Conte de f es diverses
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Conte De F?es Diverses II free porn video
Chapitre II
L'initiation
Le bordel des fleurs ?tait bien moins frais que son nom pouvait le
pr?sager, les fleurs en question ayant connu moult butinages. C'?tait
toutefois une maison de passe correcte, bien au-dessus des sordides trous
? catins en bords de Seine, tout pr?s des ?gouts, ou de ceux des Portes :
de vulgaires cabanes o? camelots, soldats et autres voyageurs d?penaill?s
se vidaient les bourses en autant de temps qu'ils en mettaient a pisser.
Myl?ne poussa devant elle Charles par une des portes d?rob?es "Avance
gourde, tu es dans un tel ?tat que tu vas faire peur aux clients. D?p?che
toi, par l?, vite dans ma chambre, non pas par la, tourne a droite
idiote! Oui c'est la allez entre."
C'?tait peut-?tre la chambre de Myl?ne mais elle la partageait avec
d'autres filles. Quatre catins le d?visageaient, perplexes.
"Alors les amies on ne reconna?t pas notre ancien client? Il s'agit de
notre petite chacha, toute crott?e je vous l'accorde."
D'un silence interrogatif la pi?ce passa brusquement ? un remue m?nage de
joyeuses exclamations. Charles se retrouva vite au centre d'un
tourbillonnant tumulte f?minin, les catins le scrutant avec d'autant plus
d'insistance qu'elles devinaient ? pr?sent sous sa crasse l'ancien
noceur. Bien vite il fut assailli de palpations et de pincements taquins,
ses gu?tres ?taient tir?es sans aucune g?ne dans une cacophonie de
poulailler. Les faibles protestations de Charles moururent ? ses l?vres.
Si Myl?ne toute seule avait eu raison de lui cinq catins repr?sentaient
une ?preuve insurmontable. Il affrontait les mains inquisitrices comme il
devait entendre les commentaires familiers et rieurs.
"Mais qu'est qu'il est sale, tu l'as trouv? dans le caniveau?" disait
l'une, "On ne le reconna?t pas au premier coup d'?il, mais si si une fois
qu'on le sait il est l? notre chacha" assurait l'autre."On va pas le
garder quand m?me, vous n'avez pas voulu que je garde mon petit chien
alors pourquoi lui?" "Vous croyez qu'il mendie? ?a ne m'?tonnerait pas il
me rappelle quelques pouilleux des quartiers crasseux. Il faut le
remettre ? la rue pour qu'il mendie." Pourquoi l'as tu amen?? Il ne sert
? rien, faut s'en d?barrasser, ram?ne le et rapporte nous plut?t quelques
fagots pour la chemin?e."
Outre l'humiliation des paroles qu'il entendait Charles fr?missait ?
l'id?e d'?tre mis une fois encore ? la rue, et ses yeux se mouill?rent de
peur et d'angoisse.
Myl?ne fit taire les piaillements aigu?s d'une voix claire, pleine de
caract?re, qui signifiait que c'?tait elle la meneuse de la bande.
"Arr?tez de caqueter les filles! Vous avez des cervelles de poules si
vous ne voyez pas la bonne opportunit? ? tirer de notre chacha. Il est
sans le sou maintenant, mais il peut en rapporter. Regardez mieux, son
corps mince comme une tige, ses cheveux fris?s comme une salade, regardez
l? quand on gratte la crasse sa peau blanche de madame... Moi je vous le
dis, on va en faire l'une des n?tres de notre chacha, Charles sera oubli?
? tout jamais, et il y aura une fille suppl?mentaire dans notre maison."
Un Charles plus que d?contenanc? essayait de trouver un sens ? tout ce
que ses oreilles lui rapportaient. La chambre ? nouveau ruche
bourdonnante ne l'aidait pas a reprendre ses esprits, ? assimiler les
paroles de Myl?ne, ? refaire surface pour quitter ce r?ve, non ce
cauchemar.
L'agitation avait redoubl?. Excit?es les filles avaient mis un grand
chaudron d'eau au feu. Dans un remue m?nage de fillettes jouant on avait
d?barrass? la pi?ce pour monter un grand baquet ? lessive. Charles
comprit qu'il lui ?tait destin? pour faire peau neuve. Aucun de ses
murmures de protestation ne parvenait ? franchir ses l?vres. Il m?ditait
sur la perte de sa virilit? grammaticale : le f?minin ?tait employ? pour
tout ce qui touchait a sa personne. Quand l'?nergique brune aux bras de
paysanne le souleva pour faciliter son d?shabillage il se sentit plus que
jamais vuln?rable, poupon aux mains de joyeuses furies.
Les filles de joie d?shabill?rent Charles en commentant son absence de
caract?res m?les, mais surtout sa prometteuse future f?minit?. Elles
regrettaient de ne pas l'avoir initi? au r?le de femme plus t?t, quand il
?tait encore leur client.
Nu comme au premier jour il perdait un peu plus contact avec son rang
masculin. Son corps menu et fin n'avait que sa maigreur pour att?nuer sa
f?minit? par l'absence de rondeurs, faiblement toutefois car en ces temps
de moissons capricieuses les femmes maigrichonnes n'?taient pas rare.
Il fut convenu entre les filles qu'on le remplumerait le plus possible,
et il fut immerg? dans la baignoire de fortune. Les filles mirent ? jour
sa peau blanche et d?licate rougie par l'eau br?lante et le frottement
vigoureux des brosses. Le chaos de ses cheveux fris?s ne fut pas oubli? :
ils eurent droit a plusieurs savonnages et rin?ages avant d'?tre d?m?l?s
a l'aide d'une lotion bon march? mais odorante. Les vapeurs et les
parfums se m?laient pour l'enivrer, sa t?te lui tournait dans un
tourbillon de fortes fragrances fleuries.
Quand il fut enfin sorti de sa conque il respirait la cocotte, et rougit
en comprenant que si ses narines ?taient tant satur?es par cette odeur de
fille de petite vertu c'?tait parce qu'il en ?tait totalement impr?gn?.
Il retrouva son esprit au fur et ? mesure que les vapeurs d'eau se
dissipaient, que son corps se r?veillait sous les frictions ?nergiques
destin?es le s?cher. La chambre restait en effervescence, les filles
s'activaient autour de lui comme des femmes de chambre autour d'une dame.
De soudains et ?nergiques coups de brosse dans la profusion de ses
cheveux lui firent monter les larmes aux yeux et finirent de le
r?veiller. Il tenta une ?bauche de r?bellion et fait mine de se repousser
ses harceleuses.
? Laissez-moi tranquille maintenant, je suis propre ?a y est! Merci ?
vous mais je peux m'occuper de moi. ?a suffit maintenant! Donnez moi
quelques habits et je serais satisfait, merci! Et d?p?chez vous! ?
Il avait hauss? le ton et s'?tait voulu p?remptoire. Pourtant malgr? ses
efforts le manque d'assurance restait perceptible, et sa voix mal
ma?tris?e r?sonnait d'aigus de femme en crise de nerfs.
Le silence r?gnait dans la chambre apr?s ses paroles, les cinq donzelles
le regardaient, immobiles et muettes, comme quelques pr?datrices ?
l'aff?t de chaque marque de faiblesse de leur proie.
D'une voix froide, m?prisante, s?re d'elle, Myl?ne reprit tr?s vite
l'ascendant, comme capturant Charles dans les rets d'un filet de ferme
autorit?.
? ?coute moi bien petite idiote, c'est fini le temps o? tu nous parlais
comme ? tes servantes! Tu n'es plus notre client, ni m?me un monsieur. Tu
as int?r?t ? nous montrer du respect, sinon gare ? toi : tu te
retrouveras dans le caniveau, et tu te battras avec les autres mis?reux
pour quelques l?gumes pourries. ?
Charles fut d'autant plus marqu? par les remontrances que son ventre,
sans cesse martyris? par la faim, lui faisait perdre toute contenance. Il
n'y a pas d'arme plus efficace que la famine, Charles fut vaincu et pr?t
? reconna?tre cette d?faite.
? Je suis vraiment d?sol? Myl?ne, je ne voulais pas para?tre insolent
alors que vous m'aidez, excusez moi les filles je ne recommencerais pas ?
mal vous parler. ? balbutia Charles.
? J'esp?re Chacha que tu commences ? comprendre ta nouvelle place! ? Et
sur ces paroles Myl?ne se dirigea vers une malle pour y fouiller parmi
les v?tements et en tirer, triomphante, l'objet de ses recherches. ?
? Allez Charlotte il est temps de t'habiller, tu vas voir tu vas aimer ?,
Myl?ne lui pla?a sous le nez un corset d'un jaune vif, d?cor? de motifs
fleuris orang?s, avec de d?licats lacets et agrafes, si nombreux que
Charles en perdait le fil en le d?taillant anxieusement.
Il recula d'un pas, les jambes flageolantes, et tremblant d'inqui?tude.
? Non non s'il vous pla?t, arr?tez, je ne suis pas une femme, je ne peux
pas porter ?a... ?
En reculant il heurta Madeleine, la catin aux vigoureux bras de paysanne,
qui l'enserra de ses bras fermes et le ma?trisa. Immobilis? il vit les
filles exploser ? nouveau d'excitation contenue et se jeter sur lui.
Charles voulait lutter de tout son ?tre contre son travestissement, pr?t
? tout pour ?chapper ? cette humiliation, mais toute sa volont? ne
pouvait lui permettre d'?chapper ? sa f?minisation.
Charles pleurnicha comme une fillette et priait en son for int?rieur ?
Non non je ne veux pas porter ?a, je ne suis pas une femme, je ne veux
pas m'habiller en femme je suis un homme! Sauvez moi mon Dieu s'il vous
pla?t. ?
Lorsque Myl?ne positionna le corset contre sa poitrine et qu'il en fut
entour? il sembla ? Charles que les m?choires d'un pi?ge se refermaient
sur lui. Le corset ?pousa son corps, sauf ? la poitrine, unique signe de
masculinit? avec son minuscule p?nis.
Les filles commenc?rent, lacet apr?s lacet, agrafe apr?s agrafe, ? le
verrouiller dans sa prison, si douce tout en ?tant d'une rigidit? qu'il
n'aurait jamais suspect?. Avant de finir la derni?re phase de son
corsetage. Isabelle, une petite blonde piquante, lui demanda de bien
vider tout l'air de ses poumons, lui mimant une longue expiration
interminable pour illustrer ses mots. Charles ne voulait pas l'?couter,
il avait plus que jamais envie de respirer de grandes goul?es d'air. Sa
nature docile le trahit et instinctivement il imita Isabelle, expirant
longuement, alors que Myl?ne et Madeleine serraient ?troitement les
lacets du corsage progressivement, lui ?tranglant le corps jusqu'?
obtenir le dessin d'une silhouette ? la taille si fine qu'elle ?tait
embl?me de d?licatesse, de fragilit?, de f?minit?. Les derniers lacets et
agrafes scell?rent son carcan de mani?re si tendue qu'il savait que seul
il n'avait aucune chance de s'en lib?rer.
Charles se sentait prisonnier, non il ?tait v?ritablement prisonnier,
d'une prison soyeuse ? la peau, chatoyante aux yeux, mais profond?ment
contraignante, modelant son corps en un contour f?minin tout en lui niant
sa masculinit?. Charles avait beau se sentir frustr? et r?volt? il ?tait
impuissant, plus ma?tre de son apparence comme de sa vie. Vaincu et
r?sign? les catins ne rencontraient plus d'autre r?sistance ? son
travestissement que sa mine d?confite.
?a pouffait fort pendant que les habits ?taient discut?s comme une
affaire de la plus haute importance.
On lui passa une juxtaposition de jupons, blancs et de couleurs vives,
qui lui donnaient des fesses et le rendaient d?finitivement fille. Un
corsage blanc ?chancr? fut pass? sur son corset, et par dessus tout cela
une robe m?lant plusieurs tons de jaunes, tendres et pastels, toute en
lacets et rubans, suggestivement d?lac? a la naissance de sa gorge. La
robe, quoique d?fra?chie et de qualit? modeste, ?tait jolie. Les nuances
de jaunes se mariaient bien avec sa blondeur et sa peau d'ivoire, et la
d?licatesse de ses froufrous affirmaient une f?minit? excessive et
d?bordante.
Charles n'avait jamais port? de tenue aussi complexe de composition.
Malgr? le nombre important de v?tements il ne se sentait pas pour autant
couvert. Il ?tait v?ritablement habill? comme une coquette de la rue, et
le message renvoy? ?tait sans ?quivoque : seules les filles de petite
vertu s'accoutraient dans un style aussi clairement racoleur et
l?g?rement canaille.
Les filles le faisaient parader dans un bruissement de jupons ? sa plus
grande consternation. Ses pas, ses moindres gestes ?taient conditionn?s
par ses v?tements d'une f?minit? si criante, et tandis que tout son ?tre
r?clamait qu'on reconnaisse son statut d'homme tout chez lui sublimait la
femme en lui. Car si son travestissement faisait de lui une dille plus
que convaincante c'?tait aussi du ? son physique par nature propice ? la
f?minit?. Ses cheveux, ?norme cascade de boucles fris?es blondes
cendr?es, pouvaient rendre jalouse la plupart des femmes. Les coups de
brosse avaient agenc? l'ancien chaos en une coiffure digne des plus
soign?es perruques de marquises aux moeurs l?g?res. Ses cheveux
d?gageaient ?galement les lourds parfums des lotions et savons, partout
o? Charles irait il serait au centre de ces exhalaisons odorantes.
Enfin il fut assis sur un des lits pour la touche finale : le maquillage.
Le d?licat blanc de son teint facilitait les choses et il n'eut besoin
que de peu de poudre. Du rouge flamboyant aux joues, du rose vif aux
pommettes et aux paupi?res, un carmin flamboyant aux l?vres, une mouche
au coin de l'?il droit, une mouche sur sa joue droite et une ultime
mouche juste au-dessus du coin gauche de ses l?vres pulpeuses et
incendiaires.
Le silence gagna ? nouveau la chambre pendant que les catins, presque
religieusement, contemplaient leur ?uvre. Charles fr?missait de honte et
d'inqui?tude sous leur regard. Myl?ne tira de sous son lit son tr?sor :
un grand miroir fendue, vestige d'une ancienne coiffeuse. Charles put
voir son image dans la glace qui lui ?tait pr?sent?e. Sa gorge se noua et
ses mains, petites et d?licates, se promenaient nerveusement dans les
chiffonnages et plis de ses jupons. Il se perdait dans l'image d'une
fille semblable ? toute autre fille, catin parmi les catins, donzelle qui
semblait totalement ?trang?re au sexe fort.
"Ce n'est pas possible Myl?ne, ?a ne peut pas ?tre moi."
"Si ma fille c'est bien toi. Maintenant, et pour toujours, tu es une des
n?tres. Et il est vain de lutter contre ton destin et ta nature, tu es
une s?ur Charlotte, Chacha la nouvelle pensionnaire de la maison des
fleurs." Charles resta coi devant l'assertion de Myl?ne, totalement perdu
face au paradoxe de l'homme qu'il sentait ?tre en son for int?rieur et la
femme qu'il ?tait en apparence. Bouche b?e son visage prit une telle
expression d'incompr?hension b?ate que toutes les filles ?clat?rent de
rire en m?me temps, et ? partir de ce moment sa r?putation de cruche fut
faite.
A suivre...
C'est avec plaisir que je suis ? l'?coute de vos critiques, de vos
suggestions et de tous vos commentaires en g?n?ral. De m?me si quelqu'un
a le d?sir qu'une de ses id?es d'histoire prenne forme proposez moi la et
je verrais si ?a me tente de l'?crire. Mon mail : [email protected]
Latisha
- 11.05.2022
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