Chapitre 4: Face au miroir
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Vendredi 6 f?vrier
Hugo s'habilla, alla chercher son eau comme chaque matin, se lava, comme
d'habitude, puis se pr?senta ? 10h comme pr?vu. Julia ?tait seule. Elle
avait l'air tr?s excit?e de le voir. Il devait lui dire.
- Aur?lia! Aur?lia!
- Coucou, Julia!
- Ohhhh, comme tu es bronz?e! Je suis trop contente de te voir! Alors
raconte la Guadeloupe! C'?tait bien!
- Oui, c'?tait super! Mais je dois te dire quelque chose d'important
avant!
- Ah? Quoi! Raconte! Tu as trouv? un petit copain!?
- Non...plus grave.
- Pas quelque chose de grave au moins? Tu es malade?
- En quelque sorte...
- Mais alors, quoi?
- Ecoute...Julia...je ne suis pas une fille.
- AH BON?
- Oui...
- Mais...l'autre jour tu m'as dit...ah mais c'est pour ?a que tu es
habill? en gar?on? Tu veux devenir un gar?on, c'est ?a?
- Non, je SUIS un gar?on. Je...je me transforme, mais c'est contre ma
volont?.
- Je ne comprends pas.
Julia fron?a les sourcils
- Je ne sais pas pourquoi, mais ma poitrine pousse, et je deviens une
fille. C'est en train de me ronger de l'int?rieur, et je n'y peux rien.
- Ohhh! Mais je sais pourquoi moi!
- Ah bon, tu sais?
- Mais oui! C'est ? cause de la rivi?re!
- De la rivi?re?
- Oui! C'est pour ?a que papa veut plus qu'on vienne p?cher ici! Il
avait remarqu? qu'on ne p?chait que des femelles, alors il a demand?
qu'on vienne faire des pr?l?vements. Il para?t que l'usine produit des
m?dicaments pour les femmes et des pilules et que c'est ?a qui pollue
dans l'eau!
- Tu es s?re?
- Mais oui! C'est le monsieur du pr?l?vement qui l'a dit ? papa. L'eau
n'est pas recommand?e ? la consommation. Tu en as bu?
- Tous les jours!
- Ah, mais voil?! C'est pas grave, tu sais, tu es tellement jolie comme
?a. J'aimerais avoir une poitrine comme la tienne!
Hugo se sentit au bord des larmes.
- Mais c'est pas grave, tu sais! Ohh, je suis d?sol?e - elle se tordit
les mains - Aur?lia! Il faut pas que tu pleures!
Julia s'approcha de la rivi?re, et sauta ? pied joint dedans. L'eau
n'?tait pas tr?s profonde, et elle la traversa rapidement. Elle ?tait
tremp?e, et gel?e, mais elle courut contre Hugo pour se serrer contre
lui. C'?tait la premi?re fois qu'il avait un contact avec Julia. Elle
sentait la pomme.
Hugo la ramena dans sa chambre, et lui pr?ta une serviette pour la
r?chauffer. Ils se gliss?rent ensuite dans le lit, pour se tenir chaud
l'un l'autre.
- Tu sais, Aur?lia, je t'aime beaucoup! Tu es une super amie! Les gens
disent tous que je suis bizarre! J'adore qu'on puisse se parler par la
rivi?re! Tu voudras bien m'inviter chez toi un jour?
- Oui! r?pondit Hugo. Il n'osait pas lui rappeler que son vrai nom ?tait
Hugo, et pas Aur?lia. Et aussi qu'accessoirement, elle ?tait d?j? chez
lui. Dans son lit, pr?cis?ment. Elle ?tait bien entreprenante, pour une
jeune fille a l'air si timide.
Au bout de quelques minutes, Hugo sentit la pr?sence de Julia tout
contre lui, soudain chaude. Son visage ?tait tr?s proche. Elle le
regardait attentivement. Il voyait la l?g?re humidit? de sa bouche, et
il entendait son nez respirer calmement.
- Dis, Aur?lia, je peux te demander quelque chose?
- Oui, dis moi.
Elle commen?ait ? ?tre aga?ante, avec ce ?Aur?lia?.
- Est-ce que tu serais contre que je t'embrasse?
C'?tait une question vraiment ?trange. Mais la r?ponse lui vint toute
seule, et il la laissa l'embrasser. Il n'aurait jamais pens? que son
premier baiser avec une fille se fasse ? son initiative, et dans ces
conditions. Au bout de quelques secondes, elle se recula et le regarda.
- Non...?a n'est pas sensationnel.
- Qu'est ce qu'il se passe?
- Oh...non...non c'est juste que...j'esp?rais quelque chose de
diff?rent.
- Tu n'as jamais embrass? quelqu'un avant?
- Oh si! C'est...
- C'est juste que tu n'as jamais embrass? une fille hein? C'est ?a?
Elle fit un petit oui avec sa t?te. Elle paraissait terriblement g?n?e,
et embarrass?e. Hugo se leva, et s'assit ? l'autre bout de la pi?ce.
Rapidement, il sentit les larmes couler, de ses yeux, sur ses joues,
puis, il eut un hoquet, qui le souleva, silencieusement. Quelques
secondes plus tard, il sentit une pr?sence ? odeur de pomme, douce se
coller contre son dos et l'enlacer.
- Oh...pardonne-moi, Hugo. Je ne voulais pas dire ?a. C'est juste...tu
sais...je suis amoureuse de toi depuis si longtemps...
- C'est...c'est vrai?
- Mais oui! Je pensais que c'?tait ?vident...
- Mais non...je...je pensais que je ne pourrais pas t'int?resser...
- Ah. Ah oui. C'est vrai, que je pr?f?re les gar?ons.
Encore vexante. Hugo serra les dents. Il vit soudain Julia faire le tour
du lit se mettre devant lui, et s'asseoir sur ses genoux. Elle lui prit
le visage, le regarda longtemps dans les yeux, lui prit le visage, et
enfin l'embrassa, ? nouveau. Il sentit sa langue fr?ler la sienne, puis
son autre main caresser ses cheveux. Leur baiser dura quelques secondes.
Hugo se sentait bien. Il aimait vraiment cette fille.
- Bon...je pense que j'arriverai ? m'y faire, avec le temps. Tu veux
bien qu'on soit ensemble?
Soudain, en la regardant, Hugo s'aper?ut que, m?me si elle ?tait plus
jeune que lui, elle avait l'air plus m?r. Et tellement plus d?cid?e que
lui. Elle venait de lui proposer ce dont il avait toujours r?v?!
- Oui...oui, tu sais je t'aime beaucoup aussi!
- ?Beaucoup??
- Je...
- Oui?
Elle le regardait intens?ment. Elle avait soudain presque l'air d'une
adulte.
- Je t'aime, Julia.
- Oh, merci! Tu sais, je dois te confier un secret.
- Oui?
- Je suis surdou?e, mais un peu bizarre. Je suis au lyc?e, en fait!
J'ai saut? plein de classes, et mon papa qui est chimiste m'apprend des
choses en plus le soir. Tu m'aimes quand m?me?
- Oh! Mais...bah...oui, bien s?r! Je t'ai toujours trouv?e tr?s
intelligente!
- Tu dis ?a pour me faire plaisir?
- Mais non!
Elle l'embrassa ? nouveau. Cette fois-ci, Hugo sentit son c?ur battre ?
tout rompre.
- Bon...c'est vraiment bizarre, comme sensation. Mais c'est pas grave,
ce n'est pas le plus important! Je t'aime je t'aime je t'aime!
Hugo essaya de lui sourire, mais elle vit que son sourire ?tait un peu
forc?.
- Hugo, franchement, dis-moi, toi ?a ne te fait pas bizarre, non plus?
- Bizarre? De?
- Ben...d'embrasser...*une autre fille*?
Elle avait dit cette derni?re partie d'une toute petite voix. Elle
voulait manifestement ?viter de le blesser.
- Je...c'est horrible ce que tu dis.
- Je sais je sais je sais! Pardonne-moi! Je ne sais pas bien mentir! Je
ne veux pas que tu me d?testes! Promets-moi que tu me d?testes pas?
- Non, je te d?teste pas...
Elle semblait vraiment soulag?e. Cette fille ?tait vraiment
extraordinaire.
- Mais, alors qu'est-ce que ?a te fait toi?
- Je...je ne sais pas.
- Tu as d?j? embrass? un gar?on?
- Euh...ben...
- Oui?
- Oui.
- Et, franchement, c'?tait ...c'?tait diff?rent non? Enfin, plus
excitant! Tu avais pas l'air tr?s passionn? pour quelqu'un d'amoureux,
toi non plus!
- Oui, tu as raison.
- Bon mais c'est pas grave, si? On peut rester en couple quand m?me?
- Oui, bien s?r!
- Je te mettrai un masque de play-boy quand on s'embrassera!
- Mais...mais...
- Je rigole!
- Ah.
- Bon, en tout cas, c'est ? cause de l'eau que tu es comme ?a alors?
C'est fou comme tu as chang? vite. Elle doit ?tre super dos?e, pour que
m?me les poissons soient touch?es. Tu n'es pas malade?
- Pas trop. En fait, je suis malade d?s que je change d'endroit.
- Et tu as fait comment, en vacances?
- J'ai...j'ai pris des pilules.
- Des pilules contraceptives? Pas b?te! Super id?e! Mais, alors tu en
prenais une par jour?
- Deux...ou plus.
- Et alors, c'?tait comment, avec les pilules?
- Ben...normal quoi.
- Tu ?tais pas un peu...je sais pas moi, d?sorient?, mal ? te
concentrer, naus?e ou je sais pas?
Elle semblait r?ellement passionn?e par le sujet. Ses yeux brillaient
d'attention et de fascination, buvant la moindre des paroles d'Hugo tout
en lui tenant les deux mains et lui caressant les paumes.
Au bout de quelques minutes, elle fit dire ? Hugo tous les ?l?ments, lui
fit d?tailler toutes ses prises, ses abus, ses oublis, son malaise. Elle
r?suma la situation d'un ton professoral. Il fut tr?s impressionn?.
- Bien. Donc voici la situation, Hugo. Ce que ton corps absorbe doit
correspondre ? ...entre 3 et 4 pilules par jour. Probablement 4. Ca
explique ton ivresse, ton bonheur et ton humeur de cet ?t?, et aussi ta
d?prime chronique de cet hiver, lorsque tu bois moins. Lorsque tu en as
5 ou 6, tu as des envies de sexe incontr?lable, tu es ivre, et tu perds
le contr?le de toi-m?me. C'est tr?s int?ressant, car ton corps semble
vraiment traiter cette masse d'hormone, et pas le stocker ou te rendre
malade.
- C'est ce que le m?decin a dit.
- Mais je le comprends! C'est vraiment passionnant. Tu n'as pas essay?
de faire des tests sur toi-m?me?
- Euh...non...tu sais...c'est mon corps, je vis avec, au jour le jour.
- C'est trop g?nial! J'adorerai pouvoir faire des exp?riences avec mon
corps, moi aussi! Surtout que moi, niveau hormone, je suis pas tr?s bien
servie. Regarde, je n'ai presque pas de poitrine!
- Tu es encore jeune...
- Oui! Mais j'en ai marre qu'on ne me prenne pas au s?rieux, tu sais!
J'ai envie d'apprendre, de grandir, de d?cider! Ou de faire de la
chimie, comme mon p?re.
- De la chimie? Il a connu ma tante, tu crois?
- Oui bien s?r, ils ont travaill? ensemble avant qu'elle ne rencontre
Bernard! C'est elle qui lui a donn? l'autorisation de venir p?cher.
- Mais toi, tu aimes bien p?cher?
- Gros b?ta! Je venais pour te voir!
- Oh. - Hugo rougit-
- Bon! C'est pas tout ?a, mais...je dois rentrer! Pourrais-tu me
raccompagner? Je ne veux vraiment pas retraverser ? nouveau la rivi?re,
tu ne voudrais pas que ta ch?rie meure de froid tout de m?me?
Hugo sentit son c?ur bondir lorsqu'elle dit le mot magique. Il conduisit
une Julia ?merveill?e jusqu'? la grande maison, puis attendit avec elle
jusqu'? l'arriv?e de sa m?re, qui fut autant surprise qu'Emma de
d?couvrir leur amiti? insoup?onn?e. Avant de partir, Julia entra?na Hugo
dans un petit recoin, et l'embrassa ? pleine bouche et lui mordit la
l?vre. Elle lui fit un petit clin d'?il puis disparut dans une trombe
sur les talons de sa m?re, dans un tourbillon de blondeur et d'odeur de
pomme, sous les yeux ?merveill?s d'Hugo.
Emma le regardait avec un air attendrissant. Apparemment, sa t?te en
disait long de ce qu'il ?prouvait. Elle lui dit ensuite aurevoir, et lui
donna ses repas du weekend end et des jours suivants, car elle devait
s'absenter. Il serait seul sur le domaine, en dehors de quelques
m?tayers. C'?tait presque des vacances!
Le soir, Hugo d?cida de boire de l'eau min?rale. Et de ne plus toucher ?
cette eau maudite.
*********
Samedi et dimanche 7/8 f?vrier
La journ?e de samedi se passa tranquillement. Hugo n'eut que quelques
d?sagr?ments qu'en fin de soir?e. Il passa sa journ?e ? envoyer des
messages ? Julia, et jouer ? la console lorsqu'elle ne lui r?pondait
plus. Il ?tait sur un petit nuage. Il prit soin de ne boire que de l'eau
min?rale, et fit tr?s attention ? n'en toucher d'aucune sorte. Il fit
m?me le chemin jusqu'? la maison afin de se laver dans une eau ?non
contamin?e?.
Dans la nuit de samedi ? dimanche, Hugo se r?veilla, br?lant. Il suait
? grosses gouttes et tremblait comme une feuille. ?J'ai d? attraper
froid? pensa-t'il. Mais il savait qu'il y avait autre chose. Au bout de
quelques minutes pass? debout, il sentit son ventre se tendre, et une
naus?e famili?re revenir.
Il allait lutter.
Hugo s'assit devant sa table, et alluma sa console. Il fallait passer le
temps, le temps que la crise passe. Il savait que ?a serait difficile.
Mais tout ceci ne pouvait plus durer. Tout ceci ?tait all? au point o?
cela aurait pu mettre en p?ril son couple -son couple son couple!!! -
avec Julia. Il fallait qu'il devienne un homme, enfin.
Au bout d'une demi-heure, Hugo jouait repli? sur lui-m?me par la douleur
abdominale. C'?tait une douleur inconnue qui irradiait comme mille
aiguilles ac?r?es. Jamais il n'avait connu ?a.
Au bout de presque une heure, il posa la manette, et voulut rejoindre
son lit. A cet instant-l?, il sentit une violente naus?e, et eut tout
juste le temps de se pr?cipiter ? la fen?tre et l'ouvrir pour vomir
abondamment. Son corps ?tait recroquevill? ? m?me la pierre froide et
son contact apaisait sa douleur lancinante. Rapidement, la douleur
s'att?nua. Il voyait dans le coin de son ?il Hector qui dormait
paisiblement dans sa niche et sa couverture. La naus?e elle, continuait
de grandir, et ? intervalles r?guliers, un liquide ti?de et clair, puis
transparent, sortait de sa bouche et venait rejoindre les pr?c?dents sur
la terre.
La peur l'envahit. Il se sentait toujours d?termin?, mais son corps
semblait r?sister. Il se sentait horriblement malade. Sa respiration
allait et venait, rapidement, et toute son ?nergie ?tait d?sormais
consacr?e ? respirer et r?sister aux contractions p?riodiques de son
ventre. Il ?tait paniqu? par l'ampleur de cette r?action, bien
sup?rieure finalement ? ce qu'il avait v?cu en Guadeloupe. Peut-?tre que
les prises de pilules ces derniers jours en plus de l'eau l'avaient
habitu? ? ?trop?? Il se sentait tellement mal...
Vomir. Reprendre son souffle. Respirer. Tenir. Jusqu'? la prochaine
crise.
Au bout de ce qui lui sembla une ?ternit?, il parvint ? se redresser,
fermer la fen?tre, et se pr?cipiter jusqu'? la salle de bain ? quatre
pattes. Une fois-l?, il eut l'impression qu'il allait mourir. La douleur
le prenait dans tous le corps, sa t?te tambourinait ? chaque battement
de c?ur, et son corps ne lui r?pondait qu'? peine.
Il resta ainsi, presque inconscient, ne se r?veillant que pour vomir,
sans pouvoir s'endormir. Son ?tat avait fini de se d?grader, mais, pour
autant c'?tait pour lui une agonie de chaque instant. Au bout d'un temps
infini, il finit par se r?soudre.
Il savait quoi faire.
Il tenta de tourner la t?te pour voir la boite de pilule, mais une
naus?e l'en emp?cha. Il finit par avancer son bras, ? l'aveuglette, puis
attrapa la boite, et mit dans sa bouche deux pilules d'un coup qu'il
avala avec un peu d'eau. Puis, il serra les dents et attendit le d?gel.
Au bout d'une heure, lentement, il sentit son ventre se d?tendre. Il
fallut presque deux heures avant qu'il ne puisse se lever. Et ce n'est
qu'au petit matin que les naus?es disparurent.
Le lendemain matin, Hugo ?mergea vers 13h. Sa chambre sentait le vomi,
et son lit ?tait collant de transpiration. Son t?l?phone affichait d?j?
4 messages - de Julia.
Il prit un long moment pour faire le point avant de se laver, et de
rassurer sa petite amie.
Il ne pouvait pas arr?ter ses hormones. Ce qui lui ?tait arriv? cette
nuit ?tait horrible. M?me, ? y r?fl?chir, les deux pilules quotidiennes
qu'il prenait au d?but de son s?jour en Guadeloupe le laissait dans un
?tat de grand d?sagr?ment - comme Julia l'avait dit, difficult? de
concentration, bouff?e de chaleur, irritabilit?, naus?e r?guli?re, perte
d'app?tit...
Il ne pouvait pas non plus consommer le stock de pilules. Julia avait
calcul? qu'? raison de 4 par jour, il en aurait jusqu'? fin f?vrier. Sa
tante avait un stock plus important, mais elle l'avait cach? et ne lui
en donnerait aucune, car elle savait qu'il en avait vol?. Pour ?tre bien
dans sa peau, il fallait boire, et boire encore. Plus que d'habitude.
Julia lui avait conseill? de faire bouillir deux litres jusqu'? ce qu'il
n'en reste qu'un, afin de concentrer le produit et ne pas avoir ? boire
autant qu'en ?t? pour ?tre ? l'aise. Outre que c'?tait une id?e
brillante, c'?tait la seule mani?re pour lui de vivre normalement.
*********
Lundi 9 f?vrier
Hugo fut r?veill? par des bruits de voix, et quelqu'un tapa ? la porte.
C'?tait Emma. Il lui dit d'attendre 5 minutes et enfila soutien-gorge,
chemise, pull, veste et pantalon de rigueur, puis cacha tout ce qui
pouvait avoir un lien avec son monde secret f?minin. Il lui ouvrit.
Derri?re elle, il y avait 3 hommes en blouse.
- Hugo, je te pr?sence l'?quipe du laboratoire IRAMECA, qui va effectuer
les pr?l?vements dont ta tante t'avait parl?.
- Mais...mais elle ne m'en a pas parl?? Tu ne devais pas ?tre partie?
- Ah...je suis s?re qu'elle a d? oublier. Bon, en tout cas, aujourd'hui
et demain, ils vont faire des pr?l?vements sur la peinture, les tapis,
les int?rieurs et l'imm?diat alentour. La semaine prochaine, un
laboratoire de Paris viendra pour faire des pr?l?vements sur ta
nourriture et sur l'eau.
Zut! Ils vont trouver! se dit Hugo. Puis il r?fl?chit. Pourquoi ?zut??
Emma continuait de lui donner le d?tail de l'intervention, mais il
n'?coutait que d'une oreille. Elle lui dit enfin de prendre quelques
affaires, car il viendrait dormir dans la maison cette nuit et la
journ?e, pour permettre aux ?quipes de travailler tranquillement. Elle
lui donna ensuite les clefs de la maison (elle n'?tait revenue que pour
ouvrir ? l'?quipe) et disparut rapidement dans la brume. Il ?tait
compl?tement seul.
La premi?re action qu'il fit fut de pr?parer plusieurs gourdes.
Puisqu'il n'avait plus ? aller se chercher de l'eau, dans la maison, il
fallait pr?parer l'?quivalent d'un litre et demi. Hugo mit pr?s de huit
litres d'eau, dans une grande marmite, et la fit bouillir jusqu'? midi,
et le s?parant en plusieurs petites bouteilles. On ne savait jamais ce
qui pouvait se produire. L'eau ?tait trouble, et Hugo se demanda si elle
ne contenait pas d'autres produits que simplement sa dose habituelle.
Chaque verre contenait, pour lui, une journ?e d'hormones. Avec ?a, il
serait tranquille quelques jours.
Sa journ?e fut toutefois longue, et ennuyeuse. Il zappait entre les
chaines de t?l?vision, et se promenait dans la maison qu'il connaissait
par c?ur. Il chercha dans tous les coins la clef du dressing de sa
cousine, sans parvenir ? la trouver. Il aurait bien aim? avoir sa
console, pouvoir communiquer avec Julia, ou aller voir Aur?lia? Enfin,
m?me voir Jo aurait ?t? pour lui un r?confort. Mais il ?tait presque
seul, et il avait vraiment froid. La t?l?vision diffusait des clips et
il laissait la musique en fond, tout en essayant de comprendre la notice
d'un vieux jeu de soci?t? pour lequel il se pr?parait ? faire tous les
joueurs en m?me temps. L'horreur.
Il passa en fin d'apr?s-midi pour discuter avec les techniciens, qui
paraissaient s'ennuyer autant que lui. Maintenant qu'il savait o? se
trouvait la source de la contamination, il se doutait qu'ils ne
trouveraient rien dans les murs! Il v?rifia toutefois qu'ils n'avaient
pas d?couvert sa cachette sous l'escalier de la petite maison, qui
contenait toutes ses affaires, son maquillage et tout ce qui avait trait
? sa cousine en g?n?ral. Mais non.
Vers 8 heures, enfin, alors qu'il dinait sous une lumi?re blafarde, et
que la fen?tre refl?tait un noir d'encre, Hugo se dit qu'il ferait tout
de m?me mieux de s'amuser un peu au lieu d'attendre ? se morfondre. A
la place de son verre de sa bouteille, il en prit deux. Apr?s tout
c'?tait facile ? fabriquer, et Julia avait dit qu'exp?rimenter, c'?tait
super. Alors, pourquoi se priver?
Au bout d'? peine un quart d'heure, il sentit les premiers effets. Sa
t?te tournait si fort qu'il dut s'asseoir dans le canap?, devant la
t?l?. Il regardait les images, mais sa main ?tait si lourde qu'attraper
la t?l?commande ?tait un effort immense. Mais cela ne dura qu'un temps.
Cette distraction monta, lentement, vers sa t?te, et au bout de moins
d'une heure, il allait et venait, en pleine forme mais compl?tement
d?sorient? et confus. C'?tait bien plus dr?le! Etait-ce pour ?a que sa
tante buvait, elle aussi?
Il n'avait toutefois rien de plus ? faire qu'avant. Prendre un troisi?me
verre, m?me dans son ?tat de confusion, lui paraissait trop dangereux.
Et s'il tombait malade? Il s'installa devant la t?l?vision qui diffusait
toujours les derniers clips. Hugo essaya de mimer les danseuses mais
tr?bucha et retomba rapidement sur le coin du canap?, dans un fou rire
extraordinaire. Sa t?te tournait extr?mement, et il s'endormit pendant
presque une heure, dans un bien-?tre absolu. A son r?veil, il se sentit
soudain tr?s serr? dans ses v?tements, et notamment son soutien-gorge,
dont la douleur l'avait ?veill?. Il enleva son haut, et constata des
marques du tissu cisaill?e sur sa peau. Sous l'effet des hormones, sa
poitrine avait fortement gonfl?. Il ?clata de rire stupidement, et jeta
dans un coin son haut et soutien-gorge. Il avait froid et sa poitrine se
dressait, dure, devant lui.
- ?Chaud devant, on demande un taille ?C? ? la table 23!? hurla-t'il ?
tue-t?te tandis qu'il montait les escaliers dans la maison.
Dans le dressing de Sophie, il prit au hasard le premier soutien-gorge,
qui lui allait pour une fois comme un gant. Il eut un l?ger moment de
doute sur ce qu'il avait fait. Ce qu'il avait pris avait fait pousser sa
poitrine d'une taille, en ? peine deux heures? Il esp?ra que ce ne soit
que temporaire...Julia lui avait expliqu? que les effets des hormones
pouvaient temporairement changer sa poitrine. Il se sentit rassur?,
mais, en m?me temps, il ?tait comme fascin? par la taille vraiment
marqu?e de ses seins. C'?tait merveilleux! Il pouvait maintenant essayer
les v?tements de son autre cousine! Mais...une autre fois, songea-il. Il
avait envie de revenir devant la t?l?. Il ?tait bien, l?-bas.
Il r?enfila son pantalon et son haut, puis, apr?s r?flexion, prit une
robe en laine de Sophie, qui lui parut plus agr?able ? porter. Il
redescendit quatre ? quatre les marches pour revenir s'affaler devant la
t?l?, les jambes ?cart?es et la t?te ? mi dossier, les yeux troubles et
le sourire vague.
En bas, la t?l? se mit ? diffuser une chanson de boys band. De jeunes
hommes, torses nus luisants et muscl?s, chantaient un air insipide. Hugo
fut soudain fascin? et il sentit une excitation monter rapidement en
lui. Mais ce n'est qu'au deuxi?me clip de m?me nature qu'il sentit
l'appel de sa poitrine, trop fort pour r?sister. Il commen?a ? masser sa
poitrine, tandis que sa main remonta sa jupe, en effleurant ses cuisses
puis glissa sa main dans sa culotte. Il avait d?sormais l'habitude de
ces pertes de contr?le, mais ?tait tellement confus qu'il n'avait m?me
pas honte. Il se masturbait fr?n?tiquement en faisant des va-et-vient
sur son sexe, g?missant sans retenue ? chaque plan fixe sur les
pectoraux, s'imaginant les toucher, l?cher leur poitrine, et enlever
leur pantalon. Il jouit ? pleine bouche lorsque le jeune chanteur
embrassa une fille qui avait son ?ge, qui aurait pu ?tre lui, qui aurait
pu ?tre elle. Il jouit une deuxi?me fois en se repassant cette image,
les yeux ferm?s pour ne pas voir le clip suivant, o? une jeune fille
toute aussi d?v?tue que le pr?c?dent le d?concentrait. Ce ne fut qu'? la
troisi?me jouissance qu'il se sentit enfin relax? et rassasi?. Il
renfila son collant et sa culotte et se rhabilla, le sourire aux l?vres.
Il avait d?sormais cette id?e en t?te, qui l'obs?dait. Il ne voulait
plus ?tre un gar?on. Il ne voulait plus du tout devenir, ou redevenir,
un gar?on. C'?tait dans cet ?tat qu'il voulait ?tre, ? pr?sent, et ?
jamais. Il savait qu'il se mentait ? lui-m?me, mais toute logique avait
d?sormais quitt? son corps. Hugo se leva, monta les escaliers, s'arr?ta
dans la chambre de sa tante, et se regarda dans le miroir. ?Je suis une
fille?, pensait-il.
- Je suis une fille, se redit-il ? voix basse.
Il r?p?ta cette phrase, ? mi-voix, puis encore, et encore, de plus en
plus fort, jusqu'? hurler ? tue-t?te dans la maison silencieuse.
Lorsqu'il se tut, aucun bruit ne vint r?pliquer ? ses d?clarations ; il
?tait tout seul. Rien ne pourrait l'emp?cher. Il fallait emp?cher sa
tante de l'en emp?cher. Pourquoi voulait-elle l'en emp?cher?
Il regarda sa poitrine, ses hanches qui commen?aient ? se dessiner, ses
cuisses. Non, il devait tout faire pour sauvegarder tout ?a. Et il
savait comment faire.
Il monta les marches vers le dressing de sa cousine, et d?crocha le
corset qu'il avait remarqu? ? plusieurs reprises. C'?tait un corset de
spectacle, il n'allait probablement pas ?tre tr?s ? l'aise, mais seul ce
genre de chose pourrait d?finitivement modifier son corps, sans que sa
tante ne puisse jamais l'y faire revenir. Il avait lu sur Internet que
le port d'un corset pouvait changer le corps de fa?on d?finitive. De
fa?on ? ce que jamais il ne puisse revenir en arri?re. M?me sans ?tre
dans son ?tat.
Hugo prit une bonne vingtaine de minutes avant de parvenir ? comprendre
comment l'enfiler, puis, comment le serrer. Il n'?tait pas non plus tr?s
beau, mais, puisqu'il l'enfilait sous un autre v?tement, ?a n'?tait pas
important. L'important, c'?tait le r?sultat. Et le r?sultat ?tait ? la
hauteur de ses attentes. Tout ce qui ?tait f?minin chez lui ?tait
accentu?. Sa poitrine paraissait somptueuse ? pr?sent, et sa taille,
bien plus fine. Par contraste, ses hanches apparaissaient, larges, et
accueillantes.
De plus, il avait moins froid. Il ?tait vraiment tr?s satisfait de ce
nouvel objet. Madeleine aurait-elle port? ce genre de chose?
Probablement pas. Hugo pourrait-il? Certainement! Il n'?tait pas aussi
coinc? et petite fille mod?le que sa cousine. Ou peut-?tre avait elle
aussi une vie cach?e? Comment savoir!
Hugo retourna en bas, et continua d'essayer de comprendre ce jeu de
soci?t?. Au bout de quelques minutes, il abandonna. Il avait mieux ?
faire, dans cette tenue, que jouer ? ?a! Il ralluma la t?l?vision, et
continua sa soir?e, en zappant entre deux chaines musicales, pour
continuer de danser et regarder des jeunes hommes d?nud?s et se for?ant
? s'imaginer qu'il voulait les d?sirer. Il s'endormit tardivement, sur
le canap?, une couverture sur lui, la respiration courte.
*********
Jusqu'au 20 f?vrier.
A son r?veil, Hugo ?touffait. Il mit quelques minutes pour se rappeler
de tout ce qu'il avait fait le jour d'avant, et le pourquoi de la
pr?sence du corset autour de sa taille. L'avait-il trop serr?? En tout
cas, il avait mal, ce matin, et il constata quelques griffures sur son
ventre au matin, qu'il soigna avec quelques cr?mes sit?t enlev?.
La journ?e se passa comme la pr?c?dente. Hugo allait et venait dans la
maison, s'ennuyant fermement. Il tenta d'aller discuter un peu avec les
techniciens, mais ceux-ci n'?taient pas tr?s int?ressants, et, en plus,
ils travaillaient. Hugo finit par prendre sa console de sa maison pour
l'installer dans la grande maison, pour pouvoir s'occuper.
Instinctivement, il avait fini par renfiler, en revenant, la longue robe
en laine de Sophie et, comme il avait froid, il avait fini par enfiler
le corset, ?galement. Personne n'avait jamais dit que les corsets
n'?taient pas n?cessairement d?sagr?ables ? porter, mais qu'ils tenaient
?galement tr?s chaud. C'?tait mieux que rien, vu la situation. Il ne le
la?a pas trop serr?, et fut heureux de constater qu'il mit un peu moins
de temps que le jour d'avant pour le mettre. Comme il l'avait imagin?,
toutefois, il baillait largement en haut. Il avait vraiment perdu une
taille de soutien-gorge, par rapport ? hier. Mais, au moins, il n'avait
pas froid. C'?tait le principal.
Les jours suivants se d?roul?rent de la m?me fa?on. Hugo finit par
retourner ? sa maison. Le soir, parfois, il s'autorisait ? prendre
quelques gorg?es de ce qu'il avait fini par appeler sa ?potion magique?.
Cela lui faisait dispara?tre les questions, la honte, les pleurs, et le
mal de t?te. Le lendemain, il rangeait le corset et les affaires de
Sophie pour les ramener au dressing. Il faisait des devoirs (Emma lui
avait laiss? une tonne de travail!) Puis, le soir, dans sa solitude, il
finissait par craquer, avalait quelques gorg?es, et au bout de 10
minutes, traversait en courant le petit sentier, et remontait se
changer.
Un matin, alors qu'il voulut mettre un de ses pantalons de gar?on, il
peina longtemps, puis le v?tement craqua. Il ne lui en restait que
quatre, ? pr?sent. L'un des quatre ?tait un jean, qui lui allait par
contre tr?s bien. Il paraissait rebondi ? un endroit tout ? fait anormal
pour un gar?on, mais il lui allait tr?s bien, en dehors de ?a.
Durant ces quelques jours, ses sentiments pour Julia ne cess?rent de
grandir. Ils ne cessaient de communiquer par t?l?phone ou par Internet,
? toutes heures du jour et de la nuit. Hugo lui raconta ce qu'il faisait
; elle lui dit qu'il faudrait qu'ils en parlent, mais, que, surtout,
s'il ?tait malheureux, il devait en parler ? sa tante. A chaque
?vocation de sa tante, Hugo devenait fuyant. Il avait peur de sa
r?action. Il avait peur qu'elle lui enl?ve tout ?a. Il avait peur
qu'elle se moque de ce qu'il ?tait devenu. Il avait peur qu'elle le
force ? continuer. Il avait peur. Et sa m?re, qui revenait dans 20
jours...20 jours!
Le weekend end vit le retour de Fran?oise, en coup de vent, et d'Emma.
Fran?oise lui annon?a que l'autre ?quipe arriverait le lundi, mais
qu'elle ne serait pas l?, car elle devait retourner ? la pr?paration du
salon de l'Agriculture. Elle lui dit aussi qu'elle avait pris rendez-
vous pour lui au salon de coiffure du centre commercial, le 20, et
qu'elle l'y accompagnerait pour ?viter ?tout malentendu?. Elle le
questionna longuement pour lui demander comment il se sentait, observa
son corps et l'ausculta. Il lui dit ? demi-mot qu'il avait une amie
qu'il souhaiterait voir. Fran?oise eu l'air sinc?rement heureuse
lorsqu'il lui dit qui elle ?tait. Elle avait de tr?s bon souvenir du
p?re de Julia, et parut comprendre ce qui se tramait entre eux. Elle
avait l'air rassur? qu'enfin, finalement, Hugo faisait un truc ?normal?.
Emma le questionna longuement, ?galement. Jo avait refus? de lui
r?pondre sur comment c'?tait pass? sa venue, et elle pensait comprendre
que ?a s'?tait mal pass?. Or, C?line lui avait dit qu'au contraire, ils
s'?taient bien amus?s. Hugo lui dit que tout ?tait normal, et qu'il
pourrait venir le lundi apr?s les cours, mais dans la maison, car les
analyses reprenaient chez lui.
Le lendemain, comme pr?vu, les deux larrons arriv?rent. Jo eut l'air
impressionn?. Il n'avait, semble-il, jamais vu l'int?rieur de la maison.
Hugo en fut pein?. Leur monde respectif ?tait-il si diff?rent? Apr?s
tout ce qui s'?tait pass?, il avait vraiment envie de le consid?rer
comme un ami. Et Jo semblait ?galement d?sol? de tout ce qui s'?tait
pass?.
Ils jou?rent tardivement, et, chose exceptionnelle, les vacances
scolaires ?tant en ce moment, ils eurent l'autorisation de rester tous
les trois -seuls- dans la maison pour la soir?e! Rapidement, Jo montra
tous ces talents pour les jeux de voiture, et il finit par les battre
syst?matiquement. A chaque course! Ils poussaient des cris d'excitation,
des courses-poursuites dans la maison, apr?s chaque course perdue, vol?e
ou victoire inattendue. Puis, ils finirent par manger de copieuses
pizzas qu'Emma leur avait pr?par? et d?pos? ? l'improviste. Ils
discut?rent.
Jo: - Mais, Hugo, t'a d?j? r?ussi ? visiter toute la maison? C'est
dingue, ici! Si tu voyais chez moi, on est ? 4 dans ? peine la surface
de cette pi?ce! C'est dingue!
Hugo: - Oui...enfin, presque toute la maison. Il y a des pi?ces qui sont
ferm?es, et j'ai tr?s peur des araign?es...
Jo: - Ah ah!! Une fois, en v?lo avec mon fr?re, dans les bois, j'ai pris
une toile, une ?norme noire sur le visage, je me suis pris un arbre en
essayant de l'enlever. C'?tait horrible! Quand j'ai voulu l'enlever,
elle est tomb?e dans mon col de t-shirt, j'ai jamais cri? ma m?re comme
?a!
C?line: - AHHHHH! C'est horrible! Tu sais, une fois, il y a longtemps
Hugo, avec ta cousine, on a voulu aller dans les bois avec eux, ils nous
ont couru apr?s, il y avait des b?tes et tout, en plus, j'?tais jambes
nues, je me suis pris des orties, je pleurais j'?tais plus petite, et
eux ils arr?taient pas!
Hugo: - Tu connaissais ma cousine?! Madeleine?
C?line: - Oui! Madeline! Sophie ?tait trop grande pour nous, et puis
elle ?tait toujours dans ses trucs ? elle, genre concours de beaut? ou
photos. D'ailleurs, Madeleine a fini pareil. Mais ? cette ?poque, on
s'amusait bien! Donc, tout ?a pour dire que.....qu'une fois, je suis
venue chez vous,moi!
Hugo/Jo: - Ah!! Et alors?
C?line: - Ben, elle m'a amen? dans sa chambre, et puis dans une grande
pi?ce, il avait plein plein de v?tements. C'?tait dingue! J'avais jamais
vu ?a! On se serait cru dans un magasin de v?tements!
Hugo: - Ahh! Mais peut-?tre? Il y a plein de pi?ces en haut que j'ai
jamais vues! Si ?a se trouve ?a y est encore?
C?line: - Ah oui? Elle l'aurait pas vid?e, la vieille bique?
Hugo: - Heille! Mais c'est ma tante!
Jo: - Ouais, enfin, pour la fa?on dont elle te traite...
Hugo-: Elle m'a d?fendu, tu te rappelles? Non?
C?line: - Bon, mais alors, on peut y aller? C'est encore ouvert, tu
crois?
Hugo: - Mais oui!!!
Hugo les conduisit d'un pas assur? dans le dressing. Il savait que
c'?tait mal, mais, c'?tait ses copains, et apr?s tout il ne faisait rien
de ?mal?, m?me du point de vue de sa tante, qui, de toute fa?on, n'?tait
pas l?. Il fit semblant de s'?tonner de la fermeture du dressing de
Madeleine, puis ouvrit c?r?monieusement celui de Sophie. Il ?tait en
lieu connu.
C?line: - Oh, putain! C'est dingue! Non, mais, t'as vu?
Jo: - Comment elle est friqu?e, ta tante! Putain, je me rappelais
comment elle ?tait trop canon, aussi Sophie, fit il en regardant une des
photos punais?es.
Hugo: - Et encore, regardez les chaussures! C'est que des trucs de fou!
C?line: - Vas-y, il faut trop que j'essaye. Ca te d?range si j'essaye
une paire de talons, Hugo? Tu crois que ta tante m'en voudra? Et cette
robe! Dingue! Tu me r?inviteras hein?
C?line enfila rapidement une paire de talons hauts. Elle avait l'air
assez mal ? l'aise, et instinctivement, Hugo lui fit le conseil de se
tenir droite. Elle essaya, et pass?es quelques minutes, elle parvint ?
une d?marche mal assur?e, et fit des allers et retours fa?on d?fil? de
mode. Jo n'arr?tait pas de se moquer d'elle mais m?me lui passait un bon
moment. Hugo pensait en secret qu'il aurait l'air plus ? l'aise qu'elle.
Au bout de 10 minutes, elle voulut en essayer une autre paire, puis une
autre. Jo commen?ait ? s'impatienter et Hugo fini par laisser s'?chapper
une remarque.
C?line: - Que veux-tu dire exactement par ?que je n'ai pas l'air tr?s
f?minine??
Hugo: - Ben je sais pas, tu marches comme sur des ?chasses, c'est pas
comme ?a qu'on marche avec des talons!
C?line: - Ah oui, parce que, genre, toi, monsieur-je-sais-tout, tu sais
mieux?
Hugo: - Je sais pas, mais enfin, les filles, elles marchent pas comme
?a. Pas vrai Jo?
Jo: - Euh...tu sais, des filles avec des talons, j'en ai pas vu beaucoup
moi! A part la prof de maths?
Hugo: - Ouais, ben. La prof de maths, elle marche comme ?a?
Jo: - Je sais pas! Ils sont beaucoup moins hauts!
Hugo: - Mais m?me, ? la t?l?? Elles marchent pas comme ?a ? la t?l?!
C?line: - Bon, mais si t'es malin, vas-y, montre moi?
Hugo: - Non mais, c'est pas ce que j'ai voulu dire...?a va t'?nerve pas.
Excuse-moi!
C?line: - Non, mais tu critiques, c'est facile! Tu crois que j'ai les
moyens de me payer ?a, moi? Je m'amuse, quoi, c'est tout! Et toi tu
donnes des le?ons...alors, vas-y, montre-moi, comment je suis suppos?e
marcher?
Hugo se prit au jeu. Il en avait envie. Il se leva, et marcha ? c?t?
d'elle, lui montrant, pas ? pas, comment marcher. Au d?but, r?ticente,
elle fit quelques pas, et sa d?marche s'am?liora. Elle-m?me n'en
revenait pas.
C?line: - Wouaw! T'as vu ?a Jo? Comment j'ai trop la classe! Tu crois
que je peux les prendre pour les amener chez moi? Je veux dire, tu
penses que Mme C?rac le verra?
Hugo regarda rapidement la paire de chaussures. Elles ?taient une taille
trop grande pour lui. Sophie n'avait surement d? jamais les porter,
puisqu'elle faisait la m?me taille que lui.
Hugo: - Aucun probl?me! Ram?ne la, genre, dans une semaine? Au cas o??
Si la pi?ce est pas ferm?e, peut ?tre que c'est parce qu'elle y va.
C?line: - Oh merci! Merci! T'es gentil! Bon, et maintenant, tu vas me
montrer, toi? Comment tu ferais?
Hugo: - Euh...non mais...non? C'est juste th?orique c'est tout, j'ai lu
un truc sur Internet l?-dessus.
Jo: - Tu lis des trucs sur Internet pour apprendre ? marcher avec des
talons hauts? Genre! Tu te pr?pares pour faire un d?fil? de mode toi
aussi?
Hugo rougit. Il en avait un peu trop dit. Il s'enfon?a encore un peu
plus.
Hugo: - Non mais...c'est que je me renseigne, c'est tout. C'?tait pour
comprendre comme Sophie pouvait marcher avec ?a!
C?line: - Ahh! Tu vois, tu as menti! Tu es d?j? venu ici! Comment tu
nous l'as jou? que tu d?couvrais ici! Je suis s?re que tu as d?j?
essay?! Allez, montre-nous! Promis, on se moquera pas de toi!
Hugo: - Mais....non!
Jo: - De toute fa?on, je t'ai dit que t'avais plus l'air d'une gonzesse!
On va pas se moquer de toi, hein, on est entre copains! Et puis moi, je
suis un pouilleux de la campagne, ? qui je vais le r?p?ter?
C?line s'approcha de lui.
C?line: - H?, ?a va hein! C'est juste une paire de chaussures! Ca va pas
te faire pousser un vagin! Vas-y, essaye-les, on veut voir nous?
Elle lui tendit les chaussures. Hugo lui dit qu'elles n'?taient pas ? sa
taille. C?line en prit d'autres, au hasard. Elles ?taient bleues, avec
un talon tr?s fin et de sept ou huit centim?tres, ouvertes, et une bride
rabattue.
C?line: - Celles-l? elles sont trop canons. Mais m?me pas en r?ve je les
essaye. Tu penses pouvoir marcher avec ?a?
Hugo: - Euh...je sais pas trop, tu sais. C'est juste...enfin, c'est
bizarre.
Jo: - Ca va, vas-y, fais pas ta pleureuse! Accouche!
Hugo enfila les deux chaussures, et se tint naturellement droit, debout.
Il voulait faire semblant de marcher mal. Au premier pas, il se tordit
l?g?rement la cheville mais retrouva son ?quilibre. Il essaya ensuite de
marcher, et, ? son regret, il marcha comme il l'avait appris, au prix de
longues heures, naturellement droit et de fa?on ?l?gante. C?line avait
la t?te d'une personne qui vient de voir des extraterrestres, et Jo eut
l'air de s'?tre pris une enclume sur le cr?ne.
C?line: - Wouaw! Non mais Wouaw! Comment t'es trop canon, ?a te fait un
petit cul de dingue! Avoue que tu bandes Jo! Hein!
Jo (l'air g?n?): - Euh non...non! Mais il marche trop bien, ?a c'est
s?r.
Hugo: - Ca va, le zoo est fini? On peut redescendre?
C?line: - Mais non, carr?ment pas! T'as trop l'air d'une gonzesse! En
fait, t'as trop l'air de Madeleine! Tu trouves pas Jo, que comme ?a, il
a l'air de Madeleine?
Jo (rouge): - Euh...
C?line: - Allez, ?a va hein! Je sais bien que tu ?tais amoureux d'elle!
Mais avoue, qu'il lui ressemble trop?
C'?tait donc ?a. Hugo en avait eu l'intuition, mais Jo avait bien ?t?
amoureux de Madeleine.
C?line: - Bon, et tu nous fais pas un d?fil?, avec des affaires ?
Sophie? Je suis s?r que tu as d?j? essay?, aussi, non?
Hugo: - Non, je ne veux pas!
C?line: - Allez!
Hugo: - Non!
C?line, et Jo: - Allez, allez, allez, allez, allez!
Hugo sentit ses larmes couler sur ses joues et se mit ? pleurer. Il
r?p?ta non, plusieurs fois, fortement. Quand il releva ses yeux, ses
amis le regardaient. Ils s'excus?rent.
Hugo reprit ses gros chaussons, puis ils redescendirent, et chacun
rentra chez soi. C?line lui demanda s'il leur en voulait, mais Hugo leur
assura que non. Il leur proposa de revenir le lendemain apr?s-midi pour
continuer ? jouer, et ils accept?rent tous les deux de bon c?ur. Il leur
dit qu'il y aurait aussi son amie, Julia. Il aurait vraiment pour une
fois, une apr?s-midi avec plein d'amis.
Puis, il se masturba, d'abord avec honte, puis avec plaisir. Il
s'imaginait faire ce qu'il venait juste de refuser. Avant de se coucher,
instinctivement, il prit le corset, et l'enfila. Surtout, ne se poser
aucune question.
Le lendemain Hugo se leva, et pour la premi?re fois depuis longtemps, il
se ne sentait ni mal, ni malheureux. Juste le souffle un peu court. Il
avait une petite amie formidable, qui, de plus, venait cet apr?s-midi et
qui resterait dormir. Il avait des amis, qui, de plus, venaient cet
apr?s-midi. Sa tante ne le verrait plus souvent, et la personne qui
s'occupait de lui ?tait tr?s bienveillante.
C?line arriva un peu plus t?t que les autres. Elle voulait lui rendre la
paire de chaussures, en disant qu'elle avait failli se casser la
cheville en voulant l'essayer! ?Je laisse ?a pour les pros comme toi?,
dit-elle avec un petit rire. Hugo lui proposa d'essayer quelques paires
moins hautes, et ils pass?rent quelques dizaines de minutes ? chercher
puis trouver, avant que Julia n'arrive, suivie de peu par Jo.
Hugo ne savait plus o? donner de la t?te. Ils organis?rent une tournante
sur sa console, le perdant tournant. Il r?ussit ? rester en jeu pendant
4 matchs de foot d'affil?, et plus tard dans l'apr?s-midi, 3 courses.
Julia n'?tait pas tr?s dou?e, mais elle apprenait vite. Elle ne fit
aucun commentaire sur ses autres amis, qu'elle connaissait d?j? tr?s
bien via Hugo. Eux, par contre, ne la connaissait pas et lui pos?rent
plein de questions, sur elle, sur eux deux.
Vers la fin, C?line demanda ? Hugo de montrer ? Julia comment il
ma?trisait la marche sur talons. Hugo n'avait pas tr?s envie, mais
C?line insista, et alla chercher une paire de Richelieu ? talons,
noires, vraiment classiques et tr?s ?l?gantes. Hugo les enfila sans
peine et la marche lui fut ais?e. Ce genre de chaussures lui tenait la
cheville et n'?taient pas un probl?me pour lui, quelle que soit la
hauteur. Il tomba instantan?ment amoureux de ces chaussures et d?cida de
les mettre de c?t? pour une autre fois. C'est alors que C?line fit un
commentaire qui changea le cours de l'apr?s-midi.
C?line: - Ah, ben, j'ai r?fl?chi hier, c'est comme ?a que tu l'as eu la
vieille bique hein?
Hugo: - De? Comment ?a?
C?line: - Ben, ton look, tout ?a. Ton c?t? eff?min?? Avec Adry
(Adrienne, sa s?ur), on ?tait ?pat?e de voir comment t'as r?ussi ? la
mater!
Julia eut soudain un air ?trange, presque apeur?. Elle regardait Hugo
avec insistance.
Hugo: - Je ne comprends pas...?
C?line: - Ben, enfin, quand m?me, tu sais bien que tu ressembles comme
deux gouttes d'eau ? ton ancienne cousine, Maddy? Tu as tout fait pour
lui ressembler, non?
Hugo: - Je...
C?line: - Ben oui! Les cheveux longs, le petit c?t? fille bien ?lev?e
mais pas trop quand m?me, la fa?on de marcher, tu as jamais sorti le
grand jeu devant ta tante, genre avec des fringues de ta cousine? Non
mais c'est comme tes oreilles perc?es, et tes sourcils ?pil?s! C'est s?r
que t'as fait ?a expr?s!
Hugo sentit d'un coup le pi?ge se refermer sur lui. C?line n'avait pas
l'air d'avoir voulu lui faire du mal. Elle ne se rendait m?me pas compte
de ce qu'elle disait. D'un coup, ce fut comme s'il manquait d'air. Il
restait l?, bras ballants, sur ses chaussures de marque, ne sachant quoi
r?pondre. Elle reprit.
C?line: - H?! Ca va Hugo hein! Je sais pas ce que j'aurais fait moi non
plus! Tu sais, ta tante on sait tous comment elle est! On te plaignait
au d?but avec les autres, mais on osait pas venir te voir on a tous peur
d'elle tu sais! Tu crois que tu es le premier qu'elle a frapp?, apr?s
que ses filles soient mortes? C'est un monstre ta tante!
Jo: - Ouais, au d?but, elle en avait apr?s moi, parce que je venais
souvent voir Madeleine.
C?line: - Dis que tu n'arr?tais pas de la suivre, plut?t!
Jo: - Elle m'a frapp? tellement fort que j'ai fait trois jours
d'h?pital. Mes parents ont rien dit pour pas lui d?plaire, en plus!
J'avais trop la haine! C'est pour quand tu es arriv?, j'ai voulu te
faire chier, pour me venger. Mais apr?s j'ai vu comment elle te traitait
alors...je suis d?sol? vraiment du coup.
Hugo: - ...je...je ne sais pas quoi dire, merci?
C?line: - En tout cas, Adry elle a bien vu. D?s que tu as commenc? ?
avoir un look un peu plus f?minin, et ressembler ? ta cousine, elle a
commenc? ? se calmer. Franchement, moi, je suis...trop fan! T'es
vraiment trop fort! Du coup, elle pouvait pas taper sa propre fille, ?a
devait trop la torturer! C'est g?nial! Comment ?a t'es venue l'id?e, en
fait?
Il devait lui dire.
Hugo: - En fait, un jour, j'ai visit? la maison. Apr?s que Jo m'a fait
tomber dans la cave! J'ai d?couvert un passage secret. Et j'ai voulu
visiter! J'ai d?couvert toutes ces pi?ces, et en voyant sur les photos
comment elle me ressemblait, j'ai voulu essayer des trucs ? elle, pour
voir, et l?, je suis tomb?e sur ma tante. J'ai cru qu'elle allait me
massacrer! Mais non, au contraire. Elle ?tait toute gentille. A partir
de l?, j'ai compris que c'?tait le seul moyen. C'?tait vraiment un coup
de chance!
Hugo se sentait pousser des ailes. Il parla, rapidement, et raconta son
plan. Il se sentait tellement intelligent! Julia lui souriait en lui
tenait la main. Elle avait l'air fier de lui. Lui aussi finalement. Il
s'en ?tait sorti!
Lorsqu'il eut fini, Jo lui demanda de leur montrer comment il ?tait en
Madeleine - si ?a d?rangeait pas sa copine, bien s?r-. Julia le
regardait, d'un air imperturbable et lui dit d'y aller. C'?tait ? lui de
d?cider.
Il prit alors une longue respiration, et expliqua, devant ses deux amis
l'air bouche b?e, ce qui lui arrivait. Il ne leur dit pas le plaisir
qu'il en retirait, ni ses r?centes confusions. Mais il leur parla de son
changement, du traitement futur, de ses craintes. Il se sentait lib?r?,
enfin, de pouvoir en parler sans avoir honte, ou peur. Une fois qu'il
eut fini, il y eut un long silence.
Jo: - Wouaw...putain. Incroyable! Mais alors, t'as des vrais seins? On
peut voir?
C?line: - ah ah! Petit coquin! Tu veux bander devant un mec alors?
Jo: - Ah ouais...mais...chuis d?sol? du coup, pour tout ce que je t'ai
dit, t'as d? me prendre pour un gros con, non, tout ce temps? Oh,
vraiment, je suis d?sol?! T'es sympa de m'avoir invit? quand m?me!
Hugo rougit. Depuis le temps qu'il attendait des excuses.
C?line: - Mais...tu peux quand m?me nous montrer, alors, ? quoi tu
ressembles? Genre, tu enfiles vite fait un truc de Sophie, et tu nous
montres, m?me si c'est trop grand?
Hugo: - Oh, non, j'ai des affaires de Madeleine aussi. Tu sais, parfois
c'est tr?s compliqu? pour moi de m'habiller alors je lui ai piqu? deux
ou trois trucs que j'enfile quand je suis tout seul.
C?line: - Mais ?a te d?range pas?
Hugo: - Non non! Tu sais, j'ai l'habitude, hein.
C?line: - Et toi Julia, ?a te d?range pas? Tu ?tais au courant de tout
?a?
Julia: - Oui, je le savais. En fait, je l'ai vu un jour devant sa
maison, et j'ai vraiment pens? que c'?tait une vraie fille! Il me l'a
fait croire pendant plusieurs semaines, ce petit malin! Heureusement que
j'?tais accroch?e ? lui! Sinon, je serais retourn?e avec un autre
gar?on.
Hugo: - Bon, ?a va vous deux hein!
Il fit un aller-retour rapide vers sa petite maison, se changea pour
prendre une jupe aux genoux, un collant, et un haut cache-c?ur qui
mettait en valeur sa poitrine, avec un petit foulard. Il prit une paire
de boucles d'oreilles qu'il avait vues souvent sur les photos de sa
cousine, et revint toujours sur ses talons. La r?action fut unanime, et
enthousiaste. Il ressemblait vraiment ? Madeleine, avec peut ?tre ?un
peu plus de poitrine?. Puisqu'il leur avait d?voil? son secret, comme si
c'?tait quelque chose de naturel, et presque normal, personne ne se
rendait compte ? quel point c'?tait anormal. Lorsqu'il voulut repartir
au bout d'une demi-heure pour se rechanger, C?line lui dit que ?a
n'?tait pas la peine, puisqu'ils ?taient entre eux et que ?a ne
d?rangeait personne, si lui ?tait ? l'aise comme ?a. La seule diff?rence
qu'Hugo remarqua, c'est que Julia ?tait l?g?rement plus distante, et
qu'elle l'embrassait moins souvent. Il lui demanda ? l'oreille si ?a
posait probl?me, elle lui fit comprendre que non. Une heure apr?s, il
n'y pensait m?me plus. Ce ne fut que lorsqu'ils partirent qu'il se dit
qu'il pourrait se changer.
- Tu veux que je rentre me changer? J'en ai pour 2 minutes.
- C'est toi qui vois! Moi je m'y suis faite,...tu as l'air assez ?
l'aise je dois avouer.
- Non, mais, ?a te d?range? Je sais que ?a te d?range.
- Bien...je sais pas trop. Ca fait toujours un peu bizarre quand je
t'embrasse. Mais je vais m'y faire! Il faut juste que j'accepte que je
suis bisexuelle tendance lesbienne. (Elle eut un petit rire).
- Oh...
- Oh ?a va toi! Est-ce que c'est moi qui m'habille en homme? Hein! Non
mais je dis pas ?a pour ?tre m?chante. D'ailleurs, j'ai lu un texte de
recherche en psychologie sur les prisons, qui disait que les femmes
s'adaptaient plus facilement au niveau sexuel et pouvaient basculer
homosexuelles ou h?t?rosexuelles, tant qu'elles n'?taient pas
strictement l'un ou l'autre.
- Tu....tu lis ce genre de chose?
- Oui! Mon p?re est abonn? ? des revues de recherche, et j'adore les
lire! ?a me donne l'impression de savoir plus de choses.
- Oh, d'accord.
- Fais pas cette t?te! Je suis pas un animal sauvage! Et, donc...je
disais, oui, que donc je devrais pouvoir m'adapter plus facilement. Mais
toi, ?a va? Tu serais pas plus excit? si j'?tais un gar?on?
- Mais...mais non!
- Arr?te de me mentir!
- Je ...je sais pas franchement. Je te d?sire, je t'aime.
- Mais, ?a n'emp?che pas. Mais si je pouvais ?tre la m?me personne ;
mais avec un corps de gar?on, comme ce Sa?d l'autre jour. Est-ce que tu
ne pr?f?rerais pas?
Hugo repensa un instant ? ce qu'il avait ressenti avec lui. A la
frustration, dans les toilettes.
- Oui, tu as raison. Tu as toujours raison...
Elle l'embrassa sur la bouche pour le faire taire.
- Oui, j'ai raison. Mais ?a ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'aimer,
ou passer du bon temps! Embrasse-moi, idiot!
Cette nuit-l?, Hugo d?couvrit l'amour. L'amour avec un corps identique
au sien pr?sente l'avantage de conna?tre pr?cis?ment ce qu'il fallait
faire. Ils se fr?l?rent, se caress?rent, g?mirent ensemble,
maladroitement. Ses gestes ?taient bien plus doux que ceux de Sa?d. Hugo
finit par jouir sous les doigts de son amante, les yeux ferm?s, pensant
au chanteur torse nu, et ils s'embrass?rent longuement ensuite, sous la
couette. Elle lui demanda s'il avait aim?. Il lui demanda si elle avait
aim?. Ils se dirent oui, puis chacun s'avou?rent qu'ils avaient pens? ?
autre chose au moment clef. Au moment de s'endormir, envahi d'une odeur
ent?tante de pomme de la chevelure de Julia, Hugo se dit qu'il n'avait
pas eu le temps de porter le corset aujourd'hui. Il ferait plus
longtemps demain. Il se sentait tellement bien, avec elle...
Le lendemain, t?t, Julia et lui firent ce qu'ils devaient faire. Il
avait presque ?puis? son stock d'eau, et Julia lui avait parl? d'une
m?thode chimique qui serait ?super amusante?. Elle avait pr?text? aupr?s
de sa m?re de vouloir faire des ?trucs marrants? avec ?une copine? pour
amener plusieurs objets en verre, qu'elle avait install? dans l'ancienne
cuisine abandonn?e. Elle lui demanda d'aller chercher de grands
quantit?s d'eau pendant qu'elle faisait le minimum de rangement, si bien
qu'il fit plusieurs dizaines d'aller-retour ? la rivi?re jusqu'? ce
qu'elle soit satisfaite. Puis elle installa sur le haut de l'armoire la
plus grande marmite de sa tante, et vidait l'eau dedans au fur et ?
mesure, juch?e sur une chaise et sur la pointe des pieds. Elle lui
expliqua qu'? l'aide d'un syst?me de siphon, l'eau descendrait, au fur
et ? mesure qu'elle s'?vaporerait de la grande boule de verre. Elle
brancha enfin son petit syst?me sur le gaz de la maison puis alluma.
Dans le noir de la cuisine du sous-sol abandonn?e, les flammes
brillaient, bleut?e, et elle lui expliqua alors le syst?me qu'elle avait
con?u. Hugo fit quelques remarques qui lui parurent pertinentes,
puisqu'elle modifia ? plusieurs reprises le syst?me. Elle paraissait
tr?s enthousiaste ? l'id?e d'y passer la journ?e, tous les deux, si bien
que sa gait? se communiqua ? son amoureux.
Au bout de quelques heures, la temp?rature avait bien mont? dans la
cuisine, et ils en profit?rent pour s'embrasser copieusement ou
seulement rester dans les bras l'un de l'autre. Hugo se sentit rassur?.
Elle semblait moins d?gout?e que le jour pr?c?dent. Au fond de sa grande
fiole, l'eau ?tait de plus en plus trouble, et un d?p?t visible
s'accumulait. Lorsqu'elle en eut assez, elle le racla et le mit dans un
autre r?cipient, avant de remettre le feu. Ils avaient l'air de savants
fous. Elle ajouta ensuite diff?rents liquides, qui prirent des couleurs
vives, puis brancha un deuxi?me tuyau ? une fiole dont elle alluma le
feu, qui devait servir ? ?purifier? tout ?a. C'?tait r?ellement
passionnant.
Hugo ne se lassait pas de regarder son amie. La sueur au front, elle
allait et venait, v?rifiait et notait encore et encore la couleur, la
consistance, l'odeur de chaque chose. Elle ?tait dans son ?l?ment. Il
comprit alors la passion qui avait pu animer sa tante avant qu'elle
arrive ici, et ? quel point son amie ?tait intelligente. Il s'en voulait
qu'elle fasse tout ?a pour lui, et lui dit qu'elle n'?tait pas du tout
oblig?e de le faire, puisqu'il n'avait juste qu'? se pencher chaque
matin pour boire, mais elle lui dit que ?a lui faisait plaisir. Et Hugo
n'avait peine ? la croire.
Enfin, petit ? petit, elle remplissait le dernier r?cipient d'une poudre
blanch?tre. C'?tait, selon elle ?l'essence m?me de ce qu'il y avait dans
la rivi?re?. D'apr?s ses calculs, une cuiller?e ? caf? correspondait ? 2
pilules, soit le minimum vital, et la moiti? de sa dose normale.
Vers 14h, enfin, toute l'eau s'?tait ?vapor?e. Elle gratta comme elle
put la marmite, et l'op?ration se termina d?finitivement ? 16h. Elle
?tait ?puis?e, mais contente. Hugo aussi. Il avait ?t? son ?assistant?
pendant toute la dur?e, notant commentant, et observant chaque ?tape.
Elle lui confia une grande bouteille d'eau min?rale, remplie de cette
poudre. Il y en avait, selon elle, pour un an de consommation.
- Un an? Mais j'esp?re bien que tout ceci sera fini d'ici un an!
- Ah...ah! Ah oui, je n'avais pas pens? ? ?a!
- Et puis, de toute fa?on, je n'en avais pas besoin d?j? d?s le d?but!
- Oui...mais tu n'as pas aim?? C'?tait g?nial non?
Hugo ne voulait pas d?plaire ? son amie. Et il s'?tait bien amus?,
aussi.
- Oui! Mais qu'est-ce que je vais en faire.
- Bah, au pire, si tu en veux pas, tant pis. Mais ne le jette pas, ou
alors donne-le moi, ?a me fera un souvenir de nous deux!
- Non, non, je vais le garder. On sait jamais, comme tu dis. Je vais le
mettre dans ce placard, dans cette cuisine. Personne ne vient jamais,
ici, notre secret sera bien gard?!
En fin d'apr?s-midi, la m?re de Julia passa la r?cup?rer ? la maison
mais Hugo ne put la voir car il ?tait sous la douche. Qu'est-ce que tout
ceci lui avait donn? chaud! Elle lui avait laiss? un petit mot qui ne
laissait gu?re de doute sur ses sentiments pour lui. C'?tait vraiment un
bon moment qu'ils avaient pass?.
Hugo eut soudain un cafard terrible, seul, dans la maison, et abusa ?
nouveau de sa ?potion magique?, dont il termina les derni?res gouttes.
Il savait que sa tante rentrait demain, et qu'une bonne partie de ce
qu'il faisait devrait se terminer bient?t, de toute fa?on. Il enfila
ensuite rapidement le corset de sa cousine, et reprit les affaires qu'il
avait bri?vement port?es le jour pr?c?dent. Lorsque C?line et Jo
arriv?rent, plus tard, il ne prit m?me pas la peine de se changer,
puisqu'ils ?savaient?. Jo finit par lui demander si, finalement il ?tait
plus ? l'aise en gar?on ou en fille, et Hugo lui r?pliqua en lui
demandait si ?a changeait quelque chose au fait qu'il ?tait meilleur que
lui au foot. Ce fut la seule allusion ou remarque qu'il re?ut.
Le soir, plus tard, lorsqu'il fut temps de partir, C?line s'attarda pour
rester seule avec Hugo. Elle voulait qu'il lui montre ? nouveau comment
?tre ?l?gant en talons. Elle semblait accorder ?norm?ment d'importance ?
cette question, et Hugo la conforta dans cette question existentielle.
Plus tard, ils discut?rent maquillage, et C?line put lui apporter
quelques trucs qu'elle avait appris, des connaissances qu'Hugo ?couta
avec grande attention. Au moment de partir, elle tourna et retourna
avant de lui poser franchement une question.
- Mais, Hugo, dis-moi...tu es d?j? sorti de la ferme, dans une tenue?
- Euh...c'est d?j? arriv?, mais pas souvent. 3 ou 4 fois, peut-?tre?
- Oh! Et alors, personne n'a rien vu?
- A ton avis!
- Carr?ment pas!
- Voil?, t'as devin?.
- Mais...tu t'es fait...draguer?
- Euh...(Hugo rougit l?g?rement).
- Enorme! J'y crois pas! T'as d?j? embrass? un mec alors? Ohlala!! Il
faut pas que tu le dises ? Jo, il est carr?ment pas ? l'aise avec ?a!
- ...
- Oh ?a va! Tu sais moi j'ai d?j? embrass? des filles aussi! On fait
toutes ?a pour s'amuser! Y'a que les autres gar?ons qui pensent que
c'est r?serv? aux filles. Mais...je pensais pas que t'en ?tais l?. Tu
vas te faire op?rer, alors et tout?
- Non! Je suis juste malade ? cause de l'eau, c'est tout!
- Oui, mais, maintenant, tu le sais non? Pourtant tu continues? Et puis,
tu as pas l'air malade du tout, t'as plut?t l'air de passer du bon
temps!
- C'est....c'est plus fort que moi, C?line. Pour ne pas ?tre malade, je
suis oblig? de prendre une dose minimale, et m?me avec une dose minimale
je me sens vraiment mal. Et, comme je te l'ai dit, mon corps traite les
hormones bien plus fortement que vous. Ca...j'ai l'impression que ?a
modifie mon comportement. Ca me donne envie de...
- De baiser?
- Non! Enfin...non, c'est pas ?a. Ca me donne envie d'?tre plus f?minin.
Tu vois, si j'en prends ?trop?, je peux compl?tement craquer devant une
paire de talons ou une petite robe.
- Ah ah ah! J'ai trop l'impression d'entendre ma s?ur l?! Non mais ?a
c'est normal, ?a a rien de fantastique. On est toutes comme ?a! Enfin,
la plupart quoi.
- Oui, mais moi, normalement, je suis pas comme ?a.
- Tu veux dire donc que quand tu prends ?a, tu as juste envie de
ressembler ? une autre fille comme les autres! C'est aussi simple que
?a.
- C'est pas ?a!
- T'es compliqu? dis-donc! Alors, accouche?
- C'est...j'ai envie d'?tre ultra-f?minin, ?a vient d'un coup, comme une
pulsion, je veux que tout sois beau, que je sois belle de partout.
- Ahhhhh. En fait, t'es comme ta cousine, alors.
- Comment ?a?
- Ta cousine ?tait comme ?a aussi. Les deux d'ailleurs! Mais chacune ?
leur fa?on. Rien n'?tait assez beau pour elle.
- Mais laquelle?
- Les deux je te dis. Sophie ?tait plut?t un peu provoquante. Elle
voulait l'attention des hommes, elle avait moins ce d?lire de princesse.
Si un gar?on ne la remarquait pas, elle pouvait en faire des tonnes.
Elle avait assez mauvaise r?putation, ? cause de ?a. C'?tait un peu ?la
salope?. Au lyc?e, y'a m?me un vieux tag ? moiti? effac? genre ?Sophie
la salope?. Et c'est elle! Elle faisait quelques concours de beaut?,
aussi, mais elle ?tait surtout attir?e par l'apparence. Elle avait un
copain bien plus ?g? qu'elle, genre 25 ans, un mec un peu connard, beau
gosse, mais connard. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour le rendre
jaloux. Enfin je te dis ?a, mais moi j'?tais petite quand elle est
morte, j'avais 12 ans. Mais comme le coll?ge et le lyc?e sont ? c?t?,
j'ai entendu des trucs sur elle. Surtout comme Madeleine avait que 3 ans
de plus que moi, je connaissais des filles qui la connaissait, et puis
on a ?t? au m?me coll?ge pendant deux ans. Et puis aussi quand elles
sont mortes, les gens ils ont parl?...
- Et Madeleine?
- Ahhhhh, Madeleine. Tu sais, c'?tait une fille sympa, au d?but. Mais
elle voulait tout faire comme sa s?ur. Sauf qu'elle n'?tait pas tu
vois...aussi ?sensuelle? que sa s?ur. Pas autant obs?d?e par les
gar?ons. Apr?s coup, en fait, je me suis dit que c'?tait surtout une
fille g?t?e pourrie, qui ?tait devenue ...tu vois, un peu dingue, ?
cause de ?a.
- Dingue?
- Non pas dingue. Mais elle ?tait devenue tr?s...elle pensait beaucoup ?
son image, tu vois. Jamais un mot de trop, jamais une m?che de travers.
Elle lisait plein de magasine de beaut?, de style, elle passait son
temps ? chercher des fringues avec sa m?re pour la mettre en valeur. Sa
m?re faisait rien pour l'en emp?cher, d'ailleurs, ?tonnamment.
- A ce point?
- T'imagines pas! C'est pour ?a quand je t'ai vu marcher avec ces
talons, ?a m'a trop fait penser ? elle. Le m?me petit pas, parfait, le
truc que t'imagines que dans les films! Et puis, apr?s il y a eu les
d?fil?s de beaut?, ces trucs ? la con. D?s qu'elle a eu 14 ans, en fait.
Finalement elle a pas pu en profiter longtemps, la pauvre...mais c'?tait
pas sa m?re qui l'encourageait! Ta tante, elle est pas comme ?a, c'est
quelqu'un qui a la t?te sur les ?paules. C'est pour ?a que ?a m'?tonne
que tu aies aussi ce petit c?t? ?f?minin? mais en m?me temps, vous ?tes
presque comme fr?re et s?ur.
- ?a correspond ? demi-fr?re, en fait, g?n?tiquement, dit-il, se
rappelant de ce que lui avait expliqu? Julia.
- Je sais pas. Tu lui ressembles plus qu'un demi-fr?re en tout cas! Ou
qu'une demi-s?ur! Enfin, elle ?tait bien plus sophistiqu?e que toi
aussi...
- C'est parce que tu m'as pas vu quand je suis tout seul!
- Ah? Mais ?a te plait, alors, tout ?a? Toutes ces fringues, chaussures,
maquillage? C'est ton truc, toi aussi?
- Je sais pas. T'aimerais pas, toi?
- Ah! Je me pose m?me pas la question! C'est s?r que ta cousine...elle
me faisait r?ver quand j'?tais petite. Elle ?tait toujours tr?s belle,
de beaux cheveux, de beaux habits, elle avait l'air d'une fille
parfaite. Moi, j'aimerais, oui, parfois, mais c'est beaucoup de temps,
et puis franchement pour quoi faire vu l? o? je vis...
- Oui...
- Mais, alors, ?a te plait toi?
- Ben, ?a d?pend. Je dirais oui. Tu sais, quand je suis tout seul, l?,
le soir...j'aime bien venir ici, et prendre un truc au hasard, et
l'essayer, et me regarder, marcher devant le miroir, me maquiller, me
coiffer.
- Ca t'excite?
- Oui...ou non. Pas toujours non. Mais j'?prouve du plaisir.
- T'es trop comme elle, putain! Elle disait la m?me chose, je me
rappelle! Fais gaffe ? pas devenir superficiel comme elle avec ?a!
- Non mais non! J'aime bien faire d'autres choses! Tu vois j'aime bien
lire, regarder des films, jouer ? la console. Mais parfois, j'aime bien
le faire avec de beaux v?tements. Ou juste de belles chaussures.
- C'est comme un drogue quoi.
- C'est un peu ?a. C'est pour ?a que c'est dur d'arr?ter. J'ai d?j?
essay? plusieurs fois.
- Il y a pire, comme drogue!
- Oui. (Il rit). En tout cas, ?a me fait du bien de pouvoir en parler ?
quelqu'un. T'es vraiment gentille avec moi, tu sais.
- Oh, non je suis pas gentille (elle eut un petit rire). C'est une
d?formation professionnelle! Je suis en premier ann?e de psychologie!
J'ai toujours ?t? un peu la personne ? qui les gens se confient...je
suppose que c'est pour ?a...
- Non, mais tu es vraiment gentille. Tu ne m'as jamais jug?.
- Non c'est vrai. Apr?s, tu sais, comme je te l'ai dit, ne cherche ? pas
? ressembler ? ta cousine. Tu vaux bien mieux qu'elle. Ce n'?tait pas
quelqu'un de sympathique. Ni sa s?ur, d'ailleurs. Ni ta tante, si tu
vois ce que je veux dire! Tu es quelqu'un de bien. Apr?s, porter les
v?tements de quelqu'un...?a ne veut pas dire que tu es pareil!
- Au moins physiquement.
- Oui, voil?.
- Mais pourquoi ne pas m'avoir dit tout ?a avant?
- Ah...Hugo...tu sais...ta tante est vraiment crainte, ici. C'est une
bonne patronne, hein, mais une femme dure et m?chante. Mais personne
n'ose venir. C'est pour ?a que personne n'est venu te parler au d?but!
- Oui je sais...mais pourquoi tu ne m'as pas dit tout ?a avant?
- Tout ?a quoi?
- Ben...que j'?tais comme Madeleine, et comment elle ?tait et tout!
- Tu as demand?, peut-?tre? Tu crois que c'est facile d'aborder le
sujet? Et puis apr?s, tu avais un visage tr?s f?minin, et puis alors? Et
si c'?tait ton choix? Chacun fait comme il veut!
- Et pour le reste? Genre, t'avais jamais vu pour ma poitrine, et tout?
- Ben....euh...non. Tu sais bien comme ?a caille dans ta maison en
hiver! Tu as d?j? vu la taille de ma poitrine peut ?tre? Tu saurais m?me
dire si j'en ai une? D'ailleurs, elle est plus petite que la tienne!
C'est abus? quoi!
- On ?change, si tu veux!
- Ah oui? T'es s?r de vouloir ?changer?