R?sum? de l'?pisode 3: Michelle
Le secret de Michelle avait ?t? d?couvert par ses parents. Son p?re
r?agit avec une grande violence, et sa m?re, apr?s avoir d'abord ?t?
horrifi?e par la f?minisation de son fils, d?cida de totalement
soutenir son enfant, et de divorcer de son mari brutal. Nicole et
Michelle se rapproch?rent durant ces ?preuves et les deux gar?ons
f?minis?s devinrent tr?s amis.
Nicole rencontra ?galement pour la premi?re fois Sylvie, la gyn?cologue
qui fournissait son traitement hormonal. Apr?s une ?trange
consultation, plus sexuelle que m?dicale, Nicole apprit qu'il y avait
d'autres gar?ons f?minis?s dans l'entourage de Doria. Les secr?taires
m?dicales de Doria et de Sylvie, s?urs jumelles, ?taient en r?alit?
deux fr?res jumeaux.
Les f?minisatrices - Episode 4
Doria
L'?t? ?tait enfin arriv?. Les premiers jours, Agathe, D?borah, Michelle
et Alexie rest?rent sagement ? la propri?t? pour se reposer. Elles
bronzaient dans le jardin, et s'amusaient dans la piscine. De mon cot?,
j'aidais Yvette ? tenir la maison, et je faisais le service, apportant
des boissons fra?ches et des sandwichs aux filles. Malgr? l'insistance
d'Agathe pour que je les rejoigne dans la piscine, je disais que je
pr?f?rais ne pas laisser Yvette travailler seule. Le soir, quand elle
rentrait, Doria ?tait ravie de me voir en petite robe de soubrette.
Elle me fit plusieurs fois des compliments:
"C'est tr?s bien d'aider Yvette alors que personne ne t'y oblige. Je
constate une fois de plus que tu es une personne de confiance. Je suis
fi?re de toi!"
A chaque fois, je bredouillais un timide "merci", mais je n'osais pas
lui avouer qu'en r?alit?, je ne cherchais pas vraiment ? ?tre g?n?reuse
avec Yvette, mais que je paniquais ? l'id?e de me mettre en maillot de
bain. L'id?e de me montrer dans le bikini qu'Agathe venait de m'offrir
m'horrifiait. Je ne me sentais pas pr?te ? exhiber des formes
auxquelles je ne m'?tais pas encore habitu?e.
Un soir, Doria m'observa longuement pendant que je faisais le service.
Ses yeux suivaient chacun de mes mouvements, et j'?tais tr?s g?n?e
d'?tre fix?e ainsi. Au moment de retrouver Yvette dans la cuisine, je
lui fit part de ma g?ne. Elle me r?pondit avec un grand sourire:
"Oh, ne t'inqui?te pas! Nous allons bient?t avoir une grande f?te...
Disons: 'familiale', et elle est entrain de te jauger. Je crois qu'elle
voudrais que tu participes!"
"Une f?te? Quel genre de f?te?"
"Oh, c'est la r?union d'un club tr?s s?lect dont Doria est la
pr?sidente... Tu sais, il y a quelques mois, tu avais fait tout un
drame parce que tu n'?tais pas invit?e!"
"Euh, oui je me souviens... et donc maintenant, elle veut m'inviter?"
Yvette laissa ?chapper un petit rire, mais avant qu'elle ne put ajouter
quoi que ce soit, j'entendis la voix de Doria derri?re moi:
"Non, tu ne seras pas invit?e, mais je crois que tu es suffisamment
styl?e pour faire le service!"
"Oh! Et qu'est ce qui va se passer pendant cette f?te?"
"Je crois que tu seras tr?s ?tonn?e! Il faut que tu saches que c'est
normalement r?serv? aux adultes. Je n'y ai jamais amen? personne
d'aussi jeune que toi... A part bien s?r mes filles... Mais tu as
d?montr? plusieurs fois qu'on pouvait compter sur toi. J'ai envie de te
faire confiance!"
Tr?s intrigu?e par la perspective de participer ? cette myst?rieuse
f?te, je ne pus r?pondre que:
"Ah!?"
Doria ne m'en dit pas plus, mais le lendemain matin, Yvette m'emmena en
ville pour m'acheter un nouvel uniforme de soubrette. Elle m'expliqua
que nous serions plusieurs ? faire le service, et que nous aurions
toutes la m?me tenue. Je compris que cette tenue serait tr?s diff?rente
de celles que je portais d'habitude quand Yvette me fit entrer dans un
sex-shop. Une dame blonde d'environ quarante ans nous accueillit et
nous invita sans attendre ? entrer dans l'arri?re-boutique. Je compris
imm?diatement qu'elle savait d?j? tout de moi quand elle commen?a ?
parler:
"Voici donc la petite merveille dont Doria m'a parl?! Tu es vraiment
tr?s jolie! Une vraie r?ussite!"
"Euh... Merci madame..."
"Appelle moi Martine, je t'en prie!"
"D'accord... Martine."
J'?tais tr?s intimid?e devant cette tr?s belle femme qui semblait dou?e
d'une autorit? naturelle impressionnante. Elle continua:
"Bien, ton uniforme est pr?t, passons aux essayages... D'abord les
sous-v?tements. D?shabille toi... Enti?rement!"
Un instant, je restais d?stabilis?e, mais Yvette me fit signe de
m'ex?cuter. Tr?s vite, je me retrouvais nue devant cette femme, la main
droite cachant mon sexe, et le bras gauche devant mes petits seins.
Elle me regarda un instant:
"Tu es vraiment superbe! Dommage que tu sois encore mineure, sinon
j'aurais un emploi ? te proposer!"
Yvette intervint:
"Martine! S'il vous plait!"
Et elle ?clat?rent de rire toutes les deux. De quel emploi parlait-
elle? J'avais discern? une g?ne dans la voix d'Yvette, et j'imaginais
donc qu'il s'agissait de quelque chose de "pas tr?s net"... Peut-?tre
strip-teaseuse ou m?me pire... Prostitu?e?
Je n'eu pas le temps d'y penser plus longuement. Martine me fit enfiler
une gu?pi?re blanche en dentelle lac?e, qu'elle serra tr?s fortement
autour de ma taille. J'avais le souffle coup?, j'avais la sensation
c'?tait beaucoup trop serr?. Martine me pris par la taille, semblant
mesurer avec ses mains.
"Ce n'est pas suffisant, il faut serrer plus!"
Cherchant toujours ? retrouver mon souffle, je ne r?agis pas quand elle
m'entra?na vers la porte, au-dessus de laquelle ?tait fix?e une barre
m?tallique d'o? pendaient deux anneaux. Elle me prit vigoureusement par
les poignets et les attacha ? ces deux anneaux. Avant que je ne
comprenne ce qui m'arrivait, j'?tais immobilis?e, le corps tendu, la
pointe de mes pieds fr?lant ? peine le sol. J'?tais affol?e, mais
Yvette me dit doucement:
"Pas d'inqui?tude, c'est normal, c'est la meilleure mani?re de serrer
un corset..."
Elle n'avait pas encore termin? sa phrase que Martine tira encore
plusieurs fois vigoureusement sur les lacets de la gu?pi?re, avant de
me d?tacher. Il me sembla que j'?tais incapable de respirer pendant un
long moment avant que mon corps ne commence ? s'habituer ? ce carcan.
Martine me poussa devant un grand miroir. Ma taille ?tait si serr?e que
j'avais l'impression que mes fesses et mes seins avaient doubl? de
volume. Pendant que je me regardais, essayant de recommencer ? respirer
normalement, je vis Martine ouvrir une pochette contenant une paire de
bas blancs, avec des dentelles fleuries. Elle me les tendit pour que je
les enfile, mais j'en fus incapable: avec la gu?pi?re, je ne parvenais
plus ? me baisser! Yvette m'aida, fixa les bas aux six jarretelles,
puis elle m'aida ? enfiler une petite culotte assortie ? l'ensemble.
En me regardant dans la glace, j'avais l'impression de voir une
courtisane du XIXe si?cle.
Martine me tendit ensuite une petite robe bleue, bord?e de dentelles
blanches, qu'Yvette m'aida ? enfiler. Je fus choqu?e de voir que cette
robe ?tait tr?s d?collet?e, et que si je ne prenais pas garde ? mes
mouvements, je laisserais voir la pointe de mes seins. Elle ?tait aussi
tr?s courte, laissant deviner le d?but de mes fesses et montrant sans
aucune ambigu?t? les jarretelles qui tenaient mes bas. Martine
m'attacha ?galement une jarreti?re blanche avec des rubans du m?me bleu
que la robe en haut de ma cuisse droite.
Pour compl?ter la tenue, je devais porter un petit tabler blanc en
dentelles, une coiffe bleue bord?e de dentelle blanche, et des bottines
blanches lac?es, avec un talon de dix centim?tres. En me regardant dans
le miroir, je fus terriblement g?n?e ? l'id?e de me pr?senter dans
cette tenue si provocante ? des inconnus, et je me dis que j'avais ?t?
bien ridicule d'avoir peur de porter un simple bikini durant les jours
pr?c?dents.
Peu apr?s, Yvette m'aida ? retirer cette tenue pendant que Martine
empaquetait chaque article avec soin. Elle ajouta deux paies de bas
identiques et quand je fus rhabill?e, nous repart?mes de cette
boutique, portant tous les paquets. Martine nous salua:
"Comme toujours, je mets ?a sur le compte de Doria. Merci beaucoup, et
? samedi!"
Je compris que je reverrais Martine le soir de la myst?rieuse f?te.
Sur le chemin du retour, un peu inqui?te, je dis ? Yvette:
"Je n'arriverais jamais ? enfiler cet uniforme toute seule!"
"Oh, ne t'inqui?te pas! Je serais l? pour t'aider!... Et tu m'aideras ?
enfiler le mien!"
"Yvette, tu vas vraiment porter la m?me tenue?"
"Mais oui, bien s?r! La seule diff?rence, c'est que chez moi, les
dentelles, les bas, tout ?a sera noir et pas blanc!"
"Ah?!"
"Oui, c'est une sorte de code... Les invit?s sauront tout de suite en
voyant tout ce blanc virginal sur toi qu'ils ne devront pas te
toucher!"
"... Qu'est ce que c'est que cette f?te? Une sorte d'orgie?"
Yvette ne r?pondit pas, se contentant de rire. Je continuais mes
questions:
"Euh, et toi? Si tu porte du noir, ?a veut dire que les invit?s peuvent
te toucher?"
A voix basse, et avec un clin d'?il, Yvette r?pondit:
"Oui, ils auront le droit de me toucher, et j'esp?re bien que
certains... Ou plut?t certaines, le feront!!!"
J'?tais un peu choqu?e par ces r?v?lations. n'osant quasiment plus
poser de question sur ce qui m'attendait. Apr?s un long moment de
silence, je demandais encore ? Yvette:
"Au fait, quel sera notre r?le dans cette f?te?"
"Simplement faire le service... D'ailleurs ?a me fait penser qu'il faut
que je t'apprenne ? servir les alcools. Tu feras le service au bar!
Le week-end suivant, Doria, ses trois filles, Yvette et moi sommes
all?es dans un grand h?tel o? plusieurs chambres et un grand salon
avaient ?t? r?serv?s. En fin d'apr?s-midi, Yvette me montra ce grand
salon, o? la f?te devait se d?rouler. C'?tait une salle qui me
paraissait immense, avec une piste de danse entour?e de nombreuses
tables. Le personnel de l'h?tel achevait la mise en place d'un buffet
froid avec une vari?t? impressionnante de plats. Yvette me montra le
bar situ? dans un angle de ce salon, o? j'allais ?tre charg?e de faire
le service, avant de me raccompagner jusqu'? ma chambre, o? elle m'aida
? enfiler ma tenue. Je l'aidais ?galement ? lacer sa gu?pi?re, puis
nous nous sommes maquill?es, avant de rejoindre le grand salon. Six
autres 'filles' allaient faire le service avec nous. Yvette me les
pr?senta rapidement. Une seule d'entre elles portait comme moi des bas
et des dentelles blanches. Cette blonde platine s'appelait Nadia et
semblait tr?s intimid?e... Il me semblait m?me discerner une lueur de
panique dans ses yeux. Elle allait m'aider ? faire le service au bar,
pendant que les autres se post?rent autour du buffet.
Je n'eu pas le temps pour discuter et faire connaissance avec Nadia. La
soir?e commen?a tr?s vite. Au d?but de la soir?e, je fus tr?s surprise
en observant les invit?s. Ils ?taient une bonne centaine, dont plus
des trois quarts ?taient des femmes. Je compris vite que cette soir?e
?tait une assembl?e de femmes dominatrices. Il y avait toutes sortes de
styles diff?rents. Il y avait des femmes tr?s distingu?es en robe du
soir, et d'autres, v?tues de cuir, qui tenaient en laisse des hommes ?
demi-nus, ou enferm?s dans une combinaison int?grale en latex. Apr?s un
long moment d'observation, je compris qu'il y avait ?galement beaucoup
de travestis ou de transsexuels, ? diff?rents stades de transition.
Au d?but de la soir?e, Doria se tenait pr?s de l'entr?e avec ses trois
filles, saluant tous les invit?s. Doria, D?borah et Agathe portaient
des robes du soir bleues sublimes. Elles avaient l'air d'une reine et
de deux princesses... Seule Alexie ?tait un peu ? l'?cart, dans son
uniforme d'?coli?re, mais je n'eu pas le temps de m'en ?tonner, j'?tais
occup?e ? servir de nombreux ap?ritifs.
Dans les nombreux invit?s, je reconnus Michelle, avec sa m?re qui
d?couvraient comme moi ce milieu pour la premi?re fois. Dans
l'assistance, je reconnus aussi Martine, ainsi que les jumelles, les
secr?taires de Doria et de Sylvie. Bien entendu, Sylvie ?tait ?galement
pr?sente.
J'eu la surprise de voir arriver ma m?re, dans une tr?s jolie petite
robe noire. Elle ne m'avait pas pr?venue de sa pr?sence. Doria la prit
par la main et ne la l?cha pratiquement pas de toute la soir?e. Si
j'avais eu pr?c?demment des doutes sur leurs rapports, je ne pouvais
plus en avoir. Je les vis s'embrasser plusieurs fois au cours de la
soir?e.
Ma m?re ne vint au bar qu'une seule fois au cours de la soir?e. Elle me
demanda de lui servir une coupe de champagne, et me complimenta pour ma
tenue... Mais elle resta tr?s distante avec moi, comme si elle ne
voulait pas montrer aux autres invit?s qu'elle me connaissait.
Heureusement, j'avais trop de travail pour avoir le temps de me poser
des questions, ou pour ?tre bless?e par le comportement de maman.
Les invit?s mangeaient, buvaient, dansaient... Je servais des boissons
et j'?tais effar?e par certaines bribes de conversations que
j'entendais. Toutes ces femmes dominatrices comparaient leurs
diff?rentes m?thodes pour contr?ler les hommes de leur entourage.
Certaines parlaient avec m?pris des hommes et les brutalisaient,
d'autres expliquaient qu'elles obtenaient tout ce qu'elles voulaient
par la simple force de leur s?duction... Toutes avaient pour point
commun d'avoir un contr?le total de leurs vies et de leur entourage.
L'espace d'un instant, je me demandais ce que je faisais l?... Etais-je
moi aussi domin?e au point de ne plus avoir d'autre choix que d'ob?ir
aveugl?ment ? Agathe... Ou ? Doria?
Une rencontre ?trange me permit de penser ? autre chose et d'?vacuer
ces doutes. Une femme avec un look de ma?tresse d'?cole s?v?re, c'est-
?-dire le tailleur strict, le chignon, les petites lunettes, vint me
demander de servir un verre de lait ? son ?l?ve. En disant cela, elle
d?signait derri?re elle, un gros homme rougeaud d'environ cinquante
ans, habill? d'une robe de poup?e rose, et d'une perruque blonde, avec
deux grosses couettes. Il avait l'air si grotesque dans cette tenue que
je fus curieusement vite rassur?e sur mon sort. M?me si Agathe me
dominait totalement, j'avais la certitude que je ne serais jamais dans
une situation aussi humiliante que cet homme.
La soir?e ?volua doucement vers une ambiance de bo?te de nuit. La
musique se fit plus forte, les danses plus endiabl?es. Parfois, tout le
monde s'?cartait pour laisser la piste de danse ? un homme qui faisait
un strip-tease sous les cris de l'assistance. Certaines fois, je crus
que des femmes allaient ? leur tour se d?shabiller en public, mais ?
chaque fois, je pus constater apr?s l'effeuillage qu'elles ?taient des
hommes... Ou plut?t de magnifiques transsexuels hormon?s.
Peu apr?s minuit, une femme que je ne connaissais pas, mais qui
semblait tr?s proche de Doria, se pla?a au milieu de la piste de danse
avec un micro. Elle annon?a qu'elle avait une importante nouvelle:
"Ch?res amies, j'ai une excellente nouvelle. Vous savez toutes que j'ai
recueilli il y a quelques ann?es mon neveu!"
Des cris venant de l'assistance lui r?pondirent:
"Ouiiiiiii!"
"Et bien ?a y est, c'est son anniversaire, il a dix-huit ans depuis
quelques minutes!"
"Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire!..."
"Merci, merci beaucoup... Il est temps que je vous le pr?sente, et que
suivant notre tradition, je mette aux ench?res ses services!"
"Ouiiiii!"
J'?tais effar? par ce que cette femme disait. Je me demandais de quoi
son neveu avait l'air quand elle continua en appelant:
"Nadia! Nadia, viens ici, c'est le moment de te pr?senter ? mes amies!"
Incr?dule, je vis la petite blonde qui m'avait aid?e jusque l? ? faire
le service au bar s'avancer, la t?te basse. Nadia ?tait donc le neveu
de cette femme! Et de plus, il avait ?t? f?minis?... Et si j'en jugeait
par ses grands yeux pleins de larmes, il avait ?t? f?minis? contre son
gr?!
Nadia prit place ? cot? de sa tante, et les ench?res commenc?rent...
J'?tais sous le choc en observant cette sc?ne qui me paraissait
irr?elle. L'assistance semblait enthousiaste et les ench?res mont?rent
rapidement jusqu'? plusieurs dizaines de milliers d'Euros!
J'?tais effar? en observant cette sc?ne, et je me demandais dans quelle
mesure Nadia ?tait volontaire, ou si on lui avait forc? la main d'une
mani?re ou d'une autre... Je me demandais surtout si un tel sort me
serait r?serv?... Comme pour r?pondre aux questions que je me posais,
j'entendis la voix d'Agathe derri?re moi qui me dit:
"Ne t'inqui?te pas, ma ch?rie... J'ai l'intention de te garder aupr?s
de moi."
Elle ?tait venue me rejoindre. Elle s'approcha de moi et m'embrassa
fougueusement tout en me caressant les fesses. Elle me parla avec
beaucoup de douceur, disant que j'?tais tr?s excitante dans mon
uniforme de soubrette, et m'invita ? la rejoindre dans sa chambre ? la
fin du service.
Elle m'embrassa avec tant de fougue que je ne vis pas le d?nouement des
ench?res. Peu apr?s, elle me laissa seule, alors que plusieurs
personnes venaient pour se faire servir au bar.
Vers la fin de la soir?e, une jeune femme brune d'environ trente ans
vint s'asseoir au bar et me commanda un whisky. Je l'observais
longuement pendant qu'elle buvait en silence. Elle avait l'air un peu
d?prim?. Quand elle me commanda un second verre, j'osais lui demander
si quelque chose n'allait pas. Elle me regarda, elle semblait surprise.
Jusque l?, elle n'avait pas vraiment fait attention ? moi... Comme si
je faisais partie du d?cor. Apr?s un court instant, elle me fit un
sourire un peu triste:
"Je vous remercie, ?a va..."
Apr?s un silence, elle continua:
"C'est juste que... J'ai souvent un moment de blues dans ce genre de
soir?e..."
Elle eut un petit rire nerveux avant d'avaler une nouvelle gorg?e, puis
de lever son verre, comme pour me le montrer:
"C'est la seule chose qui me reste de mon ex-mari: ce go?t immod?r? et
malsain pour les boissons fortes!..."
"Il vous a quitt??"
"Oui... Oh, c'?tait il y a longtemps, mais j'y repense toujours quand
je suis dans une soir?e avec ma famille... Ce salaud m'avait largu?e
pour ma petite s?ur!"
"Votre s?ur?"
"Oui, Adeline..."
Elle se retourna pour me montrer un petit groupe:
"Vous voyez les jumelles l?-bas? Ce sont mes petites s?urs, Adeline est
celle qui porte la robe bleue..."
"Les jumelles? Mais ce sont les secr?taires de Doria et Sylvie!"
"Oui! Oh je vois que vous les connaissez!... Eh oui! Adeline m'a piqu?
mon mec!"
Elle avala une nouvelle gorg?e, puis eut un grand rire:
"... Et elle l'a largu? au bout de quelques jours! C'est une vraie
croqueuse d'hommes... C'est dingue quand on sait comment elle ?tait il
y a quelques ann?es ? peine!"
"Euh, pardon... Mais j'avais cru comprendre..."
Elle me regarda, un instant surprise, puis continua:
"Oh, je vois que vous savez!... Remarquez, ce n'est pas ?tonnant...
Dans ce genre de soir?e... Je suppose que vous ?tes aussi un gar?on?"
Je me contentait de baisser la t?te. M?me si je m'habituais petit ?
petit, le fait de r?v?ler mon identit? ? une ?trang?re m'intimidait
toujours beaucoup. Elle continua:
"Vous ?tes tr?s jolie, quel est votre nom?"
"Nicole"
"Enchant?e, je m'appelle Am?lie... Et oui, Adeline et Alice sont mes
petites s?urs... Et il y a quelques ann?es, elles ?taient mes petits
fr?res!"
Je ne disais rien, j'avais les yeux braqu?s sur les jumelles. Elle me
demanda:
"Vous voulez que je vous raconte?"
Je fis oui de la t?te, et elle commen?a ? me raconter l'histoire de ses
deux "petites s?urs".
"Au d?but, mes deux petits fr?res n'?taient pas destin?s ? ?tre
f?minis?s. Ma m?re voulait simplement leur apprendre l'ob?issance et le
respect... Surtout le respect pour les femmes... Elle appliquait donc
une m?thode d'?ducation qui date de l'Angleterre Victorienne: Le
'petticoat punishment'."
"Oui, je crois que j'en ai entendu parler... On habille les gar?ons en
fille pour les humilier et les punir."
"En fait, au d?part, ce n'est pas destin? ? humilier, ni ? punir. Ma
m?re a appliqu? la m?me m?thode avec moi. Elle m'obligeait ? porter
toutes sortes de tenues peu pratiques: des bas avec porte-jarretelles,
des jupons, des corsets... Toutes ces choses g?nent les mouvements, et
donc emp?chent plus ou moins les enfants de faire certaines b?tises. On
?tait continuellement comme emprisonn?s dans un carcan, et donc nos
activit?s ?taient forc?ment limit?es... Et plus calmes."
"Oui, je suis bien plac?e pour comprendre ?a!"
R?pondis-je en d?signant ma tenue. Am?lie eu un petit rire, et
continua:
"Oui, je vois!... Comme cette m?thode avait bien fonctionn? avec moi,
ma m?re a appliqu? la m?me ? mes petits fr?res. D?s qu'ils revenaient
de l'?cole, ils devaient se changer en enfiler corsets, bas, jupons, et
robes. Ma m?re disait que c'?tait normal, que dans l'Angleterre
Victorienne, tous les petits gar?ons ?taient habill?s en filles... Mon
p?re ne s'y est pas oppos?, il faut dire qu'il n'?tait pas souvent ? la
maison..."
"Oh, je vois, ils ont v?cu en fille depuis tout petit... C'?tait donc
normal pour eux!"
"Ce n'?tais pas si ?vident. Alain a plut?t bien accept?, et s'est bien
adapt? ? ce mode de vie, par contre Abel s'est constamment rebell?...
Il comprenait bien que ses camarades de classe n'?taient pas ?duqu?s de
la m?me mani?re. Il a toujours ?t? un petit gar?on tr?s vif, et tr?s
agit?. Je ne compte plus le nombre de fois o? il a ?t? puni... Les
jumeaux ne se ressemblent pas toujours! Surtout au niveau de leur
caract?re! En fait, Abel n'a jamais accept? d'?tre habill? et trait?
comme une fille."
"Pourtant, aujourd'hui, il... Pardon, elle est tr?s f?minine... Elles
sont toutes les deux tr?s f?minines!"
"Oui, Alain est devenu Alice, et Abel est devenu Adeline."
"Comment? C'est le petit gar?on qui n'acceptait pas d'?tre en fille qui
est devenue 'une croqueuse d'hommes'?"
"Eh oui, h?las pour moi! Les gens changent en grandissant!... Et je
suppose que les hormones f?minines que ma m?re leur a fait prendre ont
eu une influence non seulement sur leur physique, mais aussi sur leur
comportement! Leurs caract?res et leurs go?ts ont ?volu?."
"Oui, je connais les effets des hormones... Mais vous disiez qu'au
d?part, vos fr?res n'?taient pas destin?s ? ?tre f?minis?s?"
"Oui, mais les choses ont chang?. D'abord, il y a eu le d?c?s de papa,
apr?s quoi nous sommes all?s nous installer chez ma tante, la s?ur de
maman... D'ailleurs, quand j'y repense, si ?a ne s'?tait pas d?roul?
dans de telles circonstances, ?a aurait ?t? comique! Ma tante n'?tait
pas au courant des m?thodes d'?ducation de ma m?re, et il fallait voir
sa t?te quand elle a vu pour la premi?re fois ces deux petits gar?ons
en robes et jupons!"
"Ils avaient quel ?ge ? l'?poque?"
"Oh, environ... Neuf ou dix ans... Je ne sais plus trop, il faudrait
que je calcule... Mais je n'en ai plus envie ? cette heure-ci... Et
j'ai d?j? beaucoup trop bu!"
Elle vida son verre, le regarda un instant, semblant h?siter ? m'en
demander un autre, puis le repoussa sur le cot?.
Apr?s un long moment de silence, voyant que je la regardais avec
insistance, Am?lie repris son histoire:
"Ma tante nous a accueilli avec beaucoup de g?n?rosit?. Elle vivait
seule, avec sa fille, ma cousine Marie, qui a douze ans de plus que
moi. Elle s'est tr?s vite adapt? aux m?thodes d'?ducation de ma m?re.
Marie, par contre, ne s'est pas seulement adapt?, elle a particip? avec
beaucoup d'enthousiasme! Elle a toujours ?t? une ardente f?ministe, et
l'id?e d'?duquer des gar?ons comme des filles ?tait pour elle
r?volutionnaire. Parfois, elle r?unissait ses amies pour prendre le
th?, elle m'invitait ? rester avec elles, et faisait faire le service
aux jumeaux."
"Ils ?taient habill?s en fille pour faire le service?"
"Oui, c'est justement ce qui plaisait ? Marie et ? ses amies... Si j'ai
bien compris leur histoire, elles s'?taient connues au lyc?e, et
avaient cr?? un petit club de f?ministes... Elles parlaient m?me de
gynarchie!"
"Gynar... Quoi?"
"Gynarchie! On dit aussi Gynocratie, c'est un r?gime utopique gouvern?
par les femmes... Bref, ces jeunes femmes avaient ?norm?ment d'id?es
utopiques sur la domination du monde par les femmes... Qu'elles
essayaient d'appliquer au quotidien. D'ailleurs, elles sont toutes ici!
Regardez la dame en robe de cuir noir l?-bas, le type en slip de cuir
qu'elle tient en laisse est son mari! C'est un grand chef d'entreprise.
Il faut voir ce type en costume trois pi?ces, dirigeant son entreprise
de main de ma?tre, et une fois revenu ? la maison, se mettre nu ? part
un petit tablier pour servir sa femme! Mais je m'?gare... Revenons aux
jumeaux..."
Apr?s un bref instant de silence, elle repris son r?cit:
"Oui, les jumeaux ?taient en fille pour faire le service. Ma cousine et
ses amies ?taient ? chaque fois enthousiastes, quand elles les
voyaient. Elles complimentaient ma m?re pour leur tenue et leurs
mani?res... Puis petit ? petit, elles ?mettaient des id?es, souvent sur
le ton de la plaisanterie, pour l'?ducation des jeunes gar?ons en
g?n?ral, et des jumeaux en particulier.
Petit ? petit, je crois que ma m?re s'est laiss?e influencer par ces
id?es. D'abord, elle a retir? les jumeaux de l'?cole, et Alexandra,
l'une des amies de Marie, est devenue leur pr?ceptrice. Puis, comme ils
restaient d?sormais ? la maison, elle leur a laiss? pousser les
cheveux, leur a perc? les oreilles... Bref, je crois que c'est ? partir
de ce moment l? qu'ils n'ont plus jamais port? aucun v?tement de
gar?on... C'est aussi dans cette p?riode que nous avons commenc? ? les
appeler Alice et Adeline, au lieu de Alain et Abel.
"Ils avaient quel ?ge ? l'?poque?"
"Entre onze et douze ans... C'est aussi dans cette p?riode que la
question de la pubert? des gar?ons s'est pos?e. Ma m?re s'?tait
habitu?e ? n'avoir que des filles, et elle se d?solait ? l'id?e de
devoir leur rendre leur identit? de gar?ons quand leurs voix
commenceraient ? muer, et que leurs barbes commenceraient ? pousser...
La discussion qui a suivi a ?t? tr?s anim?e. Quelqu'un (je ne sais plus
qui) a propos? en riant de les castrer! Mais tr?s vite, tout le monde
est redevenu s?rieux quand Doria a propos? de leur donner des hormones
f?minines..."
"Doria? Elle ?tait l??"
"Oui, elle faisait partie de ce groupe d'amies. Elles se sont toutes
connues au lyc?e. Donc, je disais que Doria a propos? de donner des
hormones aux jumeaux. Au d?part, ce n'?tait pas une id?e tr?s s?rieuse,
mais tout le monde semblait int?ress? et a demand? ? Doria d'en dire
plus. Elle a expliqu? qu'elle avait d?j? rencontr? quelques
transsexuels, qu'elle en traitait quelques uns dans le cadre de sa
profession. Elle a ?galement que plus le traitement d?butait jeune,
plus ses effets ?taient spectaculaires. Ma m?re n'a pas ?cout? plus
longtemps, elle a demand? ? Doria de lui procurer des hormones pour les
jumeaux."
"Et Doria a accept??"
"Oui, mais pas tout de suite. Elle n'avait aucune id?e des effets des
hormones sur quelqu'un d'aussi jeune. Elle a essay? de mettre en garde
ma m?re sur le fait que ?a pouvait ?tre tr?s dangereux, mais maman
n'?coutait plus. Elle voulait f?miniser les deux gar?ons de mani?re
d?finitive... Doria a donc fait appel ? son amie Sylvie, la gyn?cologue
qui pouvait facilement acc?der ? toutes sortes de traitements
hormonaux..."
"Et les jumeaux? Est-ce qu'ils ?taient d'accord?"
"On ne leur a pas demand? leur avis. Au d?part, ma m?re leur a fait
croire que c'?taient des vitamines... J'ai particip? au mensonge. Je
venais de commencer ? prendre la pilule, et je leur ai fait croire que
je suivais le m?me genre de traitement vitamin? qu'eux."
"Mais j'imagine qu'ils ont fini par se rendre compte de ce qui leur
arrivait?"
"Oui, et Alain, qui a toujours ?t? un peu eff?min?, a accept? avec
docilit? de devenir Alice. Par contre, Abel s'est rebell? quand il a
compris..."
"Et alors? Que s'est-il pass??"
"Il a ?t? souvent puni, il restait enferm? dans sa chambre... Ma m?re
exigeait qu'il avale ses pilules avant de manger... Apr?s avoir saut?
quelques repas, il a fini par se soumettre... Mais il a toujours dit
qu'au fond, il resterait toujours un gar?on, quoiqu'on pourrait lui
faire!"
"Et finalement, il... Elle a chang?!"
Dans un petit rire nerveux, Am?lie r?pondit en baissant la voix:
"Oui et non... Elle est devenue une vraie garce... Garce-gar?on: jeu de
mots!"
Apr?s un nouveau petit rire nerveux, elle s'arr?ta de parler pendant un
long moment, puis finit par me dire:
"Voil?, vous connaissez l'?trange histoire de ma famille... Je crois
que mes deux fr?res ont ?t? les premiers que Doria et Sylvie ont
f?minis? sans leur accord... Mais il me semble qu'il y en a eu beaucoup
d'autres depuis..."
En disant cette derni?re phrase, Am?lie me regardait dans les yeux...
Je sentais qu'elle cherchait ? deviner si j'avais ?t? moi aussi
f?minis? contre mon gr?... Mais elle ne me demanda rien. Peu apr?s,
elle se leva de sa chaise, puis s'?loigna apr?s m'avoir dit:
"Merci, ?a m'a fait du bien de parler avec vous... J'ai un peu trop
bu... Je vais me coucher. Bonsoir."
Peu apr?s, le salon commen?a ? se vider. La soir?e se terminait et je
fus charg?e de ranger la salle avec les autre serveuses avant de
pouvoir aller me coucher... J'?tais tr?s fatigu?e, et je fus d?sesp?r?e
en constatant que nous n'?tions que trois pour ranger. J'appris le
lendemain qu'Yvette avait ?t? 'enlev?e' pour la nuit par une jeune
femme qui voulait assouvir certains fantasmes. Je ne sais pas o?
?taient les autres serveuses, mais je suppose qu'elles avaient, comme
Yvette, suivi quelqu'un...
Apr?s le rangement, j'?tais totalement ?puis?e quand je vins enfin
rejoindre Agathe dans sa chambre. Je la suppliait de m'aider ? me
d?shabiller, ce qu'elle accepta seulement apr?s que je sois parvenue ?
lui donner plusieurs orgasmes avec ma langue...
Le lendemain, nous avons retrouv? une partie des invit?s au petit
d?jeuner dans le restaurant de l'h?tel. C'?tait tr?s ?trange de revoir
toutes ces personnes, d?sormais habill?es de mani?re plus classique, et
se comportant normalement apr?s la f?te de la veille. C'?tait surtout
amusant de reconna?tre ces hommes en costumes et cravates, que j'avais
vus, la veille, portant un slip de cuir et une laisse, ou encore une
robe de poup?e! Je cherchais Nadia des yeux, esp?rant la revoir pour en
apprendre plus sur son sort, mais elle n'?tait plus l?.
Je ne mangeais pas grand chose ce matin l?. J'?tais incapable d'avaler
quoi que ce soit. Agathe avait exig? que je remette ma gu?pi?re de la
veille, car elle adorait la mani?re dont elle mettait mes formes
f?minines encore discr?tes en valeur. Par dessus, je portais une petite
robe d'?t? avec une ceinture. Ma taille ?tait si douloureusement
affin?e que, m?me en bouclant ma ceinture dans le dernier cran, elle ne
me serrait pas du tout.
Heureusement, le soir m?me, Agathe me r?compensa pour cette nouvelle
journ?e de torture par une de ces nuits d'amour torride dont elle avait
le secret.
Quelques jours plus tard, tout le monde pr?para sa valise pour aller
passer trois semaines de vacances sur la c?te, o? Doria poss?dait une
villa. Maman allait nous accompagner. Elle et moi ?tions tr?s
heureuses, car c'?tait la premi?re fois que nous allions partir en
vacances depuis plusieurs ann?es. Michelle et sa m?re vinrent aussi
avec nous.
La villa ?tait immense, avec un grand jardin, et une plage priv?e en
bord de mer. Un couple de domestiques habitait l? en permanence pour
entretenir la maison. Ren?, l'homme s'occupait du jardinage et des
r?parations, tandis que Gis?le, sa femme, faisait la cuisine et le
m?nage. C'?tait presque ?trange de voir un couple si traditionnel parmi
nous. J'?tais habitu?e depuis plusieurs mois ? n'?tre entour?e que de
femmes... M?me si certaines, comme moi, n'?taient pas des femmes de
naissance. Les seuls hommes que je croisais parfois ?taient les
chauffeurs dont Doria louait r?guli?rement les services.
Yvette semblait ravie de la pr?sence du couple de domestiques. Pour
elle aussi, ces quelques jours allaient ?tre des vacances.
Le lendemain de notre arriv?e, nous ?tions toutes sur la plage. J'?tais
allong?e sur ma serviette, sous un parasol, essayant de dormir un peu
apr?s le voyage ?puisant de la veille. J'?trennais le bikini que
j'avais enfin os? mettre. Maman et Doria ?taient ? cot? de moi et
discutaient. J'entendis maman demander ? Doria:
"D'o? te viennent ces go?ts si... Particuliers?"
"Tu veux parler de la domination f?minine? Ou de la f?minisation des
gar?ons?... Oh c'est une longue histoire. J'?tais encore jeune
?tudiante quand j'ai d?couvert ce penchant. A cette ?poque, j'?tais
bien innocente. Pourtant, j'avais d?j? un petit c?t? "f?ministe" bien
d?velopp?. J'avais d?j? cr?? un club f?ministe avec quelques amies...
Tu les as toutes rencontr?es!"
"Oui, je me souviens, la soir?e de la semaine derni?re..."
"Oui, au d?part, c'?tait un petit club d'?tudiantes dans lequel nous
'refaisions le monde' en imaginant prendre le pouvoir... A cette
?poque, ce n'?tait qu'un r?ve... Ou un fantasme! Dans le monde
privil?gi? dans lequel j'ai grandi, les femmes se montrent encore
soumises ? leurs maris... Au moins en apparence. C'?tait un vrai bol
d'air de nous r?unir de temps en temps, loin de nos familles, de leurs
mani?res et de leurs convenances... A cette ?poque, j'?tais fianc?e ?
Charles, un jeune homme issu d'une famille de la vieille noblesse
Fran?aise. Notre union avait ?t? planifi?e par nos parents respectifs."
"Un mariage arrang?? C'est incroyable que ce genre de choses existe
encore de nos jours!"
"Oui, depuis toute petite, j'avais ?t? ?lev?e pour devenir la parfaite
?pouse d'un homme de la haute soci?t?, comme la plupart de mes amies...
Et int?rieurement, j'en ?tait r?volt?e, m?me si dans un premier temps,
cette r?volte se limitait ? de vaines discussions utopistes autour
d'une tasse de th?!"
"Comment est-ce que tu as fait changer les choses?"
"Au d?part, c'est Genevi?ve, une de mes amies, qui a ?t? la premi?re ?
passer des id?es aux actes... Elle a ?t? la premi?re ? se marier, et
durant sa nuit de noces, elle a d?couvert les penchants masochistes de
son mari. Dans un premier temps, elle en a ?t? choqu?e... Mais au bout
de quelques semaines, elle avait compris qu'elle avait un pouvoir
illimit? sur son mari, et elle ne s'est pas priv? d'en profiter!...
Dans les mois et les ann?es qui ont suivi, d'autres amies se sont
inspir?es de son exemple, et de diverses mani?res, ont pris le pouvoir
dans leurs couples respectifs. Au mieux, certaines ont m?me obtenu de
diriger les affaires de leurs maris, et au pire, leurs mariages se sont
termin?s par un divorce lucratif!"
"Et toi? Ton mariage?"
"Moi? A cette ?poque, j'?tais encore tr?s 'fleur-bleue', j'aimais mon
fianc?... Et je ne me sentait pas capable de le dominer... Ou de
prendre le risque de lui faire du mal... De plus, je ne m'imaginais pas
v?tue de cuir, avec une cravache ? la main!... En fait, je cherchais
autre chose... Quelque chose de plus... Doux, de plus f?minin, bref de
plus subtil..."
"La f?minisation!"
"Oui, et j'ai d?couvert que c'?tait possible alors que j'?tais encore
?tudiante!"
Doria s'arr?ta de parler un instant... Je crois qu'elle a v?rifi? si je
dormais avant de poursuivre son histoire.
Apr?s un instant, elle continua:
"Ma famille a toujours ?t? tr?s ais?e... Je devrais dire tr?s riche...
Mais je tenais ? mon ind?pendance. Pour financer en partie mes ?tudes,
je donnais donc des cours de maths ? Damien, un jeune lyc?en de quinze
ans. Je le voyais chaque semaine pendant une ? deux heures. C'est
Damien qui m'a fait accidentellement d?couvrir ma plus grande passion.
Cet apr?s-midi l?, on ?tait comme souvent dans sa chambre, assis ? son
bureau, ? travailler sur un exercice qui lui paraissait
particuli?rement ardu. Je commen?ais ? perdre patience car Damien ne
semblait pas vraiment concentr? sur son travail. Dans un geste
d'encouragement, j'ai pass? une main dans son dos, et soudain j'ai
arr?t? mon geste. Rien chez ce jeune gar?on un peu pr?cieux et na?f ne
m'avait laiss? imaginer ce que je venais de d?couvrir. Lui s'est raidi,
il n'osait plus bouger. J'ai repris mon geste, intrigu?e, en passant ma
main dans son dos, je venais de sentir ce qui ?tait sans aucun doute
possible un soutien-gorge!"
"Oh, je vois, tu ?tais tomb?e sur un petit travesti!"
"Eh oui, il se travestissait en cachette!"
"Comment as-tu r?agi?
"Ma premi?re r?action a ?t? de rire... C'?tait un petit rire incr?dule,
et je le confesse, un peu moqueur. Damien, lui, ?tait p?trifi?, je
voyais son visage devenir ?carlate, puis tr?s vite, j'ai vu dans ses
yeux qu'il ?tait terrifi?. Je sentais qu'il ?tait sur le point pleurer.
A ce moment l?, tout ce que je trouvais ? dire, c'est:
'Tu es un travelo?'
Ce qui l'a fait fondre en larmes.
Aujourd'hui, avec l'exp?rience, je sais que cette question ?tait
cruelle, d'abord par le ton moqueur que j'ai employ? alors, mais aussi
par le terme p?joratif de 'travelo'."
"C'est vrai que ?a n'?tait pas tr?s gentil!"
"Oui, et j'ai vite compris qu'il ?tait inutile de poursuivre le cours
de math ce jour l?. Damien ?tait bien trop boulevers? pour se
concentrer. Tout ce que j'ai r?ussi ? lui dire, c'est qu'on devrait
continuer une prochaine fois... Et je l'ai quitt? pour rentrer chez
moi. Au moment de franchir la porte, je me suis retourn?e une derni?re
fois pour le regarder. Il ?tait rouge et tremblant. Il avait l'air
terroris?."
"Et tu l'as laiss? comme ?a?"
"Oui, sur le moment, je ne savais pas comment r?agir... Mais j'y ai
?norm?ment pens?, et j'ai tr?s peu dormi la nuit suivante. J'?tais tr?s
troubl?e par cette situation. Je ne m'expliquais pas l'?tat
d'excitation dans lequel je me trouvais... J'ai d?cid? de chercher ?
comprendre pendant le cours de math suivant!"
"Comment cela?"
"Oh, tr?s simplement! Quand je suis retourn? le voir la semaine
suivante, j'ai attendu d'?tre seule avec lui dans sa chambre, et je lui
ai demand? de se changer devant moi!"
"Ca a d? ?tre un choc pour lui... Le pauvre! Il devait ?tre terroris?!"
"Oui, j'ai d? le menacer de r?v?ler son secret ? ses parents pour qu'il
accepte... Il a pris un sac de voyage qui ?tait cach? sous une pile de
draps dans son armoire, et en a sorti un ensemble de sous-v?tements
f?minins et une robe qu'il a enfil? apr?s avoir longtemps h?sit?..."
"Et ?a lui allait bien?"
Doria pouffa de rire, et continua son r?cit:
"En fait, non! Il ?tait assez ridicule... Il avait vol? ces affaires ?
sa m?re, et elles ?taient bien trop grandes pour lui!... Mais j'ai
imm?diatement vu qu'avec des affaires ? sa taille, et ses longs cheveux
coiff?s, il ferait une fille tout ? fait pr?sentable... M?me sans
maquillage!... Mais surtout, il avait un regard qui m'a litt?ralement
fait craquer! Quand j'ai vu dans ses yeux ce m?lange de peur, de
soumission, mais aussi de plaisir..."
"De plaisir?"
"Oui, j'ai compris plus tard que beaucoup de gar?ons qui se
travestissent fantasment de se retrouver dans une telle situation...
D'?tre oblig?s de se travestir par une femme...
Donc, je disais que quand j'ai vu son regard, j'ai eu un sentiment de
pouvoir qui m'a donn? un plaisir que je n'avais jamais ressenti!"
Doria s'arr?ta un bref instant, puis dit ? voix basse:
"J'en ai mouill? ma petite culotte!"
Doria et ma m?re ?clat?rent de rire, apr?s quoi reprit son r?cit:
"J'avais d?cid? d'aider Damien. Je me suis arrang? pour rester seule
avec lui le plus souvent possible, et je lui ai offert plusieurs tenues
qu'il portait en cachette. Petit ? petit, je l'ai encourag? ? se
f?miniser de plus en plus. Il s'est fait percer les oreilles, il
s'?pilait, y compris les sourcils... Je l'ai m?me emmen? faire
plusieurs apr?s-midis de shopping en fille!... D'une certaine mani?re,
je jouais ? la poup?e avec lui."
"Tu as couch? avec lui?"
"Non! Qu'est-ce que tu vas imaginer? C'?tait un gamin!"
Doria baissa ? nouveau la voix:
"Mais j'?tais si excit?e de le voir se f?miniser que je prenais
?norm?ment de plaisir avec lui!... J'y prenais tant de plaisir que j'ai
commenc? ? f?miniser Charles, mon fianc?."
"Comment?"
"Oh, tr?s simplement, pour faire l'amour avec lui, je portais des
dessous de plus en plus sexys... Il a commenc? ? me faire de plus en
plus de compliments sur mes tenues. Je voyais d'ailleurs qu'elles ne le
laissaient pas insensible... Et un jour, j'en ai profit? pour les lui
faire essayer... D'abord, c'?tait un jeu entre nous, puis petit ?
petit, c'est devenu de plus en plus s?rieux!"
"S?rieux ? quel point?"
"Le jour de notre mariage, il portait un ensemble avec bas, porte-
jarretelles, et soutien-gorge cach?s sous ses v?tements d'homme. Puis,
quand nous ?tions seuls ? la maison, je l'ai persuad? de s'habiller
enti?rement en femme. Il se sentait si bien dans cette tenue qu'il
s'est occup? de D?borah, notre premier b?b?, habill? en femme, comme
une maman!"
"D?borah s'en souvient?"
"Oui, Charles a continu? ? s'habiller en femme jusqu'? notre divorce...
Je crois d'ailleurs qu'il continue encore aujourd'hui!"
"Et, sans indiscr?tion, pourquoi avez-vous divorc??"
"Il n'a pas accept? de prendre des hormones... Ou, plus exactement, il
n'a pas support? que je lui en ai fait prendre en cachette!"
"C'est vrai que les hormones, c'est un peu radical! Au fait, comment as
-tu d?couvert qu'on pouvait f?miniser un gar?on avec des hormones?"
"Gr?ce ? Damien, encore une fois! Je l'avais perdu de vue depuis deux
ou trois ans... Ses parents m'avaient interdit de le revoir un jour o?
ils nous ont surpris tous les deux alors qu'il ?tait travesti et que je
le maquillais...
Un jour, j'avais rendez-vous chez Sylvie, ma gyn?cologue. J'?tais dans
sa salle d'attente quand une jeune femme sortit de sa consultation.
Elle m'a regard? avec insistance et m'a demand? si j'?tais bien Doria.
C'?tait Damien! Il... Elle se faisait appeler Lydia. Elle avait fugu?
de chez ses parents peu apr?s mon renvoi, et se prostituait pour vivre.
Je n'ai pas eu le temps de parler plus longuement avec elle, un homme
est entr? dans la salle d'attente, et elle est imm?diatement repartie
avec lui..."
"Son mac?"
"Oui, malheureusement... D'apr?s Sylvie. J'en ai parl? avec elle. C'est
? ce moment l? que j'ai d?couvert qu'elle fournissait ill?galement des
hormones ? plusieurs transsexuels dans la situation de Lydia. C'est
aussi l? que Sylvie te moi sommes devenues amies... Et m?me un peu
plus...
Un peu plus tard, je lui ai demand? si elle pourrait me fournir des
hormones ? moi aussi... Et notre... Disons: association, dure depuis ce
temps-l?."
"Oh, mais alors, dans tout ce temps, combien as-tu f?minis? de
gar?ons?"
"J'avoue que je n'ai pas compt?... Mais si je compte Michelle et
Nicole, qui ont plut?t ?t? f?minis?s par mes filles... Disons... Plus
de vingt!"
"Quoi? Tant que ?a? Et tu ne t'es jamais demand? si c'?tait mal?"
"Pas vraiment... En fait, je crois au contraire que c'est bien! J'offre
? des gar?ons la possibilit? de vivre une vie de femme... Je leur fait
le plus beau cadeau qui soit!"
"C'est vraiment ce que tu penses?"
"Oui, bien s?r ma ch?rie... Et j'ai des arguments pour te prouver que
j'ai raison!"
Au bout de quelques secondes, n'entendant plus rien, je me risquais ?
ouvrir un oeil pour voir Doria en train d'embrasser ma m?re.
Heureusement, personne n'a pr?t? attention ? moi ? ce moment l?. Je
crois que j'ai ?norm?ment rougi en voyant ma m?re se laisser caresser
par Doria. J'?tais bien entendu contente de la savoir heureuse, mais en
m?me temps, j'?tais g?n?e qu'elle ait trouv? ce bonheur aupr?s de
Doria...
Le lendemain, Val?rie m'emmena avec Michelle, D?borah et Agathe pour un
apr?s-midi de shopping. Je portais une mini-jupe ? volants blanche et
un petit top rose. J'?tais un peu r?veuse en entendant claquer les
talons aiguilles de mes sandales sur les pav?s des rues pi?tonnes.
Amus?e, j'observais du coin de l'?il les gar?ons qui se retournaient
sur nous. Je me rappelais de l'?poque, ? peine quelques mois
auparavant, o? moi aussi, je me retournais syst?matiquement quand
j'entendais ce m?me bruit si caract?ristique de talons sur le sol...
Perdue dans mes pens?es, je suivais Agathe et les autres sans me m?ler
aux conversations. Agathe me posa une question, mais, r?veuse, je n'y
pr?tais pas attention. Je r?pondis un vague: "oui, oui, bien s?r!" sans
m?me avoir compris de quoi elle m'avait parl?. C'est ainsi que quelque
minutes plus tard., j'?tais assise sur le si?ge d'une boutique
sp?cialis?e, o? Agathe me fit faire un piercing au nombril.
Sur le coup, j'?tais tr?s surprise, et je n'eus pas le temps de
protester. Avec le recul, je crois que c'est mieux que les choses se
soient pass?es de cette mani?re. Si j'avais compris ce qui m'attendait,
je crois que j'aurais paniqu?, tant j'?tais effray?e par l'id?e d'une
aiguille me transper?ant. Avant m?me que je me soit rendue compte de ce
qui m'arrivait, mon nombril ?tait orn? d'un bijou incrust? d'une pierre
aux reflets bleut?s. Agathe se pencha ? mon oreille pour me chuchoter:
"Avec ?a, tu penseras toujours ? moi... Cette pierre est une agate!"
Je me regardais longuement dans un miroir de la boutique, essayant de
me remettre de ma surprise, pendant que Michelle se faisait percer le
nombril ? son tour.
Une heure plus tard, nous ?tions toutes dans un salon de coiffure.
C'?tait amusant de nous voir toutes les cinq, align?es face aux
miroirs. A nous seules, nous mobilisions tout le personnel de ce salon.
Chacune d'entre nous fut relook?e, mais c'est chez Michelle et moi que
les changements furent les plus spectaculaires. Mes cheveux furent
d?color?s en blond platine, et ma coiffure allong?e jusqu'au milieu du
dos par des ajouts. Michelle eut droit aux ajouts elle aussi. Elle
?tait heureuse d'avoir les cheveux vraiment longs pour la premi?re
fois. Plus tard, dans la rue, je l'observais alors qu'elle marchait
entre sa m?re et D?borah, les tenant toutes les deux par la main. Elle
semblait radieuse.
Ce soir l?, Agathe, D?borah, Alexie, Michelle et moi sommes sorties en
boite de nuit. C'?tait ma premi?re 'vraie' sortie depuis que je vivais
en fille. Je restais longtemps timidement assise dans mon coin, pendant
que les autres dansaient. J'avais peur que mes gestes et mes pas de
danse ne soient pas suffisamment f?minins, et qu'ils ne montrent ma
vraie nature. J'observais mes copines ? partir de ma place. D?borah et
Michelle, amoureuses, ne se l?chaient pas, comme toujours. Alexie, qui
?tait d'habitude si r?serv?e et morose, dansait comme une folle au
milieu de trois gar?ons qui rivalisaient pour la s?duire.
Je cherchais des yeux Agathe, qui ?tait all?e au bar pour nous chercher
? boire. J'eu un choc quand je la vis danser avec un gar?on.
Je commen?ais ? avoir l'habitude des fantaisies d'Agathe, mais quand je
vis la mani?re suggestive dont elle minaudait devant ce type, la
jalousie ma submergea. J'allais imm?diatement la rejoindre, essayant de
contenir ma col?re:
"Agathe, je t'attends, tu avais dit que tu allais chercher ? boire!"
Sa r?action me prit par surprise, elle m'enla?a et m'embrassa devant
les yeux hagards de son cavalier. Il semblait tr?s surpris:
"Quoi? Vous ?tes des gouines?"
Agathe, tr?s calmement, lui r?pondit:
"Grossier personnage! D'abord, on dit 'lesbienne', ou
'homosexuelle'!... Et, non, nous ne sommes pas des 'gouines'!... Nous
sommes bisexuelles! Nous aimons prendre du plaisir de plein de mani?res
diff?rentes!"
En finissant sa phrase, Agathe se retourna encore une fois vers moi
pour m'embrasser. Du coin de l'?il, j'observais le jeune homme qui
rougissait , et dont le regard trahissait un d?sir d?cupl?. Agathe
s'amusait aux d?pends de ce type...
Elle me tendit de l'argent:
"Vas te prendre quelque chose ? boire, amuses-toi!"
Puis, en chuchotant ? mon oreille, apr?s m'avoir embrass? une nouvelle
fois:
"S'il te plait, ma ch?rie, ?pargne moi les sc?nes de jalousie, je ne
fais que m'amuser, et tu devrais en faire autant de ton cot?!"
Je pris l'argent, et je m'?loignai, toujours jalouse, les yeux au bord
des larmes... Mais n'osant rien ajouter. Je m'installais au bar avec un
verre de jus de fruit. A cet instant, je me sentais seule. Je songeais
? rentrer me coucher quand j'entendis la voix d'un gar?on derri?re moi:
"Vous dansez, mademoiselle?"
Sans m?me me retourner, je lui dis s?chement:
"Non merci!"
Il prit place ? cot? de moi et continua ? me parler:
"Permettez moi de me joindre ? vous jusqu'au retour de votre copain!"
"Je n'ai pas de copain!"
Un instant, je fus exc?d?e par sa mani?re si maladroite de savoir si
j'?tais seule... Je me risquais ? poursuivre, d'abord pour le faire
fuir:
"... J'ai une copine!"
"Oh, je comprends! Pardon, je ne veux pas vous importuner... Si vous
voulez que je vous laisse tranquille, dites-le franchement! Mais vous
avez l'air si triste..."
Pour la premi?re fois, je le regardais dans les yeux, pr?te ? lui dire
qu'effectivement, il m'importunait... Et, sans savoir pourquoi, je me
calmais imm?diatement:
"Non, vous ne m'importunez pas... C'est juste que ma copine danse avec
un type l?-bas, et que j'aurais voulu rester avec elle..."
"Je comprends, mais vous ne devriez pas rester seule... Je peux vous
offrir un verre?... Au fait, je m'appelle Christophe!"
"Enchant?e, Christophe, je veux bien un verre, le mien est presque
vide... Moi, c'est Nicole."
Avec un large sourire, Christophe fit signe au barman, puis se retourna
vers moi pour poursuivre notre conversation.
Nous avons parl? longuement de diverses banalit?s. C'?tait la premi?re
fois que je parlais avec un gar?on depuis que je vivais en fille, et
c'?tait agr?able. Amus?e, je me rendais lentement compte que notre
conversation ?tait tr?s diff?rente de celles que j'avais avec mes
copains avant... Petit ? petit, je compris que Christophe me
draguait... Et bizarrement, cette situation me plaisait. J'?tais
convaincue que pour rien au monde, je n'aurais accept? de coucher avec
un gar?on... Mais le fait de sentir que je lui plaisais me troublait
?norm?ment!
Apr?s un long moment, je finis par accepter de danser avec Christophe.
Il me fit tournoyer longuement dans une s?rie de danses endiabl?es...
Durant lesquelles je dus m'excuser plusieurs fois de lui avoir march?
sur les pieds. Lui s'amusait de ma maladresse, puis quand la musique se
fit soudain plus calme, il m'entra?na doucement vers lui, me pris dans
ses bras, me regarda un instant dans les yeux avec une douceur
incroyable, et se pencha pour m'embrasser. Je ne sais pas pourquoi,
mais je ne fis aucun geste pendant que ses l?vres se pos?rent sur les
miennes. Je me surpris m?me ? lui rendre son baiser!
Peu apr?s, nous f?mes interrompus par Agathe:
"Nicole, ma ch?rie, il se fait tard, nous devrions rentrer!"
J'eu soudain le sentiment qu'Agathe ?tait jalouse ? son tour. L'espace
d'un instant, j'eu envie d'en profiter, de continuer ? m'amuser avec
Christophe et de la pousser ? bout... Mais je renon?ais tr?s vite. Je
d?pendais trop d'elle pour prendre le risque de la perdre. Je
remerciais Christophe pour l'agr?able soir?e, le saluai bri?vement, et
suivais Agathe sans un mot...
Cette nuit l?, au moment de nous coucher, Agathe me gifla violemment
avant de me p?n?trer sans pr?liminaire avec le plus gros godemich? de
sa collection. Pendant qu'elle s'activait, elle ne cessait de me
r?p?ter:
"Tu veux te taper des mecs? C'est comme ?a, les mecs! Brutal... Sans
aucune tendresse..."
Soumise, je subissais sans rien dire... Des larmes coulaient sur mes
joues, ? cause de la douleur, mais aussi, je crois, ? cause de la honte
que je ressentais ? y prendre du plaisir!
Quant ? Agathe, si elle fut au d?part col?rique et jalouse, elle finit
par se laisser vaincre par l'excitation et le plaisir qu'elle prenait ?
me dominer ainsi.
Le lendemain, Michelle et moi nous reposions sur la plage pendant que
les autres se baignaient. On nous avait d?conseill? de nous baigner ?
cause de notre nouveau piercing. Comme souvent depuis le d?but de notre
amiti?, nous parlions beaucoup. Je lui parlait d'Agathe, de sa
jalousie, de la brutalit? dont elle fit preuve ? mon ?gard... Mais
aussi du sentiment trouble que j'avais ressenti dans les bras de
Christophe. Je m'?tonnais que je puisse ?tre attir?e par un gar?on.
Michelle me confia qu'elle aussi regardait de plus en plus souvent les
gar?ons. Je demandais ? Michelle, pendant cette conversation, si les
hormones que nous prenions agissaient sur nos envies, ou nos go?ts
sexuels... Elle ne sut pas me r?pondre...
Apr?s un instant de silence, Michelle me demanda:
"Tu aimes toujours Agathe?"
"Euh, oui, bien s?r!... Pourquoi?... Parce que je t'ai avou? avoir ?t?
troubl?e par un gar?on?"
"Oui... Non, en fait, j'ai des probl?mes avec D?borah en ce moment..."
"Pourtant, quand je vous vois ensemble, vous avez l'air tr?s
amoureuses!"
"Oui, mais... Comment dire... As-tu d?j? song? ? te faire op?rer pour
devenir une vraie fille?"
"Euh, non... Il faut dire que pour l'instant, je n'ai pas vraiment eu
le choix... Je ne sais pas... Pourquoi cette question?"
"C'est ? cause de ma m?re. Tu sais, elle est tr?s enthousiaste..."
"Oui, c'est surprenant de voir ? quel point elle a chang?!"
"Oui, c'est vrai, j'ai de la chance... Elle dit qu'elle veut ce qui
serait le mieux pour moi... C'est elle qui m'a dit que ce serait bien
d'aller jusqu'au bout, et de me faire op?rer..."
"Oh, et toi? C'est ce que tu veux?"
"Euh... J'avoue que je suis tent?e... J'ai vraiment envie d'?tre une
vraie fille!... Mais..."
"Quel est le probl?me?"
"D?borah ne veux pas! Elle dit qu'elle m'aime parce que je suis un
gar?on... Un gar?on tr?s f?minin, mais un gar?on tout de m?me..."
"Elle te quitterais si tu te faisais op?rer?"
"... Oui... Elle a dit que nous serions toujours amies... Mais... Je ne
sais pas quoi faire!"
Notre conversation fut interrompue par les autres qui vinrent nous
rejoindre. Sur le coup, je fus soulag?e, car j'?tais g?n?e de ne
pouvoir donner le moindre conseil ? D?borah... Mais je continuais ?
penser ? son dilemme pendant les jours suivants...
En r?alit?, je pensais surtout ? ma situation. Est-ce que je devais
moi-m?me envisager une op?ration? Est-ce que je resterais avec Agathe
pour la vie? Et si nous nous s?parions, est-ce que je continuerais ?
vivre en fille? Ou pourrais-je peut-?tre revenir ? une vie de gar?on...
D'homme?
Je n'avais jamais song? ? mon avenir... Et toutes ces questions se
bouscul?rent dans ma t?te pendant longtemps, sans que je ne trouve la
moindre r?ponse.
La suite des vacances se d?roula de la m?me mani?re. Durant la journ?e,
nous bronzions sur la plage ou nous faisions du shopping et le soir,
nous allions danser. Le plus souvent, je restais avec Agathe, mais
parfois, elle allait danser de son cot?, et moi, du mien. Parfois, je
dansais avec des gar?ons. Pour rien au monde, je n'aurais tromp? Agathe
avec l'un d'entre eux, et pourtant, je sentais dans leurs regards, dans
leurs gestes, qu'ils me d?siraient. A chaque fois, je ressentais le
m?me trouble...
Je ne comprenais pas, ni comment ni pourquoi je ressentais soudain de
l'attirance pour les gar?ons, mais c'?tait tr?s agr?able pour moi quand
ils me serraient dans leurs bras muscl?s. Bien entendu, ? aucun moment,
les choses n'?volu?rent au del? d'un innocent flirt... Sauf la veille
de notre d?part.
Ce soir l?, j'?tais seule au bar depuis quelques minutes, me reposant
d'une danse endiabl?e que m'avaient impos?e Agathe et ses s?urs, quand
une main se posa sur mon ?paule. C'?tait Christophe. Il me fit
gentiment la bise avant de m'offrir un verre. Nous avons parl? pendant
un moment, puis nous sommes sortis prendre l'air. L'atmosph?re dans la
bo?te de nuit ?tait ?touffante ce soir l?.
Nous parlions de banalit?s en marchant au hasard le long d'une all?e
bord?e de broussailles. Soudain, je me rendis compte que nous nous
?tions beaucoup ?loign?s de la bo?te, et je voulus rebrousser chemin.
Christophe me retint par la main, d'abord en douceur, puis, comme
j'insistait pour repartir, plus fermement. Il s'approcha, me pris dans
ses bras, puis m'embrassa. Je sentais tr?s bien ce qui allait
m'arriver, et pourtant, je restais l?, avec lui, pendant qu'il
m'embrassait et me caressait de mani?re de plus en plus pressante. Il
me fit m'allonger dans l'herbe, derri?re des broussailles. Tr?s vite,
il m'avait enlev? mon haut, et d?graf? mon soutien-gorge. Ses caresses
sur mes seins me rendaient folle. Dans ma t?te, mes id?es se
bousculaient. J'avais envie de prendre la fuite, et en m?me temps, je
voulais qu'il continue. Quand sa main commen?a ? remonter le long de ma
cuisse, je r?alisai soudain que les choses ?taient all?es trop loin.
Dans un mouvement de panique, je le repoussai violemment... Mais il ne
se laissa pas faire. Il me maintenait au sol tout en ouvrant son
pantalon. Dans un dernier instant de lucidit?, je parvins ? lui mentir
en disant que j'avais mes r?gles. Il eut une l?g?re h?sitation, puis me
for?a ? me retourner sur le ventre. Il m'arracha ma petite culotte, et
apr?s avoir pris le temps d'enfiler un pr?servatif, il me p?n?tra sans
m?nagement. A ma grande honte, je pris du plaisir alors qu'il allait et
venait brutalement entre mes reins. Apr?s un moment qui me paru
interminable, il ?jacula tout en me mordant la nuque, puis, sans un
mot, se releva. Pendant un instant, je n'osai pas bouger. J'avais peur
qu'il ne voit que j'?tais un gar?on.
Apr?s s'?tre rajust?, il devint ? nouveau tr?s gentil. Il m'aida ? me
relever, ce que je fis en cachant mon entre-jambe avec ma jupe.
Heureusement, l'obscurit? m'aidait ? me dissimuler. Je restais
silencieuse en me rhabillant, je crois que j'?tais choqu?e par ce qui
venait de se produire... Mais ce qui me choqua encore plus, c'est quand
Christophe se pencha vers moi pour me chuchoter:
"Allons, ne fais pas semblant de ne pas avoir aim?! J'ai bien senti que
tu as pris ton pied!... Et que ce n'?tait pas la premi?re fois que tu
te faisais enculer!"
Je le giflai, puis retournai en courant vers la bo?te. Apr?s de longues
minutes de recherche, je retrouvai Agathe et je lui demandai de
rentrer.
Je ne lui ai pas racont? ce qui venait de m'arriver, mais je crois
qu'elle l'avait devin?. Elle m'a ramen?e ? la maison sans un mot. Ce
soir l?, je ne pus m'endormir qu'apr?s avoir longtemps pleur? dans les
bras d'Agathe.
Je pleurais d'avoir ?t? viol?e... Je pleurais parce qu'Agathe avait eu
raison quand elle m'avait d?crit la brutalit? des gar?ons... Je
pleurais parce que j'avais eu peur... Mais surtout, je pleurais parce
que j'avais honte d'avoir pris du plaisir durant ce viol...
Le lendemain, j'?tais soulag?e, parce que nos vacances ?taient
termin?es, et parce que nous allions repartir... Et nous ?loigner de ce
lieu... Et surtout de Christophe...
Je n'?tais pas seule ? accueillir le retour avec soulagement. Les
rapports entre D?borah et Val?rie s'?taient tendus. Val?rie insistait
pour que Michelle se fasse op?rer, et D?borah s'y opposait.
Sur le chemin du retour, Doria me rappela que nous avions rendez-vous
la semaine suivante pour mon inscription dans le lyc?e priv? o? Alexie
suivait ses ?tudes. J'avoue que je n'?tais pas tr?s enthousiaste ?
l'id?e de retourner ? l'?cole, et j'en parlai avec ma m?re un peu plus
tard, lorsque nous ?tions seules:
"Maman, est-ce qu'il faut vraiment que j'aille dans ce lyc?e?"
"Mais oui, ma ch?rie, on en a d?j? parl?! Doria va financer toutes tes
?tudes. C'est une vraie chance pour toi! Il ne faut pas la laisser
passer!"
"Oui, bien s?r... Mais est-ce qu'il faut vraiment que j'aille dans ce
lyc?e l??"
"Et pourquoi pas?"
"Euh... Je serais oblig?e de porter un uniforme!"
"Et alors? Quand tu fais la soubrette, tu portes aussi un uniforme!...
Et puis il est joli, cet uniforme! La petite jupe pliss?e, le
chemisier, la veste..."
"Mouais, mais je serais en internat... On ne se verra presque plus...
Et je ne verrais presque plus Agathe!"
"Allons, ce ne sera pas long... Le temps de d?crocher ton Bac..."
"Le Bac? Il me faudra trois ans pour avoir le Bac! Trois longues
ann?es!"
"Elles passeront vite, ces trois ann?es, tu verras... Et puis tu seras
avec Alexie! Doria m'a dit que vous serez dans la m?me chambre!"
"Ouais, g?nial!... Je ne me suis jamais entendu avec Alexie... Elle est
bizarre..."
"Maintenant ?a suffit, jeune fille! J'ai tout accept? de Doria pour te
donner la chance d'avoir une bonne ?ducation! Je t'interdis de laisser
passer cette chance! Est-ce que c'est compris?"
"... Oui maman..."
La suite des aventures de Nicole et de ses amies, dans le dernier
?pisode des f?minisatrices:
"Les f?minisatrices - ?pisode 5: Alexie"