura quelque chose ? l'oreille de Jessica pendant quelques
secondes. Jessica se pr?cipita alors devant Hugo s'adressa ? lui
s?chement: ?H? bien! Dis-le!
- Dire quoi? Demanda-t-il d?pit?.
- Es-tu une gentille petite fille, qui va s'habiller bien gentiment?
- Oui... Dit-il dans un long soupir.
- Oui qui? Demanda Celia.
- Oui Jessica.
- Alors dis-le! Ajouta Jessica.
- Oui Jessica, je suis une gentille petite fille, qui va s'habiller
bien gentiment...?
Je n'avais jamais vu une telle humiliation... et ce n'?tait que le
d?but.
D?laissant la console, elles partirent toutes les deux ? la recherche
de v?tements pour le ?b?b??. Mais Jessica avait six ans et Hugo dix et
demi. Ses robes ?taient trop petites. Elles lui essay?rent des jupes,
mais il ne pouvait se d?placer avec. ?Le mieux, dit Jessica, ce serait
que Margaux te pr?te des v?tements... Mais il faut que tu lui demandes
d'avoir la bont? de le faire.? Hugo se tourna alors vers moi et me
demanda humblement si je pouvais ?avoir la bont?? de lui pr?ter des
v?tements. Je lui dis que si c'?tait vraiment ce qu'il voulait, alors
il pouvait. Les filles saut?rent de joie. Je n'avais pas beaucoup de
v?tements tr?s f?minins. Je portais plus volontiers des jeans et des
joggings que des robes. Mais Jessica se souvenait d'une robe que
j'avais port?e pour un mariage, un an auparavant. Elle ?tait rose, avec
de la dentelle, des manches bouffantes et un n?ud ? l'arri?re. Elle
n'?tait pas dans ma chambre, mais dans celle de nos m?res, emball?e
dans un sac transparent. Hugo dut admettre qu'elle ?tait tr?s belle, il
ajouta qu'elle ressemblait ? ?une robe de princesse?.
?Donc tu veux ressembler ? une princesse?? lui demanda Celia. Il fit
oui de la t?te. ?Alors demande ? Margaux si elle veut bien te pr?ter
cette robe pour que tu puisses ressembler ? une princesse!? Il se
tourna vers moi et en rougissant il me demanda: ?Margaux, acceptes-tu
de me pr?ter cette robe pour que je puisse ressembler ? une princesse,
s'il te pla?t?? J'acceptai. Il y avait toujours de la honte et de
l'humiliation dans sa voix, mais je crois qu'on pouvait aussi y voir
une certaine envie. Apr?s tout, cette robe ?tait aux couleurs du papier
qu'il avait choisi pour sa chambre. Elle ressemblait ? celle de
certaines des poup?es qu'il collectionnait avec passion. Je me
demandais si les agissements de Celia n'?taient finalement pas
destin?s, plus qu'? l'humilier, ? le faire aller jusqu'au bout de sa
f?minit?.
Partie 3: L'humiliation de Hugo
(ann?e 1, ao?t, suite)
Les filles d?shabill?rent Hugo totalement. Elles le regardaient en
riant. Quand il mit les mains devant ses parties intimes, Celia lui
?carta les bras en lui disant qu'il ?tait un b?b? et qu'il n'avait pas
? se cacher des grandes filles. Elles le firent descendre nu sur la
terrasse, car c'est l? que se trouvait la ?nurserie? pour habiller les
poup?es. Elles lui prirent chacune une main pour le faire traverser la
maison, alors que je suivais avec la robe. L? seulement elles la lui
enfil?rent. La robe ?tait trop courte. On voyait ais?ment que la
?poup?e? ne portait rien en-dessous.
Pour la couche, Celia avait une id?e. Elle alla dans la salle de bain,
prit un rouleau de papier-toilettes, du sparadrap et des sacs poubelles
de 5 litres. Elle passa ?galement par la chambre de Jessica pour y
prendre la culotte la plus large qu'elle pouvait trouver. Elle dit ?
Hugo d'enlever sa robe et lui promettant de la lui remettre apr?s. Elle
l'allongea par terre, ? m?me le sol, et lui fit lever les jambes. Elle
fit le tour de son bassin jusqu'en haut de ses cuisses avec le papier.
Elle le fixa. Puis elle prit un sac poubelle, per?a deux trous, lui fit
resserrer un peu les jambes et lui enfila. Elle bourra le sac de
papier-toilettes puis l'attacha avec du sparadrap au niveau des cuisses
et du bassin, afin de le fermer herm?tiquement. Puis elle prit un
second sac et fit de m?me, pour offrir une ?double ?paisseur?. Enfin,
elle prit la culotte et l'enfila par-dessus le tout. L'ensemble n'?tait
pas tr?s joli. Jessica sugg?ra alors qu'on ajoute des collants. Le
soleil tapait dur, il faisait tr?s chaud, mais ?a n'avait pas l'air
d'?tre leur probl?me. Elle alla chercher les collants de danse blancs
de Hugo, ainsi que ses chaussons et un juste-au-corps. Elles lui
enfil?rent les collants et chaussons et lui dirent de se relever. Ce
n'?tait pas ais? pour lui. Il dut se retourner, se mettre ? quatre
pattes puis ? genoux pour enfin se mettre debout, avec l'aide des
filles qui riaient aux ?clats. Elles lui enfil?rent le juste-au-corps
et lui remirent la robe. Enfin, Jessica sortit de sa poche une t?tine
de poup?e qu'elle lui enfon?a dans la bouche. Celia sortit son
t?l?phone portable et prit quelques photos.
Puis elle me dit que maintenant, nous pouvions laisser les petites
filles jouer et retourner ? la console. Elle laissa son t?l?phone ?
Jessica en lui disant de prendre autant de photos qu'elle voudrait et
de venir nous voir si sa poup?e n'?tait pas sage. Puis elle demanda ?
Hugo de lui faire une r?v?rence et l'embrassa sur la joue. Je
m'approchai pour moi aussi l'embrasser, car j'avais de la peine pour
lui. Il se crut oblig? de me faire une r?v?rence. Je lui dis ?
l'oreille que j'?tais d?sol?e pour tout. Je l'embrassais sur la joue
gauche en lui disant que c'?tait parce que j'aimais mon grand fr?re,
puis sur la joue droite en lui disant qu'il ?tait tr?s joli dans sa
robe de princesse. J'?tais sinc?re. Il me sourit, me regarda et me
refit une r?v?rence en guise de r?ponse, car sa t?tine l'emp?chait de
me parler ou de m'embrasser.
Jessica ne lui enleva sa t?tine que pour lui faire boire de faux
biberons, assis ? c?t? d'autres poup?es ? la table du jardin. Elle
prenait de nombreuses photos. Elle le laissa assis ? la m?me place une
bonne partie de l'apr?s-midi, s'occupant des autres poup?es, rentrant
m?me parfois dans la maison. Il ne bougea pas d'un pouce. Puis elle
d?cida que le go?ter ?tait fini et lui dit qu'il devait ?tre l'heure de
changer sa couche. Elle esp?rait que celle-ci serait mouill?e, mais
elle constata en palpant que non. Elle lui ordonna alors de faire pipi.
Il refusa. Elle le fit se lever et se mettre au milieu de la terrasse.
Elle lui ordonnait de faire pipi, mais il fondit en larmes, incapable
d'ob?ir.
Jessica rentra chercher Celia et lui dit que sa poup?e refusait de lui
ob?ir. Celia sortit et se mit ? gronder Hugo, qui cependant n'arrivait
pas ? mouiller sa couche. Elle dit alors ? Jessica de s'asseoir sur une
chaise. Elle prit Hugo par la main et l'amena devant elle. Elle releva
la robe, baissa les collants et la culotte et le fit s'allonger sur ses
genoux. Elle dit ? Jessica de lui donner une fess?e. L'?paisseur des
langes et la faible force de Jessica rendaient cette fess?e indolore,
quoique d?j? humiliante. Celia alla donc chercher deux brosses ?
cheveux. Elles se mirent ? frapper l'une apr?s l'autre sur les cuisses
de leur ?poup?e?, qui se mit rapidement ? pleurer, perdant sa t?tine
dans l'herbe. Celia la ramassa, la lui renfon?a dans la bouche sans la
nettoyer, en lui annon?ant qu'il aurait droit ? dix coups
suppl?mentaire de chacune d'elles pour avoir fait tomber sa ?totote?.
Quand elles eurent termin?, elles lui remirent sa culotte et son
collant et le mirent ? genoux dans le jardin en le faisant tenir la
robe relev?e.
Celia lui dit alors qu'il devait les remercier de l'avoir puni. Il
continuait de pleurer. Elle lui ?ta la t?tine. Il essaya de dire merci,
entre deux sanglots. Jessica lui dit qu'il ne parlait pas assez fort.
Celia voulait qu'il fasse une r?v?rence ? chacune d'elle, bien qu'il
fut ? genoux, et qu'il crie ?Merci Jessica de m'avoir donn? les fess?es
que je m?ritais? puis qu'il l'embrasse sur la joue. Il le fit, mais dut
recommencer plusieurs fois car les filles estimaient qu'il ne parlait
pas assez distinctement. Ce fut ensuite au tour de Celia de s'approcher
de lui. ?Merci Celia de m'avoir donn? les fess?es que je m?ritais? dit-
il avant et s'approcha pour l'embrasser. Mais elle ne se baissa pas
pour tendre sa joue. Il essaya de se relever, mais elle le poussa pour
l'en emp?cher. Elle lui dit qu'il n'avait pas l'autorisation de se
lever et qu'il devait donc lui embrasser les pieds ? la place de la
joue. Jessica trouva l'id?e tr?s bonne et l'obligea ? la remercier de
nouveau en lui embrassant ?galement les pieds.
Puis elle recommen?a ? lui ordonner de mouiller sa couche. Celia partit
chercher une bouteille d'eau qu'elle lui fit boire. Elle la re-remplit
au tuyau d'arrosage du jardin et recommen?a deux fois avant de lui
remettre sa t?tine dans la bouche. L'entre-jambe de Hugo commen?a
finalement ? se gonfler. Jessica n'en croyait pas ses yeux. Elle filma
la sc?ne avec le portable. Hugo pleurait de plus belle. Les filles
baiss?rent ses collants et sa culotte pour mieux voir. La couche ?tait
gonfl?e mais les sacs et le sparadrap tenaient et le papier commen?ait
? absorber. Cependant, on voyait bien le liquide se promener ?
l'int?rieur lorsque les filles dirent ? Hugo de secouer un peu son
bassin.
Il n'?tait pas au bout de ses peines. Jessica lui ordonna de ?faire
popo?. M?me Celia semblait g?n?e, mais elle laissa faire, ne voulant
pas contredire sa co-tortionnaire. Hugo voulait que cela s'arr?te. Il
se concentra. Il parvint ? salir l'arri?re de sa couche. Les filles
avaient de nouveau film? et elles jou?rent la com?die en se pin?ant le
nez, en lui parlant en langage b?b? et en lui disant qu'il ?tait un
vilain b?b? tout sale.
Elles lui dirent de se relever et de faire quelques pas. Il avait
beaucoup de mal ? avancer, il marchait pench?, tr?s doucement, les
jambes ?cart?es. Jessica pensa alors qu'il avait besoin d'aide pour
faire ses premiers pas de b?b?. Elle alla chercher une paire de
bretelles qu'elle lui attacha comme un harnais. Celia filma la sc?ne en
faisant le commentaire suivant: ?voici un petite fille de six ans
promenant en laisse un gar?on de dix ans, en robe de petite fille, avec
une couche sale!?
Elles le firent asseoir par terre, ce qu'il fit non sans peine,
notamment pour ne pas percer la couche pleine. Jessica lui demanda de
chanter une chanson de b?b? et de parler comme un b?b? ? la cam?ra en
disant: ?arheu, arheu, z'ai une zolie robe de prinfeffe, mais z'ai fait
popo dans la couffe...?
Il endura encore une bonne demi-heure d'humiliations et de
photographies avant qu'elles le relev?rent, lui ?tent ses v?tements,
d?ploient un grand sac poubelle par terre, comme une b?che, et le
fassent s'allonger dessus. Elles lui enlev?rent enfin la couche. Le
contenu se d?versa sur le plastique. Ses parties intimes ?taient sales
et rouges. Son derri?re ?tait dans un pire ?tat. Les filles n'en
pouvaient plus de rire. Mais elles ne voulaient pas avoir ? nettoyer
autant de salet?. Elles lui dirent donc de se relever et l'asperg?rent
avec le tuyau d'arrosage, qu'elles mirent sous pression maximum. Hugo
se frottait en pleurant. Quand il fut propre, il dut ramasser le sac,
l'enrouler et aller le jeter dans les grandes poubelles qui se
trouvaient ? l'entr?e du jardin. Toujours nu et sa t?tine dans la
bouche, il fut oblig? de ranger le jardin, les poup?es, les accessoires
et la robe. Je l'aidais un peu. Puis il fut enfin autoris? ? se
rhabiller. Il commen?ait ? ?tre tard et nos m?res n'allaient pas tarder
? rentrer. Celia devait d'ailleurs rentrer chez elle. Elle nous
remercia, Jessica et moi, pour cette ?merveilleuse journ?e?. Puis elle
prit Hugo dans ses bras et l'embrassa en lui disant qu'elle esp?rait
qu'il avait bien appr?ci? cette journ?e, qu'il ?tait une ?poup?e
g?niale? et qu'elle esp?rait jouer de nouveau avec lui prochainement.
Elle lui dit qu'il avait de la chance de nous avoir comme grandes
s?urs...
Partie 4: De nouvelles responsabilit?s
(ann?e 1, ao?t)
La consigne comprise par tout le monde ?tait de ne pas parler de tout
ce qu'il s'?tait pass? ? nos m?res. Hugo avait trop honte, et nous
aurions m?rit? d'?tre punies, Jessica pour ce qu'elle avait fait et moi
pour avoir laiss? faire. Quand elles nous demand?rent comment s'?tait
pass? la journ?e, nous racont?mes que nous avions jou? ? la console,
puis dans le jardin, que tout s'?tait tr?s bien pass?, que Jessica
n'avait pas fait de caprice...
Am?lie apprit ? Hugo que S?bastien lui avait ?fait parvenir? un
message. Le?la et lui allaient rentrer le lendemain, car ils avaient eu
des ennuis avec les autorit?s du pays dans lequel ils faisaient leurs
recherches. Ils en ?taient expuls?s. Nous ne comprenions pas vraiment
ce que cela voulait dire, mais pour Hugo comme pour nous, cela ajoutait
au c?t? h?ro?que de notre grand fr?re.
Hugo reprit de la vigueur qu'il avait perdue apr?s sa dure journ?e.
Am?lie lui dit qu'elle irait chercher S?bastien ? 6h du matin ?
l'a?roport, Le?la rentrant se reposer chez ses parents. Elle lui
proposa de venir avec elle. Il sauta de joie, dansa dans le salon et
l'embrassa, tant il ?tait heureux de revoir son grand fr?re. Il ?tait
excit? pendant tout le d?ner et alla se coucher presque juste apr?s
pour pouvoir se lever t?t le lendemain. Comme la veille, il allait au
lit en m?me temps que Jessica. La veille, elle lui avait dit en
plaisantant qu'elle viendrait lui raconter une histoire. Apr?s ce
qu'elle avait fait de lui l'apr?s-midi, elle pensait venir le taquiner
une nouvelle fois dans sa chambre, ? l'abri du regard de nos m?res.
Elle entra donc et le trouva d?j? au lit, pr?t ? ?teindre la lumi?re.
Elle s'approcha de lui et lui parla comme ? un b?b?, lui disant qu'elle
allait le border, se moquant de lui en disant qu'il faisait tr?s bien
le b?b? et la petite fille, qu'il devrait peut-?tre porter des couches
pour dormir... Elle n'avait pas vu que j'?tais entr?e derri?re elle.
J'?tais bien d?cid?e ? ne pas la laisser humilier Hugo une nouvelle
fois et g?cher sa joie de retrouver son fr?re. Je lui ordonnai donc
d'aller se coucher imm?diatement.
Elle vit que je ne plaisantais pas et sortit. Je m'asseyais sur le
rebord du lit et demandai ? Hugo s'il ?tait content de revoir son
fr?re. Je connaissais la r?ponse. Il n'y avait pas de mot pour
caract?riser sa joie. Je lui demandai tout de m?me comment il se
sentait apr?s l'apr?s-midi qu'il avait subie. Son visage se referma.
Mais il n'avait plus l'attitude honteuse et renferm?e que je lui
connaissais. Il r?fl?chissait. Au bout de quelques secondes de silence,
il me dit qu'il avait rarement ?t? autant humili?, mais que dans le
m?me temps il n'avait pas d?test? porter ma robe et m?me se comporter
comme une poup?e dont les autres s'occupent. Il disait qu'il aimait
bien qu'on soit gentil avec lui. Il me regarda et me dit que moi,
j'?tais toujours gentille. J'?tais la premi?re personne, ? part
S?bastien et sa maman, qui ne se moquait pas ou ne profitait pas de
lui.
Je lui demandai si Celia ?tait vraiment son amie. Il me r?pondit
qu'elle ?tait celle qui l'acceptait le plus comme il ?tait, que
seulement elle et quelques autres filles acceptaient de jouer avec lui
et le prot?geaient des enfants qui se moquaient de lui et essayaient de
l'agresser ? l'?cole. Cette ?protection? semblait donc justifier qu'il
se pr?te ? ses ordres. Mais, me dit-il, elle n'?tait pas toujours comme
?a. Elle en avait rajout? aujourd'hui, sans doute entra?n?e par les
r?actions de Jessica. Il lui arrivait d'?tre gentille avec lui et de se
comporter vraiment en amie. La conversation avait l'air de g?ner
beaucoup Hugo. Il avait toujours un mal extr?me ? parler de lui.
J'encha?nai sur un sujet plus joyeux en lui disant que j'?tais tr?s
heureuse de rencontrer enfin mon autre grand fr?re.
Hugo retrouva sa verve. Il me d?crivit une nouvelle fois S?bastien. ?
vrai dire, je savais ? peu pr?s tout de lui, tant, outre les nombreuses
photos qu'il m'avait montr?es, chaque conversation ou presque ?tait
l'occasion pour qu'il nous raconte quelque chose ? son sujet. Je savais
que S?bastien ?tait tr?s grand, muscl?, fort, intelligent, gentil,
qu'il faisait toujours des plaisanteries tr?s dr?les, qu'il remontait
toujours le moral des gens, qu'il ?tait extr?mement cultiv? et qu'on
apprenait toujours des choses avec lui, qu'il ?tait courageux, s?r de
lui... Hugo lui pr?tait toutes les qualit?s qu'il pensait ne pas avoir.
Nous nous f?mes un long c?lin et je sortis.
Je descendis au salon. Am?lie et ma m?re regardaient la t?l?. Elles me
demand?rent comment s'?tait pass?e la journ?e. Je m'en tint ? la
version que nous avions racont?e. Am?lie me demanda alors ce que
j'avais pens? de Celia. Je r?pondis qu'elle ?tait sympa et amusante.
Elle continua ? me questionner. Elle demanda si je ne l'avais pas
trouv?e un peu trop ? ses aises. Je r?pondis que non. Elle demanda si
je me plaisais dans la maison, si j'?tais contente d'avoir Hugo comme
fr?re... Je r?pondis tr?s sinc?rement que j'?tais ravie. Je ne savais
pas o? elle voulait en venir. Puis ma m?re quitta la pi?ce, je ne sais
pourquoi.
?Tu sais, me dit Am?lie, parfois Hugo a du mal ? s'accepter comme il
est. Il se renferme sur lui, il ne parle pas beaucoup. Sa mani?re
d'exister c'est de se mettre au service des autres, d'accepter tout ce
qu'on lui dit de faire, de chercher de la protection. Il n'est pas s?r
de lui et donc il a peur qu'on arr?te de l'aimer. Je crois qu'il t'aime
beaucoup parce que tu es gentille avec lui, que tu l'acceptes tel qu'il
est. Hier, Jessica a montr? qu'elle essayait d'en profiter. C'est
normal, elle a six ans, elle ne se rend pas compte qu'elle peut lui
faire du mal. Celia est comme elle parfois. Mais toi, tu es plus proche
de lui. Et en m?me temps tu es un peu ce qu'il n'est pas: sportive,
joyeuse, s?re de toi... Tu n'h?sites pas ? gronder Jessica, ? lui dire
non, ce qu'il n'arrive pas ? faire. On a bien vu que parfois tu
intervenais m?me pour qu'elle arr?te de l'emb?ter. Il commence ? te
voir comme sa protectrice. Un peu comme il voit S?bastien qui a
toujours voulu le prot?ger... Ce que je veux te dire, c'est que c'est
un r?le difficile que tu vas endosser. Mais je crois que tu seras assez
forte et que tu aimes assez Hugo pour l'accepter. Seulement, il faut
que tu saches que si parfois tu as du mal ? le faire, il ne faudra pas
h?siter ? venir me parler, ou parler ? ta maman ou si tu pr?f?res,
appeler S?bastien et discuter avec lui. Je sais que Hugo ne veut pas me
dire tout ce qui arrive dans sa vie, quand il a des probl?mes ? l'?cole
avec les enfants ou m?me avec ses amies. C'est normal. Il ne veut pas
me d?cevoir car je suis sa maman. Mais il se confiera ? toi. Alors si
tu ne sais pas quoi faire, ce n'est pas trahir Hugo que de m'en
parler...?
Je me sentais comme Hugo quand il ?tait emb?t?. Je baissais la t?te, ne
sachant quoi dire. Am?lie s'excusa imm?diatement: ?Excuse-moi ma
ch?rie. Je ne veux surtout pas te mettre la pression! Je voulais juste
que tu saches ? quel point Hugo compte sur toi, et moi aussi du coup.
Je ne te demande pas de me raconter ses secrets, ni m?me ce qu'il s'est
vraiment pass? aujourd'hui. J'ai vu des choses ?tranges dans la
poubelle du jardin et nous avons aussi vu que ta robe avait chang? de
place dans le placard... Si Hugo t'a dit de ne rien me raconter, tu
n'as pas ? le faire. Mais promets-moi que s'il arrivait des choses
graves ou s'il se sentait vraiment mal, tu en parlerais ? un adulte.?
Je lui promis. Elle m'embrassa. Ma m?re nous rejoignit et fit de m?me.
Nous fin?mes de regarder l'?mission de t?l?, mais j'?tais incapable de
suivre. Ma t?te ?tait pleine de questions. ?tais-je la protectrice de
Hugo et avais-je ?t? incapable de le prot?ger alors qu'il comptait sur
moi? J'avais m?me ri de lui quelques fois... Mais pouvais-je le
prot?ger alors que j'avais un an de moins que lui? Il ?tait si gentil,
si doux, j'aurais pu faire n'importe quoi pour lui faire plaisir, car
je savais que lui en ferait encore plus. Mais j'en voulais comme grand
fr?re, pas comme petite s?ur. En m?me temps, il me fallait l'accepter
tel qu'il ?tait. C'est ?a qu'il attendait de moi, uniquement ?a.
L'accepter, l'aimer et ?tre gentille, j'en ?tais capable. C'?tait m?me
facile, tr?s facile, ?vident. Mais s'il attendait plus? S'il me mettait
? la m?me hauteur que S?bastien? Je continuais d'y penser dans mon
lit... Puis je me dis que S?bastien arriverait le lendemain et que s'il
?tait comme Hugo avait dit, alors c'est ? lui que je demanderais
conseil.
Partie 5: Le retour de S?bastien
(ann?e 1, ao?t)
Le lendemain, je me r?veillai en entendant les porti?res claquer dans
l'all?e. Ils arrivaient de l'a?roport. Je descendis les marches ? toute
vitesse. J'?tais de meilleure humeur que la veille au soir. Quand ils
entr?rent dans la maison, je d?couvris S?bastien. Il n'?tait pas
exactement comme Hugo m'en avait parl? ni tel que sur les photos. Il
portait un grand sac de voyage d?chir? de partout dans une main et de
l'autre il tenait Hugo, accroch? ? lui, la t?te enfouie entre son
?paule et son cou. Ses v?tements ?taient sales, il n'?tait pas ras?. Il
avait des cernes ?normes. Je n'ai su que plus tard qu'il sortait de
plusieurs jours de prison dans des conditions allant ? l'encontre de
toutes les conventions internationales. Il avait ?t? battu et tortur?
par la police car il avait rencontr? des opposants au r?gime et avait
refus? de les d?noncer lors de son interrogatoire.
S?bastien ne nous raconta rien de ?a. Il se laissa tomber sur une
chaise ? la table du salon. Tout ce qu'il voulait, c'?tait boire un
caf?, prendre une douche et dormir. Hugo se pr?cipita pour lui verser
une tasse, il lui donna et s'assit sur ses genoux pour lui faire un
nouveau c?lin. ? travers son pantalon trou?, je voyais des plaies
importantes sur les jambes de S?bastien. Il devait souffrir le martyr
avec son fr?re assis dessus, mais il le serrait fermement contre lui et
l'embrassait entre deux gorg?es. Il ?tait dans un ?tat de fatigue tr?s
?lev? et ne semblait pas r?agir tr?s vite ? ce qui se passait autour de
lui. ? un moment, il posa tout de m?me sa tasse et nous regarda, ma
m?re, Jessica et moi, avec un regard presque ?tonn?. Il s'excusa de sa
rudesse et demanda ? sa m?re et ? son fr?re de nous pr?senter. Hugo
descendit lentement de ses genoux et lui prit la main. Il nous d?signa
tour ? tour. S?bastien se leva avec peine pour nous saluer, m?me si
nous lui disions de rester assis. Il nous fit la bise. Jessica fit
remarquer ? haute voix son odeur de sueur et de salet?. Je lui mis une
tape derri?re la t?te, mais S?bastien admit qu'il ne s'?tait pas lav?
depuis ?quelques temps?. Il termina son caf? d'un trait et demanda ?
Hugo de le conduire ? la salle de bain. Hugo continuait de lui tenir la
main et lui fit monter les escaliers. S?bastien passa bien trois quarts
d'heure dans la pi?ce, ? se d?faire de sa crasse, se raser et panser
ses plaies.
Pendant ce temps, nous avions mont? son sac dans la chambre d'ami et
nous avions fait son lit. Quand il entendit la porte de la salle de
bain s'ouvrir, Hugo bondit, monta les marches quatre ? quatre pour
montrer sa chambre ? S?bastien. Je le regardais ? travers la rambarde.
Il s'?tait couvert avec sa serviette, mais on pouvait voir son corps
recouvert de compresses, de pansements, de bandes et de sparadrap...
Hugo ?tait tr?s impressionn?, comme nous toutes. Des larmes coul?rent
sur son visage et il se serra contre son fr?re.
?Ce n'est rien Hugo, ?a va, lui dit S?bastien, c'est fini maintenant.
Emm?ne moi dans ma chambre que je puisse me reposer s'il te pla?t.?
Hugo lui indiqua la porte et resta coll? ? lui pour qu'il puisse
?ventuellement s'appuyer. S?bastien enfila un t-shirt propre et un
jogging, mais au lieu de se coucher tout de suite, il demanda ? Hugo de
lui faire visiter la maison. Je les rejoignis pour montrer les
chambres. Nous lui montr?mes d'abord celle de nos m?res, puis celle de
Jessica et la mienne. Il remarqua que j'aimais le karat? et me dit
qu'il en avait fait lui aussi ? une ?poque. Il me dit qu'il aimerait
bien que je lui montre les techniques que je connaissais. Puis Hugo lui
montra sa chambre. Je remarquais que sa main tremblait un peu en
tournant la poign?e... Peut-?tre se demandait-il ce qu'allait penser ce
jeune homme qui avait connu les conditions les plus dures de cette
chambre aussi enfantine et... Rose!
Mais S?bastien ne marqua aucune surprise, ? peine un petit sourire de
tendresse. Il regarda les poup?es expos?es sur les ?tag?res. Il les
connaissait toutes et commen?a ? les d?signer par le pr?nom que Hugo
avait donn? ? chacune d'elle. Puis il regarda ses livres, ses autres
jouets et son regard tomba sur une tenue de danse accroch?e ? un
cintre. Il lui dit qu'il avait bien regrett? de ne pas pouvoir venir ?
son gala de danse ? la fin de l'ann?e. Il lui demanda s'il continuait
de faire des progr?s. Puis il s'assit sur le lit et lui demanda de lui
montrer quelques gestes qu'il avait appris. ? vrai dire, S?bastien ne
connaissait pas grand chose ? la danse. Mais il avait encourag? son
fr?re d?s lors qu'il avait marqu? un int?r?t pour cette discipline. Il
demandait toujours ? Hugo de lui montrer, de lui expliquer les choses.
C'?tait sa mani?re de lui faire prendre confiance que de le mettre en
position d'enseignant. Et de lui montrer qu'il s'int?ressait ? lui et ?
sa passion.
Hugo commen?a ? faire quelques gestes, mais il portait un short en jean
plut?t rigide et une chemisette qui ne se pr?taient pas ? ce genre
d'exercices. S?bastien lui proposa alors de mettre la tenue qu'il
portait pour le spectacle de fin d'ann?e, car Hugo lui en avait parl?
avec enthousiasme. Il s'agissait d'un collant et d'un juste-au-corps
mauves. Hugo se changea et fit une d?monstration de quelques pas qu'il
connaissait. S?bastien l'encourageait ? continuer. Il s'assit sur le
lit pour le regarder. Je m'assis sur une chaise ? c?t? et nous
regard?mes le spectacle. Quand il eut fini, nous l'applaud?mes et Hugo
se jeta dans les bras de son fr?re. Ils se firent un c?lin. S?bastien
?tait vraiment tr?s fatigu?. Il se laissa tomber sur le lit, se
r?ajusta pour mettre la t?te sur l'oreiller, puis il s'endormit. Je le
fis remarquer ? Hugo, qui l'embrassa et se glissa lentement hors de ses
bras pour le laisser se reposer.
Hugo n'avait le c?ur ? rien. Ni ? lire, ni ? jouer avec Jessica, ni ?
regarder la t?l?vision... Il aida sa maman ? pr?parer le d?jeuner, mit
la table avec moi, mais ne mangea pas beaucoup et ne parla pas du
repas. Quand nous e?mes termin?, il monta dans sa chambre. S?bastien
dormait encore. Hugo resta un moment ? le regarder, s'assit sur une
chaise et se mit ? lire, comme s'il veillait son fr?re. Je passai et
lui proposai de venir se promener avec moi. Il me remercia mais dit
qu'il pr?f?rait rester l?. Am?lie lui proposa de m?me d'aller avec elle
faire des courses. Il d?clina.
S?bastien ne se r?veilla qu'en toute fin d'apr?s-midi. Hugo se leva
pour lui demander comment il allait. Il r?pondit qu'il ?tait toujours
fatigu? mais que ?a allait. Il fut surpris de s'?tre endormi dans la
chambre de son fr?re. Il se leva et descendit avec Hugo. Nous b?mes
l'ap?ritif sur la terrasse. D?s la fin du d?ner, S?bastien annon?a
qu'il allait coucher. Hugo demanda s'il pouvait dormir avec lui cette
nuit, la chambre d'amis ayant un lit deux places. Nous ?tions un peu
surpris de cette demande. Leur m?re lui dit que S?bastien avait besoin
de beaucoup de repos et que ce n'?tait peut-?tre pas une bonne id?e.
Mais S?bastien ?tait incapable de refuser quoi que ce soit ? son petit
fr?re... Alors qu'il allait se coucher, Hugo aida ? d?barrasser et
s'installa avec nous devant la t?l?. Finalement, il partit se coucher
avant la fin du film.
En allant au lit, je jetais un coup d'?il dans la chambre. Les deux
gar?ons dormaient ? poings ferm?s, blottis l'un contre l'autre.
S?bastien avait repouss? la couette car il faisait chaud et avait
envelopp? Hugo douillettement. Le lendemain, je me r?veillais tard et
trouvais Jessica devant la t?l?vision et Hugo ? table. Il me dit que sa
maman et S?bastien ?taient partis ? l'h?pital et que la mienne ?tait au
travail. Il avait l'air pr?occup?. Je lui demandais s'il avait bien
dormi. Il me r?pondit que oui puis marqua une pause. Il prit une voix
basse et me demanda s'il pouvait me confier un secret.
?Cette nuit, j'ai mouill? le lit...? dit-il. Je prenais un air ?tonn?.
Il continua: ?S?bastien m'a promis de ne rien dire. On a remis la
couette dessus et mon pyjama ? s?cher derri?re le dossier d'une chaise
pour que ?a ne se voit pas. Je ne sais pas ce qui m'est arriv?. J'?tais
bien avec lui. Peut-?tre tellement bien que je n'ai pas pu me
contr?ler...? Je lui dis que c'?tait un accident, que ?a pouvait sans
doute arriver. Il m'emmena dans la cuisine pour me parler plus
longuement, car Jessica tendait l'oreille ayant remarqu? que nous
parlions bas. Elle ?tait trop prise par ses dessins anim?s pour nous
suivre jusque l?. Il m'apprit qu'il avait mouill? son lit jusqu'? huit
ans, qu'il avait d? porter des couches. Il avait peur que cela
recommence, car, m'apprit-il, c'?tait la seconde fois qu'il mouillait
son lit en deux nuits. Il me supplia de ne rien dire ? Jessica, qui se
moquerait de lui, ni ? sa maman, qui avait d?j? du souci avec les
ennuis de S?bastien.
Je lui demandai pourquoi il m'en parlait. Il me dit qu'il en avait
besoin et que d?sormais il me dirait tout, comme il le faisait avec
S?bastien. C'est l? que je repris conscience de ma responsabilit?. En
fin de matin?e, le t?l?phone sonna. C'?tait Am?lie qui nous disait de
ne pas les attendre pour d?jeuner. S?bastien avait de longs examens
m?dicaux ? faire et apr?s il devait rencontrer des journalistes et des
associations de d?fense des droits de l'homme pour parler de ce qu'il
lui ?tait arriv?. Nous all?mes ? la piscine l'apr?s-midi. Nous y
rencontrions des amies de Hugo, elles ?taient avec des gar?ons qui
semblaient le conna?tre, mais qui ne lui adress?rent pas la parole. Ils
se contentaient de le regarder et de s'?changer des propos que nous
n'entendions pas mais qui semblaient les faire rire. Hugo n'y pr?tait
pas attention. Apr?s s'?tre baign?, il s'allongea sur sa serviette et
se mit ? lire. Puis nous rentr?mes ? la maison, suivis de peu par ma
m?re.
Elle pr?para ? d?ner et nous attend?mes Am?lie et S?bastien. Ils
arriv?rent en d?but de soir?e. Ils avaient un air tr?s s?rieux. Ils
nous dirent ? peine bonjour et allum?rent la t?l?. Au journal, il y
avait un sujet sur S?bastien. Il ?tait interview? par plein de micros
devant le si?ge d'une association. Je ne comprenais pas ce qu'il
disait, mais il parlait d'une voix tr?s virulente des gouvernements, de
la dictature... Quand le sujet fut termin?, il ?teignit. Il reprit son
air d?tendu et nous demanda si nous avions pass? une bonne journ?e.
Nous pass?mes ? table. Je remarquais qu'il boitait. Il me dit que ce
n'?tait rien, de ne pas faire attention.
Il ne mangea pas beaucoup mais parla de tout et de rien. Il aida ?
d?barrasser et monta dans sa chambre pour travailler sur son
ordinateur. Hugo lui demanda s'il pouvait venir avec lui, en lui
promettant de le laisser travailler. S?bastien passa la main dans ses
cheveux et lui dit qu'il pouvait s'il voulait, mais que ce ne serait
pas tr?s amusant pour lui. Il lui promit qu'il lui consacrerait plus de
temps le lendemain. Hugo le suivit tout de m?me. Pendant la soir?e, je
montais chercher un pull dans ma chambre et les vis tous les deux.
S?bastien travaillait ? son bureau, sur son ordinateur. Il tapait tr?s
vite sans s'arr?ter. Hugo ?tait assis derri?re, sur le lit, et le
fixait. S?bastien fit une pause pour se relaxer. Il se tourna vers Hugo
et se mit ? lui parler d'une voix ? peine audible pour moi. Hugo se
retourna, me vit et me fit signe d'entrer. Il dit ? S?bastien qu'il
pouvait parler devant moi.
Ils ?voquaient l'accident de la nuit pr?c?dente. J'entrai en fermant la
porte et m'asseyai sur le lit. S?bastien essayait de convaincre son
fr?re que si ses probl?mes recommen?aient, il faudrait qu'il en parle ?
leur maman. J'essayai de l'interroger sur ce qui avait pu produire
cette rechute. Hugo disait qu'il ne savait pas. Mais que ce qui lui
?tait arriv? les derniers jours y ?tait peut-?tre pour quelque chose.
Je lui demandai s'il parlait des blessures de S?bastien. Il me r?pondit
que oui. S?bastien s'assit alors sur le lit et lui dit qu'il ne fallait
pas qu'il soit impressionn?. D'apr?s les m?decins, il ne s'agissait que
de blessures superficielles dont il gu?rirait bient?t. Mais Hugo ne
pouvait pas se d?faire des images qu'il avait dans la t?te. Il se mit ?
pleurer. S?bastien le prit dans ses bras. J'h?sitai et me lan?ai. Je
demandai ? Hugo si ce qui ?tait arriv? l'avant-veille n'avait pas un
lien aussi, puisque ses probl?mes avaient commenc? avant le retour de
S?bastien.
Il baissa la t?te. Avais-je gaff?? S?bastien lui demanda de lui
raconter ce qu'il s'?tait pass? la veille de son retour. Hugo lui
demanda s'il se souvenait ce que Celia lui avait fait une nuit, quand
elle l'avait d?guis? en b?b?. S?bastien s'en souvenait tr?s bien,
?videmment. Il commen?a ? lui raconter ce qu'elle avait fait l'avant-
veille, mais il y avait trop de sanglots dans sa voix. Je fus oblig?e
de continuer ? raconter. Je vis que S?bastien se for?ait pour garder
son calme. Il en voulait ? Celia de torturer ainsi son fr?re. Et il ne
comprenait pas pourquoi il se laissait faire. Je dis que c'?tait de ma
faute, que j'aurais pu intervenir. Hugo me coupa, il se serra contre
moi en disant que je n'y ?tais pour rien et que je ne devais pas me
sentir coupable. Il dit que c'?tait de sa faute, qu'il ?tait trop
faible.
S?bastien lui dit de se calmer, il le fit respirer lentement, lui s?cha
les larmes et passa son bras autour de ses ?paules. Je fis de m?me. Il
dit ? Hugo que maintenant il ?tait l? et que j'?tais l? aussi pour
l'aider. Il fit un lapsus malheureux. Il lui dit: ?Maintenant, tu as
une grande s?ur et un grand fr?re pour te prot?ger.? Il se corrigea
imm?diatement: ?je veux dire une petite s?ur tr?s forte et qui t'aime
beaucoup...? Hugo resta silencieux et immobile. Puis il se mit ? rire.
Nous aussi. Il regarda son fr?re, l'embrassa, s'assit sur ses genoux et
me prit les mains en me regardant dans les yeux. Il me demanda:
?Margaux... Veux-tu bien ?tre... - il baissa les yeux et la voix - ma
grande s?ur?? Je ne savais pas ce qui serait pire entre dire oui ou
non. S?bastien intervint pour me sauver: ?disons... Ta s?ur "tout court
"?? Je r?pondis oui et nous nous f?mes un c?lin tous les trois.
S?bastien se remit ? travailler, je redescendis.
Les adultes me demand?rent pourquoi j'avais mis autant de temps. Je
r?pondis que je m'?tais arr?t?e pour discuter avec les gar?ons.
Quelques minutes plus tard, Hugo descendit nous embrasser pour nous
dire bonne nuit. Il avait les yeux encore un peu rouges. Il dit avec un
grand sourire que c'?tait ? cause de l'ordinateur, car il n'avait pas
l'habitude de regarder un ?cran aussi longtemps. Le regard d'Am?lie
croisa le mien ? ce moment l?. Je vis qu'elle ne le croyait pas, mais
tandis qu'il lui faisait un c?lin, elle me dit merci avec les l?vres.
Je d?cidai d'aller me coucher. J'embrassai ma m?re et Am?lie et le
suivis. Quand nous pass?mes devant la chambre de S?bastien, ce dernier
nous appela. Il fit promettre ? Hugo que si ses probl?mes
recommen?aient cette nuit, il pr?viendrait sa maman.
Partie 6: De nouveaux accidents
(ann?e 1, ao?t)
Quand je descendis le lendemain, nos m?res ?taient parties, Jessica
regardait la t?l? et les gar?ons ?taient dans le jardin. Hugo faisait
ses ?tirements de danse, en collants et en t-shirt et S?bastien faisait
sa gym malgr? ses blessures. Ils me rejoignirent pendant que je
mangeais et m'embrass?rent. Je regardai Hugo et lui demandai s'il avait
bien dormi. Il fit un sourire d?sol?. Il me dit simplement qu'il avait
recommenc?... Jessica demanda ce qu'il avait recommenc?. Je lui
r?pondis de se m?ler de ses affaires. Nous all?mes discuter dans la
cuisine. Hugo ?tait r?sign?. Il allait en parler ? sa maman. S?bastien
lui dit que ce n'?tait pas forc?ment une rechute de longue dur?e. Je ne
sais pas si les rechutes passag?res existent o? s'il cherchait
simplement ? lui remonter le moral, mais en tous cas, Hugo ne se laissa
pas abattre. Il me dit que S?bastien avait propos? de nous emmener nous
promener en voiture et de pique-niquer pr?s d'une rivi?re qui se se
trouvait ? une heure de route. Nous part?mes en fin de matin?e.
L'apr?s-midi se passa bien. Nous nous baign?mes, sauf S?bastien qui ne
pouvais pas ? cause de ses bandages. Nous avions apport? une balle et
je r?ussis ? convaincre Hugo de jouer au foot avec nous. Il ?tait
suffisamment en confiance et s'amusa bien malgr? son pi?tre niveau.
Apr?s tout, Jessica n'?tait pas meilleure et S?bastien ne pouvait pas
faire de grands gestes avec ses jambes.
Jessica n'avait pas encore pass? beaucoup de temps avec S?bastien. Elle
l'admirait autant que nous et riait ? ses blagues. Ils jou?rent tous
les deux pendant que je proposai ? Hugo d'aller nager. Le courant
passait bien entre eux. Dans la voiture, pour rentrer, Hugo s'endormit.
Il avait couru et nag? toute la journ?e et la route le ber?ait. Nous
?tions assis tous les trois ? l'arri?re, Jessica au milieu sur son
rehausseur. Soudain elle pointa le short de Hugo en s'?criant:
?Regardez! Il a fait pipi!? Hugo se r?veilla en sursaut. Il constata
imm?diatement ce qui ?tait arriv?. S?bastien lui dit que ce n'?tait
rien et que nous allions bient?t arriver. Jessica riait et le montrait
du doigt en le traitant de b?b? ; elle lui donnait des coups de coudes
en disant qu'il faudrait lui remettre des couches... Je lui disais de
se taire, mais rien n'y faisait. Soudain, S?bastien arr?ta soudain la
voiture, sortit, ouvrit la porti?re ? c?t? de moi, me demanda de
descendre, d?tacha Jessica, la fit sortir de la voiture en la tenant
par le bras et lui dit que si elle ne se taisait pas, il lui mettrait
une fess?e et la laisserait sur le bord de la route. Elle se mit ?
pleurer, mais elle se d?p?cha de remonter en voiture. Il ne restait
qu'un quart d'heure de route. Hugo et Jessica le pass?rent ? pleurer
comme deux petits b?b?s.
Nous trouv?mes nos m?res en rentrant. Elles nous demand?rent comment
s'?tait pass? la journ?e. S?bastien et moi r?pond?mes qu'elle avait ?t?
merveilleuse. Mais les mines des deux autres ne convainquaient pas de
cela. Am?lie s'aper?ut tout de suite de la t?che sur le short de son
fils. Elle lui demanda ce qu'il s'?tait pass?. Il r?pondit en pleurant
qu'il s'?tait endormi dans la voiture. Il lui dit que ??a?
recommen?ait. Elle l'emmena dans la salle de bain et S?bastien vint
avec eux. Pendant ce temps, je racontai ? ma m?re pourquoi Jessica
pleurait. Elle lui dit qu'elle avait eu de la chance que S?bastien ne
lui mette pas de fess?e car, elle, l'aurait fait. Je montai dans ma
chambre et me surpris ? ?couter la conversation qu'avaient Am?lie,
S?bastien et Hugo. Ils parlaient d'un m?decin, un urologue, qui l'avait
d?j? suivi. Quand Hugo retourna dans sa chambre, je lui demandai ce
qu'?tait un urologue. Il m'expliqua. Il me dit que le sien ?tait gentil
et qu'il n'avait pas peur d'y retourner. Mais il avait peur de remettre
des couches... Et surtout de ce qu'allait dire Jessica. Am?lie entra
pour installer une al?se sur le matelas. Elle dit qu'elle appellerait
le m?decin le lendemain, mais qu'il serait s?rement en vacances et
qu'ils n'auraient peut-?tre pas de rendez-vous avant la rentr?e.
Hugo descendit aider S?bastien ? pr?parer le d?ner et je mis la table.
Le repas fut joyeux. Personne ne parla plus de ce qui s'?tait pass?
dans la voiture. Apr?s manger S?bastien proposa que nous fassions un
jeu de soci?t? plut?t que de regarder la t?l?. Nous jou?mes ? un jeu de
questions de culture g?n?rale. Jessica ne jouait pas mais nous
regardait, heureuse que nous oubliions l'heure pour l'envoyer au lit.
Nous avions fait deux ?quipes. J'avais propos? de faire filles contre
gar?ons, confiante dans le fait qu'avec mes deux adultes de
partenaires, nous l'emporterions facilement. Mais S?bastien r?pondait ?
beaucoup de questions. Nous alternions questions pour adultes et pour
enfants. Hugo me surprit. Comme il ne parlait pas beaucoup et n'avait
pas tendance ? se mettre en avant, je n'avais jamais pris conscience de
la culture qu'il avait. Mais il lisait beaucoup, et pas que des livres
pour les petites filles, aussi des magazines de culture, de sciences,
d'actualit? pour les enfants. Quelques fois, il h?sitait, mais il
suffisait que S?bastien lui dise de bien r?fl?chir pour qu'il trouve
une r?ponse. Parfois, m?me, S?bastien le laissait r?pondre ? des
questions pour adultes en lui disant qu'il savait qu'il connaissait la
r?ponse. La complicit? des deux fr?res ?tait extraordinaire. Ils
l'emport?rent et S?bastien nous dit que la prochaine fois nous
changerions les ?quipes.
Nous allions tous nous coucher. Hugo ?tait de tr?s bonne humeur. Je lui
dis bonne nuit et l'embrassai en le croisant dans la salle de bain.
J'esp?rais que cette nuit, en se couchant sans angoisse et apr?s une
bonne soir?e, il n'aurait pas d'accident. Pourtant, le lendemain, en
descendant, je le trouvais en train de pleurer ? la table du petit
d?jeuner. Les adultes n'?taient plus l? et S?bastien dormait encore. En
le voyant, Jessica lui avait demand? s'il avait fait pipi au lit. Il
avait ?t? oblig? de lui dire oui. Elle ?tait debout devant lui et lui
parlait comme ? un b?b?, lui disant qu'elle allait aller lui pr?parer
un biberon et qu'apr?s elle l'habillerait. Je l'attrapai par l'oreille
et l'entra?nai dans le jardin, puis je refermai la porte-fen?tre pour
la laisser dehors. J'embrassais Hugo et lui enla?ai les ?paules
derri?re le dossier de sa chaise. Mais elle continuait ? rire et ?
montrer Hugo du doigt derri?re la vitre. J'ouvris pour lui donner la
correction qu'elle m?ritait. Elle se mit ? courir dans le jardin. Je
refermai la porte et le rideau. Elle r?apparu par la fen?tre de la
salle ? manger. Cette fois-ci, je sortis et lui couru apr?s. Je
l'attrapai et lui mis une s?rie de fess?es jusqu'? ce qu'elle pleure
vraiment. Puis je la laissai s'asseoir sur la terrasse et rentrai en
fermant la porte. Hugo me remercia en reniflant. Mais il me dit qu'il
avait peur qu'elle se venge sur lui.
Je m'?nervai alors pour la premi?re fois. Pas m?chamment, bien s?r,
mais je lui dis qu'il devait arr?ter d'?tre ridicule: ?Tu peux aussi
bien que moi lui donner une correction si elle se comporte mal.
- Je n'en ai pas le courage, me r?pondit-il.
- Dans ce cas, tu te laisseras faire toute sa vie? Demandai-je.
- Ben... C'est d?j? le cas... Sanglot?t-il.
- Il est peut-?tre temps de changer, non?
- Mais si je s?vis contre elle, Jessica ne m'aimera plus!
- Tu crois ?a? Ma m?re et moi n'h?sitons pas ? la rembarrer quand il le
faut et elle ne boude jamais plus d'une demi-heure. Regarde! Elle adore
S?bastien alors qu'il a failli lui mettre une fess?e hier!
- Mais moi, ce n'est pas pareil Margaux! Je suis un gar?on de dix ans
qui joue ? la poup?e et qui fais pipi au lit. Comment veux-tu qu'une
petite fille de six ans ne se moque pas de moi? Elle a raison dans un
sens!?
Il ?clata en sanglots. Je le laissai seul.
Quand S?bastien descendit, il embrassa son fr?re et demanda ce qui se
passait. Hugo ne pouvait pas lui r?pondre, je vins lui dire bonjour et
lui expliqua tout. S?bastien prit mon parti et dit plut?t s?chement ?
Hugo qu'il fallait qu'il arr?te d'avoir une si mauvaise image de lui-
m?me. Il comprenait bien ce qu'on lui disait, mais il nous r?pondait
sans cesse que nous ne pouvions pas comprendre. Nous le laiss?mes. Je
retournai ? la t?l?vision et S?bastien prit son petit d?jeuner en
lisant un journal. Ils ?taient encore assis quand je montai m'habiller.
Je croisai Hugo en sortant de ma chambre. Il baissa la t?te et entra
dans la sienne. J'avais envie de le suivre et de lui faire un c?lin,
mais je me contr?lai. Je descendis et fis entrer Jessica qui s'installa
devant la t?l? comme si de rien n'?tait. S?bastien me demanda si
j'allais faire mes exercices de karat?. Je lui dis que c'?tait une
bonne id?e et remontai me changer. Il monta avec moi et me dit de le
suivre dans la chambre de Hugo pour lui proposer de venir avec nous
dans le jardin. Hugo ?tait sur son lit, il ne bougeait pas. En nous
voyant, il se leva d'un bond et se jeta dans nos bras.
?Vous ne m'en voulez plus? Demanda-t-il.
- Si, on t'en veut de ne pas t'aimer autant que nous t'aimons, r?pondit
S?bastien.
- Mais on a tout de m?me envie que tu viennes avec nous! Ajoutai-je.
- Mets-toi en tenue de sport pendant que Margaux enfile son kimono?,
dit S?bastien, en sortant de la chambre pour aller lui aussi se
changer.
Nous descend?mes tous les trois et il proposa que je leur montre des
gestes d'entra?nement qu'ils essayeraient de suivre.
Je commen?ais par des gestes simples, puis m'arr?tai pour voir comment
ils les reproduisaient. S?bastien connaissait les techniques que je lui
montrais, mais il avait du mal avec ses blessures. Hugo ?tait amusant ?
regarder. Il reproduisait les gestes parfaitement mais en y ajoutant
une gr?ce de danseur. Techniquement c'?tait tr?s joli, mais quand je
regardais ses coups de pieds et de poings, je me disais qu'il
n'impressionnerait personne dans un combat. S?bastien avait arr?t? de
me suivre et il s'?tait mis derri?re Hugo pour l'encourager ? donner
des coups plus fort, plus rapides. Il me dit de me mettre en face d'eux
pour mieux lui montrer et il nous encouragea ? ?tre plus ?nergiques. Il
me disait d'acc?l?rer les encha?nements et demandait ? Hugo de suivre
le rythme. Jessica nous rejoignit. S?bastien lui dit de se mettre ?
c?t? de son grand fr?re et se mit ? les ?coacher? tous les deux.
L'?chauffement devint une le?on de presque une heure. ? la fin, j'?tais
ext?nu?e, Jessica avait abandonn? la partie et Hugo suait ? grosses
gouttes. S?bastien nous dit de nous ?tirer et il alla chercher des
serviettes et des rafra?chissements. Il nous servit des jus de fruits ?
la table de la terrasse et se servit un ap?ritif.
Partie 7: Les cadeaux de Celia
(ann?e 1, ao?t)
Nous prenions le soleil avant de d?jeuner quand le t?l?phone sonna.
Jessica se pr?cipita ? l'int?rieur pour r?pondre. Elle parla un certain
temps avant de sortir en tendant le combin? ? Hugo. Elle lui dit d'un
air malicieux que c'?tait Celia. Avant qu'il ne s'en saisisse,
S?bastien intercepta le t?l?phone et mit la main sur le micro. Il
demanda ? Hugo s'il ?tait s?r de vouloir vraiment lui parler. Il
r?pondit que oui, que ?a irait. S?bastien lui passa donc son amie. En
lui parlant, il avait reprit sa voix de petit gar?on timide. Il
baissait m?me la t?te... Au t?l?phone! Il acquies?ait ? tout ce qu'elle
lui disait. Puis il raccrocha et nous dit qu'il l'avait ?invit?e? pour
apr?s le d?jeuner. Nous ne l'avions pas entendu lui faire de
proposition! C'est elle qui s'?tait invit?e! Il nous demanda si nous ne
voyions pas d'inconv?nient. Jessica ?tait tr?s contente. S?bastien
haussa les ?paules et je fis un soupire.
Celia arriva juste apr?s que nous avions d?barrass? la table. S?bastien
s'installa dans le jardin avec son ordinateur. Quand elle le vit, elle
fut surprise et visiblement perturb?e dans ses plans. Elle lui dit
bonjour. Elle ne savait pas qu'il ?tait rentr?. Elle avait un gros sac
? dos sur elle. Il lui dit de le poser dans l'entr?e car il avait l'air
lourd, mais elle pr?f?ra le garder sur elle. Elle nous dit bonjour.
Elle ?tait beaucoup moins s?re d'elle que la derni?re fois. Elle prit
Jessica dans ses bras, me fit la bise et la fit aussi ? Hugo, mais
cette fois sans le bousculer. Je demandai ce qu'il y avait dans son
sac. Elle jeta un regard dans le jardin, S?bastien nous regardait. Elle
dit qu'il n'y avait rien d'important et proposa de monter dans une
chambre. Je lui dit que nous pouvions plut?t profiter du soleil et du
jardin. Je me sentais mieux sous le regard de S?bastien.
Hugo proposa que nous nous installions ? la table et jouions ? un jeu
de soci?t?. Je voulais jouer au m?me que la veille au soir, mais
Jessica ?tait contre car les questions ?taient trop difficiles pour
elle. Elle alla donc chercher un jeu ? elle, un jeu de soci?t? con?u
pour les petites filles, avec une boite rose. C'?tait un jeu de
questions et de gages.
Celia demanda si Hugo pouvait y jouer, puisque c'?tait un gar?on. Il
r?pondit que ?a ne le d?rangeait pas et nous jou?mes. Tout au long de
la partie, Celia et Jessica faisaient expr?s de faire perdre Hugo pour
lui imposer le plus de gages possible. Ils n'?taient pas tr?s
humiliants en eux-m?mes, ? condition que tout le monde en fasse, mais
elles s'acharnaient contre lui. Il dut faire le tour de la terrasse ?
cloche pied, courir autour du jardin les chaussures lac?es, traverser
le jardin avec un plateau charg? de verres remplis d'eau, marcher ?
quatre pattes, imiter le chien, le cochon, rester deux tours complets
debout les mains sur la t?te, deux autres une jambe lev?e, ramasser des
objets avec avec ses orteils, faire fondre un gla?on en le laissant
glisser sous son t-shirt, mordre un quartier de citron sans grimacer,
boire un verre d'eau sal?e, chanter une chanson debout sur sa chaise...
Quand la partie fut termin?e, je m'opposai ? en recommencer une. Il
?tait encore t?t. Celia ?tait venue en v?lo et proposa que nous allions
nous promener dans le bois.
Nous part?mes. Elle ?tait enfin d?barrass?e de la pr?sence adulte. La
ballade ?tait sympathique, nous faisions la course entre grands, en
nous arr?tant pour attendre Jessica qui allait moins vite. Nous nous
arr?t?mes dans une clairi?re o? il n'y avait personne. Hugo avait pris
le go?ter dans un sac et distribua des biscuits. Celia fit un clin
d'?il ? Jessica et ouvrit elle aussi son sac. Elle avait amass? une
s?rie d'objets pour jouer avec Hugo. Il y avait un biberon, une t?tine,
un bonnet de b?b?, un hochet rose, un harnais, un pyjama de taille
enfant, rose en forme de grenouill?re, avec des manches et jambes
longues. Jessica lui demanda o? elle avait trouv? tout cela. Elle
r?pondit que pour les objets, elle les avait trouv?s dans sa cave, dans
des cartons de vieilles affaires. Quant ? la grenouill?re, elle l'avait
trouv?e au march? et l'avait achet?e avec son argent... Jessica lui
raconta alors que Hugo ?tait vraiment redevenu un petit b?b? qui
mouillait son lit. Celia eut un petit rire, mais moins bruyant que
d'habitude. Je regardais Hugo qui avait l'air de se r?signer ? une
nouvelle humiliation. Cette fois, je d?cidai de ne pas laisser faire et
m'appr?tai ? intervenir.
Mais Celia sortit une boite de son sac qu'elle tendit ? Hugo en disant
que c'?tait un cadeau qu'elle avait achet? ? une brocante. Elle dit
myst?rieusement qu'elle avait pens? que ?a lui ferait plaisir. Il
l'ouvrit. Le cadeau ?tait envelopp? dans du papier-bulle puis dans du
papier journal. Quand il finit de le d?baller, ses yeux s'illumin?rent.
C'?tait une poup?e en vinyle, une petite fille au visage d'enfant, et
de la taille d'un nourrisson, les cheveux blonds et boucl?s. Et elle
portait quasiment la m?me grenouill?re que celle que Celia avait
trouv?e au march?. Ce n'?tait pas exactement une poup?e de collection ?
l'ancienne, mais Hugo ?tait capable en un clin d'?il d'en dire la
marque et ? peu pr?s l'ann?e de fabrication. Il regarda Celia avec un
sourire b?at et lui dit qu'elle avait du lui co?ter une fortune. Elle
lui dit de ne pas s'en occuper, qu'elle avait de l'argent de cot? et
que ses parents lui avaient fait une avance sur son argent de poche. Il
tenait la poup?e dans ses bras, la regardait sous tous les angles. On
aurait dit un petit enfant devant le sapin ? no?l. Il la ber?a un peu,
puis la reposa dans sa boite d?licatement pour aller embrasser Celia.
Elle ne lui dit pas explicitement, mais elle cherchait ? se faire
pardonner de la derni?re fois. Elle lui dit que s'il voulait, il
pouvait aussi essayer les accessoires qu'elle avait apport?s, mais
qu'il n'?tait pas oblig?. Il lui dit que pour le moment, dans la for?t,
il n'en avait pas tr?s envie, mais lui promit qu'elle pourrait elle
aussi jouer ? la poup?e - avec lui comme poup?e - quand elle le
voudrait. Ainsi elle ?tait capable des pires m?chancet?s mais l'aimait
assez pour lui offrir le cadeau qui pourrait lui faire le plus plaisir.
La seule chose qu'elle lui demanda, c'?tait de prendre aussi avec lui
la grenouill?re. Il accepta l'essayer. Il se d?shabilla, gardant tout
de m?me son slip et ses chaussettes, et enfila le pyjama. Celia remonta
la fermeture au dos.
Il prit la poup?e dans ses bras. C'est vrai que c'?tait amusant de le
voir avec. Ils se ressemblaient dr?lement avec leurs cheveux blonds,
bien que Hugo les avait raides et courts, et les m?mes v?tements. Celia
prit des photos d'eux, Hugo debout tenant la poup?e devant lui, puis
assis sur un tronc avec la poup?e sur ses genoux. Je le trouvai trop
mignon et attendrissant. Les filles aussi sans doute, car aucune n'eut
de ricanement. Il demanda la permission ? Celia d'enlever sa tenue.
Elle lui dit d'accord tout de suite, mais avant ?a, elle le prit dans
ses bras et l'embrassa sur le front, puis embrassa la poup?e au m?me
endroit. Il embrassa Celia sur la joue et sa poup?e au m?me endroit.
Il se rhabilla et nous nous ass?mes en cercle pour manger le go?ter.
Hugo dit qu'il devait trouver un pr?nom ? sa nouvelle venue.
D'habitude, quand on lui offrait une poup?e, il donnait lui le nom de
la personne qui lui avait offerte. Mais il avait d?j? une Celia, une
poup?e de porcelaine offerte ? un anniversaire. Je proposais alors
qu'il la nomme Huguette, en raison de sa ressemblance. Il trouva l'id?e
amusante.
Apr?s avoir dit au revoir ? Celia, nous rentr?mes donc ? quatre,
Jessica, Hugo, Huguette et moi! S?bastien nous demanda comment s'?tait
pass?e notre promenade. Hugo lui montra imm?diatement les cadeaux. Il
lui raconta comment tout s'?tait d?roul?. Il d?cida de tout laisser
dans le salon pour montrer ? nos m?res quand elles rentreraient. Am?lie
trouva que Celia ?tait vraiment gentille, mais elle fut ?tonn?e en
voyant la grenouill?re. Hugo lui dit qu'il comptait l'accrocher ? un
cintre ? son ?tag?re, en-dessous de Huguette. Elle se contenta de dire
qu'elle allait la laver avant. Elle n'avait pas l'air f?ch?, mais tout
de m?me perplexe.
Partie 8: Les menaces
(ann?e 1, ao?t)
Le lendemain, c'?tait le week-end et tout le monde ?tait l?. Jessica,
Hugo et moi descend?mes en m?me temps prendre le petit-d?jeuner. Hugo
embrassa tout le monde et demanda si la grenouill?re avait s?ch?. Je
vis d'ailleurs qu'il avait chang? de pyjama par rapport ? la veille, ce
qui voulait dire qu'il l'avait encore mouill?. Sa maman, la mienne et
S?bastien avaient l'air ferm?. S?bastien tenait une lettre dans les
mains, qu'il avait repli?e mais qu'il regardait fixement. Nous
demand?mes ce qu'il se passait. Il nous dit qu'il n'y avait rien de
grave, que c'?tait compliqu? et nous demanda de ne pas faire attention.
Nous comprenions bien qu'il nous mentait. Les adultes all?rent dans la
cuisine pour parler ? voix basse. Nous nous install?mes ? la table pour
prendre le petit-d?jeuner. Hugo voulait savoir ce qu'il se passait. Il
alla ? la cuisine et les adultes en ressortirent. Nos m?res lui
caress?rent la t?te et S?bastien le porta en riant pour le rasseoir
dans la salle ? manger. Il avait un rire forc?. Il tenait toujours la
lettre et prit le t?l?phone, puis lui et Am?lie sortirent dans le
jardin. Hugo les regardait fixement. Ma m?re lui dit de manger et de ne
pas se faire de souci. S?bastien et Am?lie rentr?rent. Ils mont?rent
dans leurs chambres prendre des affaires, visiblement, ils
s'appr?taient ? sortir.
Ma m?re suivit Am?lie pour parler avec elle ? voix basse et Hugo vit
que la lettre ?tait rest?e sur la table de la terrasse. Il sortit,
l'ouvrit et la lu. Il se mit ? pleurer. Nous accour?mes et les adultes
revinrent, le trouvant effondr? sur la table. S?bastien et sa maman le
prirent dans leurs bras et lui dirent de se calmer. Ils lui dirent
qu'ils avaient appel? la police, qu'ils allaient au commissariat et que
tout irait bien. Hugo devenait hyst?rique. Il s'agrippait ? son fr?re
en criant qu'il avait peur. S?bastien le porta et marcha avec lui dans
le jardin en lui disant qu'il n'aurait pas d? lire la lettre. Il la
r?cup?ra et la mit dans sa poche. Je remarquais que l'enveloppe ?tait
toujours sur la table. Il n'y avait pas de timbre mais juste le nom de
S?bastien. Ma m?re la prit et la lui donna. S?bastien voulait reposer
son fr?re et lui dire de rester ? la maison, mais Hugo refusait de le
l?cher. Il criait et pleurait toujours. S?bastien commen?ait ? avoir
des larmes dans les yeux lui aussi. Am?lie lui dit qu'ils pouvaient
l'emmener. S?bastien lui dit qu'il ?tait contre, mais elle r?pondit
qu'il ne fallait pas perdre de temps. Ils partirent donc tous les trois
en voiture. Nous restions toutes les trois, ma m?re, Jessica et moi. Je
demandais ? savoir moi aussi. Ma m?re me parla doucement en marquant
des pauses dans ses phrases. Elle m'expliqua que S?bastien avait re?u
une lettre non sign?e, ?crite par des gens qui le mena?aient de s'en
prendre ? lui, peut-?tre m?me de lui faire beaucoup de mal...
Ils ne revinrent que tard dans l'apr?s-midi. S?bastien avait donn? une
nouvelle conf?rence de presse. Cette fois, il n'alluma pas la t?l?.
Hugo s'?tait calm?, mais il tremblait sans cesse. La police avait
d?cid? de nous mettre sous protection, c'est-?-dire que des policiers
patrouilleraient dans les alentours de la maison, mais assez loin pour
qu'on ne les voit pas tout le temps. On avait conseill? ? S?bastien de
ne pas trop s'?loigner de la maison. Pourtant, le soir il devait sortir
voir des amis qui ?taient en vacances dans la r?gion. Ils l'appel?rent
d'ailleurs car ils avaient vu les nouvelles et lui demand?rent s'ils
pouvaient tout de m?me se voir. Il r?pondit qu'il n'avait pas
l'intention de changer ses plans et sa fa?on de vivre et confirma le
rendez-vous dans un bar en ville. Hugo recommen?a ? s'agiter, ?
pleurer, ? se blottir contre lui en le suppliant de ne pas sortir.
S?bastien h?sita. Finalement il demanda si ?a ne nous d?rangeait pas
qu'il invite ses copains ? venir boire un verre chez nous et les
rappela en leur disant de passer ? la maison.
S?bastien et ses amis pass?rent la soir?e ? discuter sur la terrasse.
Hugo restait avec eux. Sa maman lui dit ? un moment d'aller se coucher.
Il demanda ? rester encore un peu. Elle accepta une premi?re fois, mais
quand elle partit elle-m?me se coucher, ainsi que ma m?re et moi, elle
lui dit qu'il ?tait largement l'heure. Il demanda s'il pouvait dormir
dans la chambre de S?bastien. S?bastien l'emmena ? l'int?rieur pour ne
pas parler devant ses amis. Il lui dit que ce n'?tait pas forc?ment une
bonne id?e, car il n'y avait pas d'al?se dans son lit. Hugo baissa la
t?te et demanda ? sa maman s'ils avaient toujours les couches qu'il
portait quelques ann?es avant. Elle r?pondit d'abord que ce n'?tait pas
une tr?s bonne id?e qu'il en remette avant d'avoir vu le m?decin. Puis
elle regarda S?bastien et lui demanda ce qu'il en pensait. Il soupira
et dit que c'?tait peut-?tre la seule mani?re de le faire dormir.
Am?lie l'emmena alors dans la salle de bain, et rapporta les langes
qu'elle avait gard?s dans un carton.
Hugo attendit S?bastien une bonne partie de la nuit. Il ne le montrait
pas, mais son grand fr?re ?tait tr?s affect? par la situation et sa
mani?re de se d?tendre avait ?t? de boire beaucoup ce soir l? en
compagnie de ses amis. Il ?tait tomb? comme une masse dans son lit, en
prenant Hugo sans ses bras. Ils s'?taient endormis, mais Hugo fit des
cauchemars et se r?veillait. Le sommeil de S?bastien ?tait trop lourd
pour qu'il r?agisse consciemment. Plus tard, Hugo m'a dit que ce soir
l? il eut une dr?le d'impression, un souvenir qui remontait, mais qu'il
n'arrivait pas ? voir pr?cis?ment de quoi il s'agissait. En fait,
l'haleine de S?bastien lui rappelait celle de leur p?re. Et dans ses
cauchemars, il se revoyait enferm? dans la salle de bain de son ancien
appartement, poursuivi par des hommes qui voulaient le frapper, frapper
Am?lie, tuer S?bastien... Il amalgamait ce traumatisme pas si ancien,
la frayeur qu'il avait ressenti en voyant les blessures de son fr?re,
la peur de la lettre de menaces et l'odeur d'alcool. Au beau milieu de
la nuit, dans un demi sommeil, il se mit ? s'agiter et fr?n?tiquement ?
crier en arrachant ses v?tements. Il finit par r?veiller toute la
maison.
Am?lie entra dans la chambre. S?bastien, encore dans un ?tat proche de
la l?thargie, alluma la lumi?re. Ma m?re et moi entr?mes quelques
instants plus tard. Le spectacle n'?tait pas beau ? voir. Alors que
S?bastien ?tait allong? poussant des petits grognements en se frottant
les yeux, Hugo ?tait assis sur le lit, rouge de transpiration. La
couette ?tait repouss?e. Il avait arrach? son pyjama et sa couche, qui
?tait malheureusement d?j? mouill?e.
Am?lie ?tait en col?re. Elle obligea S?bastien ? se lever. Il marcha en
titubant et se laissa choir sur la chaise de son bureau, la t?te dans
les mains, apparemment incapable de saisir tout ce qui se passait. Elle
dit ? Hugo de se lever et d'aller dans la salle de bain. Elle ramassa
les draps et les y apporta ?galement. Je la suivit. Hugo ?tait assis
sur le rebord de la baignoire, il recouvrait ses esprits... Sa m?re lui
dit de se mettre sous la douche et le rin?a ? l'eau froide. Elle
demanda ? la mienne d'aller chercher un pyjama propre et on m'envoya me
coucher par la m?me occasion.
Le lendemain, Jessica et moi ?tions les premi?res ? descendre pour le
petit d?jeuner. Nos m?res nous rejoignirent. Am?lie ?tait moins ?nerv?e
que pendant la nuit, mais elle n'avait pas envie de rire. S?bastien
nous rejoignit en fin de matin?e, il se servit un caf? et une aspirine
et alla voir sa m?re pour s'excuser de son ?tat de la veille. Elle ne
lui en voulait pas r?ellement, il n'?tait pour rien dans ce qui s'?tait
pass?, mais elle aussi avait rev?cu de mauvais souvenir en le voyant
aussi alcoolis?.
Peu avant l'heure du d?jeuner, Hugo n'?tait toujours pas descendu. Il
avait fini la nuit dans sa chambre, o? sa m?re lui avait dit de rester
sur un ton tr?s dur. S?bastien et elle discut?rent pour savoir si elle
avait ?t? trop s?v?re. Elle s'en voulait, mais ils maintenaient tous
deux que ce n'?tait pas lui rendre service que de le conforter dans son
attitude de b?b? apeur?. Ils all?rent le voir. Hugo n'avait pas bien
dormi, et il avait peur du regard que nous porterions sur lui quand il
sortirait. Sa maman s'excusa et lui dit que personne ne le jugerait
pour sa crise de la nuit pass?e. Nous d?jeun?mes tous ensemble dans le
calme et le repas fut suivi d'une sieste pour la plupart de la
maisonn?e. S?bastien et Hugo s'install?rent sur une chaise longue dans
le jardin, ils discut?rent longuement. S?bastien voulait que son fr?re
lui d?crive exactement ses cauchemars et ses visions. Il ne tarda pas ?
comprendre l'enchev?trement qui s'?tait fait dans sa t?te.
En fin d'apr?s-midi, comme il faisait doux, nous pr?mes l'ap?ritif
dehors. Hugo, Jessica et moi jouions un peu ? l'?cart. Mais je tendais
l'oreille. S?bastien expliqua ? sa m?re et ? la mienne ce qu'il avait
compris des probl?mes de Hugo. Il avait d?j? ?t? suivi par une
p?dopsychiatre les premi?res ann?es suivant le divorce, peut-?tre
?tait-il n?cessaire de reprendre les consultations. Tout en discutant,
S?bastien avait une forte descente sur l'ap?ritif. Sa m?re le lui fit
remarquer et fit le lien avec son p?re. Il sembla prendre mal ce
qu'elle avait dit, mais il ne voulait pas hausser le ton. Il se
contenta de continuer ? boire en disant que cela n'avait rien ? voir.
Apr?s le d?ner, nous regard?mes la t?l?vision. Au moment d'aller tous
nous coucher, Hugo fit la bise ? tout le monde, en finissant par son
fr?re. Il eut une expression ?trange en se d?collant de lui. Comme si
quelque chose remontait en lui.
Le soir, nous f?mes de nouveau r?veill?s par les cris qui venaient de
sa chambre et nous le trouv?mes de nouveau nu dans son lit mouill?, par
la sueur et l'urine. Sa maman s'occupa de lui plus calmement que la
veille et apr?s l'avoir douch?, elle lui proposa de dormir dans son lit
avec ma m?re. Pour ?viter tout probl?me, elle lui remit une couche.
Le lendemain, je trouvai Hugo pensif dans le salon. Nos m?res ?taient
parties travailler. Il m'expliqua qu'il s'?tait r?veill? avec sa couche
baiss?e. Il l'avait manifestement enlev?e pendant son sommeil et avait
mouill? le lit de nos m?res. Jessica descendit et, au moins, n'osa pas
faire de remarque sur les accidents nocturnes. S?bastien ?mergea tard
et nous pr?para le d?jeuner en buvant son caf?. Il passa la journ?e ?
travailler sur son ordinateur, ne s'offrant des pauses que pour aller
chercher une bi?re dans le frigo.
Hugo et Jessica jou?rent aux poup?es dans le jardin pendant que je
regardais la t?l?. Quand nos m?res rentr?rent, elles s'install?rent sur
la terrasse o? je les rejoignis. Am?lie appela S?bastien pour discuter
de quelque chose avec lui. Ils s'?clips?rent dans la maison. Au bout de
quelques minutes, nous entend?mes S?bastien crier, il sortit en furie,
lan?ant des injures ? la cantonade et faisant les cent pas dans l'all?e
qui menait devant chez nous. Am?lie nous rejoignit dans le jardin, la
t?te baiss?e. S?bastien revint. Il s'approcha de Hugo, le prit dans ses
bras et lui dit que jamais il ne le laisserait tomber. Il le serra
fort, le porta et alla vers sa m?re qu'il enla??t, tenant toujours
Hugo. Son fr?re ne comprenait rien de ce qu'il se passait, tout comme
ma s?ur et moi. Am?lie lui dit d'arr?ter, qu'il faisait peur ? tout le
monde.
Des larmes de col?re commenc?rent ? couler sur les joues de S?bastien.
?Comment ose-t-il ce...?, ?quelle bande de fils de...?... et autres
expressions que nous n'?tions pas cens?es entendre. Am?lie lui ordonna
de se calmer et de laisser son fr?re s'asseoir. Hugo s'ex?cuta tout de
suite, l'air tr?s inquiet. Am?lie lui dit que son avocate, celle qui
avait suivi le divorce, avait ?t? contact?e par l'avocat de son p?re.
Celui-ci estimait avoir un droit de visite sur son fils mineur et il
voulait enclencher une nouvelle proc?dure car il pensait que vivre avec
son fr?re, menac? de mort, n'?tait pas une bonne chose pour lui.
S?bastien ne pouvait s'emp?cher de l'interrompre en criant ce que dont
nous ?tions d?j? convaincus autour de la table: que la vie avec ce p?re
?tait tout aussi dangereuse, qu'il n'avait aucun droit, que sa place
?tait en prison...
Pour les coups port?s ? son ?pouse et ? son fils, il n'avait pas ?t?
condamn?, mais avait juste ?t? oblig? de faire un stage. Son droit de
garde avait ?t? suspendu et il payait une pension alimentaire. Il
n'avait pas le droit de chercher ? entrer en contact avec son ancienne
famille, mais tout cela n'?tait qu'une d?cision provisoire. Il avait su
qu'Am?lie s'?tait install?e avec une femme et cette nouvelle ne lui
avait sans doute pas beaucoup plu. Le coup des menaces ?tait un
pr?texte pour harceler la famille.
Am?lie d?clara que pour le moment il fallait qu'elle rencontre
l'avocat, ce qu'elle ferait le lendemain, et qu'elle irait avec ma
m?re, car S?bastien ?tait hors de contr?le. Il ne r?pondit rien et bu
plusieurs verres d'alcool fort avant de passer ? table. Il ne d?crocha
pas un mot du repas et bu beaucoup de vin, puis partit dans sa chambre
pour travailler d?s que nous e?mes fini, ce qui ?tait fort douteux vu
son ?tat. Am?lie et ma m?re essay?rent de nous parler quand il fut
parti, de l'excuser. Elles nous dirent qu'il se faisait beaucoup de
souci, qu'il traversait un moment tr?s difficile.
Hugo sembla comprendre et dit que c'?tait ? nous de l'aider. Il monta
dans la chambre de son fr?re et le trouva ?croul? sur son lit,
grommelant des injures contre leur p?re. Il s'allongea ? c?t? de lui
pour lui faire un c?lin, puis essaya de le secouer pour le convaincre
de se d?shabiller et de se coucher convenablement. S?bastien ne
r?pondait pas de mani?re coh?rente. D'abord il lui disait qu'il ne
pouvait pas, qu'il avait du travail. Puis il le prit dans ses bras en
lui disant qu'il le prot?gerait toujours. Il finit par se mettre dans
son lit et Hugo le borda. S?bastien se mit alors ? pleurer et
s'effondra sur lui en lui disant qu'il ?tait d?sol? de ne pas le
prot?ger comme il le fallait, qu'il ?tait un mauvais grand fr?re, qu'il
s'en voulait... Il finit par s'endormir. Hugo descendit boulevers? dans
le salon et se mit ? pleurer ? son tour contre sa maman. Elle le porta
jusque dans son lit, le langea, le mit en pyjama, le borda et attendit
qu'il s'endorme.
Au milieu de la nuit, il se remit ? crier. Il avait de nouveau enlev?
ses v?tements et mouill? son lit...
Les jours suivant ne sont pas du meilleur souvenir. S?bastien errait
dans la maison, buvait et s'enfermait dans sa chambre pour travailler.
Am?lie avait vu son avocate. Pour le moment, rien ne changeait, mais
une d?cision allait ?tre prise avant la fin de l'?t? pour savoir si
Hugo devait rester avec elle... Nous ne sortions plus, car S?bastien
estimait qu'il ne fallait pas s'?loigner de la maison. Hugo le suivait
dans sa psychose... Il eut un premier rendez-vous chez sa
p?dopsychiatre en fin de semaine. Elle dit ? Am?lie que sa situation
?tait pr?occupante, mais pas n?cessairement grave au vu de la
situation.
Une semaine plus tard, une d?cision de Justice, si l'on peut dire, fut
prise. Hugo restait sous la garde de sa m?re, mais son p?re obtenait le
droit de le voir pendant une journ?e, dans la r?gion, l'avant-derni?re
semaine des vacances, en pr?sence d'une assistante sociale et d'un
officier de police. Pour l'annoncer, Am?lie devait prendre des gants.
Elle choisit de ne pas en informer S?bastien, qui n'?tait pas en ?tat
d'encaisser le coup. Elle appela sa petite amie, Le?la, pour lui
expliquer la situation. Elles d?cid?rent d'?loigner S?bastien pour
quelques jours, demandant ? des amis de l'inviter chez eux, o? sa
fianc?e le rejoindrait, afin de lui changer les id?es et peut-?tre de
lui clarifier l'esprit. Il refusa d'abord cat?goriquement de quitter la
maison, ne voulant pas laisser sa famille seule face au danger. Puis il
comprit qu'il portait peut-?tre le danger. Il se mit en relation avec
l'officier responsable de sa protection qui ne voyait pas
d'inconv?nient ? ce qu'il parte quelques jours. Dans son ?tat
lunatique, il changea d'avis de nombreuses fois. Mais il finit par
partir.
Hugo lui-m?me semblait soulag? de voir son fr?re s'?loigner.
?videmment, lorsque les amis de S?bastien vinrent le chercher, il se
jeta dans ses bras pendant d'interminables minutes, l'embrassa un
nombre incalculable de fois et pleura en courant derri?re la voiture et
en agitant le bras pour dire au revoir. Mais il savait que S?bastien
avait besoin de changer d'air pour aller mieux. Les choses se corsaient
alors pour Am?lie. Elle devait expliquer ? Hugo que la Justice allait
l'obliger ? voir son p?re. Et qu'elle avait en quelque sorte pi?g?
S?bastien en l'envoyant en vacances chez ses amis...
Hugo r?agit tr?s calmement, ? sa mani?re. Il ?tait assis sur le canap?
apr?s le d?ner quand sa maman lui expliqua. Il sembla s'enfoncer dans
son coussin, mais son visage restait impassible. Il comprenait qu'il
n'y avait pas d'autre choix et il faisait confiance ? sa maman pour
comprendre qu'elle agissait pour son bien. Soudain, je remarquais qu'un
liquide coulait par terre. Hugo avait en fait tellement peur qu'il ne
se contr?lait plus. Il resta inerte sur le canap?, alors que je lui
faisais remarquer qu'il ?tait en train de se mouiller. Sa maman le
serra dans ses bras et le fit se lever. Il la suivit sans dire un mot.
Il ?tait comme un zombie, ?teint. Elle le coucha pendant que nous
nettoyions le salon. Sa r?action avait ?t? des plus ?tranges. Mais dans
la nuit, ce que nous attendions arriva. Hugo ne poussa pas des cris,
mais des hurlements. Il ?tait dans un ?tat d'hyst?rie impressionnant.
Am?lie dut appeler le m?decin de garde pour qu'il intervienne. Hugo
?tait tellement agit? qu'il pr?conisa une hospitalisation pour la nuit,
afin de le garder en observation. Il n'avait pas seulement urin?, comme
toute les nuits, mais aussi d?f?qu? dans son lit et il avait commenc? ?
se griffer le visage et le ventre. Du sang coulait sur ses draps.
Il sortit le lendemain apr?s-midi. Il avait ?t? mis sous calmants et
les m?decins lui en avaient prescrit pour chaque soir avant de dormir.
Am?lie avait averti la p?dopsychiatre qui suivait Hugo et avait r?ussi
? avancer la date de son prochain rendez-vous au lendemain... Soit la
veille de la rencontre avec son p?re. En vain, elle avait tent? de
faire intervenir son avocate pour que cette journ?e soit annul?e ou
repouss?e. La pr?sence d'une assistante sociale qui pourrait
?ventuellement faire arr?ter la rencontre et celle d'un policier, cens?
?tre une figure rassurante, ?taient d?j? des concessions faites ?
Am?lie qui arguait du traumatisme de son fils... La p?dopsychiatre
avait eu beau, la veille, envoyer un fax au juge dans lequel elle
estimait que cette rencontre ?tait contre-indiqu?e m?dicalement, il
?tait trop tard.
La veille au soir, j'essayais de rassurer Hugo, en lui disant qu'apr?s
tout ce ne serait qu'une journ?e, qu'il d?nerait avec nous le soir et
que nous oublierions tout ?a... Mais il me r?pondit que son p?re le
d?testait pour ses penchants eff?min?s qui n'avaient fait que se
d?velopper depuis la s?paration... Il allait le juger, l'insulter et
m?me avec la pr?sence d'encadrements, lui faire du mal. J'eus alors une
id?e. Je me dis maintenant qu'elle ?tait assez tordue, mais dans le
contexte, elle me semblait bonne...
La Justice l'obligeait ? se rendre au rendez-vous. Mais elle ne
pr?cisait rien de la tenue qu'il devrait porter. Or, si son p?re ?tait
un machiste inv?t?r? qui ?tait devenu fou en voyant son fils d?guis? en
fille, pourquoi ne pas recr?er en lui ce traumatisme? En clair, je
conseillais ? Hugo, sans le dire ? nos m?res ?videmment, de se rendre ?
la rencontre en v?tements f?minins. Nous ?labor?mes un stratag?me pour
passer inaper?u. Hugo s'habillerait d'abord avec son collant de danse
mauve, une jupette rose de Jessica et un d?bardeur blanc ? moi. Par-
dessus, il mettrait un pull et un pantalon suffisamment amples pour
cacher le tout et il prendrait un tube de rouge ? l?vres dans sa poche.
Une fois arriv? dans l'appartement t?moin qui accueillait la rencontre,
il demanderait ? aller aux toilettes, de pr?f?rence avant d'avoir vu
son p?re. L?, il enl?verait ses v?tements de gar?on, se maquillerait,
puis il se pr?senterait ? la porte.
Nous avions pr?par? les v?tements et les avions cach? dans un placard.
Le lendemain, il s'habilla comme pr?vu. Quand sa maman le laissa en bas
de l'immeuble, il fut accueilli par une polici?re qui l'amena ?
l'int?rieur. Une fois devant la porte, alors qu'elle allait sonner, il
demanda ? aller aux toilettes. Elle lui r?pondit qu'il y en avait ?
l'int?rieur. Il dit qu'il pr?f?rait y aller avant. La polici?re n'?tait
pas na?ve et se doutait qu'il y avait une manigance. Sans doute
pensait-elle qu'il allait chercher ? s'enfuir. N?anmoins, elle lui
indiqua les toilettes sur le pallier. La porte se trouvait pr?cis?ment
en face de celle de l'appartement. Le plan marcha mieux que sur des
roulettes. Car pendant qu'il se d?shabillait ? l'int?rieur, le policier
qui surveillait dans l'appartement en ouvrit la porte. Hugo n'eut qu'?
sortir des toilettes pr?cipitamment pour se ruer dedans. Il tomba nez-
?-nez avec son p?re et le salua d'une r?v?rence tr?s f?minine.
Hugo ne revivait pas son traumatisme, il prenait sa revanche. Son p?re
sortit de ses gonds. Il se mit ? injurier sa ?sal...? d'ex-femme, cette
sale ?goui...? qui avait fait de leur fils une ?tap...?. Il se jeta sur
lui en l'insultant et lui mit des claques. En quelques secondes, la
rencontre ?tait termin?e et tandis que les officiers n'?taient pas trop
de deux pour calmer son p?re, l'assistante sociale ?loigna Hugo et
appela sa m?re pour qu'elle revienne le chercher.
Am?lie nous passa un savon ? tous les deux, nous disant que cette
provocation aurait pu avoir de graves cons?quences. Pour tout le monde,
ce serait elle qui aurait laiss? son fils s'habiller ainsi. Bien qu'une
officier de police ait pu t?moigner que Hugo ne laissait pas voir sa
tenue en arrivant, il ?tait difficile de croire qu'Am?lie n'?tait pas
au courant. Une telle histoire aurait pu ?tre r?cup?r?e par la partie
du p?re de Hugo. ?tre ?lev? dans un cadre f?minin, par un couple
homosexuel, l'aurait pouss? ? des troubles psychologiques graves
remettant en cause son identit?... Et autres balivernes.
Heureusement que son p?re Michel avait r?agi ainsi! Et que des choses
que nous n'avions pas pr?vues se sont produites. En se d?battant, le
p?re de Hugo avait cass? le nez du policier. Il avait donc ?t? amen? en
garde ? vue et interrog? comme il se doit. Par la suite, c'est
l'assistante sociale du tribunal qui l'interrogea pour comprendre sa
r?action. C'est alors qu'il pronon?a les mots de trop qui allaient le
faire courir ? sa perte. Il expliqua qu'Am?lie et S?bastien puis ma
m?re, avaient tout fait pour f?miniser son fils. Ils l'avaient par
exemple inscrit ? la danse... Sur ordre de la justice, Michel n'avait
pas le droit de chercher ? voir sa famille ou ? entrer en contact avec
elle. L'assistante sociale lui demanda donc comment il savait cela. Il
aurait pu alors botter en touche, dire qu'il l'avait vu aux gestes
qu'avait fait Hugo devant lui, ? la grande rigueur qu'il avait vu sur
internet le nom de son fils dans un spectacle de danse municipal...
Mais il refusa de r?pondre ? cette question, laissant entendre qu'il en
avait trop dit. L'assistante sociale demanda alors une enqu?te de
police pour savoir s'il avait cherch? ? espionner ou ? contacter sa
famille. Or, notre maison ?tait sous protection polici?re. Il ne fallut
pas longtemps pour qu'un enqu?teur ait l'id?e de croiser les deux
dossiers, celui de l'ex-mari qui observerait sa famille et celui des
menaces anonymes... En quelques heures, ses empreintes digitales
?taient compar?es avec celles qui se trouvaient sur la lettre, son
?criture ?tait analys?e par des graphologues... Et il se r?v?lait que
l'auteur des menaces contre S?bastien et notre famille n'?tait pas un
gouvernement d'extr?me droite ou un groupe terroriste international,
mais son propre p?re! Notre famille se d?barrassait d?finitivement des
deux menaces qui pesaient sur elle.
Partie 9: Un b?b? ? la maison
(ann?e 1, ao?t)
D?s le lendemain, on fit revenir S?bastien. Les quelques jours qu'il
avait pass?s en vacances lui avaient permis de se reposer. Il n'avait
pas bu une goutte d'alcool et la pr?sence de sa fianc?e l'avait aid? ?
retrouver sa s?r?nit?.
Le?la le ramena chez nous et d?cida de rester quelques jours. Tous deux
s'appr?taient ? donner des cours ? l'universit? tout en continuant
leurs ?tudes, mais la fac ne reprenait qu'en octobre. Nous attend?mes
qu'il fut ? la maison pour tout lui raconter. Il n'en revenait pas. Il
enla?a Hugo, qui s'?tait comme d'habitude assis sur ses genoux, et
s'excusa pour son attitude des derniers jours. Il nous f?licita pour
notre plan. Il ?tait fier de la r?bellion de son fr?re et du succ?s
qu'il avait eu.
Si la mauvaise passe de S?bastien ?tait termin?e, celle de Hugo
continuait. Malgr? l'heureuse issue de nos m?saventures, il continuait
d'avoir des nuits agit?es et humides. Son rendez-vous chez l'urologue,
le lendemain, ne fit que confirmer le retour de l'?nur?sie. Le m?decin
lui prescrit donc le retour aux couches. Mais comme Hugo les enlevait
sans cesse, en accord avec la p?dopsychiatre, l'urologue pr?conisa
aussi l'usage d'une grenouill?re. La psy de Hugo lui fit m?me arr?ter
les m?dicaments du soir. L'apaisement de la situation ne justifiait
plus l'usage de drogues et la simple solution vestimentaire pouvait
?tre test?e. Am?lie et Hugo se rendirent ? la pharmacie pour acheter
son pyjama sp?cial et de nouveaux changes. Mais il fallait les
commander et cela prendrait plusieurs jours. Il ne restait plus de
couches en r?serve ? la maison... Ils all?rent en acheter au
supermarch?, prenant le plus grand mod?le possible. Ils trouv?rent ? la
pharmacie des culottes en plastique pour les faire tenir. ? la
stup?faction de la vendeuse, Hugo en choisit uniquement des roses. Pour
la grenouill?re, Am?lie ne savait pas comment faire. Mais il avait une
id?e en t?te: le cadeau de Celia! Il n'?tait pas m?content de pouvoir
mettre cette tenue qui servait de simple d?coration dans sa chambre.
Cependant, le soir venu, quand il fallut se pr?parer pour la nuit, Hugo
fut moins enthousiaste. Certes, Jessica ne se permettait plus de se
moquer de lui ouvertement, mais il sentait le regard de cette petite
fille sur lui. Et surtout, il y avait Le?la qu'il connaissait encore
mal. Il ne l'avait rencontr?e qu'une fois lorsque Am?lie et lui avaient
accompagn? S?bastien ? l'a?roport pour son d?part ? l'?tranger. Il
l'avait trouv?e tr?s gentille, et son fr?re l'aimait, ce qui ?tait le
plus important. Mais il n'?tait pas encore suffisamment en confiance
avec elle.
Lorsqu'il dut aller se coucher, S?bastien lui proposa de l'aider ? se
mettre en tenue de nuit. Ils all?rent dans la chambre de Hugo.
S?bastien le d?shabilla et l'allongea sur le lit apr?s avoir pos? une
couverture afin de prot?ger la housse de couette. Il lui mit du talc,
de la cr?me, lui enfila une couche puis une culotte en plastique. Il le
regardait comme son propre b?b?. Enfin, il d?crocha le pyjama qui
tr?nait sous la poup?e Huguette, le lui enfila en portant son fr?re sur
ses genoux et en le manipulant comme une poup?e qui aurait ?t?
incapable de tenir debout par terre. Une fois la grenouill?re referm?e,
il le fit se tenir devant le lit, face ? lui et le regarda fixement
dans les yeux, les mains pos?es sur ses ?paules et les bras tendus. Il
le toisa de haut en bas et lui dit qu'il le trouvait mignon ? croquer.
Je passais ? ce moment dans le couloir et il m'interpella pour que je
vienne voir. Il me fit asseoir ? c?t? de lui et me demanda si j'avais
jamais vu quelqu'un d'aussi beau. Hugo rougit et je r?pondis que non,
qu'on avait envie de le prendre dans nos bras et de l'embrasser sans
jamais s'arr?ter. Hugo ?tait ?carlate et baissait le regard. S?bastien
lui fit relever la t?te en mettant la paume de sa main sous son menton.
Il le regarda de nouveau dans les yeux et lui dit de ne pas avoir
honte. Une larme coula le long de la joue de son petit fr?re. Il
l'essuya avec sa main et caressa son visage. Il le tira vers nous avec
son autre bras. Nous l'enla??mes tendrement et Hugo commen?a ? le
chatouiller, m'enjoignant ? faire de m?me. Hugo tomba sur le lit tandis
que nous nous levions pour continuer. Il tenta de ramper sur son
matelas pour nous ?chapper, mais c'?tait peine perdue. Il riait aux
?clats et essayait de nous dire d'arr?ter. S?bastien faisait semblant
de ne pas comprendre ce qu'il disait et lui demandait de r?p?ter plus
distinctement et il redoublait en chatouilles. Comme il enfon?ait son
visage dans la couette, nous le f?mes rouler afin de le voir
s'esclaffer. Il pleurait de rire. ? la fin, Hugo, le visage rouge et
encore hilare nous dit qu'il avait tellement ri qu'il en avait mouill?
sa couche. S?bastien ne fut pas plus g?n? que ?a et lui dit que c'?tait
bien pour cet usage qu'il en portait une. Puis, plus s?rieusement, il
lui demanda s'il fallait la lui changer, mais Hugo r?pondit qu'elle
?tait suffisamment absorbante pour qu'il puisse dormir avec.
S?bastien le porta alors dans ses bras et se dirigea vers l'?tag?re des
poup?es. Il prit Huguette et la mit dans les mains de son fr?re, lui
disant qu'il lui semblait et qu'il pourrait dormir avec elle. Hugo
sourit et la serra contre lui. Puis S?bastien lui dit que nous allions
descendre pour que lui et moi disions bonne nuit aux adultes. Dans le
couloir Hugo prit un air inquiet:
?Mais Le?la va me voir!
- Bien s?r qu'elle va te voir! Tu ne veux pas lui dire bonne nuit?
- Mais dans cette tenue... Dans tes bras comme un b?b?, avec ma poup?e
dans les mains...
- Et alors? Tu crois qu'elle ne va pas t'accepter comme tu es? Tu crois
que j'accepterais une seconde de sortir avec une femme qui
n'accepterait pas mon petit fr?re ador? comme il est?
- Non, mais...
- Alors pas de ?mais?! On va descendre et tout le monde va voir comme
tu es joli et mignon!?, lui dit-il en l'embrassant sur la joue.
En effet, en bas, toutes les adultes eurent la m?me r?action
d'?bahissement devant lui. Nos m?res ?taient assises c?te-?-c?te sur le
canap? et S?bastien d?posa le ?b?b?? sur les genoux d'Am?lie qui n'en
croyait pas ses yeux. Elle regarda son fils et l'embrassa tendrement et
le ber?a en lui parlant en langage ?b?b??:
- Ch'est un joli b?b? cha, avec cha jolie poup?e et chon beau pyjama...
Elle posa machinalement sa main sur son entrejambe pour v?rifier sa
couche. Mais on a d?j? mouill? cha couche?? Elle commen?a ? lui
chatouiller le cou.
?Fais attention, c'est comme ?a qu'il s'est mouill?! ? cause des guilis
qu'on lui a fait avec Margaux!, lui dit S?bastien,
- Ho mais ch'est un b?b? chatouilleux cha!, lui dit sa maman tout en
continuant.
- Et comment s'appelle cet autre petit b?b??? Demanda Le?la ? Hugo en
pointant sa poup?e du doigt.
Hugo qui riait en ?mettant des petits gazouillis de b?b? devient
soudain plus s?rieux, rougit comme ? son habitude et baissa le regard.
?H? bien, ch'est un petit b?b? timide? Demanda sa maman en lui
redressant la t?te
- Elle s'appelle Huguette. Dit Hugo avec une toute petite voix de b?b?,
tant due ? sa g?ne qu'? sa volont? de jouer le jeu. Veux-tu la prendre
dans tes bras?, demanda-t-il ? sa ?belle-s?ur?.
- C'est toi que je veux prendre dans mes bras!?, r?pondit-elle en se
levant et en allant vers le canap?.
Am?lie lui tendit son fils et Le?la se promena dans la pi?ce en le
ber?ant et en lui chantant une chanson pour enfant. Puis elle
s'approcha de S?bastien et le lui remit:?C'est qu'il est un peu lourd
ce b?b?!? Puis elle ajouta en s'adressant ? son fianc?, mais
suffisamment fort pour que tout le monde puisse l'entendre: ?Quand on
en aura un, j'esp?re qu'il sera aussi beau et gentil que ton petit
fr?re!? Elle embrassa S?bastien sur la bouche, puis se pencha sur Hugo
pour lui embrasser le front en lui disant de faire de beaux r?ves.
S?bastien fit faire le tour de la pi?ce ? son petit fr?re pour que
chacune puisse lui dire bonne nuit. Sa maman, puis la mienne, puis moi,
puis Jessica. Ma petite s?ur ?tait assise sur une chaise et avait
regard? la sc?ne en riant. Elle demanda si elle pouvait elle aussi
prendre le b?b? sur ses genoux. Les adultes lui dirent qu'elle risquait
de le faire tomber. Elle courut s'asseoir sur le canap? pour demander ?
le prendre en faisant attention. S?bastien le d?posa d?licatement sur
elle en l'allongeant. Elle mit un bras derri?re sa t?te et avec l'autre
lui caressa le ventre et t?ta sa couche. Hugo rougit mais se laissa
faire et se blottit m?me contre elle, repliant ses jambes, serrant sa
poup?e dans un bras et portant son pouce ? sa bouche.
?Je peux lui mettre une t?tine de poup?e??, demanda Jessica ? notre
m?re. Celle-ci regarda Am?lie et lui dit: ?C'est vrai que ?a lui irait
bien...? Am?lie demanda ? Hugo s'il en avait envie. Il r?pondit oui en
hochant la t?te. Elle demanda ? S?bastien d'aller le mettre dans son
lit et dit ? Jessica de la lui donner quand il serait couch?. Quand les
gar?ons eurent quitt? la pi?ce, ma s?ur et moi e?mes aussi droit ? des
c?lins de nos m?res et de Le?la et nous mont?mes nous coucher. Jessica
courut chercher une t?tine. Elle entra dans la chambre de Hugo avec moi
et s'approcha de lui pour lui donner. S?bastien l'avait d?j? bord? dans
son lit et seules sa t?te et celle de sa poup?e d?passaient de la
couette. Jessica lui enfon?a la t?tine dans la bouche et eut une id?e.
Elle courut chercher une boite ? musique et ? lumi?re, qui diffuse des
berceuses et projette au plafond des dessins de princesses, des c?urs,
des nounours roses et des hochets. Elle l'installa ? la place de la
lampe de chevet et nous part?mes en lui disant bonne nuit.
Partie 10: Anniversaire et cons?quences
(ann?e 1, septembre)
Les vacances se termin?rent paisiblement. Pendant la journ?e, nous nous
occupions, Le?la, S?bastien, Hugo, Jessica et moi. Le soir, nous
reproduisions le m?me jeu avec Hugo, qui arr?ta ses crises d'hyst?rie
nocturne, mais se pr?sentait chaque matin au petit d?jeuner avec sa
couche mouill?e. C'est S?bastien qui lui enlevait son pyjama et le
nettoyait ? chaque fois. Hugo ne montrait plus de honte ou de g?ne. Le
jour, il ?tait ce gar?on attentionn? qui jouait avec ses petites s?urs,
s'occupait de la maison, menait ses activit?s habituelles. Le soir, il
?tait le b?b? de la maison, ins?parable de sa poup?e, de sa couche et
de sa grenouill?re.
La rentr?e approchait. Pour Jessica c'?tait l'entr?e ? la grande ?cole.
Pour Hugo, c'?tait la premi?re ann?e de coll?ge. Pour moi aussi c'?tait
une nouvelle ?cole. Nous sentions tous les trois un curieux m?lange
d'anxi?t? et d'impatience. Jessica parce que le passage ? l'?cole
primaire signifiait qu'elle grandissait. Moi, parce que c'?tait
synonyme de nouveaux amis, et m?me si j'?tais triste de ne plus voir
les anciens, le changement avait quelque chose d'excitant. Hugo, lui,
savait qu'il allait revoir les m?mes t?tes, les m?mes amies et les
m?mes enfants qui lui m?neraient la vie dure... Il ne pouvait
s'attendre qu'au pire. Mais le pire, il l'avait d?j? v?cu. Changer de
niveau n'?tait donc qu'une formalit?. Au mieux, c'?tait l'opportunit?
d'un nouveau d?part, sans la r?putation de gar?on eff?min? qui le
pr?c?dait.
La rentr?e se passa sans grande surprise. Je m'int?grais sans probl?me
? ma classe, d?montrant ? la r?cr?ation qu'il faudrait d?sormais
compter avec moi dans les parties de foot. Jessica se fit des amies.
Pour Hugo, la situation ?tait comme on pouvait se l'imaginer. Il
retrouva ses amies des ann?es pr?c?dentes et s'en fit de nouvelles.
Mais pour l'ensemble du coll?ge, du moins des ?l?ves de son niveau, il
?tait la t?te de turc, celui ? c?t? de qui il ne fallait pas s'asseoir
en classe ou ? la cantine, celui dont on riait... Celia n'?tait pas
dans sa classe, mais ils se retrouvaient aux heures de pause. Leur
bande d'amies formait une garde rapproch?e qui le maintenait sous
protection.
Fin septembre, je f?tais mes dix ans en organisant une f?te ? la
maison. En presque un mois, je m'?tais fait suffisamment d'amis, mais
je voulais aussi inviter ceux que j'avais laiss?s dans mon ancienne
?cole. En accord avec ma m?re, je me r?solus ? faire une liste de dix
personnes. Cinq venant de mon ancien quartier, cinq du nouveau. Pour
les premiers, je choisissais les copines dont j'?tais le plus proche.
Pour le second groupe, je s?lectionnais quatre fille, Yasmine, Clara,
In?s et C?line et un gar?on, Adrien. S?bastien et Le?la qui ?taient
repartis chez eux pour pr?parer leur rentr?e revinrent pour assister ?
la f?te.
C?line arriva la derni?re. J'avais choisi de l'inviter car nous ?tions
les deux seules de l'?cole ? oser d?fier les gar?ons ? leurs jeux. Elle
et moi avions le m?me niveau en foot, en quand nous ?tions dans la m?me
?quipe, nous ?tions les terreurs des gardiens de but! Je la fis passer
au jardin o? tout le monde attendait en discutant. Brutalement, son
regard s'arr?ta sur Hugo, qui ?tait en train de parler avec d'autres
enfants. Elle arr?ta de bouger. Il ne la remarqua pas tout de suite.
Lorsqu'il tourna le visage vers nous, il se d?composa. Presque
automatiquement, il baissa les yeux. Ses l?vres et ses mains
commenc?rent ? trembler. Personne d'autre que moi ne semblait remarquer
qu'il se passait quelque chose d'?trange.
Ma m?re et S?bastien s'affairaient ? installer la table et les chaises
pour le go?ter. Am?lie et Le?la bavardaient sur la terrasse en
surveillant n?gligemment les enfants qui se trouvaient dans leur champ
de vision. Mon regard allait de C?line ? Hugo. Ces deux l? avaient
l'air de se conna?tre... Et Hugo avait l'air de se sentir mal. Puis je
vis que du liquide coulait de la jambe de son pantalon. C?line le
remarquait en m?me temps que moi et ?clata de rire. Elle me demanda ce
que Hugo faisait l?. Je lui r?pondis que nous vivions dans la m?me
maison, que c'?tait pour ainsi dire mon grand fr?re. Elle s'approcha de
lui et d?signant la flaque qui s'?tait form?e ? ses pieds, elle me dit:
?Tu parles d'un grand fr?re!?
Les adultes, S?bastien en premier lieu, comprirent qu'il se passait
quelque chose. Il s'approcha et vit l'?tat de son fr?re. Il essaya de
lui demander discr?tement ce qu'il lui arrivait. Mais Hugo restait
fig?. Tout le monde s'approcha. Ma m?re intervint pour disperser les
regards. Elle invita mes convives ? commencer un jeu dans le jardin.
Pendant ce temps, S?bastien se baissait pour regarder Hugo dans les
yeux: ?Qu'est-ce qui t'arrive petit bonhomme?? lui demanda-t-il. C?line
n'avait pas suivi les autres enfants. Elle restait plant?e debout et
interpella Hugo: ?H? bien! C'est comme ?a que tu me dis bonjour?? Je la
regardais et lui demandais comment ils se connaissaient. Elle me
r?pondit qu'ils avaient fait de la danse classique ensemble. Elle
d?testait cette discipline et c'?tait seulement et ce d?but d'ann?e
qu'elle avait convaincue sa m?re de l'inscrire au foot ? la place.
Pendant trois ans, elle avait ?t? oblig?e de porter des collants et de
suivre ces cours de ballet. Mais, me dit-elle, la seule chose qui
l'amusait dedans, c'?tait de voir Hugo chaque semaine.
Elle lui menait la vie dure. D?s que la professeure avait le dos
tourn?, elle s'amusait ? l'attraper, ? lui mettre des coups, ?
l'humilier de diff?rentes mani?res. Dans les vestiaires, elle cachait
ses v?tements et l'obligeait ? se mettre ? genoux ou ? ramper par terre
pour les r?cup?rer. Elle lui mettait des claques, parfois m?me en plein
cours quand l'occasion s'y pr?tait. Elle versait du poil ? gratter dans
son justaucorps et ses collants. Elle l'obligeait ? la vouvoyer, ?
l'appeler ?Mademoiselle C?line? et ? se prosterner devant elle pour lui
dire bonjour. Elle ne lui parlait pas mais lui criait dessus et
l'insultait en permanence. Ces brimades ne se limitaient pas au cours
de danse. ? l'?cole, dans la cours, elle narrait ses exploits et tout
le monde se moquait de ce gar?on qui se faisait martyriser par une
fille d'un an plus jeune que lui. M?me quand ils se croisaient dans un
couloir, il devait baisser les yeux, et s'il n'y avait pas de
surveillant, se mettre ? genoux et lui embrasser les chaussures. ? la
cantine, il devait lui donner son dessert et tout ce que C?line
appr?ciait sur son plateau. ? l'inverse, elle se d?barrassait de ce
qu'elle n'aimait pas en le d?versant dans son assiette.
Outre les gifles, les tortillages de bras, les coups de genoux mal
plac?s et les remont?es de slip, l'arme favorite de C?line ?tait ses
pets. J'avais moi-m?me remarqu? ses mani?res un peu rudes, qui lui
permettaient d'obtenir le respect des gar?ons de notre classe. Rien ne
l'amusait plus que de placer son post?rieur devant le nez de mon fr?re
(lorsqu'il ?tait assis, ou le plus souvent oblig? ? s'agenouiller) et
de lui faire respirer ses gaz. Elle lui obstruait la bouche avec une
paire de chaussettes sales ou tout autre objet qu'elle pouvait trouver
? port?e de main. Elle ne les lui enlevait que pour l'entendre dire:
?Merci Mademoiselle C?line?, formule imm?diatement suivie d'un baiser
de Hugo ? son arri?re-train. Apr?s des ann?es de ce traitement, elle
?tait devenue sa terreur. D?s qu'il la voyait ou entendait le son de sa
voix, il se mettait ? trembler et ? suer ? grosses gouttes, ? la grande
satisfaction de C?line et au grand amusement des filles qui ?taient
r?guli?rement t?moins de ses agissements.
Pour l'heure, ignorant tout de cela, nous regardions Hugo qui restait
immobile. Le changement d'?tablissement et le fait que C?line arr?te la
danse l'avaient lib?r?. Il ?tait d'autant moins pr?par? ? voir
repara?tre sa hantise dans son propre jardin. Sa maman voulut l'emmener
dans la maison pour le nettoyer et le changer. ? peine capable de
s'exprimer, il lui fit comprendre qu'il voulait que ce soient S?bastien
et moi qui l'accompagnions. Am?lie ne posa pas plus de questions et
nous laissa faire. Je d?laissais C?line en lui jetant un regard noir.
Une fois dans la salle de bain, il nous raconta tout en d?tail. Les
humiliations, la violence, la peur permanente, car elle avait pris
l'habitude de l'attendre quelques m?tres apr?s la sortie de l'?cole,
sur le chemin du cours de danse ou m?me pr?s de chez lui pour
l'apostropher et lui faire la mis?re... Elle ?tait toujours accompagn?e
d'une bande de filles, parfois plus jeunes qu'elles, qui ne
participaient pas ou peu aux brimades, mais s'en faisaient les t?moins
et les rendaient encore pire par leurs rires et leurs encouragements.
Il ?tait d?sarm? face ? elles. Elles ?taient plus nombreuses que lui,
et donc il lui ?tait impossible de r?sister. Mais il s'agissait de
filles plus jeunes que lui, donc il lui ?tait impossible de demander de
l'aide sans para?tre ridicule. M?me ses amies, comme Celia, laissaient
faire, se disant qu'elles n'allaient tout de m?me pas intervenir contre
des ?coli?res plus petites qu'elles.
Je n'avais qu'une envie: descendre et casser la figure de cette petite
peste. S?bastien m'en dissuada. Il m'envoya dans la chambre de Hugo
pour que je l'aide ? se changer et il descendit. Il informa nos m?res
de la situation et alla chercher C?line, qui avait rejoint les autres
enfants et jouait comme si de rien n'?tait. Il lui dit s?chement que vu
la situation elle n'avait plus rien ? faire ici et que sa m?re allait
venir la chercher. Cette derni?re ne tarda pas ? arriver. Elle eut une
longue discussion avec S?bastien, Am?lie et ma m?re, et finit par
partir, emmenant sa fille loin de la maison, non sans s'?tre confondue
en excuses et avoir promit une punition ? la hauteur.
Pour Hugo, la f?te ?tait finie. Il refusa de quitter sa chambre.
S?bastien monta et me dit de rejoindre mes amis pour jouer avec eux
tandis qu'il s'occupait de son fr?re. Pendant l'apr?s-midi, Am?lie et
lui se relay?rent ? son chevet. Quand ce fut l'heure du g?teau, je
d?clarai que je ne voulais pas souffler mes bougies tant que Hugo ne se
serait pas assis ? table. Je finis par monter le voir moi-m?me. Il
?tait allong? sur son lit et tenait Huguette dans ses bras, prostr? et
sanglotant. Il savait que C?line ?tait partie et que personne en bas ne
l'emb?terait. Mais il ?tait incapable de bouger. Entre deux sanglots,
il me dit qu'il s'en voulait d'avoir g?ch? mon anniversaire, qu'il ne
me m?ritait pas comme ?grande s?ur?, qu'il ?tait d?sol?, etc. Je dus le
supplier de descendre. Il enfon?a sa t?te dans mon ?paule pour pleurer,
me suppliant de lui pardonner. Je lui dis qu'il n'avait rien ? se faire
pardonner, mais que je lui en voudrait s'il ratait mon g?teau. Nous
fin?mes par descendre ensemble. Sans faire attention, il portait
toujours contre lui sa poup?e. Il s'en aper?ut en bas des escaliers et
voulut remonter pour la reposer. Je lui dis de la garder, car elle
?tait la bienvenue ? mon anniversaire. Hugo s'assit ? table entre sa
maman et la mienne. Il mangea moins de la moiti? d'une part de g?teau.
Apr?s le go?ter, ce fut le moment tant attendu des cadeaux. J'en re?u
quantit?: une cage de foot d?montable, des DVD, des jeux vid?os, une
montre, une trottinette, le tout achet? par ma famille ou
collectivement par mes amis. Hugo, lui, m'avait lui-m?me fabriqu? un
cadeau, un pull qu'il avait tricot? avec ?crit dessus: ?Margaux n?1?.
Il avait pass? des heures ? le faire, et en toute discr?tion, sans que
je n'en ai aucun soup?on. J'embrassais tout le monde et nous part?mes
dans le jardin o? Le?la et S?bastien install?rent la cage de foot. Hugo
ne se joignit pas ? notre partie, mais au moins il se repartit pas dans
sa chambre.
Le soir, comme d'habitude, je le bordais dans son lit. Il portait une
nouvelle grenouill?re, rose ?galement, avec un c?ur. Ma m?re en avait
con?u une identique pour Huguette. De nouveau, il se confondit en
excuses. Je l'embrassais plusieurs fois sur la joue pour lui dire que
je ne lui en voulait pas.
Les jours suivants, ? l'?cole, je refusais d'adresser la parole ?
C?line. Mais bien que punie par ses parents et ?loign?e de mon fr?re,
elle trouva le moyen de continuer ? lui mener la vie dure. Par ses
amies, leurs fr?res et s?urs, ses partenaires de foot, elle parvint ?
faire circuler l'histoire de mon anniversaire et de la r?action de
Hugo. Bient?t, en cours de danse, puis dans sa classe, dans les
couloirs, la cours et ? la cantine, des filles qui ?taient au courant
l'accueillaient en faisant ?Pssssss...? avec leur bouche, pour mimer le
bruit de quelqu'un qui urine. Rapidement, Hugo ne pouvait plus se
promener nulle part sans entendre ce bruit.
Partie 11: Au parc
(ann?e 1, octobre)
Un jeudi que j'avais cours de karat?, Hugo vint chercher Jessica ? la
sortie de l'?cole pour la ramener ? la maison. Elle insista pour qu'il
l'accompagn?t au parc non loin de chez nous. Quand ils y arriv?rent,
?lisa, une fille de six ans qui ?tait dans la classe de Jessica,
s'approcha de lui en faisant ?Psssssss...?. Hugo feignit de l'ignorer,
mais d'autres fillettes l'entour?rent en faisant de m?me. Il prit la
main de Jessica pour se diriger vers la sortie du parc. Derri?re eux,
la petite fille continuait ? le haranguer. Elle se mit ? chantonner:
?Pipi culotte, pipi culotte!?, suivie par d'autres filles du m?me ?ge
qui coururent derri?re eux jusqu'? la grille. L?, ils tomb?rent sur un
groupe de filles, des amies de C?line. Elles les emp?ch?rent d'avancer
et les firent reculer:
?O? tu pars comme ?a, tu rentres changer ta couche?, demanda l'une
d'elle.
- Regardez, il est pas encore mouill? ici!, dit une autre en touchant
l'entre-jambe de Hugo.
- Il va l'?tre dans pas longtemps, croyez-moi!? R?pondit une troisi?me.
Avec un grand sourire, Jessica se d?gagea de la main de Hugo et
s'?carta pour les laisser partir au fond du jardin, derri?re des
arbres, loin du gardien et des bancs o? des m?res discutaient en
surveillant leurs enfants. Dans ce coin plus discret, l'attendait
C?line. Il tomba ? genoux devant elle, se tra?na jusqu'? ses souliers
pour les lui embrasser. Elle le laissa faire puis lui d?crocha un coup
de pied dans le visage: ?L?che mes semelles petite pisseuse!? dit-elle.
Il s'ex?cuta. Puis elle ordonna ? ses amies de le d?shabiller. ? ce
moment arriva le groupe de petites filles du d?but. ?lisa s'exclama:
?Il porte des couches la nuit et il joue ? la poup?e! Et il porte des
pyjamas de b?b?s filles! C'est elle qui nous l'a dit!? L?-dessus, elle
d?signa Jessica qui se tenait ? l'arri?re du groupe. Elle s'avan?a,
radieuse, et expliqua ? C?line et ? ses amies dans quel accoutrement
Hugo allait au lit chaque nuit. Elle d?crivit la d?coration de sa
chambre, ses passions pour la danse et les poup?es, ses pipis au lit,
ses grenouill?res roses, la fa?on dont la famille le traitait en
b?b?...
C?line s'approcha de Hugo, nu et agenouill? devant elle:
?C'est vrai tout ?a pisseuse?
- Oui Mademoiselle C?line! R?pondit-il en pleurant.
- Alors demain tu viendras ici, ? la m?me heure. Sous tes v?tements tu
porteras ton pyjama et tu devras avoir ta poup?e avec toi. Sinon tout
le monde saura ce que ta s?ur nous a dit.
- Mais, Mademoiselle C?line, je ne peux pas mettre mon pyjama tout
seul, et si je le salis, maman risque de savoir...
- Tais-toi! Tu as oubli? que tu n'avais pas le droit de discuter mes
ordres?
- Pardon Mademoiselle C?line!
- Tais-toi! Tu m?rites une punition petite pisseuse!
- Oui Mademoiselle C?line!
- Que m?rites-tu comme punition pisseuse?
- Je crois que je m?rite des fess?es...
- Combien?
- Je crois que je m?rite au moins vingt fess?es donn?es avec une
branche d'arbre, s'il vous pla?t Mademoiselle C?line.
- J'ai eu des probl?mes ? cause de toi. On m'a punie et Margaux ne me
parle plus. Tu ne crois pas que ?a m?rite plus de punitions?
- Si Mademoiselle C?line. Pourrais-je aussi nettoyer vos chaussures
avec ma langues, ainsi que celles de vos amies, s'il vous pla?t?
- Tr?s bien... Et tu n'oublies rien?
- Si Mademoiselle C?line. Pourriez-vous avoir la bont? de m'offrir ?
respirer vos gaz divins?
- Accord?!?, dit C?line avec un sourire sadique.
Elle s'approcha de Hugo, baissa son pantalon, lui tendit son post?rieur
et l?cha une s?rie de pets. Autour, les filles v?rifiaient qu'il
n'ouvrait pas la bouche et aspirait bien directement par le nez.
??a t'avait manqu?, hein?
- Oui Mademoiselle C?line, merci Mademoiselle C?line!? r?pondit Hugo
avant de d?poser un baiser sur le bas de sa culotte.
Sur ce, il fut saisi par les autres filles qui l'emmen?rent en lui
donnant des claques sur tout le corps, vers une cime d'arbre. Elles le
couch?rent sur le ventre, offrant ses fesses au fouet improvis? de
C?line. Il avait pris l'habitude de ces corrections. Il devait compter
les coups ? haute voix et remercier C?line pour chacun d'eux.
?Tu es pr?te la danseuse?, demanda-t-elle.
- Oui Mademoiselle C?line!
- Alors on y va! Clac!
- Un! Merci Mademoiselle C?line!
- Clac!
- Deux! Merci Mademoiselle C?line!
- Clac!
- Trois! Merci Mademoiselle C?line!?
Et ainsi de suite. Arriv?e au dix-septi?me coup, C?line tendit la
branche ? Jessica et lui demanda si elle voulait essayer. Elle prit le
relais:
?Dix-huit! Merci Mademoiselle Jessica!
- Clac!
- Dix-neuf! Merci Mademoiselle Jessica!
- Clac!
- Vingt! Merci Mademoiselle Jessica!?
Sur ce, il dut se mettre ? la t?che de nettoyer les chaussures de
toutes les filles. Chacune prit place ? son tour sur la cime de l'arbre
et tendit ses pieds ? la langue de Hugo. Comme il ?tait ? quatre
pattes, les filles s'amusaient ? lui monter dessus comme sur un poney
et entre deux paires de souliers ? l?cher, elles lui faisaient faire
des tours en le cravachant avec des feuillages et en criant: ?Hue
dada!? Quand il eut termin?, C?line lui tendit encore son post?rieur
pour une s?rie de gaz et finit par dire ? ses amies de lui rendre ses
v?tements. Quand il fut rhabill?, elle lui dit: ?N'oublie pas. Ici,
demain, 17h, avec ta tenue de b?b? et ta poup?e...? Elle finit mine de
s'en aller, puis se retourna vers lui: ?Et une derni?re chose. Je veux
que tu fasses pipi et caca dans ta culotte maintenant!? Hugo ob?it.
Quelques secondes plus tard, ?lisa vint vers lui et baissa son
pantalon. On voyait bien la marque ? l'arri?re de son slip. La fillette
ramassa une branche et appuya dessus pour l'?craser et l'?taler partout
? l'int?rieur. Puis elle se mit ? chanter: ?B?b? caca culotte! B?b?
caca culotte!
- Jessica, sois gentille, remets lui son pantalon et emm?ne ta petite
s?ur chez toi, je crois qu'elle a besoin d'?tre chang?e! Dit C?line.
Mais avant ?a, B?b? caca culotte, viens me dire au revoir!?
Hugo se mit ? genoux devant elle et lui embrassa les pieds. ?Au revoir
Mademoiselle C?line?, dit-il. Puis il fit de m?me avec toutes les
filles pr?sentes. Quand ils partirent enfin, Jessica lui tenant la
main, toutes les filles cri?rent: ?Au revoir B?b? caca culotte!?
Sur le chemin du retour, Hugo n'osait soutenir le regard de Jessica. Il
finit par l?cher difficilement un mot: ?Pourquoi?? Elle ne r?pondit
pas, se contentant de lui dicter la version des faits ? raconter ? la
maison: ?Tu m'as accompagn? au parc. Tout se passait bien quand soudain
tu as eu une envie pressante et tu n'as pas pu te retenir. Tu es parti
en courant, tu as tr?buch? et tu est tomb? par terre, ce qui explique
l'?tat boueux de tes v?tements. C'est d'accord?
- Oui...
- Oui qui?
- Oui... Mademoiselle Jessica...?
? ce dernier mot, Hugo fut pris de hauts-le-c?ur et dut aller vomir
derri?re une voiture. ?Tr?s bien, lui dit Jessica, on dira que tu es
tomb? malade. Comme ?a demain tu resteras ? la maison, en pyjama, et ?
17h tu pourras te rendre comme convenu au rendez-vous avec tes
gentilles amies.
- Oui Mademoiselle Jessica?, fut sa r?ponse avant qu'il aille de
nouveau vomir dans le caniveau.
Ils rentr?rent ? la maison en m?me temps que nos m?res. Il expliqua
qu'il ne se sentait pas bien, qu'il avait fait sur lui et avait vomi.
Il se pr?cipita aux toilettes pour vomir de nouveau. Am?lie
l'accompagna dans la salle de bain, le changea et le coucha dans son
lit.
Partie 12: Le r?confort
(ann?e 1, octobre)
Quand je rentrai, on m'apprit que Hugo ?tait malade. Peu apr?s, le
t?l?phone sonna. Je d?crochai car les adultes ?taient occup?es. C'?tait
Celia. Elle me demanda si je savais ce qui s'?tait pass? au parc. Je
r?pondis que non. Elle avait crois? des filles qui lui avaient racont?
les faits en d?tail. Je n'en croyais pas mes oreilles. En raccrochant,
je me rendis au salon. Jessica ?tait assise sagement en faisant ses
devoirs. Je regardais ma s?ur et lui d?crochai une ?norme paire de
claques. Surprise, elle mit un temps avant de fondre en larmes. Ma m?re
se pr?cipita sur moi en me criant que j'?tais folle. J'attrapai les
cheveux de Jessica en lui criant de raconter ce qu'il s'?tait pass? au
parc. Ma m?re m'attrapa pour m'?loigner d'elle. Je restai agripp?e ? la
chevelure de ma s?ur, qui se d?battait tant bien que mal et finis par
en arracher une touffe alors que ma m?re me soulevait. Je continuais ?
hurler: ?Raconte, raconte!? Am?lie se pencha vers Jessica pour la
prendre dans ses bras. ?Raconte, raconte! Tu as perdu ta langue
maintenant? Dis ce qu'il s'est pass?!? Je l'injuriai. Elle se blottit
dans les bras de notre belle-m?re pour se prot?ger de moi. Ma m?re
m'emmena dans la cuisine. Elle me versa un verre d'eau sur la t?te en
me disant de me calmer et elle me mit une s?rie de fess?es. Je
m'arr?tai de crier et me tint debout devant elle en la d?fiant du
regard. Je lui dis que dans quelques minutes elle allait r?agir comme
moi. Mais elle ne voulait rien entendre. Elle m'ordonna d'aller dans ma
chambre. Je lui dis de m'?couter. Elle refusa et me saisit par le
poignet pour m'emmener aux escaliers. Nous tombions sur Hugo qui ?tait
descendu alert? par les cris. J'avan?ais vers lui en lui disant de se
rassurer, que j'?tais au courant et que tout allait s'arranger. Il me
regarda abasourdi et remonta les marches quatre ? quatre pour
s'enfermer dans sa chambre. Am?lie le vit. Elle ?tait encore en train
de consoler Jessica. Elle ne savait plus o? donner de la t?te. Ma m?re
lui dit qu'elle s'en occupait et m'ordonna de filer dans ma chambre.
Elle m'accompagna jusqu'? la porte, la referma derri?re moi et alla
frapper ? celle de Hugo. Il l'avait ferm?e ? cl?. On l'entendait
sangloter.
Elle redescendit et demanda ? Jessica, qui avait arr?t? de pleurer, de
lui dire ce qu'il se passait. Elle fit mine de ne rien comprendre non
plus. Mais elle n'?tait pas bonne actrice. Nos m?res lui demand?rent de
dire la v?rit?. Elle se leva d'un bond et cria: ?J'?tais oblig?e pour
garder mes copines! De toutes fa?ons tout le monde se moque de lui,
c'est un b?b? et un p?d?, tout le monde le sait!?, puis elle courut se
r?fugier dans sa chambre. J'?tais sortie de la mienne pour suivre les
?v?nements, cach?e dans les escaliers. Je regagnai mes quartiers pour
ne pas me faire surprendre. Am?lie et ma m?re mont?rent. Elles
frapp?rent ? la porte de Hugo. Il refusa de r?pondre. On l'entendait
juste pleurer et vomir. Elles vinrent alors me voir pour que je leur
raconte ce que je savais.
Je leur rendis compte du coup de fil de Celia. L'histoire commencerait
? tourner par le bouche ? oreille et bient?t, ? cause de Jessica, le
calvaire de Hugo allait devenir encore plus insupportable qu'il l'?tait
d?j?. Ma m?re se pr?cipita dans la chambre de Jessica. Nous entend?mes
des cris, suivis de claques et de fess?es. Puis elles sortirent dans le
couloir, ma petite s?ur tenue fermement par l'oreille et essayant
vainement de s'?chapper. Ma m?re frappa ? la porte de Hugo. Am?lie et
moi sort?mes. Il refusait d'ouvrir. Ma chambre et la sienne avaient la
m?me serrure et j'allais donc chercher ma cl?. Je la tendis ? Am?lie.
Voyant la porte s'ouvrir, Hugo s'?tait pr?cipit? pour la bloquer, mais
trop tard. Am?lie ouvrit et le trouva. Son pyjama ?tait macul? de vomi,
son visage et son col ?taient salis par les larmes et la morve... Ma
m?re poussa Jessica ? l'int?rieur, qui tr?bucha et tomba ? quatre
pattes devant Hugo. ?Regarde ton grand fr?re dans les yeux et demande
lui pardon!? cria-t-elle. ?Tu trouves toujours ?a dr?le?? Elle dit
pardon ? Hugo, mais il d?tourna le regard, incapable de l'affronter.
?Hugo, mon ch?ri, assieds-toi sur le lit s'il te pla?t?, lui demanda ma
m?re. Elle saisit alors Jessica, baissa son pantalon et sa culotte et
la posa en travers des genoux de son beau-fils. Elle se saisit d'une
ceinture de Hugo et la lui donna en lui disant de s'en servir pour
donner une fess?e ? Jessica. Il la saisit d'une main tremblante et la
laissa tomber. Il se releva, faisant rouler Jessica par terre et
chercha ? s'enfuir hors de sa chambre. Am?lie l'intercepta. Elle
regarda sa compagne en lui disant que ce n'?tait pas une bonne id?e.
Mais ma m?re avait r?cup?r? la ceinture et la faisait claquer de grands
coups par terre pour impressionner Jessica. Elle la saisit par
l'oreille et la fit avancer jusque dans sa chambre. Elle l'enferma ?
cl?, disant qu'elle ne voulait plus l'entendre jusqu'au lendemain.
Ma m?re se dirigea vers la salle de bain o? Am?lie avait emmen? Hugo
pour le nettoyer. Il ?tait dans la baignoire. Sa couche, pleine des
deux c?t?s, ?tait pos?e par terre Elles me demand?rent de le nettoyer
avec un gant de toilette pendant qu'elles sortaient pour avoir une
discussion. Caressant les cheveux de Hugo avec le gant et lui versant
de l'eau ti?de sur le visage, j'approchais sa t?te de moi pour le
c?liner. ?L?, l?, c'est fini mon ch?ri?... Je m'?tonnait moi-m?me de
l'appeler ainsi, mais c'?taient les mots qui sortaient spontan?ment de
ma bouche.
?Je ne pourrais plus jamais aller au coll?ge, ou ? la danse, ou m?me
sortir dans la rue... Sanglotait-il.
- Nos mamans vont trouver une solution, t'inqui?te pas. Pense ? autre
chose...?
Am?lie rentra dans la salle de bain. Elle demanda ? Hugo s'il
connaissait les noms de toutes les filles qui l'avaient violent? au
parc. Il lui donna ceux des filles de mon ?ge et celui de celle qui
?tait dans la classe de Jessica. Pour le reste, il ne savait pas. Ma
m?re partit dans la chambre de Jessica pour r?colter les informations
compl?mentaires. Pendant que j'emmenais Hugo dans sa chambre pour lui
mettre une nouvelle couche et un pyjama propre, sans oublier de lui
tendre sa poup?e, Am?lie et ma m?re passaient des coups de fil aux
parents de C?line et de toutes les autres. Je demandais ? Hugo s'il
voulait descendre regarder la t?l?. Il me dit d'accord. En sortant, il
me donna la main machinalement. Dans le salon, j'installais une
couverture par terre et le fis asseoir dessus. Je m'assis derri?re lui,
dans le canap?, pour pouvoir lui caresser la t?te tout en zappant. Je
mis une cha?ne de t?l? pour enfants. Il regarda en su?ant son pouce.
Puis il se tourna vers moi:
?Margaux?
- Oui b?b??
- Tu voudrais bien... Pardon, non rien.
- Si, dis moi!
- C'est un peu...
- Tu peux tout me demander! D'habitude c'est toi rends tout le temps
des services. Pour une fois je peux bien me rendre utile!
- H? bien... Huguette n'est pas habill?e pareil que moi. J'aimerais la
changer mais son pyjama est en haut.
- Je vais le chercher tout de suite!? Je revins quelques instants apr?s
avec le pyjama de poup?e, ainsi qu'une couche et un biberon. ?Comme ?a
tu pourras m?me la pr?parer pour la nuit!
- Merci Margaux... Dit-il en s'accrochant ? mon cou pour me faire un
bisou.
- Tu veux autre chose? ? manger?
- Non merci Margaux, je n'ai pas tr?s faim...
- ? boire peut-?tre? Un lait chaud?
- Heu... Oui, je veux bien s'il-te-pla?t.
- Je te l'apporte tout de suite.
- Margaux? Dans la cuisine... Il y a, au-dessus du frigo, un placard
avec dedans un carton. Dans ce carton il y a des affaires ? ta maman,
de quand vous ?tiez b?b?s Jessica et toi... Je crois qu'il y a des
biberons. Tu crois que tu pourrais...?
- Bien s?r b?b?! C'est normal que tu veuilles faire comme Huguette.
Change-l? et je t'apporte ton bibi de bon lolo!
- Merci Margaux...?
Je trouvai les biberons. J'en choisis un rose et le nettoyais pendant
que le lait chauffait. Je revins au salon avec. Hugo ?tait en train de
donner le sien ? Huguette. Je m'asseyais sur le canap? et dis ? Hugo de
s'allonger pour poser sa t?te sur mes genoux. Je la sur?levai avec un
coussin et lui ins?rai la t?tine dans la bouche. Je tenais le biberon
dans une main et caressais ses cheveux de l'autre. Il reproduisait
exactement les m?mes gestes sur sa poup?e, d?pla?ant sa main libre
exactement comme je le faisais avec la mienne. En revenant au salon,
nos m?res nous regard?rent attendries.
?Je propose qu'un se fasse un plateau t?l? ce soir?, dit ma m?re. Hugo
n'avait pas tr?s faim. Tandis qu'elles pr?paraient des croques-
monsieur, nos m?res lui firent de la pur?e. Le carton avec les affaires
de b?b?s ?tant toujours sorti, Am?lie trouva un bavoir avec un dessin
de princesse, une assiette et une cuill?re pour b?b? aux m?mes motifs.
Elle revint avec le tout. Hugo s'assit entre mes genoux et elle posa un
plateau sur nos jambes avec son assiette. J'attachais son bavoir,
commen?ais ? le nourrir, en faisant l'avion avec la cuill?re, en
disant: ?une cuiller?e pour maman, une cuiller?e pour Monique, une
cuiller?e pour Margaux, une cuiller?e pour S?bastien, une cuiller?e
pour Le?la, une cuiller?e pour Celia...? J'omettais volontairement
Jessica et pr?f?rais ne pas dire d'autre nom d'une de ses amies, ne
sachant pas qui s'?tait bien ou mal comport?e avec lui. Quand il eut
termin?e son assiette, Am?lie le souleva afin de me laisser manger et
de lui donner un biberon d'eau sucr?e. En le portant jusque sur le
fauteuil, elle t?ta sa couche et se rendit compte qu'elle ?tait sale ?
l'arri?re. Hugo commen?a ? avoir les larmes aux yeux. ?Ce n'est rien
mon b?b?. Tu as le droit de salir ta couche, tant que c'est toi qui
l'as d?cid??. Quand le biberon fut vide, elle lui dit:
?Demain, si tu veux, tu n'iras pas au coll?ge. Je vais prendre ma
journ?e pour rester avec toi. Tu veux?
- Oui maman...?
Il marqua une pause et reprit:
- Maman?
- Oui ch?ri?
- Si je reste ? la maison, je pourrais rester en tenue de b?b??
- Bien s?r ch?ri!
- Je veux dire, en couche, pas forc?ment en pyjama...
- D'accord ch?ri.
- Et... Est-ce que par-dessus ma couche et ma culotte plastique je
pourrai porter un collant?
- Ok ch?ri...? Hugo avait l'air pr?occup?, comme s'il avait encore des
requ?tes ? faire mais qu'il n'osait pas.
?Si tu veux, si Margaux est d'accord, je pourrais m?me t'habiller avec
une jupe ou une petite robe ? elle, reprit Am?lie. C'est ?a que tu
n'osais pas me demander?
- Oui maman, tu as devin?... Dit-il penaud.
- Tout ce que tu veux b?b?... R?pondis-je, voyant qu'il avait du mal ?
formuler son d?sir.? Hugo baissait le regard, rougissant comme si sa
t?te allait exploser.
?H? bien quoi?, dit ma m?re. Tu veux t'habiller en petite fille? Tu
veux ?tre jolie? O? est le mal? Tu n'emb?tes personne. Tu assumes ton
c?t? sensible voil? tout. Tu ne fais rien de mal! C'est tr?s courageux
de ta part au contraire!
- Nous sommes toutes tr?s fi?res de toi, lui dit Am?lie
- C'est vrai! Ajoutai-je.
- Merci...?, chuchota Hugo en esquissant un petit sourire.
Le t?l?phone sonna. Je r?pondis. C'?tait S?bastien. Am?lie lui avait
laiss? un message un peu plus t?t pour lui raconter. Il me demanda
comment ?a allait. Je lui racontai toute la fin de journ?e en
d?tails... Y compris ce que Hugo venait de demander pour le lendemain.
?Vous ?tes une super-famille!?, me r?pondit-il. Je lui demandai s'il
voulait parler ? sa m?re ou ? Hugo. Il me dit de lui passer d'abord
Am?lie. ?Je t'embrasse petite s?ur?, me dit-il avant que je passe le
t?l?phone. Je me rassis pendant qu'Am?lie se levait. Elle d?posa Hugo
sur mes genoux et partit dans la cuisine pour parler. Quand elle
revint, elle passa le t?l?phone ? Hugo.
?All?? ?a va S?bastien?
-...
- Oui moi ?a va mieux.
-...
- Oui, je sais. Mais j'ai peur de retourner au coll?ge, ? la danse ou
m?me de sortir, d'aller au parc...
-...
- Non, elles ne m'ont pas encore dit.
-...
- D'accord, je leur demande.
-...
- Comment je vais m'habiller demain? Je ne sais pas encore...
-...
- Oui, je sais. Non, non, je n'ai pas honte... Enfin pas trop.
-...
- Oui. J'esp?re ?tre joli. Oui on t'enverra des photos sur ton
portable. Je demanderai ? maman.
-...
- Oui Huguette va bien.
-...
- D'accord, je l'embrasse pour toi.
-...
- Moi aussi je t'embrasse tr?s tr?s tr?s fort. Je t'aime!
-...
- Je t'aime encore plus!
-...
- Bisous, bisous d'amour!
-...
- Bonsoir Le?la!
-...
- Oui ?a va et toi?
-...
- Oui j'esp?re que ?a ira mieux apr?s.
-...
- Je ne sais pas, S?bastien m'a dit de demander.
-...
- L? je porte ma grenouill?re toute rose.
-...
- Oui Huguette aussi.
-...
- D'accord je lui fais des bisous.
-...
- Une vraie robe de princesse? Un d?guisement de f?e? Blanche-neige? La
Petite sir?ne? Tu as tout ?a comme d?guisements?
-...
- Tu crois qu'ils m'iraient?
-...
- D'accord. Merci, merci Le?la!
-...
- Merci Le?la! Je t'aime!
-...
- Bisous, bisous!
-...
- Oui j'embrasse tout le monde. Bisous, je t'aime et j'aime S?bastien!?
Il raccrocha le t?l?phone.
?Maman? Reprit-il,
- Oui b?b?-chou?
- Le?la a dit qu'elle avait plein de robes et de d?guisements ? me
donner si je voulais...
- Oui j'ai entendu mon b?b?...
- Et elle vous embrasse tous...
- Oui on a entendu mon b?b?...
- Maman?
- Oui mon b?b??
- S?bastien m'a dit que vous aviez trouv? une solution pour les filles
qui sont m?chantes...
- Oui ch?ri. On a appel? leurs parents. Demain, Monique et moi on ira ?
l'?cole et on les rencontrera dans le bureau de la directrice. Les
parents de C?line ont dit qu'ils avaient une id?e pour qu'elle ne
puisse plus t'emb?ter. Mais je ne peux pas te dire maintenant. Margaux
te racontera en rentrant de l'?cole. D'accord?
- D'accord maman.?
Am?lie me tendit le biberon. Elle avait mis du chocolat au lait dedans.
Elle m'en avait aussi apport? dans une tasse. Je le fis boire ? Hugo
pendant que je d?gustai le mien. Hugo s'endormit sur mes genoux. Vers
21h, on sonna ? la porte. Am?lie alla ouvrir. J'entendais qu'elle
parlait avec une femme. Pendant ce temps, ma m?re prit Hugo dans ses
bras pour que je puisse aller me coucher. Nous mont?mes ? l'?tage sans
faire de bruit. Elle d?posa Hugo sur le meuble qui servait de table ?
langer et partit voir dans la chambre de Jessica. Elle s'?tait
endormie. Pendant que je me brossais les dents, Hugo se r?veilla. Je le
regardais en souriant. Il essaya de se relever. Je rin?ais ma bouche et
lui dit de ne pas bouger. Je vins vers lui, pris sa poup?e et la d?posa
d?licatement de c?t? ; j'ouvris l'arri?re de sa grenouill?re, lui
souleva les jambes pour la retirer et commen?a ? d?faire sa couche. Son
derri?re ?tait tout sale. Je le regardais en souriant. ?B?b? a fait un
beau popo!? Il avait un petit sourire honteux. Je saisis la t?tine qui
?tait pos?e sur le rebord du lavabo et lui enfon?ai dans la bouche.
?Rendors-toi b?b?, je m'occupe de tout.? Je le nettoyai avec des
lingettes, mis de la cr?me partout, du talc, puis une couche propre. Je
lui remis sa culotte en plastique et son pyjama et le fis descendre de
la table. Je tapotai ses fesses et machinalement, il se mit ? quatre
pattes. ?On va dans ta chambre?? lui proposai-je. Il fit oui de la
t?te. Je le suivis en portant Huguette, ouvris la porte et soulevai sa
couette pour qu'il puisse se glisser dedans. Je le bordai. Nos m?res
arriv?rent et le trouv?rent par? au dodo. Je mis en marche la veilleuse
qui diffusait de la musique et l'embrassai. Il s'agrippa ? moi pour me
rendre mon bisou. Je lui enlevai sa totote pour qu'il puisse le faire.
Puis ma m?re et Am?lie vinrent aussi l'embrasser. Nous part?mes en
laissant la porte entre-ouverte. Je leur dis bonne nuit et allai me
coucher. Am?lie m'attrapa par la taille et se baissa pour me parler.
?Tu as ?t? formidable aujourd'hui. Tu as fait tout ce qu'il fallait. Tu
es tr?s tr?s mature tu sais?
- Merci Am?lie, dis-je en rougissant
- Je suis tr?s fi?re de toi ma ch?rie, me dit ma m?re en m'embrassant
le dessus de la t?te.
- Merci... Et pour les filles vous allez faire comment?
- Ne t'en fais pas. Demain tu auras une surprise ? l'?cole. Me dit ma
m?re
- Et pour Jessica?
- On va la punir aussi. Tu verras,? me r?pondit-elle.
Partie 13: Enfin prises!
(ann?e 1, octobre)
Le lendemain matin, ma m?re vint me r?veiller ? 7h pour prendre mon
petit d?jeuner. Je descendis. Jessica ?tait assise ? table, le visage
ferm?. Pendant le petit-d?jeuner, Am?lie, ma m?re et moi ne lui
adress?mes pas la parole. Je partis faire ma toilette et m'habiller. Ma
m?re accompagna Jessica dans la salle de bain. S?chement, elle lui dit
de s'asseoir sur la table ? langer. Jessica ne comprenait pas mais le
fit, de peur d'une punition. Sans avoir compris ce qu'il lui arrivait,
elle se retrouva avec une couche sur les fesses. Puis Am?lie entra et
tendit ? ma m?re des v?tements: une chemise blanche, un pull violet,
des collants de laine blancs et une jupe pliss?e mauve. C'?tait une
jupe qu'elle avait quand elle ?tait plus petite. D?sormais, elle allait
?tre trop courte pour elle. Quand elle fut habill?e, elle comprit que
ses v?tements n'allaient pas cacher ce qu'elle portait en dessous, ou ?
peine. Si elle se baissait, marchait un peu trop vite, sautait... Cela
r?v?lerait son derri?re rembourr?. Elle avan?ait donc ? petits pas en
tenant le bas de sa jupe pour l'emp?cher de se soulever. Ma m?re lui
dit qu'elle devrait s'y habituer, car elle irait ? l'?cole ainsi v?tue
pour les deux prochaines semaines... Am?lie se rendit dans la chambre
de Hugo. Elle d?posa un biberon de chocolat chaud sur sa table de nuit
et lui dit qu'il pouvait continuer ? dormir et le boire quand il
voudrait. Elle reviendrait s'occuper de lui dans une heure.
Comme convenu, nos m?res nous accompagn?rent jusqu'? l'?cole. Je les
embrassai pour rejoindre mes copains, mais Jessica restait retenue par
le poignet par ma m?re. De l'autre main, elle tentait toujours avec
embarras de maintenir sa jupe le plus bas possible. D'autres filles de
son ?ge et du mien restaient avec leurs parents, la t?te baiss?e.
Certaines pleuraient. Am?lie fit le tour des parents pour leur serrer
la main. Aucune fille n'avait l'air de porter de couche ou de v?tements
particuliers, mais elles savaient qu'elles avaient des ennuis pour ce
qu'elles avaient fait la veille. Soudain, je vis arriver C?line, tenue
? chaque main par ses parents. Ils la tra?naient presque. Je ne pus
m'emp?cher d'?clater de rire. Elle qui ?tait tout le temps en jogging
portait une tenue de petite fille mod?le: une chemise avec un col en
dentelle, un gilet et une une jupe assortis en velours vert, des
collants gris et des mocassins vernis. Sur la t?te, elle avait un n?ud
rouge. Sa jupe aussi ?tait tr?s courte. Je penchais la t?te pour
regarder en-dessous. Il me semblait voir un rembourrement, mais je n'en
?tais pas s?re. Elle pleurait elle aussi. Quand la cloche sonna, je la
d?fiai du regard en voyant passer devant moi le cort?ge de parents qui
entraient dans l'?cole en tenant leurs filles fermement et se
dirigeaient vers le bureau de la directrice.
La directrice de l'?cole, Madame Le Gall, ?tait une femme ?g?e, s?v?re
mais juste. Elle aimait beaucoup Hugo et avait souvent eu des rendez-
vous avec Am?lie. Elle connaissait leur situation depuis le d?but et
avait toujours ?t? disponible pour eux. Aussi, Am?lie avait-elle pu
l'appeler la veille pour lui raconter tout. C'est elle qui lui avait
fourni les num?ros des familles concern?es et avait fix? ce rendez-
vous. En passant devant moi, ma m?re me fit signe de les suivre.
Dans son bureau, la directrice fit s'aligner les filles devant elle en
laissant les parents et moi derri?re. J'?tais heureuse de ce qui leur
arrivait, mais aussi de ne pas ?tre ? leur place, et un peu fi?re
d'?tre avec les adultes. Elle leur fit une le?on de morale tr?s dure,
leur disant qu'elles pourraient ?tre arr?t?es par la police et
conduites devant un juge pour enfants pour ce qu'elles avaient fait.
Elle leur dit qu'elles avaient de la chance que la maman de Hugo ne
s'en tienne qu'? avertir leurs familles et leur ?cole. Puis elle les
fit sortir et leur dit de s'aligner contre le mur sans parler et sans
bouger. Un surveillant vint s'assurer qu'elles ob?issaient. Elle
s'adressa aux parents pour savoir quelles punitions ils avaient
pr?vues. La plupart assur?rent que leurs filles ne recommenceraient
plus. Elles ?taient toutes priv?es de sorties, d'activit?s extra-
scolaires, de t?l?vision, etc. C?line serait d?sinscrite du foot pour
toute l'ann?e, ses jeux pr?f?r?s et ses consoles lui seraient
confisqu?s et elle n'aurait plus le droit de s'amuser qu'avec ses
anciens jouets, des d?nettes et des poup?es qu'elle avait d?laiss?es
depuis la maternelle. En outre, elle ne s'habillerait plus comme elle
l'entendait mais avec des v?tements tr?s enfantins. Et comme Jessica,
elle avait ?t? remise aux couches pour une dur?e ind?termin?e. Sous ses
v?tements, elle portait un body, ferm? ? l'arri?re et qu'elle ne
pouvait pas enlever elle-m?me. En cas de besoin, elle serait oblig?e de
demander ? quelqu'un de l'aider ou d'utiliser ses couches. La
directrice me regarda:
?Tu aimes beaucoup Hugo?
- Oui madame, c'est mon grand fr?re, je l'adore!
- Tu as raison, c'est un petit gar?on formidable. Aussi je comprends
que tu aies envie de te venger de celles qui lui ont fait du mal...
- C'est vrai.
- Tu as pris la bonne d?cision en avertissant tout de suite ta maman et
celle de Hugo. Tes mamans si je puis dire. Je te demanderai donc de
rester aussi mature que jusqu'? pr?sent et de ne pas en rajouter. Si on
te prenait ? frapper une des filles, ou ? soulever la jupe de C?line ou
celle de Jessica pour montrer ce qu'elles portent en-dessous, nous
serions oblig?s de te punir comme n'importe qui d'autre, et ?a ne nous
ferait pas plaisir du tout. Tu as compris?
- Oui madame, j'ai compris.
- C'est tr?s bien. Hugo et tes mamans ont beaucoup de chance de
t'avoir.? Elle me fit un sourire, ?v?nement d'autant plus agr?able pour
une ?l?ve qu'il ?tait extr?mement rare. J'avais presque envie de lui
faire une r?v?rence comme autrefois les petites filles qu'on
complimentait, ou d'aller l'embrasser! Je me contentai de baisser la
t?te et de dire merci.
Tous les parents me firent des petits sourires. Nous sort?mes et tout
le monde retourna en classe. Je marchais fi?rement devant les autres
filles, ? c?t? du surveillant et entrai en classe avec un grand
sourire, suivie de C?line qui essuya de nombreux regards interloqu?s.
Pendant la r?cr?ation, dans le couloir, les ?l?ves de notre classe se
demandaient ce qu'il s'?tait pass? le matin et pourquoi C?line avait
une allure diff?rente. Je remarquai que ma ma?tresse ?tait encore dans
la classe et que tous les enfants ?taient dehors. C?line ?tait au
milieu d'un groupe de gar?ons et leur parlait ? voix basse. Je jetais
encore un regard dans le couloir. Aucun adulte ? l'horizon. Apr?s avoir
un peu h?sit?, je me dirigeai vers elle et soulevai sa jupe en criant:
?Tu n'as pas encore mouill?e ta couche C?line?? Tous les regards se
dirigeaient vers elle et moi. Tout le monde vit ce qu'elle portait.
Elle devint ?carlate et courut vers les toilettes o? elle s'enferma. Je
criais ? travers la porte: ?Tu ne peux pas l'enlever toute seule! Tu
veux de l'aide b?b? C?line?? Tout le monde ?clata de rire.
Soudain, j'entendis un toussotement derri?re moi. C'?tait madame Le
Gall et mon institutrice. Je me retournai et baissai la t?te. La
directrice s'approcha de moi et me dit: ??videmment, je n'aurais rien
d? dire, peut-?tre que ?a ne t'aurait pas donn? l'id?e...? Je ne
r?pondis rien. Elle continua: ?La tentation ?tait difficile ?
surmonter. Mais que ?a ne se reproduise pas.? Elle me fit un petit
sourire tr?s discret et repartit en nous disant de nous mettre en rang.
Dans la cours, C?line resta seule assise dans un coin. Mon ami Adrien
vint me voir et me dit: ?Bien jou?, tu l'as vraiment eue!
- C'est vrai, elle m?ritait.
- Tu as raison. Tu sais, ma petite s?ur, ?lisa, elle faisait partie du
groupe qui a emb?t? ton fr?re hier. Quand elle me l'a racont?, j'ai
failli aller tout rapporter ? mes parents. Je lui ai dit qu'elle ?tait
m?chante et je l'ai m?me grond?e. Apr?s tes mamans ont appel? et elle
s'est faite punir comme elle le m?ritait.
- Oui je sais. Il faudra que tu m'aides pour que ?a ne se reproduise
plus.
- D'accord. Tu sais, je serais pr?t ? faire beaucoup de chose pour toi.
- Ah bon?
- Oui... Je crois que je suis... Un peu... Enfin... Tu... Tu...
- Oui?
- Tu as un amoureux Margaux?
- Non pas encore. Lui r?pondis-je en souriant.
- Et tu... Enfin, moi je trouve que tu es... Super et jolie et...
- Toi aussi tu me plais Adrien!
- Ah bon, c'est vrai? Alors tu veux bien ?tre mon amoureuse?
- Mais oui gros b?ta!?, r?pondis-je.
Il me prit par la main et m'emmena derri?re la porte de la cantine. Un
endroit interdit aux ?l?ves mais par cons?quent non surveill?. Il
s'appr?tait ? m'embrasser. Je l'interrompis:
?Juste une chose, pour savoir. Si tu as grond?e ta s?ur, c'est parce
que tu trouvais que c'?tait mal ce qu'elle avait fait ? Hugo, ou juste
parce que Hugo est mon grand fr?re?
- Heu... Je sais pas. C'est vrai que c'?tait vraiment m?chant ce
qu'elles lui ont fait. Moi j'aurais pas voulu ?tre ? sa place. Mais
apr?s c'est vrai que quand je l'ai su j'ai d'abord pens? ? toi...?
Sa r?ponse me satisfaisait. Je le laissais me faire un bisou sur la
joue. N?anmoins, j'avais une id?e derri?re la t?te pour ?tre s?re que
ce gar?on ?tait digne d'?tre mon amoureux.
Partie 14: b?b?-Choupinette
(ann?e 1, octobre)
Am?lie avait retrouv? Hugo. Elle l'avait r?veill?, lui avait donn? un
autre biberon et l'avait emmen? dans la salle de bain. Elle le nettoya
car il avait encore sali sa couche, lui donna le bain, puis lui remit
des langes propres. Elle lui demanda comment il voulait s'habiller.
Comme je leur avait donn? la permission la veille, ils se rendirent
dans ma chambre, Hugo port? par Am?lie, sa totote dans la bouche et sa
poup?e ? la main. Ils ouvrirent mes placards et tiroirs et il montra du
doigt un justaucorps rose - un achat farfelu de ma m?re que je ne
mettais jamais! Pour ce qui est des robes et des jupes, il n'y avait
pas grand choix et rien n'?tait dans le ton. Am?lie porta alors son
fils dans la chambre de Jessica. Ils y choisirent une robe ? bretelles
blanche avec des coutures roses. Am?lie choisit ?galement une paire de
collants blancs avec des c?urs roses. Elle prit aussi un serre-t?te
blanc avec un n?ud rose. Elle le ramena dans sa chambre pour l'habiller
enti?rement. Elle l'aida ? chercher dans les affaires de ses poup?es
des v?tements ressemblants pour v?tir Huguette. Elle le regarda
s'occuper de sa poup?e, la changer, l'habiller et lui mettre une t?tine
dans la bouche. Puis elle lui dit de choisir quelques jouets pour
descendre au salon. Elle l'y porta et il d?couvrit qu'elle avait
install? un parc de b?b?. Il ?tait rose, avec des lattes sur un c?t?
pour l'ouverture et un filet sur les trois autres c?t?s. Elle y avait
dispos? un hochet, une girafe qui couine, un gros nounours rose en
velours et des cubes ronds avec des lettres. Pos? dedans, il commen?a ?
cajoler le nounours, puis ? bercer sa poup?e. Il prit chacun des autres
objets et joua un peu avec, secouant le hochet en riant comme un b?b?.
Am?lie avait install? son fauteuil devant le parc et l'observait en
souriant. Il la regarda et essaya de lui parler avec sa t?tine:
?Momon?
- Oui b?b?-Chou?
- Ai en i eu ai i i...
- Comment mon amour? Demanda-t-elle,
- Z'ai en'ie e fai' i'i!
- Je ne comprends pas... Elle lui enleva sa t?tine
- Z'ai envie de fai' pipi... Dit-il en gardant sa voix de b?b?.
- H? bien vas-y, qu'est-ce que tu attends?
- Ze peux fai' dans ma cousse?
- Bien s?r ma ch?rie! C'est pour ?a que tu en portes une!
- Me'fi maman... Et fi ze veux fai' popo?
- H? bien c'est pareil ma jolie!, dit-elle en lui caressant l'?paule.
- Maman?
- Oui ma ch?rie?
- Pou'quoi tu m'appe'e ?ma? f?'ie et ?ma? zolie?
- Parce que tu es ma petite fi-fille voyons!
- Mais maman, ze fuis zun ga'fon!
- Ah bon? Mais pourtant tu portes une robe, un collant, un serre-t?te,
une culotte en plastique rose, un t-shirt rose... Dit-elle en touchant
? chaque fois la partie de sa tenue qu'elle d?signait. Et tu t'habilles
comme ta poup?e, qui est une fille. D'ailleurs, tu es sa maman, non?
- Mais ze m'appe' Hugo!
- Ah non, Hugo c'est mon grand gar?on de presque onze ans. Mais
aujourd'hui il n'est pas l?, il reviendra s?rement demain. ? la place
j'ai b?b?-Choupinette, mon b?b? fille!
- Ah bon?
- Mais ne t'en fais pas ma ch?rie. Je vous aime tous les deux tr?s tr?s
fort. Et tu peux ?tre l'une ou l'autre quand tu veux.
- D'acco' maman
- Tu pr?f?res ?tre qui aujourd'hui?
- B?b?-soupinette!, s'exclama-t-il.
- La plus belle de toutes les petites filles!, ajouta-t-elle.
- Me'ci maman! C'est v'ai que ze fuis belle? Il rougit, car pour la
premi?re fois il parlait de lui au f?minin devant sa maman.
- Trop belle! D'ailleurs on va prendre des photos pour les envoyer ?
S?bastien, tu veux?
- Oui maman!?
Il prit des poses devant l'objectif, puis Am?lie lui dit de jouer comme
si de rien n'?tait et prit quelques clich?s en plus. Elle en avait fait
tellement qu'elle ne put les envoyer avec son t?l?phone. Elle les
enregistra sur son l'ordinateur et revint avec un vrai appareil photo
et se remit ? mitrailler sa ?fille? jouant dans le parc. ? onze heures
en demi, elle dit ? b?b?-Choupinette qu'il ?tait l'heure de manger.
Elle l'amena dans la cuisine et l'installa ? table avec son bavoir.
Elle avait ?t? acheter le matin des petits pots pour b?b?s, des pur?es
et des compotes. Elle lui donna ? manger avec la cuill?re de b?b?, puis
l'emmena au salon pour son biberon d'eau sucr?e. ? midi et demi, elle
changea sa couche et le remit en pyjama pour la sieste. Il eut droit,
?videmment, de changer Huguette pour qu'elle dorme avec lui.
Am?lie d?jeuna, puis profita de ce qu'elle ?tait ? la maison pour trier
des papiers, faire du rangement... Vers 14h, elle r?veilla b?b?-
Choupinette et la rhabilla, non sans avoir une nouvelle fois chang? sa
couche. Elle l'installa sur le canap? et sans rien lui demander mit le
DVD d'un dessin anim? de princesses. Elle lui donna un biberon et
repartit s'occuper de la maison. ? la fin du film, elle la remit dans
son parc et joua avec elle. Puis b?b?-Choupinette lui demanda si elle
pouvait avoir des feuilles et des feutres. Elle dessina la maison, avec
devant Am?lie, ma m?re, S?bastien, Le?la, moi-m?me, Jessica et elle,
repr?sent?e en b?b? plus petite que Jessica. Tout le monde souriait et
se donnait la main. Puis elle fit un second dessin, sur lequel Jessica,
habill?e en princesse, la promenait dans une poussette. Elle le tendit
? sa maman en disant: ?Pou' qu'on faffe la paix ave' Zeffica?.
Il ?tait justement bient?t l'heure de rentrer de l'?cole. Je
raccompagnais ma petite s?ur, sans lui adresser la parole et en la
tra?nant par le bras. En rentrant, je fus surprise de voir b?b?-
Choupinette. Il nous tendit les bras en criant: ?Ma'gaux! Zeffica!? Je
m'approchais pour l'embrasser. Am?lie nous dit: ?Voici votre petite
s?ur, b?b?-Choupinette!
- Elle est trop belle! R?pondis-je,
- Et toi Jessica, qu'en penses-tu? Elle t'a emprunt? des habits,
j'esp?re que ?a ne te d?range pas?
- Vous avez bien fait... R?pondit Jessica.
- Allez lui faire un bisou les filles!, nous dit Am?lie. Margaux, tu
veux bien emmener b?b?-Choupinette ? la cuisine pour qu'elle prenne son
go?ter avec vous??
Je l'aidai ? sortir du parc et lui pris la main pour l'accompagner. ?
table, Am?lie lui remit son bavoir et lui pr?para un biberon de
chocolat chaud tandis qu'elle nous le servait dans des bols. Elle me
demanda comment s'?tait pass?e ma journ?e. Je r?pondis en restant
?vasive, ne mentionnant ni l'humiliation de C?line, ni le bisou
d'Adrien. ?Et toi Jessica, comment s'est pass?e ta journ?e??, demanda
Am?lie sans sourire. Jessica se mit ? pleurer. Elle dit qu'elle avait
mouill?e sa couche car elle n'arrivait pas ? l'enlever et qu'elle avait
tellement gonfl?e que des enfants l'avaient remarqu? dans les
escaliers. Ils s'?taient mis ? ricaner dans son dos... ?Mais ils ne
l'ont pas dit ? tout le monde? Demanda Am?lie.
- Non, renifla Jessica
- Et ils ne t'ont pas d?culott?e, ils ne t'ont pas frapp?, ils se sont
content?s de rire?
- Oui...
- Alors ce n'est rien ? c?t? de ce que subissent d'autres enfants.
Arr?te de pleurer et mange tes tartines.?
b?b?-Choupinette demanda ? sa maman o? ?tait le dessin qu'elle avait
fait. Am?lie le lui donna et elle le tint ? Jessica: ?Zeffica, ze veux
fai' la paix ave' toi. Tu veux bien?? Jessica prit le dessin, le
regarda et lui dit: ?Il est nul ton dessin. T'es m?me pas un vrai
gar?on, t'es qu'un gros b?b? d?bile et une petite pisseuse!? Je voulu
lui mettre une gifle, mais Am?lie le fit avant moi. Elle l'obligea ? se
lever, lui mit une fess?e sur les cuisses et l'envoya dans sa chambre.
B?b?-Choupinette pleurait. Nous nous serr?mes contre elle pour la
consoler. Am?lie l'amena dans son parc et me laissa avec elle pour
aller t?l?phoner ? ma m?re. Je m'assis sur le fauteuil et racontai ?
b?b?-Choupinette comment la matin?e s'?tait d?roul?e. Elle retrouva le
sourire quand je mimais Mme Le Gall, C?line et les autres enfants qui
se moquaient d'elle. Puis je lui demandai de me raconter sa journ?e, ce
qu'elle fit en d?tail et en gardant sa voix et son parler de b?b?.
?b?b?-Choupinette...
- Oui Gago?
- Je peux te dire un secret?
- Oui Gago.?
Je lui racontais mon histoire avec Adrien. Elle voulut me poser des
questions, mais je lui remis sa t?tine et m'amusai ? prendre son
hochet. Je lui tendais et l'?loignais quand elle essayait de
l'attraper. Puis je mis mes mains devant ses yeux et jouais ? lui
demander o? j'?tais. Elle r?pondait par des gazouillis et des rires.
Ma m?re rentra un peu plus tard. Elle embrassa Am?lie, puis vint nous
trouver. Je l'embrassai et lui pr?sentai b?b?-Choupinette. ?Bonzou'
Noni? lui dit-elle depuis son parc. Elle lui tendit le premier dessin
et lui dit: ?Cadeau pou' toi!? Ma m?re l'embrassa et lui dit que son
dessin ?tait aussi joli qu'elle. Puis elle lui dit: ?Ne t'en fais pas
pour Jessica, elle va vite changer d'avis?. B?b?-Choupinette prit
soudain l'air triste. Je recommen?ai ? jouer avec elle.
Ma m?re monta dans la chambre de Jessica et la trouva affal?e sur son
lit, pleurant dans ses bras. Elle lui dit de se lever et l'emmena dans
la salle de bain. L?, elle la d?shabilla, lui enleva sa couche, la
nettoya et lui donna une fess?e. Puis elle la remit sur la table ?
langer, lui enfila une nouvelle couche et sortit d'un sac un body blanc
qu'elle lui enfila. Puis elle lui mit une grenouill?re, un bonnet de
b?b?, une t?tine qu'elle lui noua avec un fil derri?re la t?te. Elle
lui passa des moufles afin qu'elle ne puisse pas utiliser ses mains.
Elle la porta en bas et la d?posa dans le parc avec b?b?-Choupinette.
?Voici un autre b?b?, mais c'est un vilain b?b?.? Elle mit un chiffon
entre les mains de Jessica et lui dit qu'elle n'aurait pas droit aux
vrais jouets avant d'?tre devenue gentille. Je regardai b?b?-
Choupinette:
?b?b?-Choupinette?
- Oui Gago?
- Comment je m'appelle?
- Gago!
- Et comment elle s'appelle ma maman?
- Noni!
- Et ton grand fr?re?
- Baba!
- Et son amoureuse?
- Lili!
- Et, d?signant Jessica du doigt, ce b?b?-l??
- Caca!?, dit-elle sans r?fl?chir.
J'?clatais de rire, b?b?-Choupinette et nos m?res aussi. Je regardai
Jessica et lui dit: ?Tu vas ?tre gentille b?b?-Caca?? Elle ne r?pondit
pas, montrant d'un geste de la t?te qu'elle boudait.
Les b?b?s pass?rent ? table avant nous. Elles ?taient assises c?te ?
c?te. Am?lie pr?parait le repas des grandes, des spaghettis ? la sauce
tomates, le r?gal de Jessica. Mais les petites avaient de la pur?e de
carotte et de brocolis. Quand ma m?re d?tacha la sucette de b?b?-Caca
pour lui mettre la cuill?re dans la bouche, celle-ci en profita pour
crier: ?Je veux des spaghettis, je suis pas un b?b? comme lui! Je peux
utiliser mes mains!? Ma m?re lui donna une claque derri?re la t?te. ?En
voil? des mani?res! Les petites filles comme toi ne doivent pas crier.
D'ailleurs, ? partir de maintenant les petites b?b? filles de la maison
n'auront plus le droit de prendre la parole sans qu'on les ait
interrog?es. Ou alors, pour montrer qu'elles veulent parler, elles
devront faire une jolie r?v?rence et attendre qu'on leur dise de le
faire. B?b?-Choupinette, montre l'exemple ? ta s?ur s'il te pla?t.?
Sans bouger de sa chaise, b?b?-Choupinette attrapa les deux c?t?s de sa
robe, s'inclina et baissa la t?te. Elle resta immobile quelques
secondes, attendant qu'on lui dise que c'?tait bon.
?Prends exemple sur elle, b?b?-Caca.? Jessica tenta de se lever pour
s'enfuir de table. Ma m?re la retint: ?O? crois-tu aller comme ?a?
b?b?-Choupinette, dis-nous comment les petites b?b? filles de la maison
se d?placent.
- Elles fe d?plafent foit en ?tant po't?es pa' une maman, foit en
donnant la main ? Gago, foit ? quat'e pattes. Et elles vont l? o? la
g'ande pe'fonne leu' a dit d'aller?, dit-elle comme si elle r?citait
une le?on, en tenant sa robe des deux c?t?s et en s'inclinant comme
pour faire une r?v?rence.
- Et sont-elles autoris?e ? se lever quand elles le veulent?
- Non Noni, elles doivent fe lever quand une g'ande pe'fonne leu'
dit...?, r?pondit-elle, en reprenant sa r?v?rence.
Le repas des b?b?s continua. Je nourrissais b?b?-Choupinette. B?b?-Caca
grima?ait. Je demandai ? b?b?-Choupinette si elle aimait: ?Ze n'aime
pas t'op les bocolis... R?pondit-elle en faisant sa r?v?rence.
- Pourtant tu les manges?
- Oui Gago, dit-elle, toujours en tenant sa petite robe.
- Pourquoi?
- Pafque les b?b?s n'ont pas le d'oit de soisi' ce qu'elles manzent.
- Pourquoi?
- Pafqu'on est t'op petites!
- Et qui d?cide pour elles?
- Les g'andes pe'fonnes, comme toi ou les mamans! On doit touzou' fai'
fe que disent les g'andes.
- Pourtant, je suis plus petite que toi. Je viens juste d'avoir dix ans
et tu en auras onze dans un mois!
- Non Gago, f'est Hugo qui va avoi' onze ans. Moi ze fuis une petite
fille qui po'te enco' des cousses, dit-elle en relevant encore plus sa
robe pour qu'on voit bien celle qu'elle portait.
- Donc Hugo, lui, a le droit de choisir ce qu'il mange, de parler quand
il veut et de se lever s'il en a envie pour aller dans la maison?
- Oui, mais pas les b?b?s...
- Et toi tu aimes ?tre b?b?-Choupinette?
- Oui Gago!
- Pourquoi b?b?-Choupinette?
- Pafque ze peut po'ter une zolie 'obe et ze peut mett' des cousses, et
fai' des c?lins et zouer dans le pa'c avec mes poup?es et mon nounou's,
et boi' au bibi...
- Et manger de la bonne pur?e de carottes!, dis-je en montrant la
cuill?re.
- Oui Gago, f'est bon la pu'?? de ca'ottes!
- Et puis ?a rend aimable... Dis-je en regardant Jessica.
- Oui, et fa fait les feffes toutes 'oses, ajouta b?b?-Choupinette.?
Tout le monde se mit ? rire, sauf b?b?-Caca qui boudait.
?Ce week-end, tu pr?f?res ?tre b?b?-Choupinette ou Hugo ma ch?rie? Lui
demanda ma m?re.
- Ze fais pas... R?pondit-elle, toujours en tenant sa r?v?rence.
- Si on sort, tu pr?f?res ?tre qui?
- Hugo Noni...
- Et si on reste ? la maison?
- B?b?-soupinette!
- Alors ?a d?pendra du temps et de nos projets...
- Margaux, tu veux faire quelque chose ce week-end?
- Je pr?f?rerais rester ? la maison avec b?b?-Choupinette, dis-je
- Moi je veux pas sortir comme ?a! Cria Jessica.
- On t'a demand? de parler? Lui demanda ma m?re. Tu iras o? on te dira,
comme b?b?-Choupinette. Sauf que toi, dans tous les cas tu resteras en
b?b?-Caca ce week-end.?
Jessica se mit ? pleurer. ?Bien, je crois que c'est une petite fille
tr?s fatigu?e. Il est presque 19h30, il faut qu'elle aille au dodo. De
toutes fa?ons, vu ce que tu as mang?, je ne crois pas que tu ais envie
d'un dessert!? Elle l'emmena en haut et la coucha dans son lit avec une
boite ? musique.
Elle redescendit cinq minutes plus tard alors que je donnais ? b?b?-
Choupinette de la compote de poires. Quand le pot fut fini, elle releva
sa robe et s'inclina pour signifier qu'elle demandait la parole. ?Oui
b?b?-Choupinette?, l'interrogeais-je,
- Ze peux vefter ave' vous pendant que vous manzez?
- Juste le temps de boire ton bibi, mais apr?s il va falloir aller te
coucher. Il est bient?t 20h!, lui r?pondit Am?lie.
- D'acco' maman, me'fi!
- Il faudra que je change ta couche?, lui demanda-t-elle,
- Oui maman, z'ai fait popo dedans, pa'don...
- Mais tu n'as pas ? dire pardon ma ch?rie. Je te l'ai d?j? dit. Les
couches sont faites pour ?a!
- En tous cas, lui dit ma m?re, j'adore ta fa?on de faire une r?v?rence
? chaque fois que tu parles, m?me pour dire un tout petit mot. Tu es
vraiment trop mignonne.
- Me'fi Noni!?, dit-elle en rougissant et en essayant de faire une
encore plus belle r?v?rence.
Pendant le repas, Am?lie s'interrompit donc pour aller la mettre au
lit. Je restais seule avec ma m?re qui me demanda ce que je pensais de
tout ?a. Je lui r?pondis que depuis le matin et le rendez-vous chez Mme
Le Gall, je me sentais tr?s fi?re d'?tre consid?r?e comme une grande.
Comme il n'y avait pas ?cole le lendemain, j'eus le droit de veiller un
peu avant d'aller me coucher. Le film qui passait ? la t?l?vision ne
m'int?ressait pas trop et je demandai donc si je pouvais aller sur
internet. Je me connectai ? mon logiciel de discussion et tombai sur
Adrien. Nous discut?mes pendant une heure de tout et de rien. Quand je
lui dis que ma m?re m'appelait pour que j'aille me coucher, il m'envoya
plein de c?urs. Ma m?re le vit car elle ?tait arriv?e derri?re moi pour
v?rifier que j'?teignais bien l'ordinateur. Elle me demanda avec qui je
parlais. Je rougis et lui dis que ?a ne la regardait pas. Mais Adrien
m'envoya ? ce moment l? une photo de lui avec ?crit ?Je t'aime
Margaux?. Elle se mit ? rire. Toujours aussi rouge, je balbutiai. Elle
m'embrassa en me disant qu'elle ?tait d?sol?e de s'?tre immisc?e dans
ma vie priv?e, mais que j'avais dix ans et que c'?tait normal qu'elle
v?rifie ce que je faisais sur internet. Elle m'accorda dix minutes de
plus sur le PC. Je racontai ? Adrien ce qu'il s'?tait pass?. Il me dit
que lui aussi l'avait dit ? ses parents. Comme ils m'avaient vue le
matin, ils lui avaient dit qu'ils ?taient tr?s contents. Il me demanda
si on pouvait se voir pendant le week-end. Je lui dis que je
demanderais.
Partie 15: Le premier week-end des b?b?s
(ann?e 1, octobre)
Samedi, il pleuvait. Nous ne sort?mes pas et b?b?-Choupinette resta
donc avec nous. Elle jouait dans son parc avec b?b?-Caca, qui n'avait
toujours pas l'air d'appr?cier son nouveau statut, mais qui avait cess?
de nous casser les oreilles. Je demandai ? ma m?re si je pouvais
inviter Adrien l'apr?s-midi. Elle me dit qu'elle n'y voyait pas
d'inconv?nient. Puis elle r?fl?chit et me dit que ce n'?tait peut-?tre
pas une bonne id?e ? cause des b?b?s. ?Justement, lui dis-je, pour ?tre
vraiment amoureuse de lui, j'ai besoin d'?tre s?re qu'il sera gentil
avec b?b?-Choupinette.? Am?lie n'?tais pas tr?s enthousiaste non plus.
Mais je lui racontai comment Adrien avait pris le parti de Hugo et je
leur dis que je lui ferais promettre de ne rien raconter. J'avais sa
photo sur laquelle il avait ?crit qu'il ?tait amoureux de moi. ?a
prouvait qu'il tenait ? moi et qu'il pourrait tenir sa promesse... Et
sinon, ce serait un moyen de chantage pour qu'il ne r?p?te rien!
Finalement, elles accept?rent. J'appelai Adrien et l'invitai pour le
milieu d'apr?s-midi. Puis j'allais pr?venir les b?b?s. Jessica se mit ?
pleurer. B?b?-Choupinette se redressa dans son parc pour faire une
r?v?rence et demander la parole: ?Ze peux redevenir Hugo fi te plait?
- Non, b?b?-Choupinette. Je veux que mon amoureux te voit telle que tu
es. S'il r?agit mal, je ne pourrais pas rester son amoureuse.
- Mais f'il fe moque de moi?
- Ne t'en fais pas b?b?-Choupinette, il ne se moquera pas de toi. Tu me
fais confiance? Je suis une grande, non? Les mamans sont d'accord,
alors ?a prouve bien que tu n'as rien ? craindre. De toutes fa?ons la
d?cision est prise. Ce n'?tait pas une question mais une information,
ajoutais-je en m'adressant aux deux b?b?s.
- D'acco' Gago...?, me r?pondit b?b?-Choupinette en baissant le regard
et en terminant sa r?v?rence, comprenant qu'elle n'avait pas ? exprimer
d'opinion.
C'est le papa d'Adrien qui l'accompagna chez nous. Il resta sur le pas
de la porte car il devait rentrer chez lui o? sa femme et lui
recevaient des amis. Adrien entra et m'embrassa sur la joue, ? ma
grande g?ne devant les adultes. Son p?re dit qu'il reviendrait le
chercher ? 19h et fila. J'emmenai tout de suite Adrien dans le salon.
?Je te pr?sente les deux b?b?s de la maison! Lui dis-je
- Il y a Jessica, c'est sa punition, c'est ?a? Mais l'autre... Mais
c'est Hugo!, s'?cria-t-il.
- Non, ce sont b?b?-Caca et b?b?-Choupinette, qui est l? quand Hugo
n'est pas l?.
- Heu... Tu m'expliques?
- H? bien Jessica est en effet punie pour les m?chancet?s qu'elle a
faites ? Hugo. Donc pour ce week-end et pour au moins deux semaines,
elle est la vilaine b?b?-Caca ; b?b?-Choupinette, c'est notre adorable
petite fille. Elle est mignonne hein?
- Heu, oui...
- Hugo a une maladie qui lui fait faire pipi la nuit, donc il doit
porter des couches et des pyjamas de b?b?s pour ?tre s?r qu'il ne les
arrache pas dans son sommeil. Et de temps en temps, il devient b?b?-
Choupinette, une petite fille qui aime se faire dorloter et porter de
jolis v?tements.
- Donc il aime bien ?a?
- ELLE, aime bien ?a. Oui, bien s?r. Elle trouve ?a agr?able et
rassurant d'?tre chouchout?e. Mais plut?t que de parler comme si elle
n'?tait pas l?, va donc lui dire bonjour!
- Bonjour b?b?-Choupinette et... Heu... B?b?-Caca
- Bonzou' r?pondit b?b?-Choupinette en faisant une r?v?rence,
- Bonjour qui? Demandais-je,
- Bonzou' Dada! Se reprit-elle.
- Tu vois, elle t'a m?me d?j? trouv? un nom! C'est un b?b?, elle ne
peut pas dire les pr?noms en entier, moi elle m'appelle Gago, ma m?re
Noni et c'est elle qui a trouv? le nom de Jessica, dis-je en riant. Dis
moi, b?b?-Choupinette, Dada me disait que tu ?tais tr?s belle.
- F'est vr??? Me'fi Dada!
- De rien, heu... B?b?-Choupinette, r?pondit Adrien. Tu as une tr?s
belle petite robe...
b?b?-Choupinette portait une robe rose avec une jupe courte et des
bretelles longues. On voyait bien sa chemisette ? col dentel? en-
dessous. En bas, on voyait sa culotte en plastique rose, car elle
portait des chaussettes hautes avec des n?uds au niveau des genoux.
- H? bien! Qu'est-ce que tu attends pour aller l'embrasser?, demandais-
je ? Adrien.
- Ah? Oui, bien s?r... R?pondit-il. Il fit une bise sur la joue tendue
de b?b?-Choupinette et essaya de faire de m?me avec b?b?-Caca qui se
renfrogna.
- Ce n'est pas grave, laissons-l? faire son boudin. Regarde, tu as vu
la poup?e de b?b?-Choupinette? Elle s'appelle Huguette. Elle sont
toujours habill?es pareil toutes les deux, c'est amusant, non? Je lui
tendis la poup?e en m?me temps.
- Ah oui, en effet... C'est marrant... Dit-il en la portant dans ses
bras, toujours aussi embarrass?.
Tu as une petite s?ur toi aussi!
- Heu oui, j'en ai deux en fait. Il y a celle que tu connais, ?lisa,
qui a six ans comme Jessica, et puis j'en ai une plus petite, qui a un
an...
- Ah! Mais elle aussi c'est un petit b?b? alors?
- Oui...
- Elle est aussi jolie que b?b?-Choupinette?
- Heu... Oui... Enfin je veux dire, elles sont jolies toutes les
deux...
- Tu entends b?b?-Choupinette? Tu es aussi jolie que la petite s?ur de
Dada! Comment elle s'appelle?
- Marine...
- Un jour on pourra les pr?senter et les faire jouer toutes les trois!
Tu voudrais b?b?-Choupinette?
- Heu... Oui Gago...? R?pondit b?b?-Choupinette, peu s?re d'elle.
J'?tais consciente de mettre tout le monde dans une situation
inconfortable. Aussi, je montrai ? Adrien ma console et lui proposais
de jouer. Il eut l'air content. Puis nous mont?mes dans ma chambre.
?Je suis d?sol? d'avoir ?t? bizarre avec b?b?-Choupinette, me dit-il.
Mais c'est ?tonnant un gar?on de notre ?ge qui veut ?tre trait? comme
?a. Mais attention, je n'ai rien contre! Se justifia-t-il
- Ce n'est pas ? moi qu'il faut le dire, mais plut?t ? b?b?-
Choupinette! R?pliquais-je.
- Tu as raison.?
Il se dirigea vers la porte pour redescendre au salon, mais je le
poussai contre un mur et, comme j'avais vu faire dans les films, je
m'approchai de lui pour poser mes l?vres sur les siennes. Je lui fis un
long bisou. Il se laissa faire, puis quand je me retirai, il essaya de
suivre ma bouche. Je lui repoussai la t?te: ?C'est moi qui d?cide!, lui
dis-je.
- D'accord, Gago... Heu... Margaux, balbutia-t-il.
- Tu dois me promettre de ne jamais r?p?ter ? personne pour b?b?-
Choupinette. Sinon, je ne te ferais plus jamais de bisou, d'accord?
- Oui Margaux.
- Promets!
- Je te promets Margaux.
- C'est bien. Maintenant tu peux m'embrasser... Mais sur la joue!?
Partie 16: Le test d'Adrien
(ann?e 1, octobre)
La semaine suivante, une gr?ve de l'?ducation ?tait pr?vue le jeudi.
Mon institutrice nous annon?a le lundi qu'elle suivrait cette gr?ve. De
retour au coll?ge, Hugo apprit qu'il n'aurait lui non plus aucun cours
ce jour-l?. Pour Jessica, manque de chance!, la classe serait en
revanche assur?e. Ma m?re d?cida qu'elle prendrait sa journ?e pour nous
garder. Les parents d'Adrien, eux, ne pouvaient pas s'absenter de leur
travail. Ils trouv?rent ? faire garder leurs filles et appel?rent ? la
maison le mardi pour savoir s'il pouvaient d?poser leur fils pour cette
journ?e. Ma m?re n'y vit pas d'inconv?nient. Elle proposa m?me, par
commodit?, qu'il passe la nuit de mercredi ? jeudi chez nous.
??videmment, dit-elle au t?l?phone, nous le ferons dormir dans la
chambre d'amis ou dans celle de notre fils, Hugo?. Comme si ? dix ans
il pouvait y avoir un danger ? ce que nous dormions ensemble!
Quoi qu'il en soit, Adrien arriva mercredi soir avec ses affaires. Sa
m?re le d?posa et bavarda quelques instants, mais sans s'attarder.
Comme nous n'avions de toutes fa?ons pas classe ce jour, et donc ni le
lendemain, c'?tait un peu comme un week-end. Et Hugo avait c?d? la
place ? b?b?-Choupinette. Adrien entra et vit les deux ?petites? dans
leur parc. Il ?tait 18h et il allait ?tre l'heure de leur bain,
qu'elles prenaient ensemble. Je lui proposai de jouer ? la console
pendant ce temps. Puis ? 19h, nous nous rend?mes dans la cuisine o? je
devais faire manger b?b?-Choupinette pendant que ma m?re s'occupait de
b?b?-Caca et Am?lie de la cuisine. Adrien ?tait plus d?tendu que la
derni?re fois. D?j? en arrivant, il ?tait all? embrasser les deux b?b?s
et les avait compliment?es sur leurs tenues. Il avait m?me embrass?
Huguette pour plaisanter. Je lui proposai de faire manger b?b?-
Choupinette. Il lui donna sa pur?e d'une main tremblotante et lui
essuya le visage avec le bavoir car il en avait ?tal?.
Apr?s cela, nous nous m?mes nous-m?mes ? table pendant que les petites
buvaient leurs biberons. ? 20h, comme nous avions fini tous les deux,
je proposai ? nos m?res qu'elles restent assises et dit qu'Adrien et
moi allions les emmener. Je pris b?b?-Caca par la main laissant b?b?-
Choupinette ? Adrien. Nous mont?mes. Jessica ?tait propre, donc je la
couchais imm?diatement. Choupinette avait d?j? mouill? sa couche. Je
demandai ? Adrien: ?Tu sais changer une couche?
- Oui, bien s?r, je l'ai fait souvent avec mes petites s?urs...
- Alors tu veux bien t'occuper de b?b?-Choupinette pendant que je
couche l'autre petite?
- Heu... Oui, d'accord.?
Quand je revins dans la salle de bain, il ?tait en train de la nettoyer
avec des lingettes. Il tremblait encore plus que dans la cuisine!
?Pardon, c'est la premi?re fois que... Enfin, b?b?-Choupinette est une
petite fille, bien s?r, mais je n'ai jamais nettoy? un... Il d?signa
l'entre-jambes du b?b?.
- Ne sois pas timide, tu le fais bien avec toi-m?me quand tu prends ton
bain, non?
- Oui, mais l?... C'est...
- Alors vas-y!?
Il finit son travail, puis je lui dis d'appliquer de la cr?me partout.
Il ?tait affreusement g?n?, et b?b?-Choupinette aussi. Mais je le
laissais continuer. Il passa bien partout, sauf au niveau des parties
g?nitales. ?Vas-y quoi! Tu vas pas les casser!? lui dis-je, sachant que
je lui mettais plus la pression que je ne l'encourageais. Il appliqua
finalement la cr?me l? o? il fallait. Le tuyau de b?b?-Choupinette
commen?a ? se durcir. Les deux rougirent comme jamais. Adrien prit la
couche. ?Tu as oubli? le talc!?, lui dis-je. Il se d?p?cha de le
verser, d?tournant son regard et en renversant partout sur la table.
?Mets la couche maintenant! Qu'est-ce que tu attends??, lui dis-je.
Soulag?, Adrien renferma le paquet. Il glissa la culotte plastique et
remit la grenouill?re. Il fit descendre b?b?-Choupinette de la table,
la prit par la main et lui tapota le derri?re, comme il le faisait avec
sa petite s?ur. Il l'accompagna dans sa chambre, la borda, lui donna sa
poup?e. J'allumai la veilleuse. Il fit un bisou sur la joue du b?b? et
s'appr?tait ? me laisser la place. B?b?-Choupinette s'agita sous sa
couette. On ne voyait pas ses bras, mais on comprenant qu'elle
demandait l'autorisation de parler. Je lui ?tai sa totote et lui
demandait ce qu'elle voulait. Elle regarda Adrien et lui dit: ?Me'ci
Dada. Ze peux te fai'e un bisou moi aussi?
- Bien s?r...?, r?pondit-il et il se pencha au-dessus du lit pour lui
tendre sa joue.
? mon tour, j'embrassai Choupinette et Huguette et lui tendis la joue
pour recevoir un baiser. Nous lui d?mes bonne nuit. J'ajoutais: ?Au
fait, b?b?, Adrien viendra dormir ici ce soir. Il ne fera pas de bruit
pour ne pas te r?veiller.? Nous avions d?j? pos? le matelas par terre
et j'?tendis le sac de couchage.
Apr?s avoir un peu regard? la t?l?, nous all?mes nous coucher. Adrien
m'embrassa sur la joue et entra dans la chambre en tentant de ne pas
faire de bruit. Mais ? la lumi?re de la veilleuse, il vit que
Choupinette avait les yeux ouverts. Il faut dire qu'en se couchant ?
20h pour ne pas se lever avant 8h ou 9h du matin, en faisant des
siestes d'une heure et demi voire deux heures et en restant assise dans
son parc toute la journ?e, la pauvre n'avait pas de raison d'?tre
fatigu?e! Il lui sourit. Il lui ?ta la t?tine de la bouche. En
chuchotant, il lui demanda:
?Hugo?
- Oui Dada?
- Je peux t'appeler Hugo?
- Comme tu veux...
- Tu peux parler normalement, parce qu'avec ta voix de b?b? plus les
chuchotements, je risque de rien comprendre ? ce que tu dis?
- D'accord Adrien.
- Je peux te poser une question?
- Oui, vas-y.
- T'aimes vraiment te faire traiter en petite fille?
- Oui... R?pondit Hugo apr?s avoir un peu r?fl?chi.
- Qu'est-ce que tu aimes quand tu fais ?a?
- C'est venu comme ?a en fait... Tu sais, je suis pas heureux de porter
des couches. Mais c'?tait ?a ou me retrouver dans un lit mouill? toutes
les nuits. Et puis de fil en aiguille...
- Mais tu sais, il y a d'autres enfants qui portent des couches. Mais
on ne les traite pas en b?b?s pour autant!
- Moi non plus au d?but. Mais ?a a commenc? quand j'ai d? mettre aussi
une grenouill?re. Et puis ?a me pla?t bien en fait. J'aime bien quand
on s'occupe de moi, quand on me fait des c?lins et des bisous, quand je
ne dois m'occuper de rien...
- Et pourquoi en fille?
- Ben... Regarde autour de toi... On dirait une chambre de gar?on?
- Ben... Je sais pas... Enfin, non, pas vraiment... Mais tu fais ce que
tu veux dans ta chambre!
- Oui, maman m'a toujours laiss? faire comme je voulais. J'ai de la
chance. Je dois pas ?tre le seul gar?on ? aimer le rose et les poup?es
et la danse et les robes... Mais moi j'ai le droit.
- Mais ?a n'emp?che que t'es un gar?on!
- Oui! Les jours normaux, quand je vais au coll?ge ou quand je sors, je
porte des pantalons et je parle au masculin... Mais quand je suis en
b?b?, je pr?f?re les v?tements de fille.
- Pourquoi?
- Je sais pas, je suis comme ?a, c'est tout. Faut pas chercher ?
comprendre. Mon grand fr?re il dit qu'il n'y a rien ? comprendre.
- Et... ?a te d?range pas quand Margaux, ou m?me moi, on te traite
comme un b?b?, alors qu'on est plus petit que toi?
- Non, parce que quand vous faites ?a, pour moi vous ?tes plus grands.
- Et quand elle te donne des ordres? Ou que tu dois attendre sa
permission pour parler, qu'elle te donne ? manger des trucs que tu
aimes pas, ou qu'elle fait des trucs sans te le dire?
- Comme quoi?
- Comme m'inviter par exemple. Elle m'a dit que tu voulais pas que je
te vois en b?b?, et puis me mettre dans ta chambre sans te pr?venir...
- Pour ma chambre ?a me d?range pas... Pour que tu me vois en b?b?,
c'est vrai que j'avais peur. Mais maintenant je te fais confiance... En
plus tu t'occupes tr?s bien des b?b?s!
- T'?tais pas trop g?n? tout ? l'heure?
- C'est toi qui ?tais g?n?! Mais fallait pas. Moi j'ai l'habitude.
- Quand m?me, toi aussi t'?tais tout rouge, surtout quand t'as commenc?
? bander!, dit Adrien en riant.
- C'est vrai... En plus d'habitude ?a me le fait pas.
- C'?tait la premi?re fois qu'un gar?on te touchait l??
- Ben il y a eu mon grand fr?re S?bastien qui m'a chang? plusieurs
fois...
- Ouais... Mais un gar?on qu'est pas de ta famille?
- Ben c'?tait la premi?re fois que quelqu'un pas de ma famille me
changeait et me nettoyait.
- Mais tu crois pas que c'?tait parce que je suis un gar?on?
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Ben... Je veux dire... Tu crois pas que tu as band? parce qu'un
gar?on te touchait le zizi?
- Pourquoi...?
- Non, rien, laisse tomber...
- OK
-...
-...
- Hugo?
- Oui?
- Ta couche elle est mouill?e l??
- Oui.
- Et ?a te fait quoi?
- J'ai l'habitude. Et c'est pas d?sagr?able. Au d?but c'est chaud,
apr?s ?a absorbe...
- Ah...
-...
-...
- Adrien?
- Oui?
- T'as jamais eu envie, toi, de remettre des couches?
- Non, pourquoi? En fait, je trouverais ?a plut?t d?go?tant...
- Ou qu'on te traite comme un b?b??
- Pas vraiment...
- T'aimes pas ?tre chouchout??
- Si bien s?r! Moi aussi je fais des c?lins ? ma maman et ? mon papa.
Et parfois je fais des cauchemars et je vais dans leur lit... Mais ils
me traitent comme un gar?on de mon ?ge et ils me donnent des
responsabilit?s avec mes petites s?urs.
- Et t'es pas jaloux d'elles?
- Si, parce que souvent je me fais plus gronder qu'elles, et ils
s'occupent plus d'elles que de moi... Mais moi j'ai plus de
responsabilit?s et j'ai le droit de faire plus de choses.
-...
-...
- Ben tu vois, moi c'est le contraire... Je veux dire, j'ai jamais ?t?
jaloux de Margaux ou de Jessica, je les adore, surtout Margaux... Mais
je pr?f?re avoir moins de responsabilit?s et le droit de faire moins de
chose, ou avoir plus d'obligations comme d'ob?ir et de me coucher t?t,
mais en ?change avoir plus d'attention.
- Je comprends..., dit Adrien
-...
- Mais tu sais Hugo, reprit-il, moi aussi parfois je me laisse faire
pour ?tre chouchout?. M?me avec Margaux. C'est elle qui d?cide quand
j'ai le droit de l'embrasser sur la joue et c'est elle qui m'embrasse
sur la bouche. Et tu as vu comme elle me donnait des ordres dans la
salle de bain? M?me ? l'?cole parfois elle m'oblige ? faire des trucs.
L'autre fois ? la r?cr?, elle m'a confisqu? mon go?ter. Pas pour le
manger. Juste pour me le confisquer... Soi-disant pour me punir parce
qu'elle disait que je lui avais pas rendu son sourire pendant la
classe. Je m'en ?tais m?me pas rendu compte! Je suis m?me pas s?r que
c'?tait vrai... H? ben au lieu de garder mon go?ter ou de discuter, je
lui ai donn? et je lui ai pr?sent? mes excuses. Apr?s elle m'a autoris?
? lui faire un bisou sur la joue... Et j'?tais content!... Tu sais, je
crois que si elle me demandait de m'habiller en b?b? ou de faire
n'importe quoi je le ferais...
- Pourquoi?
- Parce que je l'aime!?
Sur ce, les gar?ons se dirent bonne nuit et Adrien remit sa sucette ?
Choupinette. Il l'embrassa et lui remit sa couette.
Ce qu'ils ignoraient, c'est qu'Am?lie avait achet? des talky-walky pour
b?b?s. Elle en avait mis un dans la chambre de Jessica, reli? ? la
chambre des parents et un dans celle de Choupinette reli? ? la mienne.
Je n'avais pas jug? utile de pr?venir le b?b?. Ni de le dire ? Adrien!
Ainsi, je n'avais pas perdu une miette de leur conversation.
Le lendemain, en me levant, je me rendis dans leur chambre. Choupinette
?tait r?veill?e mais pas Adrien. Je le secouai pour qu'il ouvre les
yeux et lui dis de me suivre. Le b?b? me tendit les bras, mais je lui
dis que ce n'?tait pas encore le moment pour elle. Elle inclina la t?te
en signe d'ob?issance et se re-glissa dans sa couette. ?Sois sage!?,
lui dis-je en refermant la porte. Adrien me suivit. Je lui demandai
s'il avait bien dormi. Il me dit oui. Je lui demandai s'il avait parl?
avec le b?b? la veille. Il me dit d'abord que non, puis se ravisa et me
r?pondit: ?Oui, un tout petit peu.
- C'est bien. Il faut que tu apprennes ? ne pas me mentir.
- Oui Margaux.
- Sinon je devrai te punir...
- Oui Margaux.?
Am?lie et Jessica ?taient d?j? parties. Ma m?re ?tait assise au salon.
Elle nous embrassa et demanda si nous voulions qu'elle nous fasse le
petit d?jeuner. ?Ne t'inqui?te pas maman, on va s'en occuper.
- b?b?-Choupinette n'est pas lev?e?
- Non, elle a encore sommeil. Mais Adrien va lui apporter un biberon.
- D'accord, moi je dois encore classer des papiers. Prenez votre temps
ce matin. Si vous me cherchez, je suis dans le bureau.
- Ok maman!?
Dans la cuisine, je m'assis ? table et demandai ? Adrien de me pr?parer
le petit-d?jeuner. Je lui indiquai o? se trouvait ce que je voulais. Il
fit chauffer le lait, me pr?para des tartines, versa le lait dans mon
bol en le m?langeant avec du chocolat... Pendant qu'il le faisait, je
lui demandai: ?Tu as pr?par? le bibi de Choupinette?
- Je veux bien, mais o? sont les biberons?
- L?, sur l'?vier, il y en a un qui est en train de s?cher.?
Il pr?para le biberon et le porta eu haut. Quand il revint ? la
cuisine, je lui demandai: ?Et toi, tu ne manges rien?
- Si, si!
- Tu t'es sorti un bol?
- Heu, non... Tu ne m'as pas dit de le faire!
- Tu n'as pas beaucoup d'initiatives pour un grand gar?on habitu? ?
s'occuper de ses petites s?urs!
- Heu...
- H? bien vas-y, sors-toi un bol, je te dis de le faire!
- D'accord Margaux...? Je le fixai dans les yeux pour lui faire
comprendre que j'attendais une suite ? sa phrase...
?Merci Margaux...? finit-il par l?cher.
Quand nous e?mes fini de manger, je lui dis de ranger la cuisine et de
mettre les couverts et les bols dans le lave-vaisselle, puis je lui fis
essuyer la table. Pendant qu'il s'affairait, je m'affalai sur ma chaise
et mis les pieds sur la sienne. ?Je devrais te mettre un petit tablier
quand tu fais ?a!?, dis-je. Il eut un petit rire forc?. ? la fin, je
d?cidai de le r?compenser: ?Tu peux me faire un bisou... Sur la main.
Et je lui tendis ma main, assez bas afin qu'il soit forc? de
s'incliner.
- Merci Margaux!, me dit-il en se jetant dessus pour y d?poser
plusieurs baisers.
- Doucement! J'ai dit UN bisou! Tu veux que je te punisse comme ?
l'?cole?
- Pardon!, dit-il en se reculant brusquement.
- Pardon qui?, dis-je en imitant une ma?tresse ? qui un ?l?ve n'a pas
donn? une r?ponse compl?te.
- Pardon Margaux!?, r?pondit-il en se redressant.
Je lui dis ensuite d'aller faire sa toilette pendant que j'allai
trouver b?b?-Choupinette. Je lui ?tai sa t?tine: ?Bonjour b?b?-
Choupinette!
- Bonzou Gago!
- Tu as bien dormi?
- Oui, me'fi Gago!
- Tu as bu ton lolo?
- Oui Gago!
- Tu as fais pipi dans ta cou-couche?
- Oui Gago,
- Et popo?
- Non Gago...
- Alors fais-le maintenant.
- Pou'quoi Gago?
- Parce que je te le dis! Qu'est-ce qu'on fait quand une grande
personne dit quelque chose?
- On ob?it, pafque les g'andes pe'fonnes ont touzou' 'aison.
- Alors fais attention b?b?. Quand je te dis quelque chose, tu ne dois
pas me demander pourquoi mais ob?ir. D'accord Choupinette?
- Oui Gago, pa'don Gago!
- ?a y est b?b??
- Oui, p'esque, mais ze doit pouffer enco'...
- D?p?che-toi b?b?,
- A'y est Gago, z'ai fait popo!
- C'est bien ma ch?rie. Maintenant donne moi la main et sors de ton
lit.?
Je l'emmenai dans la salle de bain en lui tapotant le derri?re.
J'entrai sans frapper. Adrien ?tait habill? et se brossait les dents.
?Dis bonjour ? Adrien!
- Bonzou' Dada!, dit-elle en faisant un r?v?rence
- Re-bonjour b?b?-Choupinette! Il ?tait bon ton bibi?
- Oui Dada! Puis elle l'embrassa.
- Il faut la changer. Tu t'en charges pendant que je me brosse les
dents? Demandai-je ? Adrien.
- Bien s?r! Allez, viens B?b?, on va changer cette couche!?
Choupinette s'installa sur la table ? langer. Adrien d?couvrit l'?tat
de la couche. Le caca ?tait encore chaud et s'?tait r?pandu partout.
?Tu ne trouves pas ?a trop... D?go?tant, mon ch?ri? Lui demandai-je.
- Non, non, ?a va... C'est bien b?b?-Choupinette. Tu as fait un beau
popo.?
Il utilisa de nombreuses lingettes pour tout nettoyer. Je lui dis de
donner le bain au b?b? pendant que j'allais m'habiller. Quand je
revins, ils s'amusaient tous les deux. Adrien aspergeait le b?b? avec
le pommeau de douche et Choupinette pataugeait dans l'eau en riant. ?Tu
t'amuses comme un b?b?!?, dis-je ? Adrien. ?Allez, fini de jouer.
Rince-l?, frictionne-l? et mets-lui une nouvelle couche!? Il m'ob?it.
?Va donc dans la chambre de Jessica chercher des habits pour
Choupinette!, lui dis-je.
- Mais je ne saurais pas quoi prendre!
- File, ne discute pas!
- Mais il ne vaut pas mieux que vous veniez avec moi?
- b?b?-Choupinette, pourquoi tu ne dois pas aller choisir tes v?tements
avec Dada?
- Pafque ze n'ai pas ? soisi' mes habits. F'est aux g'andes pe'fonnes
de soisi' pou' moi.
- Tout ? fait. Alors va y Adrien, et retrouve-nous en bas!
- Oui Margaux...?
Adrien nous retrouva quelques minutes plus tard. Il avait choisi un t-
shirt rose pale ? manches longues, une robe grise ? coutures roses et
des collants ray?s roses et marrons avec des broderies. Je le f?licitai
pour son choix, bien que les habits fussent un peu petits pour b?b?-
Choupinette. ??a te pla?t b?b??
- Oui Gago!
- Tant mieux, parce que de toutes fa?ons nous allons t'habiller comme
?a!
- Oui Gago!
- Mais Adrien? Tu n'as pas oubli? ce que je t'ai dit la derni?re fois?
- Quoi donc?
- H? bien! Huguette! Il faut qu'elle soit habill?e comme sa maman! Tu
as trouv? des habits pour elle?
- Heu, non, je n'ai pas cherch?...
- D?cid?ment, il faut tout te dire! On croirait que tu es un b?b? toi
aussi!
- Pardon Margaux, j'y vais tout de suite!?
Il revint avec ce qu'il avait trouv?, des v?tements dans le m?me ton,
sauf pour les collants. Il avait donc pris des collants blancs pour
Huguette et Choupinette. Je pris les v?tements du b?b? et lui tendis la
poup?e. ?Tiens, habille Huguette. Attention! Tu dois aussi changer sa
couche! Tu as pens? ? lui en prendre une?
- Heu, non... Je reviens tout de suite!?
Il d?tala ? l'?tage. Quand il revint, il se mit ? habiller la poup?e.
Je remarquai qu'il rougissait. ?Tu sais, il n'y a pas de honte pour un
petit gar?on ? jouer ? la poup?e!
- Je sais...
- Maintenant, on va donner le bibi ? nos deux b?b?s! Tu as pris celui
de Huguette?
- Je vais le chercher tout de suite!?
Il revint quelques minutes plus tard: ?Je ne l'ai pas trouv?...
- Je sais, en fait il ?tait rest? dans le parc. Mais pendant que tu
montais, tu aurais pu rapporter le collant que nous n'avons pas utilis?
pour Choupinette. Tiens, tu veux bien aller le ranger?
- Oui Margaux... Dit-il en baissant la t?te. Il partit en marchant.
- Et mets de l'entrain! On n'a pas toute la journ?e! Apr?s, il faudra
que tu ailles pr?parer le biberon de b?b?!?
Quand il revint enfin, je m'?tais install?e sur le canap? avec
Choupinette sur les genoux. Il me donna le biberon et resta debout,
comme attendant mes ordres.
?Tiens, prends Huguette et installe-toi par terre pour lui donner ?
elle aussi son bibi!? Il s'assit en face de nous et fit semblant de
nourrir la poup?e. Quand Choupinette eut fini, je la remis dans son
parc et dis ? Adrien de lui rendre sa poup?e. Je lui proposai de faire
une partie de jeux vid?os.
Apr?s une heure de jeu, il mit pause et se leva. ?Qu'est-ce que tu
fais? Demandai-je.
- Je vais aux toilettes.
- Attends, on finit la partie!
- Margaux, je me retiens depuis tout ? l'heure, mais l? j'ai vraiment
envie...
- Assieds-toi j'ai dit!
- Mais Margaux!
- Il n'y a pas de mais! b?b?-Choupinette? Est-ce que Adrien peut aller
aux toilettes sans mon autorisation?
- Voui, puifque f'est une g'ande pe'fonne!
- Ah non, c'est un grand pour toi. Mais pour moi c'est un petit gar?on
puisque je dois tout lui dire...
- Alo' il doit te demander la pe'miffion...
- Exactement. Tu as entendu Adrien?
- Oui Margaux. Je peux aller aux toilettes s'il te plait?
- Mets-toi devant moi, mets les mains derri?re le dos et demande moi
plus poliment...
- Margaux, puis-je avoir la permission d'aller aux toilettes aux
toilettes s'il te plait? Demanda-t-il en se tortillant.
- Pour faire quoi?
- Pour faire pipi Margaux...
- Je ne sais pas... D'abord, va ? la cuisine me chercher un verre
d'eau.
- Oui Margaux.?
Il d?talla et me le rapporta: ?Tiens Margaux.?
Je le bus bruyamment pour qu'on entende bien le bruit de l'eau aspir?e.
?J'ai encore soif. Va me chercher la bouteille!
- Oui Margaux!?
Il me la rapporta. Je m'amusai ? la verser lentement dans le verre pour
bien entendre l'?coulement. Je bus par petites gorg?es. Puis j'en
versai et buvais un deuxi?me encore plus lentement. Plant? devant moi,
attendant mes ordres, Adrien commen?ait ? ne plus tenir. ?Viens pr?s de
moi... Si je te donnais le choix entre un bisou sur la bouche et les
toilettes, que pr?f?rerais-tu?
- Un bisou, bien s?r..., dit-il en se tordant.
- Arr?te de bouger! En parlant, j'appuyais ma main sur sa vessie.
Maintenant, qu'est-ce que tu m'offres si je te permets d'aller aux
toilettes?
- Ce que tu voudras Margaux!
- Mais encore?
- J'ob?irai ? tous tes ordres!
- Tu le fais d?j?, trouve autre chose... Quelque chose qui me ferait
plaisir mais qui serait ton id?e!?
Il se mit ? g?mir: ?Je me tra?nerai ? tes pieds, je nettoierai tes
chaussures, je ferai tous tes devoirs, je porterai ton sac pendant les
sorties scolaires, je te donnerai mon argent de poche chaque mois, je
te vouvoierai, je dirais ? tout le monde que tu es ma ma?tresse, ma
d?esse, je t'?crirai des lettres chaque jour, je te ferai des dessins,
je te masserai les pieds, je serai ton esclave, je te laisserai
m'habiller en b?b?, en fille, en ce que tu veux! S'il te plait Margaux,
?a presse!
- Bien, bien, dis-je nonchalamment. Je r?fl?chirai ? tes propositions.
Tu peux aller faire pipi... Mais avant, je veux que tu prennes mon
verre et que tu boives toute la bouteille d'eau!?
Il but en quatri?me vitesse. Quand il eut termin? il me demanda: ?Je
peux y aller maintenant?
- Oui, vas-y, d?p?che-toi, on dirait que tu as tr?s envie!
- Merci Margaux!?
Quand il revint, nous repr?mes la partie jusqu'? ce que ma m?re arrive
dans le salon: ?Les enfants, j'ai re?u un appel d'Am?lie. Il faut
absolument que je lui apporte un dossier que j'ai gard? avec moi hier
soir et que j'ai oubli? de lui donner ce matin. J'en ai pour une heure
maximum pour faire l'aller-retour. J'ai pr?par? ? manger. Vous n'avez
qu'? vous servir. Pour b?b?-Choupinette il y a des petits pots. Vous
vous en sortirez?
- Pas de probl?me m'man!?, r?pondis-je.
Nous pass?mes ? la cuisine. La table ?tait mise. Je m'assis et dis ?
Adrien de faire manger Choupinette. Pendant ce temps, je prenais mon
repas. Quand il eut fini, je lui dis de pr?parer le biberon. ?Mais j'ai
faim moi aussi!, g?mit-il
- Ne me parle pas sur ce ton. Fais ce que je te dis!
- Mais Margaux...
- Pas de discussion! Plus vite b?b? aura fini son bibi, plus vite tu
pourras manger.?
Pendant qu'il pr?parait le biberon, je finis et me resservis. ??a y
est, elle a tout bu. Je peux manger maintenant?
- Comment?
- Je peux manger, s'il te pla?t, Margaux?
- Apporte moi une cr?me au chocolat et une cuill?re d'abord...
- Oui Margaux.?
Je la d?gustai pendant qu'il restait debout ? c?t? de moi. ?Tu peux
manger maintenant... Mais comme tu as ?t? malpoli, je te prive de tes
couverts. Mets-toi ? table, pose tes mains sur ta t?te et finis bien
ton assiette!
- Oui Margaux...
- Tu n'oublies rien?
- Si... Merci Margaux.?
Adrien s'attela ? manger sans ses mains, lapant l'assiette. Quand il
eut termin? de l?cher, son visage ?tait plein de nourriture. ?Veux-tu
un dessert?, lui demandai-je.
- Oui Margaux, je veux bien s'il te pla?t...
- Va te chercher une cr?me au chocolat. Mais garde bien les mains sur
la t?te.
- Oui Margaux...?
Il ouvrit le frigo avec son menton, prit le pot de cr?me avec ses dents
et le d?posa ? table. ?Je vais t'aider ? le verser dans ton assiette,
proposais-je.
- Merci Margaux.
- Ho mais attend! Il y a un tout petit reste de l?gumes. Ce serait
dommage de g?cher ?a!?
Et je d?versai le reste de pur?e et de petits pois au milieu de sa
cr?me au chocolat. Il mangea tout et l?cha son assiette jusqu'? ce que
je lui dise qu'il pouvait arr?ter. Puis je lui tendis une serviette en
papier et lui dis de se d?barbouiller. Je lui fis ranger et nettoyer la
cuisine. Enfin, je m'adressai ? b?b?-Choupinette, qui ?tait rest?e
sagement assise pendant tout le repas ? observer: ?On va aller faire la
sieste maintenant b?b?!
- Oui Gago!
- Adrien, va chercher sa poup?e qu'on puisse monter.
- Oui Margaux!
- Tu voudras que Dada te change ta couche b?b??
- Oui Gago, ?l? toute mouill?e...
- Adrien, tu as entendu? Tu as une couche ? changer!
- Oui Margaux!
- Tu aimerais que Dada te lise une histoire pour que tu t'endormes?
- Oui Gago!
- Alors demande-lui.
- Dada?
- Oui b?b?-Choupinette?
- Tu me lir? une hiftoi'e pou' que ze m'endo'me?
- Bien s?r ma ch?rie!?
Une fois Choupinette et sa poup?e chang?es, par Adrien, je les laissais
dans la chambre. Mon mouchard ?tait toujours l? et ils ne l'avaient
toujours pas vu. Je me rendis dans ma chambre pour ?couter s'il lisait
bien, ou s'il en profiterait pour me d?sob?ir et bavarder avec le b?b?.
Mais, presque ? ma d?ception, j'avais tellement impressionn? Adrien
qu'il se mit bien ? lire ? voix haute. Je pris une bande-dessin?e et la
lu en laissant la radio en fond sonore. Quand ma m?re rentra, elle fut
surprise de ne trouver personne au salon et vint me voir. Elle me
demanda ce que je faisais. Je lui dis qu'Adrien lisait une histoire au
b?b? et que je les surveillais avec le talky walky. Elle sembla amus?e
et retourna en bas travailler. Au bout d'une heure, j'en eu marre de
lire des BD et j'allai chercher Adrien. Je lui dis de laisser le b?b?
dormir et l'emmenai dans ma chambre.
?Tu te souviens ce que tu m'as dit tout ? l'heure quand tu me suppliais
d'aller aux toilettes?
- Heu... Oui.
- Alors, tu choisis quoi parmi toutes tes propositions?
- Heu... Je sais plus ce que j'ai dit. Je voulais vraiment aller aux
toilettes, j'ai dit tout ce qui me passait par la t?te...
- Tu veux dire que tu n'?tais pas sinc?re avec moi?
- Non Margaux! Enfin si! Enfin je veux dire... J'?tais sinc?re! Je veux
bien faire tout ce que tu me dis. Mais je sais pas ce que tu
pr?f?res...
- Rappelle-toi de ce que tu m'as dit...
- Heu... Je sais plus, je crois que... Je me tra?nerai ? tes pieds, que
je te les masserai, que je nettoierai tes chaussures, que je te
vouvoierai et, heu... Que je dirai que tu es ma d?esse et que je suis
ton esclave... Et, heu... Que tu pourras m'habiller en b?b? fille, ou
que je porterai ton sac, que je te donnerai mon argent, que je
t'?crirai des lettres, que je te ferai des dessins...
- Alors qu'est-ce que tu veux faire?
- Mais je sais pas Margaux! Je peux pas choisir. Je veux juste te faire
plaisir!
- Pourquoi?
- Parce que je t'aime Margaux!, sanglota-t-il. Je t'en supplie! Dis moi
ce que je dois faire!
- Arr?te de pleurer!
- Pardon... Mar... gaux.
- Viens dans mes bras...?
Je l'enla?ai pour le consoler comme un b?b?.
?Je veux pas que tu fasses tout ?a, repris-je. Je suis juste contente
de savoir que tu es pr?t ? le faire... Tu trouves que j'ai ?t? m?chante
avec toi aujourd'hui?
- Heu... Non... Mais tu as ?t? s?v?re.
- Tu sais ce que c'est ?a? Lui demandais-je en montrant le talky walky.
- Non Margaux, c'est quoi?
- C'est une radio qui transmet tout ce qu'il se passe dans la chambre
de b?b?-Choupinette.
- Ah?
- Oui, et elle ?tait branch?e hier soir...
- Ah? Dit-il avec un frisson.
- Mais ne t'inqui?te pas. Je ne vais pas te punir pour avoir parl? avec
Hugo. C'?tait tr?s bien ce que tu lui as dit... Et c'est toi qui m'as
donn? des id?es en disant que tu ferais tout ce que je te demande.
- Ah bon...
- M?me t'habiller en b?b? fille si je voulais!
- Ah, oui, c'est vrai que j'ai dit ?a...
- T'inqui?te pas, je ne te ferais pas faire ce que tu ne veux pas...
Mais regarde, aujourd'hui tu as accept? de faire n'importe quoi juste
pour rester mon amoureux...
- Oui...
- Et ? la fin tu m'as suppli? de te dire ce que tu devais faire.
- C'est vrai...
- Tu vois, tu t'es retrouv? dans la m?me position que Hugo, ? pr?f?rer
ob?ir que de prendre des d?cisions.
- Oui Margaux...
- Alors tu ne pr?f?rerais pas qu'au lieu de t'envoyer cavaler dans
toute la maison, je te traite comme un b?b?? Tu n'aurais plus rien ?
faire et tu aurais droit ? plus de bisous...
- Ben... Si, s?rement...
- Sinon, on peut aussi redevenir comme avant. On sera copain et je te
laisserai me faire des bisous de temps en temps...
- Ben... Oui, ?a aussi j'aimerais bien...
- Qu'est-ce que tu pr?f?res?
- Mais si j'?tais ton b?b?, je devrais porter des couches?
- Oui Adrien, c'est ce que font les b?b?s...
- Mais moi je trouve ?a un peu...
- D?go?tant?
- Oui Margaux...
- Pourtant, quand c'est celle de b?b?-Choupinette, tu arrives ? la
nettoyer, m?me quand c'est du caca encore chaud?
- Oui, mais c'est pas pareil. Je sais pas pourquoi, mais c'est pas
pareil. Et puis, moi, je crois pas que mes parents ils me laisseraient
faire... Ni que ta maman elle accepterait, vis-?-vis de mes parents...
- On serait pas oblig? de leur dire!
- Mais ?a se voit une couche quand m?me!
- Regarde. L? on peut commencer par faire un test. Je te mets une
couche et tu la salis. Je te laisse un peu dedans, on va r?veiller
b?b?-Choupinette, on va dans la salle de bain pour la rhabiller et l?
je te nettoies et je te laisse remettre ton slip. Tu la portes juste
une demi-heure pour voir...
- D'accord, je veux bien.
- Adrien?
- Oui Margaux?
- Pourquoi tu m'aimes?
- Heu... Je sais pas... Parce que tu es jolie... Et intelligente... Et
forte...
- Et tu as oubli? de dire gentille!
- Oui, c'est vrai. Tu es gentille.
- Adrien?
- Oui Margaux?
- Je te l'ai pas encore dit... Mais moi aussi je t'aime.
- C'est vrai? Merci Margaux!?, s'?cria-t-il.
Je me d?collai de lui, reculai un peu... Puis je me jetai sur lui pour
l'embrasser sur la bouche et le fis basculer sur le lit. Nous rest?mes
quelques minutes l'un contre l'autre, moi au-dessus de lui, sur le lit,
? nous regarder dans les yeux. Je caressais son visage. Il resta les
bras le long du corps ? me sourire. Puis je lui refis un bisou et me
levai en lui disant de ne pas bouger. Je revins avec une couche et une
culotte plastique. Je lui enlevai son pantalon, ses chaussettes et son
slip. Il rougit, ferma les yeux et commen?a ? respirer lentement.
?Tu es s?re que c'est une bonne id?e Margaux? Chuchota-t-il quand je
refermai la couche.
- Chut B?b?-Dada. Maintenant tu es un b?b? et tu ne dois plus parler.?
Puis je lui enfilai la culotte plastique. ?Maintenant, b?b? est pr?t!
Vas-y, l?che tout!?, dis-je en riant. Il ne riait pas du tout, s'assit
sur le lit en respirant tr?s vite. Je voyais qu'il poussait. Je vis la
culotte prendre du volume ? l'avant. Je le fis descendre du lit et
mettre ? quatre pattes par terre. Il fit caca. Je le f?licitai en lui
disant qu'il ?tait un bon b?b?. Puis je le fis s'asseoir par terre en
lui disant de ne pas bouger. J'allai dans la chambre de b?b?-
Choupinette, pris une t?tine et la rapporta pour la mettre dans la
bouche de B?b?-Dada. ?C'est une de Choupinette, mais je pense qu'elle
voudra bien te la pr?ter. Je ne l'ai pas nettoy?e, mais entre b?b?s il
n'y a pas de g?ne ? avoir!? Il rougit, lui qui d'habitude ne voulait
m?me pas boire dans le verre de quelqu'un d'autre!
Puis je retournai voir b?b?-Choupinette, lui parlant comme si elle
venait de se r?veiller, bien qu'elle n'ait pas vraiment dormi. Je
l'amenai dans la chambre et lui pr?sentai B?b?-Dada. Elle eut les yeux
?carquill?s! Je la fis asseoir ? c?t? de lui pour les regarder. Qu'ils
?taient choux! Je leur dis de se tenir la main et de se lever pour
aller dans la salle de bain. Ils avaient tous les deux une d?marche
lourde, en raison du poids de leurs couches! J'installai d'abord b?b?-
Choupinette sur la table ? langer, laissant Dada assis par terre. Apr?s
l'avoir rhabill?e, je fis monter Dada. Je demandai ? b?b?-Choupinette:
??a te plairait de changer l'autre b?b? comme tu le fais avec ta
poup?e?
- Voui Gago!?
J'avais l'impression de revivre la sc?ne du matin invers?e. Quand
Choupinette s'appr?ta ? sortir une nouvelle couche, je l'arr?tai en lui
disant que malheureusement B?b?-Dada ne pourrait pas rester avec nous
longtemps. Mais je lui dis de lui mettre de la cr?me contre les
irritations. Ensuite, je pris le relais pour lui enfiler son slip et
son pantalon. Enfin, je lui enlevai sa t?tine et le fis descendre de la
table.
?Alors, ?a t'a plu?
- Je sais pas trop...
- Tu n'as pas trouv? ?a trop d?go?tant?
- Je pensais que ce serait pire... M?me... ? certains moments j'ai
trouv? ?a agr?able... C'est vrai que c'est chaud... Et m?me un peu
doux... Mais quand m?me... ?a me g?ne...
- Peut-?tre que tu n'as pas essay? assez longtemps?
- Peut-?tre, oui... Mais je ne suis pas s?r d'avoir envie de
r?essayer... Enfin, comme tu voudras.?
Je lui tendis ma joue pour qu'il me fasse un bisou. L'apr?s-midi se
termina dans le parc pour b?b?-Choupinette et sur une partie de jeux
vid?os pour nous. Son p?re vint le chercher. Adrien se jeta dans ses
bras pour l'embrasser, lui dit qu'il avait pass? une journ?e g?niale.
Puis il s'approcha de moi pour me dire au revoir. Je lui fis un bisou
sur la joue et le laissai me le rendre. Je lui dis ? l'oreille de
m'apporter une lettre d'amour le lendemain ? l'?cole. Il me promit
qu'il le ferait. Il embrassa ma m?re, puis courut dans le salon
pr?textant d'avoir oubli? quelque chose. En fait, il fit un bisou ?
b?b?-Choupinette et rejoignit son p?re qui avait d?j? regagn? la
voiture, sans rien remarquer.
Partie 17: Hugo de retour
(ann?e 1, octobre)
Je donnai le bain ? b?b?-Choupinette. Au moment de la rhabiller, je lui
demandais: ?B?b?? ?a te dirait de laisser la place ? Hugo pour la
soir?e?
- Fi tu veux Gago...?, r?pondit-elle. Je pris ?a pour un oui.
Sans lui remettre de couche, je la laissai aller nue dans sa chambre.
L? je lui ?tai sa t?tine, comme s'il s'?tait agit d'un objet magique
influant sur sa personnalit?. De fait, Hugo ?reparu?. Par r?flexe, je
me retournai pendant qu'il enfilait son pyjama de gar?on, ce qui le fit
rire: ?Tu peux me regarder tu sais! Tu m'as vu pas mal de fois
maintenant!
- Oui, c'est b?te je sais, mais l? tu es redevenu mon grand fr?re...
- H? ben? Tu peux aussi voir ton grand fr?re tout nu!?
J'attendis n?anmoins qu'il ait remis son pantalon et allai lui faire un
c?lin comme si je lui disais bonjour apr?s ne pas l'avoir vu pendant
plusieurs jours. ?Moi aussi ?a me fait plaisir de te revoir!?,
plaisanta-t-il en m'embrassant.
Dans l'escalier, nous crois?mes ma m?re qui portait Jessica dans la
salle de bain pour la changer en b?b?. Nous lui d?mes en ch?ur:
?Bonsoir b?b?-Caca!? Elle faisait la t?te. Depuis presque une semaine
qu'elle avait son nouveau statut, elle avait au moins eu la
satisfaction de ne jamais ?tre le seul b?b?, puisque tous les soirs
Hugo et elle se ?transformaient? ensemble.
En bas, Am?lie fut surprise de voir son fils: ?Tiens, b?b?-Choupinette
est d?j? couch?e?, demanda-t-elle en nous embrassant.
- Oui, j'avais envie de revoir mon grand fr?re, dis-je
- Et toi Hugo, tu en avais marre?, lui demanda-t-elle.
- Non, mais ?a m'?tait ?gal et Margaux m'a propos?...?
Elle partit se relaxer dans le salon et je proposai donc ? Hugo d'aller
nous asseoir dans la cuisine. Je lui racontai tout, du ?micro? cach?
dans sa chambre ? la mani?re dont j'avais amen? Adrien ? mettre une
couche...
?Margaux??, me demanda-t-il, ??a te pla?t de dominer des gar?ons?
- Heu... Non, je crois pas...
- Mais l?, tu y a ?t? fort quand m?me!
- Ben oui, mais c'?tait pour l'amener ? te comprendre!
- Et m?me avec moi, enfin avec b?b?-Choupinette, on dirait que tu aimes
vraiment ?a, avoir du pouvoir sur les gens...
- Tu crois que c'est mal?
- Non, ce n'est pas ce que je dis. Moi en tous cas ?a ne me d?range
pas. Je sais que j'ai choisi de me laisser traiter en b?b? fille. En
fait, je l'ai m?me demand?. Et Adrien non plus ?a n'a pas l'air de le
d?ranger, vu ce qu'il m'a dit et ce qu'il t'a dit... Mais c'est juste
que... Enfin moi par exemple je ne me verrais pas faire ce que tu fais,
alors je me demande... Tu ressens quoi quand on t'ob?it?
- Je sais pas... ?a m'amuse surtout. Et je me sens plus grande, un peu
comme une adulte. Et ?a me fait plaisir... Oui, c'est ?a ce que je
ressens, du plaisir.
- Mais pourtant, l? tu m'as propos? de redevenir Hugo?
- Oui, parce que ?a me fait aussi plaisir de parler avec toi. Tu sais,
je t'adore comme petite s?ur, tu es trop... Enfin, b?b?-Choupinette,
elle est trop mignonne et gentille et tout. Mais toi, Hugo, tu es aussi
bien comme grand fr?re. Je peux te raconter mes secrets et tu me donnes
des conseils.
- Je te donne des conseils?
- Ben, enfin, en tous cas, tu m'aides ? r?fl?chir, comme l? maintenant.
J'ai pas trop pens? ? ce que je faisais tout ce temps. J'ai agi comme
?a... Mais maintenant je me demande si c'?tait pas mal...
- Tu sais, moi aussi ?a m'arrive souvent d'avoir honte de moi.
J'aimerais bien avoir les m?mes go?ts que les autres gar?ons, ne pas
porter de couches, etc. Mais maman et S?bastien m'ont toujours dit de
ne pas avoir honte, parce que je ne faisais de mal ? personne. Ce sont
ceux qui font du mal aux autres qui doivent avoir honte.
- Et moi, tu crois que je fais du mal?
- Ben non... En tous cas pas ? moi et apparemment pas ? Adrien.
- Donc je dois continuer?
- Tant qu'il sera d'accord, oui. Mais c'est bien que de temps en temps
tu lui parles normalement aussi, pour ?tre s?re que tu ne vas pas trop
loin! Peut-?tre qu'aujourd'hui tu y es all?e un peu fort!
- Ok... ?a te dit d'aller regarder la t?l??
- Si les mamans veulent bien, d'accord!?
Dans le salon, nos m?res ?taient assises et b?b?-Caca boudait dans son
parc. J'allais lui faire un bisou pour la provoquer. Hugo n'osa pas et
alla faire un c?lin ? sa maman. J'allumai la t?l?vision.
? l'heure du d?ner du b?b?, Hugo et moi restions sur le canap?. Il
?tait un peu g?n? d'aller regarder Jessica manger alors qu'il ?tait
habill? en grand gar?on. Je posai ma t?te sur son ?paule et il mit son
bras autour de moi... Comme un grand fr?re protecteur.
Le t?l?phone sonna. Je r?pondis. C'?tait S?bastien. Je lui donnai de
mes nouvelles, lui racontai tr?s bri?vement notre journ?e, sans entrer
dans les d?tails, je lui dis que j'avais un amoureux et qu'il ?tait
venu ? la maison... Puis je lui proposai de parler ? Hugo. Il fut
?tonn? que ce ne soit pas b?b?-Choupinette, mais je lui dis qu'apr?s
deux jours j'avais eu envie de revoir un de mes grands fr?res. Je
passai donc le combin? ? Hugo, qui discuta quelques minutes avec lui.
Il lui dit qu'il aimait toujours ?tre b?b?-Choupinette, que ?a allait
au coll?ge, qu'il allait retourner ? la danse le lundi suivant, qu'il
l'aimait, qu'il l'embrassait, lui demanda de ses nouvelles ? lui et de
celles de Le?la, etc. En bref, la routine! Il lui demanda quand est-ce
qu'il pourrait venir le voir et voir les b?b?s. Je compris ? son air
d??u que ce n'?tait pas pour le week-end suivant, mais son sourire
m'indiqua que ce ne serait pas dans longtemps. Il lui redit qu'il
l'aimait et l'embrassait, puis partit dans la cuisine passer le
t?l?phone ? Am?lie.
Apr?s le coup de fil, nous pass?mes ? table alors que Jessica finissait
son biberon. Hugo mangea comme quatre, ce qui ?tait assez inhabituel
chez lui qui ?tait tout maigrichon! ?On ne te nourrit pas assez quand
tu es en b?b??, demanda ma m?re,
- Si, si!, r?pondit-il en avalant une bouch?e, mais c'est vrai que ?a
change un repas chaud et solide! Mais ne t'inqui?te pas. B?b?-
Choupinette est tr?s bien nourrie!?
? 20h15, alors que b?b?-Caca ?tait couch?e, il commen?a ? bailler. ?Tu
es d?j? fatigu? mon ch?ri? Lui demanda Am?lie.
- Pas vraiment, mais je n'ai plus l'habitude d'?tre encore debout ?
cette heure-ci! S?bastien t'a dit quand il rentrerait?
- Le week-end prochain ou celui d'encore apr?s, car Le?la a un colloque
samedi. Mais ils ont h?te de rencontrer leur nouvelle petite s?ur!?
Apr?s le repas, nous repart?mes au salon. Vers neuf heures on m'envoya
me coucher. Hugo qui commen?ait les cours ? 10h le lendemain et n'?tait
pas en manque de sommeil eut le droit de regarder le film jusqu'au
bout. C'est ma m?re qui lui mit sa couche, sa grenouill?re et sa t?tine
et le porta dans son lit.
Partie 18: Le chemin de la propret?
(ann?e 1, novembre)
Le lendemain, Adrien me remit la lettre que je lui avais demand?e. Elle
?tait ?crite dans un ton tr?s na?f et vraiment adorable. Chaque jour,
je lui demandais un nouveau devoir: lettres ou po?mes ? ?crire, dessins
? faire, po?mes ? apprendre... Le pauvre avait parfois plus de travail
? faire pour moi que pour notre institutrice! Mais il n'oubliait jamais
de me remercier pour les ordres que je lui donnais.
Un mois apr?s son agression, Hugo avait repris le cours normal de sa
vie. Il restait prot?g? par ses amies au coll?ge ou ? la danse. ? la
maison, il ?tait alternativement lui-m?me ou b?b?-Choupinette. Jessica
eut le droit au bout de quinze jours d'aller ? l'?cole sans couche.
Mais, comme C?line, ses tenues vestimentaires restaient des plus
enfantines. Ma m?re et moi la connaissions assez pour suspecter de
l'hypocrisie dans les excuses qu'elle avait pr?sent?es ? Hugo. Et m?me
s'il les avait accept?es, ma m?re la fit rester b?b?-Caca deux semaines
de plus.
Entre-temps, S?bastien et Le?la ?taient venus passer trois jours ? la
maison, du samedi au lundi. Ils avaient pu profiter de b?b?-Choupinette
toute la premi?re journ?e et la matin?e de la deuxi?me. Mais comme nous
?tions all? d?jeuner au restaurant le dimanche, c'est Hugo qui nous
avait accompagn?s pour l'apr?s-midi et le d?but de soir?e. Le lundi, en
rentrant de la danse, il ?tait rest? en gar?on pour se coucher le plus
tard possible et profiter de son grand fr?re. Puis S?bastien l'avait
mis en tenue et couch? en lui chantant une berceuse.
N?anmoins, Le?la et lui avaient eu une discussion avec nos m?res.
Certes, Hugo ?tait mignon et heureux en b?b?. Mais ? bient?t 11 ans, il
ne pouvait pas, pensaient-ils, ?tre ?ternellement trait? ainsi. Et
qu'en serait-il quand la punition de Jessica serait lev?e? Les quatre
adultes discut?rent tardivement le lundi soir et eurent l'id?e d'une
sortie en transition en rejouant l'apprentissage de la propret? pour
nos deux ?tout petits?.
C'est ainsi que le lendemain, mardi, nous d?couvr?mes deux nouvelles
acquisitions, des pots de chambres, l'un violet et l'autre, d'un peu
plus grande taille, de couleur rose. Une fois Hugo et Jessica redevenus
b?b?-Choupinette et b?b?-Caca, chacune de leur m?re leur expliqua que
d?sormais elles devraient faire sur le pot et non plus dans leurs
couches, except? la nuit et pendant la sieste. Choupinette demanda si
elles pouvaient n?anmoins utiliser leurs couches en cas d'urgence. Ma
m?re lui r?pondit que si les b?b?s avaient besoin de faire pipi ou
?popo?, elles devaient pr?venir la grande personne la plus proche en
lui demandant la parole puis en disant leurs besoins. Si aucune grande
personne ne se trouvait dans les parages et qu'elles ne pouvaient se
retenir, elles avaient le droit d'utiliser les couches. Mais si elles
faisaient sans avoir demand? ou cherch? ? demander le pot, elles
auraient des punitions.
B?b?-Choupinette eut un petit air effray? quand le mot ?punition? fut
prononc?, mais accepta les nouvelles r?gles. B?b?-Caca eut une lueur
d'espoir. Cette innovation laissait entrevoir la fin des couches. Elle
eut l'air moins rassur? quand elle apprit qu'aucun des b?b?s ne serait
lib?r? des couches tant que les deux ne seraient pas totalement
propres. Et chaque accident de l'une ou de l'autre repousserait d'une
semaine la fin des couches. Elle demanda ce qu'il se passerait si b?b?-
Choupinette continuait ? se mouiller la nuit. La r?ponse fut claire:
peut-?tre qu'elles pourraient ?tre dispens?es de couches pendant la
journ?e, mais les deux ?petites filles? devraient continuer ? en porter
la nuit tant que l'une des deux ferait pipi au lit.
Passant plus de temps que les adultes aupr?s des deux petites, j'?tais
souvent charg?e des les amener sur le pot. B?b?-Caca avait toujours du
mal ? suivre les r?gles. Il lui arrivait fr?quemment de me demander ? y
aller sans avoir auparavant sollicit? la parole. Je la punissais en lui
demandant d'attendre dix minutes avant d'avoir le droit de redemander.
Mais elle se retenait ? chaque fois le temps n?cessaire et finissait
par suivre les instructions, demandant la parole en faisant une
r?v?rence. Puis, apr?s que j'ai longuement insist? pour la faire parler
en langage b?b?, pr?textant de ne pas comprendre quand elle me parlait
normalement, elle finissait par dire: ?Gago, z'ai besoin du pot pou'
fai' pipi f'i te p'ait?.
Choupinette ?tait beaucoup plus facile. Mais elle eut une s?rie
d'accidents d?s la premi?re semaine, salissant sa couche alors qu'elle
?tait seule avec b?b?-Caca dans le parc, ou ne pouvant se retenir alors
qu'obnubil?e par la t?l?vision ou mes jeux vid?os, je ne voyais pas
qu'elle tenait sa r?v?rence pour me demander la parole. Et m?me si nous
envoyions nos deux petites sur le pot chaque soir entre le biberon et
le ?dodo?, b?b?-Choupinette se r?veillait encore mouill?e chaque matin.
Conscient de ce qu'il ?tait la cause du prolongement de la punition de
Jessica, Hugo culpabilisait. Le deuxi?me week-end suivant le d?but de
l'entra?nement, elles ?taient toujours en couches toutes les deux.
Le samedi en d?but d'apr?s-midi, alors que nos m?res ?taient sorties
faire des courses, b?b?-Choupinette fit sa r?v?rence pour demander la
parole. Je savais qu'elle allait me demander le pot, car je lui avais
donn? trois biberons apr?s sa sieste. Mais, ayant un doute sur la
v?racit? du caract?re involontaire de ses ?accidents?, je pris la
d?cision de faire quelque chose d'injuste. La regardant droit dans les
yeux, je lui refusais ostensiblement la parole... Je la fixai pendant
plusieurs minutes, puis regardai la t?l?vision. Ce qui devait arriver
arriva. B?b?-Choupinette se mit ? pleurer. Elle avait mouill? sa
couche.
?Que t'arrive-t-il b?b?-Choupinette?, lui demandais-je sur un ton
s?v?re.
- Z'ai f? pipi dans ma cousse...
- Quoi? Et tu ne pouvais pas me demander ? aller sur le pot?
- M? z'ai effay?, m? ze n'ai pas pu...
- Il n'y a pas de ?mais? qui tienne! Tu as d?sob?i aux r?gles de la
maison!
- M? f'est toi qui...
- Tais-toi! Qui commande ici?
- F'est toi Gago...
- Exactement! Et depuis quand tu as le droit de me r?pondre quand je
dis quelque chose?
- M?...
- Chut! Que doit-il se passer quand tu fais dans ta couche au lieu du
pot alors que tu aurais pu demander ? y aller?
- Ze doit ?tre punie...
- Et pourquoi?
- Pafque z'ai ?t? une vilaine petite fille... Sanglotait-elle.
- C'est ?a! Et comment dois-je te punir?
- En me mettant une feff?e?, demanda-t-elle l'air apeur?.
- Non b?b?. Ici on ne met pas de fess?e, m?me aux vilaines petites
filles sales. On les envoie au coin.
- D'acco' Gago. Me'fi Gago...?
Je la fis sortir du parc et l'amenai dans le coin de la pi?ce. Je
l'agenouillai et lui dis de ne pas bouger. Quand nos m?res rentr?rent,
elle furent ?tonn?es. Je leur racontai une version des faits qui
justifiait la punition. Am?lie s'approcha de Choupinette et fit
remarquer que sa couche ?tait sale ? l'arri?re. ?Pourquoi tu n'as pas
demand? ? faire popo comme une grande??, lui demandai-je. Mais b?b?-
Choupinette ne pu r?pondre que par des larmes. Am?lie lui dit qu'elle
devait de nouveau ?tre punie pour avoir d?sob?i. Elle me demanda de
m'occuper de la seconde punition en me donnant carte blanche.
J'emmenai Choupinette dans la salle de bain. Je lui ?tai sa couche et
la nettoyai. Mais au lieu de lui en mettre une nouvelle, je la fis
descendre de la table ? langer et la fis mettre ? quatre pattes par
terre. Je d?posai la couche sale devant elle et lui enfon?ai le nez
dedans. Je lui maintins la t?te en la faisant compter ? haute voix
jusqu'? cent. Puis je la nettoyai, la rhabillai et la fis redescendre.
Le soir, on l'envoya se coucher avant b?b?-Caca, sans avoir pris son
dessert et son biberon. Le lendemain matin sa couche ?tait mouill?e et
elle eut un nouvel accident avant le d?jeuner. Je la changeai apr?s
manger. En la couchant, je lui dis: ?Je suis d?sol?e pour hier. J'ai
?t? injuste et s?v?re. Mais ce n'?tait pas pour ?tre m?chante. C'?tait
parce que je n'?tais pas s?re que tu ne faisais pas expr?s de te
mouiller. Maintenant, je sais que tu n'y peux rien. Vu les punitions,
si tu avais pu te retenir, tu l'aurais fait. Je t'aime tr?s fort b?b?-
Choupinette. Tu veux bien me pardonner?
- Oui Gago. Ze t'aime moi auffi.?
Je la rhabillai en Hugo car Am?lie voulait parler ? son fils. Elle lui
demanda de faire des efforts pour ne pas avoir d'accidents la journ?e.
Elle lui dit qu'il pourrait continuer ? ?tre b?b?-Choupinette quand il
le souhaiterait, m?me s'il ?tait propre. Mais il ne devait pas
s'habituer aux couches. ?Que se passerait-il si, ? force, tu avais des
accidents au coll?ge, chez tes copines ou dans la rue? Ton ?nur?sie
explique tes accidents la nuit. Ce n'est pas de ta faute et personne ne
t'en veut. Ce sont des choses qui arrivent ? plein d'autres enfants, et
m?me ? des adultes. Mais la journ?e, il n'y a pas de raison. On joue ?
un jeu. On te traite en b?b?. Tout le monde aime ?a tant que ?a te
pla?t aussi. Mais n'oublie pas que c'est pour de faux...
- Oui maman...
- Tu aimes ?a faire dans tes couches?
- Je ne sais pas... J'aime bien ?tre trait? en b?b?-Choupinette... Et
les couches font partie de ?a. Mais je t'assure, je ne fais pas expr?s!
- Je te crois mon ch?ri. Mais tu ne crois pas que b?b?-Choupinette
pourrait grandir juste un peu et essayer vraiment de faire sur le pot?
- Si maman...
- Elle garderait ses couches au cas o?. Elle ressemblerait toujours ?
un b?b?. Mais elle ne les utiliserait que quand elle dort...
- Oui maman. Je te promets de faire des efforts.
- Tr?s bien. Alors on va peut-?tre pouvoir lib?rer b?b?-Caca apr?s sa
sieste. Je crois qu'un mois et demi de traitement en b?b? ?a lui a
suffi.
- Oui, je le crois aussi maman. Mais elle va continuer ? porter des
couches la nuit?
- Oui mon ch?ri. Tant que tu en porteras. C'est Monique qui l'a d?cid?
et ce ne sera pas autrement.
- Mais maman, ce n'est pas un peu injuste? Moi c'est parce que j'ai une
maladie que je porte des couches. Mais elle, elle n'en a pas besoin. Et
moi j'aime qu'on me traite en b?b?. Mais elle, elle d?teste ?a...
- C'est vrai... Mais tu sais, ce qu'elle t'a fait le mois dernier,
c'?tait tr?s grave. Il faut bien que tu comprennes qu'elle m?rite sa
punition. Et que tu ne dois jamais laisser quelque chose comme ?a se
reproduire sans m'en parler imm?diatement.
- Oui maman... Mais moi je l'ai pardonn?e Jessica.
- Je sais mon ch?ri. C'est tr?s bien de ta part. Mais parfois tu
pardonnes trop vite. En tant qu'adulte, Monique et moi nous estimons
qu'elle doit rester en couches tant que tu le seras afin qu'elle ne
puisse plus se moquer de toi. Et tu ne dois pas te sentir coupable. Ta
maladie s'arr?tera bien un jour, tu verras. Et ? ce moment l? tout
rentrera dans l'ordre.
- D'accord maman?, dit-il en se serrant dans ses bras.
En se r?veillant, b?b?-Caca eut la surprise d'?tre chang?e en Jessica.
Elle eut le droit de regarder la t?l?vision, de prendre son bain seule
et pour la premi?re fois depuis bien longtemps, nous mange?mes tous les
cinq ? table, sans b?b?. Elle ?tait heureuse et son attitude ?tait bien
meilleure qu'avant. Plus de caprice, plus de petites moqueries contre
Hugo, plus de cris ou de chahut ? table. Cette p?riode de r?gression
lui avait fait un bien fou, et ? nous aussi! Mais quand notre m?re
l'amena ? la salle de bain pour lui remettre une couche et une
grenouill?re avant de la coucher, elle comprit qu'elle n'?tait pas
encore totalement lib?r?e et se mit ? hurler. Tout ce qu'elle gagna fut
la promesse d'?tre remise en b?b? le lendemain. D?sormais la r?gle
?tait simple. Soit elle acceptait de dormir en b?b? tant que Hugo
n'?tait pas gu?ri, soit elle resterait b?b?-Caca en permanence ? la
maison. Entre deux maux, elle sut choisir le moindre.
Partie 19: L'anniversaire de Hugo
(ann?e 1, d?cembre)
D?but d?cembre, Hugo devait f?ter ses 11 ans. S?bastien vint pour le
week-end, mais sans Le?la qui ?tait retenue par des r?unions tout le
week-end. Un dilemme se posait ? Hugo: voulait-il un anniversaire en
tant que Hugo ou en tant que b?b?-Choupinette.
?Et pourquoi pas les deux??, demandais-je, ?tes invit?s arriveraient le
samedi apr?s-midi pour le go?ter avec Hugo, puis resteraient le soir et
le lendemain matin avec b?b?-Choupinette!? Nos m?res ?tant d'accord, il
fit la liste des invit?s. Elle n'?tait pas tr?s longue. Il me demanda
si cela me ferait plaisir d'inviter Adrien. Je r?pondis oui et le
conviais ? ce week-end. Hugo n'avait parl? de sa ?double vie? qu'? une
poign?e de personnes, qu'il invita: Celia, ?videmment, ainsi que deux
autres filles, Soraya et Marie-Cl?mentine. Cette derni?re avait un an
d'avance, c'est-?-dire mon ?ge. Ses parents ?taient des gens peu
ouverts d'esprit. Pour rester dormir chez nous, et pour ?tre en mesure
de faire ? Hugo un cadeau qui lui plairait, elle fit croire que c'?tait
moi qui l'invitais ? mon anniversaire et que j'?tais une ?l?ve du
coll?ge. Elle dit bien ? ses parents que mon p?re ?tait d?c?d?, mais ne
leur expliqua pas le genre de vie que menait ma m?re... Quand ils la
d?pos?rent, elle pr?senta Am?lie comme ma tante et Hugo comme mon
cousin.
Hugo souffla ses bougies, coupa le g?teau et fit le service. Puis ce
fut le moment de l'ouverture des cadeaux. Nos m?res lui en avaient
pr?par?s deux chacune. D'abord, elles lui offrirent chacune une poup?e
de porcelaine. Intarissable sur le sujet, Hugo put en dire ? chaque
fois la marque et l'ann?e de fabrication. Il donna ? chacune d'elles le
nom d'une des mamans. Dans les paquets se trouvait aussi un grand
nombre d'habits de poup?es, que ma m?re avait pu r?cup?rer ? son
travail. Hugo embrassa les poup?es et les posa d?licatement en face de
lui.
Puis il ouvrit le second cadeau de sa maman. Elle avait trouv? pour lui
cinq grenouill?res et cinq ensembles de v?tements. Quatre des
grenouill?res ?taient de diff?rentes teintes roses avec des motifs
vari?s: des carreaux dans un ton ?Vichy?, des petits c?urs, des petites
filles dessin?es, des oursons en tutus. La cinqui?me ?tait blanche avec
un ?norme c?ur rouge devant. Dans les v?tements, il trouva une robe
blanche avec un jupon tr?s haut, en tulle, accompagn?e d'un d?bardeur
blanc presque transparent et des chaussettes basses avec de la dentelle
; il nous montra apr?s un t-shirt blanc ? rayures rose horizontales,
comme une tenue de marin, avec une jupe courte, un collant et un b?ret
assortis ; il d?couvrit ensuite une jupe-culotte et un gilet en velours
rose avec une chemisette blanche et des collants blancs opaques ; puis
vint une robe rose pale avec un haut serr? comme un corset et un double
jupon ? volants en bas, accompagn?e d'une chemise de la m?me couleur
aux manches bouffantes et de chaussettes blanches montantes avec des
n?uds roses ; enfin, il y avait une longue robe mauve en coton tr?s
?pais surmont?e en haut d'un bavoir blanc brod? et d'un col rond. Hugo
se jeta dans les bras de sa maman et la remercia en pleurant d'?motion.
Il n'en ?tait qu'au d?but de ses surprises!, il ouvrit le cadeau de ma
m?re. C'?tait un jeu vid?o pour PC, dans lequel le joueur (en
l'occurrence, car il y avait ?crit ?la joueuse? sur la bo?te!) incarne
une couturi?re qui doit dessiner des v?tements, choisir ses mannequins,
les maquiller, etc. Avant m?me d'ouvrir la suite, il courut se jeter
dans ses bras.
S?bastien lui tint ensuite le cadeau de Le?la. L? encore, il y avait
deux paquets. Plus pr?cis?ment, il y avait d'abord un grand sac. Hugo
en retira les costumes dont elle lui avait auparavant parl? au
t?l?phone. Petite, elle adorait se d?guiser. Elle les avait gard?s par
attachement sentimental, sans trop savoir qu'en faire. Elle estimait
que Hugo ?tait enfin la personne digne de les porter ? son tour. Il y
avait une grande robe de princesse jaune, imitant de la dorure, deux
d?guisements de f?es, l'un rose, l'autre bleu, un de Blanche-neige, un
de la petite sir?ne et une tenue de ballerine avec un grand tutu blanc
et un justaucorps mauve. Puis S?bastien lui donna le vrai cadeau de
Le?la, celui qu'elle avait achet? expr?s. Hugo commen?a par refuser en
disant que c'?tait trop, mais son envie de d?couvrir ce qu'il contenait
et l'insistance de son fr?re firent passer cette coquetterie. Il
s'agissait d'une une trousse rose en fausse fourrure, contenant
plusieurs rouges ? l?vre, diff?rents fonds de teint, un pinceau avec
diff?rents fards ? paupi?res et un mascara.
S?bastien lui donna enfin son propre cadeau. Le paquet ?tait volumineux
et lourd, car il contenait des livres qui lui avaient ?t? conseill?s
par une amie libraire et qui devraient convenir ? ses go?ts. Hugo se
jeta dans ses bras et l'embrassa doublement, pour le remercier et pour
remercier Le?la.
Soraya et Celia lui donn?rent ensemble leurs cadeaux. Elles s'?taient
coordonn?es. La premi?re avait achet? une poup?e de princesse, que Hugo
trouva magnifique. Il se d?p?cha d'ouvrir le paquet de Celia, mais ? la
taille et ? voir les filles se faire des clins d'?il, il sembla deviner
ce dont il s'agissait: une robe similaire ? celle que portait la
poup?e, rose, satin?e, avec une doublure en tulle, des motifs paillet?s
et m?me un collier en compl?ment. Marie-Cl?mentine lui quant ? elle une
bo?te ? bijoux contenant plusieurs colliers, bagues, fausses boucles
d'oreilles et bracelets comme ceux de la poup?e. Hugo les embrassa
toutes les trois, puis les enla?a ensemble, leur disant qu'elles
?taient les meilleures amies dont il pouvait r?ver.
Je m'impatientais et passais la suivante. Comme il m'avait fabriqu?
lui-m?me un cadeau ? mon anniversaire, il m'avait sembl? juste de faire
de m?me. Il s'agissait de dessins que j'avais choisis sur internet et
imprim?s sur du papier autocollant, en faisant moi-m?me les d?corations
en arri?re-plan avec un logiciel. Les tons ?taient rose et pastel pour
aller dans sa chambre. Hugo m'embrassa et me serra contre lui en
commen?ant ? dire ? quel endroit il allait mettre chacun d'eux.
Jessica s'approcha timidement de lui. Elle aussi avait des cadeaux.
Elle lui tint le paquet en lui disant, ? demi-mots, que c'?tait pour se
faire pardonner... Elle ?tait tr?s mal ? l'aise. Dans une bo?te qu'elle
avait fabriqu?e elle-m?me, Jessica avait rang? une dizaine de t?tines,
toutes dans des nuances de roses, formant les unes ? c?t? des autres un
d?grad?. Hugo fut surpris, puis ?mu quand Jessica lui dit: ?Si b?b?-
Choupinette le veut bien, elle pourra m?me en pr?ter ? b?b?-Caca...?
Malgr? les rires des amies de Hugo, le reste de la famille fut
attendri, surtout en le voyant prendre sa petite s?ur par la main,
alors qu'elle se tenait ? distance et doucement l'attirer ? lui pour
lui faire un bisou.
Enfin, mon amoureux s'avan?a. Il donna le dernier paquet, qui contenait
un DVD-karaok?. Hugo se leva pour le remercier et eut une h?sitation.
Quand Adrien ?tait arriv?, les deux gar?ons s'?taient serr? la main.
Mon grand fr?re tendit la sienne de nouveau, mais Adrien s'?tait avanc?
pour lui faire la bise. Voyant qu'ils ?taient chacun parti sur un ?lan
diff?rent, ils se ravis?rent tous les deux et tandis qu'Adrien tendit
la main ? son tour, Hugo avan?a son visage vers lui. J'intervins en
disant: ?Bon, allez, embrassez-vous!?, ce qu'ils firent, l'air tout
penaud au milieu des rires de l'assistance. Puis Hugo se relan?a dans
un tour de la table pour nous remercier une nouvelle fois.
Pour la fin de l'apr?s-midi, comme il ne faisait pas beau, nous avions
pr?vu des jeux d'int?rieur. Pour le d?ner, nous avions pr?vu une soir?e
cr?pes. Puis enfin, on installa des matelas et des duvets dans le salon
pour commencer la soir?e pyjama. Les adultes pass?rent ? la cuisine
pour nous laisser entre nous. Hugo avait soigneusement rang? ses
cadeaux dans sa chambre, mais sur conseil de Celia, il laissa au salon
ce qui pouvait ?tre utile pour la soir?e: le maquillage, les bijoux,
les d?guisements et le DVD de karaok?.
Nous jou?mes aussi ? action ou v?rit?. Bien s?r, Hugo ?tait habitu? ?
?tre la cible des questions les plus indiscr?tes et des gages les plus
farfelus. Comme c'?tait son anniversaire, il ?tait d'autant plus au
centre du jeu. Mais comme il n'avait pas beaucoup de secrets pour son
entourage, il ?tait difficile de trouver des questions vraiment
embarrassantes. Et pour une fois, il n'?tait pas le seul gar?on. Adrien
fut donc lui aussi la cible de nombreuses ?preuves. Enfin, Jessica
?tant la plus jeune et celle ayant le plus ? se faire pardonner, elle
ne fut pas non plus ?pargn?e, m?me si ses gages rest?rent plus gentils.
Quant aux autres filles, nous nous en tir?mes plut?t bien, m?me si
chacune d'entre nous eut ? rougir une ou deux fois pendant la partie.
Quand S?bastien vint nous voir pour nous dire qu'il restait une heure
et demi avant l'extinction des feux, nous d?cid?mes de passer ? un
autre jeu. Celia proposa que Hugo essaie devant nous ses d?guisements.
Mais il trouva plus amusant que nous en mettions tous un. Je proposai
qu'on tire au sort l'ordre dans lequel nous pourrions choisir.
Marie-Cl?mentine eut le premier choix et prit la robe de princesse
dor?e. Puis je fut tir?e au sort et je choisis Blanche-neige. Jessica
opta pour la f?e rose et Celia pour la bleue. Les d?guisements ?taient
trop grand pour l'une et un peu trop ?troit pour l'autre, mais elles
parvinrent ? les enfiler. Quant ce fut au tour d'Adrien, je lui
demandais de me dire ? l'oreille ce qu'il avait pr?vu de prendre. Il ne
savait que choisir. Je pris la d?cision pour lui et lui tendis le
costume de sir?ne. Restaient Soraya et Hugo qui s'accord?rent: elle
prit le tutu de ballerine et il fit honneur au cadeau de Celia en
devenant la princesse. Nous enfil?mes tous nos tenues. Adrien
n'arrivait pas ? mettre la jupe longue et serr?e et avait peur d'en
ab?mer les pieds en forme de queue de poisson. Je lui vins en aide et
lui ferma son soutien-gorge en forme de coquillages. Il ?tait de
nouveau tr?s g?n?, surtout quand Marie-Cl?mentine vint vers lui avec le
maquillage et lui appliqua sans m?me lui adresser la parole, au milieu
des rires. Il lui ?tait tr?s difficile de marcher avec le costume et il
n'y avait aucune ?chappatoire! Tout le monde se maquilla ? son tour,
s'?changeant dans l'hilarit? les pinceaux et tubes de rouges ? l?vre.
Nous appel?mes les adultes pour qu'ils viennent nous admirer. Ma m?re
sortit son appareil photo. Adrien ?tait encore plus g?n?. Nous pr?mes
des poses et nous amus?mes bien, jusqu'? ce qu'on nous annonce qu'il ne
nous restait plus que trois quarts d'heure de f?te.
?On va enfin voir b?b?-Choupinette!?, s'?cria Celia. Toutes les filles
cri?rent de joie. Nous nous d?maquill?mes vite et Hugo demanda ?
S?bastien s'il pouvait le mettre en tenue. Celia demanda si elle
pouvait s'en charger et les deux autres filles firent la m?me requ?te.
Je rappelai ? tout le monde qu'il y avait un autre b?b? ? pr?parer en
d?signant Jessica. Am?lie descendit dans le salon les couches, le talc,
la pommade, les grenouill?res, la poup?e Huguette et ses affaires,
ainsi qu'une couverture qu'elle ?tendit au sol. Les deux b?b?s
s'allong?rent. Jessica n'avait toujours pas pris go?t ? ce traitement
et se sentait ridicule d'?tre d?shabill?e et infantilis?e devant autant
de monde. Elle n'osa n?anmoins pas faire de remarque, sachant
pertinemment que tout probl?me de comportement pourrait entra?ner un
dimanche entier ainsi v?tue. Hugo pour sa part prenait la chose moins
tragiquement, mais il avait une certaine appr?hension, lisible dans son
visage.
Sous les regards des experts que nous ?tions devenus S?bastien, nos
m?res et moi, les invit?es les chang?rent donc. On mit ? b?b?-
Choupinette le pyjama que Celia lui avait offert et je lui tins
Huguette qu'elle serra dans ses bras, regardant ses invit?es avec un
timide sourire. Am?lie pr?senta la nouvelle collection de t?tines aux
filles pour qu'elles en choisissent une et ach?vent leur ?uvre. Apr?s
qu'elle l'eut un peu suc?e, je demandai ? b?b?-Choupinette de se
pr?senter.
?Ze m'appe' B?b?-soupinette, ze fuis une petite fille, ze po'te enco'
des cousses, mais z'effaie d'app'end'e ? aller su' le pot...?, dit-elle
fi?rement. Puis je d?signais chaque personne en demandant au b?b? de me
dire son nom. Je commen?ais par moi ?Gago!?, r?pondit-elle, puis
?Maman!?, ?Noni?, ?Baba?, ?b?b?-Caca?, ?Dada?. Celia devint ?F?a?,
Marie-Cl?mentine ?Mak?? et Soraya ?Foya?. Les filles ?taient hilares,
mais elles exprimaient de l'attendrissement et non de la moquerie.
Elles se jet?rent sur elle pour la couvrir de baisers, puis s'assirent
en face pour la regarder jouer avec sa poup?e et la changer pour la
nuit. Les adultes sortirent en nous disant de ne pas tarder ? nous
mettre nous aussi en pyjama.
Puis Choupinette, toujours assise, se redressa et fit une sorte de
r?v?rence. ?Pourquoi il... Heu, elle, fait ?a? Me demanda Soraya.
- Hugo ne t'a pas expliqu?? Vas-y b?b?-Choupinette, explique ? Foya
pourquoi tu te tiens comme ?a.
- Quand les b?b?s veulent pa'ler, elles doivent demander la p?'miffion
aux g'andes pe'fonnes et attend'e qu'on les int?'oze, r?cita-t-elle
sagement.
- Et l? elle veut parler? Me demanda Soraya en souriant.
- Oui, et je crois savoir ce qu'elle veut. Mais dis-moi b?b?-
Choupinette. Que veux-tu?
- Z'ai bevoin d'aller au pot, f'i te p'a?t Gago.
- Pour faire quoi b?b?? Pipi ou popo?
- Pou' fai' pipi, f'i te p'a?t Gago.
- Et toi b?b?-Caca, tu n'as pas besoin d'y aller?
- Si Marg... Heu Gago...
- Comment?
- Fi Gago, z'ai bevoin d'aller au pot!
- Pour faire quoi?
- Heu... Po... po?, dit-elle en rougissant.
J'apportais les deux pots au salon. Mais en me voyant, ma m?re me dit
qu'il ?tait pr?f?rable d'emmener les b?b?s faire dans la salle de bain.
Je lui dis que j'?tais d'accord pour b?b?-Caca qui devait faire popo,
mais lui demandai qu'on laisse b?b?-Choupinette faire dans le salon.
Elle emmena donc ma s?ur et j'expliquai aux copines de Hugo comment
d?shabiller et mettre sur le pot le b?b?. Alors qu'elle ?tait dessus,
Choupinette fit signe qu'elle demandait la parole. ?En f? z'ai bevoin
de fai' popo auffi, finon ze 'isque de fai' dans ma cousse pendant le
dodo...? Je lui accordai le droit de le faire. Les invit?es firent des
grimaces de d?go?t en la voyant faire et en sentant l'odeur. On a?ra la
pi?ce. Mais personne n'?tait plus volontaire pour essuyer le derri?re
du b?b?. Je me tournais vers Adrien: ?Fais-le toi, tu as d?j? chang? sa
couche.? Il se mit ? la t?che puis partit dans la salle de bain vider
et nettoyer le pot. Ce n'?tait pas ais? pour lui de se promener
puisqu'il portait toujours le d?guisement de sir?ne avec la jupe
?troite.
Il revint en tenant par la main b?b?-Caca, qu'il avait trouv?e en haut.
J'expliquais aux filles que les b?b?s n'avaient pas le droit de se
promener seules dans la maison et qu'elles devaient soit ?tre tenues
par la main par un enfant, soit port?es par un adulte, soit aller ?
quatre pattes, mais uniquement si elles en avaient l'autorisation.
Elles rirent et demand?rent ? b?b?-Choupinette de faire le tour de la
pi?ce ? quatre pattes pour voir. Puis elles organis?rent une course
entre les deux b?b?s. Tout le monde riait aux ?clats, sauf Adrien. Je
le fis remarquer ? haute voix. ?Peut-?tre qu'il se dit qu'il n'aurait
pas le niveau face aux b?b?s?, dit Celia. C'est ainsi qu'il fut
embarqu? dans leur course. Avec son costume, ce mode de d?placement
n'?tait vraiment pas ais? et il termina dernier, ce qui fut le motif de
moqueries suppl?mentaires de notre part.
?Je peux aller aux toilettes s'il te pla?t Margaux? J'ai envie de faire
pipi?? Me demanda-t-il. Cette question fit rire les filles, qui me
f?licit?rent de l'avoir aussi bien dress?. Je r?fl?chis en finis par
lui dire que pour cela, il devrait se soumettre ? une ?preuve. Je
l'envoyai jouer avec les b?b?s ? un bout de la pi?ce, et nous nous
r?un?mes avec les filles pour trouver son gage. Pendant que nous
r?fl?chissions, je l'envoyai ? la cuisine chercher une grande bouteille
d'eau et des gobelets.
Nous nous m?mes d'accord pour lui ordonner de nous enlever nos
chaussettes avec sa bouche en moins d'une minute. S'il r?ussissait, il
avait le droit d'aller aux toilettes. S'il ?chouait, il devait se
pr?ter ? un autre gage. Mais avant ?a, je lui fis boire quatre verres
d'eau. Nous nous ass?mes, les trois filles et moi, sur le canap? en lui
pr?sentant nos pieds. Je d?clenchai le chronom?tre. Il mit dix secondes
? enlever ma chaussette droite, puis un peu moins pour la seconde et
celles de Celia, qui ?tait assise ? ma gauche. Il restait moins de
trente seconde quand il s'attaqua ? celles de Soraya. Elle portait des
chaussettes longues, ce qui lui fit perdre du temps. ? 50 secondes, il
commen?ait seulement celles de Marie-Cl?mentine. ? 60 secondes, il lui
restait encore un pied ? faire. Nous lui d?mes de finir quand m?me...
Puis repart?mes r?fl?chir ? l'?preuve suivante.
Je lui fis boire six verres d'eau en attendant. Sa ?deuxi?me chance?
consistait ? se promener ? quatre pattes dans la pi?ce pour chercher
les bijoux de la boite de Hugo que nous avions diss?min?s, et ? les
attraper avec la bouche pour les ranger. Nous lui donn?mes une minute
trente pour cela. Pendant qu'il farfouillait, je m'amusai ? verser
lentement de l'eau dans un gobelet. Au bout du temps r?glementaire, il
?choua ? tout retrouver. Il faut dire que nous avions cach? une paire
de boucles d'oreilles sous le canap?, inaccessible avec la bouche! Je
lui fis boire huit verres d'eau suppl?mentaires et lui appuyai sur la
vessie. Il se tortillait sans oser me supplier d'arr?ter. J'annon?ai
que la troisi?me ?preuve serait la derni?re et qu'en cas d'?chec il
devrait renoncer aux toilettes. Nous lui band?mes les yeux et nous
dispers?mes chacune dans un coin de la pi?ce. Il devait nous trouver et
nous reconna?tre. Comme il ne pouvait rien voir, c'?tait b?b?-
Choupinette qui devrait le guider depuis son parc en lui disant o? se
diriger. Mais elle n'avait pas le droit d'?ter sa t?tine. Courant dans
le salon ? notre poursuite, les jambes entrav?es par sa jupe, Adrien
n'?tait pas tr?s aid? par ses conseils inaudibles. ? la fin du temps
accord?, il n'avait r?ussi ? trouver que Celia. Je lui retirai son
bandeau. Il n'en pouvait plus d'envie de faire pipi. Je lui donnai la
bouteille d'eau ? finir. Il m'ob?it, puis je lui dis qu'il devrait se
retenir jusqu'au lendemain matin...
?Et... Si tu me mettais une couche... J'aurais le droit de faire pipi
dedans? Me demanda-t-il dans un dernier espoir.
- Bien s?r, elles sont faites pour ?a, tu le sais bien.
- Alors... Margaux... Est-ce que tu accepterais de me mettre une couche
s'il te pla?t... Je t'en supplie, dit-il en se mettant ? genoux devant
moi.
- D'accord, mais tu sais ce que ?a veut dire?
- Oui, que je devrais ?tre trait? comme un b?b? moi aussi.
- Tu en as envie?
- Oui, s'il te pla?t Margaux...?
Il continuait ? se tortiller. Je pris mon temps pour lui donner ma
r?ponse, ?videmment positive, puis pour lui enlever son costume et le
d?maquiller. Je sifflotais en faisant tout cela, pour accro?tre son
envie. Puis je lui ?tai son slip et lui dis de s'allonger sur la
couverture. Les couches ?taient rest?es l?, mais je lui dis qu'il lui
faudrait un pyjama. Je lui mis une t?tine dans la bouche et le laissai
allong?, nu comme un ver, au milieu du salon pour aller nonchalamment
chercher une grenouill?re. Je pris la blanche avec un c?ur. Je la
rapportai et toujours patiemment lui mis sa couche et une culotte en
plastique. Je lui dis de bien attendre d'?tre habill? et d'avoir mon
autorisation pour se soulager. Enfin il fut pr?t. Je me reculai pour
l'admirer, l'accompagnai dans le parc et retournai m'asseoir sur le
canap?. Il me regarda et comprit qu'il devait demander ? prendre la
parole. Il s'inclina maladroitement. ?Qu'y a-t-il B?b?-Dada? Demandai-
je
- Ef que ze peux fai' pipi, f'il te plait Gago?
- Bien s?r. Mais tu sais que maintenant les b?b? d'ici doivent aller
sur le pot. ? ces mots, son visage se d?composa. Devrait-il encore
patienter le temps d'?tre d?shabill?, et supporter la honte de faire
devant tout le monde?
- Ef que ze peux aller su' le pot, f'il te plait Gago?
- Je ne sais pas. D'abord, chaque b?b? a son pot personnel. Et toi tu
n'en as pas. En plus, tout ? l'heure on t'a fait faire des ?preuves et
tu as rat? ? chaque fois...
- Mais z'ai t'?s, t'?s bevoin Gago! F'il te plait Gago, laiffe moi fai'
pipi! Dit-il avec des sanglots dans la voix.
- L?, l?, calme-toi b?b?, lui dis-je d'une voix douce. Je t'autorise ?
faire dans ta couche. Mais par contre, on ne te changera pas avant
demain matin. Donc si tu la mouilles maintenant, tu resteras dans une
couche humide toute la nuit.
- M?'fi Gago!, s'?cria-t-il.?
Enfin il se soulagea. Son visage prit un air de qui?tude. Quand il se
rendit compte de ce qu'il venait de faire, il se mit ? rougir. D'autant
que les filles n'avaient cess? de rire depuis le d?but.
?En m?me temps, j'aimerais bien voir ce que ?a fait de reporter des
couches?, dit Marie-Cl?mentine. Il y eut un blanc. Nous la regardions
comme si elle venait de dire quelque chose de terrible. ?Mais c'est
d?go?tant! R?pliqua Soraya.
- Je n'ai pas dit mouiller ou salir des couches! J'ai dit en reporter,
juste pour voir... R?pondit-elle.
- Remarque... ?a pourrait ?tre marrant! Avan?a Celia.
- Moi ?a me dit rien! Dis-je.
- Allez! Je suis s?re que toi aussi tu trouverais ?a amusant! S'?cria
Marie-Cl?mentine.
- En plus, il va bien falloir que tu expliques ? ta m?re pourquoi
Adrien est habill? en b?b?! Alors que si on l'est nous aussi, on pourra
dire qu'on a toutes voulu essayer! Ajouta Celia.
- Qu'est-ce que tu en penses? Demandai-je ? Soraya, essayant de me
trouver une alli?e.
-Ben... Si on peut utiliser les toilettes normalement, moi ?a me
d?range pas. En plus ?a a l'air confortable un pyjama de b?b?!
R?pondit-elle, m'isolant encore plus.
- Alors, on est d'accord? Tu te joins ? nous B?b?-Gago? Me demanda
Celia.
- Ben... Si vous le faites toutes, je vais pas rester ? part. Mais je
vous pr?viens! Moi je parle pas en b?b? et je reste une grande personne
pour les trois l?-bas! Dis-je en d?signant Caca, Choupinette et Dada
dans leur parc.
- Bien s?r! Eux ce sont des vrais b?b?s, alors que nous, ce sera juste
pour se d?guiser!?, conclut Celia.
Nous mont?mes toutes les quatre ? l'?tage pour utiliser les toilettes
chacune notre tour et en profit?mes pour nous brosser les dents.
J'allai dans la chambre de Hugo chercher ses autres grenouill?res. En
nous voyant descendre, ma m?re me demanda ce que nous faisions, me
disant qu'il n'allait pas falloir tarder ? nous pr?parer pour la nuit.
Je lui dis que je c'?tait justement ce que nous faisions et je lui dis
de repasser un quart d'heure plus tard au salon.
De retour en bas, aucune de nous ne voulait se mettre la premi?re sur
la couverture pour se faire langer. Celia proposa qu'elle et Marie-
Cl?mentine s'allongent et que Soraya et moi les pr?parions en m?me
temps. Nous demand?mes aux b?b?s de se retourner pour ne pas regarder
et nous m?mes au travail, en les laissant enfiler elles-m?mes leurs
pyjamas: celui avec un ourson en tutu pour Celia, celui avec les
petites filles pour Marie-Cl?mentine. Nous remont?mes les fermetures ?
l'arri?re et nous install?mes ? notre tour. La sensation de la couche
?tait vraiment ?trange. Pas n?cessairement d?sagr?able, elle ?tait
douce et tenait chaud, mais je me sentais bizarre. Je mis la
grenouill?re aux motif Vichy et Soraya celle avec les c?urs. Je me
sentais enferm?e dans ce pyjama. Le fait de ne pas pouvoir l'enlever
moi-m?me quand je voulais me stressait. Mais je ne dis rien, car les
autres filles avaient l'air de trouver cela vraiment amusant. Celia fit
la distribution de t?tines. Je mis la mienne dans ma bouche et trouvai
cette sensation presque encore plus ?tonnante.
En entrant pour nous annoncer l'imminente extinction des feux,
S?bastien poussa un cri d'?tonnement: ?Wh?! Qu'est-ce qu'il se passe
ici?! Demanda-t-il en riant. Les b?b?s ont fait des petits?
- Non, nous on n'est pas des b?b?s. On s'amuse ? se d?guiser comme eux.
C'est diff?rent, dis-je pour me justifier.
- D'accord. Mais vous avez m?me mis des couches? Vous ?tre dr?lement
bien d?guis?s quand m?me! R?torqua-t-il. Et je vois qu'Adrien a m?me
rejoint les autres dans leur parc. C'est une vraie immersion ma parole!
Continua-t-il.
- Ben on voulait essayer, pour voir ce que ?a fait...?, dit Marie-
Cl?mentine.
Nos m?res entr?rent ? ce moment dans le salon et eurent la m?me
r?action que S?bastien. J'expliquai que je ne voulais pas, mais que
j'avais suivi le mouvement. Ma m?re n'eut pas l'air de s'en soucier et
demanda: ?Vous voulez passer la nuit comme ?a les enfants?
- Oui!?, r?pondirent les filles en ch?ur.
J'?tais condamn?e ? faire de m?me. Tout le monde se coucha dans son
duvet. Ma m?re installa b?b?-Caca et S?bastien prit b?b?-Choupinette
dans le parc. Il la porta, la fit sauter et l'embrassa de nombreuses
fois avant de la passer ? leur maman, qui fit de m?me, puis la coucha
et ferma son sac de couchage.
?Bonne nuit les b?b?s!?, dirent les adultes en ?teignant la lumi?re.
Nous continu?mes ? bavarder ? voix basse, sauf les b?b?s qui ne
pouvaient pas demander la parole dans le noir, et fin?mes par nous
endormir.
Le lendemain matin, je me r?veillai dans cet accoutrement et me
rappelai les ?v?nements de la veille. Prise de panique, je t?tais ma
couche. Elle ?tait encore s?che. Rassur?e, je regardai si d'autres que
moi ?taient d?j? r?veill?s. B?b?-Dada l'?tait mais n'osait pas bouger.
Puis les filles ?merg?rent. Je leur proposai de nous lever. Nous
install?mes le petit d?jeuner sur la table et je pris trois biberons
que je remplis de chocolat chaud. B?b?-Choupinette fut r?veill?e par le
bruit. Je donnai un biberon ? Celia pour qu'elle lui donne et allais
donner le sien ? B?b?-Dada. B?b?-Caca se r?veilla ? son tour et Soraya
s'occupa d'elle.
?Mon b?b? a besoin d'?tre chang?! Dit Celia en t?tant la couche de
Choupinette.
- Le mien aussi! Dis-je en riant.
- Le mien ?a va! Annon?a Soraya.
- Et vous? Vous ?tes toutes s?ches? Demanda Celia. Nous l'?tions
toutes.
- On voit qui a vraiment besoin de porter des couches!? S'amusa Marie-
Cl?mentine.
Nous nous m?mes ? table, laissant les b?b?s s'asseoir avec nous.
S?bastien nous rejoignit. Il dit bonjour ? tout le monde et prit b?b?-
Choupinette sur ses genoux en buvant son caf?. ?Toutes nos couches sont
s?ches... Sauf celles de Choupinette et Adrien! Lui annon?ais-je.
- Ce sont des choses qui arrivent, dit-il en le regardant.
- Maintenant on va l'appeler B?b?-Dada! Ajouta Marie-Cl?mentine.
- ?coutez, vous vous ?tes bien amus?s, mais vous n'?tes pas l? pour
vous moquer les uns des autres, d'accord? Dit-il.
- D'accord..., r?pondit Marie-Cl?mentine.
- Adrien, tu veux bien que les filles t'appellent B?b?-Dada? Demanda-t-
il.
- Oui Baba, r?pondit Adrien.
- Tu n'es pas oblig? tu sais. Ce n'est pas parce que tu as eu un
accident dans ta couche...
- Ze fais Baba, r?pondit Adrien de nouveau.
- Tu lui as bien appris ? parler!?, dit S?bastien ? Choupinette avant
de l'embrasser.
Tout le monde se rhabilla apr?s le petit d?jeuner, y compris Jessica et
Hugo. Les diff?rents parents vinrent chercher leurs enfants. Ceux
d'Adrien arriv?rent les derniers. Lui et moi jouions ? la console. Ma
m?re les fit entrer. Ils revenaient de promenade avec leurs filles.
Elle leur proposa de rester prendre l'ap?ritif. On s'installa dans le
salon. Philippe et Isabelle, les parents d'Adrien, furent ?tonn?s de la
pr?sence du parc. On raconta qu'on l'avait install? l? pour la fille
d'amis qui ?taient venus quelques jours auparavant. On y installa
Marine, la petite s?ur d'un an d'Adrien.
Jessica emmena ?lisa dans sa chambre. Hugo, Adrien et moi nous
install?mes avec les adultes. Nous buvions nos jus de fruits et
picorions dans les amuses-gueule en bavardant. Mais Hugo s'occupait
surtout ? jouer avec Marine. La maman d'Adrien trouva qu'il ?tait
formidable avec les b?b?s, ce qui nous fit rire sans qu'elle sache
pourquoi.
Le temps passait, et l'ap?ritif se prolongea en d?jeuner. Les parents
d'Adrien ?taient des gens tr?s sympathiques. Ils partirent en d?but
d'apr?s-midi pour emmener ?lisa et Jessica jouer avec leurs amies.
Comme ils convenaient de ramener ma petite s?ur en fin de journ?e, je
demandai ? ma m?re si Adrien pouvait rester encore un peu ? la maison.
Tous les adultes furent d'accord. Nous jou?mes tous les deux, tandis
que Hugo restait avec S?bastien pour profiter de lui avant son d?part.
Pendant la journ?e, Adrien me demanda s'il pensait que Jessica allait
raconter la soir?e de la veille ? ?lisa. ?Bien s?r qu'elle va le
faire!?, r?pondis-je en haussant les ?paules. ?Tu as honte??,
demandais-je ironiquement.
?Heu... Ben... Un petit peu. Enfin, toi, d'accord, tu es mon amoureuse,
tu peux m'habiller en b?b? ou en sir?ne et me donner des gages... Mais
ma petite s?ur, elle va se moquer de moi...
- Tu n'auras qu'? la laisser faire. Si elle t'emb?te vraiment comme
elle l'a fait ? Hugo, elle sait qu'elle aura des ennuis. Si elle se
moque juste, c'est pas tr?s grave. Si tu m'aimes vraiment, tu pourras
le supporter.
- D'accord Margaux?, me r?pondit-il docilement.
Partie 20: Notre premier no?l
(ann?e 1, d?cembre)
Les f?tes de fin d'ann?e ne tard?rent pas ? arriver. Mon premier no?l
avec une nouvelle famille et dans une nouvelle maison. S?bastien et
Le?la pass?rent la premi?re semaine de vacances avec nous.
Les jours pr?c?dant le r?veillon furent joyeux. Nous pass?mes la
plupart des soir?es ? jouer ? des jeux de soci?t?s tous les sept et les
journ?es ? nous promener ou ? regarder des films. Le soir du 24, tout
le monde ?tait habill? sur son trente-et-un pour d?guster le repas.
Jessica ne croyant plus au P?re no?l, nous pouvions nous offrir les
cadeaux le soir m?me. Nous nous en ?tions tous achet?s mutuellement,
Hugo, Jessica et moi avec l'aide des adultes ?videmment, mais en les
choisissant nous-m?mes. Il y beaucoup de paquets au pied du sapin! ?
minuit, tout le monde ?tait install? dans le salon pour les ouvrir.
Hugo et moi commen??mes par apporter ? ma m?re tous les cadeaux dont
l'?tiquette portait son nom. Elle trouva des romans, l'un offert par
Le?la, l'autre par Hugo, des huiles et une bouteille de bain moussant
choisis par Jessica, un CD de musique classique de ma part et un parfum
de celle de S?bastien. Am?lie avait gliss? dans une enveloppe le
programme d'un week-end pour deux dans un relais-ch?teau.
Am?lie fut la suivante et d?couvrit une belle ceinture offerte par
Hugo, un pot pourri choisi par Jessica, un DVD de la part de Le?la, un
CD de la mienne, un parfum - de la m?me marque mais diff?rent de celui
offert ? ma m?re - de celle de S?bastien et un sac ? main de sa
compagne.
Le?la eut un livre de la part d'Am?lie, le m?me pot pourri que ma m?re
de celle de Jessica et un DVD de la mienne. Hugo lui offrit un tr?s
joli pull bleu et S?bastien un pendentif en argent dont il avoua qu'il
l'avait choisi gr?ce aux conseils de son fr?re, de m?me d'ailleurs que
les parfums offerts ? nos m?res.
Hugo lui avait ?galement choisi un pull, du m?me bleu que celui de
Le?la. S?bastien re?ut des disques de la part de Jessica et de moi, un
DVD de celle de ma m?re et un t?l?phone portable d'Am?lie.
Nous apport?mes ? Jessica ses cadeaux: des figurines de la part de
Hugo, un DVD de la mienne, des jouets de celle de S?bastien, toujours
assist? de Hugo pour le choix, et une superbe robe rose ? volants de
celle de Le?la. De la part de nos m?res, elle re?ut des poup?es, un
d?guisement de f?e, une peluche et un DVD.
Hugo insista pour que je fus la suivante ? m'asseoir pour ouvrir mes
paquets. Je d?couvris une casquette ? l'effigie du club de basket de la
r?gion, offerte par Jessica, le DVD d'un film de karat? choisi par
Le?la et des ?accessoires de ninja? en plastique de la part de Hugo.
Nos m?res m'offrirent un CD, des jeux vid?os, un sac de sport et un
radio-r?veil. Mais m?me si j'adorais tous les cadeaux, celui qui me fit
le plus plaisir fut celui de S?bastien: des places pour trois matchs de
foot de l'?quipe r?gionale. Il y en avait trois ? chaque fois. Nos
m?res, Hugo et Jessica n'?taient pas fans de ce sport. Mais, S?bastien
?tait pr?t ? m'accompagner ? chacun d'eux et la troisi?me place serait
pour un ami de mon choix. C'?tait heureux, car je n'avais pas pr?vu de
cadeau pour Adrien, qui en revanche avait demand? ? son p?re d'en
d?poser un ? la maison. Je l'ouvris d'ailleurs. Il s'agissait d'un
sweat blanc avec un ?norme c?ur rouge sur le devant. Pas vraiment mon
genre de v?tements, mais une gentille intention qui me toucha beaucoup.
Enfin, ce fut le tour de Hugo de s'asseoir pour d?couvrir ses
surprises. Jessica et moi lui avions offert chacune une poup?e de
collection, qu'il nomma de nos pr?noms. Le?la lui offrit des
accessoires pour ses poup?es: une poussette, des biberons, du
maquillage, des brosses ? cheveux... Nos m?res lui offrirent plusieurs
paires de chaussons, mocassins et chaussures, dont certaines ? talons,
assorties aux diff?rents d?guisements et tenues de petite fille qu'il
avait eu pour son anniversaire. Il re?ut aussi des v?tements de
poup?es, une peluche et un buste de poup?e accompagn? d'accessoires de
coiffure. S?bastien lui offrit quant ? lui une robe de soir?e. Non pas
un d?guisement ou une robe de b?b?, mais une vraie robe pour une fille
de son ?ge, en satin blanc avec des manches courtes et un d?collet?.
Tout le monde s'embrassa pour se remercier. Hugo avait les larmes aux
yeux d'?motion. Je fis remarquer soudainement qu'il restait un grand
sac au pied du sapin, sans ?tiquette. Hugo acquies?a et nous demanda de
nous rasseoir. Il parut h?siter, rougit, baissa les yeux, puis se
d?cida ? prendre le sac et en sortit six paquets, tous de la m?me
taille. Ils avaient des ?tiquettes ? nos noms. Il nous les distribua et
nous demanda d'attendre pour les ouvrir en m?me temps. Il bafouilla:
?Voil?, c'est des petits cadeaux que j'ai faits moi-m?me... Enfin, en
partie... Enfin vous allez voir. Ce n'est pas g?nial, mais j'avais
envie. Enfin, si vous aimez pas, c'est pas grave. Je les ai faits,
apr?s j'ai h?sit? ? vous les donner parce qu'ils ne sont pas aussi
biens que je pensais au d?but... Enfin bon, voil?, vous pouvez les
ouvrir...? Puis il baissa les yeux pour ?viter de croiser le regard de
qui que ce soit.
Je d?couvris dans mon paquet un coussin blanc avec des bordures bleues
en dentelle. Au milieu ?tait brod? un c?ur rose avec l'inscription,
?galement brod?e: ?Je t'aime Gago? et sign?e ?b?b?-Choupinette?. Ma
m?re me dit de retourner mon coussin. De l'autre c?t?, ?tait brod? le
dessin d'un ballon de foot. Je regardais les cadeaux des autres. Chacun
avait d'un c?t? le m?me c?ur et la m?me inscription avec son nom ?crit
et de l'autre un dessin repr?sentant ce qu'il aimait: un fil et une
aiguille pour ma m?re couturi?re, un bateau pour sa maman ancienne
amatrice de sports nautiques, des livres pour Le?la, un ballon de
basket pour S?bastien et une princesse pour Jessica. C'?tait
magnifique! Sa maman lui avait achet? les coussins ? l'emm?nagement. Il
y en avait trois avec des bordures bleues, ceux offerts ? ma m?re,
S?bastien et moi, et trois avec des bords roses, ceux de sa maman,
Le?la et Jessica. Il avait d'abord eu l'id?e de faire de la broderie
dessus pour s'entra?ner. Mais l'inspiration lui ?tait venue alors
qu'habill? en b?b?-Choupinette et enferm? dans sa chambre, il
n'arrivait pas ? s'endormir. Secr?tement, il avait pass? des heures,
soit pendant le ?dodo? du b?b?, soit dans la journ?e quand il ?tait
seul ? la maison ou pr?tendait lire dans sa chambre, ? faire des
mod?les, ? rassembler les pelotes de laine et ? broder. Il avait cach?
les coussins et tout le mat?riel sous son lit et personne n'avait rien
vu. C'?tait un vrai chef d'?uvre. Tout le monde le remercia en le
serrant dans ses bras et en l'embrassant. Bien qu'il essay?t de la
cacher par modestie, je d?celais dans son regard une pointe de fiert?.
Nos m?res all?rent se coucher, la mienne en emmenant avec elle Jessica
pour la pr?parer pour la nuit, en nous enjoignant ? Hugo et ? moi de
faire de m?me. Ce dernier ?tait assis sur les genoux de S?bastien et
tenait face ? lui ses nouvelles poup?es. S?bastien finissait un verre
de digestif et proposa de l'emmener en haut d?s qu'il aurait termin?.
Je demandai ? rester. Comme il ?tait de toutes fa?ons tard, ma m?re me
demanda simplement de ne pas trop tarder. Nous restions donc ? quatre
dans le salon. Le?la me proposa de m'asseoir sur ses genoux. Ensemble,
nous contempl?mes nos coussins et compliment?mes Hugo, qui rougissait
toujours plus.
Il tenta de d?tourner la conversation en parlant des autres cadeaux.
Mais l? encore, on en revint ? lui, quand Le?la le complimenta sur ses
go?ts en terme de mode, tant au sujet des pulls qu'il leur avait
offerts ? elle et S?bastien que du bijou qu'il l'avait aid? ? choisir.
Elle lui demanda ce qu'il pensait de la robe qu'il avait quant ? lui
re?u. Il r?pondit qu'il la trouvait magnifique. Il demanda ? son fr?re
s'il l'avait choisie lui-m?me, mais S?bastien dut reconna?tre que
c'?tait gr?ce ? Le?la qu'il l'avait s?lectionn?e, m?me si l'id?e venait
de lui. ?Mais c'est une robe pour une fille de mon ?ge? Demanda-t-il.
- Oui Hugo, r?pondit S?bastien.
- Tu veux dire que, en dehors de quand je suis en b?b?-Choupinette, je
peux m'habiller... Comme ?a?
- Comme quoi Hugo?
- Ben... Comme une fille. Je veux dire comme une fille de onze ans...
- Tu n'en as pas envie?
- Si... Mais... Tu vas encore dire que je fais des histoires, mais...
- Quoi mon ch?ri?
- Je... Je peux m'habiller en fille?
- Bien s?r, si tu en as envie!
- Mais ce n'est pas... Mal pour un gar?on de s'habiller en fille?
- ?Mal?? Pourquoi ?mal??, demanda S?bastien.
- Ben, parce que c'est pas fait pour les gar?ons les affaires de
filles...
- Et moi? L'interrompis-je, quand je mets un pantalon, tu penses que
c'est ?mal??
- Non bien s?r! Mais les filles, elles on le droit de mettre des
pantalons.
- Alors pourquoi les gar?ons ils ne pourraient pas mettre des robes?
Demanda Le?la.
- Je sais pas... R?pondit-il en baissant la t?te.
- La seule question, Hugo, c'est: ?est-ce que ?a te fait plaisir de
mettre des robes??, dit S?bastien.
- Je sais S?bastien...
- Alors, est-ce que ?a te fait plaisir de mettre des robes?
- Oui...
- Tu n'as pas l'air convaincu...
- Oui, ?a me fait plaisir de mettre des robes, j'adore ?a, et celle-ci
est magnifique. En plus j'adore le satin, c'est ma mati?re pr?f?r?e,
c'est doux, c'est agr?able... Mais...
- Mais?
- Mais j'ai honte S?bastien! Dit-il en fondant en larmes. Je suis
anormal! J'ai onze ans et je porte des couches, je suis un gar?on et je
mets des robes, je joue ? des jeux de filles de six ans, je fais de la
danse et de la couture... Pourquoi j'aime pas le foot et la bagarre
comme Margaux?
- Je sais pas Hugo... Je sais pas... Lui dit S?bastien en le serrant
contre lui et lui caressant la t?te, enfouie dans son ?paule. Mais
crois-moi, tu n'as rien ? envier aux autres enfants. Tu as une famille
qui t'aime, tout le monde dit que tu as plein de qualit?s, tu es beau,
tu es gentil, tu es intelligent, tu es incroyablement dou? de tes
mains, tu as un sens du raffinement exceptionnel et tu es modeste par-
dessus tout! Je t'assure, tu vaux bien mieux que tous ceux qui peuvent
dire du mal ou se moquer de toi.
- C'est vrai! M'?criais-je. Moi je t'adore trop comme tu es, je ne
voudrais surtout pas que tu changes!?
Le?la expliqua: ?Tu es un rebelle Hugo. Toi aussi Margaux d'ailleurs.
On vous dit que les filles doivent faire ?a et que les gar?ons doivent
faire ci. Mais vous, vous vous en fichez. Vous faites ce qui vous pla?t
et si ?a pla?t pas aux autres, tant pis pour eux!
- C'est vrai. Vous ?tes des rebelles. Parfois c'est dur, on se dit
qu'on pr?f?rerait suivre le groupe, faire comme tout le monde. Mais le
monde a besoin de r?sistants comme vous! Ajouta S?bastien.
- Je suis un rebelle, moi? Demanda Hugo en reniflant, avec un petit
sourire incr?dule.
- Mais oui mon c?ur! Un rebelle sage, c'est encore plus dangereux!, dit
Le?la en riant.
- Et quand tu mettras ta robe, tu seras rebelle... Et toute belle!?,
conclut S?bastien, en faisant rire tout le monde.
Le lendemain matin, nous nous lev?mes tard. Les adultes ?taient d?j? en
bas. J'allais chercher b?b?-Caca et b?b?-Choupinette dans leurs
chambres pour les faire descendre au salon. S?bastien et ma m?re
mont?rent et les prirent dans leurs bras. Ils les d?pos?rent ? l'entr?e
de la pi?ce pour qu'elles aillent ? quatre pattes jusqu'au sapin. ?Le
P?re no?l est pass? cette nuit!?, annon?a Am?lie, comme si elle
s'adressait vraiment ? des b?b?s y croyant encore. Au pied de l'arbre
il y avait de nouveau des paquets. Elles trouv?rent des bonnets de
b?b?s en dentelle, des poup?es en chiffon, des gigoteuses, des bavoirs,
des hochets, des biberons et des harnais de b?b? pour se promener tout
en ?tant tenues... B?b?-Caca ne semblait pas appr?cier, mais
Choupinette avait une lueur dans les yeux, comme une vraie fillette
d?couvrant ses cadeaux le matin de no?l.
Alors que Jessica quittait ses couches pour la journ?e, Choupinette
resta en b?b?. On lui enfila sa robe blanche avec le jupon en tulle.
L'apr?s-midi, apr?s sa sieste, elle demanda ? promener sa poup?e en
poussette dans le jardin. Avant de la laisser sortir, je lui enfilai
une doudoune rose de Jessica, un bonnet avec un ?lastique passant sous
son menton, des caches-oreilles, des moufles et son harnais. La
poussette qu'elle avait re?ue ?tait ? la taille d'une petite fille bien
plus petite qu'elle. Elle ?tait amusante, ? moiti? pench?e pour bien la
man?uvrer et tenue ? l'arri?re par moi. Jessica sortit et me demanda si
elle pouvait la tenir aussi. Je lui en donnai l'autorisation. Les
adultes sortirent et regard?rent avec moi le spectacle amus?s.
B?b?-Choupinette resta avec nous les jours suivants, redevenant Hugo le
soir entre le bain et le coucher. Elle essaya toutes ses tenues, son
maquillage, ses bijoux, les d?guisements de son anniversaire... Le?la
et Jessica passaient des heures ? l'habiller et ? s'occuper d'elle
comme d'une v?ritable poup?e. Cette premi?re repartit avec S?bastien le
30 apr?s le d?jeuner pour qu'ils aillent voir sa famille et passer le
nouvel an avec leurs amis. Comme on peut s'en douter, les adieux furent
d?chirants, mais ils promirent de revenir tr?s vite.
Pour le r?veillon, nos m?res avaient invit? deux couples d'amies sans
enfant. Jessica, Hugo et moi d?n?mes avec elles puis all?mes regarder
la t?l?vision dans la chambre de nos m?res. Nous redescend?mes peu
avant minuit pour nous souhaiter la bonne ann?e. Quelques minutes apr?s
que nous nous ?tions tous embrass?s, S?bastien et Le?la nous
t?l?phon?rent pour nous la souhaiter aussi.
Partie 21: Quelques ?pisodes de la vie quotidienne
La vie normale
(ann?e 1, janvier-f?vrier)
Le d?but d'ann?e se passa sans fait marquant. En f?vrier, S?bastien eut
26 ans et Jessica f?ta ses sept ans. Cela ne changea rien ? son ?tat de
b?b? le soir, m?me si, sur insistance de Hugo lui-m?me, elle eut droit
? une suspension de peine la veille et le soir de son anniversaire. La
famille et ses amies se r?unirent ? cette occasion. Nous fr?quentions
de plus en plus les parents d'Adrien, allant chez eux et les invitant
chez nous. Je jouais avec mon amoureux, Jessica avec son amie ?lisa et
Hugo avec un peu tout le monde, notamment Marine. Nous f?mes m?me
invit?s ? f?ter ses deux ans fin f?vrier. Je continuais ? terroriser
les gar?ons au foot dans la cour de r?cr? et remportai une comp?tition
inter-clubs de karat?. Fin mars, pour son conseil de classe du deuxi?me
trimestre, Hugo eut les f?licitations. Il avait retrouv? suffisamment
de qui?tude pour se consacrer ? sa scolarit?. Pour f?ter ces r?sultats,
nos m?res nous emmen?rent voir un ballet.
Preuve qu'elle avait atteint ?l'?ge de raison?, Jessica devint de plus
en plus gentille avec Hugo. Empathie due ? sa sanction? Culpabilit? de
ce qu'elle lui avait fait? Gratitude pour la mani?re dont il l'avait
pardonn?e et dont il la d?fendait? Peu importe la raison, elle jouait
avec lui sans chercher ? l'humilier, lui faisait des c?lins, lui
rendait des services... Son attitude g?n?rale ?tait bien meilleure.
Caprice, crises et col?res devinrent tr?s exceptionnels. Pour nos
m?res, c'?tait la preuve que leur punition ?tait bien choisie et elles
ne sembl?rent pas press?es d'y mettre fin. Les ?b?b?s? passaient
?norm?ment de temps ensemble, ? jouer ? la poup?e, ? se d?guiser, sur
l'ordinateur avec le jeu sur la mode... Ils jouaient aussi ? la
?coiffeuse?, ? ?l'esth?ticienne?... Il la maquillait, lui vernissait
les ongles, lui arrangeait les cheveux et l'habillait en empruntant
parfois des ?toffes de tissu ? l'atelier de ma m?re. Puis il
descendait, v?tu d'une robe ou d'une tenue qu'il avait compos?e,
maquill? lui aussi, nous installait dans le salon et appelait son
mannequin pour la faire d?filer.
Le d?fil?
(ann?e 1, mars)
Un jour qu'Adrien et sa famille ?taient l?, Hugo nous relooka tous,
Jessica, ?lisa, Adrien, moi et m?me Marine. Il me fit un style rebelle,
avec des v?tements sombres, du maquillage noir et en m'aplatissant les
cheveux. ?lisa fut son mod?le sportif, cheveux attach?s, veste en jean
sur laquelle il mit des ?pingles pour donner un air cintr?. Jessica
?tait beaucoup plus f?minine avec des couettes et une robe de
d?guisement. Il fabriqua ? Marine une robe de princesse avec du tulle
et un bonnet assorti. Adrien ne voulait pas appara?tre en fille devant
ses s?urs et ses parents. Hugo l'habilla avec un de ses vieux pantalons
us?s, lui mit un pull et le coiffa avec beaucoup de gel. Nous d?fil?mes
devant les parents qui ne manqu?rent pas de remarquer l'ing?niosit? du
?couturier?.
Puis nous f?mes une deuxi?me session. Cette fois, Hugo proposa
d'habiller les filles en princesses et Adrien en prince. Il fut tr?s
minutieux pour nous coiffer et nous maquiller. Mon amoureux qui ne
voulait pas enfiler une robe se retrouva en collants rouges et en
justaucorps avec des ?paulettes en carton recouvert de papier
l'aluminium, alors que Hugo lui fabriquait une culotte bouffante avec
une culotte plastique et du papier cr?pon. Il lui fabriqua un chapeau
avec un b?ret rouge de ma m?re et du papier journal. Enfin, il lui mit
une ceinture et y glissa une de mes ?p?e en plastique. Il lui mit un
l?ger fond de teint, du rouge sur les joues et un peu sur les l?vres
pour les faire ressortir.
Nous e?mes un succ?s fou en bas et de nombreuses photo furent prises.
Un week-end chez S?bastien et Le?la
(ann?e 1, avril)
? no?l, ma m?re avait offert ? Am?lie un week-end pour elles deux.
Elles attendirent les beaux jours pour en profiter. Nous f?mes
accueillis par S?bastien et Le?la. Nous part?mes le vendredi d?s la
sortie de l'?cole. Le plus pratique et le moins cher en l'occurrence,
?tait que nous prenions l'avion. C'?tait un vol d'une heure. Nous
?tions assis tous les trois avec nos pancartes d'enfants non
accompagn?s - que je d?testais! Au d?collage, je dus mettre mes mains
sur celles de Hugo tellement il tremblait de peur. Puis, comme il resta
paralys? pendant tout le vol, je dus m'occuper de tendre un sac en
papier ? Jessica qui fut malade. Arriv?s au sol, ils se jet?rent tous
les deux groggy dans les bras de notre grand fr?re et de Le?la.
Nous d?couvr?mes leur appartement. C'?tait un deux-pi?ces. Dans le
salon, le canap? se d?pliait pour faire un lit d'appoint qu'ils
allaient utiliser, nous laissant leur chambre. Ils avaient un grand lit
et un matelas gonflable. Jessica trouvait amusant de dormir dessus et
demanda ? le prendre. Le?la n'avait pas d?cid? de qui dormirait o?.
Elle dit qu'il serait peut-?tre g?nant que je sois avec Hugo. Il prit
un air surpris et demanda tr?s candidement pourquoi. Mon regard croisa
celui de Le?la. Sa na?vet? nous faisait sourire. Mais apr?s tout,
habill? en b?b?-Choupinette, c'est vrai qu'il n'avait plus rien d'un
grand gar?on de 11 ans. Apr?s avoir pos? nos affaires, nous retourn?mes
au salon o? S?bastien avait mis la table et commen?ait ? servir le
repas.
Apr?s les desserts, il nous apporta ? chacun un paquet. Des cadeaux de
bienvenue. Le mien ?tait une figurine de footballeur et un paquet de
cartes ? l'effigie des stars du ballon rond. Celui de Jessica, un petit
ours rose en peluche. Hugo, lui, trouva une jupe rose avec une veste
assortie, un chemisier et des collants blancs. ?Tu ne connais personne
dans cette ville, lui dit Le?la. Alors si tu veux, pendant ce week-end,
tu pourrais laisser tes affaires de gar?on dans ton sac...? S?bastien
ajouta qu'il avait demand? ? leur maman d'ajouter discr?tement une
paire de chaussures de filles dans son sac de voyage.
Hugo objecta qu'il garderait une t?te de gar?on. Le?la lui dit qu'elle
?tait s?r qu'un ?professionnel? de la coiffure comme lui saurait y
faire quelque chose. Ils s'enferm?rent dans la salle de bain pendant
plus d'une heure. Il avait les cheveux courts, mais tout de m?me assez
long pour les transformer un peu. Elle lui apprit ? se servir d'un fer
? friser. Quand il ressorti, sa nouvelle coiffure faite, maquill? et
avec des fausses boucles d'oreilles, on aurait jur? une jeune fille!
?Comment allons-nous t'appeler ma belle?, demanda Le?la.
- Ben, d'habitude je suis b?b?-Choupinette... Donc si je suis une fille
mais pas un b?b?, je suis Choupinette tout simplement!, r?pondit Hugo.
- Ok ma Choupinette! Viens me faire un c?lin, tu es trop belle!?, lui
dit S?bastien.
Sa ?s?ur? se jeta dans ses bras. Mais il ?tait temps de retrouver sa
version b?b? pour aller nous coucher. Dans le lit, b?b?-Choupinette se
blottit contre moi, cala sa t?te sous mon ?paule et s'endormit en
enla?ant sa poup?e, alors que je passais le bras derri?re elle et lui
caressais les cheveux.
Le jour suivant, nous ?tions les trois petites s?urs de S?bastien. Nous
visit?mes la ville, l'universit? dans laquelle Le?la et lui
travaillaient et ?tudiaient, nous all?mes au restaurant et ? la f?te
foraine. Apr?s plusieurs attractions, je voulus aller dans les
montagnes russes. Jessica n'avait pas la taille requise pour y aller.
Le?la et Choupinette propos?rent d'attendre avec elle pendant que
S?bastien m'emm?nerait. Il avait lui-m?me envie de faire ce man?ge,
mais insista pour que Choupinette vienne avec nous afin de vaincre sa
peur. Le?la ne semblait pas d'accord, mais Choupinette nous suivit.
Quand nous faisions la queue, elle eut envie de faire pipi. Nous ?tions
d?j? bien avanc?s et il ?tait compliqu? de partir et revenir sans
perdre nos places. Elle nous dit qu'elle pouvait se retenir. Mais le
man?ge ?tait assez impressionnant. Dedans, elle ne put ?viter
l'accident. Quand il s'arr?ta, elle ne voulu pas se lever, de peur de
r?v?ler ce qu'elle avait fait. S?bastien parla au forain qui lui dit
que ce genre de choses arrivaient. Discr?tement, il nettoya le sol et
les emmena ? l'arri?re, loin du public, pendant que je rejoignais Le?la
et Jessica.
Le forain confia Choupinette ? une femme qui la fit monter dans une
caravane. S?bastien voulut venir avec elles, mais la foraine lui
demanda d'attendre ? l'ext?rieur. Dedans, elle demanda ? Choupinette
d'enlever son collant pour la nettoyer. Choupinette refusa. La femme
insista. Choupinette demanda qu'elle aille chercher S?bastien. Elle lui
dit de ne pas ?tre ridicule et de force lui ?ta ses chaussures, releva
sa jupe et baissa son collant. C'est l? qu'elle comprit que Choupinette
n'?tait pas une fille comme les autres. Elle revint chercher S?bastien,
lui confia sa petite s?ur qui ?tait d?sormais sans chaussure, avait les
jambes ? l'air et ?tait toujours mouill?e. Elle eut des propos tr?s
durs, dit qu'elle s'occupait d'attractions foraines mais pas de
?monstres de foire? et les chassa.
Nous quitt?mes la f?te pr?cipitamment. Heureusement, elle n'?tait pas
tr?s loin de chez eux. Choupinette pleura tout le chemin. Arriv?e ?
l'appartement, elle se pr?cipita ? la salle de bain, se nettoya
enti?rement, enleva son maquillage, lissa ses cheveux. En sortant, Hugo
pleurait toujours. Il ?tait envelopp? dans une serviette et se jeta
dans les bras de S?bastien. Son grand fr?re l'emmena dans la chambre
pour lui mettre des v?tements.
Quand ils revinrent au salon, Hugo ne semblait toujours pas remis. Il
ne voulait pas parler et se contentait de rester coll? ? son fr?re.
S?bastien ne cessait d'essayer de lui parler. Il s'excusait de lui
avoir forc? la main pour les montagnes russes, de ne pas l'avoir
accompagn? dans la roulotte. Il essaya de le convaincre d'oublier...
Mais ce n'?tait pas possible. Le?la s'excusa de l'avoir incit? ?
s'habiller en fille. Mais Hugo l'interrompit imm?diatement: ?Ce n'est
pas ?a. Je ne vous en veux pas... C'est moi qui ai un probl?me!
Pourquoi je veux m'habiller en fille? Pourquoi je peux pas me retenir
de faire pipi?
- Non tu n'as pas de probl?me! C'est cette horrible femme ? la f?te qui
a un probl?me!?, se f?cha S?bastien.
Hugo se contenta de se serrer contre son fr?re et su?a son pouce. Il
s'endormit sur ses genoux pendant que nous regardions un film.
Soudain, S?bastien remarqua qu'une tache sombre se formait sur son
entre-jambe. Il eut l'air d?pit?. Devait-il le r?veiller? Il nous fit
signe de ne rien dire et se leva pour l'emmener dans la salle de bain.
Mais Hugo se r?veilla et sentit qu'il ?tait mouill?. Il se mit ?
pleurer et devint presque hyst?rique. S?bastien le d?shabilla, mais il
ne pouvait pas le calmer. Il finit par le mettre dans la baignoire et
par lui verser de l'eau froide sur la t?te. Hugo cessa de crier. ?C'est
juste un accident que tu as eu Hugo. Ce n'est rien. C'est juste ta
maladie. Ce n'est pas grave. On va te mettre ta couche et ta
grenouill?re et tu vas faire dodo. D'accord?
- S?bastien?
- Oui mon b?b??
- Tu m'en veux?
- Absolument pas. Personne ne t'en veux. Et toi aussi tu dois arr?ter
de t'en vouloir. Tu n'y peux rien. C'est une maladie que tu as. Il n'y
a pas de faute de ta part. Il n'y a pas de honte ? avoir.
-... S?bastien?
- Oui?
- Je peux te demander quelque chose?
- Bien s?r...
- Je veux dire... Une faveur?
- ?videmment! Tout ce que tu voudras mon ch?ri.
- Cette nuit... Je pourrais dormir avec toi?
- ?a ne te pla?t pas de dormir avec Margaux?
- Si, si bien s?r! Mais toi je te vois moins souvent... Et puis t'es
mon grand fr?re.
- Bon... Mais il faut demander ? Le?la si elle veut bien dormir avec
Margaux.?
Il revint au salon, seulement v?tu de sa couche, lui demander, m?me
s'il savait que nous avions tout entendu car la salle de bain donnait
sur la pi?ce. Bien s?r, Le?la ?tait d'accord. Mais elle ?mit une seule
condition: que Hugo fasse un sourire avant. Il termina de regarder le
film avec nous. S?bastien lui passa une chemise ? lui sur les ?paules
pour qu'il ne prenne pas trop froid.
Le lendemain matin, je me levai la premi?re et apportai une tasse de
caf? noir ? S?bastien et un biberon de chocolat ? b?b?-Choupinette. Ils
?taient blottis l'un contre l'autre. Avant de les r?veiller, je les
pris en photo!
Partie 22: Les grandes vacances, juillet
(ann?e 2, juillet)
Le?la et S?bastien vinrent sp?cialement nous voir en juin pour assister
au gala de danse de Hugo. Nous en profit?mes pour f?ter l'anniversaire
de cette premi?re, qui ?tait une semaine plus t?t. Alors que nous
?tions au restaurant et venions de lui offrir ses cadeaux, nous
parl?mes des vacances. En ao?t, il ?tait pr?vu que nous allions deux
semaines avec nos mamans chez Adrien et ses parents qui avaient une
maison de famille ? la montagne. Pour juillet, si nos m?res
travaillaient, Le?la et S?bastien avaient en revanche r?ussi ? se faire
pr?ter une maison au bord de la mer, par un enseignant de leur
universit? qui ne l'utilisait pas. Nous pouvions donc y aller trois
semaines!
Au moment de faire sa valise, Hugo h?sita quant aux affaires qu'il
devait prendre: ses v?tements habituels ou ceux de Choupinette? Il
avait tr?s envie de passer du temps dans la peau de la seconde, mais
son exp?rience du mois d'avril l'avait refroidi. Il finit par faire
deux sacs distincts. Il prit en outre sa poup?e Huguette, des
accessoires et la poussette.
Il y avait deux chambres dans la maison, l'une avec un lit double et
l'autre avec trois lits individuels. En d?ballant ses affaires, Hugo
d?couvrit un sac en plastique qu'il n'y avait pas mis lui-m?me. Dedans,
il trouva deux maillots de bain une pi?ce roses, l'un p?le, l'autre
fonc?, avec deux bobs assortis et les m?mes ? la taille de sa poup?e.
C'?taient des cr?ations de ma m?re. Les maillots ?taient larges en bas,
et descendaient sur les cuisses. Surtout, l'entre-jambe ?tait recouvert
d'une jupette cachant les formes se trouvant en-dessous. Hugo fut
surpris par la largeur, il dit qu'il allait ?flotter? dedans! Je lui
expliquais alors que b?b?-Choupinette ne flotterait pas si elle les
mettait avec sa couche!
Il fut convaincu d'?tre en b?b? pour tout le s?jour et me demanda de le
langer. Je lui mis un maillot par-dessus sa couche et sa culotte en
plastique, une petite robe et un bob et la fis descendre au salon, non
sans l'avoir laiss?e v?tir Huguette pareillement. Les deux premi?res
semaines du s?jour furent g?niales: sport pour S?bastien et moi le
matin, plage l'apr?s-midi, avec baignade et ch?teaux de sable,
promenades avec les poup?es et jeux le soir... Certes, b?b?-Choupinette
dut affronter quelques regards au d?but, son derri?re rembourr?
suscitant sans doute quelques interrogations, de m?me que ses
brassards, sa bou?e et le fait qu'elle aille toujours tenue par la
main, m?me par ma s?ur ou moi qui ?tions plus petites. Mais au bout de
quelques jours, nous n'y pr?tions plus attention. Elle devait demander
le pot ? la maison, mais sur la plage, elle ?tait libre d'utiliser sa
couche.
Le premier soir, Le?la et S?bastien nous emmen?rent au restaurant. Ils
command?rent des menus enfants pour Choupinette et Jessica, me laissant
choisir ? la carte. S?bastien d?coupa la nourriture du b?b? et la fit
manger. L? encore, le serveur sembla surpris mais ne dit rien. Avant le
dessert, elle eut besoin de faire pipi. Elle demanda si elle devait
utiliser sa couche. Le?la lui dit qu'elle allait l'accompagner aux
toilettes. Elle la prit par la main et l'emmena. Mais il y avait
beaucoup de queue du c?t? femmes. Au bout de plusieurs minutes
d'attente, Choupinette devint toute rouge. Le?la lui demanda ce qu'elle
avait. Elle voulut lui parler ? l'oreille, mais Le?la lui demanda de
dire tout haut. ?Z'ai... Mouill? ma cousse...?, r?pondit-elle ? voix
assez basse. ?Comment? Tu as mouill? ta couche??, redemanda Le?la ?
voix beaucoup plus haute. Aucune des femmes autour ne sembla pr?ter
attention. ?Oui Lili...?, r?pondit b?b?-Choupinette.
- Tu as encore besoin des toilettes, ou on peut retourner ? table?
- En fait, ze voul? pas le di' ? table, mais z'ai auffi envie popo, dit
Choupinette ? voix toujours basse.
- Parle plus fort, je n'entend rien!, lui dit Le?la sur un ton normal.
- Z'ai envie popo Lili!?, dit-elle, au bord des larmes.
Quelques femmes qui se trouvaient devant elles leur propos?rent de
passer devant. Elles entr?rent dans une cabine. Le?la souleva la robe,
d?fit la culotte plastique et baissa la couche de Choupinette, toujours
toute rouge, elle la souleva et l'assit sur la cuvette en la tenant,
comme si elle avait vraiment ?t? trop petite pour tenir dessus. Elle la
regarda faire, lui essuya les fesses et le zizi, puis la fit sortir de
la cabine sans lui remonter sa couche. Le?la jeta la couche sale, posa
la culotte sur un lavabo et demanda ? une dame si elle pouvait la
surveiller quelques instants, le temps qu'elle revienne. Elle revint ?
la table prendre un lange propre dans son sac. Elle retourna aux
toilettes et emmena Choupinette dans une pi?ce avec une table ? langer.
En rentrant ? la maison, elle prit Choupinette ? part pour lui dire
qu'elle ne devait pas avoir peur de sa condition de b?b?: ?Si tu
n'assumes pas le regard des gens, je ne serai plus d'accord pour jouer
le jeu.? Choupinette accepta, s'excusa et elles se firent un c?lin.
Elle demanda si elle devrait ?tre punie pour avoir mouill? sa couche.
Le?la lui r?pondit que non, d'une part car elle ne l'avait pas fait
expr?s et d'autre part car elle avait ?t? tr?s courageuse dans les
toilettes.
Nous retourn?mes dans un restaurant au d?but de la troisi?me semaine. ?
la fin du repas, comme nous attendions le dessert, je demandai si nous
pouvions aller jouer dehors avec Jessica et Choupinette. S?bastien nous
donna son accord. En traversant la salle pour sortir, elle laissa
tomber sans le faire expr?s le chapeau de sa poup?e. Elle se baissa
pour le ramasser. Jessica la tenait par la main et j'?tais derri?re. De
l?, on quand elle se penchait, on voyait tr?s bien la couche sous sa
jupe. Je regardai un peu autour de moi pour voir si les clients avaient
remarqu? quelque chose. C'est l? que je me rendis compte qu'? c?t? de
moi, ? une table, se tenaient C?line et ses parents.
?Tu es en vacances dans le coin?, me demanda-t-elle.
- Je suis l? pour encore une semaine, avec mes fr?res et s?urs,
r?pondis-je s?chement.
- Moi aussi, je suis avec ma famille. On est arriv? aujourd'hui. C'est
Hugo devant avec la robe et la couche?
- C'est lui, oui.
- Il est ? peine reconnaissable avec sa coupe de cheveux. On dirait une
vraie petite fille...
- Toi aussi on aurait dit une vraie petite fille ? l'?cole cette ann?e
avec tes petites robes et ta couche en-dessous.
- Oui, c'est vrai...?
Elle demanda alors ? ses parents ? sortir de table. Ils donn?rent leur
accord mais lui dirent qu'ils la surveilleraient par la fen?tre et me
demand?rent de venir les chercher au moindre probl?me.
Dehors, elle alla parler ? Choupinette. En la voyant arriver, la pauvre
devint toute blanche, se mit ? trembler et mouilla sa couche. ?Salut
Hugo...?, lui dit-elle. Je ne savais pas si je devais la corriger en
lui disant que c'?tait b?b?-Choupinette. Mais je me ravisai.
Choupinette ne r?pondit rien et se jeta contre moi.
C?line continua ? parler: ?Tu sais, je ne me suis jamais excus?e pour
tout ce que je t'ai fait. Surtout la derni?re fois, au parc...? ? la
seule ?vocation de cet ?pisode, Choupinette se mit ? pleurer. Les
parents de C?line sortirent imm?diatement. Mais elle poursuivit. ?Je
voulais te dire que je suis vraiment d?sol?e. Tu as raison de m'en
vouloir. Ce que j'ai fait ?tait tr?s m?chant et inexcusable. Je suis
vraiment d?sol?e, et j'esp?re qu'un jour tu arriveras ? me
pardonner...? Elle tendit sa main, mais Choupinette se tourna,
enfon?ant la t?te contre moi. Je la ramenai ? l'int?rieur.
Les parents de C?line la ramen?rent ?galement et vinrent ? notre table.
Ils se pr?sent?rent ? S?bastien, qu'ils avaient d?j? crois? ? mon
anniversaire. Ils s'excus?rent plusieurs fois et retourn?rent ? leur
table.
Le lendemain apr?s-midi, Choupinette demanda ? redevenir Hugo pour
aller ? la plage. Alors que nous nous baignions, C?line nous vit et
vint vers nous. Elle se confondit de nouveau en excuses. Elle dit que
la punition qu'elle avait v?cue tout au long de l'ann?e lui avait remis
les id?es en place, qu'elle ?tait sinc?rement d?sol?e. Elle jura de ne
jamais rapporter ? qui que ce soit comment elle l'avait vu la veille au
soir... Cette fois, Hugo garda son sang froid: ?J'appr?cie tes excuses.
Je ne peux pas les accepter ou les refuser... Au revoir.? Il regagna sa
serviette, pr?s des grands.
Le lendemain, il n'osa pas non plus redevenir Choupinette. Il ?tait
assis sur sa serviette et lisait un livre alors que S?bastien
somnolait, que Jessica faisait des p?t?s et que Le?la et moi
feuilletions un magazine. C?line s'approcha de nous et demanda si nous
voulions aller nous baigner. Nous refus?mes poliment et elle s'en alla.
Une heure plus tard, nous allions ? l'eau. Elle nous rejoignit. Elle
demanda ? Hugo s'il acceptait qu'elle nage ? c?t? de lui. Il haussa les
?paules et la laissa faire, mais repartit rapidement sur le rivage.
Comme je restai, elle vint me voir. Elle me demanda si je croyais ? ses
excuses. Je lui dis que je n'en savais rien, mais que ce n'?tait pas
mon affaire. Ce n'?tait pas ? moi qu'elle avait fait du mal. ?Mais tu
acceptes qu'on redevienne copine??, me demanda-t-elle. Je r?pondis que
cela d?pendrait de Hugo, car je ne pouvais pas ?tre amie avec quelqu'un
qu'il n'appr?ciait pas. ?Je comprends, me dit-elle. Il a beaucoup de
chance de t'avoir.
- Moi aussi j'ai de la chance de l'avoir?, dis-je en recommen?ant ?
nager.
Le troisi?me jour, elle resta ?loign?e de nous. Hugo alla se baigner
avec S?bastien. Ils jou?rent tous les deux dans l'eau, nag?rent
ensemble, se firent des c?lins... Elle vint le retrouver quand il
s'?tait ?tendu sur sa serviette. Cette fois-ci, S?bastien lui demanda
ce qu'elle voulait. Elle fondit en larmes. Elle dit qu'elle savait
qu'elle avait ?t? tr?s m?chante, qu'elle comprenait que Hugo ne veuille
pas lui adresser la parole... Mais elle ajouta qu'elle se sentait
tellement coupable depuis plusieurs mois que de l'avoir retrouv? en
vacances lui avait fait penser que c'?tait le moment de se racheter.
Elle avait besoin de savoir si Hugo lui pardonnait ou non... Hugo la
regarda l'air h?sitant. ?Je ne t'en veux plus. Mais pour l'instant,
c'est trop dur de ne pas repenser ? tout ce que tu m'as fait. Je suis
d?sol?, mais j'aimerais que tu partes maintenant.
- D'accord, je pars. Mais est-ce que ?a te g?nerait que Margaux et moi
on redevienne copines?
- Non, ?a ne me poserait pas de probl?me, dit-il en haussant les
?paules.
- Moi je ferai comme Hugo, dis-je ? C?line. Je n'essaierai pas de
t'agresser ou quoi que ce soit, mais on ne redeviendra copines que
quand Hugo sera lui aussi capable de te parler.?
Le quatri?me jour, elle ne vint pas nous voir. Elle se contenta de nous
saluer quand nous la crois?mes ? l'entr?e de la plage. Le lendemain,
Hugo d?cida de finir le s?jour en b?b?-Choupinette. C?line fut tr?s
?tonn?e en la voyant arriver, avec sa petite robe et sa poup?e, et
encore plus quand je lui retirai sa robe pour la mettre en maillot de
bain. Elle vint nous voir au bord de l'eau, o? je faisais patauger le
b?b? avec ses flotteurs aux bras. Elle me salua et dit: ?Bonjour Hugo?.
Je la corrigeais. ?C'est b?b?-Choupinette, ma petite s?ur.
- Elle est tr?s jolie...?, commenta-t-elle.
Elle retourna voir ses parents et nous d?signa ? eux. Son p?re alla
voir S?bastien, qui lui expliqua tr?s tranquillement pourquoi son petit
fr?re ?tait ainsi habill?. L'homme ne fit pas de commentaire, mais
laissa voir qu'il ?tait dubitatif. ?Ce n'est pas ? cause de ?a qu'il
s'est laiss? faire par votre fille. C'est ? cause de ce qu'il a subi,
notamment de sa part, qu'il a besoin de se sentir si prot?g?, quitte ?
se f?miniser et ? s'infantiliser?, pr?cisa S?bastien, l'air presque
accusateur. ?Mais au moins, comme ?a, il est heureux. Ou plut?t, elle
est heureuse. Alors il n'y a pas de raison de l'en emp?cher?, ajouta-t-
il. Le p?re le remercia et repartit.
Nous n'e?mes plus de rapport avec cette famille les deux derniers
jours. Choupinette avait ?t? heureuse. Jessica, S?bastien et Le?la
?galement... Et moi aussi!
Partie 22 -bis: Les grandes vacances, ao?t
(ann?e 2, ao?t)
Changement de d?cor pour la seconde partie des vacances, puisque nous
?tions invit?s chez nos amis, Isabelle et Philippe, les parents
d'Adrien, dans leur maison de famille ? la montagne. C'?tait l? que
Philippe avait pass? son enfance et il aimait ? y retourner avec ses
propres enfants.
La maison avait trois chambres, celle des parents, une chambre d'amis
qui fut occup?e par nos m?res et l'ancienne chambre de Philippe, dans
laquelle en tassant un peu, nous p?mes mettre six matelas pour Hugo,
Jessica, Marine, ?lisa, Adrien et moi. Avant le d?part, il y avait une
seule chose d?licate ? r?gler: expliquer ? nos amis la maladie de Hugo
et surtout son ?autre personnalit??. Mais c'?taient des gens ouverts
d'esprits qui furent parfaitement capables de comprendre. Jessica fut
d?livr?e de sa punition pour le temps du voyage, bien qu'il fut clair
qu'elle n'?tait qu'en suspend.
Philippe nous fit d?couvrir sa r?gion natale. Nous nous promenions dans
les montagnes, nous baignions dans les rivi?res, go?tions les produits
du terroir... Le soir, notre chambr?e ?tait calme, non seulement parce
que nous nous d?pensions pendant la journ?e, mais aussi parce que Hugo
/ b?b?-Choupinette et Adrien n'?taient pas du genre ? d?sob?ir aux
adultes quand venait l'heure de l'extinction des feux. Jessica, ?lisa
et moi r?ussissions n?anmoins ? lancer quelques batailles de polochon,
tout en nous d?brouillant pour que ce soit Adrien qui se fasse gronder
quand son p?re montait!
Discr?tement, quand nous ?chappions ? la surveillance des adultes qui
marchaient devant nous, je menais la vie dure ? mon amoureux. Je lui
lan?ais des d?fis, qui s'apparentaient plus ? des ordres, comme d'aller
cueillir des fleurs en haut d'une paroi, de ramasser des pierres et de
les mettre dans son sac pour l'alourdir, de porter mon sac en plus, de
porter sur son dos ?lisa ou Jessica... Quand une grande personne
revenait sur ses pas pour nous dire d'aller plus vite, ?lisa, Jessica
et moi accusions Adrien de nous retarder avec ses pitreries. Au fur et
? mesure, les deux petites s?urs gagnaient en effronterie. La journ?e,
il se retrouvait syst?matiquement ? porter leurs sacs en plus du mien
et en plus de les porter ? tour de r?le sur son dos. Hugo essayait de
l'aider, ou de nous faire cesser. Le soir, quand tout le monde
nettoyait ses chaussures apr?s la marche, je me d?brouillais pour
qu'Adrien s'occupe des miennes. Apr?s quelques jours, il devait aussi
faire les leurs. Un soir, je l'accusai d'avoir b?cl? le travail. Pour
le punir, je prenais les quatre paires de chaussures qu'il venait de
nettoyer - les miennes, celles de nos deux petites s?urs et les siennes
- et les jetai dans une flaque de boue pour l'obliger ? recommencer le
travail. Une fois fini, je lui dis: ?Tu penses qu'elles sont propres
maintenant?
- Heu... Oui Margaux, je crois... Me r?pondit-il.
- Alors prouve-le. Si elles sont si propres que ?a, ?a ne te posera pas
de probl?me de les l?cher??
Adrien eut les larmes aux yeux, mais il entreprit de l?cher les
chaussures, en passant bien la langue dans les stries des semelles. Les
filles riaient ? gorge d?ploy?e. ?Attention!?, criait ?lisa, ?j'ai
march? dans une crotte de chien et je crois que tu ne l'as pas
nettoy?e!
- Tu n'as pas bien l?ch? ici, recommence!?, ajoutait Jessica.
Hugo arriva soudain. ?Que se passe-t-il? Me demanda-t-il. Vous ?tes
folles?!
- C'est rien Hugo, on joue! R?pondis-je.
- Tu sais Margaux... Me dit Hugo les l?vres tremblantes. Il y a
quelques mois, moi aussi j'ai du nettoyer les chaussures de plusieurs
filles. Il y avait ?lisa et Jessica. Et ? ta place, il y avait C?line.?
Il partit. Je dis imm?diatement ? Adrien qu'il pouvait arr?ter.
N?anmoins, quand nous jouions dans le champ non loin de la maison, nous
continuions ? donner ? Adrien toutes sortes de d?fis irr?alisables, qui
se terminaient par des gages en cas d'?chec: faire le chien et
rapporter avec la bouche un b?ton ou une balle de tennis que nous lui
lancions, manger des bonbons que nous avions volontairement laiss?s
tomber par terre... Un jour, je lui ordonnai de se mettre tout nu. Les
filles et moi pr?mes alors ses affaires et part?mes en courant vers la
maison. C'est Hugo qui les lui rapporta. Il lui dit: ?Tu sais, les
filles vont trop loin avec toi. Il faudrait que tu en parles aux
adultes.
- Je sais qu'elles vont trop loin, mais je ne peux pas en parler. Tu
imagines ce que mes parents vont penser de moi s'il apprennent que je
me fais humilier par des filles plus jeunes dont ma petite s?ur et mon
amoureuse?
- Tu sais, moi aussi maman et S?bastien ont appris que je me faisais
humilier par des filles plus jeunes, dont ma petite s?ur...
- Oui, pardon Hugo, c'est pas ce que je voulais dire... Mais moi le
probl?me, c'est que c'est moi qui ai voulu ?tre avec Margaux et
accepter tout ce qu'elle me dit... Si je la d?nonce, elle risque d'?tre
punie et de ne plus vouloir de moi.?
Hugo soupira. ?Bon, mais promets-moi que quand tu sentiras que ?a va
trop loin, tu le diras au moins ? Margaux pour qu'elle arr?te. Et que
tu m'en parleras pour que je lui dise aussi.
- D'accord, merci Hugo?, r?pondit-il avant de lui faire un bisou sur la
joue.
On pourrait penser, non sans raison, que je me comportais comme une
peste avec mon amoureux. Mais chaque matin, je le laissais me r?veiller
en m'embrassant sur la bouche. Et chaque jour, juste apr?s le d?ner,
alors que Marine et b?b?-Choupinette jouaient ensemble et que Jessica
et ?lisa regardaient la t?l?, nous allions nous promener tous les deux
autour de la maison. Je lui demandais comment il allait, si mes ordres
n'?taient pas trop durs, je lui disais que je l'aimais et je
l'embrassais. Je ne le pr?venais jamais ? l'avance des gages que je
pr?voyais de lui donner le soir ou le lendemain, d'ailleurs c'?tait le
plus souvent improvis?, mais j'essayais de lui dire si cela serait pire
ou moins m?chant que ce que je lui avais fait auparavant.
L'avant-veille du d?part, Jessica et ?lisa vinrent me voir. Elles me
dirent qu'elles avaient pens? ? une farce pour la nuit: tremper la main
d'Adrien dans un verre d'eau pendant son sommeil pour qu'il fasse pipi
au lit. Je leur donnai mon aval. Le lendemain, en se r?veillant, il fit
une dr?le de t?te. Il t?ta puis regarda sous sa couette... Je
l'observais. Il me regarda, vit que j'avais les yeux ouverts, et
s'assurant que les autres dormaient encore, il se leva en s'enroulant
de sa couette. Mais ?lisa qui dormait sur le matelas ? c?t? de lui
entendit le bruit. Elle ouvrit les yeux et regarda le matelas de son
fr?re. Elle pointa la tache humide et lui demanda ce que c'?tait. Il
tenta de sortir en courant, tr?bucha sur les matelas et sur sa couette
et s'effondra sur moi. Tout le monde se r?veilla et ?lisa annon?a ?
tout le monde qu'il avait mouill? son lit. Il se releva et se rendit ?
la salle de bain ? toute vitesse.
Quand nous le trouv?mes ? la table du petit d?jeuner, il pleurait et se
faisait consoler par sa maman. Sa petite s?ur se moqua de lui mais les
adultes la firent taire. Pendant la journ?e, en revanche, elle et
Jessica ne manqu?rent pas une occasion de lui faire des remarques
humiliantes. Elles le traitaient de b?b?, lui demandaient sans cesse
s'il n'avait pas besoin d'aller aux toilettes ou sur le pot, lui
parlaient comme ? un enfant en bas ?ge... Je souriais ? leurs blagues.
Pendant le d?jeuner, ?lisa alla m?me jusqu'? demander ? ses parents si
Adrien devrait remettre des couches comme Hugo. Ils r?pondirent que
non. Hugo avait une maladie, Adrien n'avait eu qu'un accident.
En fin de journ?e, alors que nous nous ?tions retrouv?s entre enfants
pour jouer dans le champ, Hugo me demanda d'?tre gentille avec Adrien.
Nous ne lui donn?mes pas de gage stupide ? faire et jou?mes
normalement. Juste avant de partir, Adrien nous remercia de l'avoir
m?nag?. Sa petite s?ur lui dit alors que c'?tait normal d'?tre gentils
avec les b?b?s. Il laissa filer cette petite pique. Puis elle ajouta
l'air malicieux: ?Et puis ?a va ?tre dur de trouver des id?es plus
amusantes que de te tremper les doigts dans l'eau pendant ton sommeil!?
Il resta bouche b?e. Hugo prit un air tr?s s?rieux se mit ? crier:
?Quoi? C'est vous qui avez provoqu? son accident?? Il me regarda et me
demanda si j'?tais au courant. Je hochai la t?te sans oser le regarder.
?Vous savez ce que c'est de se r?veiller mouill? ? plus de dix ans?
Vous savez ce que ?a fait d'?tre incapable de se contr?ler, alors que
les autres enfants y arrivent sans probl?me? Vous devriez avoir honte
de rigoler avec ?a! Ce n'est absolument pas dr?le. C'est tr?s mal. Vous
allez aller voir vos parents et vous allez leur dire ce que vous avez
fait!?
C'?tait la premi?re fois que je le voyais ?nerv?, qu'il nous grondait.
?a n'en ?tait que plus impressionnant. Les filles et moi rentr?mes ? la
maison. Sans m?me r?fl?chir, nous nous pr?sent?mes devant nos parents.
Je leur racontai ce qu'avaient fait les filles la veille au soir et que
je les avait couvertes. Ma m?re ?tait f?ch?e, mais Isabelle et Philippe
prirent cela moins au s?rieux. Ils nous f?licit?rent presque de nous
?tre d?nonc?es et dirent que c'?tait une blague classique dans les
colonies de vacances. La punition choisie resta donc dans le m?me ?tat
d'esprit: apr?s le bain, on nous langea toutes les trois. ?lisa et
Jessica qui ?taient les plus fautives furent envoy?es au lit juste
apr?s le d?ner. Je pus aller me coucher ? l'heure normale, avec Hugo et
Adrien, mais en gardant ma couche, si bien que dans la chambre, seul
Adrien n'en portait pas. Quand nous entr?mes, Jessica et ?lisa ne
dormaient pas. Cette derni?re regarda son grand fr?re et lui dit: ?tu
sais Adrien, quand on sera rentr? ? la maison, je trouverai un moyen de
me venger...?
Partie 23: Notre nouvelle bande... Et sa t?te de Turc!
(ann?e 2, septembre-d?cembre)
En entrant au coll?ge, je me retrouvai dans le m?me ?tablissement que
Hugo. Dans ma classe, il y avait son amie Marie-Cl?mentine, qui
redoublait, Adrien et quelques unes de mes bonnes copines. Au d?jeuner,
nous nous retrouvions souvent avec Hugo et ses amies, car Marie-
Cl?mentine et moi faisions le pont entre les deux groupes. Rapidement,
nous restions toujours ensemble, Hugo, moi et nos amis respectifs et
dev?nmes une sorte de bande ins?parable. Adrien alternait entre nous et
ses copains. Le plus souvent, nous restions sur les bancs ? bavarder,
Adrien, Celia, Clara, Hugo, In?s, Marie-Cl?mentine, Soraya, Yasmine et
moi, parfois avec d'autres filles de sixi?me ou de cinqui?me. Nous nous
voyions aussi le week-end, pour des soir?es pyjama.
C?line aussi ?tait dans ma classe. Plusieurs fois, elle fit des
tentatives pour se rapprocher de moi ou de mes copines. Je lui parlais
normalement mais en restant suffisamment distante. Un jour, elle vint
vers notre table ? la cantine et demanda si elle pouvait s'asseoir.
Comme il restait une place, nous la laiss?mes faire. Nous repr?mes
notre conversation, essayant de faire comme si de rien n'?tait. Elle ne
dit pas un mot du repas, mais ? la fin elle proposa ? Hugo de lui
donner son dessert. Il refusa poliment. Elle le donna ? quelqu'un
d'autre et partit. Celia demanda ? Hugo comment il se sentait en la
voyant. Il r?pondit qu'il arrivait ? le cacher, mais qu'? l'int?rieur
il continuait de ressentir des frissons d'angoisse chaque fois qu'il la
voyait. Elle demanda ? tout le monde si nous pensions qu'elle ?tait
sinc?re. Nous pensions tous que oui, mais que ?a n'effa?ait pas ce
qu'elle avait fait et nous f?mes d'accord de ne pas l'accepter comme
amie tant que Hugo souffrirait en la voyant. Ses tentatives d'approche,
en classe, dans la cour ou ? la cantine, continu?rent.
Le mercredi apr?s-midi, nous n'avions pas cours, sauf Hugo qui faisait
du latin de 14h ? 16h et avait danse ? 17h. Adrien devait rester chez
lui pour garder ?lisa. Leur p?re ne travaillait qu'? partir de 14h. Il
?tait suppos? la surveiller et faire ses devoirs, mais souvent il nous
appelait pour que nous venions chez lui. Parfois, m?me, il nous
arrivait de rester au coin de la rue en attendant que son p?re s'en
aille et d'entrer dans l'immeuble d?s que la voie ?tait libre. ?lisa ne
se plaignait pas du tout de notre pr?sence. Elle restait avec nous pour
discuter, jouer ? des jeux ou regarder des films. Adrien ?tait aux
petits soins avec nous. Il se levait constamment pour aller ? la
cuisine nous chercher des boissons. En partant, nous laissions toujours
un monceau de vaisselle sale, sachant qu'il devrait la nettoyer vite
pour que ses parents ne sachent pas qu'il nous avait invit?es. Nous le
remercions en lui donnant des petites claques sur les fesses, en lui
pin?ant les joues ou en lui donnant nos mains ? embrasser. Un jour,
nous regardions la t?l?vision et je lui dis de ne pas s'asseoir afin de
pouvoir r?pondre plus rapidement ? nos besoins. Il ob?it et resta
debout deux heures, sans m?me s'adosser au canap? ou ? un mur, car je
lui avais interdit de le faire. Une autre fois, je lui demandai de me
masser les pieds. ?videmment, il dut ensuite faire de m?me avec ceux
des autres filles.
?lisa aimait vraiment que nous soyons l?, car elle pouvait prendre
plaisir ? humilier son fr?re. Mais elle sut encore mieux tirer profit
de la situation. Comme Adrien n'avait pas le droit de faire venir des
amies chez lui sans demander ? ses parents et de regarder des films au
lieu de faire ses devoirs, elle le fit chanter. Un mercredi, c'est elle
qui vint nous ouvrir la porte apr?s le d?part de Philippe. Nous
trouv?mes Adrien dans un coin de la pi?ce, face au mur, les mains sur
la t?te et le slip baiss?. Elle nous expliqua qu'elle l'avait puni car
il lui avait ?d?sob?i?. Elle avait ?tabli des r?gles strictes: d?s
qu'ils ?taient tous les deux dans leur chambre ou que leurs parents
n'?taient pas l?, Adrien devait la vouvoyer, l'appeler ?Mademoiselle
?lisa? et ob?ir ? tous ses ordres. Il n'avait pas le droit de parler
sans qu'elle l'ait interrog?, il devait toujours r?pondre ?Oui
Mademoiselle ?lisa? quand elle lui donnait un ordre et ?Merci
Mademoiselle ?lisa? quand elle lui donnait quelque chose, par exemple
un bonbon farce et attrape au poivre ou une claque. Quand elle entrait
dans une pi?ce, il devait se lever, baisser la t?te et faire une
r?v?rence. S'il d?sob?issait, elle lui mettait une fess?e d?culott?e et
l'envoyait au coin.
Elle le for?ait aussi ? jouer ? des jeux de petites filles, soit avec
elle, soit tout seul. Elle nous annon?a d'ailleurs qu'il allait jouer ?
la d?nette devant nous. Elle lui ordonna d'aller chercher des poup?es,
des peluches et de la vaisselle et d'aller pr?parer du th?. Il dressa
la table du salon avec un napperon et quand tout fut pr?t, il alla
chercher la th?i?re pleine. Elle lui tendit alors une jupe ? elle et
une chemise de leur m?re. Elle lui dit de faire semblant de servir les
poup?es et peluches qu'il avait install?es ? table et de se servir une
tasse. Adrien s'installa au milieu des poup?es et commen?a ? boire son
th?.
?Parles donc ? tes invit?es! Une petite fille doit ?tre polie!?, lui
dit ?lisa. Adrien se sentait d?j? ridicule, mais surtout, il ne savait
pas quoi dire ? des poup?es et ? des peluches. Il se mit ? balbutier...
?Comment allez-vous Mme Oursonne?
- C'est bien! Maintenant attends qu'elle te r?ponde et demande la m?me
chose aux autres invit?es. Puis engage la conversation! Lui ordonna sa
petite s?ur. Bois ton th? et ressers-toi d?s que ta tasse est vide!?
P?niblement, il fit semblant d'engager la conversation. Au bout d'un
quart d'heure, il ?tait toujours aussi g?n?, et la th?i?re ?tait vide.
?Excuse-toi aupr?s de tes invit?es, va refaire du th? et reviens vite
t'installer!?, lui ordonna-t-elle. Il ob?it et le jeu reprit. En tout,
cela dura une longue heure... Nous ?tions assises derri?re lui. Il
n'avait pas le droit de se retourner pour voir si nous ?tions l?. En
fait, ce n'?tait pas toujours le cas, mais l'appartement ?tait
suffisamment petit pour que nous puissions toujours v?rifier qu'il
faisait bien la conversation. Lorsque nous voyions que la th?i?re ?tait
vide, nous lui ordonnions d'aller la remplir.
Sa vessie ?tait tr?s lourde lorsque sa s?ur lui fit dire au revoir ?
ses amies poup?es et ranger la table. Il dut nous servir ? boire. ?lisa
prit une bouteille de jus de fruits et en versa tr?s lentement dans un
verre, pour que le liquide fasse du bruit en coulant, comme je lui
avais racont? que j'avais fait. Puis elle prit un second verre et joua
? faire passer le jus de l'un ? l'autre, toujours en versant tr?s
lentement. Adrien la regardait, debout, sans bouger mais sans pouvoir
s'emp?cher de se tortiller tant l'envie d'uriner devenait pressante.
?Arr?te!?, lui ordonna-t-elle. Comme il ne pouvait s'emp?cher, elle lui
dit de se placer au milieu de la pi?ce et de se mettre sur la pointe
des pieds, les bras en demi-cercle au-dessus de la t?te comme une
danseuse, sans bouger. Elle s'approcha de lui et tira l'arri?re de
l'?lastique de la jupe. La vessie du pauvre Adrien ?tait totalement
?cras?e. Il se concentra du mieux qu'il pouvait. Nous continu?mes ?
discuter comme s'il n'?tait pas l?, mais toujours en le surveillant. ?
force de nous entendre boire et que sa s?ur s'amuse ? faire du bruit
avec l'eau et ? appuyer sur sa vessie, il perdit le contr?le. Soudain,
il se mit ? pleurer. De l'urine d?goulinait le long de sa jambe.
?Qui t'a permis de faire ?a?!?, cria ?lisa en montrant du doigt le
liquide qui descendait. ?Est-ce que ta ma?tresse t'a ordonn? de faire
pipi??, continua-t-elle... Il garda les yeux baiss?s et continua de
pleurer. ?Remonte ta jupe pour ne pas la salir et file ? la salle de
bain!?, cria-t-elle. Il fit une r?v?rence en disant ?Oui mademoiselle
?lisa!? et commen?a ? avancer prudemment pour ne pas trop d?gouliner.
?J'ai dit file! Petite cochonne!? Il ob?it et courut ? la salle de
bain. Nous le suiv?mes.
?Alors comme ?a on d?sob?it et on salit ses v?tements, juste pour
arr?ter un exercice?? l'accusa sa s?ur en entrant derri?re lui.
?D?shabille-toi compl?tement et fais attention ? ne pas salir ma jupe!
J'ai la gentillesse de te pr?ter mes plus belles affaires, je
t'autorise ? jouer, je t'apprends ? ?tre une gentille petite fille...
Et tout ce que tu trouves ? faire, c'est ? te pisser dessus! Tu trouves
?a s?rement tr?s amusant? H? bien la suite le sera moins!? Il avait
fini de se d?shabiller, avait remis les v?tements sur un cintre et
laiss? sa culotte par terre. Il re?ut ordre de se mettre ? genoux.
?lisa le saisit alors par les cheveux et lui enfon?a le nez dedans.
Elle le maintint dans cette position quelques secondes, puis le laissa
se redresser. Il avait les yeux bouffis par les pleurs, le visage
rouge, tant de honte que de s'?tre frott? ? l'urine... ?Quand tu auras
fini de nettoyer le sol du salon, du couloir et de la salle de bain,
puis que tu auras nettoy? les v?tements que tu as salis, tu recevra dix
fess?es. Vite petite cochonne!
- Oui Mademoiselle ?lisa... Merci Mademoiselle ?lisa!?, r?pondit-il
entre ses sanglots.
Quand il eut re?u sa correction, qu'il eut repass? la chemise de sa
m?re et nettoy? la jupe et la culotte de sa s?ur, elle lui mit une
couche de Marine. Elle ?tait bien trop petite pour lui, ce qui ajoutait
? son ridicule. Elle l'amena dans cette tenue ? la cuisine. ?Tu es une
petite cochonne, je vais le prouver! Elle prit des saladiers avec des
restes de salade et de concombres - qu'Adrien d?testait! - et versa
tout ce qu'elle trouvait ? port?e de main: lait sucr?, yaourts,
fruits... Elle le posa par terre et le mit ? quatre pattes pour qu'il
mange comme un animal. Elle lui dit alors: ?Tiens, voici la bouillie
pour la petite cochonne. Alors grogne cochonne!? Il imita le cri du
cochon une fois. ?Grogne plus! Plus fort que ?a!? cria-t-elle. Il
continua de plus en plus fort et elle poursuivit de plus belle: ?allez
cochonne, couine! Couine plus fort petite truie! Et maintenant mange ta
bouillie petite cochonne!? Il plongea la t?te dans le plat et commen?a
? avaler ce qui lui arrivait dans la bouche. Il tenta de relever la
t?te pour respirer et contenir un rejet, mais il re?ut un coup de
cuill?re en bois sur la t?te et remit la t?te dans le saladier.
Lorsqu'il eut termin?, ?lisa lui ordonna de l?cher le plat: ?l?che le
petite cochonne! Je veux qu'il soit propre, contrairement ? toi!?
Cela faisait plus de deux heures et demi qu'elle l'humiliait sous nos
yeux. Mes amies et moi avions un curieux m?lange d'amusement et de
g?ne. Je demandai ? ?lisa de me suivre dans la chambre pour lui parler.
Je lui expliquai qu'elle allait trop loin. Quand nous donnions des
ordres ? Adrien, c'?tait en partie parce qu'il acceptait sa position et
parce qu'il savait que je le r?compenserais. Mais le chantage et
l'humiliation ? ce point d?passaient les bornes. Je lui rappelai
comment elle avait ?t? punie pour avoir particip? aux violences contre
Hugo, et comment il nous avait grond? l'?t? pr?c?dent. ?Je comprends,
mais je dois compl?tement arr?ter? Me demanda-t-elle.
- Non, pas compl?tement. Nous allons ?tablir des r?gles?, lui dis-je.
Un fois d'accord, nous rev?nmes au salon et inform?mes Adrien: ??
partir de maintenant, tu n'auras plus ? vouvoyer ?lisa ou ? te
prosterner devant elle. Tu n'auras plus de ch?timent corporel et tu
n'auras plus que trois ou quatre gages par semaine. ? chaque fois que
tu feras quelque chose de gentil pour elle, elle te r?compensera en te
faisant un c?lin et un bisou.
En ?change, tu devras faire toutes ses corv?es: faire son lit et ranger
votre chambre, mettre la table ou t'occuper de Marine, m?me quand c'est
? son tour de le faire...
Elle d?cidera de vos jeux. Tu continueras donc ? jouer ? la poup?e ou ?
la d?nette et ? te d?guiser quand elle en aura envie. Elle aura aussi
un contr?le total sur la t?l?commande et tu devras obligatoirement
regarder les programmes qu'elle d?cidera, sauf si elle t'autorise ?
aller dans votre chambre.? ?lisa regardait souvent une s?rie t?l?vis?e
qu'il trouvait sans int?r?t. ?Tu devra la regarder chaque jour et faire
un r?sum? apr?s pour montrer que tu as bien suivi. ?lisa pourra te
faire des interrogations pour v?rifier que tu connais bien toute
l'histoire.
Tu devras toujours lui demander la permission pour aller aux toilettes,
m?me en pr?sence de vos parents. La nuit, tu n'auras pas le droit de
sortir de la chambre sans son autorisation.
Chaque jour, ? la cantine, tu devras nous raconter ce qu'elle t'a fait
faire la veille. Enfin, s'il y a un probl?me, si tu trouves que ses
ordres sont trop durs ou si elle trouve que tu n'ob?is pas bien, vous
pourrez venir me voir et c'est moi qui arbitrerai.?
Il comprit qu'il gagnait tout de m?me au change, accepta les nouvelles
r?gles et fit un c?lin ? sa petite s?ur pour la remercier de ses
concessions. Je l'emmenai dans la chambre, lui fis un gros c?lin comme
je faisais ? Hugo, puis je l'embrassai sur la bouche. Je lui dis
qu'?lisa finirait par grandir et par cesser d'?tre trop m?chante.
Partie 24: Le stage de danse
(ann?e 2, f?vrier)
Le soir m?me, je racontai tout ? Hugo. Il me dit que j'avais agi
tardivement et de mani?re insuffisante. ?Enfin, me dit-il, on va bien
voir ce que ?a va donner, mais maintenant, si ?lisa va trop loin, ce
sera plus dur de l'emp?cher vu que tu lui as donn? ton aval pour
humilier Adrien...? C'?tait la seconde fois qu'il me parlait un peu
s?chement, et c'?tait encore ? propos d'Adrien et de sa s?ur. Il
d?veloppait ?videmment une forte empathie pour ce gar?on qui subissait
les humiliations de filles plus jeunes.
Cependant, je continuais les mois suivants de demander chaque jour ?
Adrien comment se passaient ses relations avec sa s?ur et il
m'affirmait qu'elles ?taient assez bonnes. Il gardait son r?le de grand
fr?re, m?me s'il savait que sa place ?tait d?sormais sous ses ordres.
Au coll?ge, il tra?nait de moins en moins avec les autres gar?ons et de
plus en plus avec la ?bande?, surtout avec Hugo. Parfois, ils partaient
tous les deux dans un coin de la cour ou restaient devant le coll?ge
pour parler. Plusieurs gar?ons leur attribu?rent le surnom ?les deux
p?d?s?. Pour faire taire la rumeur, je mis ma pudeur dans ma poche et
acceptai de lui tenir la main et de l'embrasser en public. De toutes
mani?res, notre groupe ?tait suffisamment soud? pour ne pas craindre
les attaques de qui que ce soit.
Pour les vacances de f?vrier, Celia, Clara, In?s, Yasmine et moi
devions partir en colonie de vacances au ski. Ma petite s?ur ?tait
inscrite aussi. Adrien ne venait pas avec nous, car il partait avec ses
parents et ses s?urs dans leur maison ? la montagne. Marie-Cl?mentine
partait aussi en famille. Soraya et Hugo, enfin, ?taient inscrits ? un
stage de danse. Nous parl?mes un jour ? la cantine de nos projets de
vacances, alors que C?line ?tait assise ? notre table avec des amies ?
elle. Elle nous entendit et questionna Hugo sur le stage. Elle lui
demanda s'il comptait faire de la danse ? un haut niveau.
Progressivement, en lui posant des questions sur lui, elle parvint ? le
faire parler et ? le d?tendre.
De jour en jour, elle le mettait de plus en plus en confiance et elle
se permettait de participer ? nos conversations. Il lui arrivait m?me
de nous retrouver pendant la r?cr?ation ou ? la fin des cours devant le
coll?ge. Sans faire partie de ?la bande?, elle gagna sa place ? nos
c?t?s. Un jour, des gar?ons pass?rent devant Hugo et l'insult?rent. Il
ne r?pondit rien, mais C?line prit sa d?fense en leur criant dessus.
Nous en v?nmes ? consid?rer qu'elle avait vraiment chang?. La semaine
pr?c?dant les vacances, Hugo me d?clara qu'il ne ressentait plus
d'angoisse en la voyant et qu'? l'occasion, nous pourrions l'inviter ?
l'une de nos soir?es.
Les cong?s d'hiver arriv?rent. De notre c?t?, la colo se passait tr?s
bien. Nous avions pu constituer une chambr?e de cinq avec les filles et
nous f?mes d'autres amis. Celia sortit avec un gar?on et je me fis moi-
m?me draguer, mais je restais fid?le ? Adrien. Nous n'avions pas toutes
le m?me niveau. Celia et Clara ?taient tr?s exp?riment?es et
int?gr?rent le groupe des meilleurs. Elles pouvaient skier presque
librement, encadr?es par un moniteur bien s?r, mais sans obligation de
suivre un programme. In?s avait un niveau moyen. Son groupe ?tait celui
des enfants ayant encore besoin de faire des progr?s mais ayant d?j?
des bases. Leur monitrice leur donnait des cours le matin et les
emmenaient s'amuser l'apr?s-midi. Yasmine et moi ?tions des d?butantes.
Pour nous, c'?tait moins dr?le, car nous ?tions en cours toute la
journ?e. Mais nous f?mes des progr?s et ? la fin du s?jour, nous avions
acquis un niveau suffisant pour commencer ? nous amuser sur les pistes.
Le stage de Soraya et Hugo durait dix jours et se tenait dans un petit
centre ? la campagne, avec une salle de danse, une salle de
convivialit? qui servait aussi de r?fectoire et un dortoir avec deux
chambres de dix et une pour deux personnes. Le stage ?tait s?lectif et
?tait r?serv? ? vingt personnes, encadr?es par une professeure de danse
et son assistante, une ancienne ?l?ve ? elle ?g?e de dix-huit ans. Une
troisi?me femme s'occupait de la cuisini?re et du m?nage du centre.
L'id?e ?tait d'instaurer une ambiance conviviale et de se consacrer
prioritairement ? la danse. Les journ?es commen?aient ? 7h avec le
petit d?jeuner. D?s 8h et jusqu'? midi avec seulement deux courtes
pauses, la seule activit? ?tait la danse. Apr?s une pause pour le repas
et la sieste de midi ? 14h30, les cours recommen?aient jusqu'? 19h.
Puis c'?tait la douche, le repas et des jeux ou le quartier libre
jusqu'? 21h. Pas de boom, de jeu nocturne ou de journ?e de rel?che.
L'objectif ?tait d'atteindre l'excellence par un programme intensif. La
plupart des participants pr?paraient les concours d'?coles de prestige.
? leur arriv?e dans le bus, Soraya et Hugo eurent une premi?re
surprise. Parmi les participantes se trouvait C?line. Elle avait
pourtant arr?t? la danse depuis un an et demi, n'avait jamais eu de
passion ou de pr?disposition particuli?re. Elle n'avait certainement
pas le niveau. L'air qu'elle affichait n'?tait plus de la jeune fille
fautive cherchant ? se faire pardonner. Elle ?tait tr?s souriante en
les voyant et elle leur pr?senta l'encadrante, Aur?lia, sa cousine.
C'?tait elle qui l'avait pistonn?e pour qu'elle puisse participer au
stage. Les deux cousines s'assirent c?te-?-c?te, Soraya et Hugo se
mirent sur les si?ges d'? c?t?. C?line les regarda en souriant. Les
deux amis ne trouv?rent rien d'anormal et le voyage se passa sans
probl?me. Hugo remarqua qu'il ?tait le seul gar?on dans le car.
? l'arriv?e au centre, tout le monde fut accueilli par le professeur,
Mme Lhomme. C'?tait la fin de matin?e et pour mettre tout le monde dans
l'ambiance, elle annon?a qu'il y aurait une heure d'?chauffement avant
le d?jeuner. Les stagiaires n'auraient le droit de gagner leurs
chambres et d'installer leurs affaires qu'apr?s. Tout le monde d?balla
sa tenue de danse dans la salle conviviale. En voyant Hugo, la
professeure elle fit une t?te bizarre. Elle annon?a qu'il n'y avait
aucun gar?on sur ses listes et qu'elle n'avait pas pr?vu qu'il y en ait
un. Aur?lia avait ?tabli la liste des participants. Elle se contenta de
s'excuser en souriant. Second probl?me, au lieu de vingt stagiaires il
y en avait vingt-et-un, soit vingt filles et Hugo. C'?tait C?line qui
avait ?t? ajout?e et qui n'avait pas sa place, mais Mme Lhomme
l'ignorait et consid?ra que c'?tait Hugo qui ?tait en trop. Ne pouvant
pas le renvoyer chez lui, elle lui dit de prendre place avec les autres
?l?ves. Mais elle le regarda comme s'il ?tait un intrus. Elle se
demandait aussi o? elle pourrait le faire coucher, car elle n'?tait pas
cens?e faire des chambres mixtes et il n'y avait pas de lit pr?vu pour
lui. Pendant tout le cours, la professeure le reprenait sans cesse,
critiquait tout ce qu'il faisait, lui parlait tr?s mal. D'apr?s Soraya,
il ?tait ?vident qu'elle cherchait ? le rabaisser et qu'elle
s'acharnait sur lui comme sur personne d'autre. C?line de son c?t?
parlait dans l'oreille de toutes les autres ?l?ves et toutes ricanaient
dans le dos de Hugo.
Au d?jeuner, C?line n'assit avec Hugo et Soraya et d?voila son
v?ritable ?tat d'esprit:
?Mme Lhomme n'aime pas les gar?ons. Tu vas voir, elle va te faire
souffrir. C'est ma cousine qui me l'a dit. C'est pour ?a que d'habitude
il n'y a pas de gar?on dans ce stage. Mais l?, je me suis arrang?e pour
que tu re?oives une r?ponse positive, puis ma cousine t'a fait
dispara?tre des listes et m'a ajout?e.
Quand j'ai ?t? punie ? cause de toi, c'est la seule de ma famille ?
m'avoir soutenue. Elle fait pareil avec les gar?ons qui font de la
danse. D'apr?s elle, quand on est un gar?on en collant, on doit
accepter d'?tre trait? comme une esclave...?
Tout s'?croulait autour de Hugo. Aur?lia le regarda et sourit en
grima?ant: ?si tu allais chercher la nourriture maintenant?? Il se leva
et fit le service. Quand il voulut se rasseoir, C?line tira sa chaise:
?Pas question que tu manges avec nous. Tu attends que nous ayons fini
et apr?s on te laissera peut-?tre quelque chose.? Soraya essaya de
s'opposer. ?Qu'est-ce que tu vas faire??, lui demanda Aur?lia. Elle
voulait pr?venir ses parents ou la maman de Hugo, mais les t?l?phones
portables ?taient interdits pendant le stage. ?Si tu ne dis rien, tout
se passera bien pour toi. Si tu essaies de t'en m?ler, ?a ne servira ?
rien et on t'en fera baver aussi?, la pr?vint la monitrice. ? l'autre
bout de la table, Mme Lhomme assistait ? la sc?ne en faisant mine de ne
pas regarder. Hugo termina de faire le service.
Quand tout le monde se leva de table, il dut aider Denise, la femme ?
tout faire du centre, ? d?barrasser. Aur?lia l'autorisa ? se faire une
assiette avec les restes de plats. Il dut manger debout, seul au milieu
de la pi?ce. Alors que toutes les filles allaient ranger leurs affaires
dans les chambres, il ne savait toujours pas o? il allait dormir.
Aur?lia lui dit de la suivre. Elle l'amena dans un cagibi o? se
trouvait un petit matelas de gymnastique. Elle lui dit de le prendre et
de l'?pousseter puis le lui fit transporter jusque dans le couloir qui
menait aux chambres. Il le d?posa en plein milieu. ?C'est ici que tu
passeras tes nuits. Ta maman nous a pr?venu pour tes couches et tes
pyjamas de b?b?. Elle m'a demand? de rester discr?te. Malheureusement,
je crois que ce sera difficile, vu que je vais te langer devant tout le
monde chaque jour. D'ailleurs, tu ne porteras pas tes couches que la
nuit. Je te les mettrai aussi entre les cours. Tu n'auras pas le droit
d'aller aux toilettes et toutes les filles pourront voir quand elles
seront sales. Peut-?tre que ?a les amusera de te changer...?
Il fut appel? dans la chambre que C?line partageait avec neuf autres
filles, dont Soraya. Elle avait ?t? mise l? pour que C?line puisse
aussi la surveiller, v?rifier qu'elle ne venait pas en aide ? Hugo ou
qu'elle n'essayait pas de prendre sa d?fense devant les autres ?l?ves.
En entrant, il comprit tout de suite ce qu'il devait faire. Il se
prosterna et rampa jusqu'? ses pieds pour les embrasser. Les autres
filles riaient de le voir ainsi. L'une d'elles tenait un cam?scope,
apparemment tol?r? malgr? le r?glement du stage. C?line le roua de
coups, l'insulta. Il r?pondait par des ?Oui Mademoiselle C?line? et des
?Merci Mademoiselle C?line?. Elle l'obligea ? demander ? ?tre puni.
Elle lui mit des coups de ceinturon qu'il dut compter en la remerciant
? chaque fois. Puis elle le fit se prosterner devant les autres
stagiaires. Celles de la chambre d'? c?t? arriv?rent pour voir ce qui
se passait. Pas de trace en revanche d'Aur?lia, de Mme Lhomme ou de
Denise. Quand il arriva devant Soraya pour lui embrasser les pieds,
elle se recula et refusa de participer ? son humiliation. ?Comme tu
voudras. Mais maintenant plus aucune fille ne te parlera?, d?cr?ta
C?line.
Elle ordonna ? Hugo de montrer ? tout le monde ses couches, sa culotte
en plastique et sa grenouill?re. Les filles rirent aux ?clats. Il dut
expliquer pourquoi il les portait en disant qu'il aimait ?tre un b?b?
fille, qu'il aimait ob?ir aux ordres de ?Mademoiselle C?line?, qu'il
?tait son esclave et qu'il la remerciait de lui apprendre sa
condition...
Pendant le cours, Mme Lhomme alternait entre une s?v?rit? extr?me ? son
?gard et un d?sint?r?t total. Parfois, elle s'acharnait plusieurs
minutes d'affil?e pour lui faire faire des exercices qui n'?taient pas
de son niveau. Elle le torturait, lui soulevait la jambe ? la verticale
en lui ordonnant de sourire et de ne pas pleurer. Elle lui disait qu'il
?tait nul... Puis pendant tout le reste du cour, elle s'int?ressait aux
autres et ne lui jetait plus un regard. Quand elle faisait passer les
filles les unes apr?s les autres pour montrer un saut ou un exercice,
elle appelait tout le monde sauf lui.
Quand les filles allaient se laver, il devait attendre ? l'ext?rieur de
la salle de douche. Mais quand c'?tait son tour, elles restaient toutes
pour le regarder. Elles se moquaient de lui, de la taille de son p?nis,
lui interdisaient d'utiliser l'eau chaude et le faisaient rester plus
de vingt minute sous l'eau froide. ? la fin, elles ne lui tendaient pas
de serviette. Il devait retourner nu et tremp? jusqu'aux chambres. Il
s'arr?tait dans le couloir o? ?tait son sac et devait s'allonger sur
son matelas, tout juste recouvert d'une vieille et fine couverture en
laine. L?, il n'?tait toujours pas s?ch? mais lang? par Aur?lia. Il
pouvait ensuite se s?cher avec sa couverture ou son pyjama. Pendant le
repas, il restait v?tu de sa seule couche et faisait de nouveau le
service, recevant les insultes et les moqueries. Le soir, apr?s avoir
mass? les pieds de ses ma?tresses, re?u des fess?es ou sali sa couche
sur ordre d'une fille, il devait encore subir de nouveaux gages:
nettoyer le sol des toilettes avec sa langue, ramasser la poussi?re
sous les lits avec sa brosse ? dents, avaler un verre d'eau sal?e ou
dans lequel les filles avaient crach?, traverser le couloir les yeux
band?s alors que les filles ?taient positionn?es en rang?e et lui
mettaient des coups de ceinture ou de b?tons d?s qu'il passait devant
elles, manger du savon, se brosser les dents au shampoing... La nuit,
avant d'aller se coucher dans son pyjama et sous sa couverture humides,
avec sa couche qui l'?tait aussi, C?line l'obligeait ? respirer ses
pets. Elle les lui infligeait dans le couloir par respect pour ses
camarades de chambr?e. Mais l'endroit ?tait tout de m?me clos et c'est
avec cette odeur qu'il s'endormait, d'autant qu'elle le b?illonnait
toujours et que parfois elle le ficelait m?me au matelas.
Un soir, C?line le fit mettre ? genoux au milieu de la salle. Elle
organisa un jeu: chaque fille devait venir ? son tour lui mettre un
coup. La premi?re qui le ferait pleurer serait la gagnante et aurait le
droit d'en disposer seule pendant la journ?e du lendemain. Hugo devait
tenir le plus longtemps possible sans pleurer, car chaque coup qu'il
recevrait pendant le jeu serait d?duit des coups de ceinture qu'il
devait recevoir le soir. Quinze filles jou?rent, toutes sauf deux qui
?taient d?j? couch?es et trois, dont Soraya, qui refus?rent. Pendant le
premier tour, les filles lui tir?rent les cheveux, lui donn?rent des
claques, des coups de pieds, l'une alla m?me jusqu'? le mordre. Mais il
ne pleura pas. Durant le deuxi?me tour, elles eurent le droit
d'utiliser des accessoires: raquettes de ping-pong, ceintures,
aiguilles pour le piquer... Il eut les larmes aux yeux apr?s qu'on lui
a enfonc? une ?pingle ? nourrice dans la cuisse. Mais il se retint.
Pour le troisi?me tour, les participantes avaient le droit de ?rester
sur lui? pendant dix secondes. Une fille lui tordit le bras derri?re le
dos. Une autre lui plaqua le visage au sol avec son pied chauss?. La
suivante lui tordit le t?ton droit, puis celle d'apr?s le gauche. Celle
qui l'avait d?j? mordu au premier tour laissa l'empreinte de ses dents
sur son avant-bras. Quand plusieurs ? la file s'acharn?rent de nouveau
sur son t?ton droit, il finit par ne plus pouvoir se retenir et une
larme coula sur son visage. C'?tait apr?s que la huiti?me joueuse fut
pass?e. Elle fut donc d?clar?e gagnante. Les sept qui n'avaient pas
encore pu participer au troisi?me tour eurent tout de m?me le droit de
lui mettre des coups. La gagnante, L?a, une fille de neuf ans, attacha
un ruban autour du cou de Hugo et le tra?na en laisse en le faisant
marcher ? quatre pattes. Elle lui fit faire le tour de la pi?ce sous
les applaudissements des autres, puis lui baissa sa culotte et sa
couche et lui mit une s?rie de fess?es.
Le lendemain, L?a eut donc le droit de disposer de lui. Cela ne changea
pas grand chose pour Hugo, car les humiliations et les douleurs furent
les m?mes. Et elle n'h?sita pas ? partager les droits qu'elle avait
acquis sur lui. Mais c'est elle qui eut le privil?ge de lui donner ses
fess?es, de le tra?ner en laisse, de lui donner l'ordre de salir ou de
mouiller sa couche, de choisir sa nourriture... Le soir, elle eut
l'id?e de l'amener dans la cour du centre et de lui attacher les mains
et le cou au dossier d'un banc. Il se retrouva dans le froid du mois de
f?vrier quasi-nu, pli? en deux et immobile sur ce pilori improvis?. Les
filles remplirent des ballons de baudruche avec de l'eau, trac?rent une
ligne sur le sol ? quelques m?tres de lui et commenc?rent un concours
de lancer. Quand elles furent ? court de munitions, elles all?rent ? la
cuisine et trouv?rent de nouveaux projectiles: tomates, ?ufs, farine...
Qu'elles lui lanc?rent ou lui d?vers?rent directement sur la t?te. Puis
certaines pass?rent derri?re le banc sur lequel il ?tait agenouill?.
Elles soulev?rent sa couche et la remplirent de sauce, d'eau, etc.
Elles finirent par le d?tacher et le laiss?rent l?. Quand il eut
retrouv? ses esprits et qu'il chercha ? rentrer dans le b?timent, elles
avaient ferm? ? cl?. Elles lui ordonn?rent de nettoyer la cour au jet
d'eau et de ramasser les ballons, coquilles d'?ufs, etc., et de les
jeter ? la poubelle. Il put enfin aller prendre une douche, froide, et
se coucher dans une nouvelle couche.
Hugo comptait les jours. Il ?tait enrhum? de dormir toujours dans
l'humidit?, fatigu? de ses journ?es sans fin et de ses nuits o? il lui
?tait impossible de dormir. Soraya essayait de venir le r?conforter de
temps en temps. Mais si Aur?lia, Denise et Mme Lhomme faisaient
semblant de ne rien voir ou disparaissaient quand il se faisait
violenter, elles parvenaient toujours ? emp?cher les gentillesses de
son amie. Quand elles la voyaient s'approcher de lui, elles appelaient
l'un des deux pour l'envoyer faire autre chose, ou elles pr?venaient
C?line qui recommen?ait ? emb?ter Hugo.
Le dernier soir, C?line voulut une apoth?ose. Elle s'acharna contre
Hugo, lui mit le triple de coups, elle l'insulta, se moqua de lui et
lui promit qu'? la rentr?e, elle continuerait de lui mener la vie dure
au coll?ge. Elle avait pr?vu d'entra?ner ses amis et les gar?ons qui se
moquaient d?j? de lui pour le frapper et l'humilier quotidiennement.
Elle avait des preuves vid?os de chacune de ses brimades et
n'h?siterait pas ? les montrer ? tout le monde. Pour terminer le
s?jour, elle le fit s'allonger sur le ventre sur une chaise et lui
baissa sa couche. Elle ?tait pleine de caca. C?line le savait, puisque
c'?tait elle qui lui avait ordonn? de le faire. Elle lui dit que la
mati?re f?cale servirait de ?lubrifiant?. Avant qu'il n'ait compris ce
qu'elle voulait dire, elle lui enfon?a dans l'anus une grande bougie,
laissant la m?che d?passer. Il hurla de peur et de douleur. Elle remis
la couche en place et referma la culotte plastique. Elle lui mis son
pyjama, l'amena ? son matelas et l'y ficela.
Le lendemain, il fut d?tach?, sa bougie lui fut retir?e, il eut droit ?
une douche chaude et remit ses v?tements normaux. C?line lui fit
comprendre que s'il ne voulait pas retrouver toutes les vid?os qu'elle
avait sur internet, il lui faudrait ne rien r?p?ter ? personne.
Partie 25: Trois proc?s et un jury
(ann?e 2, mars-juin)
Jessica et moi rentr?mes ? la maison le lendemain de Hugo. Il ?tait
couch? avec 40 degr?s de fi?vre. Il n'avait pas dit un mot depuis son
retour. Nos m?res se doutaient de quelque chose mais ne savaient pas ce
qu'il avait, sinon une grosse grippe. En changeant sa couche le matin
de notre retour, Am?lie avait vu qu'il ?tait tr?s irrit? et qu'il y
avait du sang. Elle l'annon?a ? ma m?re quand elle revint avec nous. Je
n'entendis pas ce qu'elle disait, mais je voyais ? leur mine qu'il y
avait un probl?me. Je leur demandai et elles me dirent que Hugo ?tait
malade mais qu'elles auraient aim? savoir s'il ne lui ?tait pas arriv?
quelque chose. Inutile de lui demander, il ne dirait rien. Je leur
proposai d'appeler Soraya pour lui demander si elle savait quelque
chose. Ma m?re m'apprit qu'elle avait appel? la veille et avait demand?
que je la rappelle d?s mon retour.
Je l'appelai imm?diatement et elle me raconta tout. Hugo lui avait
demand? de ne rien dire ? cause des vid?os. Elle n'en avait donc pas
parl? ? nos m?res au t?l?phone, mais voulut m'avertir tout de suite. En
raccrochant, je me pr?cipitai dans la chambre de Hugo pour lui parler.
Je lui dis que Soraya m'avait tout racont?. Il me supplia de ne rien
dire et se mit ? pleurer ? chaudes larmes. Je l'enla?ai et tentai de le
consoler, mais rien n'y faisait. Am?lie nous interrompit. Elle avait le
t?l?phone dans les mains. Soraya avait rappel? et voulait me parler. Je
r?pondis tout en restant ? c?t? de Hugo. Elle me dit que C?line avait
envoy? les vid?os et des photos sur le mail d'une fille du stage et
qu'elle lui l'avait transmis. Je demandai ? Soraya de me transmettre le
mail tout de suite. Elle le fit et je raccrochai. Am?lie ?tait toujours
dans la chambre et demandait ? Hugo pourquoi il pleurait. Il ne
r?pondait pas. Il avait compris que j'allais recevoir le mail. Am?lie
me demanda de quoi il s'agissait. Je lui dis de me suivre en bas, ?
l'ordinateur. Hugo se mit ? crier en me suppliant de ne pas faire ?a.
Je lui dis qu'il n'y avait pas le choix. Am?lie s'approcha de lui et
tenta de le calmer. C'?tait impossible. Apr?s plus d'une heure de cris,
il finit par s'endormir en grelottant. Am?lie et moi descend?mes et
nous install?mes avec ma m?re devant l'ordinateur. On envoya Jessica
jouer dans sa chambre.
J'ouvris les vid?os une ? une. Les images ?taient choquantes. Je dus
d?tourner le regard et ne pus voir les derni?res. Am?lie pleurait et ma
m?re se tenait la t?te dans les mains. Sur certaines images, on voyait
les adultes qui passaient en arri?re plan et disparaissaient. On
entendait les rires et les commentaires des tortionnaires. On voyait
Hugo s'avilir et pleurer. Pendant que nous regardions, le t?l?phone
sonna de nouveau. C'?tait la m?re de Soraya. Sa fille n'avait pu se
retenir de lui raconter tout. Elle avait ?galement vu les vid?os.
Pendant qu'elle lui parlait, Am?lie continuait ? regarder les images.
De temps en temps, elle poussait un cri ou retenait un haut-le-c?ur.
Elle d?cida d'aller porter plainte. La m?re de Soraya lui dit que sa
fille serait pr?te ? t?moigner et qu'elle ?tait disponible pour tout
besoin. Am?lie la remercia et raccrocha. Elle monta dans la chambre de
Hugo et se jeta dans ses bras en pleurant. Pendant ce temps, ma m?re
appela S?bastien pour lui expliquer la situation. Il d?cida de prendre
imm?diatement un train pour venir.
Am?lie alla les chercher ? la gare, lui et Le?la, en rentrant du
commissariat. Elle avait mis les vid?os sur une cl? USB et l'avait
laiss?e ? la police. Elle rappela ?galement la psychiatre de Hugo. Elle
l'avait vu un mois auparavant et avait trouv? que son ?tat s'am?liorait
nettement. Maintenant, tout ?tait ? refaire... S?bastien nous dit ?
peine bonjour et se pr?cipita dans la chambre de son petit fr?re. Il le
trouva endormi. Il s'assit ? c?t? de son lit et le veilla jusque tard
le soir. Am?lie lui monta un m?me un sandwich car il ne voulait pas
quitter la chambre. Hugo se r?veilla vers 22h et fut surpris de le
trouver l?. Je m'?tais assise de l'autre c?t? du lit pour tenir
compagnie ? S?bastien.
?Surprise mon b?b?..., dit S?bastien
- S?bastien? Qu'est-ce que tu fais l??
- On m'a dit que tu ?tais malade, je suis venu aussi vite que possible
pour te voir.
- C'est rien, c'est juste une grippe...
- Comment tu te sens mon ch?ri?
- Mal...
- ? cause de ta grippe?
- Non... Pour autre chose...
- Je sais mon ch?ri. On m'a dit aussi.
- Pourquoi c'est arriv??
- Je ne sais pas... Mais je te promet que ?a n'arrivera plus jamais.
- Je pensais ?a aussi la derni?re fois...
- Mais cette fois c'est s?r. Maintenant ?a ne sera plus jamais
possible. Maman est all? pr?venir la police.
- La police?
- Oui Hugo, la police. Tu sais, ce que ces personnes t'ont fait, ?a
s'appelait de la torture et m?me... Un viol.? Il dut retenir un sanglot
en pronon?ant le mot. ?Et c'est puni par la loi, continua-t-il. Et je
te jure que plus jamais on ne laissera qui que ce soit toucher ? ton
corps. Tu m'entends? Plus jamais!?
Hugo se mit ? sangloter sur les genoux de S?bastien, qui lui embrassa
le haut du cr?ne et se mit aussi ? pleurer.
?C'est rien mon gars. C'est normal de pleurer. ?a fait du bien.
Maintenant il va falloir oublier tout ?a. Tu as v?cu un cauchemar mais
maintenant c'est fini. C'est bien fini. Et celles qui t'ont fait ?a
vont payer.
- Mais S?bastien... Je ne pourrais pas oublier. Tu n'as pas id?e de ce
que j'ai v?cu. C'?tait... Horrible... Et... C'?tait pire qu'un
cauchemar... Et puis c'est pas fini. ? la rentr?e, Mademoiselle C?...
Enfin, elle va le raconter ? tout le monde... Je ne pourrais plus aller
au coll?ge...
- Non. Elle ne dira rien du tout ? personne. Elle n'aura plus le droit
d'aller dans ton coll?ge. La maman de Soraya a appel? ses parents. Elle
leur a tout racont?. Ils ont regard? les vid?os. Ils sont all?s au
commissariat pour dire qu'ils ?taient pr?ts ? coop?rer. Ils ont appel?
? la maison. Ils ont eu Monique et ils lui ont dit qu'ils allaient
mettre leur fille en pension. Elle ne pourra pas t?l?phoner ? des gens
du coll?ge ou leur envoyer de mail.
- Mais moi je ne pourrais quand m?me pas oublier.
- Bien s?r que tu ne pourras pas. Personne ne pourrait. Tu sais, je ne
t'ai jamais racont? mon arrestation par la police il y a un an et demi.
Moi aussi j'ai ?t? d?shabill?, frapp?, tortur?. Ils m'ont br?l? les
bras avec des cigarettes, ils m'ont cogn?, mis des claques. Ils m'ont
fait dormir accroupi dans une cellule humide. Ils me r?veillaient
toutes les heures. Ils me reposaient toujours les m?mes questions. Je
ne voyais jamais la lumi?re du jour et je ne savais jamais quelle heure
il ?tait.
Le?la a eu plus de chance. Elle a r?ussi ? s'?chapper et ? se r?fugier
dans une ambassade. On s'est retrouv? ? l'a?roport quand ils
m'expulsaient. Quand elle m'a vu, elle s'est mise ? pleurer. Elle ne me
reconnaissait pas. On a transit? par un autre pays. On s'est arr?t?
quelques jours. Elle m'a soign? et surtout elle m'a r?confort?. Il a
fallu du temps pour que je recommence ? parler. En arrivant ? la maison
cet ?t? l?, j'y pensais encore tout le temps. Mais le fait de vous
voir, ?a m'a permis de me changer les id?es. Surtout le fait de te voir
toi. Tu sais, maman, Margaux, Jessica, Monique... Je les aime autant
que toi. Mais toi, tu es mon tout petit fr?re, mon tr?sor. J'ai
toujours voulu te prot?ger. Et quand je vais mal, je pense toujours ?
toi, ? ton sourire, ? ta gentillesse... M?me quand ils me torturaient,
je pensais ? toi pour r?sister.
Je sais que dans ta t?te, il y aura toujours une marque. Moi mes
tortures j'y pense tous les jours. Mais je pense imm?diatement ? une
image rassurante: toi. Et ?a me permet d'aller mieux.
- Je t'aime S?bastien... Parvint ? dire Hugo.
- Moi aussi je t'aime, petit fr?re.
- Je t'aime aussi Margaux, me dit Hugo en me voyant de l'autre c?t? du
lit. Je me joignis ? leur c?lin.
- S?bastien? Demanda-t-il.
- Oui b?b??
- Tu es venu tout seul ou Le?la est l??
- Elle est l?. Tu veux que j'aille la chercher?
- Oui, je veux juste lui dire bonsoir.?
Le?la vint l'embrasser, de m?me que tout le reste de la famille. Puis
nous laiss?mes Hugo dormir. Pendant la nuit, il se r?veilla en criant.
S?bastien et Am?lie arriv?rent en m?me temps dans sa chambre, pendant
que je regardais par la porte de la mienne. Ma m?re, Le?la et Jessica
?taient aussi dans le couloir. Quelques minutes plus tard, je vis
ressortir Am?lie. Elle nous dit que S?bastien allait rester dormir avec
lui.
Hugo ne quitta pas sa chambre de la semaine. Le?la dut repartir car
elle avait des engagements, mais S?bastien avait une semaine de
vacances et resta tout le temps aupr?s de lui. La journ?e, quand tout
le monde ?tait parti, il lui apportait son petit d?jeuner au lit, puis
il lui lisait des histoires, ils jouaient aux cartes, ? des jeux de
soci?t? et m?me aux poup?es. Lorsque je vis S?bastien changer la couche
d'un poupon et lui enfiler sa robe sans g?ne aucune, je me dis qu'il
aimait vraiment son petit fr?re! On d?pla?a m?me la t?l? qui ?tait dans
la chambre de nos m?res dans celle de Hugo. S?bastien allait lui louer
des DVD et ils les regardaient ensemble... Il continuait ? dormir avec
lui le soir.
En fin d'apr?s-midi, je lui apportai ses cours et ses devoirs, ainsi
que des messages de nos amis. Au coll?ge, nous ne rev?mes pas C?line.
Des ?l?ves demand?rent ? notre professeur principal s'il avait des
nouvelles d'elle. Il r?pondit qu'elle avait chang? d'?tablissement. Des
amis ? elle furent surpris, car elle ne leur avait pas parl? d'un
d?m?nagement. Ils trouvaient ?trange qu'elle soit partie sans dire au
revoir. Ils appel?rent ses parents, qui leur r?pondirent qu'elle avait
?t? envoy?e en internat pendant les vacances. Nous ?tions quelques uns,
uniquement des amis de Hugo, ? savoir la v?rit? et personne ne r?v?la
jamais rien.
? la fin de la semaine, Hugo ?tait gu?ri de sa grippe. Mais il ?tait
toujours fatigu? et mal en point moralement. Le m?decin lui prescriv?t
encore au moins une semaine de repos. S?bastien parvint ? se faire
remplacer par des coll?gues pour ses cours et il s'arrangea avec son
directeur de th?se pour repousser leur rendez-vous. Le samedi matin,
Hugo eut rendez-vous avec sa psychiatre. ? la fin de la s?ance, elle
dit ? Am?lie qu'il ?tait encore dans un ?tat traumatique. Elle lui
donna des calmants ? prendre en cas de crise d'angoisse. Le plus
redoutable, disait-elle, serait le retour au coll?ge et le d?part de
S?bastien.
Le soir, nous organis?mes une surprise ? Hugo. Nous f?mes venir ? la
maison Adrien, ?lisa, Marine, Isabelle et Philippe, Celia, Clara, In?s,
Marie-Cl?mentine, Soraya et Yasmine ainsi que Le?la. Avec ses mamans,
son grand fr?re, ses petites s?urs et ses amis, Hugo avait l? toutes
les personnes qu'il aimait. Pendant que tout le monde arrivait, il
?tait dans sa chambre avec S?bastien. Son grand fr?re lui demanda,
comme pour jouer, quelle ?tait la tenue qu'il pr?f?rait parmi toutes
celles qu'il poss?dait. Hugo r?fl?chit et d?signa une robe que
S?bastien lui avait offerte pour ses douze ans. C'?tait une robe ?
smocks, rose, avec des manches ballons. S?bastien lui demanda de
l'enfiler. Puis il lui fit mettre des chaussettes hautes avec des
rubans et des n?uds roses et une paire d'escarpins assortis ? la robe.
Il lui proposa de se maquiller et lui dit de rester dans sa chambre et
de descendre cinq minutes plus tard.
S?bastien nous rejoignit. Tout le monde ?tait arriv?. Adrien et Celia
avaient fait une grande banderole avec ?crit: ?On t'aime Hugo!? Nous
?teign?mes la lumi?re et S?bastien appela Hugo pour qu'il descende.
Dans l'escalier, il remarqua qu'il faisait noir en bas. Arriv? ? la
derni?re marche, il se mit ? respirer tr?s fort et cria: ?Maman! O? es-
tu? J'ai peur dans le noir!? et il se mit ? pleurer. Am?lie se
pr?cipita, le prit dans ses bras et l'amena au salon. Il lui dit: ?J'ai
mouill? ma couche maman...? L?, nous allum?mes et cri?mes: ?Surprise!?
Je filmai toute la sc?ne.
Hugo n'en revenait pas. Sa premi?re r?action fut de nous demander,
honteusement, si nous l'avions entendu crier. Puis il se rendit compte
qu'Isabelle et Philippe ?taient l? et qu'il portait une robe... Il
rougit et baissa les yeux, mais ils vinrent imm?diatement vers lui et
l'embrass?rent. Il vit la banderole et commen?a ? comprendre que nous
faisions une f?te pour lui. Il embrassa Isabelle, Philippe et Marine
qui ?tait dans les bras de ce dernier, puis Jessica et ?lisa se
jet?rent sur lui en s'accrochant ? son cou. Elles faillirent le faire
tomber. Il se baissa et les prit toutes les deux dans ses bras en leur
faisant des bises sur les joues. Puis il se releva et tomba nez ? nez
avec Celia, qui mit ses mains sur ses hanches et le fit tourner sur
lui-m?me. Une fois le tour achev?, elle lui fit un gros bisou sur la
joue qu'il lui rendit imm?diatement. Marie-Cl?mentine arriva derri?re
lui et lui fit une petite tape dans le dos. Il se retourna. Elle le
regarda en souriant et l'embrassa. Il sentit alors qu'il ?tait soulev?
par les bras. C'?taient Clara et Yasmine qui commenc?rent ? le faire
monter et descendre en poussant des cris. Elles le repos?rent et
l'entour?rent de leurs bras. Il se tourna ensuite vers Le?la. Il se
jeta dans ses bras et se serra contre elle longuement. Elle le
complimenta en lui disant qu'il ?tait magnifique. Il la remercia en
l'embrassant. Comme j'avais la cam?ra dans la main, il se pr?senta
devant moi, fit une r?v?rence et me dit: ?Merci Margaux, je t'aime?.
Sur ce, il embrassa l'objectif. Il y laissa une trace de rouge ? l?vre
qu'il effa?a avec un mouchoir que lui tint Adrien. ?Tu sais, c'est
Adrien et Celia qui ont fait la banderole?, lui dis-je. Il se retourna
vers Adrien, le regarda dans les yeux et lui dit merci. Adrien
s'approcha et lui fit une bise. Hugo le prit dans ses bras et la lui
rendit. Les deux gar?ons eurent un moment de g?ne en se rendant compte
qu'il s'?taient embrass?s devant tout le monde et en ?tant film?s.
Adrien fit alors tourner Hugo sur lui m?me en riant et lui dit: ?Tiens,
va embrasser tes mamans?, tout en le poussant vers elles. Il se jeta
dans leurs bras. Ma m?re le porta. Il l'embrassa et lui dit: ?Je t'aime
ma deuxi?me maman...?. Elle le d?posa dans les bras d'Am?lie. Ils se
dirent aussi qu'ils s'aimaient et se firent un long c?lin. In?s et
Soraya l'appel?rent alors car il ne les avait pas encore salu?es. Elles
vinrent toutes les deux vers lui et quand sa maman le d?posa, elles lui
firent chacune un bisou sur une joue. Il les remercia et les embrassa
?galement en leur tenant les bras. Il leur dit qu'il les aimait. Enfin,
il se dirigea vers S?bastien et se serra contre lui. Son grand fr?re
l'embrassa sur les cheveux. Hugo ne se d?collait pas. Ils all?rent
ensemble vers le canap?. L?, Hugo s'assit sur ses genoux et se blottit
contre lui. Ils se c?lin?rent plusieurs minutes pendant que la f?te
commen?ait.
La semaine suivante, il semblait aller mieux pendant la journ?e, mais
le soir il faisait des cauchemars. S?bastien continua de dormir avec
lui et ils emm?nag?rent dans la chambre d'amis qui avait un lit double.
Mais son grand fr?re devait repartir. Il promit de revenir le week-end
suivant. La nuit, Hugo dormit avec ses mamans. Malgr? les calmants, il
eut un sommeil tr?s agit?. Le lundi, Am?lie appela le m?decin. Il
prescriv?t encore trois jours sans ?cole. Elle prit des jours de cong?s
pour rester avec lui. Le jeudi, enfin, deux semaines et demi apr?s la
rentr?e, il retourna au coll?ge. Nos m?res nous conduisirent en
voiture. Tous nos amis l'attendaient ? l'entr?e et les filles qui
?taient dans sa classe ne le l?ch?rent pas d'une semelle. Personne ne
l'emb?ta ou ne lui posa de question sur sa longue absence. Mais en
classe, il n'arrivait pas ? se concentrer. Il ?tait nerveux, angoiss?.
En rentrant, il partit dans sa chambre, s'allongea sur son lit et se
mit ? pleurer. J'essayai de le consoler, mais son probl?me ?tait
vraiment nerveux. Le samedi suivant, il eut de nouveau un rendez-vous
chez sa p?dopsychiatre. Il la voyait d?sormais toutes les semaines.
Elle lui donna des anxiolytiques.
Pour couronner le tout, nous re??mes quelques jours plus tard un
courrier avec l'en-t?te du tribunal de grande instance. Nous pensions
que cela concernait la plainte contre les organisatrices du stage. Il
s'agissait en fait du proc?s de son p?re, Michel. Lorsqu'il avait ?t?
jug? pour les violences port?es ? sa femme et ? son fils plusieurs
ann?es avant, il n'avait ?t? condamn? qu'? une peine avec sursis. Un an
et demi plus tard, il risquait du ferme pour avoir frapp? les
policiers, mais aussi pour avoir port? de nouveaux des coups contre son
fils. Hugo devait donc venir t?moigner.
Am?lie et S?bastien furent aussi convoqu?s comme t?moins. Ma m?re avait
pris un jour de cong? et m'autorisa ? rater les cours pour les
accompagner au tribunal. La pr?sence de S?bastien apaisa un peu Hugo.
Et il se souvenait que son p?re avait ?t? ? la fois la premi?re
personne ? lui faire du mal et la premi?re personne contre laquelle il
avait r?ussi ? se rebeller. N?anmoins, tout le monde ?tait nerveux.
Devant la salle o? il comparaissait libre, Michel tomba nez ? nez avec
S?bastien. Les deux hommes se tois?rent. Michel ne chercha pas ?
croiser le regard d'Am?lie ou de Hugo. Durant l'audience, les seuls
t?moignages entendus ?taient ? charge contre lui. Il se d?fendit tr?s
mal. Ses propos ?taient incoh?rents, violents contre ses fils et son
ancienne ?pouse, et m?me contre notre famille. Il n'exprimait pas de
regret. Il balbutiait, apparaissait comme nerveux et col?rique. ? la
fin du proc?s, le juge d?cida de renvoyer son jugement ? trois semaines
plus tard. Mais l'avocat g?n?ral avait requis trois ans
d'emprisonnement.
La semaine en question, la derni?re avant les vacances du printemps,
quelques jours avant le rendu de jugement, nous re??mes une nouvelle
lettre. Cette fois, il s'agissait bien du stage des vacances de
f?vrier. Un juge d'instruction convoquait Hugo pour qu'il raconte son
calvaire. Entre-temps, l'avocate d'Am?lie nous appela pour nous
annoncer que Michel ?tait condamn? ? trois ans d'emprisonnement. Il y
avait un mouvement de gr?ve dans l'universit? de S?bastien et Le?la.
Les ?tudiants la bloquaient. Ils s'impliqu?rent dans ce mouvement, en
tant que salari?s de la fac, mais en profit?rent aussi pour venir
passer du temps chez nous durant tout le mois de mars et le d?but du
mois d'avril, jusqu'aux vacances de printemps. Souvent, ils venaient
tous les deux le week-end et S?bastien restait quelques jours, voire
toute la semaine.
Am?lie et lui accompagn?rent Hugo chez le juge d'instruction. Ils
eurent le droit d'assister ? l'entretien, mais sans prendre la parole.
Il devait se porter partie civile dans l'affaire et fut donc accompagn?
d'une avocate. Cet exercice fut tr?s p?nible, car Hugo dut raconter
tout ce qu'il lui ?tait arriv?, mais m?me revenir sur le pass?, depuis
qu'il connaissait C?line. Il dut s'arr?ter plusieurs fois pour pleurer
et une fois pour aller vomir. ? la fin du mois d'avril, l'avocate nous
fit savoir que le juge avait mis en examen les trois adultes pour
?complicit? de tortures et viol sur mineur de moins de quinze ans? et
?non assistance ? personne en danger?. C?line et une partie des autres
filles ?taient convoqu?es par un juge pour enfant, les autres filles
pour les m?mes charges et C?line pour les charges sans le terme
?complicit??.
La situation scolaire de Hugo se d?gradait. Il ne pouvait pas se
concentrer en cours, ratait beaucoup de journ?es en tombant malade ou ?
cause de ses convocations par la justice. Ses enseignants comprenaient
bien la situation et essayaient d'?tre cl?ments. Comme il ?tait bon
?l?ve depuis le primaire, il n'y avait rien d'alarmant ? ce qu'il
prenne un peu de retard. Mais pour lui, le fait d'aller au coll?ge
?tait en soi tr?s difficile. Malgr? la protection dont il b?n?ficiait
avec nous, il ne s'y sentait pas en s?curit?. Les moqueries et les
insultes des gar?ons lui pesaient. Parfois, il devait s'enfuir en
pleurant, ce qui ne faisait que les renforcer. Un jour, voyant des
gar?ons s'approcher de lui pour lui faire peur, il mouilla son
pantalon. Son professeur principal prit alors rendes-vous avec Am?lie.
Il demanda si elle n'avait jamais pens? ? lui faire int?grer une ?cole
de danse. D'apr?s lui, il y aurait ?t? en compagnie d'autres enfants
partageant sa passion, notamment des gar?ons. Et un changement d'air
aurait pu lui faire du bien.
Elle nous en parla au repas suivant. Mais il n'y avait pas d'?cole dans
la r?gion. Pour Hugo, il ?tait hors de question de nous quitter et de
vivre dans un internat. S?bastien lui demanda o? se trouvaient les
meilleurs ?coles offrant une formation ? plein temps. Hugo les
connaissait toutes. La plupart se trouvaient ? Paris.
Le lendemain, S?bastien lui proposa: ?Si je d?m?nageais ? Paris, tu
pourrais vivre avec moi et aller dans une ?cole de danse. Tu ne vivrais
pas en internat. Personne ne verrait pour tes couches et tu serais avec
d'autres enfants qui ne t'emb?teraient pas...
- Mais tu ne peux pas vivre ? Paris. Tu travailles d?j? dans une autre
r?gion... Objecta Hugo.
- Je peux tout ? fait me faire transf?rer d'une ann?e sur l'autre, lui
dit-il.
- Mais Le?la, elle, elle a d?j? un contrat pour l'ann?e prochaine dans
votre universit?, non?
- C'est vrai, mais tous ses cours sont le lundi et le mardi. Et ?a ne
devrait pas changer l'ann?e prochaine. ?a veut dire qu'elle pourrait
venir nous rejoindre du mercredi au dimanche.
- Mais ?a voudrait dire payer des billets de train, et deux loyers, et
que vous ne seriez jamais tous les deux seuls...
- Hugo, si je te propose, c'est que je suis pr?t ? le faire. Et Le?la
aussi, j'en ai parl? avec elle au t?l?phone. La seule question, c'est
est-ce que tu as envie de le faire. ?a veut dire quitter maman,
Monique, Margaux, Jessica et tes amis. Enfin, ne plus les voir que
pendant les week-end et les vacances.
- Ben je sais pas trop...
- Hugo, demandais-je. Que veut-tu faire plus tard?
- Danseur ou couturier... R?pondit-il.
- Si tu veux ?tre danseur, il faut que tu fasses une ?cole. Tu as douze
ans et demi. Apr?s, ce sera beaucoup plus difficile d'en int?grer une,
lui dis-je.
- Mais je ne suis pas all? ? la danse depuis... Vous savez... Je
n'aurai pas le niveau. Et on est en avril. Les concours ont d?j? eu
lieu, ou leurs inscriptions sont closes...
On s'est renseign? ton fr?re et moi, lui dit Am?lie. Parmi les ?coles
que tu as mentionn?es, il y en a une dont les inscriptions sont encore
ouvertes.? Elle lui pr?senta le document qu'elle avait imprim? sur le
site de l'?cole en question.
Le concours eut lieu en mai. Auparavant, Hugo avait repris les cours de
danse avec une professeure qu'il connaissait et qu'il aimait bien. Elle
lui donna des le?ons particuli?res et l'aida ? se pr?parer. Les
?preuves duraient deux jours. Plus pr?cis?ment, il y avait un premier
tour le premier jour et ceux qui ?taient retenus pouvaient rester le
lendemain. Am?lie et S?bastien l'accompagn?rent. Pour la premi?re fois,
Hugo rencontra des gar?ons de son ?ge qui partageaient la m?me passion.
Une responsable de l'?cole lui indiqua le vestiaire. L?, elle le remit
entre les mains d'un ?l?ve de quinze ans, Paul. C'est lui qui l'aida ?
se pr?parer. Am?lie et S?bastien n'eurent pas le droit de le suivre
dans les couloirs de l'?cole. Ils durent s'installer dans l'auditorium
et regarder passer tous les candidats. Quand Hugo eut termin? sa
prestation, ils jug?rent, mais ils n'?taient pas tr?s objectifs, qu'il
?tait bien meilleur que les autres candidats.
Ils se rendirent dans le vestiaire. Il le trouv?rent discutant avec
Paul. ?Maman, S?bastien, je vous pr?sente Paul, un ?l?ve de l'?cole.
Paul, je te pr?sente maman et S?bastien.
- Enchant?, dirent chacun des trois en se serrant les mains.
- Il s'est tr?s bien d?brouill?, dit Paul en prenant Hugo par l'?paule.
Il va ?tre pris. Il a le niveau, c'est s?r!?
En fin de journ?e, les r?sultats furent annonc?s et Hugo ?tait
effectivement retenu pour le second tour, le lendemain. Il passait en
d?but de matin?e et les r?sultats finaux tomberaient en fin d'apr?s-
midi. Ils rentr?rent ? l'h?tel pour qu'il se repose. Le lendemain,
apr?s son second passage, Am?lie et S?bastien le retrouv?rent de
nouveau avec Paul. Ce dernier ?tait certain qu'il serait admis. Il
proposa ? tout le monde une visite de l'?cole. Il accompagna son jeune
prot?g?, Am?lie et S?bastien au restaurant pour le d?jeuner, puis ils
all?rent tous les quatre se promener dans Paris. Paul venait de notre
r?gion, c'est d'ailleurs pourquoi les responsables de l'?cole lui avait
assign? Hugo. Il avait trois ans de plus que lui et avait ?t? dans la
m?me ?cole primaire et dans le m?me coll?ge que nous avant de rejoindre
l'?cole de danse ? onze ans. En discutant, ils se rendirent compte
qu'il connaissait les grandes s?urs de Marie-Cl?mentine et de Clara,
Anne-Sophie et Suzanne. Hugo se sentit tr?s en confiance avec lui. Il
lui fit des confidences sur toute sa vie: sa passion pour les poup?es,
pour les v?tements f?minins, son ?nur?sie, son p?re, ses difficult?s ?
l'?cole... Paul ?couta attentivement. Il n'avait certes pas toutes les
m?mes passions, mais lui aussi avait connu les moqueries et n'avait
quasiment eu que des amies filles. Il sembla compr?hensif pour les
couches et lui dit qu'il devait ?tre tr?s mignon dans ses pyjamas de
b?b?, ce qui fit rougir Hugo.
Hugo re?u ? Paris, S?bastien se mit ? la recherche d'un emploi dans une
universit? parisienne et ? celle d'un appartement. Comme ils n'allaient
plus passer beaucoup de temps dans le leur, Le?la et lui quitt?rent
celui qu'ils occupaient dans leur r?gion pour un studio, ce qui permit
d'?conomiser sur le loyer. En juin, ils emm?nag?rent dans les deux
nouveaux appartements. C'?tait aussi le mois des proc?s.
Hugo fut convoqu? deux fois au tribunal. Une fois pour le proc?s des
adultes, la seconde devant le juge pour enfants. Hugo dut sortir vomir
quand on visionna les images. Elles indiquaient clairement que les
trois adultes savaient ce qu'il se passait et avaient laiss? faire. Les
t?moignages de plusieurs filles ne firent que les accabler davantage.
Le procureur requit pour elles l'interdiction d?finitive de travailler
avec des enfants ou d'encadrer des stages, un an d'emprisonnement avec
sursis pour la gardienne du centre et cinq ans dont six mois ferme pour
les deux autres, assortis de plusieurs milliers d'euros d'amende et de
dommages et int?r?ts pour Hugo. S?bastien put prendre la parole avant
les r?quisitions. Il s'adressa aux trois femmes, leur expliqua l'enfer
que son fr?re vivait depuis le mois de f?vrier. Il leur dit que notre
famille ne cherchait pas la vengeance, mais juste ? ce que Hugo
retrouve sa dignit?, ? ce que ?la honte change de camp?. Il leur dit
que nous ne serions pas responsables de la d?cision de justice, qu'elle
importait m?me peu tant qu'elle permettrait ? Hugo de comprendre qu'il
n'avait rien ? se reprocher et qu'il n'y avait rien de normal ou
d'acceptable dans l'attitude qu'elles avaient eu. Il termina en les
suppliant de ne pas faire appel, quoi qu'il arrive et quelle que soit
la d?cision les concernant.
Quand elle rendit sa d?cision d?but juillet, la juge fut plus cl?mente
que les r?quisitions du parquet, puisqu'elle ne condamna Mme Lhomme et
Aur?lia ?qu'?? trois mois de prison ferme et le reste, cinq ans, en
sursis. Elle suivit en revanche les r?quisitions concernant les
dommages et int?r?ts. Le juge pour enfants de son c?t? condamna seize
des pensionnaires ? une admonestation, une sorte de rappel ? la loi
pour les enfants. Trois filles dont Soraya n'?taient pas poursuivies
mais avaient au contraire t?moign? ? charge. C?line, enfin, qui ?tait
d?j? en internat sur d?cision de ses parents, fut envoy?e dans un
?tablissement d'?ducation de jour - ce qui veut dire qu'elle continuait
de dormir en internat et rentrait chez ses parents pour les week-end et
les vacances - peine assortie d'une interdiction de se rendre devant
son ancien coll?ge, devant son ancienne salle de danse et d'entrer en
contact avec Hugo ou notre famille. Comme notre famille n'?tait pas
?l?gale?, ma m?re, Jessica et moi ne p?mes entrer dans la salle pour
les rendus de jugements qui se faisaient ? huis clos. Hugo y assista,
tenu par les mains par S?bastien et Am?lie. Ils sortirent suivis par
les accus?es. Je pris Hugo par la main et lui dit de regarder C?line
dans les yeux. Il n'osa pas, mais je la lui serra tr?s fort. Il serra
aussi et dans un intense effort parvint ? la fixer. C'est elle qui
baissa les yeux. C'?tait notre petite victoire. Mais quand il rel?cha
ma main, c'est tout son corps qui se rel?cha et il se fit pipi et caca
dessus. Au moins, elle n'eut pas la satisfaction de le voir.
Entre son concours et les trois proc?s, Hugo n'avait pas ?t? assidu et
concentr? sur ses cours. Sa moyenne avait chut? vertigineusement.
N?anmoins, il parvint ? raccrocher la moyenne pour son troisi?me
trimestre. Prenant en compte sa situation personnelle et ses efforts
?vidents, ses professeurs d?cid?rent d'autoriser son passage en 4?me.
Dans son bulletin, ils salu?rent m?me son courage. De notre c?t?, nos
amis et moi pass?mes tous en ann?e sup?rieure.
Partie 26: L'ann?e des grands changements
(ann?e 3)
En juillet, nous ne part?mes pas. Hugo allait mieux mais ?tait anxieux
? l'id?e de quitter la maison, m?me accompagn? de S?bastien. Il passa
deux semaines enti?res ? ?tre b?b?-Choupinette presque vingt-quatre
heures sur vingt-quatre. Il ne redevenait Hugo qu'une heure par jour,
apr?s sa sieste, pour faire des pages de cahier de vacances. Comme il
devenait ?vident que les ?v?nements de l'ann?e n'allaient pas l'aider ?
gu?rir de son ?nur?sie, ma m?re d?livra d?finitivement Jessica de ses
couches, m?me la nuit. La premi?re semaine, elle eut n?anmoins
plusieurs accidents. Elle jura que c'?tait parce qu'elle n'?tait plus
habitu?e ? dormir sans, mais obtint de ne pas en remettre.
Un matin, je changeai Choupinette et remarquai comme des pellicules
blanches sur son zizi. Inqui?te, j'appelais Am?lie. Elle examina et eut
l'air g?n?. Elle appela S?bastien et sortit de la salle de bain en
m'emmenant. Je lui demandai de quoi il s'agissait et si c'?tait grave.
Elle sourit et me dit que ?a voulait dire que Hugo grandissait et ?tait
un gar?on, malgr? ses allures de b?b? fille. S?bastien et Choupinette
rest?rent longtemps dans la salle de bain. Quand ils sortirent, le b?b?
?tait habill? avec une petite robe d'?t? et S?bastien l'amena dans son
parc, sur la terrasse. Toute la matin?e, j'essayai de lui parler
discr?tement, mais c'?tait impossible: il y avait toujours soit des
adultes soit Jessica pr?s d'elle. J'attendis l'apr?s-midi. Apr?s sa
sieste, je me proposai d'aller la r?veiller et de la changer. Apr?s
l'avoir nettoy?e, mais il n'y avait pas de trace blanche cette fois, je
la changeai en Hugo et lui demandai alors ce que c'?taient que ces
traces.
?S?bastien m'a expliqu? que j'ai eu ma premi?re ?jaculation la nuit
derni?re... Me dit-il.
- C'est-?-dire?
- Tu sais, tu as d? voir ?a en cours de sciences. Chez les gar?ons, on
a des testicules qui fabriquent des spermatozo?des. C'est comme ?a que
les papas font des b?b?s avec les mamans. H? bien quand on en fabrique
trop, il faut les ?jecter. S?bastien m'a expliqu? qu'on pouvait soit
faire ?a en le d?cidant soi-m?me, par exemple quand on fait l'amour,
soit que ?a se faisait tout seul dans son sommeil.?
? vrai dire, j'avais d?j? entendu parler de la masturbation par des
gar?ons de ma classe. Je ne m'?tais pas vraiment figur?e comment cela
fonctionnait. Quand Hugo m'expliqua ce que S?bastien lui avait expliqu?
? ce sujet, je compris qu'il ne pouvait pas le faire ? cause de ses
couches et de son pyjama.
?Mais Hugo? Demandais-je.
- Oui?
- Pour ?jaculer sans pouvoir te toucher, dans ton sommeil, tu as d?
faire un dr?le de r?ve?
- Oui. D'habitude, je me souviens rarement de ceux dans lesquels je
fais pipi. ?a m'arrive de r?ver que je suis aux cabinets et que je me
soulage, ou de r?ver de quelque chose qui me fait tr?s peur et qui me
fait rel?cher ma vessie, voire mon derri?re... Mais le plus souvent je
ne me souviens de rien.
Cette nuit, je me souviens bien. J'?tais dans une salle de danse, assis
au milieu, en tenue de b?b?-Choupinette, avec une couche, une grande
robe toute rose, un n?ud dans les cheveux et ma t?tine. Je portais une
poup?e habill?e comme moi. Autour de moi, il n'y avait que des gar?ons,
qui dansaient en rond et quand ils passaient devant moi, ils faisaient
une r?v?rence et certains venaient m'embrasser en me disant que j'?tais
une jolie petite fille. ? un moment, il y en a un qui est venu me voir
et qui m'a dit: ?Fais pipi pour moi petit b?b??. ? ce moment l?, j'ai
senti du liquide qui sortait de mon zizi. J'ai cru que je faisais pipi,
mais ce n'?tait pas la m?me sensation. J'ai eu des frissons partout. Je
me suis r?veill?. Apr?s, je me suis rendormi et j'ai compris ce matin
quand S?bastien m'a expliqu?.
- Tu lui as racont? ton r?ve?
- Oui.
- Qu'est-ce qu'il a dit?
- Que je devais vraiment aimer ?tre en b?b?-Choupinette et que je
devais ?tre tr?s content d'aller dans une ?cole de danse avec d'autres
gar?ons...?
Hugo eut peu d'accidents similaires pendant le reste des vacances, ou
tout au moins je ne les vis pas et il ne m'en informa pas. Apr?s un
mois d'ao?t pass? en famille ? la mer, ce fut le grand d?part.
S?bastien avait trouv? un poste dans un institut universitaire et un
appartement en banlieue parisienne, avec deux chambres et un petit
salon. Le?la et lui install?rent des meubles, puis nous v?nmes avec
Hugo pour qu'il installe sa chambre. Il acheta de nouveaux meubles et
laissa tout en place ? la maison. Il avait choisi quelques poup?es ?
emmener avec lui, mais la plupart rest?rent chez nous. La rentr?e ?tant
le lundi, nous laiss?mes les deux gar?ons le dimanche apr?s d?jeuner,
Jessica, nos m?res et moi rentrant chez nous et Le?la chez elle. Hugo
pleura un peu en nous embrassant, mais il ?tait n?anmoins heureux. Je
lui laissai un cadeau emball? dans du papier. Il l'ouvrit apr?s notre
d?part. C'?tait une carte sign?e de tous ses amis et de moi-m?me, lui
disant que nous l'aimions.
Apr?s la rentr?e, la routine reprit. Je fr?quentai les m?mes personnes,
dans le m?me coll?ge, Jessica passait en CE2, nos m?res travaillaient
et Hugo nous appelait tous les soirs pour prendre de nos nouvelles et
pour nous raconter sa journ?e. Il s'?tait fait des amis ? l'?cole, des
gar?ons et des filles, qui ?taient tous gentils avec lui. Il se
d?brouillait plut?t bien en danse, se faisait r?guli?rement f?liciter
par ses professeurs, et scolairement il redevint un bon ?l?ve.
S?bastien veillait sur ses devoirs. Tous les deux adoraient vivre
ensemble. Du mercredi au dimanche, Le?la les rejoignait. S?bastien
?tait pour Hugo comme le p?re qu'il n'avait jamais eu. Le?la, elle,
?tait un peu sa grande s?ur. D?laissant de temps en temps ses livres,
elle lisait avec lui des magazines pour adolescentes, lui apprenait des
?trucs de filles?, comme le maquillage. Ils parlaient mode, musique...
Parfois, elle l'habillait en fille et ils partaient tous les deux
l?cher les vitrines. Il invitait quelques fois des amis. Celui avec
lequel il avait le plus d'affinit?s restait Paul. Le fait qu'ils
n'aient pas le m?me ?ge n'?tait pas un probl?me pour eux. Au contraire,
ils se consid?raient comme deux fr?res, ou comme un parrain et un
filleul. Paul vivait dans un internat.
Ils prenaient le train ensemble le vendredi soir pour rentrer dans
notre r?gion. Chaque week-end, les retrouvailles avaient une allure
festive. Le moment des c?lins et des bisous durait toujours une
?ternit?, d'autant plus lorsque des membres de notre bande y
assistaient. Pour mes douze ans, j'invitai tout le monde ? passer la
nuit chez nous. Hugo m'offrit une superbe robe de soir?e bleue
turquoise en satin. Adrien, lui, m'offrit du papier ? lettre, un
journal intime, car il savait que j'en tenais un (m?me s'il n'avait pas
le droit de le lire), un stylo plume et, gliss?s dans le journal, 365
?bons pour un massage des pieds?, qu'il avait faits et imprim?s lui-
m?me. Il me dit que c'?tait le cadeau d'?lisa, m?me si c'est ?videmment
lui qui donnerait les massages. Elle lui avait aussi demand? de
commencer ? tenir lui-m?me un journal intime. Il devait ?crire au moins
deux pages par jour et elle et moi y aurions acc?s librement. J'offris
? tout le monde un bon pour un massage.
? partir de mon anniversaire, fin septembre, nous organisions avec nos
amis des soir?es pyjama presque chaque samedi. Parfois, surtout quand
nous ?tions chez moi, nous nous d?guisions.
Je demandai un jour ? Hugo s'il continuait ? avoir des accidents ?de
grand gar?on?. Il me r?pondit que oui, mais sans r?gularit?, parfois
plusieurs fois dans la semaine, parfois ? pr?s d'un mois d'intervalle.
Il ne s'en rendait pas toujours compte ou ne s'en souvenait plus
forc?ment le matin. Il avait ?t? atrocement g?n? la premi?re fois que
Le?la l'avait chang? apr?s. Mais elle lui avait dit que c'?tait naturel
et qu'il ne devait pas avoir honte. Je lui demandai s'il avait d?j?
essay? de le d?clencher lui-m?me. Bien s?r, le soir c'?tait impossible
avec sa tenue, mais il aurait pu dans la journ?e. Il me r?pondit que
non, m?me s'il avait entendu que les gar?ons qui le faisaient
trouvaient cela tr?s agr?able.
Un peu plus tard, apr?s son douzi?me anniversaire, je demandai ? Adrien
si cela lui ?tait d?j? arriv?. Il me r?pondit qu'il avait eu un
accident nocturne une fois et que par la suite il avait commenc? ? se
masturber de temps en temps. Il ne voulut pas me r?pondre quand je lui
demandai ? quoi il pensait pour se stimuler. Je lui demandai si c'?tait
? moi. Il rougit et se tut. J'interpr?tai cela comme un aveu. J'exigeai
alors qu'il cesse de m'associer, fut-ce uniquement dans son esprit, ?
ses pratiques d?go?tantes. J'ajoutai que d?sormais je ne voulais plus
qu'il se touche du tout et je le mena?ai de demander ? ?lisa de le
surveiller s'il ne me promettait pas de s'arr?ter Il jura. Je n'avais
aucun moyen de v?rifier, mais il me suffisait de le regarder dans les
yeux pour savoir s'il me mentait ou non. Chaque jour, donc, quand nous
nous retrouvions tous les deux, je l'interrogeai pour savoir s'il
continuait de se retenir.
Il lui arrivait, comme ? Hugo, d'avoir des accidents. Ils ?taient cause
d'un grand embarras, car sa m?re, bien qu'elle ne lui en parl?t jamais,
voyait bien les taches sur ses pantalons de pyjamas. Surtout, comme il
dormait dans la m?me chambre que ses s?urs, il devait masquer son
entre-jambe humide le matin. Un jour ?lisa s'en rendit compte et crut
qu'il avait fait pipi au lit. Elle se moqua de lui et courut le dire ?
leurs parents.
En voyant ce qui arrivait ? leur fils, ils furent aussi g?n?s que lui.
Comment, en effet, expliquer ? une fille de neuf ans, mais aussi ?
Marine qui allait en avoir quatre, que ce qui arrivait ? leur grand
fr?re de douze ans n'?tait pas ce qu'elles croyaient? Ils rest?rent
?vasifs, expliquant de mani?re peu convaincante qu'il s'agissait de
transpiration, mais song?rent surtout qu'il allait ?tre temps de
d?m?nager dans un appartement o? chaque enfant pourrait avoir sa
chambre! ?lisa fit semblant de croire leur explication, puis elle se
rua sur le journal intime de son fr?re pour y trouver une r?ponse plus
plausible. Adrien dut lui fournir de plus amples explications, en la
suppliant de ne pas r?p?ter ? ses parents ce qu'il lui avait dit.
Il vint me trouver le jour m?me ? la r?cr?ation du matin et me supplia
de le laisser se masturber de temps en temps pour que ces situations ne
se reproduisent pas. Je le pris par la main et l'emmenai dans les
toilettes. Nous nous enferm?mes dans une cabine, je lui baissai son
slip et son pantalon et lui dis de me montrer comment il faisait. Tout
penaud, mais n'osant argumenter face ? moi, en outre avec la peur que
quelqu'un l'entende ? l'ext?rieur, il commen?a son affaire. Apr?s plus
de cinq minutes d'efforts, l'heure de la reprise des cours approchait
et il ne parvenait toujours pas ? s'exciter. Je lui dis de remonter son
pantalon et le fis sortir. En classe, il ?tait tout rouge et il
transpirait. Quelqu'un l'avait vu sortir des toilettes avec moi. Des
copains ? lui firent quelques plaisanteries sur nous, mais il ne leur
r?pondit pas et essaya de se concentrer sur le cours. En sortant, je
lui dis qu'il avait rat? sa chance et qu'il devrait continuer de
s'abstenir jusqu'? nouvel ordre.
Je le fis attendre quinze jours avant de l'emmener chez moi un apr?s-
midi o? nous finissions t?t. Jessica ?tait ? l'?cole et mes m?res au
travail. Nous sortions de cours de sport, o? j'avais beaucoup
transpir?. Nous all?mes dans ma chambre. Je lui dis que s'il voulait se
faire plaisir, il devait d'abord me faire plaisir. Je lui demandais de
me masser les pieds. Il dut ensuite embrasser chacun de mes orteils,
les sucer, l?cher ma plante des pieds, nettoyer mes chaussures avec sa
langue, en respirer l'int?rieur et inhaler mes chaussettes. Je lui
ordonnai apr?s de l?cher mes jambes, d'embrasser mes genoux et enfin
mon post?rieur. Je le b?illonnai avec mes chaussettes et lui mis le nez
entre mes fesses. Alors qu'il inspirait, je l?chai un pet dans ses
narines. Il dut encore sentir, l?cher et embrasser mes aisselles. Je ne
connaissais pas grand chose aux principes des hormones et des
ph?romones, mais sans doute que la promesse du droit de se masturber
excita Adrien. Il semblait prendre du plaisir ? tout ce qu'il faisait.
Il agissait rapidement, m'ob?issait comme le mieux dress? des toutous.
Je lui disais de se calmer, d'agir plus lentement, faute de quoi il
serait priv? de r?compense. Voyant comme il jouait le jeu, plus que
d'habitude, je fis durer le plaisir. Quand il crut en avoir fini, je
lui fis subir encore toutes sortes d'humiliations. Je le fis ramper
dans le couloir en poussant une balle avec son nez, embrasser les pieds
de toutes les poup?es et peluches de Hugo et de Jessica, avaler mon
crachat et m?cher un chewing-gum que j'avais entam?... Il y montrait
encore de l'enthousiasme!
J'?tais ? court d'imagination. Je lui dis alors: ?Esclave! Je veux que
tu supplies ta d?esse de te donner un gage. Il faut que tu imagines
toi-m?me ce gage. Il doit ?tre dr?le et agr?able pour moi et humiliant
et d?sagr?able pour toi!? Adrien se mit ? genoux et se prosterna devant
moi. Il dit alors: ?' D?esse Margaux, votre esclave vous supplie de le
laisser ?tre votre poup?e, de l'habiller avec une robe et des couches
et de lui mettre une fess?e quand il les aura salies.? Comme je lui
accordai son ?v?u?, il embrassa plusieurs fois le sol en disant:
?Merci, merci, merci D?esse Margaux!?
En le d?shabillant, je vis que son sexe ?tait raide. Je le grondai en
lui ordonnant d'arr?ter de ?bander?. Il se concentra et parvint ? le
ramollir un peu. Je lui mis une couche, une culotte en plastique, une
paire de collants, un body et une robe de Choupinette. Je le maquillai,
lui mis un n?ud dans les cheveux et une t?tine dans la bouche. Je
m'assis sur mon lit et lui dis: ?Fais une r?v?rence pour moi, poup?e-
esclave!? Il en fit une. Je lui dis qu'elle ?tait mal faite et le fis
recommencer de nombreuses fois. Puis je lui dis de se retourner vers
mon armoire, qui ?tait dot?e d'un miroir en pied. ?Fais ta r?v?rence
devant la glace, que tu voies comme tu es ridicule!?
Je lui fis ensuite salir sa couche. Je lui mis une s?rie de fess?es qui
ne lui firent pas tr?s mal mais le firent rougir encore plus
qu'auparavant. Je l'envoyai dans la salle de bain jeter sa couche et se
laver. Il revint dans ma chambre tout nu avec la couche dans un sac
plastique, comme je lui avais demand?. ?Il se fait tard. Mes m?res ne
vont pas tarder ? rentrer. On s'est bien amus?. Tu devrais peut-?tre
partir maintenant et tu te masturberas une prochaine fois...?, lui dis-
je. Une larme coula sur sa joue. Son sexe, semi-gonfl? quand il ?tait
entr? se r?tr?cit soudainement. J'?clatai de rire devant ce spectacle.
?Je rigole! J'ai bien envie de voir ? quoi ?a ressemble. Alors vas-y.
Comme tu m'as bien ob?i pendant deux heures et demi, je te donne deux
minutes et demi pour te faire du bien!
- Merci D?esse Margaux!?, s'?cria-t-il.
Il me demanda s'il pouvait prendre des mouchoirs ou du papier-toilettes
pour y d?verser sa semence. Je lui dis de faire au-dessus de la couche.
Il s'assit sur une chaise, la d?plia devant lui et se masturba sous mes
yeux. Il mit moins de deux minutes ? jouir. Il avait un air b?a. Je lui
tendis un mouchoir pour qu'il termine de s'essuyer. Il le remit dans la
couche, la replia et la renferma dans le sac en plastique.
- ?Merci Margaux!?, me dit-il, en se laissant crouler sur sa chaise.
Son excitation termin?e, j'avais perdu mon titre de d?esse. Mais il
savait toujours rester ? sa place et me remercier de la moindre
concession, eut-elle ?t? consentie apr?s des semaines de frustrations
et une multitude d'humiliations. Je l'embrassai sur la bouche et le
laissai repartir, avec ? la main le sac contenant sa couche pour qu'il
le jette un peu plus loin sur son chemin.
Peu avant les f?tes de fin d'ann?e, Adrien vint me voir les larmes aux
yeux. Ses parents avaient d?cid? de d?m?nager. Ils n'avaient trouv?
qu'un seul appartement ? la fois dans leurs moyens financiers, assez
proche de leurs lieux de travail et avec assez de chambre pour chaque
enfant. Et cet appartement ?tait dans une autre ville, pr?s d'un autre
coll?ge. Cela voulait dire que d?s la rentr?e de janvier, Adrien
changerait d'?tablissement. Je me retins devant lui et me moquai m?me
un peu en lui disant qu'il devrait s'habituer ? ne plus me suivre toute
la journ?e comme un petit chien. Mais en rentrant chez moi, j'allai
dans ma chambre et me mis ? pleurer moi aussi.
Cela g?cha un peu les f?tes pour moi, m?me si nous pass?mes de tr?s
joyeux r?veillons avec Hugo, S?bastien et Le?la. Bien s?r, Adrien et
moi allions continuer ? nous voir le week-end. Nos parents ?taient amis
et cela faciliterait bien les choses. Pourtant, cela fit un grand
changement. ? l'?cole, notre bande perdait son dernier membre masculin,
et accessoirement celui avec qui nous nous amusions le plus!
Dans son nouveau coll?ge, Adrien ne tarda pas ? se faire des amis,
principalement des gar?ons. Il passait le plus clair de son temps sur
les terrains de foot ou de basket. Un samedi de f?vrier, je l'invitai ?
venir ? la maison. Il me r?pondit qu'il ne pouvait pas car il avait un
match avec des copains. Je lui fis litt?ralement une sc?ne au
t?l?phone. Il me demanda d'?tre compr?hensive et me dit qu'il viendrait
au moins le soir pour la traditionnelle soir?e pyjama. Comme s'il me
faisait une concession! Je lui raccrochai au nez. Hugo remarqua que
j'?tais tr?s en col?re, il vint tenter de me raisonner, me prit par le
bras, me parla doucement en me disant que je ne pouvais pas ?tre aussi
exigeante. Il me rappela que moi-m?me il m'arrivait de sortir avec mes
amies sans Adrien. Je r?pondis que ce n'?tait pas la m?me chose, car
nous avions une relations o? je commandais. Je compris en disant cela
que j'?tais all?e trop loin. Hugo rappela Adrien et lui dit de venir le
soir. J'allai m'excuser aupr?s de lui et lui dis que je ne l'emp?cherai
plus de sortir avec ses copains. Adrien m'annon?a alors qu'il ne
viendrait pas le week-end suivant car il ?tait invit? chez un de ses
amis.
De week-end en week-end, il prit progressivement ses distances. Au tout
d?but, il m'appelait tous les jours au t?l?phone. Puis, il ne le fit
plus que deux ou trois fois par semaine, voire une seule fois. Je le
lui reprochai, mais il me dit que je n'avais qu'? l'appeler moi aussi.
Quand il venait ? nos soir?es, il n'?tait plus aussi dr?le, il se
laissait moins faire, jouait moins le jeu quand nous lui parlions comme
? un b?b?, refusait parfois d'aller chercher tout et n'importe quoi ?
la cuisine... Il avait une attitude de plus en plus ?nervante pour moi.
Il faisait la bise ? toutes les filles, serrait la main et Hugo et
m'embrassait sans m?me que je l'ai autoris?. Il restait gentil avec
tout le monde, mais se d?sint?ressait de nos centres d'int?r?ts, les
v?tements, la musique, les stars, les histoires d'amour... Plut?t que
de jouer ? des jeux ou de regarder des films ? l'eau de rose, il
proposait que nous regardions des s?ries ? la t?l?vision. Jessica qui
?tait amie avec ?lisa me rapporta que chez lui aussi il avait chang?.
Il ne se laissait plus faire par sa petite s?ur, refusait de r?pondre ?
ses chantages. Un jour, il lui avait m?me mis une claque alors qu'elle
exigeait de lui qu'il s'habille en fille et mena?ait de lui mettre une
fess?e. Puis il ?tait parti en la laissant pleurer pour jouer ? des
jeux vid?os.
? la fin des vacances de printemps, durant lesquelles nous ne nous
?tions pas vus du tout parce qu'il ?tait parti chez un copain, je
l'appelai et lui dis de venir ? la maison une apr?s-midi. Hugo n'?tait
pas l? puisque ses vacances ?taient d?cal?es par rapport aux n?tres.
Nous mont?mes dans ma chambre. D?s que la porte fut ferm?e, il se jeta
sur moi pour m'embrasser. Je le repoussai et lui dit que c'?tait ? moi
de d?cider quand il pouvait m'embrasser. ??a c'?tait avant Margaux, ?
l'?poque o? tu d?cidais de tout. Mais maintenant c'est termin?.? Il
ajouta que d?sormais il n'ob?irait plus aux ordres de sa s?ur ou aux
miens, que d'ailleurs il avait recommenc? ? se masturber sans mon avis
et qu'il en avait marre de passer ses samedis soirs avec les filles. Il
voulait que nous nous voyions seulement tous les deux, quand il en
avait envie. J'?tais stup?faite. Je commen?ai par ne pas savoir quoi
dire, puis je lui demandai s'il m'aimait encore. Il me r?pondit qu'il
pensait que oui et me retourna la question. Je lui r?pondis que je ne
savais pas trop. Nous discut?mes longuement pour conclure d'un commun
accord que nous nous ?tions trop ?loign?s l'un de l'autre et que nous
n'?tions plus sur la m?me longueur d'onde sur ce que voulait dire
sortir ensemble. Apr?s nous ?tre enlac?s, nous nous s?par?mes. Il
appela ses parents pour qu'ils viennent le chercher. Les mois suivants,
nos parents continuaient de se voir, mais quand les uns allaient chez
les autres, Adrien et moi nous d?brouillions pour ne pas ?tre pr?sents.
Il ne donna plus de nouvelles ? mes amies. Seul Hugo, que j'avais
appel? imm?diatement apr?s cette rupture, eu un peu de ses nouvelles
par t?l?phone les premiers jours - quand je manquais encore ? Adrien -
puis par mail pendant quelques mois... Puis plus rien.
Il faut dire que Hugo avait d'autres soucis en t?te dans cette p?riode.
Alors que tout se passait bien dans ses ?tudes et dans sa vie, il
commen?a ? souffrir atrocement pendant ses s?ances de danse. Il fut
examin? par le kin?sith?rapeute de son ?cole. Celui-ci d?cela une
?fracture de fatigue m?tatarsienne?: ses orteils ?taient cass?s et son
pied lui faisait mal durant les exercices. Le m?decin lui expliqua
qu'il lui faudrait arr?ter la danse jusqu'? la fin de l'ann?e, avant de
repasser un examen pour savoir s'il pourrait reprendre ? la rentr?e. Ce
genre de blessures ?tait fr?quent dans l'?cole de danse de Hugo, dans
toutes les ?coles de danse sans doute. Certains ?l?ves en avaient
souffert et avaient pu reprendre par la suite. Mais d'autres avaient
?t? oblig?s d'arr?ter d?finitivement.
Il garda espoir jusqu'? la fin de l'ann?e, continuant ? avoir des
r?sultats scolaires excellents et ? assister aux cours de danse, assis
sur le c?t?. S?bastien, Le?la, Am?lie et ses amis de l'?cole essayaient
de le rassurer, mais tout en commen?ant ? lui faire d?dramatiser
l'?ventualit? qu'il ne puisse pas reprendre l'ann?e suivante.
Fin juin, Hugo appela ? la maison. Je d?crochai. Je savais qu'il venait
d'avoir les r?sultats de son test. ?Alors? Demandais-je
- Bonne nouvelle, je reviens ? la maison l'ann?e prochaine...?
M'annon?a-t-il en essayant de faire de l'humour. Mais il se mit
imm?diatement ? pleurer. Ses tests avaient ?t? n?gatifs et il lui
faudrait encore plusieurs mois de soins sans sport. Non seulement il
prendrait trop de retard sur le programme, mais aucune ?cole
n'accepterait de prendre le risque de lui faire recommencer la danse
apr?s cette blessure. J'essayai de le r?conforter, disant ce qui me
passait par la t?te. Je finis par lui passer Am?lie.
Elle m'expliqua par la suite que Hugo s'?tait pr?par? ? cette
possibilit? et ne le prenait pas si mal. Certes il pleurait, car il
?tait d??u de mettre d?j? un terme ? ses r?ves de carri?re dans la
danse. Mais une blessure plus grave aurait pu arriver plus tard, lui
laissant des traces ? vie et l'emp?chant de danser ? jamais. Il aurait
alors fait plusieurs ann?es d'?tudes pour rien. L?, il pourrait
reprendre en amateur une fois gu?ri.
Partie 27: Les retours
(ann?e 4, d?cembre-mars)
La routine reprit l'ann?e suivante. J'?tais en quatri?me, Jessica en
CM1 et Hugo entra en troisi?me, se r?int?grant sans probl?me au
coll?ge, ? notre bande d'amis et ? notre foyer. S?bastien et Le?la
venaient nous voir souvent le week-end. Pour ses 14 ans, Le?la l'emmena
pour un week-end de shopping ? Paris. Elle et S?bastien payaient le
voyage et l'h?tel et tout le monde donna de l'argent pour qu'il puisse
s'acheter autant de v?tements que possible. Il avait une coquette
somme.
Arrivant ? Paris d?s le vendredi soir, il en profita pour voir son ami
Paul ? la gare, qui s'appr?tait ? prendre le train dans l'autre sens.
Ils purent boire un verre pendant une heure environ. Paul ?tait inquiet
car son d?but d'ann?e ne se passait pas bien. Il avait beaucoup de mal
? suivre le niveau des cours, il souffrait de plusieurs blessures
l?g?res mais qui devenaient handicapantes. Son conseil de classe allait
se tenir la semaine suivante et il redoutait un renvoi.
Pour ne pas attirer l'attention dans les boutiques, Hugo passa les deux
jours entiers habill? en jeune fille. C'?tait la premi?re fois qu'il
revenait ? Paris depuis son abandon de l'?cole. Mais la f?erie des
grands magasins lui fit oublier ses malheurs. En revenant, il nous
montra la garde-robe qu'il s'?tait acquise. N'importe quelle fille de
son ?ge en eut ?t? jalouse. C'?tait d'ailleurs un peu mon cas! Il avait
aussi choisit des robes plus enfantines - ?pour b?b?-Choupinette? nous
dit-il.
Enfin, durant le week-end, Hugo apprit en avant-premi?re une grande
nouvelle: Le?la et S?bastien avaient d?cid? de se marier l'?t? suivant!
Et ils avaient trouv? une affectation dans notre r?gion. Ils allaient
donc emm?nager pr?s de chez nous!
Nos retrouvailles pour les f?tes furent l'occasion de planifier
l'?v?nement. Le?la demanda ? Jessica et moi d'?tre, avec ses ni?ces,
ses demoiselles d'honneur et S?bastien demanda ? Hugo d'?tre, avec son
meilleur ami, son t?moin. Hugo sembla un peu d??u de ne pas ?tre
demoiselle d'honneur, mais il comprenait bien que dans un tel
?v?nement, avec les amis du couple et la famille de Le?la qui ne le
connaissait pas, ce n'?tait pas possible. Il demanda ? Le?la si elle
avait d?j? sa robe et celles de demoiselles. Elle lui dit que non, mais
qu'elle ferait appel ? ses conseils pour choisir.
Un jour, elle passa devant sa chambre et aper?ut des dessins tra?nant
sur son lit. Ayant habit? un an avec lui, elle savait qu'il dessinait
souvent des robes pour s'amuser. Elle regarda les grandes feuilles
cartonn?e et trouva, griffonn?s au crayon ? papier, des mod?les de
robes de mari?e. Sur plusieurs, Hugo l'avait m?me dessin?e les portant.
Elle vint le trouver dans le salon o? il ?tait assis avec moi. Elle
tenait un dessin dans la main: ?Hugo, je ne voulais pas fouiller dans
tes affaires, mais j'ai trouv? ?a sur ton lit...
- Ah, oui, c'est pas grave... C'est juste des dessins que j'ai fait en
pensant ? ta robe de mari?e...
- Et cette robe est magnifique Hugo! Maintenant que je l'ai vue, je
sais que c'est celle-l? que je veux!
- Ah... Oui, moi aussi c'est ma pr?f?r?e, je me suis inspir? de
plusieurs mod?les que j'ai vus sur internet et dans les grands magasins
? Paris. J'ai m?lang? plusieurs styles...? Il s'en suivit une longue
explication sur chaque d?tail de la robe. Il reprit des feuilles et un
crayon pour dessiner certains aspects en gros plan...
?Tu as l'air d'avoir r?fl?chi ? chaque d?tail! Lui dis-je.
- Bien s?r... Je le fais souvent pour des v?tements que j'imagine.
- Et tu en as d?j? r?alis?s? Demanda Le?la.
- Non, pas vraiment. Parfois j'aide maman et Monique ? faire des
mod?les. Mais je n'ai jamais encore r?alis? un des miens... R?pondit-
il.
- Hugo... J'ai une tr?s, tr?s, tr?s grande faveur ? te demander, dit
Le?la... Accepterais-tu d'?tre mon couturier, de r?aliser cette robe
pour moi?
- Tu plaisantes? J'adorerais bien s?r, mais je ne pourrais... Enfin je
ne saurais pas... Si je rate...
- ?coute, on a plusieurs mois encore, tu vis avec des couturi?res
professionnelles qui ont tout le mat?riel n?cessaire ici et ? leur
travail... Et tu es tellement perfectionniste que je sais que tu ne
rateras pas! Alors, si vraiment tu es d'accord, j'adorerais que tu me
fasses cette robe! S'il-te-pla?t, s'il-te-pla?t, s'il-te-pla?t!?, dit-
elle en tr?pignant comme une petite fille.
Hugo est-il vraiment capable de dire non? Avait-il m?me envie de dire
non? En tous cas, il accepta!
Ma m?re fut associ?e ? la r?alisation. Elle examina attentivement le
projet de Hugo, y fit quelques retouches. Elle passa commande de tissu
aupr?s du fournisseur de son entreprise et loua des machines ? coudre.
Elle enseigna ? Hugo leur maniement, ? faire les choix des tissus, ?
prendre les mesures de Le?la... Ils y travaill?rent sans rel?che de la
fin des vacances jusqu'au d?but du mois de mars. Quand Le?la vint avec
S?bastien passer un week-end chez nous, elle put voir et essayer sa
robe finie. Elle n'en revenait pas, et nous non plus: elle ?tait
exactement comme sur le dessin. Elle ?tait magnifique! Le jupon
ondoyait en cinq cercles. Le buste en satin ?tait d?collet?, droit avec
des lacets dans le dos, finement drap? et brod? de dentelle. Il
s'?vanouissait dans une grande jupe de tulle avec une longue tra?ne. Le
voile ?tait incrust? de perles et brod? de dentelle sur les c?t?s.
?Et maintenant, vous vous attaquez aux robes des demoiselles d'honneur?
Demandais-je en plaisantant ? Hugo durant le repas. Tout le monde se
mit ? rire, sauf ma m?re et Le?la.
- Et pourquoi pas? Demand?rent-elles.
- Hugo, je suis s?re que tu as r?fl?chi ? des robes de r?ve! Dit ma
m?re.
- Heu, oui... Enfin un peu... Mais c'est pas s?rieux... Je veux dire,
je suis pas un vrai couturier.
- Franchement, ce que tu as fait l?, c'en est digne. Dit Am?lie.
- Arr?te d'?tre timide ? la fin! L?chais-je. Montre-nous tes dessins!?
Hugo rougit et alla dans sa chambre. Il revint avec une planche o? il
nous avait dessin?es, Jessica et moi, dans des robes extraordinaires!
Elles ?taient roses, bien s?r. Le bustier ?tait en forme de corset
?lastique et les manches bouffantes. Une superposition de jupons cr?ait
un volume et un effet bouffant avec un cerceau souple positionn? en
bas. Une ceinture brod?e d'une grosse fleur couronnait le tout. Cette
robe me faisait penser ? celles que nous avions port?es quelques ann?es
avant de conna?tre Am?lie et sa famille, Jessica et moi, ? un mariage.
C'?tait aussi la premi?re robe que Hugo avait port?e dans notre jardin.
Il s'en ?tait inspir?, c'est s?r. Mais je crois que son projet ?tait
encore plus beau. Pour moi, elle ?tait un peu enfantine, mais je savais
que je ferai honneur ? Hugo en la portant.
?Mais c'est impossible! Il y aura quatre demoiselles d'honneur, on ne
pourra pas faire tout ?a d'ici juillet! S'?cria Hugo.
- On a fait la robe de Le?la en deux mois, avec le voile, les
broderies... L?, ?a ira plus vite. Et peut-?tre que les demoiselles
d'honneur voudront nous donner un coup de main! R?pondit ma m?re.
- Ho oui! Tout ce que vous voudrez pour que je porte cette robe!
Rench?rissais-je.
- Mais alors... Est-ce que... Si on en fait quatre, on pourrait aussi
en faire une cinqui?me... ? ma taille par exemple... Murmura Hugo.
- Bien s?r! Tout ce que tu voudras mon ch?ri!? Acquies?a ma m?re.
Les jours suivants, notre cave fut transform?e en atelier. Nous
all?mes, Am?lie, ma m?re, Hugo, Jessica et moi, acheter le tissu. C'est
lui qui fit tous les choix. Nous invit?mes aussi nos amies ? voir
l'avanc?e du travail. Elles donn?rent des coups de mains
occasionnellement. C'?tait de toutes mani?res leur seule mani?re de
nous voir, Hugo et moi, en dehors du coll?ge, car sit?t les cours
finis, nous courrions ? la maison pour poursuivre ce que nous avions
laiss? la veille avant de nous coucher.
Une apr?s-midi, cependant, nous f?mes une exception. Devant le coll?ge,
nous attendaient Anne-Sophie, la grande s?ur de Marie-Cl?mentine,
Suzanne, la s?ur de Clara - elles ?taient toutes deux ?g?es de 17 ans
et ?l?ves en premi?re au lyc?e situ? tout pr?s du coll?ge - et Paul,
leur ami et ancien camarade d'?cole de Hugo! Celui-ci avait fini par
?tre pouss? dehors de l'?cole, suite ? des probl?mes physiques qui
l'emp?chaient de progresser autant que souhait?. Ils nous propos?rent
d'aller boire un verre. C'?tait la premi?re fois que nous tra?nions
avec Marie-Cl?mentine et Suzanne. Nous les connaissions, car nous
allions souvent les uns chez les autres avec leurs s?urs. Elles avaient
toujours ?t? gentilles avec nous. Mais ?a n'allait pas plus loin. Nous
nous retrouvions donc, notre ?bande des huit? (Celia, Clara, Hugo,
In?s, Marie-Cl?mentine, Soraya, Yasmine et moi) ? la terrasse d'un caf?
avec ces lyc?ens. Paul s'assit ? c?t? de Hugo et lui posa beaucoup de
question sur ce qu'il faisait depuis qu'il avait arr?t? la danse. Hugo
lui parla de la couture et lui d?crivit en d?tail les robes du mariage.
De temps en temps, d'autres conversations se lan?aient ailleurs autour
de la table, mais Paul restait suspendu ? ses l?vres.
Le lendemain, il ?tait de nouveau ? la sortie du coll?ge, seul cette
fois. Il nous salua et dit qu'il passait dans le coin, car il devait
apporter des papiers d'inscription au lyc?e. Le samedi soir, nous
d?cid?mes, Hugo et moi, de rester ? la maison pour travailler sur les
robes. Les filles all?rent chez Clara. Elles nous racont?rent le lundi
que sa s?ur avait invit? Paul, qui avait eu l'air d??u en apprenant que
nous ne venions pas. Puis, le soir m?me, nous tomb?mes sur lui sur le
chemin entre le coll?ge et la maison. Il nous salua et s'arr?ta
quelques instants pour bavarder. Il y avait Hugo, Celia, Yasmine et
moi. Paul n'?tait pas particuli?rement d?sagr?able avec nous, les
filles, mais c'est surtout ? Hugo qu'il parlait.
En repartant, Hugo nous dit: ?C'est dr?le, on n'arr?te pas de le
croiser depuis qu'il est revenu.? Nous ?clat?mes de rire. Il ne comprit
pas pourquoi. Celia lui prit le bras et le for?a ? s'asseoir sur un
banc: ?Mon ch?ri, tu crois que c'est par hasard qu'on tombe sur lui?
Demanda-t-elle.
- Ben... oui... R?pondit-il.
- Il habite de l'autre c?t? de la ville. Ce n'est pas du tout le chemin
entre le lyc?e et chez lui par ici... - Ni devant le coll?ge. Ajouta-t-
elle, en le regardant droit dans les yeux.
- Ah... Mais peut-?tre qu'il avait des courses ? faire ou quelque
chose, proposa-t-il.
- Et, demanda Yasmine, tu trouves ?a normal qu'on aille boire un verre
avec Suzanne et Anne-Sophie? Ou que Suzanne soit chez elle un samedi
soir, comme par hasard un soir o? tu devais venir chez elle, comme par
hasard avec lui??
Hugo ne savait pas quoi r?pondre et ne comprenait manifestement pas o?
elles voulaient en venir.
- ?coute, Hugo, je t'adore, mais heureusement que tu es plus rapide
pour dessiner des robes que pour comprendre les hommes! Dit Celia en
riant.
- Qu'est-ce que tu veux dire? Demanda-t-il, l'air h?b?t?.
- Ce que je veux dire, c'est que Paul cherche ? te voir, ? te parler, ?
?tre avec toi...
- Ah oui... Parce qu'il a du arr?ter la danse comme moi! Il faut que je
lui donne des conseils...
- Crois-moi, si quelqu'un doit donner des conseils, ce n'est pas toi
mon b?b?! Coupa Celia.
- Bon, on lui dit? Interrompais-je.
- Me dire quoi ? la fin?! Demanda Hugo.
- Hugo. Tu as 14 ans maintenant. Et Paul en a 17. On a un ?ge o? on
commence ? s'int?resser ?... Comment te dire... Aux choses de l'amour!
Expliqua Celia, comme si elle s'adressait ? un petit enfant.?
Hugo hocha la t?te.
?Et tu sais que parfois, l'amour ce n'est pas entre un homme et une
femme, poursuivit-elle.
- Oui, maman et Monique par exemple... Dit-il.
- Tout ? fait. Et ?a peut aussi ?tre entre deux gar?ons.
- Oui, je sais...?
Il y eut un blanc. J'encha?nai: ?Et toi? Tu es plut?t int?ress? par les
filles ou par les gar?ons?? Hugo devint rouge comme une tomate. Il
balbutia, s'?touffa, chercha des yeux s'il pouvait s'enfuir de ce banc!
Mais Yasmine et moi ?tions assises de part et d'autre et Celia se
tenait droit devant lui.
?Je sais pas... J'y ai jamais vraiment r?fl?chi...
- Hugo, mon chou... Quand tu regardes une fille, tu te dis quoi?
Qu'elle a de beaux seins et que tu aimerais coucher avec elle, ou que
tu aimerais porter la m?me robe? Demanda Celia.
- Heu... Ben tu sais... J'aime bien regarder les robes.
- Et tu aimes bien en porter aussi, ajouta-t-elle.
- Oui. Et non, j'ai jamais regard? une fille en me disant que je
voulais coucher avec elle.
- Et dans les films, tu t'imagines plut?t ? la place du h?ros qui
embrasse la femme... Ou ? la place de la femme? Demandais-je.
- Heu... Oui, c'est vrai, je me suis d?j? imagin? ? la place de la
femme. J'ai m?me d?j? r?v? de ?a. Dit-il, r?fl?chissant ? haute voix.
- Hugo, si tu as besoin de temps, c'est pas grave... Lui dis-je tout
doucement.
- Du temps pour quoi?! S'?cria Celia. ?coute Hugo, on t'aime, on te
respecte totalement comme tu es, on n'a jamais eu de probl?me ? te
faire essayer nos robes, ? te maquiller ou m?me ? te changer tes
couches! Alors c'est pas maintenant que tu vas faire ta timide! Tu te
vois sortir avec une femme?!
- Non, je ne me vois pas... Murmura-t-il.
- Tu imagines te mettre tout nu dans un lit avec une de nous?
- Non...
- Et avec Paul, tu l'imagines te prendre dans ses bras et d'embrasser
sur la bouche, tourner sa langue en profondeur, te caresser les
cheveux, te porter dans ses bras et te d?poser dans son lit?
- Heu... Oui... Je l'imagine.
- Bon, alors cherche pas et arr?te de le faire attendre. Il est
amoureux de toi. Tu es amoureux de lui, tu lui envoies un texto pour
lui proposer de boire un verre demain apr?s les cours et tu te pr?pares
? entrer dans l'adolescence!?
Comme d'habitude, Celia y allait fort... Mais elle avait raison. Deux
larmes coul?rent sur les joues du pauvre Hugo. Il reprit ses esprits:
?Pardon, c'est juste que... Je sais, c'est b?te. On me traite de ?p?d??
tout le temps depuis l'?cole... Bien s?r que je savais. Et Paul a
toujours ?t? gentil avec moi, et protecteur... C'est un peu comme
S?bastien... Et il aime les gar?ons. Oui, pardon. Bien s?r que je
suis... Hum... Homo.
- De toutes fa?ons... Il faudra bien quelqu'un pour changer les couches
de b?b?-Choupinette quand tu seras grande! C'est pas ta maman ou
S?bastien qui le feront toute ta vie! Ajouta Celia.
- Oui, tu as raison... Et Paul... Il est d?j? venu dormir chez moi ?
Paris. Il m'a d?j? vu en Choupinette. Il me trouvait mignon...?
En rentrant, nous ne parl?mes pas de tout cela ? nos m?res. Le
lendemain, Paul l'attendit ? la sortie du coll?ge. Il nous salua
bri?vement et partit avec Hugo. Nous lui f?mes des signes
d'encouragement peu discrets, ce qui le fit rougir et fit rire Paul. Au
caf?, ils discut?rent de choses et d'autres. Puis Paul demanda: ??a te
dirait de venir chez moi? Mes parents et mon fr?re ne sont pas l?. Et
j'ai une cousine qui a laiss? chez moi une petite robe rouge qui
t'irait ? ravir. Elle fait ? peu pr?s la m?me taille que toi.? Hugo le
suivit. Ils entr?rent dans l'appartement. Paul lui pr?senta la robe.
Hugo se d?shabilla. Il rougit en voyant la bosse qui se formait dans
son slip. Il enfila vite la robe. Paul fit semblant de ne pas noter. Il
s'approcha de lui, tira la fermeture dans son dos et se mit face ? lui
pour rajuster la robe. ?Elle te pla?t? demanda-t-il en chuchotant dans
son oreille.
- Oui, beaucoup, murmura Hugo
- Alors je te la donne. En fait, je n'ai pas de cousine, je l'ai
achet?e pour toi?, dit Paul.
Et il l'embrassa sur la bouche. Le baiser dura longtemps. Ils se
caress?rent. Hugo remarqua qu'il n'?tait pas le seul ? avoir une bosse
sous la ceinture. Ils s'allong?rent sur le lit. Ils continu?rent ? se
caresser et ? s'embrasser.
?C'est la premi?re fois que tu sors avec un gar?on? Demanda Paul.
- Oui. En fait, j'ai compris que hier que... Enfin, avant je ne m'?tais
pas pos? la question. Et je ne suis jamais sorti avec une fille. Je
crois que c'est pas mon truc... Et toi?
- Moi non plus, les filles c'est pas mon truc. J'ai essay? quelques
fois. J'ai m?me fait l'amour avec une. Mais on ne peut pas faire
semblant toute sa vie, alors autant regarder la v?rit? tout de suite.
- Et toi, tu es d?j? sorti avec des gar?ons? Demanda Hugo.
- Une fois, oui, au pensionnat. C'?tait un danseur qui ?tait l? en
stage. Il est rest? trois semaines. On est sorti ensemble la deuxi?me
semaine.
- Et tu as couch? avec lui?
- Oui, le premier soir. Et presque tous les soirs suivants.
- Et tu ne l'as plus revu?
- Non, c'?tait juste comme ?a. C'?tait physique, mais on s'est dit qu'?
distance ?a ne marcherait pas. Et puis il avait 21 ans. C'est compliqu?
de dire ? mes parents... Enfin, je leur ai pas dit que j'?tais gay.
Alors leur dire que je me casse en week-end chez mon petit copain de 21
ans, c'est compliqu? tu sais.?
Hugo h?sita un instant puis demanda: ?Et... Tu faisais l'homme ou la
fille?
- Il m'a p?n?tr? et je l'ai p?n?tr? si c'est ce que tu veux dire.
- Moi, tu sais, il faut que je te dise... Je suis pas pr?t ? ?a pour
l'instant.
- C'est pas grave. On attendra autant que tu voudras. Avec toi, c'est
pas que physique. Tu m'attires vraiment pour ce que tu es.
- Toi aussi tu m'attires, dit Hugo. Tu es gentil, doux, protecteur...
- Toi aussi tu es doux. Et tellement mignon.
- Et je ferai la fille bien s?r...?
Partie 28: Les unions
(ann?e 4, avril-ao?t)
Hugo rentra peu avant le d?ner. Il eut tout de m?me le temps de me
retrouver ? la cave o? je travaillais sur les robes et de tout me
raconter. Je lui demandais s'il allait l'annoncer ? nos m?res. Il me
dit qu'il voulait attendre que S?bastien soit l? pour lui annoncer en
m?me temps. Pendant le repas, sa maman remarqua qu'il n'?tait pas comme
d'habitude. Il n'avait pas l'air d'avoir un probl?me, ni d'?tre
pr?occup?... Mais il ?tait comme absent, sur un nuage. J'essayais quant
? moi de contenir mon fou-rire. ? la fin du repas, Am?lie insista pour
savoir ce qu'il se passait. Hugo rougit, ce qui me fit encore plus
rire. ?Rien de grave, je vous dirai bient?t?, souffla-t-il. Je sentais
qu'il tr?pignait d'impatience de tout raconter. Nous ?tions en d?but de
semaine et S?bastien n'?tait pas s?r de rentrer pour le week-end
suivant. Hugo ne pouvait pas tenir tout ce temps. Sous le regard
interrogatif de nos m?res et de Jessica, je partis chercher le
t?l?phone et l'apportai ? table.
L'annonce
?Hugo, si tu n'y tiens plus, appelle S?bastien et met le haut-parleur,
comme ?a tu annonceras tout ? tout le monde!?, lui dis-je. Il composa
le num?ro, posa le t?l?phone sur la table avec le haut-parleur. C'est
Le?la qui r?pondit. Hugo n'arrivait plus ? parler tellement il avait le
trac. Alors qu'elle criait ?All??? dans le vide, je pris la parole:
?All? Le?la? C'est Margaux! On est tous autour de la table. S?bastien
est l??
- Oui, je vais le chercher?
- Oui, s'il-te-pla?t. Mais mets le haut-parleur toi aussi et ?coutez
tous les deux. Hugo a une annonce importante ? faire!?
Quand S?bastien fut aussi ? l'?coute, je demandai ? Hugo de dire de
quoi il retournait. Il suffoquait presque de timidit?!
- ?All?? Vous m'entendez? Alors voil?, j'ai une annonce ? vous faire.
Maman, S?bastien, Monique, Le?la, Jessica... Margaux est d?j? au
courant... Alors voil?... Heu... Bon, c'est pas forc?ment une grande
nouvelle en fait. Enfin un peu quand m?me... Enfin vous jugerez...
Enfin j'y vais. Voil?... Je suis amoureux. Je sors avec quelqu'un m?me,
depuis cet apr?s-midi. Mais, bon... Ce sera pas forc?ment une
surprise... Je suis pas... Enfin, vous voyez... J'aime beaucoup les
filles, mais plus parce que je leur ressemble que pour sortir avec
elles... Enfin, voil?. J'aime un gar?on. Je sors avec un gar?on. Et je
crois que toute ma vie, enfin je sais pas, c'est peut-?tre pas comme
?a... Mais je crois que toute ma vie je sortirai avec des gar?ons.?
Il y eut un petit silence. Tout le monde regardait Hugo en souriant
mais n'osait rien dire. Nous entend?mes la voix de S?bastien dans le
haut-parleur:
?Oui, bon, tr?s bien... Mais alors? On veut la suite! Comment il
s'appelle? Quel ?ge il a? Comment tu l'as rencontr??
- Est-ce qu'il est beau? Ajouta Le?la.
- Oui. Vous le connaissez, enfin certains d'entre vous. C'est Paul, qui
?tait dans mon ?cole de danse. Il est revenu dans la r?gion. Il a 17
ans et c'est le gar?on le plus beau que je connaisse... Enfin! Avec
S?bastien!
- H? h? h?! Tu me flattes mon b?b?! S'amusa S?bastien. Enfin, je crois
qu'on va rentrer ce week-end. Tu l'invites ? manger ? la maison?
- Oui, s'il peut et si les mamans sont d'accord!
- H? bien c'est entendu... Dit ma m?re. Et, dis-moi Hugo... Ses parents
savent qu'il est...
- Homo? Non, il ne leur a pas dit. C'est pas aussi simple pour tout le
monde... Dit-il.
- Et tu sais s'il compte leur dire? Demanda Am?lie.
- Je crois qu'il veut, mais il a encore besoin d'un peu de temps...
- C'est normal. On pourra lui parler s'il veut, proposa Am?lie.
- Maman? Demanda Hugo.
- Oui mon ch?ri?
- Tu savais... Enfin... Tu pensais d?j? que je serai homosexuel?
- Je ne sais pas. Tu sais, ce n'est pas parce que tu faisais de la
danse ou que tu aimes les robes que ?a faisait obligatoirement de toi
un futur homo...
- Et puis c'est peut-?tre b?te ? dire, ajouta S?bastien, mais on s'en
fiche un peu de qui aime quel genre de personnes. Ce qui compte c'est
que tu sois heureux petit fr?re!
- Vous ?tes la meilleure des familles, je vous aime tous!? S'?cria Hugo
en sanglots.
Toutes les personnes pr?sentes se jet?rent sur lui pour l'embrasser
tendrement.
?All?? Tu pleures Hugo? Demanda S?bastien.
- Oui, parce que je suis content. Je t'aime S?bastien, je t'aime Le?la!
- Nous aussi on t'aime!? r?pondirent-t-ils en ch?ur.
Le lendemain, au coll?ge, toutes les filles s'agglutin?rent autour de
Hugo pour qu'il raconte son rendez-vous. Bien s?r, la veille,
l'information avait d?j? tourn? par internet et par t?l?phone, mais il
pu expliquer tout en d?tails. Le soir, Paul vint ? la maison, car Hugo
ne voulait pas que son histoire d'amour nous donne du retard dans la
confection des robes. Le travail avan?ait cependant bien. Ils
s'?clips?rent une petite heure dans sa chambre et nous rejoignirent au
salon. Paul et ma m?re parl?rent. Elle lui dit qu'elle savait ce qu'il
vivait, ? cacher sa sexualit? ? sa famille et lui donna des conseils...
M?me si dans son cas ? elle, la r?conciliation familiale n'?tait pas
encore faite, elle savait justement que le mieux ?tait de ne pas
attendre. Tant qu'il vivait avec ses parents, il serait peut-?tre plus
facile de leur faire accepter.
La premi?re nuit
Quand il vint d?ner le samedi soir, il ne leur avait pas encore dit. Il
avait pr?tendu passer la soir?e chez Suzanne. Nous b?mes l'ap?ritif.
Hugo s'assit ? c?t? de lui sur le canap?. Il regardait son petit ami
avec ? peu pr?s le m?me regard que celui qu'il avait toujours pour
S?bastien: admiratif et demandeur de protection. Pendant le repas,
S?bastien et Paul discut?rent beaucoup de choses et d'autres, notamment
de sport. Apr?s le d?ner, ils regard?rent un match ? la t?l?. Pendant
ce temps, Hugo et moi emmenions Le?la au sous-sol pour voir les robes
en cours de finition. ?Tu restes dormir ici? Tu as d?j? vu b?b?-
Choupinette, tu pourras t'occuper d'elle!?, demanda Am?lie ? Paul. Il
accepta, disant qu'il allait pr?venir ses parents et Suzanne, sa
?couverture?.
En bas, apr?s avoir admir? ce que nous avions fait, Le?la prit un air
plus s?rieux et s'adressa ? nous.
??coute Hugo, et toi aussi Margaux, parce que tu as plus de treize ans
et ?a ne va pas tarder ? t'arriver... Vous savez, quand on sort avec
des gar?ons il faut savoir quelques petites choses. D'abord, que vos
corps vous appartiennent. Vous ne devez pas faire des choses dont vous
n'avez pas envie. Ensuite, vous ne devez jamais le faire sans
protection.
- Je sais Le?la... Paul a d?j? fait l'amour, mais moi je lui ai dit que
j'avais besoin d'attendre et il m'a dit que ce n'?tait pas un
probl?me... Dit Hugo
- Tr?s bien.
- Tu sais... Je ne me vois pas ?tre celui qui p?n?... Enfin, qui fait
l'homme quoi. Mais je me suis d?j? fait p?n?trer une fois. Et ?a ne me
rappelle pas de bons souvenirs pour le moment.
- Bien s?r mon ch?ri, dit-elle, il ne faut pas te presser. Un jour tu
seras pr?t. Et tu le sauras. Et s'il tient vraiment ? toi, Paul
t'attendra. Tu lui as d?j? racont? tout ?a?
- Non pas encore, enfin pas en d?tails et pas cette partie l?...
- Alors fais-le, qu'il comprenne bien... Et le jour o? tu te sentiras,
n'oublie pas ?a, dit-elle en sortant des pr?servatifs. Vous savez
comment ?a fonctionne?
- J'ai d?j? vu en cours de sciences, dis-je.
- Tr?s bien. Dites-vous toujours ?a: c'est ? vous de d?cider quand
l'homme les met ou non, pas ? lui. Et ce n'est pas avant d'?tre en
couple ?tabli et d'avoir fait des d?pistages de maladies.? Nous dit-
elle.
Hugo promit, je promis. Le?la glissa les pr?servatifs dans la poche de
Hugo et lui dit de les ranger quelque part dans sa chambre au cas o?.
En remontant, Hugo annon?a ? Paul qu'il ?tait temps d'aller ?chercher
b?b?-Choupinette?. Ils mont?rent. Pendant qu'Am?lie installait un
matelas et une couette dans la chambre de Hugo, celui-ci se d?shabilla
dans la salle de bain et monta sur la table ? langer. Paul lui parlait
en langage ?b?b??. Tout d'abord, il lui enfon?a une t?tine dans la
bouche. Puis il lui ?tala de la cr?me en passant et en repassant bien
sur chacune de ses parties. Hugo/b?b?-Choupinette ne put contenir une
?rection. Paul s'en amusa: ?Ch'est bizarre cha pour une petite fifille,
d'avoir un zizi qui durcit quand on lui met sa couche. Ho oui, ho oui,
ch'est bizarre. Ch'est une petite fille ?trange cha. Hein petite fille?
Ce serait pas plut?t un grand gar?on d?guis? en b?b?? Ah non, elle
porte des vraies couches et des vraies grenouill?res de petit b?b?. Cha
doit ?tre un vrai b?b? alors...? Il stoppa net en m'entendant rire, car
il n'avait pas vu que j'?tais l?. B?b?-Choupinette lui fit signe de
continuer. Paul la langea difficilement, mais parvint n?anmoins ?
refermer la couche et la culotte plastique. Il mit sa grenouill?re au
b?b?, la fit descendre de la table et l'amena jusqu'? la chambre. Tout
le monde vint embrasser b?b?-Choupinette et nous laiss?mes les deux
tourtereaux. Avant de sortir, je pris le talkie-walkie et l'?teignis.
Je dis ? b?b?-Choupinette: ?Je vous laisse votre intimit? ce soir. De
toutes fa?ons, Hugo me racontera tout demain!? Paul sortit quelques
secondes plus tard pour aller au toilettes.
Je lui fis un sourire et lui demandai: ?Tu vas lui raconter une
histoire?
- Bien s?r, elle m'a demand? avec sa petite voix de b?b? trop mignonne,
je ne peux pas refuser! Dit-il en riant
- Tu sais, glissais-je ? son oreille, je ne me m?lerai jamais de vos
histoires de couples... Mais si par hasard tu fais un peu plus que lui
lire une histoire et que tu veux la faire craquer, dis-lui: "Fais pipi
pour moi petit b?b?".
- "Fais pipi pour moi petit b?b?"? R?p?ta-t-il. Pourquoi donc?
- Tu verras sa r?action...?, lui dis-je avec un clin d'?il.
Il rentra, enleva ses v?tements ne gardant que son cale?on pour la
nuit. Apr?s avoir racont? son histoire au b?b?, Paul - ou ?Pau? comme
pronon?ait b?b?-Choupinette - resta assis sur le lit et se mit ? la
caresser tendrement. Puis il lui embrassa le front, les paupi?res, le
cou, les oreilles... B?b?-Choupinette commen?a ? s'agiter. Elle ne
pouvait pas parler avec sa t?tine, ni enlever son pyjama, mais elle
faisait signe qu'il fallait le desserrer. ?C'est une petite fille bien
agit?e que j'ai l??, chuchota Paul ? son oreille. Il descendit la
fermeture de la grenouill?re et l'aida ? la baisser jusqu'au niveau des
jambes en se mettant ? califourchon sur elle.
?Ho, cette couche doit ?tre pleine! On dirait qu'il y a quelque chose
de tout dur dedans?, poursuivit Paul. ?Tu as d?j? fait ta commission??,
demanda-t-il. B?b?-Choupinette fit non de la t?te. ?Alors, chuchota
Paul... Fais pipi pour moi petit b?b?...? Il put alors voir l'explosion
de joie sur le visage de b?b?-Choupinette, explosion litt?rale au
niveau de la couche. Il d?fit les boutons de la culotte plastique et
minutieusement il d?tacha la couche. ?C'est un dr?le de pipi que tu as
fait l??, s'amusa-t-il. ?On ne dirait pas un pipi de b?b? et encore
moins de petite fille?. Puis il regarda autour de lui. ?Mais quand on
voit cette chambre, avec les murs et les meubles roses, toutes ces
poup?es, ces jouets de b?b?, ces robes dans les placards... Non, il n'y
a pas de doute. On est bien dans la chambre d'une petite fille... Une
toute petite fille!? b?b?-Choupinette sourit. Paul lui fit quelques
chatouilles et l'embrassa sur le visage, puis sur le torse, le ventre
et jusqu'? la limite du bas du ventre.
?Tu permettrais que moi aussi je me soulage dans ta couche?? b?b?-
Choupinette fit oui de la t?te. Il baissa son cale?on et commen?a ? se
masturber au-dessus de la couche. Choupinette approcha sa main pour
offrir son aide. ?Tu veux jouer avec le hochet?? demanda Paul. Il la
laissa se saisir de son sexe. Elle se releva pour avoir une bonne prise
et le masturba. Il firent bien attention ? ce que tout tombe dans la
couche, mais quelques gouttes gicl?rent sur le b?b?. Paul les essuya
avec ses doigts. Avec l'autre main, il ?ta la t?tine de b?b? et lui
proposa de les l?cher. Hugo donna de petits coups de langue, comme un
chiot qui lape. Paul plongea alors sa main dans la couche, dans la
m?lasse de spermes m?lang?s, et donna sa main toute enduite ? Hugo:
?l?che la bouillie b?b?... C'est ?a, sois une gentille petite fille...
Mange la bonne bouillie de papa.? Il enfon?a toute sa main, puis chacun
de ses doigts un ? un. Il refit de m?me plusieurs fois jusqu'? avoir
nettoy? toute la couche. Hugo l?chait goul?ment. ?Nettoie bien la main
de papa... Vas-y, l?che bien, l?che bien, encore.? Puis il regarda
l'entre-jambe de Hugo: ?Tu vas ?tre toute collante demain matin. Papa
va te nettoyer avant de refermer ta couche.? Et il se mit ? l?cher
toutes les parties g?nitales de Hugo. Il referma la couche et la
culotte plastique, remonta la grenouill?re et avant de remettre la
t?tine, il l'embrassa sur la bouche, toujours ? califourchon. ?Papa a
encore envie de faire un pipi sp?cial b?b?. Tu veux bien qu'il fasse
directement dans ta petite bouche?? B?b? opina. ?Alors tiens, prends la
t?tine sp?ciale de papa, c'est ?a, soit bien d?licate, l?che bien le
bout, maintenant suce, c'est ta grande sucette de b?b?. Vas-y... Avale
bien tout le jus de papa. Oui, c'est du bon lolo pour b?b?!? b?b?-
Choupinette appr?ciait, ? tel point que tout son corps se rel?cha en
m?me temps que Paul atteignait l'orgasme.
Elle salit sa couche devant et derri?re. Paul le remarqua. Il renfila
son cale?on, embrassa b?b? sur la bouche en faisant longuement tourner
sa langue et en la caressant. Sa main descendit jusqu'? l'arri?re de la
couche. Il t?ta, caressa, malaxa. ?On a bien sali sa couche on
dirait... C'est une petite fille bien sale on dirait... Mais oui, elle
a fait popo cette petite fifille. Mais c'est pas grave, c'est pour ?a
qu'elle porte des couches. Maintenant, dodo petite fillette.? Il lui
remit sa t?tine, s'allongea sur le c?t? du lit. Elle se colla ? lui en
enfon?ant son visage dans son ?paule. Il mit le bras autour d'elle,
embrassa le haut de son cr?ne et ?teignit la lumi?re.
Les discussions de grandes
Hugo nous raconta tout le lendemain, ? Le?la, S?bastien et moi.
S?bastien, pour la premi?re fois je crois, eut l'air vraiment g?n? que
son fr?re lui raconte ? ce point son intimit?. Il l'embrassa sur le
front et partit sans rien dire, pour nous laisser parler librement,
?entre filles?. Le?la attendit qu'il soit parti et jeta ? Hugo un
regard s?v?re: ?Tu n'as pas compris ce que je te disais hier soir!
- Mais si Le?la, j'ai bien compris. Je n'ai fait que des choses avec
lesquelles j'?tais d'accord... Se d?fendit-il.
- Oui, mais ce n'est pas ?a le probl?me. Tu ne t'es pas prot?g? quand
tu lui as fait une fellation. R?pondit-elle.
- Mais il ne m'a pas p?n?tr?... Je croyais que c'?tait pour ?a les
pr?servatifs.
- Non Hugo. On peut aussi attraper des maladies en faisant ?a. Pas via
le sperme lui-m?me, mais par le contact entre le sexe et la bouche.
- Ah... Je croyais... Mais lui, il n'a eu que des relations prot?g?es
avant...
- Avant de recommencer sans protection, il faudra qu'il fasse un test
tout de m?me.
- D'accord. Je lui dirai, promis...
- C'est bien mon ch?ri. Et s'il refuse...
- Il ne refusera pas. Et sinon, c'est moi qui refuserai.
- Tr?s bien. Tu as compris, conclut-elle.
- Le?la? Demanda-t-il apr?s un bref silence.
- Oui?
- Sinon, ce n'est pas mal ce que j'ai fait?
- Quoi donc?
- Ben... Avaler du... Enfin tu sais... Et le laisser me traiter en b?b?
en s'appelant ?papa?...
- ?a, ?a vous regarde lui et toi mon ch?ri. Il n'y a pas de pratique
honteuse. Juste des gens honteux.
- Et pourquoi S?bastien est parti quand j'ai tout racont??
- Mon ch?ri... Tu sais que S?bastien t'aime plus que tout. Il sera
toujours l? pour toi et tu pourras toujours lui parler de ce que tu
veux. Mais maintenant, il y aura des sujets sur lesquels ce ne sera
plus lui la meilleure personne ? qui parler.
- Pourquoi?
- Parce que tu lui parles d'exp?riences qu'il n'a jamais v?cu. Enfin,
pas ? la m?me position que toi en tous cas. Tu comprends?
- Je ne sais pas.
- S?bastien, lui, il a fait l'amour ou des choses comme ?a avec des
femmes... Il n'a jamais ?t? avec un gar?on.
- Oui, je sais ?a. Mais il m'a toujours donn? des conseils...
- Et il continuera, l? n'est pas le probl?me. Le truc, c'est que
parfois, quand il s'agit de l'intimit?, il vaut mieux que les gens qui
partagent les m?mes exp?riences, ou les m?mes positions, parlent entre
eux. Et puis tu sais, S?bastien, il te voit toujours comme son b?b?...
Ce que tu es souvent d'ailleurs. Alors t'entendre parler d'histoires de
grandes personnes, ?a lui fait bizarre.
- Mais je suis toujours son b?b?...
- Bien s?r mon chou. Mais un b?b? avec une sexualit?.
- Et ?a le d?range?
- Non. Pas du tout. Mais... Tu ne comprends toujours pas?
- Non. Peut-?tre que je comprendrai plus tard.
- Oui, c'est ?a... Plus tard. Tu sais, tu es tr?s en avance pour ton
?ge sur beaucoup de choses!
- Ah... Et toi, Le?la, tu as d?j?... Enfin, fait ce que j'ai fait?
- Sucer un mec?
- Oui.
- Oui.
- S?bastien?
- Oui.? Dit-elle sobrement.
Hugo r?fl?chit quelques instants et reprit:
?Je crois que je commence ? comprendre ce qu'il ressent. Moi aussi je
trouve ?a bizarre de parler de lui et de ce qu'il fait...
- Tu vois? C'est normal. Il y a certaines choses qu'on ne peut pas
partager avec tout le monde. M?me avec quelqu'un avec qui tu as
l'habitude de tout partager... Mais ?a ne change rien entre vous,
d'accord?
- D'accord Le?la.?
Le?la sembla ? ce moment l? se rappeler ma pr?sence dans la pi?ce.
J'avais assist? ? tout cet ?change sans bouger.
??a va ma ch?rie? Me demanda-t-elle.
- Oui, oui... R?pondis-je.
- C'est des discussions de grands qu'on a l?. On n'aurait peut-?tre pas
d?.
- Non, non... ?a va. Tu sais, les gar?ons au coll?ge racontent beaucoup
de choses. Ils voient des films sur internet...
- Oui, bien s?r. Tu sais, ce n'est pas toujours comme ?a en r?alit?.
Mais apr?s tout, il vaut mieux qu'on en parle avec des mots simples
devant toi. Comme ?a tu seras pr?te.?
Paul continua r?guli?rement ? venir dormir chez nous. Leurs relations
intimes avec Hugo rest?rent les m?mes. En mai, nous avions fini les
robes du mariage. En juin, ce furent les conseils de classes. Je
passais en troisi?me, Jessica en CM2. Hugo devait choisir ce qu'il
ferait l'ann?e suivante. Ses professeurs lui conseillaient d'aller en
seconde g?n?rale. Il avait les r?sultats scolaires suffisants. Il
aurait pu alors rejoindre Paul qui entrait en terminale. Mais ses
confections de robes avaient ?t? une r?v?lation pour lui. Il se
renseigna sur les ?tudes possibles directement dans cette voie. Il y
avait dans un autre lyc?e de notre ville une fili?re professionnelle
?m?tiers de la mode?. C'?tait clairement ce qu'il voulait faire. Nos
m?res donn?rent leur accord. S?bastien fut un peu plus r?ticent. Il
pensait que son fr?re pouvait se donner encore quelques ann?es avant de
choisir une fili?re qui le sp?cialiserait pour tout le reste de sa vie.
Mais il dit ? Hugo: ?Tu es assez mature pour prendre tes propres
d?cisions, alors fait comme tu le sens.? Cette derni?re barri?re lev?e
- ce n'?tait pas la moindre, tant l'approbation de S?bastien compte
pour lui - Hugo envoya un dossier au lyc?e. Il passa un entretien avec
succ?s. Il avait apport? des extraits de ses travaux qui
impressionn?rent le jury. Il ne fut pas m?content non plus d'apprendre
qu'il serait le seul gar?on dans la classe (et l'un des seuls du
lyc?e).
L'?t? approchait et donc le mariage de S?bastien et Le?la. La c?r?monie
avait lieu dans leur r?gion, l? o? habitait la famille de Le?la et la
majorit? de ses amis, ainsi qu'une bonne partie de ceux de S?bastien.
De passage ? la maison, ils avaient d?pos? une invitation pour Paul.
Celui-ci nous dit qu'il aimerait venir, mais qu'il aurait du mal ?
expliquer ? ses parents qu'il ?tait invit? au mariage du fr?re d'un de
ses copains, ?g? de deux ans de moins...
L'annonce de Paul
Puis il se dit que c'?tait peut-?tre le moment de sortir du secret. ?
la fin du mois, il invita Hugo chez lui et le pr?senta ? ses parents et
? son fr?re, Fr?d?ric, ?g? de 15 ans: ?Voici Hugo, il ?tait dans mon
?cole de danse, il a ?t? vir? un peu avant moi et il habite pas loin.?
Sa famille le salua. Il continua ?Ce n'est pas tout. Hugo et moi, nous
?tions tr?s proches ? l'?cole. Il a 14 ans. J'ai un peu ?t? son tuteur
quand il a pass? l'audition et quand il a int?gr?...? Ses parents et
son fr?re ?coutaient distraitement, Hugo contenait sa g?ne en regardant
par terre, Paul avait le sentiment d'?tre au bord d'une falaise, pr?t ?
faire un grand saut dans le vide. Il poursuivit: ?Et... Maman, papa,
Fr?do...?. Il prit une grande respiration et d?bita d'un trait: ?Hugo
et moi nous nous aimons, nous sortons ensemble, nous sommes des
gar?ons, nous aimons les gar?ons. Ce n'est pas la premi?re fois que je
sors avec un mec. J'ai essay? avec les filles, mais ce n'est pas mon
truc. Je suis d?sol?.? Sur ce, il fondit en larmes. Hugo lui prit la
main et la serra fort. Le p?re de Paul resta assis. Il mit une main sur
son visage et se frotta lentement. Sa m?re avait les larmes aux yeux.
Son fr?re regardait ses parents, comme s'il attendait leur r?action.
Finalement, la maman de Paul se leva, alla vers son fils et le prit
dans ses bras. ?On t'aime, peu importe que tu sois hom...? elle eut un
sanglot dans la voix et ne put prononcer le mot enti?rement. Son p?re
se leva aussi mais resta plus distant. ?Je ne vais pas te mentir Paul.
J'aurais pr?f?r? que ce soit autrement. Mais on y avait d?j? pens? ta
m?re et moi... Tu sais, quand tu as commenc? ? aimer la danse ?tant
petit, puis que tu as voulu en faire ton m?tier... Et on s'est toujours
dit qu'on respecterait tes choix.
- Papa, c'est pas un choix. Crois-moi, je sais que c'est beaucoup plus
simple d'?tre h?t?ro. Si je l'?tais, je vous aurais pr?sent? ma petite
amie depuis longtemps. J'aurais pas attendu trois mois comme l?!
S'?cria Paul.
- Je sais Paul, enfin tu comprends. Sache juste que ?a ne change rien
au fait qu'on t'aime et qu'on est tes parents.?
Il s'approcha de lui, l'embrassa bri?vement et lui tapota dans le dos.
Fr?d?ric, enfin, se leva et dit ? son fr?re: ?C'est cool Paulo. T'es
toujours mon fr?re.? Paul s'approcha pour le prendre dans ses bras.
Fr?d?ric accepta l'?treinte mais ajouta: ?Ok, enfin c'est pas parce que
t'es p?d? que je vais moins te faire chier.
- Je n'y comptais pas Fr?do.? Dit Paul en riant.
Puis Fr?d?ric serra la main de Hugo: ?Maintenant, d?brouille-toi avec
lui?, lui dit-il en d?signant son fr?re. Les parents le salu?rent aussi
et l'invit?rent ? s'asseoir au salon. Ils lui pos?rent beaucoup de
questions, parfois maladroites, sur lui, sa vie, sa famille (?tes
parents savent? Ah? Ta maman vit avec une femme? Mais alors c'est
normal chez toi!?). En d?couvrant ? quel point il ?tait eff?min?, ils
furent un peu rassur?s: au moins, leur fils ?tait ?l'homme du couple?.
Hugo resta d?ner. ? un moment que les parents ?taient tous deux ? la
cuisine, Fr?d?ric s'adressa ? Hugo et ? Paul: ?Vous savez, j'avais un
peu devin?. J'?tais dans ton coll?ge Hugo, je connaissais ta
r?putation. Alors quand je vous ai aper?us quelques fois tous les deux
dans la rue, je me suis dit...
- Que j'?tais p?d?? Demanda Paul.
- Non, ?a je le savais avant!
- Pourquoi? Pour toi tous les danseurs sont homo? Demanda-t-il irrit?.
- Non. Pas du tout. Je le savais parce que tu ne sais pas effacer
l'historique de l'ordinateur et que j'ai vu les sites que tu as
fr?quent?! Y compris des sites bizarres avec des adultes en couches
habill?s en b?b?s. Enfin, maintenant, je suppose que c'est toi le b?b?
du couple Hugo??
Hugo ?tait embarrass? et se contenta d'acquiescer de la t?te.
?Et tu n'as rien dit aux parents? S'?tonna Paul.
- Tu me prends pour qui?! S'indigna son fr?re. ?a se fait pas ?a! De
toutes fa?ons, je te l'ai dit, ?a change rien entre nous... C'est cool.
- Merci Fredo. Se contenta de r?pondre Paul.
- De rien frangin.?
Avant de le laisser partir pour un week-end avec nous, au mariage, les
parents de Paul demand?rent ? rencontrer notre famille et nous
invit?rent ? d?ner. Fr?d?ric ?tait ? une soir?e, nous ne le v?mes donc
pas. Le p?re, Fabrice, ?tait amusant tant il semblait g?n? de recevoir
un couple de femmes chez lui. Non pas tant ? l'id?e que deux femmes
vivent ensemble, mais ? celle de faire une gaffe ou de mal se
comporter. Sa femme, No?mie, ?tait plus d?tendue, mais stressait ?
cause des possibles bourdes de son mari! Il n'y eut cependant pas
d'incident pendant le repas. Les adultes discutaient, Paul participait
? leur conversation. Hugo ne parlait pas mais regardait son copain de
ses yeux amoureux et semblait boire ses paroles, m?me quand il parlait
de banalit?s.
? la fin du d?ner, nous pass?mes au salon pour le caf?. Hugo s'assit
sur une chaise alors que Paul ?tait sur un le canap?. ?Va donc ? c?t?
de ton petit copain! Lan?a Fabrice ? Hugo.
- Oui monsieur... Merci monsieur. R?pondit-il.
- Pourquoi merci? Je sais bien que vous sortez ensemble, alors ne vous
cachez pas!?
Hugo s'assit et resta droit comme un i ? c?t? de Paul.
?Arr?tez d'?tre g?n?s vous deux! S'?cria son p?re. Vous vous retenez
devant moi? Tenez-vous la main, enlacez-vous, je ne sais pas, enfin
faites comme quand vous ?tes chez Am?lie et Monique bon sang!?
Les deux gar?ons sourirent. Paul passa le bras derri?re les ?paules de
Hugo et l'embrassa sur la tempe. Puis ils s'assirent bien au fond du
canap? et Hugo se blottit contre lui, l'air heureux.
Le mariage
Nous arriv?mes pour le mariage le jeudi. La c?r?monie ?tait le samedi,
mais le jeudi soir, chacun des mari?s faisait son ?enterrement de vie
de c?libataire?. Il ne s'agissait de rien d'extravagant, simplement
d'une soir?e dans un bar, avec ses copains pour S?bastien et d'une
sortie en boite pour Le?la et ses amies. Jessica et moi ?tions trop
jeunes pour participer ? quoi que ce soit, et nos m?res ?taient trop
?g?es. Nous nous appr?tions donc ? d?ner avec les parents de Le?la.
?Bon, j'embarque Paul, il a presque 18 ans. Annon?a S?bastien en
arrivant dans la chambre des gar?ons o? nous nous trouvions aussi
Jessica et moi.
- Hugo, tu pr?f?res la soir?e des gar?ons ou celle des filles? Demanda
Le?la.
- Mais je suis trop jeune pour aller dans un bar ou en boite de toutes
fa?ons... R?pondit-il.
- Tu peux toujours aller avec moi au bar, dit S?bastien. Il y a une
terrasse, je veillerai ? ce que tu ne boives pas comme un trou! Mais
pour aller en boite, bien maquill? et avec une des robes que tu as eues
pour ton anniversaire, tu peux passer pour une fille de 18 ans.
- Mais je n'ai pas pris de robe...
-Moi je t'en ai pris une, r?pondit Le?la. C'?tait ma surprise du week-
end. Mais ce n'est pas une obligation. Tu es le t?moin de S?bastien, tu
peux passer la soir?e avec lui et ses copains. Comme ?a tu resteras
avec Paul. Sinon, tu peux venir avec moi, on va danser et s'?clater.
- Mais si je suis trop fatigu?...
- Le bar o? on va est ? c?t? de l'h?tel. On pourra te raccompagner sans
probl?me. La discoth?que est un peu plus loin. Mais tu pourras toujours
aller dormir dans la voiture de Le?la. Mais je ne sais pas si tu serais
du genre ? t'endormir au milieu d'une piste de danse! R?pliqua
S?bastien.
- C'est ? toi de d?cider, compl?ta Le?la.
- Qu'est-ce que vous en pensez? Demanda-t-il ? Paul et moi.
- Comme tu le sens. De toutes fa?ons, on finira dans le m?me lit!
R?pondit Paul.
- ?clate-toi! M'?criai-je. Tu aimes danser, non? Et puis ce sera ta
seule occasion de porter une robe ce week-end.
- Mais Le?la, tes amies ne vont pas trouver ?a bizarre que je m'habille
en fille? Demain elles verront bien que je suis un gar?on...
- C'est pas grave mon chou. Elles ont d?j? vu que tu ?tais venu
accompagn? d'un gar?on. Pour dire la v?rit?, ?a pourrait mal passer
aupr?s des plus vieux de ma famille. Mais avec mes copines ce sera sans
probl?me.
- S?bastien, tu m'en veux si je rate ta soir?e alors que je suis ton
t?moin?
- Terriblement, d'ailleurs c'est pour ?a que je te l'ai propos?!
S'esclaffa-t-il.
- Bon... Alors je pr?f?rerais la soir?e de Le?la.?
Aussit?t dit, elle apportait sa robe, un soutien-gorge qu'elle
rembourra avec des chaussettes et sa trousse de maquillage. J'assistais
?merveill?e ? sa transformation en jeune fille. Hugo avait tr?s peu de
poils et il avait pris l'habitude de s'?piler les jambes quand il
dansait. Il continuait car cela le faisait plus ressembler ? un b?b? et
? une fille. Mais ? pr?sent, c'?tait une v?ritable jeune femme.
- Tu diras quoi si on te demande ton nom? Demandais-je.
- Ben, quand je suis en fille et pas en b?b?, on m'appelle
Choupinette... R?pondit-il
- Mais si un gar?on te demande, tu vas pas lui dire ?a! R?pliquais-je.
- Quel gar?on?! Demanda Paul en plaisantant ? moiti?.
- Non, mais m?me des filles. Enfin si on lui demande, il lui faut un
nom de fille! Dis-je.
- C'est vrai ?a. Tu y as d?j? pens? Choupinette? Demanda Le?la.
- Ben non... ? part Huguette, comme elle. Dit-il en d?signant sa
poup?e. Mais ?a fait pas trop nom de jeune fille.
- Quand j'?tais petite, j'avais une poup?e qui s'appelait Maya. Dit
Le?la. Tu es un peu ma poup?e maintenant... Qu'en penses-tu?
- Moi ?a me va. Paul, S?bastien? Vous aimez?
- Beaucoup Maya, r?pondit S?bastien en l'embrassant sur la joue.
- Moi aussi ?a me pla?t, ma petite abeille, dit Paul. Tu sais, je ne
m'?tais pas rendu compte ? quel point tu pouvais ?tre une jolie fille.
?a me rendrait presque h?t?ro! Plaisanta-t-il. On pourrait sortir au
restau ou au cin? sans se cacher si tu voulais.
- Je ne sais pas trop... R?pondit-il g?n?.
- Ben quoi? Tu as plein de belles affaires qui dorment dans tes
placards. Un jour elles seront trop petites et tu ne les auras port?es
que chez toi!
- Mais je suis ton b?b? et ton copain. Tu voudrais que je sois ta petit
amie en plus?
- Mais non. Juste pour se montrer en ville. Le reste du temps, tu
restes tel que tu es.?
Les copines de Le?la ramen?rent Maya ? plus de 5h du matin. Elle avait
dans? toute la nuit. Paul ?tait rentr? une demi-heure plus t?t, un peu
?m?ch? par ce qu'il avait bu, mais suffisamment en ?tat de l'attendre
pour l'habiller en b?b?-Choupinette. Ils s'endormirent rapidement l'un
contre l'autre et firent la grasse matin?e. Ils nous rejoignirent chez
S?bastien et Le?la peu avant le d?jeuner. Hugo avait fort ? faire pour
la pr?paration du lendemain. D'une part il supervisait l'habillage de
la mari?e et des demoiselles d'honneur, devant ?tre pr?t ? faire des
retouches de derni?re minute. D'autre part, il devait pr?parer un
discours avec Baptiste, l'autre t?moin et meilleur ami de S?bastien,
pour la soir?e. Ils avaient tous les deux ?chang? par e-mail les
semaines pr?c?dentes, mais devaient encore le perfectionner.
Le mariage fut tr?s beau. Ce n'?tait pas une c?r?monie gigantesque. Il
y avait une trentaine d'invit?s: notre famille, celle de Le?la, les
amis des mari?s... Elle se d?roula ? la mairie en milieu d'apr?s-midi,
puis dans une salle des f?tes. Tout le monde remarqua la beaut? des
robes. Hugo ?tait ? la fois fier et g?n? de tous les compliments que
lui faisaient les amies de Le?la et m?me certains copains de S?bastien.
Les ni?ces de Le?la, les deux autres demoiselles d'honneur, ador?rent
leurs tenues. Elles ?taient ?g?es de quatre et sept ans. Une amie de
Le?la fit judicieusement remarquer ? Hugo qu'il avait le savoir-faire
d'un professionnel avec l'imagination d'une petite fille de six ans.
Cela le fit rougir.
Le soir, il fit son discours avec Baptiste. Ils s'?taient r?parti les
diff?rents aspects. L'ami de S?bastien lisait les parties humoristiques
et lui les parties plus sentimentales et ?mouvantes. Le discours ?tait
vraiment g?nial. Nous dans?mes tard dans la nuit. Tout le monde fut
d'accord pour dire qu'il s'agissait d'un tr?s beau mariage.
Partie 29: on (s'a)grandit
(ann?e 5)
Nous n'e?mes pas beaucoup de temps pour nous reposer les jours
suivants, car S?bastien et Le?la avaient d?cid? de faire leur
d?m?nagement d?s le surlendemain du mariage avant de partir en voyage
de noce. Ils s'install?rent dans un appartement ? dix minutes en
voiture de notre maison - et ? cinq cents m?tres du lyc?e o? allait
Hugo ? la rentr?e. Nous ne part?mes pas pendant les vacances. Les deux
mois ne furent pas trop longs pour autant. Nos amies partaient ? des
dates diff?rentes, si bien qu'il y en avait toujours quelques unes dans
le coin pour aller avec nous ? la piscine, au parc ou pour faire des
soir?es. Paul travaillait dans un caf? pendant la journ?e et certains
soirs. Nous y allions souvent. Il dormait ? la maison ? peu pr?s un
soir sur deux. S?bastien et Le?la revinrent de voyage et nous pass?mes
plusieurs journ?es d'ao?t avec eux, alors que nos m?res travaillaient.
Pour que nous ayons l'occasion de nous d?payser un week-end, ils nous
emmen?rent, Jessica, Hugo et moi, trois jours dans un g?te ? la
campagne. Plut?t que Hugo, c'est en fait Maya qui fut du voyage. Ce fut
l'occasion pour elle de porter ses nombreux v?tements. Le dernier soir,
? la fin du d?ner, la propri?taire du g?te vint nous voir. C'?tait une
femme assez ?g?e qui avait restaur? le lieu et l'avait ouvert plusieurs
ann?es auparavant. Elle connaissait toujours les pr?noms de ses h?tes
et ?tait toujours disponible pour r?gler le moindre probl?me, pr?senter
la r?gion on conseiller des chemins de randonn?e, des restaurants, des
mus?es, etc. Comme elle le faisait souvent avec les clients, elle
s'assit ? notre table. Elle bavarda avec nous et s'adressa ? Maya: ?Tu
es une jolie jeune fille dis-moi. Une tenue diff?rente par jour et par
soir! Tu dois beaucoup aimer les robes!
- Oui Madame, r?pondit-elle poliment.
- J'ai moi aussi beaucoup de robes. Je ne les mets plus pour la
plupart. Mais j'aime toujours les regarder. Voudrais-tu venir voir chez
moi, que je te les montre??
Maya ?tait intimid?e et bredouilla une r?ponse peu intelligible.
?Bien s?r, ta famille peut venir. Je ne sais pas si cela int?resserait
tout le monde, mais peut-?tre que tes s?urs et Le?la pourraient
t'accompagner... Ou m?me S?bastien. Proposa-t-elle.
- Heu, oui Madame, bredouilla-t-elle encore.
- Et cesse de m'appeler madame. Appelez-moi Madeleine.
- Oui, pardon Mada... Heu Madeleine? r?pondit Maya.
Madeleine la prit par la main. Elle la guida ? ses appartements. Le?la
vint avec elles. Maya et Le?la p?n?tr?rent la partie du g?te qui ?tait
r?serv?e ? Madeleine. Il y avait une petite cuisine et un couloir qui
menait ? une salle de bain et ? sa chambre. Elle les y conduisit et
ouvrit deux grandes armoires. Elles ?taient remplies de robes qu'elle
avait d? porter dans sa jeunesse. Maya ?tait ?blouie.
?Y en a-t-il une qui te pla?t plus que les autres? Demanda-t-elle.
- Elles sont si nombreuses... Et si belles, toutes... Je ne sais pas...
Peut-?tre celle-ci. Ou celle-l?... Ou non, je ne sais pas...?
Finalement, elle en prit une, mauve, avec des paillettes et de la
fourrure sur le col, l'ourlet du bas et au bout des manches.
?Tr?s bon choix. Je l'ai port?e il y a fort longtemps. C'?tait aussi
une de mes pr?f?r?es.
- Oui... Elle est tr?s jolie.
- C'est ta pr?f?r?e?
- Oui, je crois...
- Alors je te la donne.
- Comment? S'exclama-t-elle. Mais non Mada... Heu Madeleine. Je ne peux
pas accepter... Elle est ? vous... Je ne peux pas...
- ?coute, je ne la porterai plus et comme tu le vois j'en ai plein
d'autres. Alors je sais qu'avec toi, elle revivra.
- Merci Madame... Mais... Pourquoi moi?
- Parce que je sais que tu es une jeune fille un peu sp?ciale. N'est-ce
pas?
- Co... Comment? Dit alors Maya avec une certaine frayeur.
- ?a ne se voit pas tout de suite, ne t'inqui?te pas. Il faut avoir
l'?il. Peu de gens l'ont. Tu n'as aucune mani?re de gar?on. Je suppose
que tu n'en as pas, m?me quand tu n'es pas habill? en fille. ?a a d? te
valoir pas mal de moqueries des autres enfants d'ailleurs. Mais il y a
des d?tails... Comme la petite bosse qui commence ? pousser dans ta
gorge. Pour le moment tu as encore une petite voix. Mais on peut voir
qu'elle est l?. Et le fait que tu remontes ou que tu v?rifies que tes
seins sont toujours en place... Mais comme je te dis, seules quelques
personnes averties ont l'?il. Et ce ne sont pas ces personnes qui te
voudront du mal.
- Mais comment savez-vous... Enfin... Balbutia Hugo.
- Je crois que Madeleine est, comme toi, une femme un peu sp?ciale ma
ch?rie. Lui dit alors Le?la.
- Tout ? fait, r?pondit l'int?ress?e. Je l'ai toujours ?t?, m?me si ?
ton ?ge, je n'avais pas encore eu l'occasion de me montrer en public
comme tu le fais. Tu as beaucoup de chance tu sais? Quel ?ge as-tu
d?j??
- 14 ans Madeleine.
- Tu as de la chance d'avoir un grand fr?re et une belle-s?ur qui
prennent soin de toi comme cela. Tes parents savent que tu es Maya?
- Heu... Maman oui. Et Monique, la maman de Margaux et Jessica aussi.
Mon p?re, on ne le voit plus. R?pondit-elle.
- Et d'autres personnes encore?
- H? bien... Mes copines du coll?ge... Des amies de Le?la... Et mon
amoureux aussi.
- ?a fait du monde dis-moi! S'exclama-t-elle. Depuis combien de temps
t'habilles-tu ainsi?
- En fait, je ne porte pas souvent des v?tements de fille de mon ?ge.
Je m'habille souvent en petite fille. J'adore surtout les robes de
princesse et de b?b?... J'ai toujours aim? les habits de femmes et de
filles je crois. Mais j'ai commenc? ? en porter r?guli?rement le soir,
pour me coucher...
- Ah oui?
- H? bien... En fait, j'ai une maladie... Je fais pipi au lit. Alors je
dois mettre des couches... Et aussi des grenouill?res pour ?viter que
je les enl?ve pendant mon sommeil... Alors quand j'ai commenc? ? porter
des habits de b?b?, j'ai demand? des habits de b?b? fille. Le soir,
quand je me couche, je suis b?b?-Choupinette. Et quelques fois je le
reste pendant la journ?e. Et je joue avec des jouets de petite fille
aussi. J'ai plein de poup?es, des d?nettes, enfin... Et vous? ? quel
?ge avez-vous commenc? ?....
- ? m'habiller en femme? J'avais 25 ans. J'?tais consid?r? comme un
beau jeune homme. J'avais fait l'arm?e, j'?tais fianc?. Mais un jour
j'ai achet? une robe pour ma petite amie. Et chez moi, je n'ai pas pu
r?sister ? l'envie de l'essayer. J'en ai achet? d'autres, puis
d'autres. J'ai commenc? ? m'habiller, ? me maquiller, ? porter des
perruques... Et ? sortir le soir dans des bars. C'est comme ?a que je
suis devenue Madeleine.?
Maya ?tait subjugu?e. Elle attendait la suite, mais Madeleine
s'interrompit. ?Je crois qu'il vaudrait mieux que tu sois un peu plus
?g?e pour entendre la suite de mon histoire. Ce sera une occasion pour
que vous reveniez. Et si tu veux, nous pouvons nous ?changer des
messages. J'ai m?me un e-mail!? Maya la remercia pour la robe et
l'embrassa. Elle nous rejoignit sur la terrasse et nous raconta tout en
nous montrant la robe. Le lendemain, elle remercia Madeleine de
nouveau, l'embrassa tr?s fort et lui promit de lui envoyer un message
d?s qu'elle serait rentr?e.
En septembre, tout reprit comme avant. Hugo partit dans un nouvel
?tablissement. Il ne tarda pas ? s'y int?grer et ? se faire de
nouvelles amies, tout en ?tant parmi les meilleurs ?l?ves. Pour moi
aussi, il y eut des changements. Pour mes 14 ans, Le?la me proposa le
m?me cadeau qu'? Hugo un an avant, un week-end de shopping ? Paris.
Nous part?mes toutes les deux avec une cagnotte ? d?penser, aliment?e
par toute la famille. C'est pendant ce week-end entre filles que j'eus
mes premi?res r?gles... Elles g?ch?rent un peu mon plaisir. J'aurais
pr?f?r? ?tre ? la maison, avec ma m?re pour s'occuper de moi et mon lit
pour me reposer, plut?t que de cavaler de magasin en magasin et
d'essayer des v?tements. Mais quelque part, je n'?tais pas f?ch?e
d'enfin atteindre la pubert?. La plupart de mes amies ?taient d?j?
arriv?es ? ce stade et cela me faisait un peu complexer. Et Le?la fut
une grande s?ur g?niale. Elle m'aida et me conseilla parfaitement.
Durant ce d?but d'ann?e, nous commen??mes mes amies et moi ? ?largir
notre cercle. Certaines ?taient entr?es au lyc?e et m?me nous, au
coll?ge, commencions ? parler avec les gar?ons. Enfant, je tra?nais
plus volontiers avec eux, pour jouer au foot ou ce genre de choses.
Puis ?tait venue la p?riode o? je n'avais plus grand chose ? leur dire.
Maintenant, je commen?ais ? appr?cier leur compagnie, pour discuter,
plaisanter, ?couter de la musique... Cela ne nous emp?chait pas, entre
filles, de nous retrouver pour parler de ce qui nous int?ressait
particuli?rement, la mode, les stars, les s?ries t?l?vis?es...
En voyant Hugo et Paul, j'avais moi aussi envie de me trouver un
copain. Il y avait notamment un gar?on, Alexandre, qui ?tait dans la
classe de seconde de Celia, qui me plaisait bien. Elle l'invita ? une
soir?e chez elle en octobre. Je m'arrangeai pour me trouver seule avec
lui ? un moment donn? dans la cuisine. Je lui parlai cinq minutes,
rougissant en lui disant qu'il me plaisait bien. Il vint vers moi sans
dire grand chose et m'embrassa. Hugo et Celia entr?rent ? ce moment
dans la cuisine, nous virent et referm?rent discr?tement la porte en me
faisant un clin d'?il.
Nous nous retrouv?mes le lendemain, dimanche, dans la ville. Nous nous
promen?mes dans un parc et nous ass?mes sur un banc pour nous enlacer.
Comme nous nous connaissions peu, chacun de nous raconta des choses sur
sa vie et sa famille. Quand je parlais de la mienne, il me dit ? un
moment: ?Ah oui, ton fr?re c'est Hugo, le p?d?...? Je lui mis une
claque imm?diatement en lui cria dessus: ?C'est mon grand fr?re, c'est
le gar?on le plus gentil et le plus sensible que je connaisse, je
l'adore, alors ne dis plus jamais rien sur lui!? Il se frotta la joue,
surpris, et se d?fendit: ?Pardon, je ne voulais pas dire du mal. C'est
juste que c'est comme ?a que tout le monde l'appelle...? Je lui remis
une claque: ?H? bien si tu es comme tout le monde, je crois qu'on ne va
pas pouvoir continuer ? se voir? et je fis mine de me lever. Il me
rattrapa et s'excusa de nouveau: ?Pardon, je ne voulais pas dire ?a. Je
suis d?sol?, je ne dirai plus rien sur ton fr?re, je n'ai rien contre
lui, je ne le connais m?me pas...
- Si tu veux qu'on sorte ensemble, il va falloir que tu le connaisses
et que tu l'acceptes tel qu'il est, le pr?vins-je.
- D'accord, pas de probl?me, dit-il d'une petite voix.
- Il est tard, je dois rentrer chez moi. Tu fais quelque chose mercredi
apr?s-midi?
- Heu, j'avais un truc de pr?vu...
- Des cours?
- Non, non, je devais aller faire du skate avec des copains...
- Alors annule. Tu viendras chez moi et je te pr?senterai mon fr?re,
annon?ai-je s?chement.?
Il acquies?a: ?D'accord...?
- D'accord Margaux, corrigeai-je.
- Pardon. D'accord Margaux... Dit-il en souriant.
- Et cesse de sourire b?tement?, ajoutai-je.
Nous nous lev?mes. Il s'approcha de moi pour m'embrasser sur la bouche.
Je me reculai et posai ma main sur ses l?vres: ?Pas avant mercredi
Alex!? Il baissa la t?te et se contenta de dire: ?D'accord Margaux...?
C'?tait un gar?on assez costaud, il avait bien une t?te de plus que
moi, commen?ait ? avoir de la barbe... Je n'en revenais pas du pouvoir
que je pouvais avoir sur lui!
Je racontai tout cela ? Celia par t?l?phone en rentrant chez moi. ?Tu
vas lui pr?senter b?b?-Choupinette directement?? me demanda-t-elle.
?Oui, s'il veut de moi, il doit tout prendre?, r?pondis-je. Je n'en
parlai en revanche pas ? Hugo. Je connaissais trop bien la r?action
qu'il aurait eu. Il n'aurait d'abord pas voulu que je risque ma
relation pour lui, et ensuite il m'aurait suppli? de ne pas le faire
appara?tre en b?b?-Choupinette devant un gar?on qu'il ne connaissait
pas...
Le mercredi midi, il rentra ? la maison apr?s ses cours, ? peu pr?s en
m?me temps que moi. Jessica n'avait pas ?cole ce jour l?. Nous la
gardions donc car nos m?res ?taient au travail. Apr?s d?jeuner, je lui
demandai s'il ne voulait pas se transformer en b?b?-Choupinette. Il
s'?tonna de ma proposition et rechigna un peu: ?j'ai des devoirs ?
faire... Un peu plus tard si tu veux.? Je le suppliai: ?S'il-te-pla?t!
J'ai envie de jouer avec b?b?! Allez!? Il finit par accepter.
Je le d?shabillai dans la salle de bain et le fis monter sur la table ?
langer. D'habitude, il allait aux toilettes avant d'?tre lang?, pour
?viter les d?sagr?ments. Je lui dis de s'installer directement. Il
m'ob?it. Je le barbouillai de cr?me et, au lieu des habituelles
couches-culottes, je lui mis deux ?paisses couches. ?Qu'est-ce que tu
fais?? me demanda-t-il. ?Chut B?b?, r?pondis-je. Tu n'es plus autoris?e
? parler maintenant.? Je lui enfon?ai une t?tine rose dans la bouche et
refermai difficilement sa culotte plastique. Je lui tendis un hochet en
lui ordonnant de jouer avec et la laissai l?, le temps d'aller chercher
ses v?tements. Je choisis sa robe de demoiselle d'honneur, celle que
nous avions fait en plus de celles du mariage. Elle fut ?tonn?e de mon
choix mais ne dit rien. Je lui enfilai. La robe ?tait assez courte et
les lange ?pais ?taient visibles, m?me sans qu'elle se penche. Je lui
mis un n?ud rose dans les cheveux et la maquillai l?g?rement. Je
l'amenai ? son parc, lui donnai des poup?es et des nounours pour jouer
et restai ? la regarder environ dix minutes. On sonna ? la porte. Je
lus la frayeur sur son visage. ?Reste l?, bien sage, B?b?. Ne bouge
pas, ne dis rien?, la pr?vins-je.
J'ouvris. C'?tait Alexandre. Je l'invitai ? entrer. Il vit d'abord
Jessica, qui ?tait venue ? l'entr?e pour voir qui arrivait. Je les
pr?sentai mutuellement, ils se firent la bise. Jessica remonta dans sa
chambre. Alexandre me suivit et me dit: ?elle est mignonne ta petite
s?ur...
- Tu n'as encore rien vu!? lui dis-je en entrant dans le salon.
Il resta bouche b?e devant b?b?-Choupinette. Celle-ci le regarda et se
mit ? pleurer. Je crois qu'elle aurait voulu s'enfuir. Mais elle ?tait
p?trifi?e dans son parc. Alexandre regarda et me demanda: ?C'est qui
?a?!
- C'est b?b?-Choupinette, mon autre petite s?ur. Tu connais Hugo? Voil?
l'autre partie de sa personnalit?.
- Mais... Il porte des couches! S'insurgea-t-il.
- ELLE porte des couches, oui... Et elles ne vont pas tarder ? ?tre
pleines. N'est-ce pas b?b?-Choupinette? R?pondis-je en faisant signe ?
B?b? de se l?cher.?
Elle ob?it, tout en continuant ? pleurer. Alexandre la regarda l'air
d?go?t?.
- ?a y est, je crois qu'elle a fini, annon?ai-je. Veux-tu aller
v?rifier si elle a fait popo?? Lui demandai-je en le poussant vers le
parc.
Il se retrouva devant b?b?-Choupinette, sans savoir quoi faire. Je
m'approchai de lui, posai ma main sur sa nuque et le poussai pour qu'il
se penche jusqu'au niveau des couches. Il se laissa faire.
- Alors, ?a sent le caca? Demandai-je.
- Heu... Berk, oui... Il a fait...
- ELLE a fait!? Corrigeai-je en lui donnant une tape derri?re la t?te
et en le maintenant pench?. ?Et ne dis pas berk! C'est normal pour un
b?b? de faire popo dans sa couche. C'est pour ?a qu'elles sont faites.
Mais si tu veux que ?a arr?te de sentir, tu peux la changer.
- Heu... Non merci, r?pondit-il, toujours d?go?t?.
- Pardon... C'est de ma faute... J'ai dit ?si tu veux?, en fait ce
n'est pas un choix. Tu vas l'emmener ? la salle de bain et lui changer
sa couche!?, ordonnai-je.
Il me regarda, se d?gagea et me dit: ?Mais tu es compl?tement folle,
c'est d?gueulasse, vous allez pas bien ici!? Je lui mis une claque, le
saisis par le poign?e. J'embrassai b?b?-Choupinette qui pleurais ?
chaudes larmes: ?T'inqui?te pas b?b?, le vilain gar?on va s'excuser.
Reste dans ton parc, on revient.?
J'emmenai Alexandre dans ma chambre, refermai la porte et le poussai
sur mon lit. ?Qu'est-ce que c'est que ce bordel?! S'?cria-t-il.
- Arr?te de parler comme ?a d'abord! Lui lan?ai-je. Je t'avais dit que
je te montrerai mon grand fr?re tel qu'il est. Maintenant, c'est fait.
C'est comme ?a. C'est un grand gar?on de ton ?ge, mais il aime
s'habiller en b?b? fille et se faire traiter comme tel. C'est quoi le
probl?me?
- Mais c'est compl?tement bizarre de faire ?a!
- Oui, peut-?tre que c'est bizarre... Mais il ne fait de mal ?
personne.
- Non, c'est vrai...
- Donc c'est quoi le probl?me?
- Mais... Je veux dire... Il est normal le reste du temps?
- C'est quoi normal?
- Ben... Il est pas attard? mentalement, il met pas des robes...
- Mentalement, il est tr?s intelligent. Je pense qu'il est meilleur que
toi en cours. Pour les robes, si, il en met aussi parfois, pour sortir
avec son copain sans qu'on voit que c'est un couple homo par exemple.
- Ah... Parce qu'il est vraiment homo?
- Oui. Tu ne savais pas? Pourtant tu l'as trait? de p?d?!
- Non, mais je disais juste ce que disent les gens. Tu sais, j'ai rien
contre a priori.
- Tu sais que ma m?re et la sienne aussi sont homosexuelles?
- Oui, oui... Je sais ?a. Et tu vois, ?a me d?range pas...
- Merci! Trop aimable! On ne te d?range pas, c'est vachement sympa de
ta part!
- Non, je ne voulais pas dire ?a! Je voulais dire que je respecte les
gens quoi...
- Alors pourquoi tu ne respectes pas b?b?-Choupinette aussi?
- Mais c'est autre chose ?a... Je veux dire... C'est un peu d?gueulasse
quand m?me ses couches pleines de merde!
- Arr?te de parler comme ?a! C'est d?go?tant parce que tu vois b?b?-
Choupinette comme un gar?on de quinze ans habill? en petite fille. Mais
si tu te dis que c'est vraiment une petite fille, tu verras, ce n'est
pas plus d?go?tant que de changer un vrai b?b?.
- Ben... M?me les vrais b?b?s, ?a me d?go?te... Se d?fendit-il.
- Bon, ?coute, si tu ne veux pas la changer maintenant, on verra plus
tard. Mais tu vas au moins descendre, t'excuser d'avoir ?t? m?chant,
l'embrasser sur les joues et lui dire que c'est une tr?s jolie petite
fille.
- D'accord Margaux?, se r?signa-t-il en baissant la t?te.
Nous descend?mes. Il fit ce que je lui avais dit. B?b?-Choupinette se
calma. Elle eut l'air vraiment ?tonn? de ce que j'avais r?ussi ? faire!
J'ordonnai ? Alexandre de la prendre par la main et de l'accompagner
jusqu'? la salle de bain. Puis il dut l'installer sur la table et lui
retirer sa robe d?licatement. Je lui dis de l'embrasser de nouveau, ce
qu'il fit. Enfin, je pris le relais pour enlever la couche et nettoyer
le derri?re de b?b?. Je le for?ai ? regarder. Il se boucha le nez.
?Mets tes mains sur la t?te et ferme la bouche. Je veux t'entendre
respirer par les narines!?, ordonnai-je. Sans comprendre pourquoi, il
m'ob?it.
- Tu veux rester en b?b? ou redevenir Hugo? Demandais-je ? Choupinette
en lui enlevant sa t?tine.
- Ze veu de'eni' Hugo, r?pondit-elle.
- D'accord b?b?. Attends cinq minutes que j'enl?ve ton maquillage.
- Mici Gago! S'?cria-t-elle.
- De rien b?b?.
- Et mici A'ex! Dit-elle en direction d'Alexandre.
- Heu... De rien... B?b?... Dit-il.
- H? bien, elle veut te faire un bisou, va vers elle!? Lui ordonnai-je.
Toujours les mains sur la t?te, il se pencha vers elle. Elle lui fit
un bisou baveux. Il voulut se frotter la joue mais je lui remis la main
en place. Je lui dit d'aller dans ma chambre en les gardant ainsi. Il
m'ob?it. Cinq minutes plus tard, ayant rhabill? Hugo, je le rejoignis.
Je remarquai avec plaisir qu'il n'avait pas baisse les mains. Je
m'assis sur mon lit et le fit se tenir debout face ? moi. ?Tu peux
baisser les bras?, lui dis-je. Il le fit sans rien dire. ?Qu'est-ce
qu'on dit? Demandai-je
- Je ne sais pas...
- On dit ?Merci Margaux?! Lui lan?ai-je. Remets tes mains sur la t?te!
- Oui Margaux, dit-il en s'ex?cutant.
- Maintenant, tu peux les enlever.
- Merci Margaux, dit-il en ob?issant.
- Tr?s bien. Souviens-toi bien. Tu dois m'ob?ir et me remercier. C'est
clair?
- Oui Margaux.
- Tu es pr?t ? ob?ir ? tous mes ordres?
- Oui Margaux.
- Pourquoi?
- Je ne sais pas... Tu m'attires, je n'ai pas envie de te d?plaire. Et
puis... Tu me fais un peu peur aussi... ?a m'excite.
- Ne t'excites pas trop Alex. Tu t'exciteras quand je te le dirai.
C'est clair?
- Oui Margaux. Pardon Margaux.
- Bien. Mets-toi ? genoux... Les mains jointes devant toi. Comme ?a,
tr?s bien. Maintenant, jure de toujours m'ob?ir.
- Je le jure Margaux.
- Dis-le!
- Je jure de t'ob?ir Margaux.
- Baisse les yeux. Je t'interdis de me regarder en face. Et quand nous
serons tous les deux, tu m'appelleras Ma?tresse et tu me vouvoieras.
- Oui Ma?tresse...
- Jure de m'ob?ir esclave!
- Je jure de vous ob?ir Ma?tresse... Dit-il en laissant couler deux
larmes le long de ses joues.
- C'est bien. Maintenant, je t'autorise ? m'embrasser les pieds.
- Merci Ma?tresse, dit-il en s'approchant pour se prosterner.
- Tr?s bien, rel?ve-toi esclave.
- Oui, Ma?tresse.
- Baisse ton pantalon, enl?ve-le compl?tement, et ton cale?on aussi. Je
veux voir ton petit tuyau.? Il ob?it. ?Dis-moi, il est bien gonfl?. Je
t'avais dit de ne pas t'exciter sans que je te l'ai dit!
- Pardon Ma?tresse, dit-il en essayant de se concentrer.
- Tu m'as dit que les b?b?s te d?go?taient? Et ?a, ce n'est pas
d?go?tant peut-?tre? Dis-je en d?signant son entre-jambe.
- Pardon Ma?tresse, chouina-t-il.
- On va voir si tu te d?go?tes toi-m?me. Mets ?a!?, lui ordonnai-je en
sortant une couche-culotte de b?b?-Choupinette avec des bordures roses
et des dessins de petites filles. Il l'enfila. Je v?rifiai les
barri?res anti-fuites. ?Fais pipi maintenant!?, ordonnai-je, tout en
lui faisant signe de la main de se remettre ? genoux.
- Oui Ma?tresse, dit-il, toujours en pleurant.
- Pourquoi pleures-tu esclave?
- Parce que j'ai mouill? ma couche Ma?tresse.
-Pourquoi as-tu mouill? ta couche esclave?
- Car vous me l'avez ordonn? Ma?tresse.
-Mais je ne t'ai pas forc?. Pourquoi m'appelles-tu Ma?tresse et me
vouvoies-tu? Tu es pourtant plus grand que moi, s?rement plus fort,
plus ?g?...
- Car je veux vous ob?ir Ma?tresse.
- Donc c'est toi qui a d?cid? de mouiller ta couche?
- Oui Ma?tresse. C'est moi qui ai d?cid? de mouiller ma couche.
- Tr?s bien. Remets ton pantalon par dessus. En mets ton cale?on
d?go?tant dans ta poche. Tu peux rentrer chez toi maintenant.
D?brouille-toi si tu veux que personne ne voit ta couche. Passe dans
des toilettes publiques, cache-toi dans des buissons... Je m'en fiche.
- Oui Ma?tresse, merci Ma?tresse.
- Prends aussi cette culotte ? moi. Demain, tu la porteras sous ton
pantalon. Tu viendras me voir ? la sortie du coll?ge et je v?rifierai.
- Oui Ma?tresse, merci Ma?tresse.
- Ah. Une derni?re chose. Je ne dirai ? personne ce que tu as fait, si
tu ne dis jamais ? personne pour b?b?-Choupinette.
- Oui Ma?tresse.
- Regarde ? c?t? de toi, sur le bureau. Tu vois cette web-cam. Elle te
filme depuis tout ? l'heure. Et il y a le son avec. Tout est enregistr?
sur mon ordinateur. Donc maintenant, tu n'as plus le choix que de
m'ob?ir. C'est clair?
- Oui Ma?tresse!
- Viens m'embrasser les pieds.?
Je le raccompagnai jusqu'? la porte de la maison. Je le laissai partir
en lui faisant une bise bien baveuse sur chaque joue et en lui donnant
une grande claque sur le derri?re. J'entendis le plastique de la couche
crisser. Il sursauta car cela faillit faire d?border la couche. Il
s'?loigna en marchant ? petits pas, cherchant o? aller se changer.
En me retournant, tout excit?e, je tombai nez-?-nez avec Hugo. ?Tu ne
peux pas t'en emp?cher...? me dit-il. J'?tais confuse tout d'un coup.
?C'est pour toi que j'ai fait ?a Hugo. Non seulement il t'accepte tel
que tu es, mais en plus il ne pourra pas aller le raconter ? qui que ce
soit?, me d?fendais-je.
- Margaux, je t'aime et je sais que tu penses ce que tu dis. Mais par
piti?, ne rapporte pas tout ? moi. Tu aimes dominer les gar?ons, non?
- Oui, c'est vrai...
- C'est pas grave tant qu'ils sont d'accord... Moi je fais plein de
trucs humiliants, mais j'aime ?a. Ce n'est pas grave. Mais quand m?me,
votre relation ne pourra pas se r?sumer ? ?a. Il faut qu'? certains
moments vous puissiez parler normalement, qu'il puisse te dire quand tu
vas trop loin... Enfin ce genre de choses, quoi.?
Je lui promis de faire ce qu'il disait.
Les mois suivants, nos histoires d'amour se poursuivirent. Hugo et moi
nous racontions tout. Il me reprochait parfois d'aller trop loin dans
mon autoritarisme avec Alexandre, de m?me que je lui disais quand je
trouvais qu'il se laissait trop faire par Paul. Quelques fois, nous
allions au restaurant ? quatre, Maya accompagnant Paul. Ce dernier et
moi nous amusions ? plaisanter en parlant de nos petits copains comme
s'ils n'?taient pas l? et en nous ventant de les faire se plier ? nos
quatre volont?s. Nous parlions de nous comme des deux ?hommes du
couple? et d'eux comme de nos copines soumises. Il s'agissait
?videmment de plaisanteries, mais j'adorais les t?tes qu'ils faisaient
dans ces cas l?, surtout Alexandre qui se faisait tout petit, me
suppliant d'arr?ter de le tourmenter.
Mais rapidement, ma relation avec lui tourna ? la routine. Un jour, en
janvier, nous ?tions dans ma chambre. Je l'avais forc? ? rev?tir une
couche et un soutien-gorge. Il ?tait maquill? et me massait les pieds.
Apr?s quelques minutes sans rien dire, je m'?criai: ?Je m'ennuie, pas
toi?? Il ne sut que r?pondre, se doutant que sa r?ponse, quelle qu'elle
fut, lui apporterait une punition de ma part. J'ajoutai donc: ?Je parle
? Alex, pas ? mon esclave. Tu ne crois pas qu'on a fait le tour? Je
veux dire, c'?tait marrant au d?but, mais l? on fait toujours la m?me
chose...
- Heu... Je ne sais pas Ma?tresse.
- J'ai dit que je parlais ? Alexandre. Arr?te de me masser et assieds-
toi ? c?t? de moi.
- Mais... N'emp?che, je ne sais pas Margaux.
- Tu es amoureux de moi Alex? Lui demandai-je.
- Je ne sais pas... Je peux parler librement?
- Oui.
- Je veux dire... Sans risquer une fess?e ou la diffusion de photos
humiliantes?
- Oui, vas-y.
- Alors, je ne sais pas si je suis amoureux de toi. Je sais bien que
j'ai accept? de faire beaucoup de choses dont je ne me serais jamais
cru capable... Comme... Tu sais... Me soumettre compl?tement. C'?tait ?
la fois parce que tu m'excites et parce que tu me fais peur, avec tes
menaces de diffuser des photos de moi. Mais... Je ne sais pas si je le
fais parce que j'ai envie ou parce que je n'ai pas le choix.
- Alors je te lib?re de ta servitude.
- Tu veux dire que... Je ne suis plus ton esclave?
- C'est cela.
- Et... C'est fini entre nous?
- Oui. Et je ne ferai rien des photos, tant que tu ne raconteras rien
de ce que tu sais ? propos de Hugo.
- T'inqui?te pas. Je l'aime bien Hugo. Il est souvent intervenu en ma
faveur. Il est sympa...?
Nous nous s?par?mes, en nous promettant de rester amis. En fait, je le
revus peu, ? part ? des soir?es. Il mit longtemps avant de se remettre
avec une fille.
Pour ma part, je proposai ? un autre gar?on de sortir avec moi dix
jours plus tard. C'?tait un gar?on du coll?ge, un peu plus ?g? que moi
car il avait redoubl?, Keytan. Il n'?tait pas du tout du m?me genre
qu'Alexandre. Il avait beaucoup plus de caract?re. Mon intention
n'?tait pas de le dominer comme je l'avais fait auparavant. Cela dit,
il m'importait que lui aussi connaisse et accepte mon grand fr?re.
Apr?s trois semaines ? nous voir au coll?ge ou juste en dehors, je
l'invitai ? la maison, un jour que Hugo et Paul ?taient dans le salon,
regardant la t?l?vision l'un contre l'autre. Je lui pr?sentai sobrement
mon fr?re et son copain. Il comprit qu'ils ?taient ensemble et les
salua sans faire aucune remarque. Nous mont?mes dans ma chambre. ??a te
d?range pas que ton fr?re soit p?d???, me demanda-t-il. Je lui mis une
claque. Il eut l'air f?ch?. ?Ne parle jamais de lui comme ?a, d'accord?
M'?criai-je.
- Ne me frappe plus jamais, me r?pondit-il s?chement.
- Tu sais que ma m?re et la sienne vivent ensemble. Elles sont
lesbiennes...
- Ah bon? Mais alors pourquoi tu sors avec des mecs? Me demanda-t-il en
provocation.
- Quand je vois les mecs comme toi, je me le demande bien?, r?pondis-
je.
Il se jeta sur moi pour m'embrasser. Je le repoussai.
?Tu m'embrasses quand je le dis! Lui dis-je.
- Et si j'en ai envie maintenant? Demanda-t-il en souriant et en
continuant d'avancer vers moi.
- D?gage! M'?criai-je.
- Allez, je vais pas te faire de mal. Je veux juste ?tre s?r que tu es
bien normale avec les mecs...? me dit-il, tout en me pelotant.
Je lui mis une claque, j'essayai de lui en mettre une seconde, mais il
bloqua ma main.
?Je t'ai dit de ne pas me frapper! Cria-t-il.
- Et moi je t'ai dit de d?gager!?, r?pondis-je en le repoussant.
Il revint ? la charge. Je lui mis un coup de genoux l? o? cela fait
tr?s mal aux hommes, il recula, j'ouvris la porte et appelai: ?Paul,
Hugo? Venez!? Ils mont?rent. ?Vous pouvez montrer ? ce gar?on la
porte??, leur dis-je en d?signant Keytan qui se tenait toujours
l'entre-jambe. Il d?guerpit de la maison en me mena?ant du doigt et en
nous lan?ant des insultes ? tous les trois. Paul avait envie de le
poursuivre pour lui mettre une racl?e, mais Hugo le retint.
Je leur racontai tout. Hugo me dit: ?Il faut que tu arr?tes d'avoir des
probl?mes ? cause de moi!
- ?a n'a rien ? voir avec toi Hugo! M'?criai-je un peu ?nerv?e. C'est
juste un pauvre mec. Il ne m?ritait pas d'?tre avec moi.
- C'est vrai qu'il ne te m?ritait pas. Mais tu ne peux pas fonder la
r?ussite de tes relations sur le fait que tes copains acceptent ou non
l'homosexualit? de ta m?re et de ton fr?re!
- Si, Hugo, c'est comme ?a. Peu importe ce que tu en penses. C'est
important pour moi que les mecs acceptent ma famille.?
Je n'eus pas de nouvelle de Keytan. Nous nous ignorions au coll?ge et
il ne chercha pas ? me reparler. Je ne sais pas s'il parla de ce qu'il
s'?tait pass? ? qui que ce soit. Je ne racontai cette histoire qu'? peu
de monde, mes amies les plus proches, qui me soutinrent toutes et Le?la
qui fit de m?me.
C'est cette derni?re qui nous annon?a, en avril, la nouvelle la plus
importante de l'ann?e: elle ?tait enceinte de deux mois! Elle et
S?bastien seraient parents au mois de novembre. Tout le monde sauta de
joie. ?Tu vas ?tre tonton! dis-je ? Hugo.
- Et tu vas ?tre tata, r?pondit-il.
- Tata Margaux, tata Jessica, tonton Hugo, tata Maya et... B?b?-
Choupinette? Elle sera tata aussi? Demandai-je.
- Je ne sais pas... Avec un vrai b?b?, peut-?tre qu'elle devra
s'effacer... R?pondit-il.
- C'est comme tu voudras, lui dit S?bastien. En tous cas, on voudrait
que tu sois parrain.
- Parrain?! S'?cria-t-il. Mais je suis trop petit!
- H? choupinet! Tu as plus de quinze ans maintenant. Quand le b?b?
na?tra, tu en auras m?me seize. - Tu pourras parfaitement jouer le
r?le...
- Vous savez si c'est un gar?on ou une fille? Demanda Jessica.
- Pas encore, on saura dans un mois ma ch?rie?, r?pondit Le?la.
La nouvelle tomba en mai. Le?la attendait des jumeaux, un gar?on et une
fille! Hugo devait donc devenir le parrain du gar?on - et Baptiste, le
meilleur ami de S?bastien, celui de la fille - la meilleure amie de
Le?la la marraine du gar?on et... Moi, celle de la fille! En juillet,
ils d?cid?rent des pr?noms: Ali pour le gar?on - c'?tait le pr?nom du
grand-p?re de Le?la - et Lucie pour la fille.
Hugo se mit tout de suite ? dessiner des v?tements pour son neveu et sa
ni?ce. Il con?ut des croquis de grenouill?res, de petits pantalons,
robes, chemises, etc. Il avait pr?vu beaucoup de bleu pour Ali et de
rose pour Lucie. S?bastien lui demanda pourquoi. Il dit qu'il avait
fait cela spontan?ment. Puis il ajouta: ?Franchement, tu aimerais
qu'Ali ait les m?mes go?ts que moi?
- Pourquoi pas? Tu seras son parrain, il prendra exemple sur toi!
R?pondit S?bastien.
- Mais... Tu veux dire que... Tu t'en ficherais d'avoir un fils comme
moi?
- Oui Hugo... Peut-?tre m?me que j'en serais heureux. Ou plus
exactement, je ne ferai pas la diff?rence entre mes enfants, donc oui,
je m'en ficherais. Nous allons les ?lever pareil l'un et l'autre. Ils
auront les m?mes v?tements, les m?mes jouets, la m?me attention...
Jusqu'? ce qu'ils soient en ?ge de choisir leurs go?ts. Et j'esp?re
qu'ils feront ce qu'ils ont envie, comme Margaux et toi l'avez toujours
fait par exemple.
- Et... Quand ils seront l? et que je serai tonton... Tu m'aimeras
toujours autant? Demanda Hugo.
- Bien s?r! R?pondit-il en s'approchant de lui et en mettant ses mains
sur ses ?paules. Tu seras toujours mon tout petit fr?re ador?, mon
petit b?b?... Je ne t'ai jamais connu jaloux, tu ne vas pas commencer
maintenant quand m?me?!
- Non, je les aime d?j?, je serai pr?t ? tout pour eux... Mais je ne me
sens pas pr?t ? grandir...
- Hugo, je suis s?r qu'en ce moment, tu es bien plus pr?t que moi ?
?lever des enfants. ?a fait des ann?es que tu joues ? la poup?e, tu
connais tout des couches, tu es d'une patience infinie... Tu seras un
oncle parfait!
- Mais toi aussi tu es pr?t ? avoir des enfants... Enfin, je veux
dire... Tu t'es occup? de moi comme un papa... Mieux que notre p?re en
tous cas. Je veux dire... Tu es plus qu'un grand fr?re pour moi!?
Ils se serr?rent dans les bras l'un de l'autre et s'embrass?rent.
? la rentr?e, Hugo entamait sa deuxi?me ann?e de bac pro et avait
d?cid? de reprendre la danse. J'?tais entr?e au lyc?e et avais f?t? mes
quinze ans. Jessica ?tait entr?e au coll?ge... Paul avait eu son bac
mais restait dans la r?gion pour faire ses ?tudes. J'avais eu quelques
aventures depuis Keytan, j'?tais sortie avec un gar?on ? la fin de
l'ann?e, mais seulement quelques jours. Puis avec deux gar?ons pendant
l'?t?, l'un en juillet lorsque j'?tais partie en colonie de vacances
(Hugo ?tait rest? dans la r?gion pour aider Le?la ? sa maison... Et
aussi pour profiter de Paul qui travaillait et ne pouvait partir),
l'autre en ao?t, que j'avais rencontr? en boite de nuit. Mais il
n'?tait pas de la r?gion et nous nous quitt?mes quelques jours plus
tard lorsqu'il rentra chez lui.
Un soir de novembre, nous ?tions devant la t?l?vision, toute la famille
ainsi que Paul. Le t?l?phone sonna. Am?lie r?pondit. Nous compr?mes
rapidement que S?bastien avait amen?e Le?la ? la clinique et que notre
famille allait bient?t s'agrandir!
Partie 30: ?a s'en va... ?a revient
(ann?e 6, hiver)
Nous ?tions tous et toutes heureux de ces naissances. Am?lie ?tait gaga
de ses petits-enfants, ma m?re l'?tait ? peine moins. Mais c'est sans
doute Hugo qui prit avec le plus de s?rieux son r?le de tonton. Il
passait syst?matiquement chez S?bastien et Le?la apr?s les cours pour
se rendre utile, emmener les enfants se promener en landau, jouer avec
eux, leur donner le bain... ? tel point que Paul en vint ? lui
reprocher de ne plus passer assez de temps avec lui. Ils eurent leur
premi?re dispute de couple ? ce sujet. Le?la et S?bastien l'apprirent
et dirent ? Hugo qu'il devait aussi penser ? lui et ? son copain,
quitte ? ne plus venir aussi souvent. Pour lui montrer qu'ils ne
voulaient pas l'?carter, ils en firent leur baby-sitter officiel. Hugo
venait souvent le soir garder les enfants, le plus souvent avec Paul.
S'il continuait ? jouer au b?b? quand ils allaient se coucher, ils
jouaient d?sormais au ?papa et ? la maman? avec les enfants, s'appelant
mutuellement ?oncle Paul? et ?tata Maya?.
Cette situation nouvelle provoqua un changement inattendu chez Hugo. En
d?cembre, peu apr?s son seizi?me anniversaire, il se r?veilla plusieurs
matins de suite dans une couche s?che. Cela arrivait, bien s?r, de
temps en temps depuis plusieurs ann?es, mais il battit un record en
arrivant ? une semaine compl?te sans pipi au lit... Puis ? deux
semaines... Puis ? un mois courant janvier! La d?cision ?tait prise. Il
allait pouvoir, pour la premi?re fois depuis cinq ans et demi, se
coucher sans couche et dans un pyjama normal! On renouvela sa garde-
robe avec de belles chemises de nuit de jeune fille.
?Tu ne seras plus jamais b?b?-Choupinette alors? Lui demanda Jessica
- Si, je continuerai pour jouer... Mais plus aussi souvent.? R?pondit-
il.
Paul notamment, aimait bien leurs jeux nocturnes. Mais pour lui,
maintenant que ce changement avait eu lieu, il s'agissait aussi de
franchir une ?tape dans leur relation. Depuis presque deux ans qu'ils
?taient en couple, ils n'avaient rien fait de plus que ce qu'ils
avaient fait d?s leur premi?re nuit ensemble. Cependant, quatre ans
seulement s'?taient ?coul?s depuis le stage de danse de Hugo et son
traumatisme li? au viol. Il ne voulait pas aller ? la p?n?tration. En
revanche, lib?r? des couches et de la grenouill?re qui l'emp?chaient de
se toucher, il se mit ? se masturber les soirs o? il ne dormait pas
avec son petit ami.
Les ?preuves de Paul et Hugo
Paul lui fit des avances plus s?rieuses. Hugo r?pondit qu'il n'?tait
pas pr?t. ?Bien, lui dit alors Paul. Mais alors tant que tu ne me
laisseras pas avoir de nouveaux plaisirs, je t'interdis ? toi aussi
d'en avoir. Dor?navant, tu n'auras plus le droit de te masturber sans
mon autorisation. Si je ne peux pas avoir ton petit cul, alors je
contr?lerai au moins ta petite queue.? Le lendemain, il lui ?offrit?
une cage de chastet? avec un cadenas. Il l'installa sur Hugo. ?Tu n'as
pas besoin de l'enlever pour te laver. Tu ne l'?teras que sous ma
surveillance. Si tu essaies de l'enlever sans moi, j'estimerai que tu
as trahi ma confiance et je te punirai en cons?quences.
- Bien... Ma?tre, lui r?pondit Hugo spontan?ment.
- Viens donner du plaisir ? ton Ma?tre. Tu ne seras bonne qu'? ?a
maintenant, petite pucelle?, poursuivit Paul.
J'?tais dubitative quant au port d'un tel instrument de contr?le par
mon fr?re... Mais je pensais aussi ? l'utilisation que je pourrais
faire d'un tel objet. Au lyc?e, j'avais retrouv? une vieille
connaissance: Adrien ?tait aussi entr? en seconde. Il n'?tait pas dans
ma classe, mais nous nous croisions dans les couloirs et nous disions
bonjour. J'?tais d?cid?e. J'allais en refaire mon petit copain et
restaurer mon autorit? sur lui.
Les ?preuves d'Adrien
Je m'assis ? c?t? de lui un jour ? la cantine. Je lui posai plein de
questions sur les deux derni?res ann?es, o? nous ne nous ?tions pas
revus et o? j'avais eu de br?ves nouvelles par ses parents. Je
n'abordai pas les souvenirs de notre relation. Je demandai des
nouvelles de ses s?urs, il m'en demanda de Jessica et Hugo. Je lui
proposai de continuer notre conversation apr?s le cours. Il m'attendit
? la sortie du lyc?e et nous march?mes dans la ville en parlant de tout
et de rien. Le soir, je lui envoyai un texto lui disant que j'avais ?t?
tr?s heureuse de le revoir. Puis je laissai quelques jours s'?couler
comme si de rien n'?tait, me contentant de lui faire quelques signes de
t?te quand nous nous croisions. Une semaine plus tard, n'y tenant plus,
c'est lui qui vint s'asseoir ? c?t? de moi ? la cantine. Il prit part ?
la conversation avec mes amies, mais je fis presque mine de l'ignorer.
Il me demanda si nous pouvions nous voir apr?s la classe. Je lui
r?pondis que j'avais des choses de pr?vues - ce qui ?tait faux, mais il
me fallait le laisser venir - et le quittai froidement. Le lendemain
matin, je vis en arrivant au lyc?e qu'il m'attendait. Il me demanda si
j'?tais disponible le soir. Je lui dis de nouveau que non, mais lui
proposai de nous voir le lendemain apr?s-midi. Il me r?pondit qu'il
avait des choses de pr?vues, puis r?fl?chit et se ravisa, disant qu'il
pourrait s'arranger. Il ?tait presque dans ma poche. Le lendemain,
donc, je lui envoyai un texto pour fixer un rendez-vous dans un parc
non loin de chez moi. C'?tait l'hiver, il faisait froid. Peu avant
l'heure du rendez-vous, j'?tais encore chez moi. Il m'envoya un texto
pour me dire qu'il ?tait arriv? et m'attendait. J'attendis une demi-
heure apr?s l'heure fix?e pour lui r?pondre qu'il faisait trop froid et
que je n'avais pas envie de sortir. Il me renvoya: ?OK... ? bient?t
j'esp?re, bisous?. Comme si le ciel voulait m'aider, il se mit ?
pleuvoir fortement. J'attendis de nouveau vingt minutes, qu'il eut bien
march? en direction de chez lui, pour lui renvoyer: ?Tu peux passer
chez moi si tu veux.? Il me r?pondit imm?diatement: ?Je fais demi-tour,
j'arrive?.
Je lui ouvris la porte. Il regarda la maison qui faisait remonter en
lui de nombreux souvenirs. Il me dit bonjour et s'approcha pour me
faire la bise. Je le laissai faire sans bouger. Puis il se recula. Je
le fixai dans les yeux. Machinalement, il baissa son regard. Je lui
tendis la main et lui proposai de monter dans ma chambre. Il r?pondit:
?D'accord Margaux?. Je lui dis d'enlever ses chaussures car elles
?taient tremp?es. Il le fit, me donna la main et me suivit.
Dans ma chambre, je m'asseyais sur le lit, cal?e confortablement sur
des coussins et lui d?signai une petite chaise de bureau pour qu'il
s'asseye en face. ?Merci Margaux?, me dit-il.
- Tu es tremp?. Tu veux mettre tes habits ? s?cher? Lui proposai-je.
- Heu... Oui Margaux. Mais qu'est-ce que je vais mettre en attendant?
Demanda-t-il.
- Que penses-tu de ma robe de chambre? Demandai-je en la d?signant. ?
moins que tu pr?f?res que je te pr?te une robe?
- Comme tu veux, Margaux.
- Tiens, mets tes affaires sur ce cintre et accroche-les au-dessus du
radiateur. S?che-toi avec cette serviette et mets ma robe de chambre.
- Oui Margaux, merci Margaux.?
Quand il l'eut rev?tue, il se rassit.
?Alors, tu t'es bien masturb? ces deux derni?res ann?es? Lui demandai-
je subitement, comme si j'entamais un interrogatoire.
- Heu... Il se mit ? rougir.
- R?ponds! Tu t'es masturb??
- Oui Margaux.
- Et tu as eu des copines?
- Heu... Non Margaux... Et toi?
- Non, je n'ai pas eu de copine! Dis-je en riant.
- Et... Je veux dire... Des copains?
- Oui, j'en ai eu. Mais c'est moi qui pose les questions, tu ne te
souviens pas?
- Si. Pardon Margaux.
- Je t'ai manqu?? Repris-je.
- Oui Margaux... Beaucoup au d?but... Un peu moins apr?s... J'avais mes
copains et je ne pensais plus aux filles... Et puis, depuis que je t'ai
revue au lyc?e, je n'arr?te pas de penser ? toi. Tu es tr?s belle tu
sais.
- Je sais. Mais contente-toi de r?pondre ? mes questions.
- Oui Margaux, pardon.
- Donc, je te manque.
- Oui Margaux.
- Tu voudrais redevenir mon copain?
- Oui Margaux.
- Tu sais ce que cela signifie? Tu devras m'ob?ir et ne rien attendre
de moi en retour que ce que je d?ciderai de te donner.
- Oui Margaux.
- Et tu devras commencer par te faire pardonner de ton attitude quand
tu m'as quitt?e.
- Oui Margaux.
- Reconnais-tu tes fautes?
- Oui Margaux, dit-il en se penchant, comme pour demander mon pardon.
- C'est bien. Es-tu pr?t ? te mettre ? genoux et ? me supplier de te
reprendre?
- Oui Margaux, dit-il en s'agenouillant.
- Alors embrasse mes pieds en excuse-toi.
- Oui Margaux. Pardon Margaux... Je suis d?sol?... J'ai ?t? un idiot...
J'implore ton pardon... Piti?, accepte de me reprendre... Je te
v?n?re... Tu es ma d?esse Margaux! Dit-il tout en m'embrassant les
pieds.
- Est-ce comme ?a qu'on parle ? sa d?esse? En la tutoyant et en
l'appelant par son pr?nom?
- Pardon D?esse, je ne voulais pas vous offenser...
- Tais-toi! D?sormais, quand nous serons tous les deux, tu m'appelleras
Ma?tresse.
- Oui Ma?tresse.
- Maintenant, rel?ve-toi. Ta petite s?ur ?lisa va bien?
- Oui Ma?tresse.
- Elle est chez toi ? cette heure-ci?
- Je crois que oui Ma?tresse.
- Tu as ?t? vilain avec elle aussi, non?
- Oui Ma?tresse.
- Alors rentre chez toi et quand tu seras arriv?, tu me t?l?phoneras et
tu me la passeras. C'est entendu?
- Oui Ma?tresse.
- Et d?sormais, tu as l'interdiction de te toucher entre les jambes.
Jure-moi de ne plus jamais te masturber sans mon autorisation!
- Je vous le jure Ma?tresse. Je ne ferai rien sans votre autorisation.
- Bien, pars, je ne te raccompagne pas, tu connais le chemin.?
Une quarantaine de minutes plus tard, je re?us son appel. ?lisa ?tait
surprise de m'entendre. ?Salut ma puce, ?a va? Lui demandai-je.
- Oui, et toi Margaux? ?a fait longtemps!
- Trop longtemps en effet! Dis-moi, vous ?tes seuls Adrien et toi?
- Oui, Marine est encore ? l'?cole, les parents ne vont la chercher
qu'? 18h, en sortant du boulot.
- Ton fr?re est ? c?t? de toi?
- Oui, il est l?.
- Alors dis-lui de se mettre ? genoux.
- D'accord... Adrien? Margaux dit que tu te mettes ? genoux...?
Il ob?it. ?lisa reprit: ??a y est. Je fais quoi maintenant?
- Dis-lui: "embrasse-moi les pieds esclave!"
- Embrasse-moi les pieds esclave! R?p?ta-t-elle.
Il le fait! C'est g?nial! Il redevient comme avant? Me demanda-t-elle.
- Oui, et m?me mieux. D?sormais, quand vous serez tous les deux, il
devra t'appeler Mademoiselle ?lisa, te vouvoyer et t'ob?ir. C'est
compris?
- Oui, c'est compris...?
Elle s'adressa ? lui: ?Adrien, maintenant, tu m'appelles Mademoiselle
?lisa et te fais tout ce que je dis.
- Tu d?cideras de comment il s'habille, tu auras le droit de le punir
ou de lui donner des gages, je te pr?terai des habits et des couches ?
lui mettre. Continuai-je.
- G?nial!
- Et m?me quand il vous gardera toi et Marine, elle pourra jouer ?
l'habiller et ? le punir. Ce sera g?nial, un gar?on de 15 ans humili?
par sa petite s?ur de six ans!
- Ho oui! Elle ?tait trop petite quand on jouait avec lui, elle ne se
rendait pas compte. Mais maintenant, elle va adorer!
- Tu as une id?e de gage ? lui faire faire maintenant?
- Heu, attends que je r?fl?chisse... Adrien! Mets-toi ? quatre pattes
et conduis-moi jusqu'? ma chambre...?
Quelques secondes plus tard, elle s'esclaffait: ?G?nial! Je fais du
poney! Allez, plus vite petit poney!? Je l'entendis lui mettre de
grosses claques sur le derri?re pour le faire avancer.
Je continuais ? la conseiller: ?C'est bien, et continue ? l'appeler
?petit poney? ou ?esclave?, ou comme tu veux, mais pas par son pr?nom
de gar?on!
- Allez poney-esclave, plus vite! Ok, l? on est dans ma chambre...
Esclave, ouvre mon armoire et regarde les culottes... Regarde-les bien.
Elles sont belles?
- Oui Mademoiselle ?lisa, l'entendis-je r?pondre.
- Laquelle est la plus f?minine d'apr?s toi? Demanda sa petite s?ur.
Regarde bien et choisis...?
Il en d?signa une. ?Celle-ci? Demanda-t-elle. C'est vrai qu'elle est
f?minine. D?cris-l? au t?l?phone pour Margaux! Dit-elle en tendant le
t?l?phone.
- Elle est rose vive, avec de la dentelle rose pale sur les bords et
des petits poids blancs partout, m'expliqua-t-il.
- Tu l'aimes bien? Demanda sa petite s?ur.
- Oui Mademoiselle ?lisa.
- Alors mets-l?. Enl?ve ton pantalon et ton slip et mets-l? ? la
place...?
Quand il eut ob?i elle reprit: ?Voil?. Et maintenant, tu peux remettre
ton pantalon. Ne l'enl?ve pas avant ce soir, sinon gare ? toi!
- ?lisa? Demandais-je.
- Oui Margaux?
- Dis-lui de la mettre demain au lyc?e. Je v?rifierai s'il la porte
bien pendant toute la journ?e.
- Tu la porteras demain au lyc?e fillette! Lui dit-elle.
- Demain? L'entendis-je r?pondre. Mais j'ai cours de sport demain, je
ne peux pas!
- Il ose te r?pondre? M'indignai-je aupr?s d'?lisa.
- Oui, il m?rite une punition, c'est s?r!
- Dis-lui de se d?brouiller pour son cours de sport. Il n'aura qu'? se
changer dans les toilettes et faire attention ? ce que son pantalon ne
descende pas. Et d'ailleurs, pour le punir de t'avoir r?pondu, je crois
qu'il faudrait ajouter quelque chose... Tu as des collants roses par
exemple?
- Ho oui! Tiens, fillette... Tu mettras ?a aussi pour avoir os?
contester.
- ?lisa? Repris-je, je crois aussi qu'il faudrait lui apprendre ? ne
pas te r?pondre. Quand une petite fille n'?tait pas sage, autrefois, on
lui nettoyait la bouche avec du savon pour la laver des vilains mots.
- Trop cool comme id?e! Allez, fillette, file dans la salle de bain! Je
vais te montrer ce que ?a fait quand tu parles mal ? ta petite s?ur...?
Je les laissai apr?s qu'il eut re?u sa correction.
Le lendemain, je le vis ? la sortie du lyc?e. J'allai vers lui. Il
quitta ses amis avec qui il ?tait en train de parler et me rejoignit.
Je lui dis de me suivre dans une ruelle un peu plus loin. C'?tait un
cul de sac dans lequel il n'y avait personne. ?Tu as bien port? ta
culotte et ton collant esclave?
- Oui Ma?tresse.
- Montre-moi!?
Il regarda s'il n'y avait bien personne d'autre dans la rue et
lentement d?fit les premiers boutons de son jean.
?Baisse bien ton pantalon, que je puisse voir. Cette culotte est un peu
petite pour toi on dirait! Et tu bandes ma parole! Tu t'es masturb?
hier soir?
- Non Ma?tresse, r?pondit-il en rougissant.
- Menteur! Je t'avais pourtant ordonn?!
- Pardon Ma?tresse, je ne voulais pas... Il ?clata en sanglots.
- Tu ne peux pas te retenir? C'est la culotte de ta petite s?ur qui
t'excite?
- Non Ma?tresse. Pardon...
- Bon, je vais devoir te punir pour ?a. Mais je me doutais que tu ne
tiendrais pas. Alors j'ai un petit cadeau pour t'aider...
Je sortis une cage de chastet? de mon sac. ?Tu sais ce que c'est que
?a?
- Non Ma?tresse.
- C'est un ?tui pour enfermer ton petit tuyau et l'emp?cher de devenir
dur. Comme ?a, je contr?lerai vraiment ce que tu fais.
- Oui Ma?tresse.
- C'est tout ce que tu dis quand je t'offre un cadeau?!
- Pardon... Merci Ma?tresse.?
Je le d?culottai dans la ruelle et lui enfilai l'?tui. Je le refermai
avec un cadenas dont je cachai la cl? dans mon soutien gorge. Il me
regarda, blafard. ?Tu es ? moi maintenant. Tu m'appartiens tout entier.
Tu es ma chose, mon esclave, mon jouet, ma servante. Ta seule raison
d'?tre sur cette Terre est de servir et d'amuser ta Ma?tresse et ses
amies. C'est clair?
- Oui Ma?tresse.
- Alors r?p?te!
- Ma seule raison d'?tre sur cette Terre est de servir et d'amuser ma
Ma?tresse et ses amies, r?cita-t-il.
- Bien. Tu me copieras cela cent fois pour demain. Tu ach?teras un
cahier rose et un stylo rose de petite fille. Ils en vendent ? la
papeterie ? c?t? du lyc?e. Vas-y maintenant et rapporte-moi ton devoir
demain ? la premi?re heure.
- Oui Ma?tresse.?
Le bonheur d'?lisa et Marine
Quinze jours plus tard, accompagn?e de Jessica, je sonnai ? la porte de
chez Adrien et ?lisa. Adrien vint ouvrir. Il ?tait v?tu d'une petite
robe en mousseline blanche, beaucoup trop courte pour lui, d'un bonnet
de b?b? attach? sous son menton et de petites soquettes en dentelle. Un
tablier tr?s f?minin lui avait ?t? attach? pour qu'il ne se salisse
pas. Une t?tine ?tait attach?e au fil de son bonnet. Il nous fit une
r?v?rence. Il n'y avait pas besoin de cela pour que l'on voit la couche
qu'il portait sous sa robe. ?Bonjour Ma?tresse, dit-il en se baissant
bien bas. Bonjour Mademoiselle Jessica. Bienvenue chez Mesdemoiselles
?lisa et Marine.? Il prit nos manteaux et nous conduisit au salon.
?lisa ?tait assise et discutait avec trois amies ? elle. Marine ?tait
assise et sirotait un jus de fruits. Nous nous d?mes bonjour, ignorant
la pr?sence d'Adrien. Une fois que nous ?tions assises, il se pr?senta
? nous et nous fit une nouvelle r?v?rence. ?Voulez-vous que l'esclave
aille vous chercher des boissons?? demanda ?lisa. Nous pass?mes notre
commande et il partit nous les chercher. ?C'est g?nial que vos parents
l'aient laiss? vous garder pendant leur d?part en voyage! Lan?ai-je aux
filles.
- Oui, ils pensent que c'est un grand gar?on de quinze ans et qu'il
peut s'occuper de nous!?, r?pondit ?lisa en riant.
Tout le monde ?clata de rire, sauf Adrien qui se contenta d'attendre
que nous ayons fini pour nous donner nos verres.
?Assieds-toi par terre et reprends ta poup?e, fillette!?, lui ordonna
?lisa.
Il s'assit ? ses pieds et se mit ? bercer une petite poup?e v?tue
presque comme lui. Marine s'approcha de lui, prit sa t?tine et lui
enfon?a dans la bouche.
?C'est pour pas qu'elle nous d?range quand nous discutons, nous
expliqua-t-elle. Les petites filles comme elle sont faites pour ?tre
vues, pas pour ?tre entendues!
- Tu as parfaitement raison Marine, lui dis-je. Tu as entendu esclave??
Il fit oui de la t?te.
?Tu me le copieras cent fois! "Les petites filles comme moi sont faites
pour ?tre vues, pas pour ?tre entendues." Il hocha la t?te de nouveau.
- ?a va lui faire beaucoup de travail! S'amusa Marine. Elle doit d?j?
copier deux cents fois "Je dois changer les couches de ma poup?e d?s
qu'elles sont sales"!
- Vous lui donnez beaucoup de punitions? Demanda Jessica.
- Oui, mais l? ce n'est pas une punition, c'est juste pour qu'elle
apprenne ? bien jouer avec sa poup?e, expliqua Marine. B?b?, raconte ?
nos invit?es comment on te punit.?
Adrien se leva, fit une r?v?rence, enleva sa t?tine et r?cita:
?Je dois ob?ir et montrer du respect ? toutes les personnes qui sont
sup?rieures ? moi, c'est-?-dire ? toutes les filles qui ne portent pas
de couche, car je ne suis qu'un gar?on essayant de devenir une petite
fille. Si je parle sans autorisation en leur pr?sence, que je conteste,
que je pose des questions, que je dis des gros mots ou que j'oublie de
les vouvoyer, je dois avoir la bouche lav?e au savon. Si j'ob?is mal ?
un ordre, je dois recevoir une fess?e donn?e avec une brosse ? cheveux.
Si je d?sob?is, je dois recevoir la fess?e donn?e ? la cravache. Si je
d?sob?is une nouvelle fois, je dois ?tre fess?e avec le martinet. Apr?s
chaque punition, je dois remercier la personne qui m'a punie car cela
m'apprend ? m'am?liorer pour mieux servir et amuser les ?tres
sup?rieurs que sont les grandes filles. Puis je dois aller au coin en
tenant ma robe le plus haut possible, les bras tendus ? l'horizontal,
jusqu'? ce qu'on m'ordonne d'arr?ter. Si je baisse les bras avant, la
punition doit recommencer ? z?ro.
- Combien de fess?e te met-on ? chaque fois? Demanda Jessica.
- Cela d?pend, Mademoiselle Jessica. C'est Mademoiselle Marine qui
d?cide ? chaque fois.
- Et c'est toujours elle qui te donne la punition? Demandai-je.
- Presque toujours Ma?tresse, sauf si quelqu'un d'autre souhaite me la
donner, r?pondit-il.
- Voudrais-tu montrer ? nos invit?es comment on fait pour te punir?
Demanda ?lisa.
- Oui Mademoiselle ?lisa, ce serait un grand honneur pour moi, si
Mademoiselle Marine en est d'accord...?, dit-il les larmes aux yeux,
sachant ce qui l'attendait.
Marine ne se fit pas prier. Elle lui fit signe de se mettre ? genoux,
le saisit par les cheveux et l'amena ? la salle de bain. Nous suivions
toutes en riant. Elle le mit devant la baignoire, lui enleva son bonnet
et sa robe, saisit un gant de toilette et une savonnette et les frotta
sous l'eau. Elle lui dit d'ouvrir la bouche et enfon?a le gant en
frottant partout. Il pleurait. Elle continua plusieurs minutes, puis
prit le pommeau de douche et lui rin?a la bouche. Elle coupa l'eau.
Toujours ? genoux, il se retourna vers elle et lui embrassa les pieds
en la remerciant.
Nous retourn?mes au salon. Elle le rhabilla, s'assit sur un fauteuil et
le fit se tenir debout devant elle. Elle v?rifia que les couches
?taient s?ches et les lui baissa. Elle le coucha en travers de ses
jambes et saisit la brosse ? cheveux. Elle annon?a: ?Dix coups, pour
montrer ? nos amies!? Elle donna le premier coup, clac! Il cria: ?Un!
Merci Mademoiselle Marine?, clac!, ?Deux! Merci Mademoiselle Marine? et
ainsi de suite. Elle saisit ensuite la cravache et fit de m?me. Puis
elle lui dit de se lever. Il pleurait ? chaudes larmes. Elle le mit ?
quatre pattes, les fesses bien en l'air et saisit le martinet. Dix
coups de nouveau. Il se remit ? genoux par terre et de nouveau la
remercia en lui embrassant les pieds. Elle lui remit son bonnet et sa
t?tine, qu'elle avait frott?e au savon auparavant, le saisit par
l'oreille et le mit dans un coin. Il dut se tenir ainsi en relevant sa
robe de mani?re ? ce que nous puissions voir ses fesses rouges. Il
resta pr?s d'une heure. ? la fin, ses bras tremblaient comme des
feuilles.
Elle lui remit finalement ses couches et l'envoya nous chercher
d'autres boissons. Il dut de nouveau s'asseoir et jouer avec sa poup?e.
Il avait mal rien qu'en posant ses fesses par terre et se dandinait
sans arr?t. ?Arr?te!?, lui cria ?lisa, ?ou sinon on te met une fess?e
pour de vrai!? Tout le monde ?clata de rire... Sauf Adrien qui baissa
la t?te et ber?a sa poup?e.
Mises au point
?Tu trouves qu'elles vont trop loin? Demandai-je ? Adrien, le soir,
quand nous ?tions tous les deux dans sa chambre et qu'il se frottait
les fesses avec de la pommade.
- Tu n'as pas id?e de l'humiliation que c'est... Me r?pondit-il.? Il
?tait autoris?, ? certains moments, ? me parler normalement et ? dire
tout ce qu'il pensait.
?Mais tu as bien accept? de faire tout ce que je te dirai?
- Oui Margaux. J'ai accept? et j'accepte toujours. Je t'aime trop, je
suis pr?t au pire... Mais quand m?me... ? une ?poque, tu avais dit ?
?lisa de se calmer sur les punitions. L?, m?me ma s?ur de six ans me
punit sans raison jusqu'? me faire pleurer!
- C'est vrai. Mais tu ne m'avais jamais trahie ? l'?poque. Je t'avais
dit qu'il fallait que tu te fasses pardonner pour ?a. Tu es encore en
train de faire ta p?nitence.
- Pour combien de temps Margaux?
- Tes parents rentrent dans une semaine. Je crois que c'est un bon
temps de punition.
- D'accord Margaux.
- Qu'est-ce que tu d?testes le plus? En dehors des punitions bien
s?r...
- Je d?teste tout. Mais ce qui me fait le plus peur, c'est quand vous
me mettez des sous-v?tements de fille pour aller au lyc?e... Tu
imagines si quelqu'un les voyait?
- Tu n'aurais qu'? dire que c'est un pari avec ta copine...
- Mais qui va me croire? Tu ne veux pas que les gens nous voient
ensemble! Personne ne sait que j'ai une copine.
- H? bien, si cela arrivait, je te laisserais m'embrasser dans la cour.
Tout le monde pourrait voir.
- Merci Margaux.
- Et sinon? Les couches, tu t'habitues?
- Non, je ne m'habitue pas. Et le pot non plus. C'est tellement
humiliant quand je dois faire devant tout le monde... Et inconfortable
aussi.
- C'est la vie... Quand tes parents seront l?, tu pourras de nouveau
utiliser les toilettes.
- Mais ? chaque fois qu'ils sortent, je dois remettre mes couches, les
salir... Ou aller sur le pot devant Marine...
- ?coute, tu n'as qu'? arr?ter de penser que tu es un grand gar?on
humili? par ses petites s?urs. Pense plut?t que tu es vraiment un b?b?.
Tu verras, tu trouveras ?a agr?able quand elles te feront des c?lins ou
t'apporteront ton biberon.?
J'?tais pr?te ? lui faire quelques concessions, mais certainement pas ?
l?cher sur les couches. C'est le meilleur moyen que je connaisse de
tenir un gar?on en place.
?Margaux?
- Oui Adrien?
- Quand est-ce que tu m'enl?veras ma cage?
- Mais je te l'ai enlev?e plusieurs fois d?j?.
- Je veux dire... Quand est-ce que j'aurais le droit de... Enfin,
d'?jaculer?
- Tu ne peux pas tenir plus de quinze jours?
- Ce n'est pas ?a. Mais parfois, j'y pense, le soir j'ai du mal ?
m'endormir... Ou m?me en cours. Et ?a me d?concentre.
- Pareil. Une fois ta p?nitence termin?e, j'essaierai de trouver une
occasion pour qu'on soit tous les deux chez toi ou chez moi et tu
pourras.
- Merci Margaux.
- Tu as fini de te cr?mer?
- Oui Margaux.
- Alors allonge-toi, que je te remette ta couche. Rappelle-toi, pas de
toilettes pendant une semaine. Tu veux aller sur le pot avant?
- Non merci Margaux.
- Tu sais que si tu n'y vas pas maintenant, ta couche va ?tre sale
d'ici demain matin...
- Je sais, mais je n'ai pas envie maintenant.?
Je lui remis sa couche, lui enfilai une grenouill?re que Hugo ne
mettait plus, lui enfilai son bonnet et remis sa t?tine en place. Je me
mis en sous-v?tements. Il me regardait, ma vue l'excitait, mais il ne
pouvait rien faire. La grenouill?re, la couche et la cage ?taient une
triple barri?re pour ses envies. Je me couchai ? c?t? de lui, lui
embrassai le front, ?teignis la lumi?re. Il se serra contre moi pour me
faire un c?lin. Je d?pla?ai ses mains qui remontaient un peu trop pr?s
de ma poitrine, le laissant me caresser les jambes et les fesses. Je
m'endormis couch?e sur lui, les mains sur ses ?paules.
Hugo, lui, ?tait en cage depuis plus d'un mois et demi. Il acceptait sa
condition sans broncher. J'?tais la seule au courant. Il n'en avait
m?me pas parl? ? Le?la. Paul lui proposait souvent de la retirer, en
?change du droit de le p?n?trer. Hugo se refusait toujours. Ce qui
?tait un jeu entre eux devenait de plus en plus une ?preuve pour leur
couple. Bien s?r, ils s'aimaient toujours. Ils aimaient ?tre ensemble,
discuter, regarder des films, parler danse ou se faire des c?lins. Mais
au lit, la frustration de Hugo ne changeait rien ? celle de Paul. Il
devenait de plus en plus dur avec lui, utilisait un vocabulaire de plus
en plus cr?, lui mettait des fess?es, l'habillait de toutes les
mani?res humiliantes possibles: en b?b?, en petite fille, en ballerine,
en ?coli?re, en soubrette, en chienne nue comme un ver avec simplement
un collier et une laisse. Il ne d?passait jamais ce ? quoi Hugo avait
consenti, mais il n'?tait jamais satisfait. Hugo, quant ? lui, n'avait
plus d'accidents de vessie la nuit, mais se r?veillait quelques fois
avec des aur?oles sur son pyjama. Il ?jaculait dans son sommeil sans
?rection. Il devait discr?tement nettoyer sa nuisette et surtout sa
cage, ce qui ?tait tr?s difficile et p?nible. Un jour, il n'y tint plus
et supplia Paul de le lib?rer au moins une fois. Celui-ci refusa
cat?goriquement, sous peine de rompre avec lui. C'?tait un point de non
retour pour le couple. Sans rien dire, Paul prit la cl? de la ceinture
et la d?tacha. Puis il prit ses affaires et partit. Hugo resta dans sa
chambre ? pleurer.
Je croisai Paul dans le couloir. Je compris ? sa mine que quelque chose
n'allait pas. Il m'annon?a simplement qu'ils s'?taient s?par?s. Il me
salua et partit. J'entrai dans la chambre de Hugo et le consolai en le
ber?ant tendrement.
Partie 31: Les h?sitations
(ann?e 6, printemps)
Hugo d?prima les jours et les semaines suivantes. Il ne trouvait plus
le m?me entrain dans ses ?tudes, s?chait parfois ses cours de danse
pour rester ? la maison, enferm? dans sa chambre... Il ne semblait
heureux que chez Le?la et S?bastien, en compagnie des b?b?s. Souvent,
plut?t que de s'occuper d'eux, il s'habillait en b?b?-Choupinette et
passait la journ?e et la soir?e ? jouer, faire la sieste, ? se coucher
? la m?me heure qu'eux et ? mouiller ses couches. Pendant un mois, son
fr?re et sa belle-s?ur jou?rent le jeu. Ils lui faisaient des c?lins,
le changeaient et le nourrissaient comme leurs propres enfants. Mais il
n'en restait pas moins qu'il avait seize ans et que son r?le aurait
plut?t ?t? de les aider que de leur ajouter une charge de travail!
Un jour, ? contre-c?ur, S?bastien le rhabilla en Hugo et discuta
longuement avec lui. Il comprenait bien qu'ayant rompu avec le gar?on
dont il ?tait amoureux, il pr?f?rait r?gresser et se faire dorloter que
d'affronter la dure r?alit?. Mais cela avait assez dur?. ?Un jour, tu
te retrouveras un gar?on qui t'aime et qui jouera avec toi au papa et
au b?b?. Mais Le?la et moi, nous ne pouvons pas t'offrir ?a. Ali et
Lucie ont besoin d'un tonton. Nous ne voulons pas d?nigrer tes go?ts,
ni t'emp?cher, de temps en temps, de jouer au b?b?, m?me avec eux, m?me
quand ils seront plus grands et se rendront compte de tout. Ce n'est
pas le probl?me. Mais ?a ne peut pas ?tre tous les jours, tous les
soirs, tous les week-ends?... Hugo comprit. Il pleura un peu, puis se
ressaisit. B?b?-Choupinette n'?tait pas bannie, elle ?tait simplement
invit?e ? venir moins souvent au profit de Hugo.
Je ne lui avais pas dit que je m'?tais remise avec Adrien, ni ? mes
copines. Je d?cidai de l'annoncer publiquement ? ma famille et ? mes
amies, en commen?ant par le dire ? Hugo. Il fut un peu contrari? que je
ne lui en ai rien dit auparavant. Je lui expliquai tout ce que j'avais
fait. Il comprit alors pourquoi je l'avais cach? ? tout le monde et
notamment ? lui. ?Tu avais besoin que votre relation reste secr?te pour
asseoir ton pouvoir sur lui, en lui faisant comprendre qu'il ne pouvait
en tirer aucune gloire... Et tu m'as ?cart? de peur que je te fasse la
morale quand tu allais trop loin, c'est ?a?
- Exactement.
- Et pourquoi tu me le dis maintenant? Tu sais que je d?sapprouve le
fait que tu fasses entrer ses petites s?urs dans le jeu!
- Parce que je veux le r?compenser en disant ? tout le monde que nous
sortons ensemble. Et je voulais que tu sois le premier au courant.
- Apr?s Jessica tout de m?me.
- Oui, j'avais besoin d'elle pour aider ses s?urs ? l'humilier...
- Si je suis au courant, ?a veut dire que j'ai le droit de l'appeler et
de discuter avec lui?
- Oui, bien s?r. Je suis certaine que tu sauras le r?conforter... Et
que lui aussi te remontera le moral. Vous vous entendiez bien tous les
deux.?
Il l'appela et l'invita ? boire un verre un soir apr?s leurs cours. Ils
discut?rent tous les deux. Adrien ne se plaignit de rien de ce que je
lui faisais faire, mais appr?cia que Hugo lui dise qu'il allait essayer
de me calmer. Il appr?cia aussi que Hugo comprenne ce qu'il vivait, ?
se faire humilier par des petites filles, ? s'habiller en b?b?, etc.,
m?me s'il savait que sur ce dernier point, Hugo le faisait
volontairement.
Avant de d?voiler notre relation, je voulu soumettre Adrien ? une
ultime ?preuve. Un soir, nous ?tions tous les deux invit?s ? une soir?e
chez quelqu'un du lyc?e. Nous nous y rend?mes s?par?ment, chacun avec
nos groupes d'amis. Je lui donnai pour consigne de ne pas me parler
mais de m'observer en permanence discr?tement. Il y avait beaucoup de
monde, de tout le lyc?e, que je ne connaissais pas. J'observais les
gar?ons et d?cidai d'aller en draguer un. Je choisis quelqu'un qui
avait l'air assez muscl?, viril, qui faisait beaucoup de blagues avec
ses copains et buvait bi?re sur bi?re. Je l'abordai, lui proposai de
danser avec lui, puis l'amenai dans un coin sombre du salon. Je lui
demandai son pr?nom: ?Fr?d?ric, et toi?
- Margaux.
- Tu es au lyc?e?
- Oui, en seconde. Et toi?
- Je suis en premi?re.
- Tu as une copine Fred? Demandais-je.
- Non. Et toi, tu as un copain?
- Plus ou moins. Tu vois le mec qui nous regarde l?-bas? Demandai-je en
d?signant Adrien.
- Oui, je ne l'avais pas remarqu?, mais c'est vrai qu'il nous
regarde...
- On est sorti ensemble au d?but de l'ann?e. Mais il ne me satisfait
pas vraiment... Il n'est pas tr?s... Viril.
- Tu veux que j'aille lui dire de te laisser tranquille? Demanda-t-il,
visiblement pr?t ? en d?coudre.
- Non, non. ?a ira. Il ne fera rien, ne t'inqui?te pas.
- Tu es s?re? Il a l'air accro. Tu me dis si tu veux...?
Je le coupai en l'embrassant sur la bouche. Pendant que nous nous
enlacions, je regardai Adrien. Il avait le regard baiss?, je savais
qu'il n'avait qu'une envie: partir en courant et ?clater en larmes.
Fr?d?ric et moi nous ass?mes sur un canap?. Je lui dit que j'avais un
texto ? envoyer. J'?crivis ? Adrien: ?Continue de regarder.? Nous
recommen??mes ? nous enlacer. Une vingtaine de minutes plus tard,
j'envoyais ? Adrien: ?Pars et attends-moi vers chez moi.? Je
recommen?ai avec Fr?d?ric et lui dis que j'allais devoir partir car ma
m?re m'attendait pour minuit. Il proposa de me raccompagner. Je
d?clinai. Nous ?change?mes nos num?ros de t?l?phone et il me ramena
jusqu'? la porte d'entr?e. L?, Celia nous vit nous tenant par la main.
Elle connaissait Alexandre puisqu'elle ?tait du m?me niveau. ?Vous vous
connaissez tous les deux?? nous demanda-t-elle. Nous r?pond?mes que
nous venions de nous rencontrer. ?Mais... Fred, c'est le fr?re de Paul
et Margaux la s?ur de Hugo!? nous annon?a-t-elle. C'est vrai qu'? le
regarder de plus pr?s, je me rendis compte que Fr?d?ric ressemblait ?
son fr?re. Il ?tait comme lui costaud et peut-?tre un peu plus grand.
Nous nous amus?mes de cette co?ncidence, demand?mes poliment des
nouvelles de nos fr?res respectifs et je partis.
Je retrouvai Adrien un peu plus tard. Il pleurait. ?Tu avais dit que tu
accepterais tout, non?
- Oui Ma?tresse, dit-il en reniflant.
- Tu peux me parler normalement?, lui dis-je.
Il m'accompagna jusque chez moi et je le fis entrer. Mes m?res ?taient
couch?es. Nous mont?mes dans ma chambre. Hugo nous entendit et vint me
voir pour me dire bonne nuit. Il fut surpris de voir Adrien. Ils se
dirent bonsoir. Je proposai ? Hugo de s'asseoir avec nous, ce qu'il
fit. Je lui racontai la soir?e. Il n'osait pas me critiquer devant
Adrien, de peur de le rendre encore plus honteux. ?Qu'as-tu ressenti en
me voyant avec ce gar?on Adrien? Lui demandai-je.
- De la jalousie. Tu l'as embrass? comme jamais tu ne m'as embrass?. Tu
l'as laiss? te toucher ? des endroits que je n'ai m?me pas le droit de
regarder. Tu as fait ?a devant tout le monde alors que je n'ai m?me pas
le droit de t'adresser la parole en public...
- Tu comprends pourquoi je fais ?a?
- Pour que je comprenne que tu fais ce que tu veux et que je n'ai rien
? dire?
- Oui, et aussi que ta place sera toujours en-dessous de celle des
femmes comme moi et des vrais hommes comme Fr?d?ric.
- Tu vas le revoir? Me demanda-t-il.
- Oui, il est m?me possible que je fasse des choses avec lui que je ne
fais pas avec toi... Tu es puceau Adrien?
- Oui, bien s?r Margaux.
- Fred, lui, ne l'est pas. ?a te d?rangerait qu'il fasse l'amour avec
moi alors que tu n'as m?me pas le droit de te masturber depuis plus de
deux mois?
- Oui... Mais je n'ai pas mon mot ? dire ? ce sujet...? R?pondit-il.
Hugo fulminait. Il voulut partir de la chambre avant d'exploser. Je le
retins: ?Hugo... Si je t'ai propos? de venir, ce n'?tait pas pour
t'embarrasser ou t'?nerver avec nos histoires. C'est parce que je pense
que tu pourrais r?conforter un peu Adrien. Tu es la seule personne que
je laisserais faire ?a?, lui dis-je.
Il s'assit ? c?t? d'Adrien et le laissa sangloter sur son ?paule. Il
lui parla tout doucement, le serra dans ses bras, lui essuya le visage,
le fit se moucher... Leurs regards se crois?rent. Ils se fix?rent.
Adrien avait les mains sur la taille de Hugo. Ce dernier lui tenait le
visage et caressait ses cheveux de temps en temps.
- Embrassez-vous les gar?ons! Leur murmurais-je gentiment.
- Quoi?!? R?pondit Hugo ?tonn? de ma proposition.
Mais Adrien avait d?j? avanc? sa t?te et l'embrassa sur la bouche
exactement comme je l'avais fait avec Fr?d?ric. Ils continu?rent
quelques secondes, se caressant tendrement. Puis ils s'arr?t?rent.
??a ne va pas Margaux... Dit Adrien. Hugo, je t'adore, tu es comme un
fr?re pour moi. Mais je n'aime pas les gar?ons... D?sol?.
- Je sais bien que tu n'aimes pas les gar?ons! S'?cria Hugo. Et puis
m?me si c'?tait le cas... On est pareil tous les deux. On a besoin de
dominants, toi des filles, moi des hommes... On ne serait pas
compl?mentaire. Nous sommes des petites soumises!?
Sur ce, ils se serr?rent dans les bras l'un l'autre et s'?loign?rent.
Hugo nous annon?a qu'il allait se coucher. Il fit la bise ? Adrien,
m'embrassa sur la joue pour me dire bonne nuit et me dit ? l'oreille:
?Maintenant, tu devrais vraiment le r?compenser?.
Je refermai la porte et sortis la cl? de la ceinture d'Adrien. Il se
d?shabilla, je fis de m?me. Il se mit ? genoux, me massa les pieds, les
embrassa, remonta ? mes genoux. Je m'allongeai sur le lit en laissant
pendre mes jambes. Toujours ? genoux, il se rapprocha, se colla au lit
et me l?cha entre les jambes. Il me donna un orgasme, le premier de ma
vie. Je me retournai et lui tendis mon post?rieur. Il l?cha de m?me. Il
poussait lui aussi de petits g?missements. Son sexe le faisait souffrir
comme jamais, enferm? qu'il ?tait dans sa petite prison. Je jouai avec
la cl? de la cage. Au bout de quelques minutes, je me retournai et
m'amusai ? la faire passer sur son visage, ? l'agiter devant lui comme
on le fait avec un petit chat et un objet au bout d'une ficelle. Il
joua le jeu, faisant semblant de sauter pour l'attraper sans jamais y
arriver. Je le fis monter sur le lit en me reculant encore. ? genoux
sur ma couette, il se prosterna, toujours en g?missant. Je lui caressai
le dos, puis descendis jusqu'? ses fesses. Je les caressais et commen?a
? y enfoncer un doigt, puis deux, puis trois. Je les fis tourner, aller
et venir, provoquant encore plus de g?missements de sa part.
Enfin, je le pris par les cheveux, le redressai et tr?s doucement, fis
tourner la cl? dans le cadenas de sa cage. Il tremblait en sentant
approcher sa lib?ration, redoutant que je change d'avis ? tout moment.
J'attrapai son p?nis enfin desserr? et commen?ai ? le masturber,
approchant ma poitrine pour que la semence s'?coule dessus. Cela ne
prit que quelques secondes. Je le regardai dans les yeux et y lisais
une jouissance incroyable, puis une b?atitude une fois l'explosion
termin?e. ?Tu voulais toucher mes seins? Vas-y. Tu peux m?me les
l?cher! Lui dis-je.
- Oui Ma?tresse?, r?pondit-il d'une toute petite voix, comme s'il
venait de se souvenir que ses moments de jouissance avaient un prix.
Quand tout fut propre, j'agrippai de nouveau sa chevelure pour regarder
son visage. Je le fis se lever et lui donnai un pr?servatif. Il n'eut
pas de probl?me ? avoir une nouvelle ?rection et l'enfila vite. Je
m'approchai alors de son sexe et me mis ? le sucer, ? travers le latex,
tout en enfon?ant mes doigts dans son anus. Quand il ?tait sur le point
de jouir, j'arr?tai. Je le regardai et lui dis: ?tu crois que je vais
te sucer comme une fille soumise? C'est toi la soumise! J'ai fait ?a
pour te montrer que je contr?le toujours tes jouissance!? Je vis qu'il
avait les larmes aux yeux. ?Bon, ne fais pas cette t?te l?. Vas-y,
finis ? la main si tu veux. Mais garde le pr?servatif sur toi.
- Merci Ma?tresse?, me dit-il tout en finissant debout devant moi.
Nous ?tions en sueur. Je sortis chercher deux grandes bouteilles d'eau.
Il en but une enti?re et s'?croula sur le lit. ?Il ne vaudrait mieux
pas que mes m?res te voient avant demain matin. L? je les pr?viendrai
que tu es l? et que nous sortons ensemble de nouveau. Mais en
attendant, ne sors pas de la chambre, lui dis-je. Vu ce que tu as bu,
il vaudrait mieux que tu aies des protections, car tu ne pourras pas
aller aux toilettes.? Ob?issant, il s'allongea par terre et me laissa
le langer. Je lui montrai sa cage de chastet?: ?Je ne te la mets pas
pour cette nuit. L'?tat de ta couche te trahira si tu essaies de te
toucher de toutes fa?ons.? Aussit?t couch?, ne portant rien d'autre que
ses langes, il les mouilla et s'endormit.
Le lendemain, je lui dis de mettre son pantalon directement par-dessus.
Nous descend?mes prendre le petit-d?jeuner. Mes m?res, Hugo et Jessica
?taient ? table. Elles furent surprises de voir Adrien. Je leur
annon?ai que nous nous ?tions remis ensemble. Ils s'embrass?rent. Il
?tait tr?s embarrass? par sa couche gonfl?e sous son pantalon. Elle ne
se voyait pas du premier coup d'?il, mais il eut peur en s'asseyant.
?Tes parents savent que tu as pass? la nuit ici? demanda ma m?re.
- Non, r?pondit-il. Je n'avais pas pr?vu. Je pensais dormir ? la
soir?e.
- H? bien appelle-les et propose-leur donc de venir avec les filles
prendre l'ap?ritif!?
Il le fit. Ses parents devaient venir vers le midi. Nous remont?mes
dans ma chambre. Hugo nous suivit. Lui, avait bien vu la couche. Je lui
racontai notre nuit. Il me coupa brusquement me disant que cela
l'embarrassait d'entendre nos histoires. Il nous demanda ce que nous
comptions faire de la couche. Je montrai aux gar?ons un sac poubelle
dans laquelle nous pourrions la mettre. Ce serait ? Adrien, ensuite, de
le mettre dans son sac et de se d?brouiller pour s'en d?barrasser
discr?tement. Hugo soupira en souriant et sortit de la chambre. Je
d?fis la couche d'Adrien, l'essuyai avec des mouchoirs, mis le tout
dans le sac, lui rattachai sa cage et le laissai remettre son cale?on.
Il me remercia.
Quand sa famille arriva, les filles firent bien semblant de ne pas
m'avoir revue depuis tr?s longtemps. Nous mont?mes dans ma chambre
pendant que les adultes bavardaient. L?, elles se jet?rent sur leur
fr?re pour le pincer, le chatouiller, lui mettre des claques, tout en
lui donnant toutes sortes de surnoms humiliants comme ?fillette?,
?b?b??, ?esclave?, ?servante?... Il se laissa faire. Jessica allait
faire de m?me quand Hugo prit la parole et demanda ? tout le monde de
s'asseoir.
?Les filles, je sais que c'est amusant d'humilier votre grand fr?re. Il
se laisse faire et vous ob?it, c'est tr?s dr?le, surtout qu'avant
c'?tait lui qui vous donnait des ordres et vous grondait quand il le
voulait. Mais franchement, il n'a jamais ?t? m?chant avec vous, je me
trompe?? Les filles firent non de la t?te.
Il reprit: ?Margaux et lui sont amoureux. Comme il lui avait fait du
mal il y a quelques ann?es, elle a d?cid? de le punir et il a pens?
qu'elle avait raison, donc il l'a laiss?e faire. Et vous en avez bien
profit?. Vous l'avez habill? en b?b?, en poup?e, il vous a servi, vous
l'avez montr? ? vos copines, vous lui avez mis des fess?es... Bref,
vous vous ?tes bien amus?es.? Elles continuaient de hocher la t?te.
?Maintenant, il est temps d'arr?ter d'?tre aussi m?chantes. Vous avez
la chance d'avoir un gentil grand fr?re qui vous aime.? Puis il me
donna la parole.
?Bien s?r, ajoutai-je, vous pourrez continuer ? jouer avec lui, ?
l'habiller en b?b? ou en fille quand vos parents ne sont pas l? et ? le
traiter comme votre poup?e. Vous pourrez aussi continuer ? lui donner
des choses ? faire, comme de vous apporter ? boire ou de faire vos
lits... Mais vous devez arr?ter de le frapper ou de lui donner des
punitions. Vous devez aussi le laisser vous tutoyer et vous devez lui
ob?ir quand il vous dit de faire des choses. Il est plus grand que vous
et s'il vous dit de faire vos devoirs, de faire moins de bruit ou de
mieux vous tenir, il a raison. Si vous n'?tes pas contentes de comment
il se comporte, vous pouvez m'appeler et je d?ciderai qui a raison.
D'accord??
?lisa se doutait que ce moment arriverait et accepta donc. Marine ?tait
visiblement plus d??ue, mais Adrien lui-m?me lui promit de continuer ?
prendre le th? avec elle et ses poup?es, habill? comme elle le voudrait
et de mouiller ses couches. Elle eut l'air rassur?. Peu apr?s, Isabelle
et Philippe appel?rent leurs enfants pour rentrer chez eux.
Apr?s le d?jeuner, j'appelai Fr?d?ric pour lui proposer de nous voir.
Je le retrouvai dans l'apr?s-midi dans le parc proche de chez moi. Je
lui expliquai qu'en fait, j'avais toujours des sentiments pour Adrien
et que j'allais me remettre avec lui. Il fut un peu d??u. Mais je lui
proposai que nous continuions ? nous voir secr?tement, car il
m'apporterait plus ?physiquement? qu'Adrien. Il trouva l'id?e ?trange
et me dit qu'il devait y r?fl?chir.
Le lendemain au lyc?e, j'officialisai ma relation avec Adrien en
l'embrassant au milieu de la cour. Il fut tr?s content et me remercia.
Mes amies vinrent me voir pour avoir plus de d?tails, d'autant qu'elles
m'avaient vue avec un autre l'avant-veille. Je leur dis qu'Adrien
m'ayant vue avec Fr?d?ric, il s'?tait rendu compte qu'il m'aimait,
qu'il m'avait appel?e le lendemain et qu'il m'avait suppli? de sortir
avec lui.
Fr?d?ric, lui, vint me voir plus tard dans la journ?e. Il avait repens?
? ma proposition. ?En gros, tu sors avec l'autre mec, mais tu fais
l'amour avec moi. C'est ?a?
- Oui, ? peu pr?s, r?pondis-je.
- Et donc je n'ai aucune obligation. Je peux voir d'autres filles, je
ne suis pas oblig? de te voir d?s que tu veux, on ne doit pas sortir
ensemble le samedi soir, aller au cin?ma ou ce genre de choses.
- Oui, sauf si on en a envie...
- Alors ?a me va, me dit-il.
- Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis? Lui demandai-je.
- J'en ai parl? avec mon fr?re. Il m'a dit qu'une telle offre c'?tait
le r?ve de beaucoup de mecs... Coucher avec des filles sans avoir
d'obligation sentimentale.?
Nous nous m?mes ? rire tous les deux.
?Mon fr?re m'a aussi dit que tu ?tais du genre dominante avec les
hommes. Tu n'esp?res pas faire ?a avec moi?
- Non, pour ?a j'ai Adrien. Toi, justement, tu seras le vrai mec dont
j'ai aussi besoin.
- Et ton Adrien, tu fais quoi avec lui?
- Je ne peux pas te le dire. Ce serait un peu embarrassant, et puis ?a
ne te regarde pas.
- Mais... Il sait que tu vas aussi continuer ? me voir?
- Je ne lui ai pas encore dit. ?a te d?range si je le fais?
- Tu fais ce que tu veux. Mais dis-lui bien que je ne veux rien avoir ?
faire avec lui. On ne se conna?t pas, il ne me parle pas, il ne me
regarde pas, lui c'est ton soumis, moi je suis ton mec pour le sexe.
- March? conclu?, lui dis-je en souriant.
Adrien recommen?a ? venir chez moi tr?s souvent. J'organisai de
nouveau, le samedi soir, des soir?es avec mes amies, Hugo et lui. Nous
parlions mode, cin?ma, gar?ons... Il ne prenait pas trop part aux
conversations mais se contentait de rester assis ? c?t? de moi et
d'aller ? la cuisine chercher des chips, des boissons ou des g?teaux.
La discussion ne revenait sur lui que pour faire des plaisanteries,
comme de lui dire qu'il devrait mettre un tablier pour nous servir, lui
demander quel acteur le faisait craquer ou quelle robe lui faisait
envie... Il rougissait en laissant passer l'orage de moqueries.
Parfois, l'une de nous avait envie de le maquiller, de l'habiller en
fille ou de lui vernir les ongles. Il se pr?tait au jeu, sans avoir
trop le choix. Le soir, il ne savait jamais quelle r?compense il
aurait. Il devait toujours me masser les pieds et me faire jouir avec
sa langue, mais je ne d?livrai pas toujours de sa cage. Dans tous les
cas, il finissait toujours par dormir en couches.
Je voyais Fr?d?ric environ une fois par semaine, chez lui ou chez moi
quand il n'y avait personne. Nous nous v?mes plusieurs fois sans faire
l'amour. Il savait que je ne l'avais jamais fait et qu'il me fallait un
peu de temps, ce qu'il respecta. Je lui faisais des fellation et il me
faisait des cunnilingus. Avant d'aller plus loin, je me rendis chez
Le?la un jour que S?bastien n'?tait pas l?. Elle me donna des conseils
sur les relations avec les hommes, me rassura sur l'?tape que
repr?sentait la p?n?tration... Elle pensait que j'allais le faire avec
Adrien. Je lui d?ballai toute ma vie priv?e, mes relations avec mes
deux petits amis. Elle fut impressionn?e et un peu g?n?e aussi. Elle ne
s'imaginait pas que j'aie un tel temp?rament. Elle me dit que, tant que
tout le monde ?tait consentant, il n'y avait pas de probl?me, m?me si
elle me trouvait dure avec Adrien. Elle ajouta que je devais faire
attention, car si j'?tais d?j? comme cela ? quinze ans, je risquerais
d'?tre blas?e dans le futur et de ne jamais appr?cier une relation
simple.
?Je ne juge pas ce que tu fais. Apr?s tout, il y a plein de couples
tr?s libres et tr?s heureux. Il y a aussi plein d'hommes et de femmes
qui aiment jouer ? des jeux de r?le, qui peuvent impliquer des
relations de domination et de soumission. Mais tu es encore tr?s jeune.
Tu as une sexualit?, bien s?r, et ce n'est pas mal du tout. Mais
r?fl?chis bien. Tu as le choix entre deux gar?ons. L'un est tr?s
attach? ? toi et ferait tout pour toi. Je suis s?re qu'il sera tr?s
tendre et qu'il fera tout pour te satisfaire. L'autre se moque de tout
?a. Ce qui l'int?resse, c'est de jouir et de retourner voir ses potes
pour leur raconter. ? ta place, je laisserais tomber.
- Mais justement, si je le fais d'abord avec Fred, qui s'en fiche, je
peux apprendre et ensuite ?tre une meilleure amante pour Adrien...
R?pondis-je.
- C'est un point de vue. Mais d'abord, est-ce que tu te sens pr?te?
Est-ce que tu as vraiment envie de le faire maintenant? Ou c'est juste
pour avoir une longueur d'avance sur ton vrai petit copain et lui
montrer que tu domines?
- Je ne sais pas... Oui, j'ai envie. Je me sens pr?te. Toi-m?me tu as
dit qu'il ne fallait pas sacraliser la sexualit?, que ce n'?tait pas si
important...
- Oui, j'ai dit ?a, parce que je pensais que ?a commen?ait ? venir
naturellement entre Adrien et toi. Maintenant que tu m'as tout dit, je
ne suis plus s?re.?
Nous nous m?mes d'accord pour dire que je devais encore r?fl?chir avant
de prendre ma d?cision. En rentrant chez moi, j'envoyai un texto ?
Fr?d?ric: ?Je ne suis pas s?re d'?tre pr?te pour coucher avec toi. Je
suis d?sol?e de t'avoir fait tourner en rond. Je crois qu'il vaut mieux
qu'on arr?te de se voir.? Il me r?pondit: ?OK, dommage. Rappelle-moi si
tu changes d'avis. Je te dirai si je suis libre ? ce moment l?.? Quand
j'appris la nouvelle ? Adrien, il n'osa rien dire mais sembla soulag?.
Pendant les vacances d'avril, il vint souvent ? la maison et j'allais
?galement chez lui, surtout la deuxi?me semaine, car ses parents et ses
s?urs ?taient partis. Je n'?tais pas encore d?cid?e ? franchir le cap
avec lui en nous pass?mes donc notre temps ? jouer, lui le plus souvent
en couches et v?tements de petite fille. J'observais mes neveu et ni?ce
et lui d?crivais comment se comporter. Un jour, Hugo vint avec moi et
avec les affaires de b?b?-Choupinette. Ils jou?rent tous les deux aux
b?b?s, refaisant les comportements d'Ali et Lucie.
Les derniers jours des vacances, Hugo participa ? un stage de danse.
Ils ?taient deux gar?ons, l'autre s'appelait Patrice et ?tait ?g? de
vingt ans. Ils partag?rent la m?me chambre. Le premier soir, ils
discut?rent longuement de danse et de leurs ?tudes respectives. Patrice
?tait en licence d'informatique. Il faisait de la danse depuis ses
quinze ans. Il avait commenc? trop tard pour esp?rer faire une carri?re
professionnelle, mais il adorait cette discipline. Hugo lui raconta
aussi son parcours. Le lendemain soir, ils parl?rent de choses et
d'autres. Apr?s avoir bavard?, ils se dirent bonne nuit. Hugo se leva
pour lui faire la bise sur une joue. Patrice fut surpris et ne pensa
pas ? lui rendre sa bise tout de suite. Il se leva donc ? son tour pour
aller embrasser Hugo qui s'?tait recouch?. Ce dernier se releva alors
pour lui en faire une deuxi?me et se recoucha. Les deux gar?ons
jou?rent ? ce petit jeu quelques instants. Quand Hugo vint le voir de
nouveau, Patrice tendit la joue et tourna subitement la t?te pour lui
offrir ses l?vres. Ils s'embrass?rent longuement et finirent la nuit
enlac?s dans le m?me lit. Le troisi?me et dernier soir, ils
rapproch?rent leurs lits et commenc?rent ? s'enlacer. Alors que les
mains de Patrice se baladaient sur son corps, Hugo ralluma la lumi?re
et lui dit qu'il avait ? lui parler. Il lui expliqua pourquoi il ne
voulait pas pour le moment se faire p?n?trer par un homme, raconta ses
exp?riences et sa rupture avec Paul. Patrice lui dit qu'il comprenait.
Ils s'endormirent.
Habitant dans la m?me r?gion, ils d?cid?rent de se revoir par la suite.
Hugo l'invita ? d?ner ? la maison et nous le pr?senta. Il resta dormir
? la maison et quand ils mont?rent dans la chambre de Hugo pour se
coucher, ce dernier lui pr?senta les v?tements de b?b?-Choupinette.
Patrice la borda et l'embrassa tendrement. Comme Paul, il se montra
tr?s paternel avec le b?b? et lui donna aussi sa ?sucette sp?ciale?.
Un soir, Le?la et S?bastien ?taient invit?s ? une f?te et ils
demand?rent ? Hugo de garder les petits. Il accepta et vint avec son
petit copain. Les parents rentr?rent tr?s tard de leur soir?e. Ils
trouv?rent les baby-sitters devant la t?l?. Les b?b?s dormant encore
dans la chambre de leurs parents, ces derniers leur propos?rent de
dormir dans la future chambre des enfants. Ils install?rent des matelas
par terre et se couch?rent. Hugo n'avait pas pris ses affaires de b?b?.
Il se d?shabilla et s'installa ? c?t? de son ami. ?C'est rare que je
dorme avec mon petit copain...? Dit Patrice. Hugo lui sourit et
commen?a ? l'embrasser. Patrice se mit ? le caresser avec insistance, ?
jouer avec son p?nis. Il se coucha sur lui, le bloquant totalement. Il
l'embrassa sauvagement et commen?a ? lui soulever les jambes de force.
Hugo se d?battit. Il voulait lui dire d'arr?ter, mais sa bouche ?tait
b?illonn?e par celle de Patrice. Il poussa des g?missements, essaya de
l'arr?ter avec ses mains. Patrice le bloqua. Il cessa de l'embrasser
pour lui dire: ?Laisse-toi faire, je ne te ferai pas mal.
- S'il-te-pla?t, je ne veux pas... Se plaignit Hugo.
- Chut, tu verras, tout ira bien.
- Non, je ne veux pas, s'il-te-pla?t, dit Hugo en pleurant.
- Arr?te, tu vas r?veiller tout le monde. On a d?j? eu assez de mal ?
endormir les b?b?s. J'en ai marre des b?b?s. Je veux un petit gar?on
bien tendre comme toi maintenant.
- Arr?te! Tu n'as m?me pas mis de pr?serv...? Dit Hugo. Mais Patrice se
remit ? l'embrasser.
- Hugo parvint ? mordre la langue de Patrice, le faisant sortir de sa
bouche. Ce dernier le bloquait toujours et commen?a ? l'insulter, ? lui
cracher dessus et ? introduire son sexe.
- S?bastien! Le?la! Venez! Au secours!? Cria Hugo.
Ils l'entendirent. Les b?b?s se r?veill?rent et se mirent ? pleurer.
S?bastien accourut. Il ouvrit la porte et comprit ce qu'il se passait.
Patrice se d?gagea et se releva. Hugo pleurait. S?bastien se jeta sur
son agresseur et lui mit un coup de poing qui le fit chuter. Il lui
jeta ses habits en lui disant de les remettre vite. Puis il le saisit
par le col et l'accompagna ? la porte. Patrice habitait ? cinq
kilom?tres de l?. S?bastien jugea qu'il pouvait donc marcher jusque
chez lui. Avant de le jeter dehors, il le regarda dans les yeux et lui
dit de laisser son fr?re tranquille pour toujours.
Le?la avait recouch? les petits et ?tait venue voir Hugo. Elle le prit
dans ses bras et commen?a ? le consoler. Il remit son cale?on, m?me si
elle et S?bastien l'avaient d?j? vu d?v?tu et pleura sur son ?paule.
S?bastien les rejoignit. Il le prit aussi dans ses bras et l'embrassa.
Ils all?rent ? la cuisine. S?bastien lui servit un lait chaud. ?Tu le
veux dans un biberon mon b?b?? Demanda-t-il.
- Non, dans une tasse ?a ira, hoqueta Hugo.
- L?, l?, c'est fini mon ch?ri... Lui dit Le?la.
- Pourquoi je suis tomb? sur lui? Demanda Hugo.
- Ce sont des choses qui arrivent mon ch?ri, lui dit Le?la.
- Je suis d?sol? de vous avoir r?veill?, et les b?b?s aussi. Pardon,
pardon...
- C'est rien. C'est pas ?a l'important. Ce qui compte c'est qu'il n'ait
pas pu aller jusqu'au bout. Il t'a fait mal? Demanda S?bastien.
- Oui. Mais il n'a pas r?ussi... Enfin... Il ne m'a pas p?n?tr?... Dit
Hugo en sanglotant toujours.
- Je sais, je sais, lui dit Le?la. N'y pense plus. C'est un mauvais
souvenir... Un de plus, mais rien de plus.
- Vous croyez que je n'aurai pas d? sortir avec lui? Il est plus vieux
que que moi... C'est de ma faute...
- Non, Hugo, ce n'est pas de ta faute. Tu lui avais bien dit
d'attendre. Il a voulu te forcer. C'est de sa faute ? lui et ? lui
seul. Et son ?ge n'a rien ? voir l?-dedans. C'est ton corps, tu sors
avec qui tu veux, tant qu'il respecte tes d?cisions.
- Mais... Paul, d?j?, il m'a quitt? parce que je ne voulais pas...
- Il a eu tort, mais en tous cas, il n'a pas cherch? ? te forcer. Lui,
il a compris qu'on ne devait pas obliger les gens... Lui dit Le?la. Le
jour o? tu seras pr?t, tu auras un copain qui t'aimera et il sera
content d'avoir attendu jusque l?. En attendant, tu ne dois rien
forcer, d'accord?
- Oui... Merci... Je vous aime tr?s fort.
- Nous aussi on t'aime tr?s fort?, r?pondirent-ils.
Hugo retourna se coucher. Le?la vint l'embrasser, lui fit un c?lin et
retourna dans sa chambre. S?bastien resta pour veiller sur lui le temps
qu'il s'endorme. ?S?bastien?
- Oui mon ch?ri.
- Tu seras toujours l? pour me prot?ger?
- Bien s?r mon ch?ri.
- Et Le?la, elle sera toujours l? pour me conseiller avec les gar?ons?
- ?videmment!
- Tu ne m'en veux pas?
- De quoi mon ch?ri?
- D'avoir parl? de ma sexualit? devant toi?
- Bien s?r que non Hugo!
- Parfois... ?a te g?ne, non?
- Oui, un peu... Mais ?a ne change rien. Tu peux me parler de tout si
tu veux. Le?la et moi on sera toujours l? pour ?a.
- S?bastien?
- Oui?
- Tu vas dire que j'abuse... Mais... Apr?s le coup de stress que j'ai
eu, j'ai peur d'avoir un accident cette nuit.
- Non, tu n'abuses pas. Tu te sentirais en s?curit? avec une couche?
- Oui...
- Alors va pour une couche!?
Il le langea, resta ? ses c?t?s en le ber?ant. Finalement, ils
s'endormirent tous les deux l'un contre l'autre.
Partie 32: Puisqu'il faut bien finir
(ann?e 7)
?a y est, je crois avoir racont? les ?v?nements les plus importants de
ma vie et de celle de ma famille un peu sp?ciale.
Am?lie et ma m?re sont des m?res et des grand-m?res heureuses. Elles
voient leurs enfants grandir et sont gagas des b?b?s. Elles continuent
de travailler ? la fabrique de v?tements de poup?es. Hugo a fait un
stage chez elles et s'est fait remarquer par ses id?es et son savoir-
faire. Mais ma m?re dit qu'il pourrait viser plus haut dans la branche,
vers la couture de pr?t-?-porter.
Jessica est en cinqui?me. Elle commence ? s'int?resser aux gar?ons.
Elle est venue nous voir, Hugo et moi, pour nous demander des conseils.
Je lui ai dit d'?tre entreprenante, de ne pas se laisser marcher dessus
et de bien choisir. Hugo lui a dit d'?tre ? l'?coute, de chercher
quelqu'un de sensible et gentil, mais aussi responsable, capable de
prendre sa d?fense, de la faire rire. Avec ces deux mod?les, elle
pourra choisir sa voie!
Soraya et Celia sont entr?es en terminale, litt?raire pour la premi?re
et scientifique pour la seconde. Yasmine, Marie-Cl?mentine, In?s et
Clara sont en premi?re. Comme moi, elles ont choisi la fili?re
?conomique et social. Je ne sais pas ce que je veux faire comme ?tudes
plus tard, mais ?a, j'ai encore quelques mois pour y r?fl?chir. Nous
sommes toutes dans la m?me classe, ainsi qu'Adrien. Je sors toujours
avec lui. Il fait souvent mes devoirs ou m'aide au moins ? les
corriger. Chaque bonne note que j'obtiens lui permet d'avoir droit ?
une lib?ration de sa cage. N?anmoins, il continuera de la porter tant
que je n'aurai pas choisi de perdre ma virginit?. Je ne sais toujours
pas si ce sera avec lui. Je croise souvent Fr?d?ric. Il m'informe quand
il sort avec des filles et quand il rompt avec elles, pour me signifier
qu'il est toujours partant pour moi. Pour le moment, je refuse ses
avances. Adrien attend sagement.
?lisa s'amuse moins, ? treize ans, ? traiter son fr?re en fillette.
Elle aime, bien s?r, l'exposer ? ses amies ou se faire servir par lui.
Mais il est surtout le compagnon de jeu id?al de Marine. Un week-end,
leurs parents et nos m?res sont partis ensemble en voyage. Les filles
et Adrien sont venus chez nous. Elles ont pu lui essayer toutes les
robes de Hugo, le faire jouer dans le parc de b?b?-Choupinette. Marine
a ?t? tr?s gentille avec sa poup?e de grand fr?re, passant beaucoup de
temps ? le cajoler tout en lui donnant des biberons ou en changeant ses
couches. Lui-m?me m'a avou? qu'il avait appr?ci? sa tendresse.
Isabelle et Philippe sont toujours des amis de la famille. Ils ne
savent pas ce que font leurs enfants en leur absence, mais ils ont
remarqu? que depuis qu'Adrien est au lyc?e, et depuis que nous nous
revoyons, il est devenu un grand-fr?re tr?s attentionn? et un bon
?l?ve. Je crois qu'ils appr?cient que nous soyons ensemble!
Le?la et S?bastien sont des parents ravis. Ils sont maintenant tous les
deux enseignants ? l'universit?. Ils publient des livres ensemble,
donnent des conf?rences et commencent ? jouir d'une certaine
reconnaissance dans leur milieu. Ils animent ?galement une section
syndicale dans leur universit?, s'arrangeant tous les deux pour
concilier ces activit?s avec leurs enfants.
Ali et Lucie vont avoir un an. Ils reconnaissent maintenant les membres
de leur famille. Ils commencent aussi ? choisir leurs jouets favoris.
Ma filleule adore par-dessus tout un gros nounours brun et une petite
voiture que je lui ai offerte. Notre neveu adore les poup?es de chiffon
et les peluches roses. R?cemment, nous l'avons surpris dans son parc
jouant avec un tube de rouge ? l?vre que son oncle (ou sa tante Maya)
avait laiss? tra?ner! S?bastien et Le?la s'en sont beaucoup amus?s.
Hugo continue son bac pro. Comme je le disais, il est tr?s appr?ci?
dans chacun de ses stages. Il continue ? dessiner, ? r?aliser et ?
porter des robes. Il ?crit tr?s souvent ? Madeleine, qui lui donne des
conseils pour continuer ? para?tre femme malgr? sa pubert?. Il compte
m?me lui rendre visite et loger chez elle pendant un futur stage en
entreprise dans sa r?gion. Son ?nur?sie n'a pas repris, ce qui ne
l'emp?che pas, quand il est un peu d?prim?, malade ou fatigu?, de
redevenir b?b?-Choupinette pour le bonheur de tout le monde.
Reste ? trouver un papa ? ce b?b?. Hugo a recrois? Paul, qui passait
?par hasard? ? la sortie de son cours de danse. Ils ont bu un verre.
Chacun a dit ? l'autre qu'il lui manquait et qu'il l'aimait encore.
Paul a vu d'autres hommes, il a pu sortir de sa frustration et s'est
rendu compte que le sexe n'est pas la seule chose qui compte. Il a
d?cid? de suivre des ?tudes de Sciences et technique des activit?s
physiques et sportives pour devenir entra?neur de gymnastique dans des
clubs de sport... Et rester dans la r?gion.